SOUROU HERVE APPOLINAIRE NANKPAN

Les 10 choses pour un entrepreneuriat réussi

Il n’est un secret pour personne qu’entreprendre c’est bouleversé un ordre. Pour cela, il faut assez d’énergie et de passion avant de parvenir aux résultats. Pour ma propre expérience, je vous invite vous jeunes qui voudrez être entrepreneurs à comprendre ce qui  suit par rapport à ce que j’ai vécu personnellement :

  1. Ta petite amie ou fiancée ou femme ou je ne sais comment tu l’appelles va te quitter. Ne soit pas surpris. Mais comprend qu’elle ne pouvait pas attendre jusqu’à ce que le succès arrive. Soit relaxe et ne perd pas de vue tes objectifs et ton identité.
  2. Ta propre famille a du mal à te comprendre dans la mesure où elle ne te voit pas en face d’un boulot aussi lucratif soit-il ou être agent permanent de l’Etat. Soit zen ! quand les fruits vont commencer par tomber, ils te soutiendront plus que tu ne le penses.
  3. Si tu as l’opportunité de voyager pour aller dans des pays développés, alors profites- en  pour faire valoir ce que tu as appris ou découvert au profit de ton projet.
  4. Face à la banque soit toujours franc car la banque est un véritable partenaire et non un véritable profiteur.
  5. Cherche à bien faire ce que tu fais tout en ne mélangeant pas les sentiments.
  6. Donne à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Comme quoi, mets tous ceux qui travaillent autour de toi à l’aise et déclare tes employés quand tu commenceras les activités.
  7. Ne cherche pas à tout faire  et à tout gérer au sein de ton entreprise mais sache faire la délégation du pouvoir. Car les vrais hommes d’affaire ou entrepreneurs ne sont jamais à leur poste mais sont bien présents.
  8. Ne te mêle pas de la politique au risque de voir cette dernière se mêler à tes affaires mais sache jouer la carte de NI OUI/ NI NON.
  9. A l’Etat, n’hésite pas à payer toutes les taxes que tu dois au risque de ne pas avoir ce dernier sur ton dos.
  10. Garde au fond de ton cœur l’humilité et sache que l’argent ne fait pas le bonheur mais y contribue car vanité des vanités, tout est vanité.1385328_560399880679925_279448092_n


La spiruline : un aliment contre la malnutrition

Le Bénin, malgré sa richesse en plats culinaires et en produits vivriers connait des cas demalnutritions très poussés. Par conséquent, de nombreux centres de protection des enfants malnutris ont fait leur apparition. C’est dans ce même cadre que le Bénin a connu un produit qu’est la spiruline.
En effet, la spiruline a été introduite au Bénin pour la première fois en 1992 au Centre de Santé Anti-Lèpre Saint Joseph de DAVOUGON dans le département du Zou par Etienne Boileaumembre de TECHNAP.

Elle y est utilisée comme complément alimentaire non seulement pour de jeunes enfants et des adultes, mais aussi pour les personnes vivant avec le VIH /SIDA. L’avantage premier de la spiruline est de pouvoir corriger les carences alimentaires sur le plan nutritionnel.  L’intérêt nutritionnel et thérapeutique de cette algue a conduit en 1995 le Centre Régional pour le Développement et la Santé (CREDESA) de Pahou à s’investir dans son utilisation dans la prise en charge de la malnutrition au Bénin. Le CREDESA a initié en 1998 le Projet «PROMOTION ET UTILISATION DE LA SPIRULINE AU Bénin » en partenariat avec deux ONG Françaises TECHNAP et GERES.

L’Union Européenne, la Coopération Française, TECHNAP, Emmaûs ont accepté de financer  le Projet pour une durée de trois (03) ans. Au terme des trois années ce projet, a dû se muer en une entité financièrement et administrativement autonome dénommée « UNITE DE PRODUCTION DE LA SPIRULINE (UPS)». Cette unité produit sur le marché différentes formes de spiruline DOUBOGAN :
1-    Fraîche (dans les 24 h qui suivent sa récolte)
2-    En paillette
3-    En poudre
4-    En gélules
5-    En comprimés
La production et l’utilisation de cette fameuse algue tire toute sa légitimité et sa légalité de :
– l’adhésion du Bénin aux objectifs du millénaire dont celui de réduire de moitié d’ici à 2015, le nombre de malnutris et de sous-alimentés dans le monde ;
– l’adhésion du Bénin aux accords multilatéraux sur l’utilisation des micros algues et singulièrement la spiruline dans la lutte contre la malnutrition et la faim dans le monde,
– l’attestation d’enregistrement de la spiruline DOU BOGAN comme complément alimentaire sous les numéros 1173, 1174, 1175 / 2005 MSP / DPED / SPM/DES.
– la recommandation par l’organisation Mondiale de la Santé (OMS) au gouvernement du Bénin de l’utilisation de la spiruline dans la lutte contre la malnutrition, dans la prise en charge nutritionnelle des personnes vivant avec le VIH /SIDA et les personnes souffrant du noma.
– la lettre de recommandation de la Ministre de la santé, Madame AKOKO KINDE GAZARD pour la distribution de la spiruline par la CAME  dans les formations sanitaires sur toute l’étendue du territoire National.

