Cyrille K. NUGA

Se relève t’on de t’avoir aimée ?

Drôle de manière de commencer un billet, si c’en est un. Cette recherche de l’article parfait (pure folie) a fini par tuer mon envie d’écrire, le plaisir que je ressentais à le faire. Le sujet que je m’en vais aborder est certes « léger », mais il en vaut, à mon avis la peine.

Se relève-t-on de t’avoir aimée ? Mieux, cesse-t-on un jour de l’aimer ?

J’ai passé une excellente journée hier. Une journée d’une qualité rare puisque cette semaine n’a été qu’une succession de moments pas très heureux. Hier, je me suis amusé comme un fou. J’ai enfin pu m’évader, m’oublier, sortir de ma routine. J’ai bizarrement à mon retour à la maison, eu de la peine à m’endormir, malgré la fatigue.

Je me suis réveillé en sursaut  ce matin cependant. J’avais fait un rêve. Un rêve tellement délicieux que je n’avais plus conscience de dormir.

J’étais à un mariage. Comme très souvent quand je rêve d’un mariage,  je n’étais pas le marié (j’y reviendrai). J’étais arrivé un peu tôt, le temps de passer du temps avec mes amis. Nous avons donc été installés, mon meilleur pote, son épouse, un autre frère du lycée et bien d’autres. Ils s’échangeaient des regards que je n’avais pas remarqués au prime abord. Au bout d’un moment dont je ne saurais apprécier la durée, mon meilleur ami et son épouse se sont décalés d’un siège. Et alors je t’ai vue. Et quelle vue ? Ce sourire, cette voix, toutes ces choses qui me semblaient si loin, qui ne pouvaient plus être qu’un…rêve.

C’était juste magique. D’être réunis, toi, toujours aussi belle (là je ne vois plus mon clavier, juste ton sourire, et Dieu m’en est témoin, il n’y a pas que ça à voir), mes amis, d’être à cette célébration/ consécration de l’amour. De pouvoir te serrer dans mes bras, te parler, passer du temps avec toi. Je crois que je me serai même contenté de te regarder de loin, même sans pouvoir te parler.

Se remet-on de t’avoir aimée ?

Se remet-on d’avoir sincèrement aimé. Se remet-on d’avoir été autant attiré par une certaine dame. De l’avoir regardée de loin et en silence en la dévorant des yeux ? D’avoir frissonné rien qu’au son de sa voix ? D’avoir un jour pris son courage à deux mains et fait le premier pas ? Oublie-t-on les longues heures passées à échanger, à discuter de tout et de rien, faire des projets, rigoler.

Le paradoxe dans cette histoire, c’est que je pensais, j’étais sûr et certain d’avoir tourné la page. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis. Je m’interroge surtout parce que de toute ma journée d’hier, rien ne me ramenait à toi. A aucun moment je n’avais pensé à toi.

Je tire peut être des conclusions hâtives mais au risque de me mentir une nouvelle fois, tu es beaucoup plus ancrée en moi que je ne le pensais, tu l’es toujours autant en vérité. Un rêve, qui me procure un bien-être aussi fou est loin d’être anodin.

J’en reviens donc à ma question…se remet-on de t’avoir aimé ? Cher.e.s ami.e.s dites-moi, je veux savoir, ma quiétude en dépend, se remet-on d’un amour sincère ?

Une question me torture à nouveau l’esprit, et au fond, elle me fait peur. Je disais au tout début de mon récit, que nous étions à un mariage. Je n’étais donc pas le marié, mon tour viendra assurément, là n’est pas le sujet. Revenons donc. Quel aurait été mon état d’esprit ce matin, si mon rêve m’avait emmené, non pas au mariage d’ « inconnus », en ta compagnie, mais à TON mariage ?

Que dois-je penser de tout ceci ?

Excellent weekend très cher.e.s.

 


Lettre ouverte à Madame la Ministre Cina LAWSON (2)

Madame le Ministre,

A l’instar du blogueur émérite Cyrille Nuga, je viens par la présente, vous présenter un point de vue de technicien, désireux d’apporter une contribution au fonctionnement de la cité. N’est-ce pas d’ailleurs le but que doit poursuivre tout citoyen qui sent la fibre patriotique vibrer en lui. Par respect et par civilité, les mots qui seront utilisés dans les prochaines lignes ont été choisis avec soin, voire même avec minutie. Vous incarnez une partie des institutions de la République qui m’a vu naître et grandir. Si je vous fais violence verbale, je ne le fais finalement qu’à moi-même. Le Togo c’est vous, c’est moi, et les autres comme vous et moi réunis par le dénominateur commun de la nationalité.

Ma démarche ne consistera qu’à m’interroger par devant vous-même, et les autres togolais sur l’accès à l’internet dans notre pays. Les voisins de l’ouest, de l’est et même des autres territoires plus éloignés y accèdent mieux que nous et à petits prix. On a l’impression même que parfois, ils s’y complaisent, ils s’y relaxent, ils s’y couchent pendant que le stress de l’attente insupportable nous envahit, nous dont le pays était pourtant hissé  au rang de pionnier de l’internet dans la sous-région depuis 1997.

 Il y a deux raisons qui peuvent justifier une connexion internet anémiée :

– Soit parce que le débit souscrit par le FAI (Fournisseur d’Accès Internet) auprès de l’opérateur en amont (donc dans notre cas, le propriétaire du câble sous-marin) n’est pas bon.

– Soit parce que les équipements de distribution et d’accès du FAI souffre d’une vétusté criarde.

Dans le premier cas, on se souviendra qu’une connexion sur le câble sous-marin WACS a été effectuée voici quelques années ; Connexion inaugurée même si mes souvenirs sont bons, par le Président de la République. Il est dit partout sur internet que ce câble sous-marin fournit de l’internet à 5,12tbps (térabits par seconde). En ce sens, les 14 pays qui s’y connectent doivent pouvoir récupérer une connexion internet en dizaine, voire centaine de gigabits.

L’historique du câble tel que racontée par l’encyclopédie en ligne, Wikipédia, dit d’ailleurs que le Togo fait partie des premiers pays à s’y connecter directement. Il est donc difficile de dire que la liaison internet fournie à notre pays soit défectueuse. Il serait donc judicieux de se tourner vers le cas plus probant de la vétusté du matériel de distribution et d’accès.

Il va donc être aisé de pointer le doigt accusateur, sur l’obsolescence avancée des infrastructures techniques de l’opérateur Togo Télécom. Il n’est un secret pour personne que l’internet a été transporté et distribué par Togo Télécom par ses installations de transport et de distribution du Réseau Téléphonique Commuté (RTC). A l’instar de CAFE INFORMATIQUE, pionnier en matière de distribution d’internet au Togo par faisceau hertzien, toute la connexion internet connue sous le fameux nom d’ADSL a été greffé (ce qui est normal) depuis les années 2000 sur la téléphonie fixe.

Réseau téléphonique qui n’a lui-même connu aucune évolution depuis la vulgarisation des branchements téléphoniques au milieu des années 90.

Cela n’étonne personne que les câbles de distribution tirés avec les poteaux dans certains quartiers de Lomé n’aient jamais été remplacés, et que les Points de Concentration (PC), ces petits boîtiers de distribution de ligne fixés sur les poteaux aient vu leurs connecteurs métalliques attaqués par du vert de gris dus aux intempéries. Là encore, leur remplacement était fait à compte-goutte.

Il est légitime de s’interroger sur l’état des équipements au centre des réseaux de Togo Télécom ; équipements chargés de la distribution logique (ou informatique) : segmentation de bande passante, gestion des débits vers les abonnés, etc. Si l’infrastructure (câblages, points de concentration, chambres de répartiteurs dans nos quartiers) en aval souffre de vétusté, n’y aurait-il pas de grandes chances qu’en amont, les routeurs à haute vélocité pour le partage de la connexion internet aux abonnés soient eux-mêmes trop anciens pour faire de la distribution de manière efficiente.

Puis-je supputer à partir de ce moment, Madame la Ministre, qu’aucune planification n’ait été faite pour le remplacement des équipements de gestion de la téléphonie et de l’internet, depuis la mise sur pied des infrastructures afférentes. Il s’agit d’ailleurs d’un triste constat dans bien de domaines dans nos pays africains. Distribution électrique, adduction d’eau, réseau routier sont des secteurs qu’on abandonne et qu’on laisse aller à un état de pourrissement avancé, sans aucun entretien, sans aucune mesure d’accompagnement, ni planification d’entretien et de remplacement pour préserver les infrastructures en l’état. Les lotissements des nouveaux quartiers se font sans qu’on ne pense à prévoir l’installation des postes de transformation électrique et des châteaux d’eau (station de pompage d’eau potable). Les télécoms dans notre pays ont été à l’image de ces secteurs-là, grabataire, allant, voguant et sombrant tel un embarcadère prêt à couler.

Il faut encore se demander si le projet illico, censé couvrir la demande sans cesse croissante d’abonnements à la téléphonie fixe, n’a pas porté un coup fatal à ce secteur au Togo.

Au moment où il fallait procéder aux extensions filaires dans les quartiers de Lomé et autres villes du Togo, Illico est apparu comme un palliatif paresseux prenant aujourd’hui l’allure d’un échec patent, voire même d’un éléphant blanc. Basée sur la technologie CDMA déjà obsolète dans nombre de pays occidentaux à l’époque de son acquisition au Togo, Illico a été porté à coup de marketing agressif.

Des stars locales furent associés au coup de communication qui apparaît aujourd’hui tel un coup d’épée dans l’eau. On n’avait pas besoin d’encourager les Togolais à utiliser deux terminaux mobiles, l’un donnant l’accès au GSM, et l’autre au CDMA alors qu’ils rempliraient au finish la même fonction. Paradoxalement, alors même qu’on investissait lourdement sur ce projet non-viable, les infrastructures qui transportaient et distribuaient efficacement internet au centre des réseaux de Togo Télécom, ont été laissé à eux-mêmes. C’est à se demander si les choix sont véritablement faits pour le bien-être de nos populations ou pour les commissions et autres retro-commissions des porteurs de projet.

Aujourd’hui, donc, l’internet est essouflé, asthmatique même parce que les équipements chargés de le distribuer sont mal en point. Il faut donc les remplacer. La grande question est : Où trouver l’argent ? Pourquoi l’état irait-il renflouer les caisses d’une société d’état alors même que d’autres projets de développement attendent d’être soutenus : Agriculture, développement à la base, infrastructures routières, santé, éducation etc. Au vu des erreurs commis dans les précédents choix de projets coûteux de Togo Télécom, les institutions financières et autres banques de développement seront-ils prêts à octroyer des lignes de crédit pour remettre sur pied les infrastructures techniques de Togo Télécom ?

Peut-être faut-il penser à un emprunt obligataire ? Peut-être faut-il expliquer aux parlementaires, grands votants des lois de finance, l’importance de l’accès à internet dans un pays pour qu’ils acceptent ceindre et saigner un peu de la bourse des autres secteurs de développements pour appuyer les rénovations technologiques que Togo Télécom attend ?

Enfin, l’idée d’accorder des licences à des opérateurs internet privés pour favoriser la concurrence dans le domaine, est-elle la bienvenue ? Où l’opérateur trouvera-t-il sa matière première internet pour la redistribuer à ses abonnés ? Le trouvera-t-il à un prix assez préférentiel, de tel sorte à pouvoir offrir une tarification préférentielle aux abonnés ? La création des Café Informatique bis est-elle la solution quand on sait que cette société privée n’offre pas une qualité de service si différente de celle de Togo Télécom ? et que le rapport qualité/prix est le même chez ces deux fournisseurs ?

Madame la Ministre, voici quelques inquiétudes d’observateur avisé de la chose numérique, telle qu’elle se déroule et se comporte dans notre pays. Je suis de ceux qui pensent que les personnes comme vous à des postes comme le vôtre ne peuvent faire autrement que d’arriver à faire avancer les choses. Ce n’est parfois qu’une affaire de point de vue, ou de questions pertinentes pour faire voir d’autres perspectives autrement.


Lettre ouverte à Madame la ministre Cina LAWSON (Part.1)

Madame la Ministre des Postes et de l’Economie Numérique,

J’ai l’honneur (le devoir) de venir par cette lettre, vous soumettre quelques inquiétudes et préoccupations. Vous êtes une Ministre de la République et un certain respect me semble être dû à votre fonction. Je n’ai pas eu le privilège de faire votre rencontre (je ne sollicite d’ailleurs pas une rencontre), je ne vous connais pas personnellement.

Je n’ai donc aucun grief d’ordre privé à votre encontre. Les problèmes que je m’en vais soulever dans cette lettre sont totalement destinés à la Ministre de la République que vous êtes.

Madame la Ministre, j’aime me définir comme un amoureux d’internet et des Tic, ceci depuis toujours. La lecture d’un article la semaine dernière m’a appris que c’était devenu sexy. Je n’oserai cependant pas dire que je suis un Geek à part entière, mes connaissances en Informatique étant limitées. Juriste et Cyber juriste de formation, je suis aussi et surtout un Social Media Manager, en plus de mes nombreuses autres casquettes. Pour cette lettre donc, j’ai choisi joindre ma voix à celle d’un véritable Geek, Eteh ADZIMAHE. Je m’évertuerai donc à parler des difficultés que je vis, dans ma chair de profane, Eteh ADZIMAHE vous donnera son avis de spécialiste des technologies de l’information et vous fera des propositions (si vous nous le permettez).

Madame la Ministre, à votre nomination en 2010 au poste de Ministre des Postes et Télécommunications (depuis le 17 Septembre 2013, Ministère des Postes et de l’Economie Numérique), peu de gens le savent, j’étais un de vos supporter les plus fervents, un des plus enthousiastes. L’instinct grégaire, votre jeunesse, votre Curriculum Vitae, l’environnement politique d’alors, tout plaidait en votre faveur. J’ai depuis longtemps, il faut l’avouer déchanté.

