Luc Kouade

Quelles sont les origines des catastrophes liées aux pluies diluviennes en Abidjan?

Ces dernières semaines en Côte d’Ivoire, la saison pluvieuse a produit bien de catastrophes dans le milieu urbain. Les pluies tant attendues des populations agricoles lors des périodes sèches d’octobre 2017 à mars 2018, ont trait, dans le milieu urbain à un monstre diluvien qui sème sur son passage désolation et inondation.

A qui la faute? Quelles raisons sont-elles susceptibles d’expliquer ce phénomène? Que faire pour pallier ces catastrophes? Pas à pas, chacune de ces préoccupations trouvera une réponse. Suivez-moi!

Les catastrophes, à qui la faute?

A qui imputer les catastrophes liées aux pluies diluviennes? A priori on pourrait répondre à la nature ou du moins à la pluie. Mais à mon avis, rien n’est plus loin de la vérité.

Pour situer les responsabilités il faut regarder aux volumes passés des pluies en Côte d’Ivoire et mener une comparaison de ce que revêt l’analyse de la pluviométrie en 2018. Disons que de l’an 2000 à aujourd’hui, les précipitations se sont accrues à un rythme effroyable, notamment en zone forestière.

On est passé de la moyenne des 45 mm de pluie à 90 mm de pluie aujourd’hui en 2018. Soit deux fois le volume en moins de 20 ans. Ce n’est là qu’une raison. Elle même trouvant sa causalité dans le changement climatique, conséquence de l’émission massive des gaz à effet de serre issues des industries des pays développés et en développement de la planète.

Lire aussi: Qui sont les pires pollueurs de la planète?

Mais, nous parlons des catastrophes. On ne saurait en cette ère dominée par le progrès des techniques humaines admettre lâchement un déterminisme naturel sans que les hommes n’aient à une quelconque mesure la possibilité de se dérober à la fatalité.

En Côte d’Ivoire, et plus précisément dans la capitale économique Abidjan, on peut carrément imputer les catastrophes des pluies à l’inadaptation du schéma directeur d’urbanisme. Ce schéma tant chéri des politiques passées est caduc et requiert l’urgence de sa restructuration.

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Le plan directeur d’urbanisme d’Abidjan réalisée avec les données de l’an 2000.

Merci de voir la carte actualisée du plan d’urbanisme ici

En 2016, le gouvernement faisait l’annonce d’un nouveau plan directeur de la ville, qui prévoyait son expansion à 6 communes des environs. De grands travaux ont été exécutés dans cette veine. Mais une question reste à poser.

La variabilité climatique a t-elle vraiment trôner lors de l’élaboration du plan de restructuration du « Grand Abidjan »? Laissons la question posée!

Lire aussi: Le nouveau schéma directeur d’urbanisme du Grand Abidjan étendu à 6 communes périphérique  

Les raisons des catastrophes liées aux pluies diluviennes

Les pluies comme on peut le qualifier ont dernièrement les attributs d’un déluge. Il en va ainsi et la société (politiques publiques et populations) devrait plutôt trouver les moyens de pallier ses effets que de renforcer l’armure dans laquelle elle frappe. Laquelle finira d’ailleurs par céder.

Les politiques publiques, sinon à une échelle raisonnable, les municipalités, se sont faites complices du désordre urbain. Désordre qui se traduit par les installations anarchiques des commerces, le lotissement sans règles urbanistiques véritables et l’installation des habitations de fortune à proximité et dans les zones réputées non habitables.

IvoireIntellect-pluies-Caniveau bouché-Abidjan
Caniveau bouché-Abidjan
IvoireIntellect-pluies-Maison bâtie anarchiquement-Abidjan
Maison bâtie anarchiquement-Abidjan
IvoireIntellect-pluies-Construction sur caniveaux
Maison bâtie sur un caniveau

Plus d’infos… https://bit.ly/2HgiuWI / https://bit.ly/2HiRlCz / https://bit.ly/2JaAPub

Les conséquences sont connues. Lors des périodes de crues pluviométriques, les canaux d’évacuation (déjà inadaptés) encombrés par les commerces et les déchets (plastiques dans la plupart des cas) sont en incapacité de contenir le flux des précipitations.

L’eau se créé de nouvelles voies et bonjour les inondations; bonjour l’érosion; bonjour les dégradations de chaussées.

Il en est de même pour les superficies non viabilisées qui s’arrachent aux portes des mairies comme de petits pains. Un bulldozer pour le tracé orthogonal; des briques pour borner, le tout approuvé par une chefferie villageoise et les nouveaux fronts d’urbanisation prolifèrent dans la capitale.

Sinon, comment expliquer que des îlots consacrées aux normes urbanistiques, bâtis par la suite selon les règles de construction dictées par le Laboratoire du bâtiment et des travaux publics (LBTP), soient à la moindre goutte de pluie, le lieu certifié des inondations? Qu’on ne me parle pas de déterminisme svp!

Il faut y voir non seulement la complicité des services compétents, mais surtout l’incivisme caractéristique d’au moins 2/3 des propriétaires d’habitations à Abidjan. Comme pour dire que le suivi des voies indiquées n’est pas vraiment l’apanage des ivoiriens. Je n’exagère rien.

Pour parler des constructions de fortune qui en dépit des opérations de déguerpissement trouvent toujours le lieu de proliférer, il faut se référer d’une part à la souplesse du dispositif de restructuration urbaine. D’autre part, une réalité sociale qui impose aux populations le choix de la capitale Abidjan comme l’eldorado ivoirien est à montrer du doigt.

Là dessus, les politiques de décentralisation sont à toucher. On en reviendra dans un autre billet. 

Que faire?

Oui que faire? Il ne suffit pas juste de lancer des pierres, situer les responsabilités selon nos analyses et attendre que le problème trouve tout seul une issue. Au regard de ce qui a été dit, qu’y a t-il à entreprendre? Pour ma part une trilogie de réformes essentielles.

  • Mettre les citadins au centre des décisions d’urbanisation

Avant tout il faut s’engager à réformer le plan directeur d’urbanisme de la capitale. Non sans intégrer les populations à l’élaboration de ce nouveau schéma. La prise de décision des initiatives de restructuration doit associer les premières victimes des pluies diluviennes, à savoir: les populations.

Un cadre de concertation conforme aux exigences de l’innovation publique, qui placera au cœur des réflexions la volonté des populations citadines. Car trop souvent, elles ont été spectatrices des décisions de politique urbaine quant les déboires desdites politiques les affectaient premièrement.

  • Restructurer profondément le système de lotissement et de construction en ville

Depuis 2000, on observe en Côte d’Ivoire un foisonnement d’acteurs dans les procédures de lotissement des milieux urbains, et quelques fois même en milieu rural.

Des préfectures au mairies, en passant par les conseils généraux (aujourd’hui inexistant) et le ministère de la construction, on ne sait au juste à qui est dévolue la responsabilité de lotir et de distribuer les parcelles à usage de construction.

Il faut déjà que les responsabilités soient situées au vu et au su de tous, afin que les parts des initiatives du développement urbain soient équitablement distribuées entre les institutions. De la sorte, au moindre dysfonctionnement du dispositif urbain, l’entité de tutelle fera face à ses responsabilités.

Egalement, prévoir l’institution d’une police urbaine pour traquer et sanctionner à la mesure du dispositif légal, les atteintes aux normes de construction en ville. Initier en marge des principes fondateurs des entités décentralisées, un organisme de contrôle de la politique urbaine des collectivités, notamment les mairies.

  • Développer une politique environnementale prospective

En Côte d’Ivoire, les exemples sont devenus légion, de l’atteinte à l’environnement qui au fil du temps et au gré de l’inaction, fini par entamer le tissu environnemental et le bien être de tous. Que premièrement, les sanctions pénales (applicables et appliquées) soient au cœur de la politique de régulation environnementale.

Il faudra certainement fuir les pesanteurs africaines, dont le poids acharné sur les politiques de gestion donne lieu à une coutume de tolérance répétée, d’impunité, et donc de désordre et d’incivisme environnemental.

Superviser et encadrer la conception des plans de construction des nouveaux fronts d’urbanisation rendra énormément service. Car trop souvent, les atteintes les plus répétées à la qualité de l’air et les inondations intempestives proviennent de ces zones bâties à la hâte et au gré de la forte demande de logement.

Faire déguerpir des zones dangereuses leurs résidents, et modeler l’espace pour le rendre moins à risque, au profit des populations voisines. Dans cette logique, établir un contrôle sur le coût de location des habitations parait logique hein.

Merci de votre attention. Pour toutes impressions, merci de laisser un commentaire.


Le système ivoirien de formation en déphasage avec les exigences mondiales

Aujourd’hui, en faisant ma visite traditionnelle sur la toile, je suis tombé sur cette image (en dessous) postée par Fulbert Evan’s Koffi. Il y a de cela quelques jours j’y pensais et voilà qu’il me devance pour parler du retard criard qu’accuse le système ivoirien d’enseignement et de formation professionnelle.
Ivoire Intellect-Technicien indien en dépannage
Technicien indien en dépannage, Crédit: Fulbert Koffi, photo utilisée avec son approbation

De quoi s’agit-il?

Des concessionnaires étrangers opérant dans l’électroménager s’installe en Côte d’Ivoire. Comme tout opérateur des domaines techniques et industriels, ils se doivent d’assurer le service après vente de leurs produits auprès des éventuels clients.

Et il se passe que leurs modems sont inadaptés sinon plus évolués. Conséquence, la main d’oeuvre formée en Côte d’Ivoire se trouve en incapacité d’assurer le service desdits opérateurs. Lesquels se trouvent donc contraints d’importer la main d’oeuvre de leur pays d’origine afin de garantir aux usagers de leurs produits la confiance.

Il n’y a pas que l’électroménager!

A la SOTRA (Société des transports abidjanais), des véhicules importés d’Inde pour assurer le transport par bus dans la capitale économique ivoirienne sont également sujettes à cette réalité.

Là-bas aussi, le service après vente des engins est assuré par une main d’oeuvre étrangère. Or, si le concessionnaire peut opérer en Côte d’Ivoire c’est parce qu’il y a une représentation. Du moins, c’est ce qui est admis selon les normes. D’après ces mêmes normes, tout opérateur étranger en Côte d’Ivoire est soumis à l’obligation de recruter à 80% son personnel parmi les nationaux.

Si donc, au nombre de ces nombreux ingénieurs et techniciens sortant des écoles de formation, aucun n’est appelé à cette tâche, on ne peut que montrer du doigt une seule raison: l’inadéquation de la formation locale aux exigences du marché mondiale.