Tant d’engouements à cette algue se fait de par ses multiples vertus qui sont entre autre :
a-    Action sur le taux de cholestérol : Teneur en chlorophylle, en acides gras poly-insaturés, en fibres, en acide nicotinique ;
b-    Action sur les cancers en particuliers ceux des poumons, de la gorge, de l’estomac, du colon du sein et de l’utérus : Teneur en β-carotène et en phycocyanine ;
c-    Action sur le système immunitaire : Production d’un polysaccharide bloquant la réplication de virus (exemple celui du VIH) ;
d-    Action sur l’anémie, production de globules rouges : Teneur en fer assimilable ;
e-    Action sur la malnutrition : Composition, surtout ses teneurs en protéines de bonne qualité et en éléments minérales et vitaminiques ;
f-    Action sur la régénérescence cellulaire et le nettoyage cellulaire : Teneur en magnésium, en vitamines E (anti-oxydant) et en acide γ-linolénique.

Vivement que le CREDESA soit soutenu dans cet élan, car il a du mal à couvrir le marché national.


Insémination artificielle et l’embouche bovine pour un élevage rentable

L’élevage des ovins et des bovins au Bénin date des siècles. Celui des bovins est le plus pratiqué. Cet élevage est aux mains d’une ethnie dénommée les peuhls. Des particuliers confient des bœufs à ces peulhs qui en assurent la garde (élevage). Depuis 2004, le Bénin dispose d’un cheptel bovin estimé à 1 717 900 têtes et qui connaît un accroissement d’un taux annuel d’environ 3,6% (MAEP, 2004). Ce cheptel est composé de taurins de races lagunaire,Borgou et Somba (31%), de zébus M’bororoGoudali et Foulani blanc (7,7%), ainsi que des sujets issus de leur croisement (61,3%). La race Borgou (la plus performante des races locales) peut produire 2,5 litre  de lait en moyenne en élevage traditionnel et 4 litres en élevage moderne (FAO, 2003).

Or selon certains travaux dont celui de Bawath et Amoussou (1998) et Kora (2005), le nombre de vaches traités chaque année représente environ 15% de l’effectif du cheptel bovin dans la sous-région ouest-africaine et en particulier au Bénin. Malgré cette augmentation de la production, la demande nationale est loin d’être satisfaite et la valeur en devise du déficit comblé par les importations prend aujourd’hui des proportions insoutenables.

Effet de contraste, le Bénin dispose de 04 grandes usines de production de yaourt dont la deuxième usine au plan national produit au minimum 1000 Litres de yaourt par jour. La matière première devant être du lait de vache frais, ces usines n’importent que du lait en poudre de l’extérieur (Chine, Angleterre…).

Pour corriger le tir, de nombreux projets ont vu le jour : entre autre le programme d’amélioration génétique axé sur la sélection en race pure, les croisements et la diffusion des animaux améliorés en milieu paysan vient d’être mis en place dans certaines fermes d’Etat, en l’occurrence les fermes de Kpinnou dans le Mono, de Bétécoucou dans les Collines et d’Okpara dans le Borgou.

A kpinnou en particulier, l’expérimentation des races laitières Gir et Girolando, d’origine brésilienne a permis d’obtenir une productivité de 10 à 15 litres de lait par jour. De même à l’Okpara, les hybrides issus du croisement Girolando–Borgou produisent en moyenne 6 à 7 litres de lait par jour. De nombreuses autres initiatives ont été prises dans le cadre du Projet de Développement de l’Elevage dans l’Atacora (PDEA) et dans le Borgou (PDEB).

L’introduction de paquets technologiques visant l’intensification de la production par l’amélioration de l’habitat de la santé et de l’alimentation des animaux par la supplémentation à base de sous-produits locaux est peu développée (Nyiransabiman, 2005). Ces programmes n’ont pu sortir le système d’élevage traditionnel de sa saisonnalité marquée par la pénurie de lait en saison sèche et le déplacement des animaux vers les zones de transhumance.

Le dernier programme en date de 2009 est celui du Projet d’Appui aux FIlières LAit et Viande(PAFILAV). Mais force est de constater que ce projet n’a été qu’un poussin qui a grandi dans l’œuf. Car les milliards mis à la disposition du projet se sont envolés sans trace.

Réellement a-t-on besoin de tant de milliards pour intensifier l’élevage des bovins à travers des techniques très peu coûteux telles que l’insémination artificielle et l’embouche bovine ? Car ceux sont des techniques qui se pratiquent déjà dans la sous-région : NigerMali,Burkina-Faso. Ce qui suppose que des experts en ces techniques sont disponibles tout près de nous.


Bradage des terres agricoles au Bénin : le cri de détresse des paysans

Le phénomène de bradage des terres est une réalité au Bénin et les associations de paysans tirent la sonnette d’alarme. A travers l’émission dominicale ‘’débats actuels ‘’ de Golfe Télévision, certains représentants des associations défendant les intérêts des paysans se sont évertués à déplorer le phénomène.

« L’accaparement des terres du Bénin : quelles conséquences pour la souveraineté alimentaire ? », c’est le thème de l’émission hebdomadaire du dimanche 5 février 2011. Étaient invités Simon Bodéasecrétaire général de Synergie paysanne et Patrice Sagbotrésorier général « Ginuku », tous font partie de l’Alliance pour un code foncier et domanial.