Oui, Madame la Ministre, il faut reconnaître que de tout le gouvernement réuni (je parle au présent), vous êtes une des politiciennes les plus redoutables. Votre communication, en la forme du moins est très huilée, vos apparitions le plus souvent calculées, vous disposez d’un compte Twitter certifié (ce qui justifie que vous me parliez personnellement), vous disposez d’un Blog personnel (les sites et fonctions officiels passent, il faut l’avouer. Je me demande juste pourquoi le .com à la place du .tg). Oui Madame la Ministre, en la forme, vous maîtrisez les rouages de la communication, le minimum du moins. Je ne me perdrai pas en ces considérations, tel n’est point le but de cette lettre.

En revenant au sujet de cette lettre, Madame la Ministre, je me permets humblement de vous dire, qu’au niveau de votre portefeuille ministériel, peu de choses vont. Oui, il y a eu du mieux, un léger mieux. Je racontais récemment à des amis que depuis la Bibliothèque de la Faculté de Droit de l’Université de Lomé, j’ai pu suivre en direct et via Periscope, pendant quelques minutes au moins un colloque sur la Réforme du Droit des Contrats. Oui, c’était un moment rare d’enrichissement intellectuel. C’est là où le bât blesse, Madame. En 2016, à mon avis, pouvoir suivre un colloque, depuis sa chambre à coucher, si on le désire, ne devrait pas être miraculeux, cela devrait être la norme.

En tant qu’adulte, et accessoirement enseignant, nous nous plaignons souvent du fait que les élèves et étudiants passent plus de temps sur Whatsapp et Facebook que sur des pages « éducatives ». La vérité cependant est que quel que soit le débit de connexion dont on dispose, Whatsapp demeure accessible. Un site éducatif peut ne pas charger, on peut même y passer la nuit. Devant ce constat, qui blâmer ? Ne blâmons pas l’outil, blâmons l’usage qu’on en fait me répondront certains.

Autre chose, Madame la Ministre, le film d’horreur qui fait sensation à Lomé s’intitule « Mo », comme dans Mégaoctets. Un fichier qui « pèse » plus d’1 Mo nous rend malades, et nous fait pousser des cris car il met un temps fou à la réception comme à l’envoi. Croyez-moi, c’est loin d’être commode et c’est surtout très handicapant.

Je me suis laissé dire, Madame la Ministre, que la future ex ARTP avait estimé à 197,6 milliards des francs des colonies françaises d’Afrique, le bénéfice provisoire généré par Internet en 2015. Cela me semble fort louable. J’aimerais cependant, attirer votre attention sur ce que ce bénéfice aurait pu être en dehors des coupures intempestives, arbitraires et inopinées d’Internet. Pour ces 197,6 milliards de bénéfices, Madame, à combien s’élèvent les pertes des usagers que nous sommes ? Je m’interroge également sur la fiabilité (viabilité) de ces chiffres. Dans un pays où on ne dispose pas de statistiques fiables et où la division est l’opération mathématique la mieux maîtrisée, promue même, comprenez, Madame que j’ai du mal à y croire.

Il y a, Madame la Ministre, rupture d’égalité lorsque deux citoyens togolais ou étrangers, payant la même somme d’argent n’obtiennent pas les mêmes services. Je m’explique Madame. Pour un même forfait internet de 11.800 F, mon ami K. vivant à Kégué est en mesure de charger des vidéos et de faire ses mises à jour alors que moi, vivant à Wognomé, je ne suis même pas en mesure d’avoir accès à ma boîte électronique. Les démarcheurs et autres promoteurs immobiliers se transforment d’ailleurs à l’heure actuelle en de véritables ingénieurs télécom, la fluidité de la connexion étant devenue un critère de sélection, au même titre que le nombre de chambres, la qualité des sanitaires etc. Internet, Madame, je ne vous l’apprends pas est un droit de l’Homme.

Le SMIG dans notre pays, Madame s’élève à 35.000 F. Pour pouvoir faire face à tous types d’aléas, Madame la Ministre, certains d’entre nous sont obligés de souscrire aux forfaits internet des deux opérateurs « Leader », Togocel et Togotelecom (Moov n’étant pour le moment pas une alternative crédible et le troisième opérateur attendant le retour de Jésus pour être annoncé).

Il nous arrive cependant qu’en dehors de ces forfaits minimum s’élevant à 16.800 F.CFA, nous soyons obligés de nous rendre dans des cybercafés pour des besoins ponctuels. Le véritable problème, Madame, c’est qu’en dépit des coûts qui selon les bourses peuvent paraître élevés, la qualité n’est pas au rendez-vous. Un forfait de 45.000 FCFA ne constitue nullement la garantie d’un débit satisfaisant.

Madame la Ministre, nos compatriotes quittent notre pays tous les jours par centaine. Ils s’en vont parce qu’ils désirent de meilleures conditions de vie, faire de meilleures études, s’offrir un meilleur avenir.

Certains s’en vont parce qu’ils n’ont véritablement plus le choix, notre pays peut être (est) désespérant, déprimant. Le plus cruel c’est que peu de ces personnes qui s’en vont pensent à rentrer au pays. Certaines de ces personnes ne rentrent pas s’installer tout simplement parce qu’Internet leur est vital. De plus, Madame, le Togo est l’un des rares pays au monde à créer des « immigrés du web » (diaspora du web). Qui sont-ils ? Des compatriotes qui traversent (ou se rapprochent) de la frontière du Ghana ou du Bénin pour avoir accès à un débit digne de ce nom et ainsi vaquer à leurs occupations professionnelles.

Nous avons, Madame, multiplié les appels au secours, nous avons même créé un tag pour vous tenir au courant des difficultés que nous vivons, vous êtes avant tout et surtout « notre » Ministre Madame, en charge de trouver des solutions à nos préoccupations. J’ai cependant l’impression, Madame, que tout ceci par moment vous indiffère. Vos réponses à nos préoccupations, vos sorties apportent la plupart du temps, tout sauf des réponses satisfaisantes.

Je ne saurais finir cette lettre, Madame, sans vous dire ceci. Par souci d’honnêteté, je vous conseillerai, Madame la Ministre, de réorienter votre communication autour de la réalité de la situation. Une évaluation objective et vraie de la situation à l’endroit des divers usagers de vos services. Quel est l’état réel des installations ? Quid de la fibre optique ? Combien d’années nous séparent encore d’un débit acceptable ?

Toute une génération, Madame la Ministre compte sur vous, au fond a-t-elle le choix ? Ne les laissez pas perdre plus espoir. Le risque Madame, si les choses n’évoluent pas, c’est que toute cette génération empêchée de rêver (Internet est une porte ouverte sur le monde et pas que ça), ne finisse par vous empêcher de dormir, ce qui n’est véritablement pas un souhait.

Recevez, Madame la Ministre, en même temps que cette lettre, l’expression de ma plus haute considération.


Tweetup 228 édition XXI …

Tweetup 228

@illustreinc une rencontre mensuelle de twittos ou non, autour d’un thème choisi de façon collégiale…

— Édition XXI (@228tweetup) 1 juillet 2016

1- Exercices Préliminaires (toujours en avance sur le temps)

Lorsque j’ai mis pied sur les parvis de Café Informatique (oui, elle est la cathédrale d’Internet dans notre pays), il sonnait 15h 20 minutes. Oui, il est marqué 15 heures sur l’affiche du Tweetup, excusez mon avance sur l’horaire affiché.
J’ai d’abord commencé à sourire, je vous ai parlé de parvis, n’est-ce pas ? Je me suis retrouvé nez à nez avec une classe internet. Ceux qui ne connaissent pas le phénomène sont priés de lire l’article de Elom AGBOH. Une dizaine de personnes, dont une plus très jeune, étaient adossées à la clôture de Josel, téléphones portables en main. Mon envie était de me joindre à cette classe, mais mon avance sur l’horaire initial était tel que…


La première personne que j’ai aperçue a été @yugdose. Suivirent plus tard d’autres têtes connues, @AGBOTSE_Israel, @Anani_Agboh, pour ne citer que celles-là, une dame qui étrennait son premier tweetup, @ekoimapierette , un nouveau venu @aldw_giovanni , et un ami @kiyousama7 qui tout de suite me pris en aparté , le temps que les choses sérieuses ne commencent.
@AphtalC fera ensuite son arrivée, ce qui marquera le début de la mise en place des chaises et tables pour ce Tweetup 228, vingt et unième du nom. Si besoin est de le rappeler, cette édition ne s’est pas tenue à la date habituelle, elle a été repoussée d’une semaine. Il faut parfois (souvent) reculer pour mieux sauter.

2- Le vif du sujet

Nous ne disposons pas de quorum mais un certain nombre de twittos atteint, il nous faut bien commencer…

Les débats sur le Programme scolaire

Souffrez que je ne vous donne pas l’heure exacte de début des hostilités, notez juste que nous avons accusé un très « léger » retard. Cette édition était présidée par @AGBOTSE_Israel. Notez quand même que cela fait deux éditions que la @GeekNation228 est au pouvoir, @MariiiiiiiiLyn ayant présidé l’édition XX du Tweetup qui s’est tenue au Restaurant « Chez Michelle« .

L’essentiel des débats a tourné autour du programme scolaire, les participants avaient tous des questions, des inquiétudes, des apports, des anecdotes, des inquiétudes. La constante était le niveau élevé des débats auxquels les organisateurs (mea culpa) ont omis d’associer ou du moins d’inviter un spécialiste de l’éducation, ou un représentant du Ministère de l’Education.

La présentation du projet ZOVU

L’édition XXI du Tweetup 228 a également permis aux Twittos togolais, de se familiariser avec le projet @ZOVUofficiel. Ce projet a été présenté par son initiateur, @kiyousama7 aidé par le responsable à la communication @bakimofficiel (qui était également à son premier tweetup).
@ZOVUofficiel est une plateforme qui réunit des épreuves de diverses matières des établissements scolaires du Togo et qui les met à la disposition des premiers nécessiteux, facilitant donc la formation de ces derniers. La plateforme permet de plus l’accès aux épreuves des services d’orientation, d’information, d’examen et autres fonctionnalités concourant à restaurer la concurrence dans le domaine éducatif. Une initiative à encourager.
Le projet a fait l’objet d’une présentation claire, précise et concise par ses promoteurs qui ont d’ailleurs sollicité le soutien de la communauté des Twittos 228. Il faut préciser que le projet @Zovuofficiel est animé par la communauté des AssahN’koudeka. Il ne tient qu’à nous de rejoindre cette communauté. Je nous prie de retrouver toutes les informations sur ce projet sur l’un de ses sites officiels, vous n’avez que l’embarras du choix : zovutogo.info, zovu-togo.com, zovutogo.com.

3- Les divers et la fin :

Comme constaté sur l’affiche, le Tweetup228 édition XXI portait initialement sur le thème : « Programme Scolaire, Emploi, Entreprenariat ». Le premier point ayant fait l’objet de grands débats et par souci de ne pas les écourter, il a été décidé de façon collégiale que les autres thèmes soient reportés sur la rencontre du 30 Juillet. Aussi le Tweetup édition XXII portera sur le thème : » Emploi – Entrepreneuriat ».
Cette rencontre sera l’occasion pour nous de boire à la source des entrepreneurs de la place qui nous l’espérons ferons nombreux le déplacement.
Le Tweetup 228 a pris fin aux alentours de 17h 45 minutes.

Etaient présents : @Israel_AGBOTSE, @salaudlumineux, @YannMoebius, @yugdose, @ekoimapierette, @AphtalC, @klinklinvi, @kokosaintKokou, @delalisaa, @MariiiiiiiiLyn, @Kiyousama7, @bakimofficiel, @Elie_ABBEY, @Djosena, @Renaudoss, @SenyoSem, @Anani_Agboh, @aldw_giovanni, @Ousiafb, @CarlosKudeabo et tous ceux unis d’intention et/ou qui ont suivi les échanges et ont interagi etc.


27 juin 2016

BBlackTv, Trace Africa, BET, Trace Urban, plus que trois minutes, deux, une…elle est à genoux, en train de prier, il est minuit, nous sommes le 27 Juin…2016.
Joyeux anniversaire mon amour, au fond, t’es la seule femme qui compte. C’est la première pensée qui me vient à l’esprit. Je pose une bise sur son front : « Joyeux anniversaire », cette journée n’a autant de sens que pour nous deux.
Je rentre me coucher, enfin j’essaie. Et cette prière s’impose à moi :

« J’ai tant ramé à contre-courant, tant essayé de devancer le char Seigneur. J’ai tellement essayé ces six dernières années de faire comme si tu n’étais pas le maître incontesté de la vie, de MA vie. Oui, je le reconnais, et je suis tant fatigué, tant usé par ces luttes, par ces chutes, j’abandonne les armes Seigneur. J’ai appris, j’ai compris, je m’en remets à toi. Pardon de m’être comporté comme si j’avais les clés, pardon d’avoir ignoré ton amour, d’avoir autant essayé de t’imposer ma volonté, pardon Seigneur. Je m’en remets désormais à ton amour, à ta volonté. Ton heure sera mienne, que ta volonté se fasse ».
Dix minutes, je n’y arrive pas. Je l’entends toujours prier. Je cherche le sommeil qui se refuse à moi.

Allez, revenons au salon. Je m’assoies alors, plus de télé cette fois-ci. Je me laisse juste bercer par sa voix, elle toujours en prière, cherchant à la déconcentrer, peine perdue.
Elle mettra encore une vingtaine de minutes, toujours dans la même position, la génuflexion. Ensuite elle se lève. Je balance des vannes, la provoquant, elle fait mine de ne pas m’écouter. Elle vient alors s’asseoir, « Joyeux anniversaire mon chéri », même si au fond, tu n’es pas encore né. Merci maman, oui, il n’est pas encore 11h33, mais on va faire comme si, cette journée au fond n’est que la nôtre.