Ces lignes viennent donc en appeler à l’urgence de réformer le système éducatif et de formation ivoirien. Un système sans conteste en entropie, qui si rien n’est fait, risque de voir ses impétrants à côté de la plaque et carrément en déphasage avec les exigences professionnelles mondiales.

Le monde étant à l’ère de la mondialisation et de la globalisation des économies, tâchons (nous ivoiriens) de nous y inclure. Le développement de la Côte d’Ivoire en est effluent et dépendant.

C’était mon analyse stratégique du développement. A bientôt.


La question de l’eau : que laisse-t-elle présager chez vous ?

Les disparités, comme il est du propre de la terre, s’expriment en tout lieu et à tous les niveaux du vécu. Cela est d’autant plus remarquable au sujet de l’eau. Les inégalités d’accès à la ressource, les catastrophes découlant de sa mauvaise maîtrise, les crises liées à son contrôle, les infections et pathologies issues de son impureté…

L’inégalité d’accès à l’eau, un problème qui dure

La liste des insuffisances est longue quand la question de l’eau est évoquée. Selon l’Agence Française de développement, 2,1 milliards de personnes sur les 7 milliards de terriens n’ont pas accès à une eau de qualité. Les répercussions, nous les connaissons. Pénuries, maladies, famine, misère – pour ne citer que ceux là – minent le quotidien de presque un tiers de la population mondiale.

C’est pas tout. Plus de 263 millions de ces personnes parcourent des distances pendant plus de 30 minutes pour se procurer de l’eau (de qualité indésirable en plus).

Encore faut-il relever que pour plus de 800 millions de personnes, les infrastructures de fourniture et de distribution d’eau sont à prévoir. Bref. Je ne veux aucunement alerter de plus belle, car assurément le monde, sinon ceux qui s’intéressent à la question de l’eau le savent déjà.

L’exposition sur l’eau

Ce mardi 10 avril 2018, une exposition de photos que j’ai contribué à organiser faisait un état des lieux de la précarité des conditions d’accès à l’eau et des dégâts environnementaux recelant de l’insuffisance des ouvrages d’assainissement. Pour être franc, certaines photographies ont choqué ma sensibilité.

Lire aussi: L’AFD initie une exposition photos pour sensibiliser sur l’eau

Je voudrais les partager avec vous, et traduire chaque cliché pour expliquer comment certains vivent leurs situations d’adaptation dans certaines parties du monde.

Première séquence (Exposition sur l’eau)
Tanzanie- Point de distribution d'eau
Tanzanie- Point de distribution d’eau, Crédit: AFD, Photo libre de droit
Bengladesh- Pompe commune de distribution d'eau
Bengladesh- Pompe commune de distribution d’eau, Crédit: AFD, Photo libre de droit

En Tanzanie et au Bangladesh, comme dans plusieurs régions du sud, le réseau d’adduction d’eau peine à se densifier. Soit pour cause d’inaction publique, soit par insuffisance des ressources en eau.

Quelques fois, cette situation peut s’expliquer par la pauvreté qui prive certaines bourses du privilège de s’abonner au réseau public de distribution d’eau. Pour répondre donc aux besoins en eau, les ménages se partagent des points d’approvisionnement, où l’eau est distribuée à la mesure des pouvoirs d’achat des populations.

Dans certaines communes d’Abidjan en Côte d’Ivoire, les seaux comme celui sur la première photo sont remplis en échange de 25 FCFA soit 0,03 euro.

Seconde séquence (Exposition sur l’eau)
Burkina Faso- Une femme à vélo transporte de l'eau d'un point de distribution à son ménage
Burkina Faso- Une femme à vélo transporte de l’eau d’un point de distribution à son ménage, Crédit: AFD, Photo libre de droit
Kenya- Un homme sortant de son bain d'un kiosque à eau
Kenya- Un homme sortant de son bain d’un kiosque à eau, Crédit: AFD, Photo libre de droit

Les photos ci-dessus parlent extrêmement et invitent la société tout entière à une réflexion prospective. Du moins c’est ce que je pense. La première photographie, prise au Burkina Faso, montre une jeune dame à vélo transportant plus de 120 litres d’eau pour ravitailler son ménage.

Figurez-vous que ce trajet, elle le répète au quotidien, toujours pour la même quantité d’eau (et souvent plus), pendant et après les saisons favorables. Rappelons que le Burkina Faso est situé dans la zone subsaharienne, plus précisément dans le Sahel.

L’autre photographie dresse un état des lieux d’une situation tout aussi habituelle que la première. Là, nous sommes au Kenya où des opérateurs informels ont trouvé des solutions à la pénurie d’eau dans les ménages. Les « kiosques à eau » comme on les appelle, sont des salles de bain publiques aux conditions d’hygiènes pas très enviables mais de tout de même bénéfiques.

A la disposition d’une clientèle de tous genres et de tous âges, les tenanciers des « kiosques à eau » fournissent aux populations des solutions rapides pour leurs besoins naturels avec des quantités d’eau à la juste mesure des exigences.

La question de l’eau pour ma part

Pour moi, l’eau est une ressource incontournable et le simple fait d’envisager sa pénurie est égale à souhaiter sa fin. Pendant qu’à un bout du monde certains prennent plaisir à son abondance, des milliers voire des millions de personnes donneraient tout pour ne serait-ce qu’un litre d’eau par jour.

Je crois aussi que, qu’importe la parcelle du monde de laquelle nous jouissons, les problèmes liées à l’accès à l’eau et les difficultés connexes devraient inciter notre humanisme à l’action collective.

« L’eau, nous l’avons en commun, mais nous en profitons inégalement. Triste réalité, et plus triste encore les peuples sans eaux » 

Pour voir l’exposition dans son intégralité, vous pouvez visiter la galerie Cap Sud Art  jusqu’au 11 mai 2018, en Abidjan (Côte d’Ivoire) ou voir les photos via le lien suivant https://bit.ly/2udfxos


La police face aux populations à l’issue du deuxième cadre de dialogue citoyen

Les nombreuses préoccupations des populations ivoiriennes, notamment celles usagère des services de police, semble avoir eu des réponses ce samedi 03 Mars 2018 dans l’enceinte de l’école nationale de Police sise dans la commune de Cocody en Abidjan.

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Touré Albert Kouacou, Directeur de l’école nationale de la police ivoirienne, Crédit: Ivoire intellect

Sur le coup de 09 heures ce Samedi matin, une conférence d’informations et d’échanges a tenu le décor de la deuxième session du cadre du dialogue citoyen (CDC) initié par l’association Génération Innovante.

Lire aussi: L’assemblée Nationale au menu de la première édition du cadre de dialogue citoyen (CDC)

A cet exercice, s’est livré ce 03 Mars 2018, le Directeur générale de la police Nationale, le commissaire divisionnaire Touré Albert Kouacou. Face à lui, une portion de la population ivoirienne et des médias, mobilisée à l’initiative de la génération innovante.

Comme il est de coutume au cadre de dialogue citoyen, l’intervenant a commencé par présenter son institution, en occurrence, la police nationale. Définit les obligations régaliennes de celle-ci, en s’aidant à chaque étape de son speech, de panneaux d’instructions, comme d’un power point.

ivoire intellect- panneau d'instruction de la police nationale
Panneaux d’instruction de la police nationale, Crédit: Justine Gnépady

 

A l’issue donc de cette conférence, Touré Albert Kouacou a déroulé en long et en large le contenu du thème qui a constitué le cadre de cette deuxième session du dialogue citoyen, à savoir: « La police et le citoyen: droits et devoirs« .

Les grands axes de la conférence

Le rôle de la police

Sans tromper les attentes, le conférencier du jour a présenté son institution dans ses aspects les plus admirables, sans toutefois manquer de préciser qu’il ne faut pas confondre l’individu (le policier) à toute une institution (la police). Anticipant de ce pat toutes critiques allant dans le sens de faire porter le chapeau de toutes les dérives et bavures policières, à leur organe de tutelle.

Il a d’ailleurs signifié, dans l’optique d’encenser les siens que « être policier est le meilleur métier au monde« . Toutefois, il a rappelé durant sa longue prise de parole, les obligations policières à l’endroit des populations, allant de la charte éthique de la police nationale aux devoirs constitutionnels et institutionnels de ceux-ci.

ivoire intellect- élèves policiers au cadre de dialogue citoyen
Élèves Policiers présent à la conférence, crédit: Justine Gnépady

Rappelant la mission de la police, Touré Albert Kouacou, s’est penché sur la valeurs d’impartialité, de disponibilité et d’amour qui sous-tendent l’exercice régalien des services de police. On retiendra du conférencier du jour les paroles suivantes:

« Le Policier vous doit son impartialité« 

« Celui qui vient à nous avec ses difficultés, nous le déchargerons! »

« Il est difficile d’être policier si on aime pas son prochain« 

La part de responsabilité des citoyens

Comme le veut un adage africain, quand on parle au chien, il faut aussi parler à l’os. Pour ce qui concerne la relation police-citoyen, le commissaire Touré Albert Kouacou s’est prononcé sans faux fuyants sur les attentes de la police à l’endroit des populations qu’il ne considère pas toutes comme citoyennes, a t-il souligné.

« Le citoyen, c’est une appellation qui se mérite » Touré Albert Kouacou (Directeur de la police nationale ivoirienne)

Relevant les diverses formes d’incivisme, comme source de détérioration des relations liant la police aux populations, le Commissaire divisionnaire a engagé toutes les parties présentes, à une mission de sensibilisation et d’éducation aux valeurs civiques.

Rappelant dans cette veine que policiers et usagers des services de police sont condamnés à cohabiter, il exhorte l’ensemble des citoyens (dignes d’appellation) à faire confiance aux services de police, en abandonnant entre leurs mains toutes affaires passibles de procédures pénales.

C’est sur le coup de midi que fut close ce samedi 03 Mars 2018 cette conférence tant attendue des internautes ivoiriens et des responsables de l’association Génération Innovante.

En attendant donc d’autres événements de plus torrides ambiances et mobilisations, je vous passe chers lecteurs les plus chaleureuses attention de la Génération innovante!!!

—Voir en intégralité la conférence en vidéo 


2018 : une année de challenges ?

Ce dimanche 31 décembre 2017, un feu s’éteignait pour laisser briller les flammes d’un autre. L’an 2017 a donné place à 2018, et ce dans une quiétude générale dont seules, les forces de la divinité détiennent les secrets. Mais, je me demande bien pourquoi un lundi.

D’abord, ce jour de dimanche, consacré conventionnellement au repos et aux cultes à Dieu (pour les adeptes des religions révélées) sonne les dernières heures de 2017. Puis c’est au tour de ce fameux lundi, premier jour ouvrable de la semaine, d’abriter les festivités du nouvel an (2018).