D’entrée de jeu, les deux invités ont dénoncé l’achat massif de terres agricoles par des individus et des multinationales étrangères. Pour Patrice Sagbo, il y a un projet chinois de production de bioéthanol à Savè alors même que les véhicules sensés utiliser ce carburant ne sont pas encore au Bénin. Et selon lui, ce projet a même été lancé par le ministre de l’énergie et de l’eau. Il dénonce le fait que les populations manquent déjà d’eau, (il donne le cas d’un reportage diffusé sur une chaine de télévision où des populations de Nikki sont en manque d’eau lors de la fête de la Gaani) et au même moment on va utiliser cette eau pour produire du bioéthanol pour les autres. Toujours selon Sagbo, les paysans veulent d’abord manger.

Quant à Simon Bodéa, s’il faut arriver à l’autosuffisance alimentaire à travers la révolution verte dans notre pays, il faut le faire avec les paysans béninois. Pour lui, les activités des paysans sont importantes du moment où ils sont arrivés jusqu’à présent à nourrir le peuple béninois. Il a également dénoncé l’introduction progressive des semences dites améliorées qui maintiennent le paysan dans une dépendance qui ne dit pas son nom.
Au sujet de l’accaparement des terres agricoles, le trésorier général de Ginuku a laissé entendre que le phénomène est tellement inquiétant que le chef de l’Etat qui fait de l’agriculture une priorité n’aura même plus de terres pour ‘’son agriculture’’. Il a également dénoncé les titres fonciers qui sont actuellement délivrés sur des terres agricoles.

Pour l’autre invité qui n’est autre que Simon Bodéa, une étude menée montre que 45% des terres sont bradées à Djidja. Et le phénomène est presque identique dans les autres communes. « Les gens achètent les terres mais ne les exploitent pas. Notre pays court un risque et cela peut mener à une instabilité nationale » a-t-il renchéri. Les défenseurs des paysans se posent la question de savoir ce que va faire un seul individu avec plus de 1000 hectares qu’il achète ?
Selon le nouveau projet du code foncier actuellement sur la table des députés au parlement, un seul individu ne peut pas acheter plus de 50 hectares et un groupe, pas plus de 100. En dépit des dispositions positives de ce code, les invités de Golfe Tv estiment que les honorables députés doivent apporter des corrections à certains articles qui ne sont pas de nature à sauvegarder les intérêts des paysans.

Les sieurs Simon Bodéa et Patrice Sagbo se sont faits les portes voix des paysans qui sont aujourd’hui confrontés au phénomène de bradage de terres et sont désemparés.


Entrepreneuriat agricole: casse tête chinois

Aujourd’hui, nous  tous admettons que l’Etat ne peut plus absorber ou prendre en charge tous les diplômés qui sortent des universités et des écoles professionnels.
Ainsi de multiples actions, projets, programmes ont vu et continuent de voir le jour afin d’inciter la jeunesse béninoise à l’auto-emploi dans tous les secteurs (artisanat, agriculture, environnement, restauration, les bâtiments et travaux publics, etc.).

C’est le cas de l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi (ANPE) à travers le Programme d’Aide à l’Emploi Indépendant (PAEI), le Fond National pour la Promotion de l’Entrepreneuriat et de l’Emploi des Jeunes(FNPEEJ). Mais force est de constater que toutes ces actions semblent être des lettres mortes en ce 21ème siècle au sein de cette jeunesse si vigoureuse soit- elle car elle pense encore avoir son salut au sein de l’administration publique ou des organismes internationales. Prenant le cas du FNPEEJ, ce dernier a été mis sur pied dès l’arrivée du régime BONI YAYI en 2006 avec un fond minimum de 2milliards pour financer les petites et moyennes entreprises.

Mais la désolation est que ce programme n’a pas pu atteindre ses objectifs pour des raisons telles que :

  •     Le non remboursement des prêts octroyés aux premiers bénéficiaires afin de refinancer les suivants ;
  •     Le financement des projets grâce à des pots de vins ;
  •     Le financement des projets mal évalués, etc.

Mais pour celui qui est décidé à entreprendre contre vents et marrées, il se voit butter au niveau des institutions de micro finances et des banques car ces derniers n’étant que des institutions à but commercial, lui demanderont des garanties et des années d’expérience dans le domaine (comme quoi, ils ne veulent pas prendre le risque de financer des start-up) au point où ce promoteur se lasse de son idée d’entreprise pour vaquer à d’autres occupations.

Au cas échéant, ce financement est accordé avec des taux de remboursement très élevés (12% à 24%). la Banque Régionale de Solidarité (BRS) qui prête de l’argent à un taux relativement moins élevé que les autres banques ne finance pas les start-up. Ce qui veut dire qu’il faut se démerder soi-même pour commencer d’abord afin d’espérer un quelconque financement ! Et c’est d’ailleurs ce qui fait dire que pour être entrepreneur au Bénin, il faut avoir les reins solides et les couilles bien en place.

Que faire si tant est que nous tous reconnaissons que c’est le secteur privé qui dope l’économie d’une nation ? À quand le démarrage des activités de la banque agricole ?


La malnutrition des enfants, un fait réel au Bénin

Les enfants constituent un groupe vulnérable en matière de santé. En effet, près de 80 % des décès liés à la malnutrition des enfants sont causés par les infections respiratoires aigües (24%), la diarrhée (19%), le paludisme (7%) et la rougeole (6%) (OMS 1995).

