Et le vide s’installe
Elle fermait les yeux parfois comme pour emprisonner dans ses poumons l’air frais du Liban... C'était le moment de l'adieu.
Il fera peut-être une nuit chargée d’étoiles ou un matin sombre quand je mettrai les voiles.
L’avion tourne et je bascule vers l’océan. Par la fenêtre un soleil rayonnant, les vagues grises, le Pacifique, vraiment ? Et ces bateaux. Des petits, des gros, sûrement des gros en fait, l’avion est encore haut. J’ai claqué la porte il y a seize heures maintenant, je n’ai pas fermé l’œil une seconde, quatre heures du matin pour moi, dix heures ici, épuisée mais voilà que je souris.
Il s’en va. Dans une semaine il s’en va. C’est court une semaine. Et si long à la fois. Relativité du temps que l’on étire à l’extrême lui et moi. Relativité d’un temps dans un monde qui n’existe qu’entre nous, pour nous, créé une nuit dans la neige. Et comme la neige, le temps file et fond, parce qu’il s’en va.
Je suis rentrée en France, entrée en France, moment délicat où l’on ne sait plus si l’on doit dire entrer ou rentrer, parce qu’on n’habite plus là-bas, mais pas depuis assez longtemps ici pour ne pas pouvoir s’empêcher d’utiliser le « r », un peu perdue en somme, dans l’avion du moins, j’y suis allée en tout cas, en France.
Tout a commencé il y a sept (7) ans dans un de ces amphithéâtres vétustes de la faculté de Droit de l‘université de Lomé improvisé à chaque cour. (Dieu seul sait combien de fois nous avions été envahi par les étudiants de Sociologie, d’Histoire, d’Anglais. Etc… et combien sont ces étudiants Usain Bolt qui ont courus plusieurs fois vers d’autres amphis parce que cet amphi n’était finalement pas programmé pour…
– Tomber, ne pas tomber, frontière délicate mais délicieuse avec toi. Tu manques déjà, à mes mains, à mes draps. J’ai jeté mon sapin. Comme ça, dans la rue, comme tout le monde, Noël, Nouvel an, fin de ces deux intenses semaines, entre oubli et magie, nouvelle année, et des sapins qui agonisent, témoins d’un passé révolu. Et avec lui, avec eux, Thomas est descendu dans la rue. Dans ma…
Sur le chemin de Katmandou. Comme c’était le cas pour Nosy Be, je suis porté par la réussite professionnelle de ma moitié. La route est plus détendue que le retour à La Réunion, mais l’atterrissage vaut bien une pause à Ivato. Qu’est-ce qu’on met dans sa valise avant de démarrer une nouvelle vie ? J’en suis à mon troisième « nouveau départ » et c’est aussi difficile que la première fois. L’essentiel y…