Evènement hasardeux peut être, mais pour ma part rien n’arrive par hasard. Et si cet an nouveau débute comme par l’effet d’un destin déjà tracé, cela n’est objectivement pas partagé de mon point de vue. Bien entendu, j’en ai ma petite interprétation qui n’est en aucun cas parole d’évangile.

Parlons d’abord du dimanche 31 décembre 2017

« Nous avons reçu un flot de bénédictions pour aborder sereinement 2018 »  

L’année 2017, loin d’avoir été la meilleure de mes années de vie, reste tout de même une séquence agréable du film de mon existence, que ma famille et moi n’oublierons de si tôt. Les raisons, vous les saurai le moment venu.

Et si après cette année (2017) de labeurs et de récoltes satisfaisantes, les portes décident de se fermer un dimanche, jour de bénédiction (selon mes croyances), c’est plutôt bon signe. Le disant, je pense un temps soit peu aux bénédictions que reçoit, de la part de ses parents, un enfant prêt pour l’aventure. Et je me dis que ce dimanche 31 décembre 2017, est le signe (certain) que nous avons reçu un flot de bénédictions pour aborder sereinement 2018.

Que dire également de ce lundi 1er janvier 2018 ?

Le lundi dans le monde, consacre l’entame d’une semaine, et précisément du quinté de jours dit jours ouvrables. Au cours desquels la force des hommes, mêlée à l’intelligence professionnelle, se met au service de l’humanité, pour produire le nécessaire à l’existence terrestre. En fait, c’est tout simplement des jours de travail.

Voir donc un jour ouvrable, tel que le lundi, être témoin d’un commencement aussi sensible que celui d’une année (2018), est à mon sens hautement significatif. C’est en effet plus qu’un signe. C’est une consigne. Laquelle nous invite au travail, attribut du fameux jour de lundi.

Non seulement cela, mais également un challenge à  relever, celui du développement collectif.

Sans en dire plus, voilà brièvement étalé, ma vision de cette fin d’année 2017 et de l’an 2018. Si donc la conscience collective des générations (X, Y et Z) y adhère, le challenge de cette année 2018 constituera la tâche de tous.

BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2018


La primature à l’écoute des étudiants de l’Université Alassane Ouattara

Ce lundi 27 novembre 2017, s’est tenue à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké, une conférence de presse sous la bannière du comité des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (CEECI). À l’ordre du jour, il était question de faire le point des activités syndicales antérieures et poser, pour l’année universitaire 2017-2018, les bases d’un environnement académique sain et nouveau.

Dans cette perspective, le bureau exécutif national du CEECI, représenté par son secrétaire général Traoré Karamoko dit national TK a pris le soin de porter son message du jour à une oreille attentive et avisée. Ainsi, la conférence de presse de ce lundi s’est tenue en présence de Touré Souleymane, conseiller chargé de la jeunesse auprès du Premier ministre.

Début de la conférence

Après toutes les solennités, c’est sur le coup de 11 h que l’entame de ladite conférence a été donnée par le secrétaire national Traoré Karamoko. La motion de cette conférence de presse s’est articulée en général autour des multiples difficultés que connait l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire, et notamment le milieu estudiantin.

L’augmentation du portefeuille boursier ainsi qu’une subvention par l’état, à hauteur de 75 %, des frais d’inscription à l’université, ont constitué les premiers axes des doléances posées par le Comité des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire.

Après quoi, les besoins des universités et grandes écoles de Côte d’Ivoire ont été abordés selon les établissements d’enseignement supérieur.

Les grands axes de la conférence

À l’Université Alassane Ouattara, l’expression des difficultés que connait l’établissement, a fait état des besoins suivants :

  • La construction de nouveaux amphithéâtres (10 pour être plus exact) et salles de travaux dirigés, ainsi que l’équipement didactique de ceux déjà disponibles
  • L’augmentation du nombre de résidences universitaires, la rénovation et l’équipement complet des celles existantes
  • La mise en place d’une couverture internet (via WiFi) sur les deux campus de l’université Alassane Ouattara
  • La construction d’infrastructures sportives et l’optimisation du réseau d’adduction d’eau pour pallier les coupures intempestives d’eau sur les résidences universitaires

Dans les universités Félix Houphouët Boigny et Nangui Abrogoua, les besoins liés à la réhabilitation des cités universitaires ; la construction de nouvelles infrastructures éducatives (amphithéâtres et salles de cours) et l’équipement en matériels didactiques sont à relever.

De L’université Peleforo Gon Coulibaly, on retiendra des propos de Traoré Karamoko :

  • Des interruptions répétées des cours, dont certains enseignants réclamants des arriérés de paiement seraient responsables
  • L’arrêt des travaux de construction des résidences universitaires, entamés pourtant depuis 2014
  • Des besoins en infrastructures (amphithéâtre ; salles de travaux dirigés et laboratoires pour les étudiants des filières biologie et agronomie)

L’université Jean Lorougnon Guédé, qui en cette année académique a subi les lourds préjudices d’une année blanche, est confrontée de son côté aux mêmes insuffisances en infrastructures. Insuffisances auxquelles il faut ajouter la raison principale de l’année blanche, à savoir le non-paiement des arriérés d’honoraires des enseignants de ladite université.

L’université de Man, récemment inscrite dans le concert des établissements d’enseignement supérieur du pays, connait également des insuffisances au nombre desquelles on peut relever :

  • L’absence d’un centre de santé dans l’enceinte de l’université
  • L’inexistence de réfectoires
  • L’inexistence de résidences universitaires

Les grandes écoles, aujourd’hui étendues à perte de vue sur l’ensemble du territoire national souffrent également de dysfonctionnements auxquels il serait convenable de trouver des issues, selon le secrétaire national du CEECI. Pour se faire donc, le bureau exécutif national du CEECI, par la voix de son responsable principal, Traoré Karamoko propose :

  • La décentralisation de la Direction des orientations et des examens (DOREX)
  • La décentralisation des centres de soutenance du brevet de technicien supérieur (BTS)
  • L’augmentation du nombre de boursiers au sein de la multitude des grandes écoles qui peuplent l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire.

Prenant note des problèmes posés par les intervenants du jour, Touré Souleymane, par ailleurs conseiller auprès du Premier ministre, chargé de la jeunesse, s’est porté volontaire de relayer le message auprès de sa hiérarchie. Sans toutefois manquer de faire un rappel nostalgique de ses années syndicales au sein de l’université de Bouaké, Touré Souleymane a tenu à féliciter le comité des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire pour ses efforts de pacification de l’environnement universitaire ivoirien.

>>Voir en intégralité la conférence de presse et l’intervention du conseiller de la primature, chargé de la jeunesse


Les impacts du mobile money sur le développement du ecommerce en Côte d’Ivoire

On ne le dira jamais assez, le numérique a révolutionné significativement notre monde au regard des évolutions et du cycle de modernité dans lequel il a plongé la galaxie entière. Il y a à peine deux décennies plutôt, les courriers  de la poste, les téléphones fixes (pas très en vogue à l’époque) et les télégrammes, représentèrent l’essentiel des moyens individuels de communication à distance en Côte d’Ivoire.

Aujourd’hui, il faut bien admettre que ces moyens ne sont plus que des reliques d’archaïsmes en matière de communication. Désormais, le téléphone mobile confère au paysage communicationnel un modernisme sans précédent.

Un modernisme imposé par la transition numérique

La transition numérique et son corollaire d’innovations ont donné lieu à une amélioration des conditions de vie. Ainsi, l’intégration du numérique dans les routines de l’activité humaine a suscité à celle-ci une facilité d’action.

C’est dans ce contexte que les activités commerciales comme bien d’autres activités ont subi des mutations profondes à travers une tendance innovante, l’e_commerce ou commerce électronique. Dorénavant, les articles de nos centres commerciaux se vendront via des interfaces digitales (sites internet) sans toutefois que les clients aient à bouger le petit doigt.

Dans les pays occidentaux, le développement du commerce électronique doit une fière chandelle aux banques et aux systèmes électroniques de paiement (PayPalBitcoin, etc.), réputés pour leur sécurité. Cependant, en Côte d’Ivoire, la vulgarisation du commerce en ligne revêt un tout autre aspect avec toutefois un enthousiasme similaire des populations occidentales et ivoiriennes, à l’adoption du e_commerce.

Dans le cas de la Côte d’Ivoire, les taux d’abonnement au mobile (126,01 % — IDI 2017) et à l’internet (22,65 % — IDI 2017), ont été de mise dans le développement du commerce en ligne.

L’e_commerce en Côte d’Ivoire

Les précurseurs de cette nouvelle tendance commerciale en Côte d’Ivoire sont JUMIA CI (filiale de l’allemand ROCKET INTERNET) en 2012, et CDISCOUNT (2014) rattaché au groupe français CASINO.

À ce jour, le leader du commerce en ligne en Côte d’Ivoire demeure incontestablement la filiale allemande (JUMIA CI) qui à la différence de certains concurrents, s’est lancée dans une entreprise visant à promouvoir les articles de commerçants trouvés sur place.

>>>Lire aussi  Top 10 sites e_commerces en Côte d’Ivoire pour faire des bonnes affaires

Il faut dire que la divergence des stratégies marketing et la rapidité des services de livraison ont valu à JUMIA CI, la confiance d’une frange majoritaire des 5 135 000 internautes ivoiriens.

Si donc l’appropriation du e_commerce par les internautes ivoiriens laisse entrevoir une importance particulière, l’adoption du mobile money par les populations en est imputable pour une part considérable.

Le Mobile Money

Cheick Oumar Guira disait à propos « L’e_commerce, c’est le nouvel eldorado des affaires, et son développement devra passer par le mobile banking »

Le système qu’offre le mobile money se trouve être imprégné d’une souplesse qui tend à intégrer les classes sociales les plus pauvres, incapables de se procurer des comptes bancaires, du fait  des coûts et modalités de gestion inabordables de ceux-ci. En effet, le mobile money contrairement aux banques cumule à son actif les possibilités :

  • D’ouverture gratuite de comptes pour les abonnés ayant atteint la majorité d’âges ;
  • D’opérations (épargne et  débit) libres moyennant des commissions plutôt tendres et abordables ;
  • De transactions financières libres entre abonnés d’un même opérateur mobile ou même d’abonnés de différents opérateurs ;
  • D’acheter ou de vendre en ligne, tel que possible avec les systèmes d’e-banking, etc.

Aujourd’hui, pour faire des achats en Côte d’Ivoire, pas besoin de se déplacer. Un compte mobile money suffit pour s’approvisionner et payer pour des prestations diverses (courses en taxi ; pièces administratives ; frais de concours ; plomberie, etc.).