Pour endiguer ce mal, certaines institutions se sont alors, données pour mission de s’occuper de la santé des enfants : la fondation regard d’amour, le Centre de Prévention des Maladies Infantiles (CPMI), l’ONG Terre des Hommes, le Village SOS d’Enfants, etc. rappelons que toutes ces institutions fonctionnent grâce à des dons. Pour le cas du CPMI, il est créé depuis 20ans et est dirigé par les sœurs de St Camille avec l’appui de quelques agents communautaires. Les activités menées dans ces unités peuvent être réparties en activités préventives (surveillance de la croissance, vaccinations, restauration au niveau du jardin d’enfants) et curatives (consultation des enfants malades et la récupération nutritionnelle). Les avancées obtenues par le centre, pour la réalisation de ses objectifs pendant ces trois dernières années,  se présentent comme suit :

– Au niveau de la prévention, le nombre d’enfants enregistrés pour le suivi de la croissance a augmenté de 2008 à 2010 et en moyenne, 3477 enfants sont suivis par an alors que le nombre d’enfants vaccinés a diminué au cours de la même période. Les enfants reçus au jardin, tournent autour de la quarantaine pour les trois années considérées.

– En ce qui concerne les activités menées sur le plan curatif, le nombre d’enfants reçus à la consultation a augmenté de 2008 à 2010. Les pathologies les plus fréquentes sont : le paludisme, les infections respiratoires et les gastro-entérites. La récupération nutritionnelle quant à elle, est basée sur l’utilisation des produits locaux et du lait écrémé ou non. Parmi les enfants admis, 34,4% souffrent du marasme, 31,8% de la malnutrition modérée, 27,3% du kwashiorkor et 1,3% d’enfants du kwashiorkor marasmique. Quatre – vingt pour cent de ces enfants sont sortis guéris après un séjour moyen de 54 jours (écart type 27,11), pour un gain pondéral moyen de 4,32g/kg/jour.

Mais la question à se poser est de savoir comment se fait-il  que le Bénin malgré sa richesse en produits agricoles (soja, sorgho, arachide, palme, riz, maïs, tomate, igname, niébé, etc.) et en art culinaire (igname pilé, pâte de riz, pâte de fonio, dakouin, amiwô, fromage de soja, waragashi, etc.) vient à être victime de la malnutrition de ces chers enfants? L’article en date du 27 juillet 2011 portant sur « pourquoi les paysans mangent-ils très mal ? » peut nous aider à comprendre l’existence de la malnutrition au Bénin et à prendre des mesures préventives.

Aussi les enfants appartenant plus à des familles de paysans, ces derniers ne donnent qu’à leurs enfants  seulement les produits issus de leur propre culture ; car ne disposant pas d’argent ou d’autres sources de  revenu afin de varier la ration alimentaire des enfants.


La mise sur le marché des produits alimentaires: qui contrôle quoi et quand?

Les fêtes de fin d’année sont l’apanage des Béninois quel que soit le bord politique, ethnique et religieux. En ce mois de décembre, le dernier mois avant janvier, le ministère du commerce, de l’industrie, des petites et moyennes entreprises est déjà au bout de ses efforts.
En effet, ce ministère est chargé entre autre de contrôler la qualité des produits mis sur le marché et de saisir ces derniers s’ils ne sont pas conformes aux règlementations en vigueur. Pour le ministère, « normalement c’est les associations de défense des consommateurs qui doivent nous aider dans cette lutte en dénonçant la mise sur le marché des produits impropres à la consommation par les opérateurs économiques ».
Mais selon Monsieur Bernard DOSSOU-DOSSA,  président de l’association de défense des consommateurs dénommé « Que choisir Bénin », « l’Etat doit d’abord nous aider à limiter l’entrée des produits de mauvaise qualité sur le territoire et nous donner les moyens qu’il faut ».
Rappelons que la loi au Bénin ne permet pas aux associations de défense des consommateurs de sanctionner  mais de constater la mise sur le marché national de produits de qualité non satisfaisante. Seul le ministère du commerce, de l’industrie, des petites et moyennes entreprises à le pouvoir de sanctionner.
Dans tout cet imbroglio, que doit faire le consommateur ? Nous invitons donc les consommateurs à consommer local, à regarder minutieusement la date de péremption des produits, à éviter de chercher à acheter la contrefaçon mais à demander l’original car la santé n’a pas de prix.


Vers une hausse de l’intoxication alimentaire

Bientôt les fêtes de  Noël et de fin d’année. Toute personne quelle que soit son bord politique, morale ou religieuse est contente de cette période et pressée de franchir la nouvelle année. Cela se manifeste à travers des réjouissances, retrouvailles autour de la bouffetance.
La conséquence directe est que la demande en produits alimentaires devient très forte au point où l’offre n’arrive pas à couvrir cette dernière. Afin de combler ce gap, des exportations tous azimuts de produits alimentaires s’opèrent sur le territoire national. Ce qui met en péril la santé et la sécurité des populations. Car les frontières sont très perméables et les contrôles très limités.
Face à cet état de chose, nous invitons la population à une vigilance accrue au travers de pratiques telles que la vérification:
•    De  la date de péremption des produits ;
•    De la composition physico-chimique des produits ;
•    De l’originalité des produits.


Peut- on stopper la faim dans le monde ?

