Au Mali, les coupures d’électricité se multiplient. En pleine saison chaude et sous presque 40 degrés, la société d’État Énergie du Mali ne parvient pas à satisfaire la demande en énergie, qui croît de 10 % par an. Dans Mondoblog Audio, Mohamed Camara nous raconte une de ces journées, devenues habituelles, où son quartier est plongé dans le noir.
« Pas de courant, ni d’eau… C’est pénible de vivre en cette période de forte canicule dans ce vaste pays situé au cœur du Sahel », alerte le Mondoblogueur. Chaque jour ou presque, Mohamed subit le même rituel. Son quartier privé d’électricité, son salon plongé dans le noir, son téléphone à plat. Aujourd’hui, ça fait dix heures que ça dure.
Mondoblog audio – Mohamed Camara sur les délestages au Mali
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« Courant naanaa ! »
Surnommée dans les rues de Bamako « Énergie du Mal », la société d’État Énergie du Mali peine à subvenir aux besoins en électricité du pays. Résultat, des millions d’habitants souffrent, comme Mohamed, des chaleurs étouffantes. « Je sors de ma chambre, impossible pour moi de faire ma sieste de ramadan », raconte le mondoblogueur. « La tête entre les mains, je regarde le congélateur de Maman qui a été affecté par ce délestage commando. »
Brusquement, Mohamed entend les enfants crier que l’électricité est rétablie. Parmi eux, sa nièce, qui alerte dans une euphorie populaire « courant naanaa… ! » (soit « l’électricité est venue »). « À chaque fois que je l’entends chantonner cette vieille musique, mon cœur se fend. Un mot chanté par mes oncles, tantes, grands frères… et aujourd’hui repris en chœur par ma nièce Aïcha et sa bande. »
Des sit-ins aux réseaux sociaux
Les délestages au Mali ont été le cauchemar récurrent de nombreux citoyens depuis plusieurs années, perturbant leurs activités économiques et leur vie quotidienne. En été 2021, le Collectif des victimes du délestage s’était déjà mobilisé en organisant des séries de sit-ins devant le siège de l’Énergie du Mali (EDM) pour protester contre cette situation.
Sur les réseaux sociaux, les Maliens ne cessent d’exprimer leur frustration à travers divers hashtags, implorant l’Énergie du Mali de trouver des solutions efficaces. Les images de quartiers plongés dans l’obscurité à Bamako font le tour des plateformes, témoignant de l’ampleur du problème. À ce titre, Mohamed retranscrit les les mots de son ami Sidi : « Ils ont toujours des excuses à nous faire dormir à chaque fois. Depuis des décennies, c’est toujours la même chose, rien ne change. Voir que notre courant ne résiste ni à la chaleur, ni à la pluie, même pendant le froid, ça divague… »
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