Toutefois, le mode de paiement lors d’opérations commerciales en ligne, incombe aux clients qui ont le choix entre le mobile money (prisé et populaire) ; le paiement espèce (conseillé pour les échanges de moindres coûts) et les prélèvements bancaires (réputés plus sécurisés, mais inabordables pour les pauvres).

Ce qu’il faut retenir

Notons qu’en matière d’échanges commerciaux, les populations ivoiriennes n’ont pas à envier l’occident qui vit pleinement l’ère numérique, en raison de l’inclusion du e-commerce et de la facilité que confèrent les systèmes de paiement mobile pour les échanges. D’après l’autorité de régulation des télécommunications en Côte d’Ivoire, les transactions via mobile money s’élèvent par jour à 11 milliards de Fcfa.

Cependant, la souplesse du mobile money revêt des dysfonctionnements notoires, pouvant mettre en danger les biens des abonnés du système de paiement mobile. La recrudescence des actes de cybercriminalité en Côte d’Ivoire, constitue une menace qui suscite chez les abonnés au mobile, un sentiment d’insécurité, justifié.

>>>Voir aussi Côte d’Ivoire : lutte contre la cybercriminalité, le rôle participatif des internautes

Selon les opérateurs mobiles, ces infractions seraient l’action de cybercriminels. De l’autre côté, certains abonnés tiennent pour responsables, des tenanciers d’agences mobile money de proximité, à la crédibilité incertaine.

En fin de compte, retenons que l’e-commerce en Côte d’Ivoire, sans les moyens de paiement mobile, n’aurait été qu’une initiative de plus, destinée à servir des intérêts élitistes. Son développement dans ce cas aurait très certainement croisé maints déboires.

Bienheureusement, cette éventualité est exclue. Cependant, la cybercriminalité qui depuis quelques années s’est porté garant de jeter sur la Côte d’Ivoire un discrédit d’ignominie et de corruption tend à décourager les populations ivoiriennes, enthousiastes à l’appropriation du e-commerce et du mobile money.

Tant que des mesures beaucoup plus contraignantes ne seront engagées, les cyberdélinquants trouveront en chaque innovation de l’ère numérique le lieu d’accroître leurs chiffres d’affaires.

 


En cherchant l’eldorado, ils ont trouvé les chaînes en Libye

En allant trouver des conditions meilleures pour leur vie, ils ont débarqué dans un no man’s land qui n’avait à leur offrir de que l’esclavage. Eux, c’est les migrants d’Afrique noire en Libye. Ces jeunes gens qui dans leurs propres pays ne peuvent prospérer à force d’injustices.

Ils ont placé tous leurs espoirs dans un changement de cadre, et ce que ce cadre nouveau leur a offert de plus prestigieux c’est d’être vendu comme de vulgaires marchandises.

Cependant, la situation semble ne même pas troubler la quiétude des dirigeants africains. Quand vous zappez sur les chaines nationales de télévision d’actualités africaines, ces faits aberrants qui ces derniers jours suscitent la grogne des internautes du monde entier, semblent ne pas être connus.

En même temps, on comprend la honte qu’ils éprouvent (du fait de leur insensibilité), ces dirigeants, de savoir leur gout prononcé à la gabegie, responsable du périple meurtrier des jeunes gens

Sans en dire plus, je vous propose une sélection des vidéos de ce commerce de cruauté qui a lieu en Libye.


La fracture numérique, un handicap à l’innovation en Côte d’Ivoire

Les distorsions liées aux inégalités d’accès des populations d’un territoire aux ressources technologiques et informationnelles de la société de l’information, dites fracture numérique, représentent en cette ère digitale, un problème majeur de développement en Côte d’Ivoire.

Un passé de fractures…

Déjà, il faut noter que l’analyse des disparités économiques et sociales depuis les premières décennies d’indépendance laisse entrevoir une tendance disproportionnée des efforts d’aménagement et de développement en Côte d’Ivoire. Il en résulte qu’Abidjan, capitale économique du pays, engloutit à elle seule l’essentiel du poids économique national : plus de 70 % des entreprises installées en Côte d’Ivoire ; environ 65 % du patrimoine infrastructurel national (routes, édifices publics, électrification, etc.) ; 90 % des flux économiques de marchandises, etc.

D’après les données du recensement de 2014, 20 % de la population totale de Côte d’Ivoire réside en Abidjan.

Aujourd’hui, avec le contexte particulier d’inclusion — dans les routines de l’activité économique et sociale — des outils de communication virtuelle et ceux du traitement automatique de l’information, l’aménagement numérique en Côte d’Ivoire donne toujours une priorité à Abidjan.

En 2016, la ville engrangeait plus de 50 % de l’infrastructure de télécommunications (selon l’UIT, 2016) du pays et la totalité des directions générales des trois sociétés de télécommunication accréditées. Joint à cela, la centralisation dans la même ville des succursales de multinationales du numérique et de l’informatique.

Comme pour dire que les distorsions économiques, sociales et d’aménagement, apparemment l’apanage des politiques de gestion en Côte d’Ivoire, affectent également l’écosystème numérique. Et cela n’est évidemment pas sans conséquences.

Mark Zuckerberg, d’une opinion optimiste, conçoit pour sa part l’Afrique comme un continent de prédilection pour le futur du numérique. Et à voir cela d’un certain angle, il n’a pas totalement tort si l’on se réfère aux appréhensions classiques de ceux que le Pr Loukou Alain François décrit comme les « optimistes de la fracture numérique ».

>>> Lire aussi : Fracture numérique et développement : le cas de la Côte d’Ivoire

Toutefois, le développement de ce secteur à fort potentiel de croissance ne saurait reposer uniquement sur la foi de ces adeptes pour aspirer jouir de beaux jours. Il lui faut inéluctablement transiter par des stades de maturation, qui ne surviennent pas par enchantement.

En Côte d’Ivoire, comme partout en Afrique de l’Ouest, l’impact du mobile, sinon son degré d’inclusion dans les activités économiques ou les habitudes sociales n’est plus à congratuler. On retiendra de son adoption par les populations ivoiriennes un taux de pénétration de 122 % (UIT, 2016).

L’internet encore balbutiant n’a conquis de son côté qu’une infime proportion de la population ivoirienne (22 %, Jumia CI, 2016) limitée pour l’essentiel à celle des villes. Par ailleurs, le poids de cette infrastructure (internet) dans l’économie nationale (à en croire l’indice GDP de 2012) ne s’élève qu’à hauteur de 1,3 % contre 3,7 % pour les pays ayant tâté son efficacité.

On en retiendra en guise de répercussions sur les initiatives innovantes, une aubaine consacrée au mobile. Les opportunités sur le web pour leur part sont soumises aux effets de la fracture numérique. Lesquels, imposent des distorsions d’accès (à internet) entre la capitale économique Abidjan et les autres villes de la Côte d’Ivoire.

Les possibilités offertes par le mobile

Téléphones portables
Téléphones portables, Crédit photo: Pixabay

Les opportunités liées au mobile se perçoivent en Côte d’Ivoire par les flux d’échanges entre les localités (rurales et/ou urbaines) ; les possibilités informationnelles et de formation (alphabétisation, infos d’actualité via SMS ou radio, cours des matières premières agricoles, information sanitaire, etc.) ainsi que les services de paiement mobile.

Ces possibilités qu’offre le mobile ouvrent une gamme plus large d’offres et de services, mais leurs définitions et orientations dépendent cependant de qui l’utilise et surtout à quelles fins. Pour vendre ? Acheter ? Communiquer ? Ou même prospecter ?

Une chose est certaine, pour toutes les conditions évoquées ci-dessus, le mobile a su faire montre d’efficacité en Côte d’Ivoire.

Que faut-il retenir du cas de l’internet ?

L’internet, tout comme le mobile et peut-être plus que le mobile, attise l’engouement des populations ivoiriennes. A la différence que l’internet est plus une affaire de ville et de moyens (économiques, infrastructurels et d’aménagement) que le mobile. En Côte d’Ivoire, le web 2.0 qui a fait irruption ces dernières années dans la galaxie numérique retient tout comme dans le reste du monde connecté le plus grand nombre d’internautes.

Mais cette attractivité est soumise aux effets d’une fracture numérique qui trouve ses origines dans la faiblesse des politiques publiques d’aménagement numérique ; la faible maîtrise des technologies de l’information et de la communication ; l’incompréhension des opportunités recelant de la dématérialisation et dans une certaine mesure l’ambition hégémonique des gouvernements (ivoirien et africains) de contrôler les canaux numériques de diffusion de l’information.

En somme

Retenons de la fracture numérique, due principalement en Côte d’Ivoire à des disparités d’aménagement et des intérêts géopolitiques (interdisant la démocratisation du secteur numérique), qu’elle a érigé une barrière d’aliénation de l’écosystème numérique.

Depuis plus de quinze années, le numérique et ses fantastiques attributs ont sonné aux portes de la Côte d’Ivoire. Si le mobile, ces dernières années a connu une montée fulgurante, l’internet n’en est encore qu’à un stade débutant mais pas négligeable.

Les attentes, certes, sont pour l’heure insatisfaites. Mais l’initiative privée à ce jour bat son plein et le développement numérique tend à être tributaire d’une logique entrepreneuriale dynamique circonscrite aux villes de Côte d’Ivoire.

 

Merci de l’intérêt manifesté à la lecture de cet article. Pour toutes réactions et préoccupations, veuillez laisser un commentaire.

A bientôt !


La région du Gbêkê dans le digital avec « Gbêkê-Numérique »

« Gbêkê-Numérique », c’est l’insigne qui colle désormais au développement de la région du Gbêkê, située au centre de la Côte d’Ivoire. Région plus connue par son passé de crise que par ses apports pour le progrès national.

Quoi qu’il en soit, le spectre des crises qu’a connu la Côte d’Ivoire, et particulièrement cette région, n’est à présent qu’un sombre passé qu’il serait préférable de ranger aux oubliettes. A la place, parlons plutôt développement !

Le samedi 4 novembre 2017, s’est tenu à Bouaké, deuxième ville de Côte d’Ivoire, le lancement du « Gbêkê-Numérique ». Une initiative digitale de promotion de la région du Gbêkê dans son entièreté, vue sous l’angle du développement régional et de l’inclusion numérique.

L’essence du Gbêkê-Numérique

Pour emprunter les propos de son concepteur, OUSMANE DJOBO, disons que « si cette initiative n’existait pas, il aurait fallu l’inventer ». Une façon, on ne peut plus enthousiaste de démontrer un intérêt à l’appropriation du numérique, tant par les acteurs régionaux du développement que par les populations de la région.

Car il est en Côte d’Ivoire une réalité que nulle ne peut contredire : les processus de développement alliant le numérique n’ont conquis pour l’instant que la métropole abidjanaise et ses 4 millions d’habitants.

