L’odyssée absurde d’Ariel Henry en pleine crise haïtienne
Port-au-Prince (Haïti) – Quelle épopée pour le désormais, ex-Premier ministre Ariel Henry ! On pourrait presque penser à une série télévisée tragique, mais c’est bien la réalité en Haïti.
À l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, l’organisation féministe Bra Fanm a lancé Tech-Femi. Luttant pour les droits des femmes dans divers domaines, cette organisation s’est intéressée aux femmes dans le numérique en Haïti.
Ce 8 mars, en hommage à Mme Gislène et à toutes les femmes, je souhaite célébrer non seulement leur combat pour l'égalité, mais aussi leur capacité extraordinaire à maintenir allumée la flamme de l'espoir, même dans les moments les plus sombres.
À chaque mot, je peignais un tableau d’Haïti, loin des clichés, un portrait intime et personnel. J’ai parlé de la douceur de ses plages, de la force de ses montagnes, du goût sucré de ses fruits tropicaux. J’ai évoqué les sourires de ses enfants, la sagesse de ses anciens, et la résilience inébranlable de ses femmes.
Cela fait plusieurs jours que les rues sont bloquées. Les banques sont fermées. Le service d’urgence des hôpitaux fonctionne au ralenti. Depuis lundi ; pays lock, confinements. Barricades. Les écoles, les universités, il n’y a rien qui fonctionne. C’est le vide absolu, le néant. Les revendications sont énormes.
Notre protagoniste, Henry, a été catapulté Premier ministre comme par magie, dans un tourbillon d’événements digne d’un thriller politique. Assassinat du président Jovenel Moise le 7 juillet 2021, conspirations murmurées… tout y est!
Non, je ne célébrerai pas. Je pleurerai plutôt pour cette terre que j’aime tant, pour ces âmes perdues dans l’abîme de l’oubli. Mais après les larmes, que chacun de nous se lève. Levons-nous non pour une révolution armée, mais pour une révolution des cœurs et des esprits
Ces deux gars avec moi, ce sont des rebelles nées. Face aux stigmas et à la discrimination, sociale et religieuse, ils ont choisi d’être mon ami. Je dis la même chose, parce qu’à l’époque, être mon ami, c’était aller à contre-courant. C’est un réflexe de s’associer à des personnes qui se ressemblent ou se rallier à des personnes d’une situation sociale à laquelle nous aspirons. Moi, je ne coche pas…
Il est 11h, et c'est depuis Port-au-Prince que je prends le temps de t'écrire. Je me trouve actuellement sur le campus de l'université, et l'ambiance ici est tout sauf rayonnante. Les couloirs sont étrangement déserts, et les salles de classe semblent bien vides. L'insécurité gangrène notre capitale.
J’aime une femme. Je ne sais pas si elle est à Port-au-Prince ou ailleurs. Si elle est vivante ou égarée dans une ville d’Amérique du Nord ou une petite ville de la Caraïbes. Attention ! Elle a une beauté grave. Elle peut illuminer le monde avec son regard.
L’éducation en Haïti a-t-elle pour mission l’épanouissement des jeunes des deux sexes ? Loin de là ! Nos écoles ont toujours été l’espace de reproductions des inégalités sociales par excellence. Quant aux préjugés liés au sexe, n’en parlons pas !
Tant que la valorisation et les pratiques culturelles de l’enfant ne sont pas prises en compte, nous serons toujours dans la contre-production. Pallier aux déficits culturels de l’enfant doit faire partie d’un programme d’État et non de gouvernement.