Emmanuel Vitus

Urgent : Le Togo exporte Ebola ?

Le président Faure Gnassingbé lors du test mercredi à Accra
Le président Faure Gnassingbé lors du test mercredi à Accra

Le Chef de l’État togolais, Faure Gnassingbé participant depuis mercredi aux travaux du 45ème sommet des chefs d’États et de gouvernements de la CEDEAO à Accra, s’est soumis à un test de température à virus Ebola à sa descente d’avion à l’Aéroport d’Accra.

Bien que le test du virus Ebola soit un geste ordinaire exigé à tous les passagers transitant par ledit aéroport, celui du chef de l’État togolais fait le buzz depuis 24 heures dans la presse locale et sur les réseaux sociaux des deux pays.

Il faut noter que tout est parti d’une publication du site officiel du gouvernement togolais, qui aurait publié la photo du test du chef de l’État togolais. Bien que le processus de dépistage médical fasse partie des mesures mises en place par le gouvernement ghanéen pour prévenir l’entrée du virus sur son territoire, les services de protocole et de communication de la présidence togolaise avaient besoin de créer autant de buzz sur la toile avec une simple photo ?


Exclusivité : Un blessé Burkinabè témoigne avoir reçu les balles de l’armée togolaise

Des militaires des Forces armées togolaises lors du défilé du 27 avril 2014 à Lomé
Des militaires des Forces armées togolaises lors du défilé du 27 avril 2014 à Lomé

L’information ne fait pas encore la une de la presse internationale, mais mérite une attention particulière. Dans une vidéo de 27 secondes mise en ligne il ya 24 heures, un blessé par balle lors des récentes manifestations au Burkina-Faso accuse publiquement l’armé togolaise d’avoir tiré une balle sur lui. La victime Karim Boua actuellement hospitalisée à l’hôpital national « Blaise  Compaoré », a déclaré le 04 novembre 2014 lors d’une visite des autorités actuelles du pays, que les militaires togolais lui ont tiré dessus.

Une déclaration qui rame à contre-courant avec les démentis des autorités togolaises. Ces derniers par la voix du colonel Komlan Adjitowou de l’État major des Forces armées togolaises, avaient démenti formellement vendredi dernier « la présence de militaires togolais au Burkina Faso ». Pour l’heure, les rumeurs relayées par la presse locale et les réseaux sociaux continus de semer le flou au sein de l’opinion. En attendant que cette affaire soit élucidée avec des preuves formelles, souffrez de suivre la déclaration de la supposée victime sur ce lien 

 

 


Blaise Compaoré à la poubelle de l’histoire : la France, le grand complice de la situation

Blaise Campaoré à Washington en août 2014. - © AFP
Blaise Campaoré à Washington en août 2014. – © AFP

Qui tue par l’épée périt par l’épée, a-t-on coutume de dire. Blaise Compaoré semble oublier cet adage. S’il avait seulement le courage de faire la rétrospective de sa vie, il se rendrait compte que ce qui lui arrive aujourd’hui n’est que la conséquence logique des actes posés dans le passé.

Entré dans l’histoire par la petite porte il y a 27 ans, en assassinant son ami et frère d’armes Thomas Sankara, pour s’emparer du pouvoir, il refait sa sortie par la même petite porte, mais dans l’impunité totale des crimes crapuleux perpétrés avec la complicité des pays voisins. Conséquence : une gouvernance despotique instaurée dans « le pays des hommes intègres » depuis trois décennies.

Messieurs les Présidents, vous êtes assis sur des braises

Quelques chefs d'Etat africains
Quelques chefs d’Etat africains

Cette chute dramatique et humiliante de Blaise Compaoré et sa clique à la poubelle de l’histoire doit réveiller une fois encore les consciences mortes des chefs d’État africains, apprentis dictateurs, despotes et petits sorciers des Constitutions. Cette révolution burkinabè, qui n’a duré qu’une courte période avec l’hostilité du mouvement patriotique, majoritaire du Faso, face aux manœuvres grossières de l’armée, a jeté Blaise Compaoré dans une poubelle de l’histoire qui ne dit pas son nom. Ceci laisse penser que les autres chefs d’État africains ayant les mêmes ambitions à tripatouiller la Constitution de leur peuple sont assis sur des braises et ne manque désormais qu’une petite étincelle pour que tout s’explose.

Au nom de la France-Afrique, les martyrs du 30 octobre passeront sous silence

François Hollande et son homologue burkinabè Blaise Compaoré, en décembre 2013, à Paris. - © Alain Jocard - AFP
François Hollande et son homologue burkinabè Blaise Compaoré, en décembre 2013, à Paris. – © Alain Jocard – AFP

Les derniers événements permettent de vérifier un axiome qui traduit la perception que se fait l’opinion africaine de la politique africaine de l’Hexagone depuis l’arrivée de François Hollande aux affaires : quoi qu’elle fasse, en raison d’un passé lourd à porter, la France est d’emblée soupçonnée. Si pour l’instant aucun élément probant ne certifie que Paris a « trempé » dans la révolution au Burkina Faso, son long soutien à la mise en place de la configuration confligène actuelle, le silence complice de Paris face à la situation de succession et l’anarchie institutionnelle actuelle et la lettre de François Hollande à son homologue Compaoré laissent quelques lignes floues avec des zones d’ombre et plusieurs interrogations sur les réels soutiens et implications de la France dans cette affaire.

« Vous pouvez compter sur la France pour vous soutenir, si vous souhaitez mettre votre expérience et vos talents à la disposition de la communauté internationale », écrivait François Hollande dans sa lettre au désormais tristement célèbre Blaise Compaoré en septembre dernier. Le chef d’État français, qui signe à la main sa lettre par ces mots : « Bien à toi, François Hollande » nous édifie encore plus sur le soutien sans faille à l’assassin de Thomas Sankara.

Fac-similé de François Hollande à Compaoré © J.A.
Fac-similé de François Hollande à Compaoré © J.A.

Par ailleurs, « l’incapacité à réformer » l’ancienne colonie gangréner aujourd’hui par un désordre et un leadership démesuré des officiers de son armée amplifie les suspicions de « double jeu » de la France. L’attitude complaisante et le soutien subtil du président François Hollande qui s’est aligné ouvertement dans la dernière phrase de sa lettre adressée à Blaise Compaoré démontre clairement que ce dernier n’aura rien à craindre où qu’il soit au monde.
Étant attendu que la communauté internationale impose, plus que jamais, un « règlement pacifique » de ces genres de situation en Afrique, les vannes des rares appuis internationaux devant permettre à la société civile burkinabè de traduire Blaise Compaoré à la Justice sont presque fermées ou brouillées par Paris.

