Salle de classe
A ma gauche, la première de la classe, brillante, jupe plissée et tresses en épis de blé. Elle lève le doigt, trépigne sur sa chaise, elle a réponse à tout.
L’avion tourne et je bascule vers l’océan. Par la fenêtre un soleil rayonnant, les vagues grises, le Pacifique, vraiment ? Et ces bateaux. Des petits, des gros, sûrement des gros en fait, l’avion est encore haut. J’ai claqué la porte il y a seize heures maintenant, je n’ai pas fermé l’œil une seconde, quatre heures du matin pour moi, dix heures ici, épuisée mais voilà que je souris.
Papa, nous avons été si proches que nous sommes devenus complices. Nous ne nous sommes jamais éloignés l'un de l'autre sans que l'un ne soit affecté. Je te remercie pour ton soutien à chaque difficulté et suis fier de porter ton nom et de pouvoir t'appeler papa. Tu m'as toujours guidé dans mes choix et parfois je te laissais le faire, car je sais que tu ne voulais que mon bonheur. Mais un jour viendra où nous serons tous les deux contraints de respecter le choix de l'autre.
Moment présent. Instant présent. Présent. Là. En ce moment. Dans l’instant. Présent. L’instant présent. Le moment dans lequel on est. Celui-là. Celui-là même, comme dirait l’autre, où la jolie fleur n’existe plus dans la pensée, où la jolie n’est plus « jolie », elle est là c’est tout
J’ai parlé de Thomas. Parti de Berlin il y a des mois. J’ai évoqué Mathieu, deux fois. A qui je ne parle plus depuis des semaines. Commun accord de deux âmes en souffrance. J’ai même consacré un texte à Robert. Impressionnant comme le non existant me rassure. La fiction a mon cœur, et j’écris mieux après digestion des sentiments. Certes. Certes ? Mensonge !