Raconte, qu’est ce qui s’est passé ce 27 Juin ?

La vérité c’est que je suis né exactement 16 jours après le mariage de mes parents.
En fait tu devais naître à l’hôpital des étoiles. Il se fait que le 26 Juin (jour où nous pensions tous que tu allais naître), les sages-femmes étaient rentrées d’une marche de soutien au grand timonier, le père de président fondateur le fils, paix à son âme. Elles ont eu le culot de chasser toutes les primipares de la maternité, se disant trop fatiguées pour s’occuper de nous. Ce qui explique que tu es né finalement au CHU Tokoin… il n’y a pas grand-chose qui ait changé depuis.

Comprenez mon amour pour le régime, les sages-femmes et le CHU Tokoin. Chassées d’une maternité par des sages-femmes fatiguées par un excès de griotisme d’Etat, accueillies par celles du CHU Tokoin, sirotant des bières pour tuer le temps…

Ces deux dernières semaines furent compliquées. Peut être les plus difficiles de ma courte vie, de celles qui t’éprouvent physiquement, psychologiquement, ébranlent tes convictions, te vident et ramènent les compteurs à zéro. J’ai refait l’expérience de l’amour de cette mère, cette femme remarquable à qui je dois tout. Mon sentiment c’est qu’elle m’a redonné la vie, cette vie qui n’ a tenu qu’à un fil ces 15 derniers jours. Je ne saurais l’expliquer, je n’ai pas non plus à vous inviter dans certains détails de ma vie.

Le hasard (la maladie?) faisant bien les choses cependant j’ai la chance cette année , la première fois ces six dernières années, de pouvoir fêter mon anniversaire en ta compagnie.
Je ne saurais l’expliquer, mais je ressens cette nouvelle bougie comme une nouvelle chance, un nouveau départ. Je me suis demandé à plusieurs reprises ces derniers jours ce que je devais tirer comme leçon. Je sais juste maintenant qu’il me faut reprendre les choses à zéro, mieux les faire, les vivre à fond. Il me faut vivre et me laisser vivre et surtout moins réfléchir.
Ne comptez pas sur moi pour avoir moins de principes, juste savourer l’instant et avoir le moins de regrets possible. Accorder le plus de temps possible et rendre le maximum d’amour possible à cette femme qui m’aime par-dessus tout, son amour a été ce qui m’a maintenu en vie.
Il est presque deux heures du matin et je cherche toujours le sommeil, tellement d’images se bousculent dans ma tête.
La seule chose dont je suis sûr c’est de cette nouvelle chance qui m’est donnée, et de la nécessité d’en profiter. Je vais donc m’arrêter ici, et souhaiter à ma femme et moi un joyeux anniversaire.

 27 minutes avant 12h GMT, elle va me donner la vie, manquant de perdre la sienne, Dieu te bénisse.
Je t’aime, très très fort, que tu le saches est la seule chose qui m’importe en ce jour.

Loving you is like food to my soul…


Je ne t’ai pas reconnue…

Devrais-je ressentir de la culpabilité ? A mesure que mes pas m’éloignaient de toi,la seule chose qui me restait de ces quelques heures passées ensemble après ces trois années sans te voir était celle-là…je ne t’ai pas reconnue, comment était-ce possible ?

Je ne t’ai pas reconnue…Notre dernière rencontre remontait à une éternité. J’étais très souvent informé de tes visites à Lomé, Whatsapp faisant toujours bien les choses. Très souvent nous projetions nous voir, mais je trouvais toujours le moyen de reporter à la dernière minute. Les coups de cœur, quand ils sont vrais, ne s’oublient pas. On aura beau faire le fier devant les amis et connaissances, on est seul à savoir ce qui bouillonne au fond de nous. Aujourd’hui je peux le reconnaître, la raison qui m’empêchait de passer te voir était mon appréhension de ces retrouvailles, appréhension des reliquats de ces sentiments qui, je crois venaient définitivement de me quitter.

Je me rappelle de la première fois que je t’ai vue, de cette sensation unique, de la hâte avec laquelle j’avais programmé le deuxième rendez-vous, le troisième… De ces fêtes improvisées, de tes cousines qui nous suivaient du regard, espérant nous surprendre à un moment où il ne fallait pas.

La douleur de cette première séparation, pour des raisons scolaires. L’adaptation à cette nouvelle situation, et la distance que tu as préféré instaurer, une quasi- rupture en somme. Le silence, même à ton retour, que tu attribueras à la douleur de l’échec. L’exaspération de ma part, ces efforts pour t’oublier, et une nouvelle rencontre, comme par hasard, qui fut un nouveau départ. Tu semblais beaucoup plus sûre de ce que tu pouvais ressentir, je n’avais pas besoin d’être convaincu, on ne prêche pas à un converti. Ces deux belles années passées ensemble, des moments aboutis. Ton grand frère pour qui j’avais une cordiale inimitié, je parlais même de ne pas l’inviter à nos fiançailles. Oui, nous parlions de fiançailles, tu avais en horreur mon obsession pour les jumeaux…Ensuite vinrent les moments les moins gais, où il fallait faire des concessions, tes problèmes en famille et mes histoires d’école. Nous n’y avons pas survécu, moins toi que moi en tout cas. Cela n’a pas été faute de te relancer. Et même après ce qu’on appellera notre rupture, nous nous sommes retrouvés à plusieurs reprises.

Ce sourire bête que j’avais à cette soirée à thème, et la manière peu élégante dont j’avais éconduit ma cavalière pour disparaître avec toi, une soirée mémorable.

J’ai fini donc par accepter de te revoir, j’avais retrouvé dans un de mes clouds, des photos de toi. En retrouver autant, au même endroit m’a ramené quelques années en arrière. Il fallait que je te revoie, après tout c’était une nouvelle année, ce serait un nouveau départ pour notre relation. Tu m’avais dit être en couple et heureuse, ce qui avait le mérite d’être clair (et de doucher définitivement mes velléités « révisionnistes »). Il ne fallait surtout pas se bercer d’illusions en somme.

Me voici donc au sortir de l’une de mes piges devant cette pharmacie, quelque part vers D… . Fidèle à cette seconde nature tienne, tu m’as laissé poiroter de longues minutes en bordure de cette route, et Dieu sait que j’en ai une sainte horreur. Je commençais à me faire à cette situation quand je t’ai entendue m’appeler… Il est vrai que seuls mes proches m’appellent par ce petit nom affectueux, mais j’ai cru que mes yeux me jouaient un tour. C’était bien toi R…bien ta voix, mais ce n’était pas toi. Ce teint qui virait à l’orange, et ces lèvres noires…non, non, ce n’était pas toi.

Je n’ai pas pu, n’ai pas voulu te faire la bise, et pourtant j’en avais rêvé, je les avais désirées. Je t’ai juste suivie, sans te suivre, jusqu’à ta maison, t’écoutant parler sans t’entendre, riant jaune à tes blagues.  Je me suis rendu compte en fait que je m’étais perdu quelque part. Que je m’étais peut être trompé sur ta personnalité, que je m’étais trompé sur tout, depuis toujours.

Était-il, ce cher futur fiancé, responsable de ce changement ? T’aimait-il si peu pour se rendre complice de telles horreurs? Je n’ai pas osé te poser la question, et maintenant que j’y pense, je me rends compte également que je n’avais presque rien saisi de ce qu’on a pu se raconter. Tu sais, pour m’avoir longtemps fréquenté, que je suis incapable de dire des (vérités) choses qui pourront te causer du tort. Je m’en voudrais cependant de ne pas le dire, même si c’est une façon détournée et lâche de le faire, en le couchant par ici.

Je ne t’ai pas reconnue ma chérie, je ne suis pas en mesure de me sortir cela de la tête. A mes yeux, tu n’es et ne seras hélas plus jamais la même, et cette image ne me quitte plus.


Jour d’école

C’est avec beaucoup de plaisir et une certaine nostalgie que je regarde les enfants passer à ma devanture les matins. Voir leurs mines tristes ou enjouées, les mamans inquiètes ou visiblement fatiguées tenant la main des plus jeunes, les « moins » jeunes collégiens et lycéens. Je me demande maintenant que j’en parle, pourquoi il y a plus de mamans qui emmènent leurs enfants à l’école que les papas.

Reminiscing time…

Voir ce petit monde s’activer me ramène à mon enfance. De doux souvenirs. Pour ceux qui connaissent Lomé, je suis né à Tokoin Ramco et j’ai fait mes premiers pas scolaires à l’école AMESIKA (à côté de la pouponnière). Je me rappelle de mon père me remorquant sur sa vieille mobylette, celle qu’il avait héritée de mon grand-père. Je me rappelle surtout de ces longues distances que ma mère se tapait pour venir me chercher, le retour en taxi à midi, à pied le soir. Je me rappelle de mes oncles et tantes maternels qui se tapaient eux aussi cette corvée, de temps à autre.

Je me rappelle ce jour où, âgé de 5 ans, j’ai décidé rentrer tout seul à la maison, ma mère étant en retard- mes fesses m’ayant inculqué ensuite la notion du temps – de dix minutes.

Cette préoccupation d’être toujours proche de nos établissements scolaires a poussé mes parents à déménager à plusieurs reprises. L’école, l’éducation voyez-vous était à leurs yeux le bien le plus précieux. Le seul héritage qu’ils voulaient/ pouvaient nous laisser, c’était justement et uniquement celui-là. Je parle de mes parents, et en même temps je pense à nombre de parents de ma génération. L’école garantissait, garantirait notre futur. Je revois mes années au collège et lycée défiler devant moi. La vérité, voyez-vous, c’est que nos plus belles années, nous les passons sur les bancs de l’école. Nos plus belles rencontres, et nos premières vraies expériences de vie…

Je me souviens avoir soutenu le coup de moments difficiles, moralement et financièrement en me raccrochant à mes études. Il ne pouvait se produire que le meilleur, tant que nous progressions dans les études. Quand les cahiers vont, tout va…

Je me rappelle avoir quitté la maison de mes parents à 4 heures du matin, pour trouver une place en amphi. Un amphithéâtre de 500 places, qui pouvait accueillir 600 étudiants et beaucoup plus si on comptait ceux assis dans les allées, les escaliers, et ceux sous les arbres à l’extérieur. A 5 heures du matin, il était difficile, voire impossible de trouver des places, et pourtant, le cours n’était qu’à 10 heures, parfois même à 15 heures. Il fallait donc les réserver, puis s’assurer de les retrouver quand on en aurait besoin.

Je me rappelle avoir traversé la seule vraie dépression de ma vie à la fin de mon année de Licence, introduction du LMD oblige, une seule matière m’obligeait à l’époque à perdre toute une année, à accuser du retard sur le plan de « carrière » que j’avais établi. Parlant de carrière justement, j’ai toujours voulu être enseignant.

Ma mère raconte, quand elle veut se payer ma tête, comment, au retour de l’école, je mimais l’enseignant en faisant cours à des élèves imaginaires. Moi je me rappelle surtout mes doigts blessés à force de taper des élèves imaginaires qui n’étaient en réalité que des murs.

Je me rappelle également de cette journée de 2010 où j’ai obtenu le tout premier sésame. Jour où les réalités se sont peu à peu imposées à moi, mais je vous en avais déjà parlé. Oui, un coup d’œil à mon portail suffit à faire remonter toutes ces choses en moi, et bien d’autres choses encore.

Passé ces moments de nostalgie et de rêve, mon sourire s’efface pour faire face à la réalité.

 What now?

Je me rends alors compte que cette aspiration des parents à pousser leur progéniture à faire des études est restée la même. Ce sont les conditions du jeu qui ont changé, en ne changeant pas vraiment.

Je fais volontiers l’impasse sur ces quatre dernières années marquées par des grèves à répétition. Je me rends compte que le programme scolaire est resté le même dix ans (en arrondissant, par excès et par anticipation) après mon Bac. Que la génération internet est soumise aux mêmes galères que nous autres. Etant passé de l’autre côté, j’écoute à longueur de journée la même rengaine qui voudrait que les étudiants ne soient pas très doués (pour rester diplomatique).

La formation qu’on leur sert est-elle adaptée à leurs besoins? à leurs aptitudes? Adaptée aux réalités du monde de l’emploi, de l’inexistence d’emploi pour être correct. Cette formation prend-elle en compte leurs centres d’intérêts? Leurs aspirations? 

Au détour d’une discussion, un de nos enseignants, Maître de Conférence de son état nous avait avoué avoir suivi ses cours dans le même amphi que nous, en son temps. « La seule chose qui a changé, disait-il, c’est que maintenant cet amphi n’a plus de climatisation et plus de fenêtres ».

La situation a changé parce que « de mon temps » (souffrez de mon âge avancé), on pouvait aisément croiser des enfants de nantis au milieu de nous autres de classes « inférieures ». Ils étaient logés à la même enseigne que nous, l’Université publique étant le seul endroit à même de leur fournir tout ce qu’il fallait comme formation. Cette même formation qui tend à devenir un luxe, réservée de plus en plus à des privilégiés. Tout est affaire de privatisation de nos jours, et le privé n’est pas donné.  Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil aux conditions d’étude dans les universités publiques il faut vraiment y croire ou être sacrément insouciant (ou démuni) pour s’y mettre.

L’école et les études, c’était avant tout et surtout une course dont on connaissait le point de départ et dont on pouvait voir (imaginer) l’arrivée. De nos jours, seule la ligne de départ est visible.