La famine dans la corne de l’Afrique, le réchauffement climatique, les inondations de part et d’autre (Nigéria, Chine, Thaïlande, etc.), la flambée du coût des matières premières sont tant de chose qui mettent à mal la lutte pour la sécurité alimentaire.
Selon la FAO, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde en 2010 a atteint 925 millions, soit 15% de l’humanité qui a faim. L’Asie-Pacifique et l’Afrique subsaharienne sont les régions les plus touchées par ce phénomène.
En effet, plusieurs éléments enveniment la situation :

  • Le faible pouvoir de négociation et de décision des petits producteurs locaux par rapport à celui des intermédiaires et à un secteur agro-industriel de plus en plus concentré ;
  • L’essor des agrocarburants qui accentuent la spéculation sur les cours des matières premières agricoles car on utilise des ressources qui auraient pu nourrir un grand nombre d’hommes, de femmes et d’enfants ;
  • Le manque d’investissement dans l’agriculture vivrière : le Mozambique par exemple importe 60% du blé consommé par sa population et l’Egypte importe la moitié de ses besoins alimentaires. Ce qui empire les fluctuations des cours des denrées alimentaires et impacte ainsi directement les plus pauvres ;
  • Le rendement des plus grandes cultures mondiales de blé et de riz augmentent moins vite que la croissance de la population ;
  • L’accaparement des terres agricoles par les grandes puissances n’est pas aussi du reste. Kofi Annan a mis en garde contre cette réalité au cours d’une conférence de la FAO, en juin dernier. Il a ainsi dénoncé le phénomène de « mainmise sur les terres », par lequel les pays achètent ou louent la terre d’autres nations pour leur propre sécurité alimentaire. « Il est alarmant d’apprendre d’un récent rapport que des terres agricoles équivalant à un territoire grand comme la France ont été achetées en 2009 en Afrique par des « hedge funds » et autres spéculateurs », a-t-il dit. « Il n’est ni juste ni viable que des terres agricoles soient ainsi dérobées aux communautés, ni que de la nourriture soit exportée de pays où les habitants ne mangent pas à leur faim. Les populations locales ne tolèreront pas cet abus — et nous non plus ».

Que faire donc face à cet état de chose ?
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement, qui consistent à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde d’ici 2015, semblent bien loin d’être atteints. Selon les économistes et démographes, il faudra augmenter la production alimentaire de 70% d’ici à 2050 pour nourrir les 9 milliards d’individus que la planète comptera alors.
Olivier De Schutter proposant à l’occasion du G20 agricole un plan pour la sécurité alimentaire mondiale affirme que « la faim n’est pas un problème technique, mais politique ». Il a ainsi déclaré : « Il faut briser le mythe technique de la faim, et reconnaître que ce fléau est d’abord le fruit de facteurs politiques qui condamnent les petits agriculteurs à la pauvreté ». Pour lui l’essentiel est de « renforcer la capacité des pays à se nourrir eux-mêmes ».
Le stockage est aussi un problème crucial : « actuellement, 30% des récoltes dans le Sud – 40% des fruits et légumes – sont perdues faute de moyens de stockage adéquats », explique le rapporteur de l’ONU. Un comble au regard de la faim qui sévit dans ces pays !
Selon les experts de The Economist, la solution la plus évidente pour enrayer la faim dans le monde est de lever les barrières commerciales et de stopper les subventions. Ceci permettra aux pays pauvres d’accroître leurs exportations. Une meilleure régulation des marchés agricoles est également indispensable pour limiter la spéculation et son impact mortel. L’accent doit être mis sur la recherche agronomique, souvent délaissée par les gouvernements.

Au Benin à peine 01% du budget national est alloué à la recherche scientifique.


Les acariens mettent à mal la révolution verte au Benin

L’autosuffisance et la sécurité alimentaire passent forcément par le développement du secteur agricole et agroalimentaire. Au rang du secteur agricole, nous avons la production animale et la production végétale. Depuis l’avènement du régime Boni Yayi et de la crise alimentaire de 2008, la production animale connait un essor. Mais cet essor a des répercussions négatives sur la production végétale.En effet, les acariens issus de l’élevage des volailles attaquent les cultures maraichères spécifiquement les plantes de la famille des solanacées empêchant les plantes de connaître la floraison. C’est une famille de plantes qui a une grande importance économique. En sont issus bon nombre de légumes et de fruits tels que :

  • Pomme de terre,
  • Tomate,
  • Aubergine,
  • Physalis,
  • Piment,
  • Poivron,
  • Lyciet commun.

Ce phénomène est surtout constaté dans la zone sud méridionale du Bénin surtout dans les environs de la commune de Pahou. « C’est pour la première fois depuis près de 10 ans que je fais le maraîchage que je vis ce phénomène » a martelé M. Camille TOHOZIN, un fermier de la commune d’ Agbanhizou. En fait, ces maraîchers, soit font le maraîchage à proximité des poches d’élevage, soit utilisent les fumiers issus de ces élevages. Ce qui facilite l’action des acariens.
Le drame est que les pesticides, insecticides, herbicides, fongicides ou acaricides ont prouvé leur limite face à ce phénomène.
Que faire donc face à cet état de chose si tant est que la révolution verte s’avère incontournable ?
Que faire à l’ère de la production des produits biologiques, gage d’un développement durable ?


Le fromage de soja : source de richesse

La consommation en aliment riche en protéines (viande, poisson, lait, fromage) est l’apanage de tout consommateur quel que soit son bord (religieux, ethnique) depuis des lustres.