En examinant le silence complice de la Cédéao ( Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), de l’Union africaine et de l’appareil d’État français, au service de Blaise Compaoré et sa clique, on tire la conclusion que jamais, Blaise Compaoré et ses adeptes du despotisme ne seront jamais traduits à la CPI (Cour pénale internationale) au nom de la France-Afrique.

Blaise Compaoré doit être jugé au Burkina Faso

Blaise Compaoré dans ses mauvais jours Crédit Photo brazza-news.com
Blaise Compaoré dans ses mauvais jours Crédit Photo brazza-news.com

À l’heure ou ces phrases sont mis en ligne, rien ne laisse pensé que l’ancien « homme fort » du Faso n’introduira pas une probable plainte pour « coup d’État » à la justice internationale contre la société civile burkinabè, l’armé républicains, les sankaristes et les patriotes opposants ayant précipité sa chute.

Comme la plupart des chefs d’État héritiers de la France-Afrique, la génération que représente Blaise Compaoré a bâti sa carrière sur l’injustice, sur un système confusionnel, sur les financements occultes à la France et aux institutions internationales, sur des amitiés souvent croustillantes avec certains chefs d’État européens ayant atteint leur seuil de compétence en matière de protection d’« assassins » et pouvant les protégé une fois que le peuple crache son ras-le-bol et que le pouvoir leurs échappent.

Crédit Photo www.thomassankara.net
Crédit Photo www.thomassankara.net

Ceci étant, j’inviterai dans mon prochain billet, la justice burkinabè et la société civile à faire l’inventaire du règne de Blaise Compaoré, à lancer un mandat d’arrêt international contre lui, à demander son extradition et qu’il soit jugé en terre burkinabè. Il est grand temps que l’on barre la route à la Cour pénale internationale, ce grand manipulateur des consciences qui tente de faire oublier le mal et laisse en toute liberté et impunité les assassins au détriment des pauvres panafricanistes. Il n’y a rien à attendre de cette cour. Ne soyons pas des moutons de Panurge. Ceci n’est que le simple avis d’un panafricain

Emmanuel Vitus AGBENONWOSSI

E-mail : emmanuelvitus@gmail.com

 


Le Hastag #Lwili ou la clé de la « révolution » au Burkina ?

Illustration #lwili de la communauté TweetUp226
Illustration #lwili de la communauté TweetUp226

Depuis le début de la « révolution » au Burkina dont le 30 octobre 2014 demeure un épisode très historique, les internautes, blogueurs, cyberactivistes adeptes de Facebook, Twitter et YouTube, ont déclenché une mobilisation populaire avec à la clé le hastag #LWILI. Ce dernier est massivement utilisé pour chacune des publications sur le web 2.0 et ayant trait à l’actualité burkinabè. Quel est alors le sens de ce tag au cœur de la révolution au pays des hommes intègres ?

#Lwili  qui signifie « oiseau » en Mooré, une langue burkinabè, se réfère selon ses initiateurs de la communauté TweetUp226, à l’oiseau représenté sur le pagne traditionnel Lwili Pendeè du peuple Mossi (un peuple du Faso). Le #Lwili (« oiseau ») est aussi un symbole faisant allusion à l’oiseau de Twitter.  Choisi par des twittos le 24 mai 2013 à Ouagadougou, lors de la deuxième édition du #TweetUp226, #Lwili a pour objectif de regrouper toutes les informations sur le web 2.0 relatif au Burkina Faso.

Un manifestant de la révolution #lwili
Un manifestant de la révolution #lwili

Depuis le début de la révolution dans le pays, #Lwili est devenu l’un des tags les plus utilisés ou mieux un outil de mobilisation comme ce fut le cas lors du printemps arabe où les outils participatifs du web 2.0 ont fait tombées de vielles dictatures. Avant #Lwili, il y existait déjà dans le pays les hastags #Burkina, #BF ou encore #BF226.

Les Africains ont leurs #hastags

En Afrique, chaque communauté dispose ses propres #Hastags pour tout évènement, actualité et manifestation de grande envergure. Chez moi au Togo par exemple vous lirez souvent les tweets de la communauté togolaise sous le hastag #Team228 en référence à l’indicatif du pays, #Tginfo ou simplement #Togo. 

Les amis ivoiriens vous inviteront à lire leurs tweets sous le hastag #Kpaktoya, pareil chez les Gabonais et Camerounais qui co-utilisent le hashtag #Kongossa. Retrouvez #Madagasikara chez les frères Malgaches #Djazair chez les Algériens, la #team221 au pays de macky Sall sans oublier #TeamAfrica très utiliser par les twitos africains.

Viva #Lwili !!!

Viva Africa  !!!!


La foire internationale de Lomé mis à sac par EBOLA !!!!!

Crédit Photo-montage @EmmanuelVitus
Crédit Photo-montage @EmmanuelVitus

La Foire internationale de Lomé initialement annoncer pour démarrer le 21 novembre prochain a été repoussée à une date ultérieure. L’information a été rendue publique ce mardi soir par un communiqué officiel.

« En raison de la propagation du virus Ebola dans certains pays de la sous-région ouest-africaine et afin de réduire le risque de sa transmission à la population, le gouvernement a décidé du report, à une date ultérieure, de la tenue de la douzième Foire internationale de Lomé prévue initialement du 21 novembre au 8 décembre 2014, » indique le communiqué.

Il faut rappeler que la menace Ebola a déjà justifié le report sine die de trois autres rendez-vous majeurs.
Lire le communique officiel du report ICI


Président Denis sassou Nguesso, le roi de la sapologie ?

Président Denis sassou Nguesso Crédit Photo @Rfi.fr
Président Denis sassou Nguesso Crédit Photo @Rfi.fr

Ce soir en parcourant mes newsletters de la presse anglaise, je suis tombé sur un sujet d’actualité très intéressant concernant le président Congolais Denis Sassou Ngessou et son fils Denis Christel. Il s’agit d’un article du quotidien britannique telegraph, qui indique quele président Denis Sassou Ngessou aurait dépensé plus d’un million de livre soit environ 1 milliard de F.CFA pour l’achat de ses costumes et chemises lors d’un shopping à Paris. Curieux n’est-ce pas ? tenez-vous bien

Le journal indique que d’après ses sources, « les enquêteurs français, en dressant une liste des actifs dudit président ont été stupéfaits de constater que M. Sassou-Nguesso a dépensé 1,18 million d’euros entre 2005 et 2011 sur des chemises et costumes ».

Dans la même période, Denis Christel Sassou-Nguesso, le fils du président «aurait déboursé près de 474 000 € uniquement sur les chemises », mentionne le journal.