Je retourne donc sur le pas de ma porte, et je regarde ces « enfants » passer, et au lieu de sourire, j’écrase une larme au coin de mon œil, et secrètement, j’espère que des lendemains meilleurs les attendent, que la lumière se cache au bout du tunnel. Que ces parents qui se saignent et ces petits frères qui y croient ne verront pas leurs espoirs déçus.


Et de 3 pour Gnassingbé II

«Ite missa est » ? Même prononcées par un faux célébrant, qui ne pense que par sa panse et/ ou sous la menace d’une baïonnette, ces paroles doivent bien résonner dans la tête de plus d’un de mes compatriotes. Dans la mienne, elles résonnent en tout cas.

La messe est dite, chers compatriotes, enfin, en principe du moins. Allons dans la paix du Fils.  En vérité, en vérité je vous le dis, la paix, la vraie, seul le Fils du père la donne et la pérennise. La paix des routes bitumées aux mille et une vertus, celle des grèves (pour les privilégiés qui ont un emploi), celle de la galère, de la misère et du système D pour la majorité bruyante, celle de l’opulence et des privilèges, pour la minorité (qui s’accapare les richesses du peuple). Ainsi va le Togo, les riches, toujours plus riches et les pauvres…

Nombreux furent les appelés et désireux d’un troisième mandat, certains ont tout perdu, d’autres tirent sur tout, tout le monde et partout, entre deux parties de foot ou de Nintendo et peu furent élus (de gré ou de farce). L’adage « jamais deux mandats sans trois » a pris tout son sens, au Togo du moins.

Passer de l’état d’homme à la stature d’homme d’Etat n’étant apparemment pas à la portée de tous, le vin-aigre étant tiré, buvons.

Buvons à toutes nos frustrations, nos échecs, aux cinq prochaines années de reconduction de ce contrat qui semble être à vie. Buvons, en nous posant les bonnes questions, en nous évaluant et en essayant de tirer les leçons de cette énième déconvenue. Ces leçons justement…


Le premier enseignement à tirer de ces élections présidentielles est le suivant, le premier parti au Togo, c’est le parti du Peuple. Il est vrai qu’entre la clôture des bureaux de vote et la proclamation des résultats (et même les jours qui ont suivi) beaucoup ont appris les rudiments de l’arithmétique. La leçon est et demeure cependant la même. Quelles sont les raisons de la victoire du parti du Peuple ? La question demeure. On pourra émettre des hypothèses, une lassitude de la langue de bois maniée à la perfection (?) par les politiques, une consigne de boycott passée par des « opposants » has been et plus très opposés, des occupations sérieuses qui n’auraient attendu que le 25 avril…L’hypothèse pour laquelle je penche, c’est celle de la lassitude. Comme disent les «jeunes», la flemme de cette classe politique qui a échoué à proposer du concret, du neuf. Flemme de ces personnes qui des deux côtés ont échoué à écouter le peuple, et à prendre leurs aspirations en compte. Flemme de cette classe politique qui peine à se renouveler, à se remettre en cause aussi. Au fond, qui veut écouter, sans l’être en retour ? Qui aspire à voir ses espoirs toujours déçus ? Si je voulais prendre de l’avance sur le point 2, je dirais que ceci est une très bonne nouvelle, mais patience, nous y arrivons.


Deuxième enseignement, pas très éloigné du premier et tout aussi riche de sens. Il n’existe pas ou quasiment plus de vote ethnique au Togo. Mais a-t-il vraiment déjà existé ?Mon éveil à la compréhension de la situation politique dans mon pays a été, je l’avoue lent. La première fois que j’ai senti cette notion de vote ethnique, c’était en 2005, je vous épargne les détails de cette présidentielle. En 2007 cependant, cette notion, jusque-là floue s’est précisée. La sentence « Le RPT remporte la totalité des sièges» prononcée par le président de la CENI d’alors résonne encore dans ma tête. En effet, plus on s’éloignait de Lomé, moins les sièges étaient acquis aux partis d’opposition. En somme, le Nord votait le parti au pouvoir, le Sud, les opposants.  Scénario reproduit à l’identique en 2010, 2013 et en 2015. Pourquoi changer une méthode qui porte des « fruits » ? A qui profite une telle lecture de la situation politique ? Pourquoi faire penser qu’il y a deux catégories de Togolais ?  Certains en sont donc réduits à reproduire et pérenniser les schémas de la période coloniale pour régner. En somme, le message à retenir c’est que le Togolais du Nord est réfractaire au changement et heureux de son sort et celui du Sud est le seul à ne pas voir que tout va bien. Ce qui est paradoxal c’est que la misère et les souffrances n’épargnent aucune ville de ce pays, aucune ethnie n’est logée à une meilleure enseigne. Le vote ethnique a rendu l’âme parce que togolais du Nord et du Sud ont décidé de porter à la tête de ce pays…l’abstention. Le silence en politique, l’abstention n’a jamais été synonyme d’approbation. Sans toutefois être un expert de la chose politique, je crois que ce message vaut la peine d’être entendu.


Leçon 3, la nécessité d’une opinion nationale forte. J’ai été fasciné par l’attente béate dans laquelle certains se sont réfugiés (moi aussi par moments), quand le vinaigre a été tiré. « Attendons ce que la communauté internationale va dire », « De toute façon, les chancelleries ne lui donneront pas de caution », « La communauté internationale ne le laissera pas faire » , etc. Il y a longtemps que nous nous faisons en*****, par cette chère communauté, et nous en sommes réduits à attendre sa réaction. Et cette fois encore, François le Français et sa vassale de la francophonie (dont l’émissaire a été acteur, spectateur et victime d’une tragi-comédie purement togolaise), se sont livrés au jeu de la « lettre de félicitations ». L’avènement de cette opinion nationale est vital dans la mesure où elle aura le mérite de faire exister une voix intermédiaire entre les deux camps politiques dont nous ne sommes toujours pas le premier souci. Un troisième acteur décidé à renouer avec sa fonction première d’employeur et de contrôleur de la vie publique. Des acteurs vigilants et regardants plutôt que des spectateurs apathiques ou résignés. Quand je pense à la guerre d’information à laquelle nous avons assisté entre le 25 avril au soir et le 3 mai, je me dis que s’il nous reste beaucoup de travail à faire, du chemin a été accompli.


Quatrième station, un engagement politique franc et honnête (leçon ? recommandation ?). J’entends d’ici certains rires, franchise et honnêteté en politique, celui-ci est un idéaliste d’une naïveté sans pareil. A ceux-là, je me permets de répondre que l’hypocrisie et la politique du ventre ont mené notre pays où il est. De la conférence nationale (et même bien avant) à ce jour, nous avons été malades de nos politiques, malades de notre politique, malade de l’ego de pseudo leaders. Je vais éviter de me répéter et de retourner au point 3. Il ne faut cependant pas des talents de prophète pour dire que le chemin de l’alternance, la victoire du peuple togolais (ceci n’est pas un slogan légitimant une victoire électorale usurpée) ne passera par aucun des acteurs politiques présents en ce moment. Elle devra passer par le peuple, une révocation du mandat de fait et en apparence absolu que nous avons semblé accorder à certains politiques.

Un engagement politique franc est celui dans lequel on se reconnaît et qui répond à nos aspirations. Cela n’est pas faire le choix du nombre, on peut être nombreux à avoir tort, mais c’est un engament que l’on assume et qui nous définit. J’ai eu à le dire, et je me répéterais ici, on n’a pas besoin d’apprécier dans le regard d’autrui une caution à un choix que l’on assume. Ce choix cependant se doit d’être honnête, pas une couverture ou un état passager et refléter les ambitions que nous nourrissons pour notre pays. Ce choix devient alors une conviction.

Quatre leçons, même si nous pouvons en tirer plus. Quatre, comme dans « jamais trois mandats sans quatre », nous avons toujours eu le chic par ici de concrétiser l’inconcevable et l’inimaginable, de créer des jurisprudences que d’autres s’empressent de reproduire… Aux dernières nouvelles, la limitation des mandats n’est même pas envisageable sous nos cieux, ce qui rend impérieux le changement des conditions dans l’arène politique comme en dehors. Le message du 25 avril, même altéré a été entendu, et est un premier signe fort. La deuxième salve se doit d’être une vigilance de tous les jours, demander des comptes ne doit plus être un concept abstrait ou lointain. Place donc à une vigilance citoyenne avec conviction, méthode et efficacité.

« Sentinelle, que dis-tu de la nuit? » La nuit a été longue, mais le jour n’a jamais été aussi proche.


Lettre ouverte au Directeur de TogoTelecom

Monsieur le Directeur,

Vous m’excuserez de ne pas commencer cette lettre par les salamalecs habituels, de ne pas énumérer vos titres et surtout de n’emprunter aucune formule de politesse. La vérité, Monsieur le Directeur, c’est que le sujet qui m’amène à vous écrire est loin d’être gai.  Si dans les lignes à suivre vous percevez un manque de respect, je vous prierais de m’excuser, l’essentiel à mon avis serait que vous puissiez prendre connaissance du fond de cette lettre. Je ne doute nullement de l’inutilité de ma démarche, je ne serais qu’un client de plus qui se plaindra de la médiocrité de vos services, et du manque criard de professionnalisme dont nous sommes victimes. Vous me direz que vous êtes un intérimaire attendant d’être confirmé à son poste et comme l’un de vos cadres me l’a dit, je n’aurais qu’à m’adresser à d’autres opérateurs de téléphonie.

Monsieur le Directeur, je suis un client assez fidèle de cette entreprise que vous dirigez. Un de ces anonymes qui ne rapportent pas des milliards à cette dernière mais pour qui chaque sou compte. J’ai déjà eu à me plaindre du manque de professionnalisme qui caractérisait votre entreprise. Il est certes vrai qu’à l’époque vous n’étiez pas encore aux commandes, mais la pire injure que l’on pouvait faire au consommateur que je suis l’a cependant été sous votre « règne » (règne oui et j’exagère à peine, chaque pan de cette administration cédé à un seigneur semble l’être à vie).

J’en viens aux faits. Depuis un certain temps, vous nous parlez d’une modification de votre système de gestion. Dans n’importe quel autre pays, une telle annonce aurait été synonyme d’une remarquable avancée et surtout d’une amélioration des services. Et pourtant…

Mardi 20 Janvier 2015, mon forfait « illimité » arrivait à son terme. Dans l’ancien système de gestion, une fois le forfait épuisé, nous retombions immédiatement dans un système au volume. Grande fut donc ma surprise ce jour de voir que mon forfait épuisé, mon solde s’élevant à un peu plus de 3000 FCFA, je ne puisse pas avoir accès à Internet. J’ai donc passé un coup de fil au service client pour avoir des explications. Je me suis donc entendu répondre que désormais une fois le forfait épuisé, nous devions nous rendre dans une de vos agences pour soit renouveler le forfait, soit demander un basculement de profil. Etant à une quarantaine de kilomètres de Lomé, j’ai alors gentiment demandé à votre employé à l’autre bout du fil de bien vouloir opérer le fameux changement. Il m’a répondu qu’il fallait que quelqu’un se déplace obligatoirement dans une des agences Togotelecom.

Le non renouvellement de mon forfait en ce mois de Janvier était dû aux doutes que j’avais relativement à votre couverture de notre territoire national. Pourquoi souscrire un forfait dont je risquais de ne pas profiter des semaines durant ? Si vous l’ignoriez, Monsieur le Directeur, votre couverture de notre cher et beau pays est médiocre. Des préfectures entières sont snobées par votre réseau référence, mais je passe dessus, tous les opérateurs, votre fille unique et coépouse (rivale) « Leader » et votre belle fille « sans limites » sont aussi coupables que vous. Le Togo semble être beaucoup trop grand pour que vous en assuriez une couverture impeccable.

 Le 16 Février cependant, j’ai souscrit à un nouveau forfait « illimité », sur deux mois. Je ne me suis pas déplacé en personne à l’agence, j’étais à 420 kilomètres de Lomé, je ne vous fait pas un dessin. Dire que j’ai souscrit à un forfait le 16 reviendrait à tirer un trait sur les péripéties qui ont agrémenté ce qui n’aurait en principe pas dû soulever de vagues. Exit la journée du 15 passée dans la queue et la coupure de mon accès internet une fois le forfait renouvelé. Oublions le déplacement que j’ai dû effectuer jusqu’à votre agence de Kara et le temps perdu sur mes horaires de travail.

Nom du Casier*, où sont passés les caissiers?
Nom du Casier*, où sont passés les caissiers?

Le solde total de mon compte s’élevait, le 17 Février à 25708 FCFA : 23600F de forfait et 2108 FCFA de crédit personnel.

M’étant aperçu le 25 Février (soit neuf jours après), après consultation de mes unités que le solde était passé à 13120 FCFA, je me suis rendu dans une de vos agences, pour demander des explications. La seule question que j’ai posée à vos agents était la suivante, « Evolution » est-il un forfait au volume ou en illimité ? La réponse que j’ai eue était que tout était normal et qu’à la fin du mois, je verrais que 11800 FCFA me seraient de nouveau prélevés et qu’ainsi la boucle serait bouclée. Je suis donc rentré chez moi le cœur en paix, si les techniciens disaient cela, toute mauvaise foi mise de côté, cela ne devait qu’être vrai.

Le 26 Février, lendemain donc de ma première visite, mon solde s’élevait cette fois-ci à 10533 FCFA. Autrement dit, il ne restait pas assez d’unités pour boucler un deuxième mois de connexion. J’avais maintenant la preuve que j’étais débité au volume et que quelqu’un, quelque part avait mal fait son boulot.

