Hippolyte Batumbla

En Guinée, les violences faites aux femmes éclipsent leur rôle historique

L’histoire guinéenne n’aurait pu être écrite sans la partition jouée par les femmes. Ce billet rappelle le rôle joué par quelques héroïnes à l’orée de l’indépendance et les violences basées sur le genre ainsi que les droits des femmes, remisés souvent au fond du placard.
Une vendeuse au long des rails à Dixinn entrain d’expliquer l’effet de la sensibilisation sur elle lors des élections communales du 4 février 2018. Crédit photo: Hippolyte Batumbla Camara 

Qui connaît le passé du premier pays en Afrique de l’Ouest à avoir obtenu son indépendance, le 2 octobre 1958, reconnaîtra que les femmes ont été à l’avant-garde de son obtention. Tout commence en 1954. Des femmes comme Hadja Mafory Bangoura (1910-1976) lèvent le ton à travers des chants et danses populaires pour dénoncer le truquage de l’élection législative de la même année. Considérée comme « Mère-courage » de la nation guinéenne, Mafory aura été cette pionnière qui s’est battue au premier rang du Rassemblement Démocratique Africain (RDA) contre les « exactions » du pouvoir colonial et surtout pour l’émancipation des femmes.

En 1955, une autre femme est injustement éventrée lors d’une révolte populaire. M’Balia Camara en état de famille, fut tuée à coup de sabre par David Sylla, un chef de canton corrompu.

Nous sommes en 1977 : « La révolte des femmes du marché de Conakry, une contestation inusitée, raconte le site perspective.usherbrooke.ca , incite le gouvernement guinéen à adopter des réformes. Le régime met notamment de l’avant des mesures visant à libéraliser l’économie, en plus de normaliser ses relations avec la France. »

C’était une victoire des femmes  dans le régime de Ahmed Sékou Touré, une manière pour elle, de faire revenir la petite entreprise c’est-à-dire permettre aux citoyens de pratiquer librement le commerce sur toute l’étendue du territoire national.

Cependant, l’histoire des femmes quoique légendaire dans ce pays en Guinée, s’efface progressivement pour donner place à une vague de mépris et de brutalités à l’encontre de celles-ci. Elles sont nombreuses ces dames qui subissent des violences conjugales ou qui ne sont pas rétablies dans leurs droits dans la société guinéenne contemporaine.

Sur le site mosaiqueguinee.com, Mme Mariama Diallo alias Tantie 500,  est celle qui a son effigie sur les billets de 500 francs guinéens. Ne bénéficiant pas des bonnes grâces de son droit à l’image, elle brise le silence qui n’a que trop duré.  « Si j’ai ma photo sur les biais de 500 Gnf, ce n’est pas donné à n’importe qui. C’est une chance et une fierté de représenter la beauté de la femme guinéenne, normalement on doit me dédommager. Je souffre beaucoup, quand je vais au marché, on dit c’est elle qui a sa photo sur les billets de 500 Gnf. On me croit riche… Je souffre beaucoup. Je demande à l’Etat de m’aider…»

Pourtant, la constitution guinéenne du 7 mai 2010 dans son article 8, offre une place de choix à la promotion de la femme. « Tous les êtres humains sont égaux devant la loi. Les hommes et les femmes ont les mêmes droits. Nul ne doit être privilégié ou désavantagé en raison de son sexe…».

Mais très malheureusement l’heure est grave. En mai 2017, Dr Mamadou Bano Barry a affirmé sur  Guinée7.com que 92% de femmes âgées de 15 à 48 ans ont été victimes de violences quelle que soit la nature, y compris l’excision.
Force est vraiment de reconnaître que bien des cas prennent des tournures graves  jusqu’à ce que mort s’en suive.

« C’est le lundi 19 février 2018 aux environs de 1h du matin  au village de Hermakono, sous-préfecture de Sangardo, qu’on a été informé de l’assassinat d’une femme par son mari. Cet assassinat fut perpétré à l’aide d’un couteau. Malgré la série de questions, le motif n’est pas connu. Le présumé auteur du crime s’appelle Mamadi Baro, âgé de 40 ans environ. Quant à la victime, elle s’appelle Doussou Traoré, âgée de 30 ans, mère de trois enfants… », peut-on lire sur Guinéenews.org.

Mais cette situation n’est pas restée seulement au pays ; avec un couple guinéen, elle s’est transportée dans les valises jusqu’à Liège en Belgique. Oumou Tabara Diallo dit Yayé, a été retrouvée morte puis enterrée dans la cour de leur habitation. Et tenez-vous bien, c’est  son mari qui aurait commis cet acte.

Des exemples fuseront de partout pour rendre compte des conditions combien de fois difficiles et tristes de ces femmes en Guinée. « Sans cesse, les dirigeants guinéens rappellent que la construction de la nation, ne peut s’opérer sans la participation de l’élément féminin, tiré de sa situation injuste d’infériorité et de sujétion…», note Claude Rivière dans Cahiers d’Etudes Africaines en 1­968.

 


L’entrepreneuriat au féminin est bien possible en Guinée

Mme Sona Marce à l’Eglise Sainte Odile de Coyah. Crédit photo : Marcy Déline

Elle a un nom : Mme Marce Sona Kpoghomou, professeure de chimie au lycée, habite avec sa modeste famille à Coyah, à plus de 40 kilomètres de la capitale Conakry. Son engagement social n’a d’égal que son rêve de prendre part à la promotion tous azimuts des femmes dans un pays où les droits des femmes ne sont pas bien portants.