La plus étonnante et étrange mention qui m’a laissé ébahi en lisant l’article est que « ces chemises que Sassou et son fils ne changent leurs looks plus de trois fois par jour sans jamais les reporter une seconde fois »

Impossible de rester insensible à cette attitude du chef d’État congolais et ça suite qui loin de la félicité divine, ayant perdu tout sentiment se sont désarrimés de bonnes valeurs, pour se livrer à la dissolution, au luxe insolent et à la cupidité.

Denis Sassou Nguesso le roi de la SAPE ?

« Gloire à toi, sapologie, bénie soit ta science. Toi qui remplis nos jours d’élégance et de frime, ôte de notre chemin tous les bandits qui feraient du mal à nos vêtements. » Dixit les sapeurs congolais dans la vidéo d’une campagne publicitaire en cette année 2014 dédiée à la marque Guiness.

Sassou Nguesso bien sapé dansant dans tous ses états Crédit Photo afroconceptnews
Sassou Nguesso bien sapé dansant dans tous ses états Crédit Photo afroconceptnews

Le Président Denis Sassou Nguesso est-il dans la logique de ses compatriotes de la société des ambianceurs et des personnes élégantes SAPE ? La question reste posée, mais quoi que l’on puisse dire, aucune justification ne peut être donné à cette attitude du président congolais et son fils vu la pauvreté ambiante dans laquelle végètent les Africains et par ricochez les Congolais.

Biens mal acquis Crédit Photo TV5-Monde
Biens mal acquis Crédit Photo TV5-Monde

Quand les poignées de mains, les photos de familles, les discours et les demandes se succèdent au Fonds monétaire international et aux Nations-Unies pour le financement des pays africains, les chefs d’État sont accusés de disposer des biens, immeubles, résidences privées de grande valeur dont des immenses résidences privées situées en France, des véhicules de luxe et des comptes bancaires de centaines de millions de dollars américains logés dans diverses banques françaises, au Vatican et en suisse.

Les Africains doivent aujourd’hui se lever comme un seul homme et ouvrir l’œil sur l’enrichissement illicite de certains de leurs dirigeants. Il faut siffler la fin de la récréation de ce mal dont les plaies deviennent de plus en plus profondes. Il faut que l’on mette fin à l’impunité pour que ces biens mal acquis soient récupérés et restitués aux pays victimes. Une fois la colère et l’émotion tombées, une analyse doit s’imposer afin d’en tirer toutes les conséquences tant pour les Congolais que pour les Africains. C’est peut-être mon humble avis de panafricaniste.


Chocolat « Made in Togo » vous avez dit ?

Échantillons du chocolat togolais "Choco Todgo" Crédit photo @Emmanuel-Vitus
Échantillons du chocolat togolais « Choco Todgo » Crédit photo @Emmanuel-Vitus

L’audace, le courage, le succès et la persévérance, tels sont les maitres mots qui ont toujours guidé mes pas à part les recommandations familiales. Janvier 2013, mon Curriculum venait de séduire le jury du projet Fair Young Sustainale Inclusive and Cooperative (FYSIC) du programme Youth in Action (Jeunesse en Action) de l’Union européenne (UE). Un entretien et un test sévère en anglais avec une mention excellente séduisent à nouveau le jury et m’ouvrent grandement les portes de l’entrepreneuriat. Je venais d’être sélectionné parmi plusieurs jeunes togolais.

Formation dans un laboratoire artisanal de Modica (Italie) en mai 2013
Formation dans un laboratoire artisanal de Modica (Italie) en mai 2013 Crédit Photo @Emmanuel-Vitus

Quelques séries de formations de haut niveau au Togo en entrepreneuriat, comptabilité, négociations de financement et la création de coopératives. Deux voyages en Italie (Sicile & Mondica), puis à la foire internationale du chocolat équitable Cita Di Castello (Italie), où l’on se frotte à la fabrication artisanale du chocolat, sur les enjeux du commerce équitable, à la gestion des coopératives et le tourisme responsable, top au travail !

Participation à la foire internationale du chocolat équitable Cita Di Castello (Italie)
Participation à la foire internationale du chocolat équitable Cita Di Castello (Italie)

 Juin-juillet 2013, nous avons osé monter sur fond propre, un Laboratoire traditionnelle à Lomé avec à la solde la fabrication de la première plaquette de chocolat togolais 100 % bio.

Février 2014, l’honneur m’échoit de voyager et d’échanger avec les jeunes chocolatiers ivoiriens du Grand Bassan (Abidjan). La traversé des plus grands cacaoyers de la Côte d’Ivoire (Grand Lahou, San-Pedro) pour ne citer que ceux-là, la rencontre des membres du Conseil café-cacao de Côte-d’Ivoire, le ministre ivoirien de l’Agriculture et les grands paysans du pays me donne encore du réconfort. Une semaine de travaille intense avec à la solde l’organisation de la première foire de chocolat artisanal ivoirien.

Abidjan Février-Mars 2014 avec les chocolatières italiennes
Abidjan Février-Mars 2014 avec les chocolatières italiennes

L’heure n’était plus au grand repos. Mars 2014, nous poussons encore très loin en organisant le tout premier salon de Chocolat au Togo. Chocolat au gingembre, chocolat à l’arachide, chocolat au tapioca soufflé (extrait de l’amidon du manioc), chocolat à l’anise ; des pattes de chocolat 100 % cacao, des savons de cacao, du yaourt au chocolat, des boissons de chocolat (…). Ce sont là les produits exposés le 21 mars 2014 au siège du parlement togolais, histoire de faire déguster et de célébrer sous toutes les formes et dans tous les états le chocolat togolais, celle issue du labeur des fils du pays.

Avec les autres membres du projet en pleine séance de tri du cacao à Lomé Crédit Photo @Emmanuel-Vitus
Avec les autres membres du projet en pleine séance de tri du cacao à Lomé Crédit Photo @Emmanuel-Vitus

Aujourd’hui, loin de concurrencer les grandes firmes internationales de l’agroalimentaire et les grandes marques tels la chocolaterie « CEMOI », « DASKALIDES », « LÉONIDAS », « TOBLERONE », l’on se contente de faire consommer au maximum des Togolais, le chocolat bio « made in Togo », issu d’un commerce équitable avec une texture granuleuse du sucre roux également made in Togo. L’entrepreneuriat, moi et le chocolat togolais, c’est une très belle et longue histoire. Bref « je rêve en couleurs »!


Réponse d’Alberto Olympio à ma lettre ouverte : Un véritable discours politicien huilé de flatterie !