La conséquence directe est que ces produits notamment poisson et viande coûtent de plus en plus chers car la demande est plus forte que l’offre. Or, il existe une solution à cela. C’est le soja. Ce dernier est riche en protéines autant que la viande et le poisson mais ne coûte rien.

Ceux qui l’ont compris très tôt et l’ont adopté sont les femmes. Elles le fabriquent de manière artisanale et vue la pénibilité du travail, elles ne traitent en moyenne que 10kG de soja/jour. Ce qui ne couvre pas tant quantitativement que qualitativement le marché national.

Pour résoudre ce problème, la production du fromage à l’échelle industrielle s’avère nécessaire pour le bonheur des béninois. Car cela permettrait non seulement de combler le gap qu’il y a entre la demande et l’offre en matière de produits riche en protéines et aussi d’apporter une valeur ajoutée à la culture du soja qui est d’ailleurs une filière au Bénin.


Les TIC au service du développement du secteur agricole

Il n’est nul doute aujourd’hui que ce qui se passe à des milliers de kilomètres de soi est tout de suite appris par tous ceux qui sont sur la planète. Et cela, grâce au téléphone, à l’internet, aux technologies de l’information et de la communication.Mais chose paradoxale, chacun de nous ignore ou n’est au courant de tout ce qui se passe à quelques pas de lui. Par exemple, celui qui est au marché Dantokpa (Cotonou) ne sait rien du coût des produits agricoles au marché Wologuêdê (Cotonou).

De même celui qui est au marché de Bohicon n’est pas au courant du prix des produits agricoles au marché de Glazoué. L’Office Nationale d’Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA) ayant compris ce phénomène a mis en place un service dont le nom est Système d’Information sur les Marchés. Ce système permet d’informer les acteurs à divers niveaux du prix des produits agricoles.

Mais le hic est que ces données ne sont disponibles que des jours voir des mois après que les marchés aient lieu. A chaque jour de marché ses prix. Or il suffisait juste qu’un industriel ou qu’un commerçant qui a besoin de tonnes de graines de soja par exemple, au lieu de le prendre à 350FCFA/kG au marché Dantokpa sache que c’est à 130FCFA/kG au marché de Bohicon.

Et le business est fait et bien fait. Ce qui par conséquent participe du développement du secteur agricole car les paysans écouleront facilement leurs produits.

Que faire donc si tant est que nous voulons que les produits soient écoulés à temps et que chacun des acteurs à divers niveaux soit gagnant ?


Les emballages plastiques: un poison lent pour l’environnement et pour la sécurité alimentaire

étiquette saucisse
étiquette saucisse

L’utilisation des sacs plastiques date de très longues années au Bénin. Ils facilitent le transport des biens, aident les femmes pour les emplettes, facilitent la conservation des aliments et la combustion du charbon de bois…

Les sachets sont fabriqués avec les dérivés du pétrole : les polypropylènes et les polyéthylènes. Pour obtenir la couleur du sachet, on y ajoute du souffre et des métaux lourds comme le plomb. La combustion des sacs plastiques entraine le dégagement de la dioxine. C’est un gaz qui est source de cancer de poumon, de peau, de gorge, etc.

Pour ceux qui sont exposés à ce gaz, il cause la mort des cellules au cours de la production des gamètes : tout pour être stérile. Mais force est de constater qu’une pratique se développe de jour en jour : c’est l’utilisation des sacs plastiques pour faire le feu du charbon de bois. «Je les utilise pour faire mes emplettes et je m’en sers également pour faire le feu avec le charbon de bois. Ils sont très pratiques et me permettent de faire beaucoup d’économie. Je ne sors plus un seul franc pour acheter du pétrole avant de faire la cuisine», explique Huguette Akpovo, mère de six enfants, rencontrée à Dantokpa, marché international de Cotonou.« Que pouvons-nous faire sans les sacs plastiques!», soupire- t-elle ».

Un autre danger est celui de la pollution de l’environnement. Tenez- vous tranquilles, l’utilisation de ces sachets ou sacs plastiques durent en moyenne 20 minutes mais sa dégradation dure au moins un siècle. Ce qui a des conséquences comme :

  • La pollution de la nappe phréatique donc une agriculture en danger,
  • L’imperméabilité grandissante des sols car les sachets plastiques empêchent l’eau d’infiltrer facilement la terre ce qui entraine l’inondation,
  • Les feux de brousse ou des ordures contenant d’importantes quantités de sacs plastiques entrainent  la pollution atmosphérique à cause du dégagement de la dioxine.

Le Rwanda a compris si tôt, qu’il a déjà interdit depuis cinq ans l’utilisation des sachets plastiques. Quant au Benin, envahi par ces objets surtout que nous sommes à côté d’un pays qui en est un grand producteur, il attend toujours que les partenaires financiers viennent d’abord élaborer des projets de loi.
Où sont les associations de défense des consommateurs ? que pensent nos autorités politiques de cette situation ? Sommes-nous plus intelligents que le Rwanda ?