Mme Sona veut ajouter quelque chose à l’humanité depuis son milieu social. Et tenez-vous bien ! Elle ne compte sur personne pour y parvenir. C’est pourquoi à quelques heures de la célébration de la traditionnelle fête des femmes dans les quatre coins du monde, l’enseignante monte au créneau. « Il faut que les femmes se réveillent. Plus question de dire « je n’ai pas étudié », il y a la terre pour entreprendre des activités agricoles. Il faut créer, même avec zéro franc. On peut partir de rien pour aboutir à un résultat incroyable. C’est possible ! »

Assise sur une chaise avec un portefeuille et un trousseau de clé en main, elle a des rêves plein la tête. Mais elle tient surtout à prendre part à la formation des femmes par des rencontres ayant pour sujet les questions qui touchent le genre directement. Car pour elle, tout ce que l’homme peut entreprendre, la femme avec un peu de bonne foi est capable d’accomplir de plus grand. En tout cas, elle constitue la preuve tangible de ce qu’elle avance.

Depuis 2012, cette mère de 8 enfants a fondé une école qui continue son petit chemin à Coyah, la ville cachée au nord par le ‘’Chien qui fume’’. Aujourd’hui , elle a en charge 19 enseignants dans cet établissement formant les enfants de la petite section jusqu’à l’examen d’entrée en 7ème année. Dans les années à venir, Sona Marce compte enrichir le contenu pédagogique de son école en insérant l’anglais comme deuxième langue d’apprentissage.

« Si les femmes veulent revendiquer leur place dans la société, c’est le moment où jamais de se mettre au travail. » Espérons que l’invitation tombe dans de bonnes oreilles. Pour ce qui est de sa part, la prof de chimie semble gagner le pari parmi 156 452 habitants que compte la ville et 12 millions pour tout le pays du Prof Alpha Condé.


Faire du « Cogito, ergo sum » pour les oubliés du rêve africain

Crédit photo: Hippolyte Batumbla

 Chers lecteurs et lectrices à la fleur de l’âge dans les confins du continent,

Par nos actions, le moment est venu pour les peuples d’Afrique de forger un destin commun.  Un destin qui est motivé par la volonté de vivre soi-même. Notre continent à plus que jamais besoin de nous. Il appelle chaque jeune depuis son milieu social  à l’engagement dans l’amour. Et je n’ai pas de théories ni de grandes philosophies pour vous convaincre. Je n’en ai aucune pour vous dire que ce combat est noble. Je viens juste main nue, une main fraternelle tendue vers vous  afin d’échanger et entreprendre en compagnie de nos traditions sous le grand arbre à palabre du village.

Notre village à tous est cette Afrique aux passés combien de fois légendaires. Puis-je étaler ici ses incommensurables traditions qui jusque là font  battre pour toujours le cœur de nos cités. De manière originale,  descendons d’un degré et acquiesçons le retour à l’africanisation de nos faits et gestes ainsi que de nos habitudes de pensée. A un moment donné de notre histoire, regardons ce que nous sommes pour évaluer ce que nous sommes vraiment capables d’accomplir de si majestueux, sans compter sur qui que ce soit.

Dans ces lignes, chers jeunes, je n’utiliserai pas encore une fois de grandes pensées d’honorables moralistes pour vous parler d’une richesse que vous possédez déjà naturellement : la force et la volonté de vivre soi-même. Ces pouvoirs capables de transformer une cité, une communauté, un pays voire un continent. Notre façon de voir compte beaucoup pour transformer tout auprès de nous.

Tout commence en famille

Et moi votre frère d’une vingtaine de pluies, sans expériences mais convaincu que l’Afrique notre cher continent a besoin de tout un chacun pour ne serait-ce qu’apporté, un grain de sable pour poser  les fondations de notre maison commune. Et cela d’une manière sincère.

Pour parvenir à cet objectif du moment, il est important de faire case départ pour voir ce que nous faisons dans nos familles chaque jour. Une manière de prendre le mal par sa racine. Posons-nous la question : est-ce que je  fais bien le travail de maman et papa ? J’apprends bien mes leçons pour les rendre fier de moi ? Me préoccupe-t-il de ce que fait mes frères ou mes sœurs ? Qu’est-ce qui montre que je les aime ?

Des interrogations certainement banales mais qui  constituent la source du bonheur. D’autant que les relations entre les membres de la famille sont d’une valeur fondamentale. En fait, c’est là que le jeune apprend à aimer, respecter, et tolérer son entourage. Depuis cet endroit le processus commence. Les idées reçues par toutes les personnes autour de lui, orientent désormais ses pas tout au long de son existence. Il devient responsable sans trop se rendre compte.

J’ai toujours pris mon père pour modèle. Les soirs quand il rentrait du travail, il épiait chacun de ses  enfants autour de lui.  Et il demandait le lieu où les absents  se trouvaient.  Sans tarder, il commissionnait tous les autres enfants d’aller trouver les manquants et de revenir avec eux. A force de le répéter chaque soir, nous avons fini par nous y habituer.

Ici, je tente d’expliquer d’une manière  claire, cette responsabilité que chaque membre de la famille a de l’autre dans n’importe quelles circonstances et partout. Mon père nous a montré qu’il est responsable de tous les membres de sa modeste famille  en nous envoyant chercher nos frères absents. Et nous, responsables des autres en allant les appeler. Cela créé sans risque de me tromper le rapprochement, l’amour de l’autre. La famille grandit, devient unie et les enfants s’épanouissent sous le regard aimant des parents. Dans toute société l’amour entre ses composantes en est le fondement, le point de départ du développement social. Nous jeunes, constituons la substance qui anime et fait vivre cet amour dans nos familles.