Alberto Olympio  lors de son investiture comme candidat de son parti à Lomé
Alberto Olympio lors de son investiture comme candidat de son parti à Lomé

Il y a quelque jours, je publiais sur ce même blog une lettre ouverte que j’ai adressée à M. Alberto Olympio, PDG du groupe Axxend, président du « Parti des Togolais » et candidat à la présidentielle de 2015 au Togo. Sa réponse ne s’est pas fait attendre. Il m’a adressé sa lettre de réponse dans les 24 heures qui ont suivi ma publication. Une réponse que j’ai rendue publique sur ce même blog. Dans sa correspondance, M. Alberto Olympio tente de lever l’équivoque des questions évoquées dans ma lettre. D’un discours politicien lubrifié de flatterie et d’interaction virtuelle d’une équipe de communication bien douée, mes attentes sont très peu comblées.

Lavage de cerveau et tambouille politicienne, je refuse !

imagesJ’invite vivement M. Alberto Olympio à concilier son discours de changement aux réalités sur le terrain. Qu’il part en guerre contre la faim, le chômage, la mortalité infantile et maternelle au Togo, le pouvoir viendra ensuite ! Le peuple togolais le plébiscitera s’il constate qu’il est vraiment l’homme de la situation qui peut décanter la crise. Il faut commencer au bas de l’escalier, grimper graduellement que de vouloir prendre l’ascenseur et aller en besogne. Je ne suis pas en train de faire un cours de politique à M. Alberto et les siens, je n’en suis même pas à la hauteur de ses souliers, mais juste un point de vue. Convenez avec moi que le « rêve » de Martin Luther King aux USA ne s’est pas réalisé en un an.

Je vous invite à revenir au Togo, à investir au Togo, embaucher tous les jeunes chômeurs qui rodent autour de vous, qui croit en votre vision et chantent votre gloire à longueur de journée. Je veux vous voir sur d’autres champs qui relèvent de votre domaine et capacité d’investissement, je veux vous voir investir dans les secteurs porteurs de notre pays et désenclaver les zones rurales. Votre grand projet d’« offrir au grand public africain une connexion gratuite à l’internet »  sera le bienvenu au Togo et là je pourrai enfin « accorder » un crédit à vos propos et  votre vison de changer le Togo une fois à la présidence.

« Émigré aux États-Unis avec juste une poignée de dollars en poche, ce n’est pas pour répondre aux petites annonces du Washington Post, mais “pour envoyer un CV à Bill Gates” himself ! Inutile, en effet, de jouer les modestes lorsqu’on peut s’appuyer sur un CV “haute définition” comme celui d’Alberto, petit-neveu de Sylvanus Olympio, premier président du Togo. Alors, lorsque cet entrepreneur né revient pour de bon sur le continent, au début de l’année 2010, c’est forcément pour devenir, à terme, “le leader des technologies de l’information et de la communication en Afrique”. Et il pourrait bien être en passe de réussir son défi ».

Quel Homme ! Quelle audace ! Tels furent mes premières impressions en lisant cet extrait d’article écrit sur vous dans les pages de Jeunes Afrique Économie. Ces phrases de Jeunes Afrique viennent galvaniser certaines de mes impressions sur vous et votre audace à transformer le Togo.

Je veux bien croire en vous et votre vision, mais je pense qu’on peut commencer par l’entrepreneuriat des jeunes, les élections locales, législatives, sénatoriales et la présidentielle après, M. Olympio. Gamesu ! Vous me direz, mais on risque de ne jamais arriver à bon port si la vision qu’on partage s’arrête juste à nos pieds et autour de notre environnement restreint. Les Togolais du Togo profond ont besoin de vous connaitre et partager vos visions, M. Alberto. Pas dans les lignes de  votre récent livre « Je prends le parti des Togolais », mais dans les actes !

M. Olympio, les politiciens de circonstance ne font que retarder la lutte togolaise, ne soyez pas comme eux ! 

Alberto Olyme lors d'une visite des populations à Lomé crédit photo @partidestogolais
Alberto Olyme lors d’une visite des populations à Lomé crédit photo @partidestogolais

M. Alberto, conquérir le pouvoir et ensuite instaurer la démocratie, tels est souvent le leitmotiv de tous les opposants togolais. Même si dans votre réponse à ma lettre vous tentez de me convaincre sur ce point. Notez que les dernières décennies de la lutte de l’opposition, le Togo a connu l’éclosion et l’apparition de plusieurs jeunes politiciens. Ils apparaissent généralement à un an ou quelques mois avant les échéances électorales comme dans votre cas. La plupart sont de jeunes entrepreneurs comme vous, des professeurs d’université, d’éminents juristes, d’autres des vétérans qui luttent jusque-là dans l’ombre, d’autres parmi eux sont animés par l’égoïsme, le leadership démesuré et/ou généralement exclu de leurs entités politiques pour diverses raisons. Ils sont pour la plupart, ceux qui viennent troubler l’eau à la veille des élections et divisé l’électorat de l’opposition au profit du parti au pouvoir. Ceci étant, le parti au pouvoir y gagne toujours et se frotte les mains au lendemain de chaque élection.

Des années 90 à ce jour, la regrettable impression que l’on a de ces arrivistes politiques est qu’ils sont les « complices » de l’immobilisme avec le pouvoir togolais. Le parti au pouvoir, convaincu de tout ce qui retarde l’avènement d’une démocratie pleine et entière au Togo ne s’empresse pas à aller vers une vraie lutte contre l’opposition. Pour le pouvoir en place, ses pions et taupes de l’opposition l’aiderons toujours à diviser l’opposition et à semer l’agitation et là, bienvenue les dégâts ! Aujourd’hui, la jeunesse togolaise, puisse qu’elle constitue la frange de la plus importante et la plus active de la population, elle  a besoin d’emploi, de formation civique et professionnelle, de vous et votre expérience M. Alberto.

Opposition togolaise Crédit (photo-montage) www.togo-online.co.uk
Opposition togolaise Crédit (photo-montage) www.togo-online.co.uk

M. Olympio, je vous rappelle encore que 2015 c’est demain, et les togolais ont grand rendez-vous avec l’histoire. Je vous invite encore une seconde fois à repenser votre engagement politique surtout celle de la présidentielle de 2015. Si vous avez un projet pour votre pays ou si vous sentez un destin national, vous n’avez pas besoin de commencer par la magistrature suprême. Si cela vous tient toujours à cœur, je dis bien s’il vous tient à cœur et vous obsède et que vous ne voulez pas décourager ceux qui croient déjà en vous pour 2015, rejoignez les autres. Aujourd’hui tout le monde préconise une idée d’unicité de candidature de l’opposition pour la présidentielle et les prochaines élections législatives et locales, et si vous converger vos forces M. Alberto ?

Vos poignées de main et photos de famille avec les « mini-diplomates » occidentaux vous flattent! 