Le 27 Février, je me suis donc déplacé, de nouveau dans une de vos agences, enfin pas une, j’ai appris ce jour-là que vous aviez deux agences distinctes dans le même bâtiment, mais aussi que les caissières et caissiers rivalisaient d’incompétence et de manque de respect pour les clients mais je vous en reparlerais plus tard. Au bout d’une heure d’attente, j’ai été introduit (mis en faction est le terme exact) « devant » le bureau d’un de vos chefs service. Ce dernier a mis plus de 30 minutes à me recevoir, et pourtant il savait bien que j’étais là pour le voir. Sa causerie avec ce client-ami devait être bien plus importante, je vous disais que je faisais partie de cette grande masse d’anonymes qui ne rapportaient pas des milliards à votre entreprise.

Votre employé m’a donc demandé le pourquoi de ma visite, a demandé à voir mon reçu et a confirmé mes inquiétudes : « Vous étiez réellement débité au volume Monsieur, la caissière n’a pas pris la peine de vérifier votre profil avant de lancer le forfait, toutes nos excuses ». Séance tenante, il a demandé que le profil soit modifié, je lui ai ensuite demandé celui qui allait réparer le dommage.

 La logique, le bon sens, la décence voudraient, la faute n’incombant pas au client que je suis, que vos services la réparent. Votre chef service Dérangement m’a répondu qu’il était désolé mais que je devais racheter des unités pour ravoir un service pour lequel j’avais déjà payé et qu’il ne pouvait rien faire pour moi : « Après tout, ce n’est pas comme si vous n’aviez pas eu accès à Internet, je ne peux rien faire pour vous. Achetez du crédit et complétez, Monsieur ».

Monsieur le Directeur, je me suis laissé dire par votre illustre employé que la seule voie de recours était une lettre que je devais vous adresser. Ma seule crainte cependant est que vous ne la lisiez jamais si vos secrétaires sont aussi compétentes que vos caissières. Ma dernière lettre adressée à vos services remonte à 4 ans, et la réponse a mis deux années à me parvenir.

Monsieur le Directeur, il ne faut pas un BAC+5 ou un diplôme d’Ingénieur pour savoir que le changement d’un système de gestion se fait progressivement, « step by step » comme dirait un jeune éclairé que certains traitent d’impertinent. Je ne suis pas informaticien, mais je sais aussi que quelle que soit l’absurdité de ce système, il devrait basculer automatiquement en mode illimité si la requête qu’on entre dans la base est relative à un forfait du même genre. Je sais aussi que la première règle quand on a une entreprise comme la vôtre, qui malheureusement jouit en plus d’un quasi-monopole (le quasi est mis pour faire poli) on ne manque pas de respect aux clients. Vous me direz que de toute façon nous autres clients n’avons pas le choix. Je vous dirais aussi, Monsieur le Directeur, puisque c’est vous le premier responsable de ce merdier, qu’une cheffe d’agence ne renvoie pas de son bureau un client au prétexte qu’elle est trop occupée, sans même faire mine de l’écouter. Cela ne renvoie pas une bonne image de vous, mais ça aussi doit vous importer peu. Il vous suffit de prendre les mêmes et de recommencer, le changement à la togolaise. On ne change pas une équipe qui…est une « référence », référence en quoi précisément, nous en reparlerons un autre jour.

Monsieur le Directeur, nous avons tous des origines différentes dans ce cher et beau pays, et je n’ai rien contre une quelconque ethnie ou une quelconque « langue », je suis togolais du Nord au Sud. Mais de grâce, la langue officielle dans notre pays le Togo, jusqu’à preuve du contraire c’est le français. Cela fait tâche, encore une fois que d’autres langues surgissent par enchantement et à longueur de couloir dans votre entreprise. Ceci est encore plus énervant lorsque vous soulevez un problème et que les uns et les autres se retournent et comme pour vous narguer se mettent à parler dans une langue autre.

Pour finir, j’ai été assez long et je sais déjà que ces paroles tomberont, si jamais vous les entendez, dans les oreilles d’un sourd, Monsieur le Directeur, approchez-vous de vos clients, tous n’ont pas la latitude de dire ce qu’ils pensent de vos services sur la place publique comme je suis en train de le faire. J’ai eu le temps de me livrer à ce petit exercice et pas qu’une fois. Les retours n’ont jamais été extraordinaires. Vous exaspérez vos clients, et vous nous faites faire des cauchemars (votre fille /rivale promettait pourtant du rêve en cette année). Heureusement vous n’êtes pas les seuls et malheureusement, pour le moment, nous n’avons aucune issue de secours, pire, nous ne pouvons-nous plaindre à personne, la preuve…me voici en train de vous écrire une lettre dont la suite n’est aucunement assurée. En ce moment précis où je vous écris (et après avoir encore renouvelé mon forfait, le troisième forfait au mois en un mois), je viens de passer 24 heures sans accès à Internet. Aux dernières nouvelles, ce serait le black-out total depuis hier, vos techniciens seraient à pied d’oeuvre, les choses devant rentrer en ordre au plus tard mercredi. Petits joueurs!

Je ne vous souhaite pas une agréable journée et je n’attends aucune suite positive à cette lettre. Je m’apprête pour la troisième fois en cinq jours à me rendre dans une de vos agences, c’est le seul moyen pour mettre cette lettre en ligne. Après tout, ce n’est pas comme si j’avais des choses plus importantes à faire de mes journées.  Vous m’excuserez de mettre un terme à cette lettre comme je l’ai commencée, vous et moi n’en sommes plus à une civilité près.

Cordialement,

Cyrille K. NUGA


#Jesuis…Humain!

Bonjour chères lectrices, et chers lecteurs. Avant de me perdre dans le dédale de mes pensées, je voudrais vous présenter mes vœux pour cette année nouvelle.

J’ai cru lire quelque part que les vœux en début d’année étaient vains, nul n’ayant la force d’influer sur le cours de l’existence d’un semblable. Parce que je ne partage pas cet avis, permettez-moi de vous souhaiter une année de santé, riche en événements heureux, en surprises agréables, en accomplissements, bref une année heureuse.

Depuis le 07 Janvier, beaucoup se disent que les vœux ne valent plus la peine d’être présentés, à la suite d’une personne chère à mon cœur, je dis, moi aussi que j’ai encore plus envie de souhaiter des choses agréables à mes semblables, surtout depuis ce triste jour justement. Pourquoi? Parce que vous êtes, nous sommes tout ce que nous avons.

« Ventre plein ne peut rire qu’avec un autre ventre plein », une personne en larmes ne peut rire avec une personne comblée.

Ne soyez, ne soyons plus des personnes tellement pauvres que tout ce qu’elles ont…c’est de l’argent!

Pour en revenir au pourquoi de ce billet, je suis passé par trois étapes (pour le moment) depuis le 07 Janvier, j’ai commencé à rédiger trois billets, je n’en ai fini aucun. Au moment où je pianote sur mon clavier, l’émotion n’est certes pas totalement retombée, mais dans ce brouillard qui n’est pas dû à l’harmattan, je crois qu’il y a assez d’objectivité, assez pour dire ce que je pense.

Non, ce ne sont pas des vérités absolues,  non, ce n’est pas parole d’évangile (ou du Coran, de n’importe quel autre livre saint). Ce sont juste les pensées d’un aspirant blogueur, mondoblagueur , qui se pose beaucoup de questions, qui ne trouvera peut-être jamais les réponses.

Dieu, notre otage !

« Allahou Akhbar », Dieu est grand. Dieu est Le plus grand, Le très grand, Le  miséricordieux, maître de la vie et de l’existence, Créateur de l’Univers (moi je le professe). Ceci est la première des vérités, ce n’est que mon avis.

Dieu, juste Dieu, pas celui des musulmans, pas celui des chrétiens, des bouddhistes, des adeptes vaudou et j’en passe. Dieu n’appartient à personne et il ne se refuse à personne, ne Le cloisonnons pas.

Mesurons-nous réellement le poids de ces mots ? DIEU EST GRAND ?

Si je m’amuse à crier « Allahou Akhbar » dans un supermarché à Sydney, Munich, dans un vol en direction de Washington, dans une salle de cinéma à Paris, dans une boîte de nuit à Tokyo, je risque de me retrouver en prison.

Non pas en vertu d’une loi sur la laïcité, non, parce que je risquerais de passer pour un terroriste.

Me retrouver en prison pour avoir crié : «  God is Great, Mawu yé nyé gan, Gott ist groß ?».

Appréciez, savourez l’ironie de la chose.

Dieu est tellement grand qu’il ne peut plus se défendre lui-même, encore qu’il ait été offensé. Dieu est tellement grand que certains doivent faire couler le sang de leurs semblables, pour… le venger. Qui a été élu Procureur du Très-Haut ? Dieu n’a investi personne sur terre pour régler des comptes, cela est aussi une composante de sa grandeur.

Dieu est grand…mais il est aussi amour, tolérance, compassion, humour, tendresse, beauté, élégance, satire, joie de vivre, créativité, rigueur, justice, égalité, mixité, liberté d’expression etc. et ceci est un package. Il n’a jamais demandé que l’on finance sa propagande par des trafics de drogue, des rapts, du racket, enfin je crois.

Dieu est grand, mais Baphomet est son pire ennemi, le mal ne doit pas se réclamer de Dieu, la barbarie et  le terrorisme encore moins. Pourquoi devrais-je proclamer la grandeur de Dieu avant d’égorger une de ses créatures ? Pourquoi « Dieu est grand » est en train de devenir le dernier mot des « imbéciles » ?

Je n’entre et n’entrerais jamais dans un débat de religion, et la raison est simple, aucune « religion » ne prêche la violence, aucun « humain » ne cautionne ces ignominies. Ne rejetez pas la faute sur les religions, blâmez ceux qui croient adorer Dieu en servant tout sauf Lui.

Copyright: zelba.over-blog.com
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#Charlie est un Homme

 

En toute chose, bonne ou mauvaise, il faut chercher et apprécier les points positifs, les enseignements et sinon nos chutes et tribulations seraient vaines.

Avant d’en venir à ce que j’ai appris , je voudrais partager avec vous ce qui pour moi a été un choc. Je passe sur ces tweets venus d’ailleurs, faisant l’apologie de ces actes crapuleux.

Je risque de vous étonner mais ce qui m’a le plus choqué, ce sont ces réactions de personnes (compatriotes surtout) décriant la compassion que certains d’entre nous exprimaient à l’endroit des victimes de ces actes profondément malheureux.

Autant je suis triste pour ceux qui n’ont rien compris, autant ceux qui traitaient de « stupides » ceux qui pleuraient #Charlie au lieu des victimes de Boko Haram me font sincèrement douter de l’humanité ou plutôt de la leur.

La loi du talion, depuis longtemps abolie (je le croyais), reviendrait donc en force : « Pleurs pour pleurs, compassion pour compassion ».

Pleure mes frères morts au Nigéria, dans un attentat à Cabinda ou je ne lèverais pas le petit doigt quand tu seras dans la douleur.

 « Pourquoi je devrais être Charlie ? Qu’avez-vous fait quand mon grand père est décédé ? »

Pleure les noirs ou sinon je regarderais ailleurs quand les jaunes, blancs, violets et que sais-je encore se feront bombarder ou égorger par millier.

Copyright: sxminfo.fr
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Est-ce de l’eau qui coule dans les veines de tout ce petit monde ? Si (et seulement si…) ces derniers n’ont pas fait cas des malheurs qui nous ont frappés, ou s’en sont moqués, nous devrions donc leur montrer les bonnes manières en nous comportant comme eux ?

Serions-nous des Humains sinon ?

#Charlie ? C’est mon frère tué à Cabinda, cet enfant mort en Syrie, cette femme violée au Congo, cet orphelin en Ukraine.  Charlie, ce n’est pas que Charb, c’est aussi ce policier mort dans l’exercice de ses fonctions, cette victime de la dictature, victime de la discrimination raciale (Yes…we can’t breathe).

Charlie n’est pas blanc, il n’est pas noir, c’est juste une victime, la victime de trop, la victime qui nous réveille tous, celle qui nous rappelle que nous sommes tous des victimes potentielles, que nous devons agir, que nous sommes plus nombreux, plus forts que les clivages.

Copyright: www.liberation.fr
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#JesuisCharlie parce que #JesuisHumain, parce que je compatis, parce que je suis touché par toutes les catastrophes qui se produisent sur la terre.

 #JesuisCharlie parce que je suis porteur d’une promesse : pour chaque personne qui tombera sous les coups de la barbarie, des milliers d’autres se lèveront.

#JesuisCharlie, #JesuisHumain, le frère de mon frère (ma sœur), je prends conscience de la misère du monde, et je ne choisis plus de regarder ailleurs, je ne choisis plus ce qui m’attriste, je ne considère plus la race, la religion etc. j’assume mon humanité !

Excellente semaine !


One thousand, please…

« One thousand, please » S’il vous plaît, ne répétez plus cette phrase devant moi. Le prochain qui s’essaie risque d’avoir un sourire estropié pour dire bonjour à 2015…

Bonjour chères lectrices (vous savez que vous êtes chères à mon cœur), et chers lecteurs (euh vous…aussi). Une journée nous sépare encore de 2015, et je prie le ciel que cette année nouvelle nous trouve en bonne santé. J’ai essayé d’être un peu moins paresseux ces dernières semaines, alors priez pour moi, que mes nouvelles habitudes se perpétuent, je vous en supplie.

Et sinon, j’espère revenir sur mes vœux plus tard, mais que 2015 rapproche chacun de nous du but qu’Il (le barbu suprême) assigne à son existence sur terre, ou sinon nous permette de le découvrir. Moi je sens que cette année va m’aider à mieux me connaître, mieux vous connaître et être plus productif. Dites AMEN (ou ce que vous voudrez tant que c’est positif), et soyons bénis.

