Anna Calvi chez France Inter
Le 9 septembre, Anna Calvi était l’invitée de l’émission Live Me Do sur France Inter. L’occasion pour ceux ayant attendu dans le froid de voir que cette artiste vient vraiment d’ailleurs.
Après une attente plus longue que prévu, un mec de la sécurité psycho-rigide qui pense que j’ai une bombe dans mon sac et un jingle pas du tout original (sans oublier les applaudissements de rigueur), Anna Calvi arrive timidement sur la scène avec ses musiciens. Une fois qu’elle prend sa guitare, son visage est différent. C’est toujours la même personne en face de nous, mais elle est beaucoup plus forte. Preuve de cette transformation, la première chanson de son premier album, Rider To The Sea, qu’elle interprète à chaque début de concert. Une sorte de routine pour que son côté timide soit définitivement enfoui pendant qu’elle chante.
Cette voix, aussi mystérieuse et venant d’aussi loin que la planète Melancholia m’a fait perdre mes sens. En regardant cette guitariste chanter, ma vision était littéralement absorbé, tout était flou autour de moi, sauf cette voix sortant de l’artiste au centre de la scène. Comme la vision de quelque chose d’inconnu et inexplicable, je ne pouvais que me tenir sur mon siège et rester immobile. Pour illustrer cette sensation, voici le film d’une des chansons de son deuxième album. Et si en fermant les yeux vous avez peur de vous perdre dans l’inconnu, si quand la chanson se termine vous ressentez un vide inexplicable, alors vous pouvez continuer à lire cet article. Sinon… Vous pouvez aussi continuer.
Sing to Me est une chanson dédié à Maria Calass (si ça peut t’aider à mieux comprendre).
Comme dans un tableau d’Edward Hopper, on continue à écouter ce romantisme qui découle de sa guitare. Seul les questions sans intérêts et les bégaiements de la présentatrice viennent perturber ce moment parfait. (Je dois quand même avouer que c’était dur pour les nerfs.) Mais on réussi à continuer le voyage avec la chanson Eliza.
Ces moments où la guitare domine toute la mélodie, semblent à la première écoute totalement perturber la mélodie établie. Mais si on est attentif, c’est toute la théorie de l’artiste, à savoir faire coexister la beauté et la laideur pour que soit former quelque chose de supérieur, qui prend place.
C’est déjà la fin du concert et on aperçoit une vieille dame qui manque de trébucher pour prendre une photo avec la personne qui l’a hypnotisé pendant 5 ou 6 chansons.
Je sors de la salle timidement, essayant dans un effort digne d’une douce utopie de capter le regard de l’artiste. Je fini par abandonner, puis je vais chercher mon sac au vestiaire en mettant mon casque sur les oreilles pour essayer de ne pas sortir de ce monde en réécoutant Eliza.
Ce qui frappe aussi, c’est que la voix d’Anna Calvi en live est exactement la même que sur CD ou vinyle. Une joie à l’époque où l’Auto-Tune est de rigueur un peu partout.
Petit cadeau de la fin : un live de l’artiste chez NPR et une photo (de qualité horrible) de son concert chez France Inter