Alberto Olympio lors d'une offensive diplomatique en Europe
Alberto Olympio lors d’une offensive diplomatique en Europe

Notez bien que le mur d’en face est très résistant et gigantesque, c’est à plusieurs que vous pouvez le renverser.Vous le savez très bien mieux que moi. Ni Gerry Taama, ni Jean Pierre Fabre ni les centaines d’opposants togolais ne me diront pas le contraire. Peut-être, votre succès à la tête de votre société d’informatique « Axxend Corp », la préface commandée du cerveau du PS au service de l’ancien Président français, François Mitterrand, Jacques ATTALI et vos quelques poignées de main avec les « mini-diplomates » occidentaux vous flattent et vous donne une très mauvaise impression sur la situation réelle de la politique togolaise. Sortez de vos illusions et regardez la vérité en face! Il s’agit de la destinée de plus de sept millions de Togolais, M. Olympio.

Pour note d’histoire, notez que pour l’élection présidentielle de juin 2003, Me Yaovi Agboyibo (CAR-opposition) avait réalisé un score de 5,1 %, Léopold Gnininvi (CDPA-Opposition) a obtenu 0,0 %. Même son de cloche en 2010 où Me Yaovi Agboyibo a tenté une fois encore sa chance et s’en est sorti avec 2,96 % des voix. Bassabi Kagbara (PDP-opposition), un nouveau venu à l’affront s’est contenté de 0,41 %. Madame B. Adjamagbo-Johnson (CDPA-opposition) obtient 0,66 % des voix, Jean Pierre Fabre sous la bannière du FRAC s’empare de 33,94 %. Regardez ces chiffres, cela devrait vous interpeller !

On dit souvent chez nous qu’« une brindille de balai ne peut pas tuer une mouche, il en faut un assemblage de brindilles », bref un gros balai. Ceci n’est que l’humble avis d’un  jeune concitoyen qui partage les mêmes visons que vous : celle de transformer le Togo, de changer le quotidien de ses populations. Je sais que vous avez de grands rêves pour ce pays et ses enfants. Mais M. Alberto 2015 c’est dans 3 mois. Et je n’y crois pas ! à moins que vos ambitions soient ailleurs loin des urnes.


Réponse d’Alberto Olympio à ma lettre ouverte (Copie intégrale)

Capture d’image-en-tête de la lettre-réponse d’Alberto Olympio+ illustration
Capture d’image-en-tête de la lettre-réponse d’Alberto Olympio+ illustration

Bonjour Emmanuel,

Tout d’abord merci de m’avoir adressé cette correspondance dont j’ai pris connaissance avec beaucoup d’attention. Les points que vous soulevez méritent que j’y apporte des réponses claires. Le Parti des Togolais, mon équipe et moi-même allons bien, et je vous remercie de votre sollicitude. Comme vous vous en doutez, à quelques mois d’élections où nous sommes venus pour faire avancer les choses, nous sommes très occupés aussi bien en interne, que pour la préparation d’actions sur le terrain, sans compter les voyages à l’extérieur du pays, parce qu’il faut aussi expliquer le projet de rénovation qu’est le nôtre aux partenaires internationaux. Étonné par votre lettre ouverte ? Non mon cher concitoyen. Je dirai plutôt interpellé.

 Vos questions sont certainement l’écho de celles de beaucoup d’autres jeunes qui n’ont pas osé comme vous, aller jusqu’au bout de leurs interrogations, raison pour laquelle il est important pour moi de vous répondre, point par point, pour tous ceux qui ont le même questionnement. On y va ?

 Sur la question de la sincérité de mon engagement politique

 Je pense que la sincérité ne nait, ni ne meurt avec la politique. Elle fait partie de la nature de tout individu. On l’est ou on ne l’est pas. On le demeure ou on se laisse dévorer par un système, tout simplement.

J’ai fait toute ma carrière dans l’entreprise, et je suis un homme pragmatique. J’ai décidé de me consacrer pleinement et avec toutes mes forces et moyens à ce projet politique pour mon pays. Mon seul objectif est de donner le bien être aux Togolaises et Togolais, car j’ai la conviction que vivre mieux au Togo, c’est possible et il en est grand temps.

Pour moi, ce n’est pas un sacrifice que de me consacrer à mon pays. C’est un devoir. C’est un sacerdoce. C’est de la sincérité à l’état pur.

En ce qui me concerne, je suis entré en politique comme j’ai débuté mon parcours d’études, puis ma vie professionnelle : Avec l’exigence de réussite et du respect de la parole donnée.

Mais détrompez-vous, ce n’est pas ma sincérité qui changera ce pays. Ma sincérité je l’espère contribuera à gagner votre confiance et j’en ai grandement besoin. Votre confiance sera la force qui me donnera l’énergie dont j’ai besoin tous les jours pour aller de l’avant, avec chaque citoyen désireux d’améliorer le quotidien des togolais. En revanche, c’est mon efficacité que j’ai le devoir à mon tour de mettre à disposition pour ne pas décevoir vos attentes, oh combien nombreuses.

 La question que j’aurai aimé que vous me posiez aussi est la suivante: Alberto a-t-il les capacités et l’équipe pour transformer ce pays ?

Et là je te dis, en toute sincérité OUI. J’ai les capacités de réussir si vous me faites l’honneur de me m’accorder votre confiance en 2015.

Alberto de la famille OLYMPIO

 L’éternelle question ! Je ne m’en offusque plus. Je porte mon nom avec fierté, comme j’espère vous portez le vôtre.

Cette fierté n’est pas liée à l’héritage politique Olympio, mais parce que mon nom est ce qui me lie aux membres d’une famille que je chéris et que j’aime : ceux qui partagent mon sang, ma vie, mon histoire, et qui partage avec moi les bons comme les moments difficiles.

Auriez-vous une idée de nombre de personnes portant le patronyme Olympio que le Togo a engendré et de combien d’entre eux sont loin de faire de la politique ? Une grande majorité se tient bien loin de la politique malgré le poids que ce nom a pu faire leur faire endurer.

L’histoire de chaque famille est faite de succès et d’échecs, de fiertés et de déceptions. Les Olympio sont avant tout des togolais. Refuser à un togolais de faire la politique du fait de son patronyme serait un précédent dangereux. De mon grand oncle Sylvanus jusqu’à mon grand frère Harry je revendique l’attache familiale. Nous portons le même nom, nous sommes du même sang.  Mais la politique n’est pas une question de patronyme. La politique n’est pas une question d’ethnie. Elle est avant tout une question de références idéologiques, de projets, d’idées, en un mot, de vision. Tout comme d’autres togolais, je suis venu avec ma vision et tiens à n’être jugé que sur celle-là et avec son engagement personnel.