Avec le sourire…

Accra ma belle tu m’as manqué, allez, profitons de cette fin d’année et du passage de ma chérie sur ton sol pour nous retrouver. Alors sur un coup de tête « bien calculé », je prends mon sac à dos et direction…

Accra m’a manqué mais je dois avouer que ma dernière visite remonte à une éternité.

Ce que tout le monde sait, ou finit par apprendre à ses dépens, c’est que tous les étrangers désirant visiter la terre des présidents John, voisin de celui des GNASSINGBE, sont de véritables pigeons, ou des dindes (elles sont plus grosses, et on peut les manger en plusieurs fois).

– Maman, je vais à Accra. – Ah bon? C’est bien hein, mais une chose, les anglophones sont too smart, reste en alerte. Fais très attention, tu peux te faire voler des trucs à la frontière. 

Les ghanéens smart? Of course, mais y en a qui te volent, alors que tu en as conscience, et sans que tu ne puisse te plaindre.

Crédit: mali-web.org
Crédit: mali-web.org

Je m’explique. Passeport togolais en main (en cours de validité, siouplaît), carte jaune en règle, je me présente au premier point de contrôle, en terre ghanéenne. La dame en uniforme me regarde sans me voir, la tête baissée, dans je ne sais quelle contemplation.

Ah oui, j’oubliais un truc. J’ai, dès mon arrivée à la frontière, gagné un chef protocole. Pour les besoins de la cause, je vais l’appeler André. Il s’est improvisé guide, me donnant plein de conseils, justes et avisés. Tu ne liras pas ces mots, mais Merci beaucoup, midase?? (je crois que c’est ça)

Mon fidèle chef de protocole  m’avait donc dit : « Glisse 1000 F dans ton passeport «  et attends.

Carte magnétique Ecobank (ne me parlez pas de panafricain) en poche et voulant éviter toute arnaque, je me suis déplacé avec en tout et pour tout 14000 CFA. Je n’avais que des pièces sur moi,deux pièces de 500 francs. Je les ai mises soigneusement en dessous de mon passeport, et j’attendais fièrement le fruit du racket légalisé dont je venais d’être victime, un tampon.

« One thousand point five » m’a telle gentiment répondu. Pendant que j’étais interdit, la bouche entrouverte, elle me traduisit son instruction en français: « J’ai dit 1500 F CFA, Sir ». Souriez, vous vous faites en*****.

Je lui remis 2000 francs que je gardais jalousement, et elle me rendit ma monnaie. Ne me demandez pas si un reçu m’a été délivré, je porte déjà des couches culottes. Allez sourions, Accra, me voici j’arriiiiive… Euh non, pas si vite, finalement.

Souriez, l’espoir fait vivre…

Vous avez à peine roulé 50 kilomètres que les services de l’immigration vous arrêtent. On descend gentiment, on prend sa pièce d’identité, et on avance.

Dans ce bureau, encore une fois, une dame (ça fait deux). Ceux qui détiennent un passeport passent en premier. Dieu merci, cette visite est « gratuite ». Enfin, pas pour ceux qui présentent une carte d’identité. Cinq cedis s’il vous plaît. Vous repasserez pour le reçu!

Allez c’est bon, plus de racket jusqu’à Accra. Le voyage vaut-il le racket? Oui, oui, quand vous avez des sous à dépenser. Je n’en avais pas beaucoup, mais on s’est fait plaisir, ma chérie et moi. Elle m’a mal gâté.

Bon ce n’est pas le sujet de cet article, mais je voudrais apporter une précision. Qui a dit que Ghanéen ne jetait pas les ordures en dehors des poubelles? Qui ?

Pire, j’ai vu un Môssieur pisser à la devanture du Novotel, il était en face de moi. C’était juste un peu avant que ma chérie et moi ne regagnions nos chambres. On a même senti des odeurs de choses plutôt solides pas loin. Ça c’était pour les précisions.

Qui s’est fait racketter… se fera racketter!!

A la fin de ce périple agréable et rempli de rencontres et de découvertes visuelles (je me suis régalé) en tous genres, je me devais donc de retourner à Lomé (Home, sweetest Home). C’est bien Accra, c’est beau Accra, mais je préfère Lomé, si vous me pensez fou, passez votre chemin.

J’ai mis un point d’honneur à vider mes poches de tout ce qu’il me restait sauf des cedis qu’il me fallait pour payer mon ticket retour. Je passe sur les péripéties du retour. Poste frontalier d’Aflao, me, again!!!

Crédit : Jeune Afrique
Crédit : Jeune Afrique

Poste de santé, douanes ghanéennes. Devinez de quel sexe est l’agent qui m’accueille à l’entrée. Encore une dame (ça fait trois).

Je me suis laissé berner par sa gentillesse, et son roulement de hanches.

Elle prend affectueusement mon passeport, passe derrière son « comptoir », demande ma provenance et… One thousand, Please!!

Je n’avais pas un rond, ou si, un billet de cinq mille CFA, caché au fond de ma chaussure, au fond d’une poche cachée de mon sac à dos.

Je vais faire comment? C’est payer ou payer… Je sors mon billet de 5000 F et le lui tend. Elle me remet ma monnaie, le business est florissant vous savez? Fallait voir les liasses.

Elle me demande ensuite quelle est ma profession.

– « Haven’t you seen it in my passport?  » (j’étais assez énervé, je le reconnais).

– No !

– Ok, I’m a jurist, or however you call someone who has studied law! But if you want, you can write One thousand there, have a nice day.

Je sors de là, et il y avait un dernier policier ghanéen, un tout dernier avant d’être avec mes « mon pays« , je vous jure qu’ils m’ont manqué.

– ID card or passport please!

Je lui montre, il regarde, tout est en règle et il me dit : « Two cedis please! ».

– Sir, I have no cedi at all, nothing to give you. 

Pendant ce temps, un de mes compatriotes voulait faire du zèle:  oui, j’ai déjà payé là bas, c’est la même pièce d’identité, laisse moi passer. 

J’ai entendu le policier répondre:  Here is my office ooh, go tell ’em you’ve already paid, let ’em allow you to pass. Did they give you a receipt!

Eh Seigneur, la honte est passée où? Même le mendiant a de la dignité.

Moi il m’a fouillé pour voir si je n’avais pas de sous sur moi (sous que j’ai cachés bien sûr) et fouillé mon sac. Comme je le regardais faire, tellement j’étais dégoûté, il m’a laissé passer, à contre cœur, certes, mais gratuitement.

Morale de l’histoire, on accepte mieux de se faire racketter par les nationaux. Encore une promesse de politicards non tenue. Elle est passée où la libre circulation des biens et des personnes?

Mais maintenant que j’y pense, ils n’ont pas tout raté, au moins les devises circulent bien dans les poches policières, et ce d’un pays à un autre, sans passeport, ni visa.

Heureuse année 2015 mes gens!!!


Comme on fait sa constitution,on se couche!

Ce n’est pas tous les jours que je m’enorgueillis de ce titre « Blogueur », mais je vous assure qu’un jour comme celui-ci, je suis aux anges. Je suis ravi parce que l’une des joies de cette passion qu’est le blogging, c’est de pourvoir parler de tout, de rien, d’en parler comme on veut, quand on veut.

Le point culminant du pied (mon pied est un sommet, imaginez) justement c’est de pouvoir en parler avec qui on veut. Qu’il me soit permis, avant d’aborder le vif du sujet, de dire ma fierté, celle de partager ce billet avec le salaudlumineux, ce cher salaud, illuminé et éternellement lumineux. J’ai quelques blogueurs préférés (ceux qui m’impressionnent) que je vous ferais découvrir dans le courant de la semaine mais celui-ci est simplement fantastique.

Je suis en train de réaliser un de mes rêves, et cela, je devrais l’inscrire au crédit de cette année 2014, by the way, Merci Mondoblog. Vous m’excuserez si ma plume n’est pas à la hauteur par la suite, ce doit assurément être l’émotion.

Alors, cette constitution ?

Je ne vais pas vous faire un cours de droit constitutionnel (je ne suis pas un expert et ces derniers disent rarement la vérité), alors je dirais simplement que la constitution, c’est la loi du peuple, par le peuple et pour le peuple. Je n’ai rien inventé, c ‘est juste une définition démocratiquement adoptée adaptée.

Dans nos contrées, les Etats n’ont pas de religion, c’est donc le seul texte sacré, la loi FONDAMENTALE. Hélas, le sacré a perdu tout son sens vous comprendrez pourquoi nous allons droit au but mur.

De tous les maux dont souffre mon continent, certains s’exportant (diamants, pétrole… Ebola), d’autres pas, la constitution est le plus à la page, le plus tendance, le plus d’actualité.

Vous savez, quand ce ne sont que les africains qui souffrent d’un mal, personne ne cherche de remède .

La constitution donc, une maladie d’un genre particulier, avec des signes annonciateurs, la phase de la maladie elle même et la dernière, celle des effets secondaires (une maladie entièrement à part je vous disais).

Les africains malades de LA (leurs) constitution (s)…

Ce ne sont pas tous les africains non plus, il faut le dire. Autant les enfants des gaulois et assimilés sont assez souvent atteints, autant les enfants des roast beef (rosbif) sont comme qui dirait immunisés.

Tout commence par la qualité de l’Homme, le chef d’Etat, sa PERSONNALITÉ, l’honnêteté et le respect pour les citoyens,ses semblables et employeurs, le respect de la parole et de la parole donnée , enfin, dans un monde idéal…

On dit souvent qu’un chef n’est pas un chiffon, mais en Afrique, un chiffon peut devenir chef, et un chef peut finir en chiffon (allez méditer cela).

Les africains malades de leurs constitutions,malades de leurs hommes politiques plutôt ou des politiques tout court, pour les hommes, nous repasserons plus tard. La culture et les traditions africaines enseignent le respect de la parole donnée, l’honnêteté, ils doivent avoir trop fréquenté les blancs et ignoré nos traditions. Pas étonnant que ce soient ces derniers qui viennent à leur rescousse quand ça part en couille.

Quand les mauvais exemples viennent des plus hauts sommets des Etats, vous imaginez l’impact sur tous ceux qui sont derrière? Combien de présidents d’association ont retouché leurs statuts, de présidents de fédérations, de confédérations…bref revenons à nos moutons.

Prenez un individu mal élu (ou pas), ou un « parvenu au pouvoir », entourez le d’incompétents et d’incompétence, saupoudrez d’indifférence au peuple (seul et unique détenteur du pouvoir) et attendez la veille ou l’avant veille de la fin du dernier mandat constitutionnellement prévu.

Copyright: Afriquinfo
Copyright: Afriquinfo

Un « chef » d’Etat que tout le monde « subit », sauf son entourage qui vide (vit de) l’hôtel, parce qu’il y « travaille », à qui personne ne dit de vérités ou qui se bouche les oreilles, qui de plus s’enferme dans une tour d’ivoire.

Le problème est simple, la voix du peuple n’est plus prise en compte, elle est altérée, violée, détournée. Le peuple, « constituant originel » est réduit au rang d’observateur, de spectateur. Dans la plupart de nos pays, les citoyens subissent les dirigeants qu’ils sont sensés avoir élu à près de 70% des suffrages exprimés. Je vous parlais de chefs qui finissent en chiffons…

Leur seul recours, c’est le verrou constitutionnel:  « S’il ne part pas par les urnes, il partira parce que la CONSTITUTION l’oblige à partir« … ERREUR !

Voyez-vous l’absurdité d’une telle situation, des millions de personnes prises en otage, emprisonnées par une seule et unique personne.

Vous ne voulez pas, vous n’imaginez pas, vous n’osez pas pousser plusieurs millions de personnes à bout, les pousser dans leurs derniers retranchements. Je ne vous le conseille pas.

Le dernier qui a osé le faire a inspiré une fable qui depuis fait le tour des palais en Afrique et dans le monde. Je ne sais pas si on la raconte aux enfants avant de les coucher, ni si elle fera l’objet d’enseignement dans les écoles mais elle est porteuse d’espoir pour tous les peuples opprimés.

Le beau, la rue et le balai 

Des airs de « Le bon, la brute et le truand », sauf que dans ce cas, le truand et la brute auraient été joués par le même acteur.

Cette fable est édifiante à plus d’un titre puisqu’elle nous montre comment un chiffon peut retourner au chiffon (ou un torchon finir en serviette). Comment on passe de PF: Président du Faso à PF: Président en Fuite en courant après le mythe du PF: Président Fondateur.

Le beau, je me pose mille et une questions sur l’origine de ce surnom, mais quand j’imagine les spécimens présents aux sommets régionaux et internationaux de l’époque (Kérékou, Houphouet and co.), je crois qu’il était mérité.

Ce monsieur a passé autant d’années au pouvoir que moi sur cette terre (je ne fais pas mon âge n’est ce pas?) et il cherchait à se…maintenir au pouvoir. En gros, j’aurais été un citoyen burkinabé que je n’aurais connu que lui. Il était tellement indispensable à la vie de la « nation » qu’il ne pouvait tout bonnement pas se faire remplacer, qu’il ne pouvait s’empêcher de prendre en otage tout un peuple.

Ce monsieur qui s’est forgé une réputation de médiateur international n’a pas pu réussir la médiation de sa vie, qui a dit que nul n’était prophète chez lui?

Le beau s’est simplement fait balayer par la rue. A trop vouloir faire sa constitution, on se couche…dans le lit du voisin (tant que vous ne touchez pas à sa femme).

Vous pensez que cela a servi de leçon aux autres « beaux »  du continent? Quand je vous disais que cette maladie avait des effets secondaires??

Le cas beau, cas « 0 » selon les dernières estimations de l’OMS risquerait d’être pauvre en enseignements. De nouveaux cas seraient en train de se déclarer au Congo Brazza, en RD Congo, au Rwanda et au…Bénin. Des virus avec des souches résistantes aux balais et à la rue seraient en train de se préparer à sévir dans ces pays très prochainement.