Le poisson frais : un casse-tête pour le consommateur béninois

Le sous-secteur pêche contribue pour environ 3% du produit intérieur brut (PIB) et est fortement pratiquée (pêche) au sud du Benin. Elle occupe environ 25% de la population agricole et alimente l’essentiel de la consommation du poisson (plus de 2/3). C’est d’ailleurs les raisons pour lesquelles le gouvernement de Boni Yayi a inscrit ce secteur comme une chaîne de valeur ajoutée dans le plan stratégique de relance du secteur agricole (PSRSA).Mais malgré cette volonté affichée et les moyens déjà consentis par les ateliers, séminaires, foras, ce secteur peine à se retrouver. La conséquence directe est qu’aujourd’hui le béninois moyen lambda a du mal à se payer du poisson frais (surtout les plus consommés sont le poisson tilapia et le poisson clarias).
Aux dires de madame Lydie ALAPINI : administratrice des pêches, plusieurs raisons expliquent la cherté du poisson frais :
–    Le réchauffement climatique qui bouleverse les cycles de vie des espèces,
–    L’augmentation de la population de pêcheurs. Figurez-vous qu’il y ait plus de médecins que de malades !
–    L’arrêt biologique des espèces,
–    L’utilisation des engins prohibés malgré l’existence d’une multitude de décrets et arrêtés interministériels,
–    La fermeture du chenal,
–    Le transport des produits pétroliers « frelatés » par les cours d’eau.
Où en sommes-nous avec les multiples projets et programmes financés à coût de milliards ? de jour en jour, le coût de la vie s’élève mais on a du mal à intensifier la production halieutique nous laissant donc aller avec dame nature.


Le palmier à Huile: une chaîne de valeur ajoutée, en panne de valeur

La culture du palmier à huile au Benin revêt une importance historique. C’est depuis le temps du roi GUEZO (1818-1858) que cette culture a commencé faisant du Bénin (Dahomey dans le passé) le premier pays exportateur d’huile de palme en Afrique. Mais force est de constater que le Bénin a perdu cette place depuis fort longtemps bien que des chercheurs et des institutions de recherche comme le CIRAD aient trouvé des espèces à haut rendement communément appelées « les palmiers sélectionnés ».
Bien que le gouvernement de BONI YAYI ait fait de ce secteur une chaine de valeur ajoutée dans le plan stratégique de relance du secteur agricole (PSRSA), de sérieux problèmes continuent de miner  ce secteur. Ces problèmes sont plus d’ordre social que technique :

  • Les héritiers des feu propriétaires de terres formant des coopératives depuis les années 1970 non seulement divisés réclament leur bien (la terre).  Ce qui entraine une sous exploitation de ces plantations car les pieds de palmiers ne sont pas renouvelés à temps. Au passage nous vous rappelons que le Bénin compte trois grandes coopératives :
  1.     La coopérative de Agonvy qui fait 11.2OO hectares,
  2.     La coopérative de Hinvi qui fait 8.700 hectares,
  3.     La coopérative de Houin-Agamè qui fait 5.100 hectares.
  • Certains héritiers vendent déjà les terres de ces coopératives entrainant du coup une diminution des plantations. Un exemple palpable est celui de la commune d’Abomey- Calavi ou tout un quartier a disparu au profit de l’urbanisation grandissante. C’est le quartier ZOPA qui signifie Zone des Palmiers.
  • Des personnes déciment volontairement les pieds de palmiers à huile au profit de sa transformation en vin de palme communément appelé « sodabi » comme dans la zone de SEHOUE au profit d’autres cultures.

Par ailleurs, au Bénin  nous n’avons que des unités de type artisanal ou semi-artisanal qui se chargent de la transformation des régimes en huile de noix de palme et en huile de noix palmiste. Ce qui ne permet pas d’optimiser la production. Seule l’usine FLUDOR BENIN SA fabrique à l’échelle industrielle de l’huile de noix palmiste. Mais la matière première est importée du Ghana.

Au vue de tout cela, un mouvement dénommé MODES (Mouvement de Développement Social) dont le président est M. Pascal Todjinou a vu le jour invitant hier le ministère de l’élevage, de l’agriculture et de la pêche via son secrétaire général à réfléchir sur la question du  développement du palmier à huile au Benin.

Allons-nous attarder encore sur des séminaires ou à la création d’autres mouvements avant de passer à l’action ? En quoi aujourd’hui le Benin est le premier exportateur depuis qu’il a perdu sa place au niveau du palmier à huile ?


Sécurité alimentaire: la chasse aux étiquettes

étiquette saucisse
étiquette saucisse nankpan.mondoblog.org

Aujourd’hui, l’homme se soucie de plus en plus de sa santé. Les industries et les firmes ont compris et utilisent comme stratégies commerciales sur les étiquettes des produits agroalimentaires des thèmes ou phrases tels que : « réduit le taux de cholestérol« , « solidifie les os« , « élimine la graisse« , « purifie le sang » …

A cette allure, on finira par confondre les aliments (sur ceux transformés) à des pilules (médicaments).
En effet, suite à une étude réalisée par European Food Safety Authority (EFSA) en trois ans sur 2760 étiquettes de produits, seules 50 sont bonnes. Soit plus de 80% des étiquettes donnent un avis négatif.
Comprenons que ce n’est pas que le produit n’est pas bon mais plutôt que les promesses faites sur les étiquettes sont fausses. Pour cela, la commission européenne prépare un projet de règlementation qui sera proposé aux Etats d’ici 2012.

Au Bénin, que faisons-nous face à cette panoplie de produits importés et manufacturés ou bien nous attendons d’abord que l’UNION EUROPEENNE face la sienne afin que nous puissions plagier?