 Mon livre :  » Je prends le parti des togolais »

 C’est un succès avant l’heure et je ne cache pas ma satisfaction. Je l’ai écrit pour être connu et pour que ma vision soit comprise des togolais, de vous. Je l’ai écrit pour que l’on sache que le nom Olympio n’est pas une fin en soi et ne nous exempte pas des batailles qui jonchent la route du succès.

Je l’ai écrit en détaillant mon parcours parce que mon histoire pourrait être celle de tellement d’autres togolais débarquant en occident pour se former, la tête pleine de rêves et de recommandations familiales, mais avec ce désir de réussir et de rentrer pour « faire changer les choses au Togo ».

Mais je l’ai aussi écrit pour que tout ce que je compte faire soit inscrit point par point, afin que ceux qui me feront confiance sachent dans quoi et avec qui ils s’engagent. Pour que le Togo comprenne que GAMESU n’est pas juste un slogan ou un hashtag mais l’expression de ma compréhension de l’urgence de l’action.

 Je ne jette pas toutes mes forces dans la bataille des présidentielles au nom du principe de  » l’Alternance d’abord, le reste on verra ». Je veux être le prochain président démocratiquement élu du Togo pour pouvoir, avec l’équipe qui aura travaillé sur ce projet avec moi, et tous ceux qui voudront le mettre en oeuvre avec nous faire de ce livre, la trame de la « success story » du Togo et non celle d’Alberto.

Trop de partis Politiques ?

Certainement, quand nous prenons le rapport des 105 partis créés au Togo pour une population d’environ 7 millions d’habitants. Mais le parti ne fait pas la vision. Comme pour toute organisation le parti n’est que le cadre juridique où peut s’exprimer une vision, une méthode visant à apporter un progrès quelconque. Si j’ai créé un parti, c’est pour donner un cadre d’expression légal au projet qui est le mien, encouragé par les Togolais qui m’ont dit qu’ils voulaient un souffle nouveau, une nouvelle façon de faire de la politique et un engagement sans aucune faille.

De l’obligation de ne pas décevoir

Elle ne date pas d’hier. Je n’ai jamais voulu décevoir les attentes des miens. Le Togo ne sera pas une exception.

Cher Emmanuel, mes manches à moi sont retroussées depuis un moment, et je suis encore à la recherche d’autres manches supplémentaires, les vôtres peut-être ?

Revenons au livre, le prix de ce dernier (17 euros, prix éditeur, soit environ 11.000 CFA) semble inquiéter plus d’un.

Mais j’aimerais porter à votre attention deux éléments. Vu que le livre ne sort officiellement que le Jeudi 16 Octobre prochain, personne pour le moment n’a eu à débourser un centime pour le lire.

Ceux qui vivent des réalités différentes à la vôtre et de celles de tant de jeunes togolais l’achèteront au prix public. Mais je pense que vous n’êtes pas au bout de vos surprises quand à la vente et la promotion du livre sur le territoire national. Alors ne présumons pas trop hâtivement de la capacité du togolais à se procurer cet ouvrage, ou à prendre connaissance de mon projet.

 Je ne suis pas déconnecté des réalités togolaises, surtout pas des réalités économiques. Sachez juste que j’ai fait de mon mieux pour que l’argent ne soit pas un obstacle pour ceux qui veulent vraiment lire ce livre …. A suivre.

 En attendant de vous rencontrer …

 A moi d’émettre une requête, si vous le permettez. Vous lire pousse ma curiosité et me donne envie de vous rencontrer. Pourquoi ? Certainement parce que l’audace a toujours été quelque chose que j’ai admiré et aussi parce qu’elle a su m’ouvrir des portes dans mon parcours.

Je vous invite déjà à la sortie officielle de  » Je prends le parti des togolais » où j’espère pouvoir vous remettre votre copie dédicacée. Quand à votre décision de « prendre le parti des togolais », elle sera toujours bienvenue et ne vous coutera que de la confiance, l’envie de bousculer les lignes et une carte d’adhésion à 500 Francs CFA.

Ces 500 Francs CFA en revanche, j’insiste pour qu’ils soient versés par chaque membre. C’est une somme qui nous rappelle que notre engagement est avant tout un investissement que nous faisons dans l’avenir, et qu’il représente un coût avant de se transformer en bénéfice, si nous faisons les bons choix.

Il est temps ! Gamesu !

Capture image-pied de page de la lettre d'Alberto Olympio
Capture image-pied de page de la lettre d’Alberto Olympio


Présidentielle 2015 au Togo : On ne change pas « l’équipe qui gagne » à la CENI !

Photo montage par  @vitus
Photo montage par  @vitus

Grosse surprise ! L’information est de taille et va bouleverser l’actualité togolaise de ce mardi. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Togo vient d’élire les membres de son bureau exécutif. Contre les attentes de la classe politique et les pronostics de la presse, M. Taffa Issifou Tabiou, l’ancien président de la CENI à l’élection présidentielle de 2010, va « reprendre » les commandes de l’institution pour conduire le processus des élections de 2015.

« Issu de la Société civile, M. Taffa Issifou Tabiou est élu président de la CENI par 10 voix favorables sur onze votants » souligne le communiqué officiel

Les autres membres du Bureau exécutif sont élus par consensus au sein des dix-sept membres de l’institution avec M. Bemba Nabourema (opposition parlementaire), au poste de Vice-président, M. Yao Daté (Société civile), au poste de Premier rapporteur et M. Baoubadi Bakaï (Majorité parlementaire) au poste de Deuxième rapporteur.

« Le Bureau d’âge présidé par Me Jean-Claude Homawoo, et Mme Mokpokpo Dosseh comme Rapporteur, qui conduit les travaux depuis la mise en place de l’institution le 29 septembre 2014 achève ainsi la réalisation de la deuxième mission qui lui est confiée. La désignation de ces instances de la nouvelle CENI intervient en effet après l’adoption du Règlement intérieur de l’institution le 8 octobre 2014. Ce nouveau texte permet à la Commission électorale d’accroître son efficacité dans l’organisation des élections de 2015 » indique le communiqué issu du conclave.

Taffa Tabiou l’homme des grands rendez-vous, un plan prémédité ?

Nouveau président de la CENI Tabiou Taffa
Nouveau président de la CENI Tabiou Taffa

Après une courte période de vacance où la présidence de l’exécutif a été confiée à Madame Angèle Aguigah pour l’organisation des élections législatives en 2013, Tabiou Taffa avait siégé en tant que membre et personne ne ressource au sein de la CENI.

Il revient de nouveau pour prendre à l’unanimité (90,9 %) les commandes de l’institution en tant que président comme ce fut le cas en octobre 2009 à la veille de l’élection présidentielle. Un plan orchestré ou une stratégie politique pour maintenir la société civile au-dessus des partis politiques pour l’élection présidentielle ? Personne ne saura le dire pour l’heure, mais la suite nous édifiera plus. Alors wait and see.


