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#BAD2014 : une pilule facile à avaler, le sort des Pygmées

16 octobre 2014
par Alain Amrah Horutanga

Les Pygmées ont été réduits presque à l’esclavage dans certaines régions d’Afrique. Leurs semblables humains se sont transformés en prédateurs les obligeant à fuir. Aujourd'hui, ils sont menacés d’extinction. Vivant essentiellement de la cueillette et de la chasse, cette population voit chaque jour se réduire son espace vital. Les États concernés ne se soucient pas de leur sort. La plupart réfugiés dans les forêts voient l'homme "moderne et civilisé" sans scrupules les poursuivre jusqu’à leur dernier retranchement, la forêt. La forêt qui est à la fois un supermarché et une pharmacie à ciel ouvert, se réduit chaque jour sous leurs yeux. La convention relative aux peuples indigènes et tribaux (1989) et la déclaration sur les droits des peuples autochtones (2007) ne sont pas efficaces puisqu’elles sont, dans la pratique, constamment violées et dépourvues de sanctions palpables. Le Burundi et sa Constitution ambiguë Certains États, à l'instar du Burundi, ont pris des mesures plus ou moins louables dans la promotion des peuples autochtones, mais le chemin reste encore très long. La communauté Twa, pygmée du Burundi, trouve leur compte dans la gestion de la chose publique. Quoi qu’il en soit, les mesures prises ne répondent pas aux exigences du principe d’égalité. Ce qui est qualifié d’avancée n’est qu’une goutte dans un océan des problèmes. Dans un pays où la forêt n’existe pas, les Pygmées du Burundi ont appris à se sédentariser. Ceux qui ne le sont pas encore, le gouvernement les encourage à le devenir en leur octroyant des terres cultivables, chose qu’ils n’ont jamais possédée. La poterie reste leur activité principale. La Constitution de la république du Burundi, fortement greffée de l'accord d'Arusha, a réservé quelques places à la communauté Twa au parlement où ils sont cooptés. Pour ce qui est de l’exécutif quelle que soit l’interprétation à donner à l’article 129 de la Constitution l’exécutif reste exclusivement une affaire de Hutu et deTutsi. Article 129 « Le gouvernement est ouvert à toutes les composantes ethniques. Il comprend au plus 60 % de ministres et de vice-ministres Hutu et au plus 40 % de ministres et de vice-ministres tutsi… » Tout en admettant que l’exécutif soit composé de Hutu, Tutsi et Twa, s’il est à 99 % composé de Twa, les Hutu et les Tutsi se partageront le 1 % restant à hauteur de 60 % et 40 %. Ce qui est improbable quand on connaît réellement les appétits des uns et des autres pour le gâteau Burundi. La réalité sociopolitique du pays me pousse à affirmer que les Hutu et les Tutsi se sont partagé « constitutionnellement » le pouvoir en excluant toute une communauté.