Où sont les associations de défense des consommateursOù en sommes-nous dans l’application de la loi n°2007-21 DU 16 OCTOBRE 2007 Portant protection du consommateur en République du Bénin?

 


Manioc : source de richesse du Bénin en baisse de production

Le manioc est un produit alimentaire de base vital pour une plus grande partie de la population africaine. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles le Burkina Faso envisage d’en diversifier son usage afin d’assurer l’autosuffisance alimentaire.
Au Bénin, la culture du manioc se fait depuis plus d’un demi-siècle. Elle est d’ailleurs une filière et fait partie des filières choisies par le gouvernement à travers le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA). Du manioc, une multitude de produits alimentaires peut découler :

  •  Les feuilles servent de légumes dans la gastronomie ;
  •  Dès racines, on a : du tapioca,  l’amidon, des cossettes, le la farine, de l’alcool alimentaire et médical, du gari sous cinq différentes classes

Bref, le manioc est une mine de richesse et de trésor pour une nation qui l’approprie. Et c’est ce qui a fait d’ailleurs l’existence du Programme de Développement des Racines et Tubercules-PDRT (2001-2008).

Ce programme a duré 07ans. Son objectif général est de contribuer durablement à la lutte contre la pauvreté par l’augmentation des revenus et l’amélioration des conditions de vie des ménages ruraux et des femmes rurales les plus vulnérables à travers la rationalisation des activités de production, de transformation et de commercialisation des racines et tubercules dans les zones favorables à leur culture et touchés par la pauvreté.

Mais force est de constater que cette production n’a pas cessé de baisser. Figurez-vous que la production du manioc est passée de 3.055.523 tonnes en 2003 à 2.804.734 en 2007 selon les dernières données sur la production agricole béninoise. « Les superficies emblavées sont passées de 237.892 ha en 2003 à 220.432 ha en 2006, soit une baisse de 17.469 ha en moins de trois ans. De même, le rendement sur la même période a légèrement chuté de 12,84 tonnes par hectare en 2003 à 12,72 tonnes par hectare en 2006» a souligné le chercheur en agronomie MOUSSA BELLO. Cela pourrait s’expliquer par l’inexistence de marchés potentiels à l’international hormis les pays limitrophes qui eux aussi cultivent le manioc.

Aussi l’absence sur le territoire national de grosses usines capable d’absorber la production béninoise de manioc pourrait justifier la baisse de la production. La question à se poser est de savoir si la fin du PDRT traduit la baisse de la production du manioc. Est- ce à dire aussi que le PDRT a manqué de structurer ou de trouver de marchés potentiels pour la commercialisation du manioc?

A ce rythme, le gari risque de devenir une denrée alimentaire de luxe et ne serait qu’à la portée des béninois ayant un pouvoir d’achat élevé.


Production et transformation de produits Biologiques pour un développement durable

Le marché des aliments biologiques est en forte progression depuis une dizaine d’année. Ce qui a fait développer le concept de « produit bio ».Si ce marché des produits biologiques semble intéressant, il demeure encore peu exploité par les pays africains. En effet, un produit biologique est un produit agricole ou une denrée alimentaire dont les méthodes de production visent à respecter l’environnement et les équilibres naturels. Dans ce cadre, le mode de production ne fait intervenir aucun produit chimique de synthèse (pesticides, insecticides, herbicides, fongicides, métabisulfite de sodium, soude…) et exclu radicalement l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés (OGM). Par conséquent, ce type d’agriculture a des contraintes telles que :

  • L’interdiction d’utiliser des insecticides, pesticides et autres ;
  • L’interdiction d’utiliser le carbure de calcium pour accélérer le mûrissement des fruits ;
  • L’interdiction d’utiliser de l’eau de javel pour laver les fruits ;
  • La production de produits biologiques ne doit pas se faire avec la production de produits conventionnels (les parcelles et les lieux de stockage doivent être clairement séparés).

L’application ou le respect de ces contraintes offre un modèle de développement pour l’Afrique. Il (agriculture biologique) respecte l’environnement et permet de lutter efficacement contre l’insécurité alimentaire. En intégrant les pratiques agricoles traditionnelles et en utilisant les ressources locales, l’agriculture biologique convient particulièrement bien aux agriculteurs africains notamment le Bénin qui est encore à l’étape d’agriculture de type familial. De plus, ce modèle d’agriculture est le plus efficace pour freiner le dramatique processus de désertification qui actuellement secoue le continent africain. Elle améliore la santé humaine et maximise les services environnementaux par la préservation de la biodiversité, l’amélioration des sols et l’exclusion des intrants chimiques agricoles qui contaminent les êtres humains et les écosystèmes.  Le programme EPOPA mis en place par l’Agence suédoise de coopération est un bel exemple.
Mais le drame est que les pays africains promeuvent le développement des cultures d’exportation comme le coton. Par exemple le Bénin déploie d’énormes moyens financiers tels que la subvention des intrants (engrais, herbicides, insecticides) aux producteurs. Ce qui contribue inévitablement à la destruction des sols et de l’écosystème.
A cette allure, nous courrons dangereusement vers une famine sans précédent. Par ailleurs, à quand l’introduction et le développement de la culture du coton biologique au Benin  à l’instar du Burkina Faso ?agriculture-afrique