Lettre ouverte à Alberto OLYMPIO

Alberto Olympio à Lomé en juillet 2014
Alberto Olympio à Lomé en juillet 2014

Bonsoir M. Alberto Olympio,

Comment allez-vous ? Et le parti des Togolais ? En lisant cette lettre, vous allez certainement vous posez des questions sur ma personne et pourquoi je vous adresse ces mots. Je suis tout simplement, citoyen togolais, modeste journaliste et observateur de la vie politique togolaise. D’entrée, je vous félicite pour ce grand pas de géant que vous marquez dans la politique togolaise avec la création du « Parti des Togolais » que vous dirigez avec soins.

L’objet de ma lettre n’est rien d’autre que la seule grande question, qui taraude l’imaginaire esprit collectif de nombreux Togolais et de la diaspora : « la sincérité de votre engagement politique au Togo ». Nombreux togolais vous trouvent jeune, excellent et que vous constituez un modèle pour les jeunes togolais de par votre succès professionnel. Ils vous apprécient (cliquez pour voir la photo), ils vous aiment (plus de 6 528 mentions J’aime sur votre page Facebook), ils croient en vous, mais ils veulent que vous les rassuriez de votre sincérité à ne jamais aller au « mangeoire » comme vos ainés qui aujourd’hui sont classés dans les archives lointaines.

Je sais que vous avez hérité d’un nom (OLYMPIO) qui vous porte déjà préjudice et mépris, mais vous arrivez à vaincre ces procès d’intentions et autres. Comme la plupart des togolais, je n’ai pas de moyen pour acheter votre récent livre : « Je prends le parti des Togolais » qui défraie la chronique en ce moment. Conclusion, j’ignore beaucoup de choses sur votre engagement politique et je le pense de même pour les milliers étudiants et populations rurales qui ma foi n’auront jamais la chance de lire ce livre pour diverses raisons que vous n’ignorez pas. Tout ce que je sais sur vous n’est que la somme de vos biographies commandées que reprennent sans modification plusieurs sites Internet, bref je sais que vous avez un Curriculum vitae et un parcours impressionnants. Mais de votre parcours politique je ne retiens rien à part la création du parti des Togolais et votre vison pour 2015.

M. Alberto, vos slogans, sorties médiatiques, programmes, manifeste et autres actions, prouvent que vous rêvez aussi d’un Togo nouveau après 50 d’indépendance et 24 ans d’échecs pour l’avènement de la démocratie dans notre pays. Mais dites-nous : pourquoi avez-vous attendu tant d’années avant de réagir ? Pourquoi êtes vous arrivez à seulement quelques mois avant l’élection présidentielle de 2015 ? Pensez-vous que la lutte contre le pouvoir en place peut s’opérer en solo ? Des jeunes comme vous, ayant les mêmes succès et ambitions politiques sont là avant vous, ne trouvez-vous pas qu’il valait mieux être unis pour combattre le pouvoir en place et décrisper le malaise togolais qui devient profond de jour en jour ?

M. Olympio, je commence par me poser plusieurs questions sans réponses sur votre engagement politique. D’ailleurs, il y a trop de partis politiques au Togo. Pour un si petit pays, regardez le nombre de partis qu’il y a ; sauf erreur de ma part, je pense qu’il y avait 88 partis politiques avant votre arrivée, ce n’est pas trop ? Ou vous vous fondez carrément sur les cendres du CUT ou de l’UFC de vos parents ? Je m’inquiète, M. Olympio. Avant-hier c’était Sylvanus Olympio, hier Gilchrist Olympio, et aujourd’hui c’est vous, M. Alberto Olympio. j’ai oublié un certain révolutionnaire Harry Olympio.  Même lutte, même pouvoir ! J’ai besoin de comprendre, j’ai besoin de partager votre vision, je rêve d’un Togo meilleur aussi. Mon espoir est que votre engagement et celui des autres personnes qui sont avec vous, ou qui ont les mêmes projets, ne soit pas ébloui dans un jeu trouble pour encore retarder la lutte des Togolais.

Un grand rendez-vous nous attend tous en 2015, je serai de ces jeunes-là qui iront encore peut-être aux urnes. Ne désintéressez pas et ne découragez pas tous ces jeunes qui croient en vous.

Je veux que vous ouvriez votre cœur, et dire la vérité aux Togolais M. Olympio. Retroussez bien vos manches et repensez à votre engagement pour semer de bons germes d’espérance pour la jeunesse et le peuple togolais tout entier. Vous et moi nous serons tous des comptables face aux générations futures.

Dans l’attente de vous lire et de « Prendre le parti des Togo » si mes économies s’améliorent, recevez mes sincères salutations.

Cordialement,

Emmanuel

BP 02 Lomé-Togo

E-mail : emmanuelvitus@gmail.com


Ebola s’invite au Maroc !

Le roi Mohammed VI  Crédit photo @lemag.ma
Le roi Mohammed VI
Crédit photo @lemag.ma

La fièvre  hémorragique Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest n’en fini pas de perturber tout sur son passage. cette maladie qui sème la terreur, la psychose et la débandade sur le continent noir depuis des mois déjà, s’invite désormais à la grande messe continentale qui aura lieu du 17 janvier au 8 février prochain.

Avec plus de 4.000 morts à sa solde et un cortège d’orphelins et de victimes déplacé, cette fièvre fait encore couler beaucoup d’encre et de salive dans le milieu sportif marocain et à la Confédération africaine de football (CAF) ces derniers jours.

En effet tout est parti d’une décision du gouvernement marocain, pays organisateur de la Coupe d’Afrique des Nations 2015, qui désir qu’un report de la CAN soit effectué afin d’éviter dit-il « les rassemblements auxquels prennent part des pays touchés par le virus Ebola ».

La CAF, n’a pas attendu des jours pour faire entendre son point de vue. Selon l’instance dirigeante du football africain, « aucun changement n’est à l’ordre du jour du calendrier de ses compétitions et évènements. Il est à noter que depuis la première édition en 1957, jamais la Coupe d’Afrique des Nations n’a fait l’objet d’une déprogrammation ou d’un différé » souligné le communiqué.

Photo montage stop Ebola
Photo montage stop Ebola

Toutefois, Issa Hayatou et son équipe rappellent que leur institution « a constamment appliqué les principes de précaution en prenant en considération les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de divers experts médicaux ».

Conscient des risques liés au virus Ebola, la CAF accepte toutefois « traiter la demande » marocaine le 2 novembre prochain lors de la réunion de son comité exécutif à Alger.


Université de Lomé : Messanvi Gbéassor à la barre !