C’est exactement notre force. Nous détenons ces astuces. Et c’est ce qu’attend la famille de nous chaque minute qui passe. Chers jeunes du continent, il n’est donc pas tard de passer à l’action. Chers jeunes, nos  familles ont besoin de nous pour enfin vivre le bonheur. Il suffit d’un simple geste de notre part pour le bien-être dans les foyers.

Quelle preuve d’amour !

Ensuite, il apparaît d’autres facteurs à comprendre : la foi religieuse. La plupart des jeunes que nous sommes,  appartiennent  à  une confession. Elle contribue énormément à notre façon de concevoir les choses. En principe, notre religion doit être une force pour combattre ce que nous défendons et à développer ce qu’on nous enseigne déjà à la maison : la tolérance, la pitié et surtout l’amour. Hélas ! Combien de jeunes se trouvent endoctrinés au point de perdre la raison.  Je ne peux pas comprendre que des jeunes soient divisés et désorientés jusqu’à ce point. Ils deviennent même des bourreaux prêts à tirer sur tout ce qui bouge et à saccager les édifices publics. Je pense réellement que notre religion est non pas ce qu’on nous dit dans les lieux de culte mais ce que nous mûrissons dans nos cœurs, source de notre bonheur personnel. Travaillons donc sur nos façons de voir, de mûrir parce qu’elles déterminent notre attitude dans nos familles ainsi que dans nos cités.

Qu’on me dise ici et concrètement quelle religion dépasse l’autre. Qu’on me dise ici quel est le chemin,  le seul et unique pour atteindre Dieu qu’on prétend connaitre. Ce qui est sûr, la barbarie, la fraude, l’immoralité et le manque d’amour  ne sont pas les sentiers du Créateur de l’univers.  En fait, j’ai grandi au creux de deux grandes religions monothéistes à savoir l’islam  et le christianisme. Le premier est celui de ma mère et l’autre  de mon père. A aucun moment donné, je n’ai entendu mon paternel reproché la foi de ma mère ni elle faire l’inverse. Ils s‘aimaient et vivaient autour de leurs enfants dans une disparité de culte sans pareille. Et même après le décès de mon père en 2001, ma mère n’a pas accepté de se remarier par amour pour son feu époux. Elle s’est consacrée à l’éducation de ses enfants par amour.  Une musulmane qui a nourri et éduqué ses enfants chrétiens par amour. Quelle preuve d’amour !

Prendre ses responsabilités en tout temps

S’il vous plaît, chers lecteurs et lectrices  je ne le dis pas parce que je veux remplir les pages. Bien au contraire. Je voudrais vous  faire comprendre que la religion ne doit absolument pas être source de  division entre les peuples sur le continent par l’action des jeunes. Mais plutôt un facteur de rapprochement, d’amour et de tolérance. Nous devons cultiver cette attitude positive autour de nous. Les confessions religieuses comprennent chacune des spécificités. Qu’on accepte ce que l’autre vit dans sa foi et lui qu’il fasse autant pour créer enfin une société dans laquelle chaque composante vit librement sa croyance religieuse.  Ainsi nous aurons accompli en tant que jeune, notre responsabilité première. Le plus souvent les jeunes sont mis à contribution pour des intérêts égoïstes et barbares au nom de la religion.  Le moment est venu de sortir de ces sentiers battus ou du moins des comportements qui ne favorisent nullement  les traditions africaines, gages de notre développement.

Les jeunes sont partout. Et c’est justement cette position qui fait d’eux les plus touchés par  ce phénomène d’endoctrinement religieux. Suis-je assez convainquant pour vous dissuader de faire case départ ? Je réponds non. Mais je reste convaincu que chaque jeune est sorti d’une famille. Une famille qu’il aime de tout son cœur. Une raison de plus pour se poser des questions. Des questions sur notre façon de vivre avec notre famille, nos amis nos connaissances. Cela nous permettra d’avoir la tête sur les épaules. Nous devons considérer que l’avenir de tout ce monde qui nous entoure, repose sur nous. Imaginez un instant que chaque jeune devienne  une pierre angulaire c’est-à-dire comme leader de son milieu ; nous n’aurions jamais connu  la misère et des troubles dans certaines de nos contrées.  Aimables jeunes gens, notre continent a besoin de nous au-delà de tout. Ne jamais oublier que l’amour du prochain permet de se reconnaitre en l’autre. Débordement de la joie de vivre.

Mettre  son  talent à la disposition des siens

Hélas après la religion, place à l’ethnie. S’il y a une chose qui freine dangereusement nos actions pour notre milieu, c’est bien cette étiquette ethnique. Evidemment, les partis politiques dans nos Etats s’en servent majestueusement pour assouvir leurs intérêts. L’ethnie est pourtant une richesse originale qui authentifie chacun parmi une foule de gens. Donc elle est notre identité première. Si vous ne le voyez pas très clairement, moi je le vois : nos propres richesses  et identités sont utilisées, retournées contre nous pour le triomphe d’une entité.

