Crédit: Mondoblog

Écclésiaste Deudjui : Les enterrements chez les Bassa

Les Bassa, peuple bantou vivant au Cameroun, font vivre de nombreuses traditions, qu’elles soient artistiques, culinaires… ou mortuaires. Dans Mondoblog Audio, Écclésiaste Deudjui nous raconte le déroulé d’un enterrement traditionnel en pays Bassa.

« C’était la première fois que j’assistais à un enterrement organisé là-bas chez les Bassa. », confie le Mondoblogueur. De la levée de corps à la mise en terre, en passant par les repas et cérémonies, Ecclésiaste Deudjui partage tout de l’expérience à laquelle il a assisté à Ngambè, au Cameroun.

© Ecclésiaste Deudjui

Mondoblog audio – Ecclésiaste Deudjui sur le deuil Bassa

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Danseurs d’assiko et mbongo tchobi

Selon la coutume, lors de cette journée spéciale, la tribu du défunt prépare un vaste banquet où se mêlent les spécialités culinaires du peuple, et où il est essentiel de tout consommer. « Au menu, il y avait l’okok des Bassa, le mbongo tchobi et du riz avec une sauce tomate », explique le Camerounais. L’atmosphère est empreinte de joie : les plaisanteries fusent et les gens rient de bon cœur. On se laisse même entraîner par la danse : Ecclésiaste se souvient des jeunes danseurs d’assiko, tous membres de la même fratrie, qui démontraient leur talent en portant des casiers remplis grâce à la force de leurs mâchoires.

Danse traditionnelle Assiko – Youtube (via Infos 267 News)

Mourir, c’est renaître ailleurs

Le blogueur se remémore également un rite traditionnel, appelé la cérémonie du yegha’mbott (ou littéralement « chercher la fondatrice »). « Tous les enfants, fils et filles ainsi que tous les petits-enfants de l’illustre disparue, se sont mis à danser avec une couronne de rosiers sur la tête », raconte-il. Pour les bassa, mourir, c’est renaître ailleurs. « Certains montaient sur la toiture de la maison, et ils balançaient des régimes de banane et des morceaux de viande sur leurs cousins et frères qui étaient restés danser au sol. On m’a expliqué que toute cette transe était une sorte de communion spirituelle, et que les enfants de la défunte étaient en train de rechercher la personne disparue. »

@doualatour Scène d'un deuil en pays bassa'a. Il s'agit du yegha'mbott. #bassa #deuil #enterrement ♬ son original – Ecclésiaste Deudjui

Sous les prédications en langue bassa du prêtre, le cercueil a ensuite été mis en tombe. « Ils ont cassé son vitrail et déversé tout un sac de sel sur la robe du cadavre. Puis ils ont retiré le corps de son cercueil pour l’enfouir dans un sous-tiroir en terre creusé à cet effet, dans le but de le protéger des éventuels profanateurs mystiques de tombeaux », explique Ecclésiaste, qui tient le « Blog des camerounaiseries ».

Caroline Renaux

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caroline

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