Comme ils font leurs constitutions…

Que se passe t’il alors quand la constitution n’est pas faite par soi , et qu’on l’exécute juste? Je vous vois sourire, mais un petit conseil, n’essayez pas de « compaorer » le Togo au Burkina Faso, trop de faure-ces sont en présence, enfin je crois. N’ayez aucune crainte, le salaud se charge d’illuminer vos lanternes.

Comme on fait sa constitution on se couche…

Ou je devrais dire que le peuple mérite la constitution qu’il a ?

Bah oui, attendez ! selon vous ? Question pour un champion ! quels sont les deux moyens par lesquels on peut modifier la constitution de son pays ?

– Soit quand le Président de la République décide d’introduire un projet de loi de révision de constitution, que son gouvernement envoie à l’Assemblée législative; – Soit parce que l’Assemblée Nationale elle-même par ses membres émet un projet de révision de la constitution.

Du coup, je recommence : Comme on fait sa constitution, on se couche… autrement dit, le peuple en général ou au moins ses représentants au parlement sont forcément mêlés à toute modification d’une constitution. La constitution d’un pays, c’est ce rapport entre gouvernants et gouvernés, formidable document régissant le fonctionnement de l’état, placé au-dessus même de la loi.

Copyright : @DjondoSena
Copyright : @DjondoSena

Dans les démocraties bananières d’Afrique francophone on distingue deux types de constitution : les constitutions à mandat présidentiel illimité et les constitutions à mandat présidentiel limité. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, la limitation des mandats dans une constitution est devenue comme la définition du mariage dans la sagesse chinoise ; c’est une forteresse !

« Ceux qui sont à l’intérieur veulent en sortir. Ceux qui sont à l’extérieur veulent y entrer ».

L’idée des pays à mandat présidentiel limité est de survitaminer, donner un peu de viagra pour rallonger à l’infini, la longue queue du mandat présidentiel. (c’est ça marrez- vous).

En somme, les pays comme le Bénin, le Burkina-Faso, le Rwanda, le Congo-Brazzaville et son cousin, le Congo-Kinshasa, veulent ressembler à des pays comme le Gabon, le Cameroun, le Tchad ou encore le Togo.

Mais alors, me direz-vous, qu’est ce qui nous fait croire que ce sont les peuples eux-mêmes qui font leur constitution ?

Rappelez-vous, on ne peut modifier une constitution que par la volonté du Président de la République qui propose au parlement représentant le peuple de le faire… ou soit par le parlement qui a été lui-même mandaté par le peuple.

Dans les deux cas, quelque part, on trouve la population votante à l’intersection. C’est pour ça d’ailleurs que quand il faut s’assurer de la volonté populaire de changer les textes constitutionnels, on lui fait voter pour un OUI ou NON à un Référendum ! Zoomons un peu sur l’histoire politique togolaise ; peut-être comprendrez-vous comment notre peuple s’est couché sur sa constitution.

D’abord, il y a eu la constitution la plus acceptée de tous, approuvée par un référendum en 1992, la fameuse constituante d’Octobre à laquelle tous les politiciens clament haut et fort de revenir. Pourquoi y revenir ? bah parce que à un moment donné, certaines personnes (qui se disaient pourtant représentants du peuple) ont boycotté des élections législatives.

Résultats des courses, le parti au pouvoir, avide de voir s’éterniser son leader à la tête de l’état, s’est retrouvé seul à l’Assemblée. Ah la belle affaire ! Que faire ? bah, on modifie la constitution en zappant le seul verrou qui empêche le président d’alors de se représenter après deux mandats. On ouvre les boulevards et ça passe. En plus, la loi dit qu’on n’a pas forcément besoin d’un référendum pour modifier la constitution, donc … quelque part au parlement, on a pensé à la place du peuple… on a pensé que le peuple aime l’homme tel un roi, allant jusqu’à lui donner le droit de se présenter à chaque présidentielle et demeurer sur le siège non-éjectable du pouvoir jusqu’à ce que mort s’en suive.

La preuve, il a fini par décéder… une affaire de mortel que même la constitution n’a pas sauvé.

En somme, le peuple togolais dans les années 2000 a donc fait confiance à une opposition suffisamment bête, voire idiote, qui va pousser la bassesse à un niveau tellement élevé, s’absentant des législatives pour remettre tout le pouvoir législatif au seul parti au pouvoir, afin qu’il fasse ce qu’il veut du parlement.

Constitution ou Situation de Cons ? C’était comme au Basket. On a laissé le ballon traîner en l’air près du panier, le RPT a smaché ! Le peuple a fait sa constitution ce jour-là. Il s’est couché dessus. Et le sommeil n’en est devenu que plus lourd et agité.

Alors aujourd’hui quelle solution ?

 

Copyright: www.27avril.com
Copyright: www.27avril.com

Dans la logique, le parti au pouvoir n’a pas vraiment changé, sinon, de nom : RPT à UNIR, un petit pas pour la politique, un grand pas pour le président ? Tellement ce pouvoir n’a pas changé qu’il n’est pas très chaud pour rétablir dans son état initial une constitution et remettre le verrou des deux mandats. Seulement, il y a de petites pressions au sein de la communauté nationale et internationale, des marches vaines traduisant impuissance et inefficacité légendaire de l’opposition, et puis quelques diplomaties de couloir pour négocier avec le pouvoir.

Hélas, la loi telle qu’elle est faite aujourd’hui, est du côté du pouvoir en place. Il ne resterait que dans ses droits qu’il ne modifierait pas un seul iota de cette constitution.

Comme on fait sa constitution, on se couche…

Le peuple Togolais l’aura appris à ses dépens, en se remettant aux mains inexpertes des politicards soudards s’affublant injustement du titre d’opposants. D’autres poussent même la vanité jusqu’à s’adjoindre le qualificatif d’opposant naturel.

Ils sont illustres de par les ratés politiques ; ils sont mauvais de par leur volonté d’accéder au pouvoir d’abord et de ne penser au peuple qu’après.

Et le malin désir de ceux qui veulent rendre cette constitution rétroactive pour empêcher l’actuel chef de l’état de briguer un nouveau mandat prochainement, ne fait rien pour arranger les choses. Honnêtement, de vous à nous, et pour parler comme les jeunes de la génération 2.0, ces opposants se foutent le doigt dans le port USB.


L’étudiant togolais, ce parent pauvre !

L'étudiant togolais, ce parent pauvre!

Étudiez, prenez de la peine,

C’est le fonds qui manque le moins,

Un citadin togolais sentant sa mort prochaine,

Fit venir ses enfants,  leur parla sans témoin,

Gardez-vous, leur dit-il, de négliger l’école des Blancs,

Un trésor est caché dedans.

C’est le discours que la plupart des parents tiennent à leurs enfants. Les études voyez-vous sont (étaient) le seul véritable ascenseur vers les sommets pour les enfants d’origine modeste.

L’université est synonyme de galère et de stress pour certains et de moments privilégiés pour d’autres. Les autres ? Mes parents par exemple, ils parlent toujours avec un peu de nostalgie de la fac. Ils étaient des quasi-salariés de l’Etat, touchaient, quelques uns du moins, de véritables fortunes tous les mois. Faire des études supérieures, c’était autrefois magique, prestigieux et gratifiant.

Qu’est-ce qui s’est passé par la suite ? Je crois que notre pays a vécu une crise d’adolescence. Vous savez, cette période de notre vie où on remet en cause l’autorité de nos parents. On les trouve détestables, on les compare à des tyrans (ou on les voit comme ils sont vraiment).

Les années 90 justement ont été mouvementées, et certains ont voulu virer le père de la nation.

Changer de père, vous avez osé demander ça!

Au sortir de cette crise, Papa 1, père de la nation a donc décidé, aidé par la rupture de la coopération , de couper les vivres aux enfants récalcitrants.

Vous avez voulu manger du fruit de l’arbre défendu? Eh ben je vous renie.

Je vous ai placé dans le jardin d’Eden la brousse de Lomé 2, vous avez goûté au fruit de la révolte, je vous maudis. Puisse cette malédiction vous suivre toute votre vie.

Nous autres Africains avons une grande  crainte de nos parents, et quand papa (même le pire des géniteurs) te maudit…

Imaginez un maître de conférences (Bac +8 minimum)  qui se retrouve à faire cours dans le même amphi qui a vu ses premiers pas au campus? L’étonnement grandit quand ce dernier vous dit que la salle avait dans le temps portes et fenêtres. Il y a vraiment de quoi se demander si une malédiction ne plane pas au-dessus du campus.

Le père mort, les enfants débarquèrent au campus…

J’ai obtenu mon bac l’année qui a suivi le décès du père que certains ont voulu virer. Papa 2 voulait marquer son arrivée à la tête de la famille.

Papa 2 aka « Le fils du père » aka celui qui enlève les péchés de la nation et qui est l’exécuteur constitutionnel de son père… 

Construction de stades (amphithéâtres de 1000 places) par-ci, introduction du LMD par là, rétablissement des bourses (allocations?). Ces pseudo efforts contrastaient avec la perte actée de prestige de l’institution universitaire.

Justement, pour toucher ces maigres sous, un compte bancaire avait été ouvert à nous autres de la promotion 2006-2007 à l’Union togolaise de banque (UTB).

Nous devenions pour la plupart et pour la première fois de nos vies, titulaires d’un compte bancaire. Ce que nous n’avions pas compris c’est que cela ne faisait pas de nous des clients de la fameuse banque.

Comme des déshérités!

Je passe sur les regards méprisants, les propos irrespectueux des portiers, plantons et autres employés ou subalternes de l’UTB. Nous aurions été des pestiférés qu’on ne nous aurait pas traités avec autant de condescendance.

Après, quand même l’illettré ose se payer ta tête, alors que tu fais des études supérieures, que le taxi moto te traite de futur chômeur et de malheureux et que le militaire voit en toi un punching ball…

Au sujet des militaires justement, notre relation d’amour avec ces derniers était tellement forte qu’il nous avait été conseillé d’éviter de présenter des cartes d’identité sur lesquelles « étudiant » figurait comme profession, pendant les contrôles d’identité et surtout la nuit. Vous n’imaginez même pas présenter une carte d’étudiant!!

L’auditeur que je suis touche une somme de 25 000 F Cfa le mois (38 euros), payée en bloc tous les six mois.

Il y a quelques semaines, j’ai dû faire ce déplacement que nous redoutons tous, parce qu’éprouvant pour notre amour propre. Mes courses ce jour-là m’ayant conduit à quelques encablures de l’agence principale de l’UTB, j’ai décidé faire d’une pierre deux coups.

Au bout de trois quarts d’heure d’attente, la préposée après avoir vérifié mon relevé d’identité bancaire m’a lancé :

 « Vous êtes un étudiant, je ne puis vous servir, rendez-vous dans une autre agence, n’importe laquelle« 

Mon étonnement passé, je me suis rendu à l’agence du Grand marché.

Une chose que la vie d’étudiant vous apprend, c’est la patience… en faisant la queue. La queue pour avoir des informations, la queue pour s’inscrire, la queue pour manger, la queue pour tout et n’importe quoi (la queue pour trouver un emploi, sauf que dans ce cas, il faut trouver et être au bon bout).

C’est simple, tout commence et se termine par une queue au campus (esprits mal tournés, abstenez-vous).

Faites la queue ou la moue
Faites la queue ou la moue

Je rejoins donc une queue, que j’ai dû quitter au bout de 20 minutes pour faire une copie de ma carte d’identité nationale (une autre règle qui ne s’applique qu’aux étudiants).

Un zarma* a pendant ce temps flairé un filon et soutire 100 F CFA à chaque étudiant qui a besoin d’une copie (les mêmes copies auraient coûté 20 F CFA au campus).

Au bout de plus d’une heure d’attente, me voici enfin devant la préposée (la deuxième).

Elle : Bonjour Monsieur,

Moi : Bonjour (sec*)

Elle entre alors mon numéro de compte, demande le montant à retirer et me dit ce qui suit :

Vous n’êtes plus un étudiant, Monsieur. Vous devriez ouvrir un compte d’épargne, cela vous évitera de perdre autant de temps.

Ainsi l’étudiant a du temps à perdre et le temps des non-étudiants est précieux.

Vous tous assis derrière des desk aujourd’hui avez été étudiants dans un passé pas si lointain, enfin ceux qui n’ont pas trouvé leurs diplômes dans une pochette surprise ou dont les compétences ne sont pas sexuellement appréciables.

Je comprends mieux maintenant le mépris que certains (la plupart) ont pour les universitaires, ce ne sont que de grands étudiants. Comprenez pourquoi il y a de moins en moins d’enseignants (des passionnés du moins), pourquoi la qualité de l’enseignement est en berne.

Comprenez pourquoi, en attendant l’avènement de la troisième personne de la trinité papa (jamais 2 papas sans 3), je doute que le lait et le miel puissent couler un jour.


Le chômage ou la toge?

Quand on est à la faculté de droit, on a tendance à croire que le monde n’attend que nous. Une fois le diplôme en poche, les portes nous seront largement ouvertes. Les carrières en entreprise, les métiers d’avocat, de notaire, d’huissier, de greffier. On pense même pouvoir s’imposer partout.

Enfermé dans une bulle qui a littéralement explosé depuis, je me construisais moi aussi de magnifiques châteaux de sable. Quatre années de confrontation avec la dure réalité des petits boulots, de l’exploitation et du chômage ont fait de moi un entrepreneur convaincu.

Être son propre patron cependant est un rêve qui peut virer au cauchemar quand on n’a pas les reins solides. De plus entrepreneur ce n’est pas un métier, au Togo, c’est un challenge. Vous pouvez me croire, Hercule préférerait de loin ses 12 travaux.