Mes bien aimés, voici que je cris haut et fort, la main sur le cœur pour dire stop. Nous avons fait une course de fond. Il est temps, grand temps qu’on s’arrête pour calculer le kilomètre parcouru. Calculons donc nos actions pour notre famille, notre société. Posons-nous les questions suivantes : qu’est-ce que je défends dans ma course et qu’est-ce que j’ai comme acquis pour le faire ? Ces questions nous permettent de nous réconcilier avec nous même afin de savoir qui nous sommes réellement. En tant que jeune, je sais que nous négligeons souvent ce rayon de notre vie. Nous ne partons pas à notre propre découverte. Pourtant si nous faisons cet exercice chaque jour de notre existence, nous verrons que le monde bouge grâce à nous. Nous sommes le bonheur des peuples. Mettons à l’esprit que ni la religion ni l’ethnie ne peuvent barricader notre chemin de réussite. Elles ne peuvent nullement obscurcir la lumière naturelle qui brille dans nos cœurs juvéniles. Et d’ailleurs c’est cette lumière que notre famille, notre ville entendent qu’on transmette à chacun.

Mes frères et sœurs jeunes du continent, vous qui lisez entre mes lignes, croyez-moi toutes les entités ont confiance aux jeunes  pour changer ou faire bouger les choses en leur faveur. Le temps est donc venu  de mettre  notre force à la disposition des siens.

La soif de goûter au bonheur par des initiatives concrètes

Aimables jeunes, le temps est venu pour qu’on mette en place des initiatives pour contribuer efficacement à la vie de notre société. Une façon de transmettre par nos actions, cette lumière naturelle qui nous illumine. Transmettons notre engagement dans l’amour  à tous ces gens autour  de nous à travers des causeries éducatives ainsi que des projets. Imaginez par exemple que des jeunes se mettent en panels ou en associations pour la gestion des ordures ou développer des activités agricoles, la vie serait encore agréable et le progrès en marche.

Nous devons comprendre désormais que nous avons un destin à forger par le travail. Beaucoup de jeunes restent les bras croisés sans agir. Il n’est pas tard de se lever et  d’accomplir la mission qui nous revient de droit : celle de prendre part au développement social.

Contribuer à la vie de notre milieu social, c’est contribuer à l’amélioration des centaines de vie en Afrique. Nous sommes commis donc à cette tâche. Si tous les jeunes d’une manière sincère, se mettent au travail pour leurs communautés, on n’entendra plus jamais parler de conflits armés, de rébellion, de famine  et d’épidémies ravageuses sur le continent.

Aimables jeunes africains, il ressort de tout ce qui a été développé dans ses pages qu’il nous appartient de construire notre continent à partir de notre famille, de notre ville, de notre pays.  Les gestes d’amour, de tolérance dans la sincérité autour de nous, prouvent d’emblée notre volonté de changer le quotidien de nos frères.

Aimables jeunes, il ressort également de toutes les histoires du monde notamment celles de l’Afrique que les idées de vivre un lendemain meilleur restent les mêmes.  Et c’est là que nous devons agir en tant que jeunes. La soif de gouter au bonheur est le leitmotiv de tous les peuples du monde. Pour ce qui est de notre continent, il est urgent que les jeunes que nous sommes agissent maintenant par des actions concrètes soient en panels, en associations, ou soient en organisations non gouvernementales afin de trouver rapidement des solutions à nos maux qui n’ont que trop duré. En ce moment nous pourrons oser dire très sincèrement : nous avons la paix en Afrique grâce à nous jeunes du continent. Dans l’espoir que mon message tombera dans de bonnes oreilles et en vous souhaitant plein succès dans  tous vos projets sur le continent, recevez mes salutations les plus sincères et fraternelles.

Vive l’Afrique unie !

 

 


En Guinée, la crise sociopolitique s’intensifie, les élèves terrés à la maison et les activités au ralenti

Des élèves du lycée Donka exigeant la reprise des cours. Crédit photo: Naby Elma Camara

La crise a pris une autre dimension quand plusieurs collectifs de jeunes (la plupart activistes de la société civile) et l’opposition ont battu le pavé  à Conakry ce lundi 26 février.

Ces activistes des droits de l’homme demandent le retour des élèves à l’école. Et les leaders politiques, quant à eux, veulent les « vrais résultats » des élections communales du 4 février. Dernier bilan de cette  journée « ville morte »: 4 morts et plusieurs activistes arrêtés puis relâchés, des pneus brûlés par endroit et la route barricadée, notamment l’axe Hamdallaye-Bambeto jusqu’à Kipé.

Depuis le 12 février dernier, les cours sont perturbés au secondaire quasiment sur toute l’étendue du territoire national. Le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) dirigé par Aboubacar Soumah, réclame de meilleures conditions de vie, en particulier un salaire de base de 8 millions de francs guinéens par mois.

Au lendemain du scrutin qui s’est déroulé le dimanche 4 février 2018, les résultats ont été remis en cause par  les leaders de l’opposition, conduisant à des heurts entre militants dans plusieurs communes de la capitale  ainsi qu’à l’intérieur du pays. Toute chose qui  a également maintenu les apprenants à la maison.

Selon GuinéeNews.org, le syndicaliste Aboubacar Soumah doit rencontrer le président de la République à Sékhoutouréya pour une sortie de crise. Sur le même site,  la sortie de Dr Sékou Koureissy Condé dans une interview est sans équivoque. «La crise actuelle est intra-syndicale, et non une crise gouvernementale ou politique. C’est plutôt une crise de fonctionnement. Le syndicaliste Aboubacar Soumah a été muté, suspendu, poursuivi et son salaire suspendu… Toute chose, qui n’arrangeait pas puisque ne répondant pas aux textes. Aucun texte n’autorise le gouvernement à suspendre ou à muter un syndicaliste en période d’avis ou de préavis de grève. Cela frise l’intimidation».