A côté de cet archipel, les autres villes et localités du pays (sans excepter Bouaké) vivent seulement les balbutiements de leur adhésion à la florissante société de l’information (quand bien même certaines de leurs composantes observeraient des avancées plus développées).

C’est donc pour pallier à cette disparité et amener à l’adoption du numérique qu’est né le Gbêkê-Numérique. Une initiative qui vit ses premiers jours non sans difficultés mais avec un optimisme qui contraint à son appropriation !

C’est OUSMANE DJOBO, enseignant des grandes écoles et spécialiste en web dynamique depuis plus de dix ans, qui est à l’initiative de ce projet. Avec lui, une équipe jeune et dynamique est à l’œuvre pour faire du Gbêkê-Numérique une réalité partagée, avec des acteurs du développement de la région.

Gbêkê-Numérique
Ousmane Djobo- Crédit photo: Ivoire Intellect

Le support communicationnel du Gbêkê-Numérique répond cependant au nom d’ « ICIBOUAKE » et se défini comme une architecture web surfaite répondant aux besoins des populations, des opérateurs économiques et décideurs de la région du Gbêkê. Raison de plus, pour ces derniers de s’investir promptement à l’appropriation de l’initiative afin de lui conférer les moyens de sa réussite.

L’appel à contribution du Gbêkê-Numérique

En attendant, icibouake.net est une vitrine digitale d’information et de promotion des attributs locaux de la région du Gbêkê. Encore à ses prémices, son premier responsable (OUSMANE DJOBO) entend faire de cette plateforme pluridisciplinaire la première pierre de l’édifice numérique de cette région.

Son optimisme est entier, on le sent quand il décrit, pour un futur proche, sa vision des choses. Grâce à cette initiative innovante serait à priori la seule d’envergure dans cette région longtemps identifiée au chaos des crises qui l’ont secoués. A la place de cette étiquette infâme encore reconnue à la région du Gbêkê, le Gbêkê-Numérique se porte volontaire de vendre auprès du monde entier une image régionale positive, plus reluisante.

Mais cette initiative ne peut fonctionner sans le concours des adeptes et des professionnels du numérique (dont regorge la région) et sans la collaboration d’actifs de tous bords. Leur participation serait d’un apport louable à l’émergence du Gbêkê-Numérique, et cela comblerait les attentes dans la région.

« Dans cette perspective, ce sont toutes les couches de la société ivoirienne qui sont engagées à faire de cette initiative innovante, une réalité »    


Avec l’esprit des blogueurs, le monde irait mieux

C’est bien ce que je dis ! Ce n’est pas une erreur de frappe, c’est ce que je crois en toute honnêteté. Le monde irait nettement mieux si son quotidien était celui des blogueurs.

Je le dis, non pas pour encenser les miens, encore moins idéaliser une tendance de plus en plus en vogue en cette ère de la société de l’information.

Je veux parler de l’esprit qui domine la sphère de ces adeptes du web 2.0 que sont les blogueurs et qui, comme un appel au devoir, fait vibrer en eux le patriotisme d’une nation planétaire.

En clair

Vous aurez peut-être du mal à comprendre, mais quand on est blogueur, on est de gré ou de force citoyen(ne) du monde et les problèmes du monde, nous nous les approprions. A raison, je voudrais donc le réitérer,

« le monde se porterait mieux si tous partageaient l’esprit des blogueurs. »

Le disant, je pense aux confrères camerounais qui, pour apporter leur contribution au problème d’accès à l’eau potable dans leur pays, ont initié via les réseaux sociaux une campagne de crowdfunding pour la construction de points d’eau. Au passage, chapeau à René et ses compatriotes.

Gif-félicitation aux blogueurs

Je pense également à feu Boukary qui sillonnait les campagnes maliennes pour inculquer bénévolement aux enfants des régions enclavées l’éducation scolaire. Comme lui, ils sont nombreux à vouloir supporter le poids des insuffisances de ce monde déséquilibré et leurs attitudes en disent plus sur leurs idéaux.

Tiens, je me souviens encore de ce récent épisode où je décidais d’aller faire la connaissance des Mondoblogueurs venus assurer la couverture médiatique des Jeux de la francophonie à Abidjan. C’était une première depuis ma conversion à cette activité, de voir autant de blogueurs réunis. Chacun d’entre eux, sans vouloir les magnifier a su faire montre d’un esprit de fraternité à mon égard. L’ambiance était si détendue qu’au premier contact on pouvait se tutoyer.

Une valeur qui manque cruellement au monde extérieur de nos jours. Dehors, c’est le statut professionnel ou social (généralement de richesse) qui détermine l’essentiel des rapports sociaux, je dis bien l’essentiel.

Or, quand on est blogueur, la sympathie doit rimer (et ce obligatoirement) avec nos habitudes de vie. Sinon, comment pourrions-nous expliquer qu’on adorerait vous compter parmi nos followers dans le cyberespace et faire comme si vous n’existiez pas dans le monde palpable ?

Les blogueurs, plus proches du monde

Feu Boukary Konaté
Feu Boukary Konaté-Mondoblogueur. Crédit photo: L’Etudiant malien Image Libre de droit

Notre approche, si je puis le dire, est similaire à celle du social seller qui voit dans le passage du virtuel au réel une aubaine commerciale. Sauf qu’avec nous les blogueurs, le contrat social n’est pas nécessairement arbitré par une réciprocité d’intérêt. Franchement !

Nous partageons les peines et les joies du monde et quand quelque chose va mal, nous nous portons volontaires pour porter le message haut. Voix des sans voix, nous blogueurs avons le verbe haut quand il le faut. Demandez à Issbill, il sait bien de quoi il s’agit.

Il arrive à certains de croire que les blogueurs sont des gratte-papiers camouflés, qui n’ont pas les couilles de s’insurger publiquement comme Kemi Seba. J’ai été souvent objet de ce genre de critiques. Ma réponse toutefois reste la même. On ne détruit pas là où on veut son bonheur.

Pour s’insurger, il faut la manière et pour ma part, le désordre n’est pas une option. Nous blogueurs, au regard de notre abnégation et de l’organisation qui recèle de notre quotidien, ne penchions et ne pencherions pour le tumulte. C’est ainsi ! C’est là aussi un code que je juge noble à respecter.

« Si nous critiquons, c’est pour inciter au changement. La liberté d’expression, voilà notre bannière. »

Je le redis : « le monde se porterait mieux si tous partageaient l’esprit des blogueurs », notre esprit. Celui de la liberté, non du libertinage, car nous avons des garde-fous. Celui de la modestie, de la sympathie, de la responsabilité, de l’amitié, du travail, de l’honnêteté, du développement collectif… 


Microbes ou enfants en conflit avec la loi, quelles alternatives ?

Ces dernières années, le milieu urbain en Côte d’Ivoire est affligé de maux dont le plus inquiétant à ce jour demeure celui des microbes ou encore « enfants en conflit avec la loi ». Dernièrement, la ville d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire s’est faite contre son gré, hôte de ce phénomène de violences citadines dont les principaux acteurs sont des enfants inscrit dans la tranche d’âge de 9 à 17 ans.

Inutile à mon sens de rappeler leurs exactions, car l’ensemble de la société ivoirienne en est imprégné. J’en dis même que le phénomène, par la force des médias est su aujourd’hui du monde, à tel enseigne que certains pessimistes identifient la jeunesse ivoirienne à cette frange complètement en déphasage avec la vision nationale.

Plaignant l’insuffisance des mesures étatiques destinées à contenir le phénomène et l’endiguer, les populations de certains quartiers d’Abidjan se sont engagées à l’autodéfense, et se rendent désormais justice. Un fait déplorable mais tout de même compréhensible de la part de personnes qui se sentent en insécurité.

Ceci dit, les actes déprédatifs des enfants dit « microbes » n’auraient donc plus de valeurs criminelles que ceux commis par ces gens qui ne le sont pas. Car, en se substituant à la police et autres services de défense et de sécurité pour commettre des actes dignes de criminels, on ne vaut pas mieux qu’un criminel. La violence est donc dans la société ivoirienne.

Pour y remédier et particulièrement remédier au phénomène des « microbes », plusieurs pistes sont à exploiter et c’est bien ce que je compte faire dans ce billet. Serrez bien vos ceintures, on décolle!

Les statistiques gouvernementales ont révélé dernièrement lors d’une émission télévisée traitant du phénomène que plus de 8000 enfants sont actifs de cette déplorable entreprise de violence.

En épluchant les causes de leur conversion criminelle, il faut noter

  • Les frustrations sociales dues à la pauvreté
  • La précarité des conditions de vie dans les quartiers populaires
  • La mauvaise éducation familiale
  • Le faible niveau d’éducation scolaire (pour de plus de 70% d’entre eux)
  • la présence permanente de la violence (verbale ; physique ; etc.) dans notre société, etc.

Toutefois, la promiscuité des foyers de consommation de drogue (fumoirs), l’influence négative d’ainés sociaux et surtout les crises politiques qu’a connues le pays ont contribué significativement à instaurer ce climat de violence dont souffrent aujourd’hui les populations urbaines, notamment celles d’Abidjan.

Pour espérer trouver des solutions promptes au problème des « microbes », une analyse large des causes identifiées plus haut est donc nécessaire.

Tenons le problème des « microbes » à sa racine pour en découdre !

Certains membres de la société ivoirienne ne seraient certainement pas d’avis avec mon procédé. Mais je voudrais, à la manière d’un médecin, diagnostiquer et prescrire un remède curatif à la maladie que d’identifier les symptômes et les solutionner dispersement.

Depuis toujours, les problèmes liés à la pauvreté et aux conditions pénibles de vie dans les quartiers populaires et précaires d’Abidjan existent. Et si, comme certains le disent, ces conditions de vie n’ont suscité auparavant des crises à la mesure du phénomène des « microbes », il faut comprendre que les frustrations engrangées ont fini par submerger. A tort ou à raison, le crime a toujours une origine.

A présent, l’alternative devrait à mon avis résider dans la restructuration des quartiers de la ville d’Abidjan. Il faudrait donc essayer le plus possible d’équilibrer les chances en donnant aux populations de ces quartiers de jouir également d’infrastructures saines et appropriées.

Réduire le coût de la vie sinon des biens de consommation serait dans cette veine un bon début pour ces populations pauvres qui représentent la frange majoritaire.

L’éducation des enfants  

Une des raisons les plus aptes à expliquer le phénomène des « microbes » demeure l’éducation. Cette denrée si précieuse est le socle de toute société. Lorsqu’un intérêt particulier lui est accordé, ces bénéficiaires ne peuvent que profiter d’un environnement viable. Mais quand l’éducation peine à trouver ses marques dans la société, toutes les composantes de cette société en paient le tribu.