Le droit mène à tout qu’ils disaient…

Le chômage a donc le pouvoir de nous ramener sur terre, et souvent de nous faire abandonner nos rêves/vocations. Je sais juste que l’envie d’avoir un revenu fixe a envoyé valser ma vocation initiale d’enseignant (ce n’est pas vrai, c’est juste un rêve que je vais me donner les moyens de réaliser un peu plus tard). Alors quand le garde des sots sceaux a lancé le recrutement des auditeurs de justice…

Être de nationalité togolaise (OK) , être âgé de 35 ans au plus (OK), être titulaire d’une maîtrise en droit (OK) ou d’une Licence LMD, le reste… des formalités.

Ai-je besoin de le rappeler? Passer le cap de ce concours, c’est se garantir un emploi, un salaire, une situation, une retraite, en gros, une vie. Ne dit-on pas que le travail nous éloigne des vices? Ou est-ce le contraire?

Il y a tellement de diplômés chômeurs dans mon pays que, pour recruter 30 personnes, on se retrouve souvent avec 1 000 à 2 000 candidatures, à l’aise.

La question à se poser cependant est celle de la motivation… l’attrait du métier lui-même ou un ras-le-bol du chômage? Quels fonctionnaires retrouvons-nous à ces postes clés ? Quand vous êtes confrontés aux agissements de certains employés de l’Etat, vous vous demandez ce qui a motivé le choix de la carrière? L’excès de galère? Le tonton haut perché et corrupteur ou le service de l’Etat?  Au fond, aiment-ils leur travail?

Avant d’espérer se glisser dans le nid (le lit?) de la poule aux œufs d’or, il faut avant tout et surtout… constituer ce cher dossier de candidature.

La toge contre le chômage

Au menu donc, légalisation de vos diplômes et /ou attestations, établissement de casier judiciaire, paiement de quittance et… et… certificat médical.

Vous serez étonnés de l’apprendre, mais le désir de servir l’Etat (ou de dribbler le chômage) a un coût. Relativement élevé, ce dernier a servi à éliminer certains prétendants (un pré-concours en somme).

Entre le timbre fiscal (500F), les légalisations (1000F), le casier judiciaire (500F à faire établir au Tribunal de son lieu de naissance), le certificat médical délivré par un médecin du travail (entre 5 000 et 8 000F), la quittance (5000F)… le déplacement entre chacun de ces hauts lieux (suivez mon regard) de la République…

Ce que l’arrêté ministériel ne nous dit pas, c’est qu’il faut s’armer de patience et pas que de ça…

Jacques où es-tu?

Dans un pays normalement constitué et à l’ère du numérique, il m’aurait juste suffi à mon réveil ce jour-là, l’arrêté dans une main, de me connecter aux sites de l’administration et de dresser mon itinéraire. Hélas…

Je passe sur le domaine national où les caissières quittent leur poste à 11 h 40  au mépris du pauvre chômeur qui perd une fortune en frais de déplacement. Il m’a fallu y retourner l’après-midi.

Je passe également sur le déplacement inutile au ministère de la Justice. L’arrêté (toujours lui) disait expressément :

 » La quittance est délivrée par le service comptable du ministère de la Justice et des Relations avec les institutions de la République « .

On m’a tout simplement ri au nez quand je suis passé chercher cette fameuse quittance.

 » Ce n’est pas ici, rendez- vous au Centre de Formation des Professions judiciaires « . Merci de m’avoir prévenu, quand le lait et le miel couleront, je me ferais rembourser.

J’ai failli faire un tapage monstre, mais je me suis vite ravisé. Le ministère de la Justice et celui de la sécurité et de la protection civile faisaient cour commune.

Qui a envie de venir chercher des problèmes dans un endroit où on a une telle concentration d’hommes en armes? Entre temps, qui a eu cette idée de génie ? Mettre ces deux clients dans la même cour ? C’est pour envoyer quel message ?

Je dis merci au passage à ce gendarme (policier ?) en service à la sûreté nationale qui s’est plié en quatre pour m’aider à retirer mes documents légalisés. Ce Monsieur, qui n’est plus tout jeune, a fait plusieurs va-et-vient pour me servir, et a été d’une courtoisie et d’une gentillesse remarquables.

Qui a dit qu’un homme en arme et un civil ne pouvaient pas s’entendre, ou sympathiser ? La vérité est que nous vivons les mêmes galères.

Ma gratitude également à ces charmantes dames du Greffe. Les dames, en général plus il y en a, mieux on se porte, enfin je crois.

Ma gratitude (eh Seigneur), que ne ferait-on pas pour quitter dans chômage? Façon j’ai tenu mon cœur.

Saviez-vous qu’il fallait se foutre à poil pour un parfait inconnu, même pas le médecin de famille. Mon voyeur de médecin du travail à moi était relativement sympathique, merci qui?

Montrer pattes bourses blanches pour avoir le certificat médical, mais surtout pour pouvoir garder l’espoir de se les remplir un de ces quatre.

Tout le mal que je me suis donné pour constituer ce dossier a suffi à me faire comprendre que je n’étais pas au bout de mes peines.

Aucun sacrifice n’est trop grand quand il s’agit de la jeunesse, disait l’autre, c’est à se demander ce qu’il sacrifiait précisément.

Après, si les concours dans ce foutu bled pouvaient arrêter d’avoir des airs d’élection pré***********, je crois que mon « strip tease » improvisé n’aurait pas été vain.

 

Eyi zandé !

 

 


Chef d’Etat ou justiciable?

Le Seigneur est merveilleux mes amis, il l’est tellement. Voici une dizaine de jours que je regarde deux articles et que ces derniers me regardent. Le syndrome de la feuille blanche, on connaît tous, mais nous autres petits nouveaux (Mondoblogueurs) n’avons aucune excuse. Et ma porte de sortie, un gentil tonton me l’a offerte. Il faut dire qu’il y a longtemps que je voulais cracher mon venin alors… merci papa tonton pour l’immunité présidentielle…

Tout est parti d’un tweet…


Le droit est le domaine du contradictoire, et c’est parce que nous avons des écoles doctrinales « dominantes* », des controverses, des principes, des exceptions, des exceptions aux exceptions, des revirements, qu’il est passionnant, que dis-je enivrant, excitant, déroutant. Et s’il y a une chose qui le caractérise, c’est que rien n’est figé. Si le droit est sensé régir la vie en société, comment ne pas suivre les évolutions (les régressions)  de cette dernière ? Le principe de l’immunité présidentielle a eu le don de faire couler beaucoup d’encre et de salive (nous risquons d’ailleurs de nous noyer sous la vague de salive qui se profile à l’horizon). Pour les uns et les autres, je me permets de « coller » ici la définition la plus simple que j’ai pu trouver (vive Wikipédia):

L’immunité des chefs d’État est un principe du droit international public qui veut qu’un chef d’État en exercice ne puisse être forcé de comparaître devant aucune instance étrangère ni être sanctionné, civilement ou pénalement par une telle instance

… qui veut qu’un chef d’Etat en exercice ne puisse être forcé… (le principe)


  Je comprends que par respect pour la fonction qu’il incarne, le chef de l’Etat ne puisse être attrait devant les juridictions comme n’importe quel autre individu (parce qu’il est le premier de ces individus).

Un de mes enseignants (juge constitutionnel à présent) a eu toutes les peines du monde à faire passer ce message : le chef de l’Etat est une institution.

Ceci lui vaut une immunité au plan interne, aussi bien qu’au plan international, il est l’égal de ses pairs et est le premier représentant d’un Etat souverain (bon si je devais analyser cette affaire de souveraineté…).  Le président de la République n’est pas responsable des actes accomplis en cette qualité. Ceci justifie son « irresponsabilité civile et pénale ».     

Les exceptions…


 

Au pays du président normal par exemple, deux exceptions sont prévues: les crimes contre l’humanité et la procédure de destitution.

Les crimes contre l’humanité pour caricaturer sont les pires atrocités que l’on peut commettre à l’endroit de ses semblables. Ce sont des super crimes en somme et à crime spécial, traitement spécial.

Comment est-ce qu’une personne qui se rend coupable de telles atrocités peut s’abriter derrière une pseudo légitimité qu’une population lui aurait accordée pour éviter de répondre aux faits à lui reprochés? Les juridictions internationales, on les affublera des noms d’oiseaux qu’on voudra, ne se sont jamais attaquées à des enfants de cœur. C’est aussi vrai que tous les mauvais garçons ne sont pas inquiétés, et que certains ne le seront assurément jamais. Pour des crimes contre l’humanité, en exercice ou pas, vous devez rendre compte et si possible sur le champ.

Si vous n’avez rien à vous reprocher, laissez-vous faire…

Ériger l’exercice du pouvoir en « parapluie » c’est courir le risque de voir certains chefs d’Etat se maintenir indéfiniment au pouvoir. C’est faire courir des risques d’un type nouveau pour les balbutiantes démocraties de ce monde.

« Tant que je serais assis ici, je ne serais pas debout derrière la vitre. Et si je meurs au pouvoir, personne ne me jugera »

Suivez mon regard pour connaître les régions du monde où l’on peut se « maintenir » au pouvoir envers et contre tout et tous. Si être au pouvoir ne vous protège plus, je crois que votre vision de la vie, de votre fonction et des choses devrait changer. Le marteau de la CPI se chargera de vous rappeler à l’ordre.

Le Tonton nord-soudanais a compris, le frérot nord-coréen aussi, que dire de tonton Kenyatta? Alors, justiciable ou chef d’Etat?

 

Je l’ai pensé hier, je le dis aujourd’hui et  le redirai à coup sûr demain (je serais un imbécile doublé d’hypocrite si je disais le contraire), l’immunité présidentielle trépasse lorsque le crime contre l’humanité passe.

 

J’ai craché mon venin, maintenant crucifiez-moi.

 Eyi saba!!


Ceci n’est (toujours) pas un billet…

Il y a un an, jour pour jour, je me suis lancé dans cette merveilleuse aventure qu’est le blogging. Avec ce premier essai, je rejoignais le clan de ceux qui aimaient laisser leur journal intime sur la table de la cuisine.

C’était un dimanche, je me sentais d’une humeur  particulièrement joyeuse, les mots se sont comme par magie enchaînés et j’ai pour la première fois, ressenti ce plaisir unique pour lequel depuis, je me permets d’écrire.

Après cette première année, je me pose, et me permets un petit « bilan ».

Pour en revenir à ce premier essai, s’il n’y a plus de jurons qui passent en « prime » sur la chaîne que vous imaginez, le respect du code de la route pose toujours autant de problèmes. Un taxi-moto qui me transportait hier et à qui j’ai reproché d’avoir brûlé un feu rouge m’a tout simplement répondu « Je sais pourquoi je l’ai fait« .

J’espère qu’il savait également ce pourquoi il voulait mourir.

Chrome Legacy Window 22092014 055308Une année entièrement à part…

Un an c’est peu, c’est beaucoup à la fois, et je me permets de mesurer le chemin parcouru. Si cette première année n’a pas fait de moi un blogueur à part entière, elle aura été entièrement à part.

Je me permets de dire merci à Aphtal, Lesikanel, Justin pour avoir suscité en moi cet intérêt pour la chose. Je ne peux m’empêcher ici d’avoir une pensée pour Florie.

Honnêtement, je n’en reviens pas des changements que ces billets postés ici et , en passant ont apporté à ma vie.

Il y a un mois, je suis tombé sur une personne qui ne faisait pas partie de mon premier cercle et qui cependant m’a prouvé qu’elle suivait mon premier blog depuis un moment, un long moment en fait. Elle n’a pas su le bien qu’elle m’a fait sans le savoir ce jour-là. Toute vanité mise de côté, cet intérêt qu’elle a porté à mes écrits m’a donné un supplément de motivation.

Et toute cette équipe toujours à mes côtés, mon comité de lecture et de relecture personnel, même ma mère s’y est mise. Des articles, il y en a eu, et il y en aura. Ma première, ma seule satisfaction reste et demeure celle de ce groupe rapproché de personnes. Merci de prêter attention à mes folies.

Il y a toute une communauté derrière ces comptes Twitter, et ces blogs que nous animons. Des personnes d’horizons divers, de cultures diverses, d’âge divers, une multitude de personnes qui nous enrichissent et nous grandissent.

J’en ai rencontré quelques-uns au détour du #MiledouTweetUp Acte 1, au BlogCamp228 ou juste par d’heureux hasards de la vie. Recevez ma gratitude.

Merci à tous ceux-là qui m’ont suivi, me faisant l’honneur d’un commentaire, partageant mes articles ou les lisant juste. La tentation est grande de vous citer, mais je me rends compte que demain à pareil moment je n’aurais toujours pas fini et je ne veux oublier personne. Je glisserais bien un proverbe africain, à la Rémy N’GONO, mais au risque de m’emmêler les pinceaux…

Et maintenant ??

Le hasard (un des nombreux noms de Dieu) faisant bien les choses, ma rentrée officielle sur Mondoblog se fait également un 22 septembre. Si vous saviez combien de fois Aphtal m’a parlé de sa plateforme…tellement qu’il m’a fait l’aimer.

 

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Nous ne sommes pas que deux nouveaux du Blog228 hehe, on dit #MerciQUI?

De macatharsis en passant par le blog collectif Gnadoe, j’en suis maintenant au Mondoblagueur.

Mes blogs ont toujours été des exutoires, et si je faisais écho à mes frustrations dans la version 1.0, je vais vous montrer autre chose que cette image du jeune homme super sérieux que je renvoie très souvent. Je sais rire et faire rire, tout en étant sérieux… quand la situation l’exige.

Vous allez voir ce que vous allez voir…mais en attendant, je crois que je vais m’arrêter ici et aller souffler sur ma première bougie.

Dites Bonjour au Mondoblagueur!!!