Pour ce directeur exécutif d’African Crisis (une agence panafricaine de médiation),  la Guinée a tendance à apporter une solution politique et même électorale à toutes les questions qui se posent. Non. C’est pourquoi, nous sommes dans l’impasse.

« A quelques minutes de la rencontre entre le SLECG et le Prof Alpha CONDE au palais Sékhoutouréya, précise le site MosaiqueGuinée.com, cette fédération syndicale semble déterminée à défendre les intérêts des enseignants guinéens contre vents et marées ».

Pour l’heure, la ville morte continue d’être observée et certaines universités publiques et privées sont restées désertes ce mardi 27 février.


Quand le thé devient un véritable cérémonial pour les jeunes en Guinée

Très  tôt, Alsény apprête les accessoires du thé auprès de son échoppe à Tompetin. Crédit photo: Hippolyte Batumbla Camara

Dans la cité aux pieds du mont Kakoulima (1 107 m), le soleil se dessine à l’horizon. La brise marine souffle en ce petit matin du 28 février 2018. Il est 7 heures 40 minutes. Il fait si frais qu’on se croirait en décembre : on resterait bien se cramponner au lit, les pieds serrés contre le ventre sous une couverture assez lourde. Le silence règne en maître sur la route principale. Quelques femmes, des bassines sur la tête, arpentent la chaussée. C’est l’heure : direction le grand marché au cœur de la ville.

Ici, nous sommes à Tompetin (un des quartiers les plus vastes de l’agglomération). Les boutiques d’alimentations générales qui longent le trottoir s’ouvrent petit à petit. C’est le moment pour Alsény Sylla, 29 ans, d’apprêter les accessoires de l’attaya (nom du thé dans le jargon des accro). La manœuvre est simple : verser le résidu des feuilles de thé de la veille dans la poubelle, rincer les verres, chercher l’eau au robinet et enfin attiser le feu.

 A tour de rôle, chacun sirote son verre de thé.

Il est 10 heures. Le soleil brûle déjà le crâne. À en croire la météo, il fait 35 degrés. Chez Alsény, qui vend de l’essence au marché noir et tient une échoppe, un coin offre la possibilité de contempler l’interminable ambiance de la route nationale numéro 3. Le visiteur à une belle vue sur le bloc administratif de la préfecture, juste après la colline.

Le ‘’Grin‘’, comme on l’appelle, se remplit. Les amateurs de thé – qui trouve son origine en Chine – s’installent. Ils sont environ une dizaine de jeunes. Le thé boue déjà à cent degrés Celsius, dans le Brada (petit récipient  en métal pour sa cuisson, ou encore théière). Un jeune traverse la chaussée et vient rejoindre ses amis. La mine froissée, quelques gouttes d’eau dégringolent sur son visage d’ado. La vingtaine, il tire une chaise et lance la salutation au groupe.

Du coup, le thé est maintenant dans une tasse. Celui qui assure sa cuisson y ajoute du sucre. C’est parti pour le mélange avec un revers de main répété. « La mousse s’obtient ainsi. Après, je goutte pour vérifier la quantité de sucre», avance Kabinet Camara 27 ans, qui tient deux tasses en main. Quelques minutes s’écoulent. A tour de rôle chacun sirote son verre de thé.

Une vraie scène de passe-temps et d’anti stress

« Nous passons la plupart du temps à prendre l’attaya ; j’aime son caractère social et l’appétit qu’il me donne», laisse entendre Alsény Sylla tenant son verre rempli de mousse. Il ajoute ensuite que son groupe et lui peuvent consommer quelques 25 grammes de thé, soit deux à trois paquets par jour.

L’astre du jour brille au-dessus des têtes. Il est Midi. Comme s’ils répondaient à une invocation du saint Coran, la quinzaine de jeunes forme une ronde sous l’ombre du palmier qui se trouve là. D’ailleurs, c’est le seul arbre du coin. L’un parle du football ; il met l’accent sur les gestes du joueur qui ont marqués le match d’hier soir. L’autre s’indigne à voix basse  du manque grandissant d’emplois dans le pays. Certains évoquent la grève des enseignants, qui retient les écoliers à la maison depuis trois semaines. Plusieurs  d’entre eux, poussent des éclats de rire, en signe d’acquiescement aux idées évoquées. Une vraie scène de passe-temps et d’anti-stress.

La chaleur du soleil pèse sur les épaules. Le débat se poursuit de plus bel. Kabinet se prépare à servir le second tour de thé dans une atmosphère de discussions tendues. Oui, chacun tire le drap de son côté. Quand ils sont à couteaux tirés, le patron du lieu, Alsény, doit séparer les deux camps qui ne s’accordent pas du tout. « C’est vrai dans les grins, l’information s’obtient facilement, mais attention aux rumeurs que beaucoup rapportent, juste pour chercher à s’exprimer », précise Oumar Sylla. Il se ventile avec sa chemise, histoire d’atténuer la chaleur de la canicule.

L’astre du jour file au gré des heures et des minutes. Il est 17 heures finalement. Le groupe se disperse. Au Grin, les accessoires du thé sont visibles, rangés dans un bol au coin du palmier.

Un motard vient de se garer. Il achète un litre d’essence. L’homme demande une tasse de thé, mais Alsény l’informe que la dose est finie. Aussitôt, il allume la moto et disparaît dans une épaisse fumée noire, avec un ronronnement de moteur qui s’amenuise sur la chaussée.