Je crois bien que cette seconde éventualité décrit aisément la situation présente qui peint un sombre tableau de la vie des populations citadines ivoiriennes. Des parents presqu’absents dans le vécu quotidien de leurs enfants, un suivi occasionnel des différentes étapes d’évolution de leurs rejetons, c’est fait pour donner des personnes immatures si je peux me permettre.

Enfant-Côte d'Ivoire

 

Qu’importe le prétexte, ces enfants abandonnés à leur sort ne méritent aucunement d’être responsables d’eux même, à plus forte raison de leurs éducations comme on peut le constater dans la ville d’Abidjan. En cela, je dis que leurs parents sont plus à incriminer qu’eux-mêmes pour les actes de violence qu’ils posent.

Aussi, le laisser-aller qui s’est invité ces dernières années dans le système éducatif ivoirien a donné libre court à une tendance éducative exempt de rigueur et de suivi. Par conséquent, on constate que de plus en plus d’enfants en carence d’éducation familiale choisissent le chemin de la déscolarisation pour se livrer aux réalités d’une vie qui se corse de plus en plus.

La cohabitation avec la violence

La rudesse des conditions de vie dans les quartiers abritant ces « enfants en conflit avec la loi » obligent, comme dans une jungle à se donner les moyens de s’imposer. Ils sont ainsi soumis du fait de leur faiblesse à des aînés sociaux qui ne leur communiquent aucun autre langage que celui de la force et aucune autre voie que celle de la délinquance.

 

Au contact de ceux-là, ces enfants dits « microbes » deviennent malheureusement des émissaires d’actes criminels à la base de lourds préjudices causés à la société.

A côté de cela, le quotidien langagier des populations ivoiriennes est parsemé de violence verbale. Qu’importe le contexte, si ce n’est dans certains cadres (écoles ; administrations ; entreprise ; etc.) où une norme rigoureuse est admise, les échanges entre personnes en Côte d’Ivoire sont trop souvent incrustés d’expression à valeur d’injures.

A priori, c’est rien de mal pour les adultes qui n’y ont vu qu’un autre moyen de plaisanter et se taquiner. Mais que laisse présager cette autre éducation pour les personnes moins avisées, par exemple les enfants ?

On pourrait dire que la violence verbale qui siège dans les propos adultes devient très vite un modèle de communication pour les enfants qui à leur faible niveau de conscience ne trouvent l’essentiel de leur éducation langagière que dans celle des plus âgés sinon des parents.

La drogue et les crises politiques

Un fait majeur qui donne également au phénomène des « microbes » une origine, est la promiscuité observée entre les habitants des quartiers populaires et les acteurs d’activité illicite comme le trafic de drogue.

En parlant sous le couvert des différentes opérations de sécurité menées par la police ivoirienne et la gendarmerie nationale, nous pouvons dire sans risque de se tromper que les quartiers populaires d’Abidjan sont les nids des fumoirs que compte la ville.

Déjà, si nous admettons que le trafic de drogue et les exactions criminelles sous toutes leurs formes vont de pair, nous pouvons comprendre pourquoi ces foyers peuplés de barons de la drogue sont aussi les nids du phénomène des « microbes ».

Pour être plus clair, le leitmotiv de ces actes sanglants ne provient de nulle part que des criminels avisés que sont les trafiquants de drogue et leurs multiples acolytes du crime.

Un autre fait majeur et déclencheur de cette vague insoutenable de violence commise par ces enfants dit « microbes » est sans conteste les crises militaro-politiques qu’ont connu la Côte d’Ivoire. Disons d’une part qu’à travers les scènes de violence qui ont constitué le film de cet épisode de la vie politique ivoirienne, toutes les composantes de la société ont appris de la violence.

Joint à cela, les frustrations des soldats démobilisés (qui ont pour certains rejoint l’industrie du crime), ont arrosé et fait transcender le climat d’insécurité et de violence. Aussi, la circulation des armes, situation occasionnée par cette même crise a donné à ce phénomène de criminalité urbaine, les moyens de son expansion.

Que faire donc contre le phénomène des « microbes » ?      

Avant toute autre mesure, renforcer le dispositif sécuritaire des villes en multipliant les patrouilles policières et de gendarmeries.

Pour traiter du problème de l’éducation, il faut dans le contexte actuel s’engager à promouvoir la construction de centres de réinsertion plutôt que des prisons pour mineur comme le voudrait certains. Entreprendre des mesures contraignantes à l’égard des parents de présumés « microbes » pour les pousser à prendre en main l’éducation de leurs enfants.

Dans cette même perspective, engager toutes les couches de la société à un devoir d’éducateur vis-à-vis des enfants exposés à la psychose participative des activités reconnues aux « microbes ».

Egalement, renouer dans nos établissements d’enseignement avec la rigueur du bâton, qui à l’époque nous a inculqué la conscience du devoir, du respect et surtout de la discipline.

Pour ce qui concerne la cohabitation dans les quartiers populaires, d’individus réputés criminels et d’enfants susceptibles de succomber au charme de la criminalité, la police doit éventuellement jouer son rôle. Il s’agira de démanteler les nombreux fumoirs que comptent ces quartiers grâce à des descentes répétées.

Pour donc soutenir les actions de sécurité, la conscience citoyenne des populations devra être de mèche avec les services de renseignement.

A propos des habitudes de violence émanant des simples membres de la société civile, nous devons nous engager soit sur les réseaux sociaux ou un quelconque autre canal de communication, à véhiculer des appels à devenir des exemples pour nos cadets.

Motion spéciale aux politiques

Me tournant en fin de compte vers les politiques, surtout les dirigeants actuels, je veux demander d’instituer un cadre de dialogue avec ces soldats démobilisés qui hantent la quiétude des ivoiriens. La crise relève du passé et toutes les manifestations propres à elle devraient l’être également. Sinon, qu’une issue favorable soit trouvée aux griefs qui animent la rancœur afin que ces ex-soldats ne se servent plus des enfants pour accomplir leurs desseins.

Le phénomène des microbes est un mal qui touche les ivoiriens, que donc les ivoiriens s’engagent à l’éradiquer sans pour autant affecter le tissu social et peiner davantage les consciences.

Pour comprendre la psychologie des « enfants en conflit » avec la loi dits « microbes », suivez cette vidéo.

#stop_microbes #abidjan-clean


Retour au calme dans les universités ivoiriennes

Les universités ivoiriennes ont renoué avec la quiétude, après une vague tumultueuse de revendications ces dernières semaines. Les jours passés ont plutôt été agités dans la sphère estudiantine ivoirienne. Des émeutes à répétition en Abidjan à l’issu des revendications de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI).

Émeutes qui ont suscité l’invasion des forces de l’ordre sur la cité universitaire de Cocody (Cité Rouge). Le bilan selon certaines sources serait de deux morts côté étudiant et des blessés sans nombre dans les deux camps.

Du Côté de l’université Alassane Ouattara de Bouaké, le climat des revendications était plutôt paisible. En dépit de la menace d’exclusion qui pesait sur les étudiants non-inscrits, les groupements d’étudiants ont su faire montre d’un esprit syndical plutôt disciplinaire.

De ce côté du monde estudiantin ivoirien, le Comité des Élèves et Etudiants de Côte d’Ivoire (CEECI) tient les rênes des revendications. Malgré le désaccord qui opposait, il y a de cela quelques semaines les autorités universitaires aux étudiants, la quiétude de la ville n’a cligné d’un poil.

Voir l’article Les étudiants de l’université Alassane Ouattara solidaires de leurs camarades exclus

Il faut donc croire que les climats de revendication en Côte d’Ivoire diffèrent catégoriquement d’une université à une autre, ou du moins d’une ville à une autre. Bref!

Un climat nouveau dans les universités

Ces jours-ci, les problèmes se sont amenuisés, et du côté de l’Université Alassane Ouattara à Bouaké c’est la saison des compositions. Tout est rentré dans l’ordre et les griefs de revendication semblent avoir trouvé des issues favorables si l’on se fie à la situation actuelle.

Les étudiants désormais n’ont qu’un soucis, valider les unités d’enseignements à l’issu des compositions dites compositions pour « sauver l’année ». En effet, il aurait fallu de peu pour invalider l’année universitaire par ici, et donner libre court à une année blanche. Bienheureusement, il y a eu plus de peur que de mal.

Je dis donc à tous bonne chance pour les compositions. Et surtout, travaillons tous à sauver l’année!

 


Les étudiants de l’Université Alassane Ouattara, solidaires de leurs camarades exclus!

Ces dernières semaines en Côte d’Ivoire, des vagues successives de revendications dans l’enseignement supérieur ont fait état de crises à répétition. 

Au compte de ces revendications subsiste à ce jour un quiproquo à l’issue incertaine, qui suscite au sein de l’Université Alassane Ouattara (UAO) un désaccord profond entre les instances administratives et estudiantines. Il s’agit d’une mesure nouvelle d’exclusion, sinon d’expulsion, des étudiants non-inscrits au titre de l’année académique 2016-2017, des examens de fin d’année.

Selon l’administration de l’Université Alassane Ouattara, représentée par le Professeur Lazare Poamé, cette réforme émanant du ministère de l’enseignement supérieur répondrait à une nécessité de maîtriser les effectifs étudiants, afin de mieux orienter les décisions mélioratives du système éducatif ivoirien.

Une décision qui, à voir de près, n’a pas croisé le consentement des structures syndicales de l’espace universitaire, notamment celui de la ville de Bouaké.

 

Le CEECI monte au créneau !

 


Dans ce contexte, et aux fins d’éclairer la lanterne des étudiants et d’attirer l’attention des autorités gouvernementale ; policière et universitaire sur les dessous de la situation de trouble qui plane sur les campus universitaires, le Comité des Élèves et Étudiants de Côte d’Ivoire (CEECI) a tenu ce lundi 18 septembre 2017 à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké une conférence de presse. Les étudiants, en grand nombre, ne se sont pas fait prier pour honorer de leur présence ce grand rendez-vous qui de facto porte l’insigne d’un intérêt commun.

Dès 8H, la mobilisation se fait vivement sentir, et aux environs de l’heure prévue (10H), le campus 2 de l’UAO vibre aux sons du Zégrémanyo[1] traditionnel des camarades syndicalistes du CEECI.

Etudiants-ceeci

Etudiant-ceeci

Les grands points de la conférence

A l’entame de la conférence à 10h45, le premier responsable du CEECI, Traoré Karamoko, a tenu d’entrée de jeu à saluer la présence des autorités policières représentées par le commissaire Guy Capo , de la presse (dont je faisais partie), ainsi que les structures syndicales sœur associées dont la Coordination Nationale des Enseignants Chercheurs (CNEC) représentée par le Docteur Bakayoko.

