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Discours politique et xénophobie : le filon de la peur

Nous sommes tous sceptiques devant l’inconnu qui  vient vers nous, ce moment d’hésitation avant le contact est parfaitement compréhensible. La plupart du temps nous arrivons à passer outre nos appréhensions et quand  le dialogue s’installe, nous nous rendons compte que la différence n’est pas à craindre, elle est enrichissante. Puis il y a les fois où l’on ne franchit pas le cap de la première impression car tout ce qui ne nous est pas familier peut être perçu comme une menace et notre instinct de survie nous incite à éloigner le danger sans laisser aucune chance à la découverte. Il est parfois difficile d’accepter, d’accueillir l’autre parce qu’il n’est pas comme nous, quoique…

Et c’est là qu’intervient un certain discours qui vient semer le doute en titillant nos angoisses primaires. Il prétend incarner une vérité inavouable. Toujours prompt à nous rappeler le danger que représentent les milliers de réfugiés qui viennent nous envahir, ces étrangers qui viennent profiter de nos richesses, perturber notre confort. Le plaidoyer classique anti immigration avec son lot d’amalgames et ses fréquentes  dérives racistes : islam, terrorisme, invasion, étrangers… sont devenus les termes jokers employés par les extrémistes de tous bords pour rallier l’adhésion populaire. Car il faut le reconnaître, ces idéologies auparavent marginalisées sont aujourd’hui en phase d’être banalisées et publiquement assumées à l’heure ou parait-il « la parole se libère ».

 

Tous différents tous égaux Hérouville via Wikimedia Commons, CC.

 

Refuser la circulation d’une certaine catégorie de population selon des critères basés sur leur statut social, leur religion, leur ethnicité ou leur culture ; empêcher des personnes fuyant leurs pays en guerre d’avoir accès à la protection ; se barricader derrière des murs  sous prétexte de vouloir protéger son petit cocon personnel, son territoire national : c’est la vision du monde qui nous est proposée par ces leaders politiques. Tous ces discours qui flattent le racisme ordinaire et érigent le repli sur soi en solution ultime contre tous les problèmes économiques et sociétaux finiront si nous n’y prenons garde, par créer des barrières  raciales, culturelles et religieuses à l’intérieur de nos sociétés.

Le communautarisme n’ayant jamais fait ses preuves comme remède contre la crise économique, le chômage ou toute autre préoccupation de notre époque; nous devrions songer à laisser une chance à la solidarité, à l’échange, au vivre ensemble. Il serait dommage de laisser la peur nous détourner de nos valeurs communes et nous pousser à rejeter toutes ces différences qui nous enrichissent mutuellement.