Guinée : mettre le pays à l’abri d’une culture de violence

Crédit photo: https://www.afrik.com

De CONTE à CONDE, la violence a toujours sorti sa tête pour une sortie de crise entre les trois ‘’P’’ : Pouvoir-Politicien-Population. Mais les deux premiers s’appuient sur le dernier pour arriver à leurs fins. Une situation qui ne se passe pas sans échauffourées avec une dose de peur au ventre, des tueries dans la capitale et ailleurs.

Actuellement, la grève des enseignants (depuis le 12 février) a croisé le chemin de la journée dite « Ville morte» ce lundi 26,  paralysant toutes les activités dans le pays. Les écoliers ne partent pas à l’école. L’opposition elle aussi, s’engage pour contester les résultats des communales 2018. Comme si cela ne suffisait pas du tout, le Syndicat Libre des Enseignants Chercheurs de Guinée (SLECG), est sorti hier soir chez le PRAC à Sékhoutouréya, avec la même expression de départ, c’est-à-dire « la grève maintenue ».

Des questions qui demeurent toujours

Mais pourquoi attendre une révolte pour prendre une décision d’ordre national?

La Guinée ne mérite pas ce qui lui arrive. Que ses fils aillent jusqu’à se faire tuer pour trouver solution à un problème. Que les activités soient arrêtées et même l’école guinéenne (parlant du secondaire) complètement  fermée. C’est un fait qui désoriente et laisse perplexe cet enfant qui croit fermement en l’avenir de son pays.

L’emploi est un véritable casse-tête ; il ne faudrait surtout pas que les décideurs rendent invivable ‘’Les rivières du Sud’’ : les activités paralysées, des enfants qui ne vont pas à l’école, des heurts en coin de rue et le pire, des jeunes condamnés au chômage après les études. C’est absurde. La culture de la violence et le retard à prendre des décisions ne forment qu’une seule famille en Guinée au détriment de sa population.

‘’La vie est brève et les opportunités sont fugitives’’,  dit-on souvent. Il est temps et grand temps que les consciences se libèrent. Que ceux qui gouvernent voient la réalité en face et l’admettent. Le pays de Sékou TOURE ne va jamais sombrer à travers une poignée d’intellectuels. Le peuple de Guinée n’a plus besoin de cadres véreux et égoïstes qui répandent par leurs actes, la violence  sous toutes ses formes.

Un passé non violent

Il est fondamental de se pencher sur la question en fouinant le passé de la Guinée. Là, nous sommes en 1960. Où le regard était focalisé sur la culture de façon globale. Bref défendre les acquis de la nation.

Loin de toute violence, chacun se battait pour sauvegarder les valeurs. L’équipe nationale, le Syli  de Petit Sory qui arrachait la victoire avec fierté sur les pelouses du continent et d’ailleurs. Le Bembaya Jazz national (10 ans de succès), avec la voix suave de Demba CAMARA, qui chantait  pour la paix et la fraternité. Le passé, vu sous cet angle, mérite d’être repris pour bâtir ce qui a été construit depuis le 02 octobre 1958. « Quand une multitude de petites gens dans une multitude de petits lieux, changent une multitude de petites choses, ils peuvent changer la face du monde », disait l’écrivain uruguayen  Eduardo Galeano.

  Faire preuve de maturité

C’est fini. Le denier public doit être profitable à tous comme dans les temps. Que ceux qui sont aux postes de décision descendent d’un degré pour voir la misère  de ce diplômé converti désormais en  vendeur de chaussures dans le marché Madina ; ce petit cireur qui demande à ce qu’on vote des lois à l’hémicycle se répercutant sur sa vie au quotidien ; ou encore cet handicapé se traînant à même le sol, ne  demande que son insertion socioprofessionnelle à travers un centre digne de son rang. Voilà des défis qui nous tiennent au coup à plus d’un titre.

Pour que chacun trouve  un point de chute favorable à son épanouissement, il est préférable de bannir la médiocrité, le retard ou du moins la lenteur dans la prise de décision. Au moins pour éviter de faire ce que tout le monde sait: « Le médecin après la mort ».


Fria: un solitaire sur les sentiers de la cité aux trois immeubles

Tomber sous le charme du « Petit-Paris de Guinée

Je prends une piste qui mène vers une autre. Un samedi soir au crépuscule assez croustillant à Fria. Tel un tableau d’art, l’astre du jour semble disparaître dans une couche de nuage dans la ville-aux couleurs de latérite.

Une autre piste se présente. Je tourne le regard vers un chien errant ; Il vient fouiner sa gueule dans un tas d’ordure ; puis se sauve au milieu des herbes bien nourries par la saison. Le chemin se rallonge. Le zéphyr du soir vient jouer sa tour de magie. La bonne humeur s’installe. Les arbres qui longent la chaussée font le beau temps. Ici, le paysage j’en suis tombé amoureux.

Je continue mon chemin. s’étale sous mes pas. Je vois au long des routes recouvertes de bitume des maisons aux fondations bien solides. Elles en disent beaucoup sur le passé de la cité d’alumine ou le « Petit-Paris » de Guinée. Elles traduisent la belle saison de la contrée à la fin des années »50″.

A la découverte du »Plateau » et des trois tours jumelles

On dit qu’autrefois, il y coulait du lait et du miel. Mais hélas de nos jours les langues gouttent au fiel. On dit aussi que des foyers migrent dans les confins de la capitale depuis l’arrêt de l’usine en 2012. Une vérité puisque ce qui permet d’inventer la roue dans cette ville ne tourne plus. L’usine, elle qui fait battre le cœur de Sombory est désormais un monceau de fer dont l’ouverture reste un espoir mitigé.