CNEC
Le secrétaire national du CEECI, avec à ses côtés, les autorités policière et syndicale de la CNEC

Poursuivant son allocution, Traoré Karamoko, dit national T.K, a fait mention d’une «réhabilitation partielle » et d’un «équipement partiel » des universités ivoiriennes à leur réouverture en 2012, dénonçant cependant les reformes biaisées entreprises par les autorités ivoiriennes dans leur volonté d’adoption du système LMD sensé redorer le blason de l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire.

Nonobstant cet état de fait, le secrétaire national du CEECI a témoigné des capacités d’adaptation de ses condisciples, qui au milieu des conditions précaires qu’offrait le système, ont su se frayer un chemin vers la réalisation de leurs objectifs, sans toutefois se plaindre vigoureusement des difficultés qu’ils vivaient au quotidien. Au nombre de celles-ci, il a souligné entre autres :

  • Les pratiques autoritaires et les décisions unilatérales de l’administration universitaire ;
  • Le manque d’implication véritable des étudiants dans la gestion de l’Université Alassane Ouattara ;
  • Les retards abusifs observés dans le paiement des secours financiers et des bourses ;
  • Les coûts élevés des inscriptions et les divers frais de pénalité s’appliquant aux inscriptions retardataires.

Sur ce dernier point, le balbutiement des négociations pour les coûts et conditions de paiement devant être profitables aux étudiants, a fini par accoucher d’une mesure aussi autoritaire qu’irrévocable, celle de l’exclusion des étudiants non encore inscrits, aux sessions d’examen.

Malgré les multiples plaidoiries et grèves des syndicats estudiantins de l’UAO, l’administration universitaire semble camper sur sa position, laissant présager aux premiers, de n’être que des interlocuteurs d’un dialogue de sourds.

Pourtant, à croire les mots de Traoré Karamoko, 95% des 16 076 étudiants de l’Université Alassane Ouattara seraient déjà inscrits au titre de cette année universitaire. Aussi, rappelant le paiement des secours financiers jusque-là non-honoré par l’administration, le secrétaire national du CEECI justifie le retard des inscriptions chez certains des 5% d’étudiants non-inscrits. A propos, il signifiait que:

 « Nous sommes pour le changement, mais que l’Etat assume sa part de responsabilité à notre égard ».

Pour finir, le secrétaire national Traoré Karamoko, au micro de votre blogueur (moi-même) a réaffirmé son désir de résoudre promptement la situation par le dialogue avec l’administration, faute de quoi, la solidarité du CEECI ne ferait défaut aux camarades non encore inscrits. A ce sujet, il traduisait catégoriquement la solidarité de sa structure en ces mots :

 « Il n’est pas question pour nous d’abandonner un camarade étudiant ».

Toutefois, en réponse à l’éventualité d’une année blanche qui prévaudrait si rien n’est fait, Traoré Karamoko rassure :

« Nous sommes convaincus qu’on peut sauver l’année, et on va sauver l’année… ».

CEECI

Les jours prochains, si l’on s’en tient à l’optimisme de notre conférencier du jour, verront certainement un climat plus viable dans les universités ivoiriennes, et partant dans les établissements d’enseignement secondaire aussi menacés par le tumulte des revendications.

Crédit photos : Luc Kouade

 

Mes remerciements vont à l’endroit de :

  • Traoré Karamoko, secrétaire national du CEECI
  • Diomandé Ben Moustapha, secrétaire national à l’organisation du CEECI, qui a bien voulu m’inviter à cette conférence de presse
  • Singo Gba Jean-Claude, secrétaire à l’information du CEECI, section Wambo

 

 

 

[1] Chants et danses d’affirmation des mouvements syndicaux estudiantins en Côte d’Ivoire


Les populations ivoiriennes insatisfaites de la lutte contre les microbes

La crise post-électorale en Côte d’Ivoire et son impétueux bilan en pertes humaines (3248 morts), désormais rangé au compte d’un sombre passé que ne souhaiterait voir rebondir même le plus belliqueux des Ivoiriens, a malencontreusement donné naissance à l’endeuillant phénomène des microbes en Abidjan.

Initialement circonscrites à quelques sous-quartiers de la commune d’Abobo au nord d’Abidjan, les exactions des microbes se dénombrent à présent par dizaines à l’échelle des communes de la capitale économique, incluant même les zones les plus huppés de la somptueuse commune de Cocody. Il faut croire que les proportions que prennent le phénomène ne sont plus à prendre à la légère.

Ce sont des jeunes gens et quelque fois des enfants, s’inscrivant dans une tranche d’âge allant de 8 à 25 ans qui, animés par on ne sait quels esprits ni quelles motivations, alimentent à des degrés extrêmes la capitale d’une violence qu’on est forcé reconnaître aux périodes de crise traversées.

En d’autres termes, les crises politico-militaire (2002) et plus tard post-électorales (de 2010 à 2011) qu’ont connu le pays, ont aussi bien alimenté la psychose des plus jeunes de toutes sortes de violence, que la divulgation d’armes ne leur ont fourni les moyens nécessaires aux pratiques subversives.

Ainsi, pour contenir et surtout réprimer les multiples agressions des microbes et autres criminels dans le courant des vacances scolaires en Côte d’Ivoire, les forces de l’ordre s’engageaient mi-juillet à une opération de sécurisation de la ville d’Abidjan, dénommée « Opération vacances sécurisées ».

« On ne sait cependant à quel point elle aurait porté »

L’assassinat d’un agent de police par des microbes

La nuit du 31 Août, alors qu’il rentrait de service, le sergent de police, Koffi Yao Esai est assassiné par des microbes dans les environs du quartier sable de la commune de Yopougon. Oups, c’est la goûte d’eau qui fait déborder le vase. Pendant les jours suivant, les policiers se déchaînent et confondent les habitants de cette partie de la commune qui ont eu le malheur d’être au mauvais endroit, au mauvais moment.

 

L’accalmie hélas, n’est point au rendez-vous les jours suivant. On pourrait croire au regard d’une telle invasion que nos forces de l’ordre n’attendaient que le moment où un tel drame se produirait dans leur rang. Quoi qu’il en soit, ces jours-ci sont richement parés de tumultes et de razzia, profitables à une population qui ne demande que la quiétude et la sécurité.

Mais visiblement, les actions entreprises par les forces de l’ordre pour mater les microbes, semblent ne pas avoir comblé les attentes des populations qui de plus en plus se passent à travers les quartiers des différentes communes d’Abidjan, le mot d’ordre d’un projet partagé d’autodéfense.

 

 

Quand les populations prennent en main leur sécurité

Gnamaka Dogbo Eric, président du Forum de la Société civile Africaine (FSA), le 10 Septembre, à l’issu d’un appel aux autorités ivoiriennes visant à obtenir d’eux, une solution à la plaie que constitue le phénomène des microbes, plantait déjà le décor qui résulterait de l’incompétence de la police.

« Nous allons nous transformer en javel pour tuer… » déclarait-il. Évoquant toutefois une éventualité qui prendrait effet au cas où l’action régalienne de la force publique n’aurait l’effet escompté, c’est à dire celui d’en finir une fois pour toute avec la gangrène que représente cet odieux phénomène des microbes.


Le Networking ou l’art de Passer du virtuel au réel

Que dire du Networking?

Tout d’abord, il s’avère nécessaire de définir le Networking ou réseautage. Anglicisme, le Networking désigne une tendance propre à la société de l’information, qui consiste a tisser par le biais des réseaux sociaux, des relations sociales, professionnelles, susceptibles d’accélérer de développement des activités socio-professionnels.

C’est aussi le fait de construire et surtout entretenir des relations fortes avec d’autres personnes pour obtenir des avantages mutuels, créer de nouvelles opportunités et trouver de nouvelles idées à travers des réseaux de personnes qui partagent les mêmes valeurs et intérêts que vous.

Ce qui pourra aussi bien pour les individus que pour les entreprises, augmenter la visibilité de vos activités, accroître votre compétitivité et vous ouvrir les portes d’opportunités jusque là méconnues ou tout simplement inaccessibles.

Les médias sociaux élargissent et renforcent les réseaux

Le networking est jusqu’ici la pratique la plus efficace pour accroître le nombre de ses contacts professionnels et sociaux grâce au fait qu’il permet de former des liens par l’intermédiaire d’autres personnes. Ce concept permet ainsi de tirer profit des relations de chacun de ses contacts de premier degré.

A bien y réfléchir donc, il ne se limite pas qu’à créer des liens, mais consiste également à les renforcer. Si auparavant la création des relations ne se passait que par l’approche personnelle, c’est-à-dire une interaction physique entre les personnes, il est désormais plus aisé de créer des liens grâce à la technologie.

De la sorte, les opportunités se trouvent nettement plus importantes, compte tenu de la place de choix qu’occupent actuellement les différentes plateformes issues du Web 2.0, ainsi que les technologies de l’information et de la communication dans les habitudes personnelles et professionnelles.

Par ailleurs, la caractéristique essentielle de toute communauté (qu’elle soit réelle ou virtuelle) est le lien social que ses membres entretiennent mutuellement. ce qu’il convient de pérenniser en dépit du caractère virtuel, car l’écosystème d’une communauté en ligne est fragile

L’essor des technologies facilite le Networking

Si dans Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry dit qu’il faut du temps pour tisser un lien d’amitié, L’avancée rapide des technologies vient mettre fin à cette conception héritée des philosophes antiques.

En effet, si pour des personnes physiques, il faut plusieurs mois, voire plusieurs années d’efforts de compréhension de l’autre pour enfin s’accorder à vivre des relations (professionnelles, d’amitié, etc), sur les réseaux sociaux comme LinkedIn, quelques secondes suffisent pour comprendre si tel ou tel membre présente des similitudes avec soi.

Ainsi, passé ce stade, il ne reste plus qu’à créer ou enrichir vos communautés avec lui, en vue de partager des expériences, des connaissances, des opinions, voir même des projets.

Ce rythme accéléré de l’évolution des technologies présente aussi un avantage non moindre pour les affaires dans la mesure où la voie empruntée par ces dernières est d’ordinairement lente. En mettant en place une stratégie de Networking dans votre activité, vous apportez de la vitesse à sa progression.

Toujours pour la même raison, le Networking vous permet de gagner en compétitivité, en vous faisant l’aubaine de prendre de l’avance sur vos concurrents et sur les organismes de réglementation. En effet, en le pratiquant, vous gagnez en connaissances et en professionnalisme au contact des  dynamiques membres de votre réseau.

Et le temps que vos concurrents se paient les services de formateurs ou que des organismes viennent à mettre en place des règles qui peuvent éventuellement freiner la progression de votre activité, vous êtes déjà bien loin dans votre échelle de développement en raison du plus que vous aurait apporté le réseautage.

Le Networking, un outil d’études, de prospection et de vente

Selon une étude publiée par ACI (American Century Investments), le Networking est une pratique de prédilection des conseillers pour mettre en place une veille d’actualités sur l’industrie à l’aide de multiples ressources de médias utilisant des médias sociaux.

Ils l’utilisent aussi pour prospecter une clientèle précise sur des sites de réseau social professionnel tels que LinkedIn et Viadeo, lesquels regorgent de renseignements personnels et professionnels. Egalement pour rester en contact avec leurs clients actuels, collaborateurs et partenaires.

Aussi pour archiver leurs connaissances sur les secteurs d’activité dans lesquels ils interviennent par le biais des experts de ces secteurs en question qui utilisent les médias sociaux

À noter d’ailleurs que la même étude conclue que 75 % des conseillers qui utilisent les médias sociaux sont motivés par le besoin de se former et d’obtenir des avis d’experts pour appréhender les besoins du client en matière de conseil et d’accompagnement.

Il faut donc dire in-fine, que le numérique, en cette ère dite de la société de l’information, a suscité aux hommes et à leurs activités une révolution sans précédents. Cependant, le networking, inspiré de l’élan de sociabilisation dont la nature humaine détient le secret, est sans conteste un atout de fructification des flux et de développement.

C’est même fort de cela, que ses adeptes dans leur diversité d’origine et de profession, ont consenti dans leurs affinités et quelques fois diversités professionnelles à la création de communautés virtuelles (à ce jour sans nombre), en vue du partage de compétences, d’expériences et d’opportunités au point d’en faire un réel instrument de publicité mutuelle.

 

Un article du Professeur Bentenbi Chaib Draa Tani, réédité avec sa permission par Luc Kouade


Que devient le système de santé ivoirien à l’ère du numérique ?

La cybersanté, approche conceptuelle

En Février 2016 dans un rapport présenté par la commission française « Santé Sociale », Martine Claver-Fouet traduisait son appréhension du numérique en ces termes : « les technologies numériques font partie des domaines dont les avancées de ces dernières décennies contribuent fortement aux progrès de la médecine ».

Cyber-santé

C’est donc dire que les outils numériques sont d’un apport louable au perfectionnement des systèmes sanitaires et partant à l’optimisation des prestations en matière de médecine.

Cette assertion vient compléter les résolutions WHA58.28  de l’assemblée mondiale de la santé sur la cybersanté et AFR/RC60/R3 du comité régional sur la gestion des connaissances dans la région africaine de l’OMS.

Lesquelles donnent des orientations précises en matière de développement des systèmes de santé par le numérique.

Au cœur du monde développé,

les projets d’intégration des technologies de l’information et de la communication au sein des pratiques et habitudes médicales ne sont plus qu’à expérimentation car ayant prouvé leur efficacité. 

En 2014, L’ASIP-Santé, l’opérateur public français qui accompagne le développement de l’e-santé expliquait que le marché de l’e-santé participait de 12% au PIB français, attisait l’engouement de 94% des médecins et de 85% des patients.

A côté de cela, l’expérimentation du Whole System Demonstrator au Royaume-Uni en 2008 révélait que la pratique de la télésanté réduisait de 15% les visites aux services d’urgence ; de 20% les admissions des patients en urgence ; de 8% les frais de santé et mieux, de 45% le taux de mortalité anglais.

Pour parler donc d’amélioration du niveau de vie, les outils découlant de l’innovation numérique ont démontré à bon point leur utilité en incluant cependant le domaine sanitaire qui s’est révélé comme étant l’un des secteurs les plus sensibles en matière de développement.

Les pays du nord ou du moins les pays développés en s’ouvrant à l’innovation technologique, ont provoqué en leur sein de véritables bouleversements qui depuis belles lurettes en ont fait des pôles incontestés de développement comparativement aux pays africains qui subissent dans leur grande majorité « le transfert de technologie ».

A cette réalité jusque-là inchangée, la Côte d’Ivoire n’échappe pas

Face à la recrudescence des fameux dispositifs de télésanté ; de télémédecine et d’e-santé dont l’usage par les systèmes de santé occidentaux ont croisé l’enthousiasme tant des médecins que des patients,  le corps médical en Côte d’Ivoire s’est su en marge d’une innovation et d’une tendance à même d’accroître les potentialités et les résultats en matière sanitaire.

C’est pourquoi au quatrième trimestre de l’an 2016, l’Ordre National des Médecins ivoiriens faisait la présentation « d’e-learning santé », une plateforme d’échanges ; de partages ; et d’actualisation des connaissances médicales en ligne. C’est un espace accessible en ligne à travers des mobiles, smartphones, ordinateurs, etc.

Elle est réputée pour abriter des formations dispensées via des vidéos ; des enregistrements audio et des traités en science médicale. L’intérêt de cette plateforme réside dans la formation continue des professionnels du corps médical et une initiation pointue à l’utilisation des outils numériques.

La cybersanté, un palliatif aux difficultés liées à l’offre de soin en Afrique

 Au regard de la pénurie de médecins observée en Afrique subsaharienne (0,21 médecin pour 1000 habitants, OMS), e-learning santé est un plus à l’optimisation des prestations en matière médicale.

Application numérique Matibabu
Application Matibabu

L’apprentissage des procédés de téléconsultation et de télé-diagnostic tel que l’application MATIBABU  est un facteur de rapprochement entre professionnels de santé et patients, ainsi qu’un moyen palliatif aux difficultés d’aménagements en matière sanitaire.

Le cas particulier de la Côte d’Ivoire

En 2010, selon le rapport Bearingpoint, le gouvernement ivoirien consacrait à la digitalisation des services de santé un budget de moins de 50 millions de dollars.

A ce jour,  ce chiffre est en évolution et tend à avoisiner ceux des dix premiers pays africains (la Côte d’Ivoire étant le treizième).

En dépit de cela, la Côte d’Ivoire enregistre à ce jour un taux de pénétration acceptable en matière de télécommunication (122% selon l’AIP) mais un usage d’internet en dessous de la moyenne (22%).

Pour ce qui est de la distribution des infrastructures sanitaires et du personnel soignant, l’on dénote une cruelle insuffisance des ressources tant en infrastructures, moyens logistiques, qu’en personnels (un 01 médecin pour environ 10 000 patients).

Aussi, l’intégration du numérique dans les pratiques médicales n’en est qu’à ses débuts avec à son actif des formations e-learning en médecine (Cf. E-learnig Santé) ; des systèmes d’alerte mobile ; souvent le dossier médical informatisé et l’emploi des technologies d’observations aux fins de l’échographie, de la radiologie, de la microscopie ; etc.

Cybersanté-#CIV

Le numérique conditionne en cette ère les aptitudes évolutives de plusieurs secteurs d’activité et son adoption s’est avérée jusque-là bénéfique au regard des mutations provoquées en occident.

Cependant, l’état de santé, tributaire de la bonne marche de tous groupes sociaux lorsque mis convenablement à profit, a connu ces dernières décennies un essor du fait de la fusion des pratiques médicales aux techniques évoluées du numérique.

Il en ressort donc au constat des exploits accomplis en France et au Royaume-Uni (cités plus haut) que l’appropriation par l’Etat ivoirien du concept de santé connectée ou e-santé serait d’une contribution à la fois quantitative et qualitative à l’amélioration du système sanitaire.

Cela dit, des efforts de formation, d’outillage et de préparations conséquentes sont requis à une réelle mutation du système de santé ivoirien.

Il s’agira donc de compléter les connaissances des professionnels de santé par des modules d’initiation aux nouvelles technologies et de mettre en place des dispositions politiques en vue d’une régulation de la cybersanté, car inexistante à ce jour.


Nulle part sans nos condisciples non inscrit !

Nulle part sans nos condisciples non inscrit !

Grève à l’Université Alassane Ouattara

Aucune composition possible, pas de cours sur le campus, non plus d’activité sur l’espace universitaire. Tel est le mot d’ordre lancé par le Comité des Élèves et Etudiants de Côte d’Ivoire (CEECI) en ce mardi 29 août 2017.

Masqués de cagoules, les visages charbonnés, c’est avec détermination que les syndicalistes du CEECI ont débarqué massivement ce matin sur le campus de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké pour interrompre les compositions qui s’y déroulaient et demander aux agents des services administratifs d’abandonner leurs postes.

Pour cause, certains de leurs condisciples non encore inscrit seraient exclus des salles de composition par des agents de l’administration universitaire.

En effet, depuis bientôt trois mois, ces derniers auraient reçu de la part des autorités du ministère de tutelle (Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique), des consignes, dédiées à la stricte interdiction aux étudiants non inscrit, le droit de participation aux activités académiques.

Cette nouvelle réforme, vient contre toute attente bouleverser les habitudes de l’enseignement supérieur public en Côte d’ Ivoire. L’un des militants du CEECI rétorquait à cet effet : « Nos grands frères ont fréquentés à crédit, et avant de s’en aller du campus, ils ont payés la totalité de leurs dus pour prendre leurs diplômes. Pourquoi pour nous là est problème ?».

Il est donc clair que les étudiants de Côte d’Ivoire ne soient encore prompts à adhérer aux mutations que pourraient susciter la nouvelle donne initiée par les autorités en charge du fonctionnement du système universitaire ivoirien.

L’intervention du #CEECI

Déjà le Lundi passé, après que des étudiants aient été exclus des classes, le syndicat compétent pour revendiquer leurs droits (Le CEECI) a fait montre de son mécontentement en mettant un break aux activités (compositions ; cours ; etc.) en cours.

Conviés donc à un entretien avec la présidence de l’Université afin de découdre du problème qui constituait un frein au déroulement des activités universitaires, les négociations se sont avérées infructueuses, car ayant croisés la fermeté des responsables.

Et comme si les griefs des étudiants étaient apaisés, c’est avec confiance que ceux-ci se sont rendus ce Mardi aux compositions programmées au sein de leurs différents départements.

Malheureusement, comme les jours passés, certains d’entre eux non encore inscrit, prétextant le manque de moyens, se sont vu expulsés du déroulement des épreuves. Très vite, le CEECI a fait parler son syndicalisme en mettant brusquement un terme aux compos en cours.

CEECI

Pour l’instant, tous, étudiants, enseignants comme administrateurs sont en attente des mesures d’apaisement du climat plutôt turbulent auquel est en proie l’enseignement supérieur à l’Université Alassane Ouattara.

En attendant, rappelons qu’en raison des vagues incessantes de revendication qui s’abattent sur le campus de Bouaké, les différentes facultés n’ont encore achevé les programmes du premier semestre de l’année académique 2016-2017.