J’arpente une ruelle qui me dirige vers un espace où l’ambiance du soir règne en maître. C’est le ‘’Plateau’’. Les terrains de jeu donnent une vue d’ensemble.Ce vent frais du soir se ressent à cet endroit de plus bel.

Les causeries et les ronronnements de moteur s’entremêlent. Le trafic est dense. Soudain à cet endroit, mon regard tombe sur une bâtisse qui manifestement est la seule proche des nuages du ciel. Attention !!! Une deuxième est à ma droite puis une troisième.

Les Friakas y vivent le bonheur et renouent l’espoir

Apparemment, ces immeubles constituent les émeraudes de cet eldorado du géant minier russe . Ici, se sont les trois tours jumelles. A les voir, elles n’ont rien d’extraordinaire. Des balustrades en fer partout, quelques habits suspendus et le côté latéral d’une d’entre elles, porte les couleurs ainsi que le nom du géant minier russe.

Se rendre à Friguia et ne pas les contempler, c’est débarquer en France sans dévorer du regard la Tour Eiffel. C’est ici et nulle part ailleurs que les Friakas (les habitants de la ville) vivent le bonheur et renouent l’espoir. Ils y jouent, se promènent et voient le monde à portée de main.

C’est là, à l’instant même, je me rends compte qu’il fait nuit. Les lampadaires du plateau scintillent et les immeubles, les trois immeubles végètent déjà dans la splendeur du courant électrique.

Un petit garçon avance sous les projecteurs avec un ballon. En maillot qui dépasse ses genoux, il lance le cuir rond. Il n’est pas seul. Un groupe d’adolescents l’accompagne. Tous rejoignent finalement l’air de jeu. La partie commence sous mes yeux affaiblis par une journée de travail derrière une machine. Ces ados rient, cris et bougent au rythme de leurs cœurs innocents qui pourtant battent à l’unisson ce credo : « Oh Fria relève-toi tu t’en sortiras ».


Fria : un solitaire sur les sentiers de la cité aux trois immeubles

Je prends une piste qui mène vers une autre. Un samedi soir au crépuscule assez croustillant à Fria. Tel un tableau d’art, l’astre du jour semble disparaître dans une couche de nuages dans la ville aux couleurs de latérite.

Source: https://www.guineeconakry.info/typo3temp/_processed_/csm_fria_4e73dc7a4e.jpg

Tomber sous le charme du « Petit-Paris de Guinée »

Une autre piste se présente. Je tourne le regard vers un chien errant ; Il vient mettre sa gueule dans un tas d’ordure ; puis se sauve au milieu des herbes bien nourries par la saison. Le chemin se rallonge. Le zéphyr du soir vient jouer sa tour de magie. La bonne humeur s’installe. Les arbres qui longent la chaussée font le beau temps. Ici, le paysage j’en suis tombé amoureux.

Je continue le chemin qui  s’étale sous mes pas de baladeur . Je vois au long des routes recouvertes de bitume des maisons aux fondations bien solides. Elles en disent beaucoup sur le passé de la cité d’alumine ou le « Petit-Paris » de Guinée. Elles traduisent la belle saison de la contrée à la fin des années  »50″.

A la découverte du  »Plateau » et des trois tours jumelles

On dit qu’autrefois, il y coulait du lait et du miel. Mais hélas de nos jours les langues gouttent au fiel. On dit aussi que des foyers migrent dans les confins de la capitale depuis l’arrêt de l’usine en 2012. Une vérité puisque ce qui permet d’inventer la roue dans cette ville ne tourne plus. L’usine, elle qui fait battre le cœur de Sombory est désormais un monceau de fer dont l’ouverture reste un espoir mitigé.

J’arpente une ruelle qui me dirige vers un espace où l’ambiance du soir règne en maître. C’est le ‘’Plateau’’. Les terrains de jeu donnent une vue d’ensemble.Ce vent frais du soir se ressent à cet endroit de plus bel.

Les causeries et les ronronnements de moteur s’entremêlent. Le trafic est dense. Soudain à cet endroit, mon regard tombe sur une bâtisse qui manifestement est la seule proche des nuages du ciel. Attention !!! Une deuxième est à ma droite puis une troisième.

Les Friakas y vivent leurs rêves les plus fous

Apparemment, ces immeubles constituent les émeraudes de cet eldorado du géant minier russe . Ici, se sont les trois tours jumelles. A les voir, elles n’ont rien d’extraordinaire. Des balustrades en fer partout,  quelques habits suspendus et le côté latéral d’une d’entre elles, porte les couleurs ainsi que le nom du géant minier russe.

Se rendre à Friguia et ne pas les contempler, c’est débarquer en France sans dévorer du regard la Tour Eiffel. C’est ici et nulle part ailleurs que les Friakas (les habitants de la ville) vivent le bonheur et renouent l’espoir. Ils y jouent, se promènent et voient le monde à portée de main.

C’est là, à l’instant même, je me rends compte qu’il fait nuit. Les lampadaires du plateau scintillent et les immeubles, les trois immeubles végètent déjà dans la splendeur du courant électrique.

Un petit garçon avance sous les projecteurs avec un ballon. En maillot qui dépasse ses genoux, il lance le cuir rond. Il n’est pas seul. Un groupe d’adolescents l’accompagne. Tous rejoignent finalement l’air de jeu. La partie commence sous mes yeux affaiblis par une journée de travail derrière une machine. Ces ados rient, cris et bougent au rythme de leurs cœurs innocents qui pourtant battent à l’unisson ce credo : « Oh Fria relève-toi tu t’en sortiras ».


Dubréka : l’eau, un adversaire des cultivateurs dans les rizières

Les premières pluies annoncent l’hivernage en Guinée. Plus de répit pour les cultivateurs dans les rizières de la préfecture située à 50 kilomètres de la capitale : Dubréka. Ces ouvriers de la nature luttent contre l’eau, un adversaire de taille. Et d’autres intempéries qui  affaiblissent le rendement  chaque année. 

Les 137 hectares du périmètre aménagé à la portée de l’eau, des crabes et de la rouille. Crédit photo Hippolyte Batumbla Camara

 

   La centaine d’hectares aménagée part en ruine

Cette ville est certes connue pour l’art  (l’institut des arts s’y trouvant). Mais c’est aussi une contrée où l’agriculture occupe une place de choix dans les activités de la majorité des riverains. La culture du riz sur brûlis n’a plus de frontière notamment dans les secteurs Dôfili et Côperin situés sur la partie littorale de la ville.

Selon le calendrier agricole, début juin  jusqu’en mi-juillet reste l’installation et la mise en terre de la pépinière. Ensuite, vient le moment de labour et de repiquage en Août. La récolte se fait généralement au mois de septembre prolongé en décembre.

Cependant l’eau de nos jours, est  devenue une menace dans ces secteurs. La vanne qui doit la contrôler ne sert plus à grand-chose.  Les routes qui mènent aux digues depuis 1953 par l’action des crues, s’affaissent du jour au lendemain. La centaine d’hectares (137 ha) aménagée par le Fonds de Nations Unies pour l’Agriculture(FAO), appartient désormais à l’eau, aux crabes et à la rouille.

La rouille, le sel et les herbes appauvrissent le sol

Tous les cultivateurs sont revenus dans l’ancien périmètre de 73 hectares, mis en place à l’ère coloniale.  Un fait qui baisse considérablement la production du riz vu que les moyens utilisés sont rudimentaires. Et occasionne également l’inactivité d’un bon nombre de la population qui ne vit que de ce travail si pénible.

En 2014, je me rappelle bien. L’eau avait causé beaucoup de dégâts dans ces digues. Les cultures étant en ruine, la situation avait mis en mal cultivateurs et autorités de la préfecture. Et jusqu’à présent le problème est d’actualité. L’ancien périmètre dans lequel tout le monde désire s’offrir une place au soleil, est frappé de vieillissement. La rouille, le sel et les herbes sauvages emportés par la marée appauvrissent le sol.

Dans certains  endroits de la ville comme à Bouramaya dans Tanènè (nouvelle ville en langue locale), les cultivateurs sont obligés d’attendre la fin des crues d’eau, faute d’aménagement des plaines. Conséquences : faible productivité et retard de la récolte. Une question qui doit être pourtant mise sur table ; histoire de redonner un souffle nouveau à l’agriculture au niveau local.


Notre système de pensée détruit notre environnement, il faudrait changer nos pensées pour nous protéger.

Steve Lambert

Acupuncteur, Auteur, Libre-penseur, Canada, Campbellton Nouveau Brunswick 


Guinée: la montée des eaux engloutit des terres à Kabak

Plus de doute. La nature s’échauffe partout dans le pays. La montée des eaux est désormais une menace du jour au lendemain. La perte des terres et certaines cultures maraîchères à Conakry tout comme sur l’île de Kabak reste autant de conséquences de cette situation.

La mer se rapproche de la capitale

Les conditions climatiques changent au quotidien. Dans la capitale guinéenne et à l’intérieur du pays, il fait chaud et le niveau de la mer augmente considérablement.  Plus d’ombrages au long des artères publiques dans les centres urbains; à la place des arbres poussent des étages.

La canicule règne en maître dans cette région du globe pourtant proche de l’océan atlantique. Les menaces environnementales sont de plus en plus visibles. « La mer se rapproche de Conakry », laisse entendre le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique lors du Festival International du Film Environnemental de Conakry (FIFEC), le 13 février dernier.

Abdoulaye Yéro BALDE poursuit en disant que la Guinée risque de perdre le statut de patrimoine mondial de l’Unesco si rien n’est fait pour sauver les espèces de singes  des Monts Nimba (l’une des plus intelligentes au monde), menacées de disparition.

     Kabak pertubée par la montée des eaux

Le besoin devient pressant de trouver illico presto des solutions idoines pour sauvegarder la faune et la flore dans ce pays aux immenses richesses naturelles. En tout cas, l’île de Kabak dans la préfecture de Forécariah, reste désormais perturbée par la montée des eaux ; les digues sur les côtes maritimes ont lâché. « Dans les temps, 8 000 hectares de terres cultivables étaient disponibles sur cette île.  De nos jours, il ne reste plus que 3 000 hectares ; un résultat de la montée  des eaux », avertit le ministre Yéro. Et selon le site guineematin.com,  six villages de cette île pourtant  un grenier de la Basse Guinée notamment de Conakry en riz, sont menacés de disparition.

De l’autre côté, les activités d’orpaillage dans les confins de Siguiri ne vont pas sans conséquences. Elles polluent une grande partie des cours d’eau de la contrée.

Des informations qui lancent des cris d’alerte et interpelle à plus d’un titre. Le petit charbonnier du village ne doit plus penser que son pain quotidien se gagne quand les arbres de l’agglomération sont à terre. Ni le piroguier en quête effrénée des mangroves qui jonchent les côtes maritimes. Les sales habitudes dans la poubelle, c’est mieux pour la protection de ces acquis naturels du pays.