Pr. AHADZI-NONOU  crédit photo ub.tg
Pr. AHADZI-NONOU
crédit photo ub.tg

Le professeur AHADJI NONOU n’est plus président de l’Université de Lomé. L’information est tombée hier dans un communiqué officiel issu du conseil des ministres. Il sera assisté dans sa tâche par le professeur Koffi Sanda, nommé premier vice-président chargé des affaires académiques et Mme Awovi Kafui KPEGBA, deuxième vice-présidente de l’Université chargée des affaires administratives de l’Université de Lomé.

Nommé en 2006 à la tête de l’université de Lomé, c’est sous la direction du Pr AHADZI-NONOU que le « très contesté » système LMD connaitra son application à partir de 2008.

À 59 ans, il cède son fauteuil à l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et vice-président de l’Université Catholique (UCAO-Lomé), Pr Messanvi Gbéassor.

Le professeur AHADJI NONOU à l’heure du bilan…

Pendant 8 ans, le Professeur AHADJI NONOU a dirigé l’université de Lomé, cette première université publique du pays avec un bras de fer et des gangs de velours hors pair. Aujourd’hui à l’heure du bilan, les 8 dernières années de l’université de Lomé peuvent se résumer en ces quelques mots « une immense pagaille ! ».

Étudiants lors d'une grève en 2011
Étudiants lors d’une grève en 2011

On note que les conditions de travail n’ont jamais été autant désastreuses sur le campus universitaire de Lomé. En plus de l’introduction hasardeuse du système Licence Master Doctorat (LMD) qui bouche dangereusement l’avenir des étudiants, aucune perspective ne pointe à l’horizon pour encourager le retour aux amphis des étudiants togolais estimés aujourd’hui à environ 68 000.

Contre vent et marée, grèves tous azimuts, emprisonnements, répressions, exclusions d’étudiants, aucun de ces fléaux n’a pu emporter l’ancien étudiant de Poitiers de son fauteuil de président de l’université de Lomé. Même si le communiqué officiel du gouvernement qui le relève de ses fonctions n’a précisé aucune raison, il faut préciser que l’homme a été récemment,  nommé à la cour constitutionnelle du Togo.

Une lueur d’espoir pour les étudiants

Pr. Gbeassor au Millieu @crédit photo news.ch
Pr. Gbeassor au Millieu
@crédit photo news.ch

Avec la nomination du Pr Messanvi Gbéassor aux affaires, l’université de Lomé semble avoir désormais du vent en poulpe pour des réformes et restructuration majeurs. L’heure n’étant plus « aux tergiversions » et à « la navigation à vue », vivement que le nouveau locataire des lieux et son équipe prennent les taureaux par les cornes pour rectifier le tir à cette rentrée. L’honneur, la dignité et l’avenir des cadres de demain sont désormais entre leurs mains.

Togolais viens, bâtissons la cité !


Pourquoi moi Emmanuel Vitus, je décline l’invitation de Barack Obama à la Maison Blanche

Président Obama, Crédit Photo : @africancelebs
Président Obama, Crédit Photo : @africancelebs

Bonsoir, chers lecteurs,
Merci une fois encore pour la confiance que vous faites à mon blog depuis sa mise en ligne le 19 septembre 2014. Ce soir, je ne vais plus vous servir une longue analyse. Je vais juste vous donner les raisons pour lesquelles, moi, Emmanuel Vitus AGBENONONWOSSI, j’ai décliné l’invitation du président américain Barack Hussein Obama à la Maison-Blanche. D’entrée, plusieurs parmi vous en lisant ces premières phrases se poseront la question de savoir : qui est ce petit Africain qui décline une invitation à la Maison-Blanche ?

Naturellement, c’est un peu surprenant quand on ignore qui je suis et pourquoi Obama m’invite. Mais au fait, il s’agit d’une invitation liée à l’Initiative du Président Obama en faveur des jeunes leaders africains (Young African Leaders Initiative, YALI) dont l’inscription a commencé en ce jour 07 octobre 2014.  Tenez-vous bien,

Invitation de Sylvio Combey sur ma page facebook
Invitation de Sylvio Combey sur ma page facebook
  • je n’irai pas à la rencontre d’Obama malgré l’invitation de mon mentor, confrère et ami Sylvio Combey, l’un des 500 boursiers du programme en 2014.
  • Je n’irai pas à Washington malgré mon niveau acceptable en écriture de la langue de William Shakespeare et mon accent oxfordien très remarquable (d’après ce qu’on ma toujours dit).
  • Je n’irai pas au pays de l’oncle Sam bien qu’étant engagé dans des activités caritatives et projets de développement de ma communauté.
  • Je n’irai pas voir la charmante « First Lady », Michelle Obama et les jeunes leaders africains bien qu’étant un citoyen togolais, issu d’un pays éligible au programme YALI.
  • Je n’irai pas au sommet présidentiel à Washington pour interagir avec les hauts dirigeants du gouvernement américain.

Depuis mon ordinateur, je verrai les amis et autres jeunes africains vivre le rêve américain. J’ai toujours eu ce rêve-là d’échanger avec le « Number One » mondial et obtenir des formations en Leadership et en entrepreneuriat dans les plus prestigieuses Universités américaines. Mais cette fois-ci n’est pas la bonne. Je n’irai pas pour une et une seule raison : j’ai moins de 25 ans ! Et encore très loin de là, je n’aurai pas 25 ans demain !

les 6 #YAL du Togo 2014 Crédit Photo @us_ambassy
les 6 #YAL du Togo 2014
Crédit Photo @us_ambassy

Il faut noter que pour être éligible au Programme YALI, il faut être âgé de 25 à 35 ans au moment de la soumission de la demande de candidature. Voilà pourquoi je ne serais pas éligible au programme YALI 2015.

Lancée en 2010, YALI est une initiative du Président Obama en faveur des jeunes leaders africains. Cette année, ils étaient 50.000 à postuler partout en Afrique avec 500 retenues au finish. Rassurez-vous, le nombre de participants va être doublé à partir de 2016, pour atteindre 1.000 jeunes leaders formés chaque année.

Les boursiers recevront une formation de classe mondiale ainsi qu’un tutorat dans trois domaines essentiels tels les affaires et l’entrepreneuriat ; le leadership civique et l’administration publique. Vivement que les années à avenir jeunes africains s’investissent à fond dans ce programme pour bâtir l’Afrique de demain.


Pour Andoch Noutépé BONIN, mes douleurs ne sont plus à panser !

bonin 2Une grande bibliothèque vient de brûler ce 06 octobre 2014. Une immense source d’information de première main vient d’être détruite et le Togo vient de perdre un colosse de la politique, une des figures emblématiques de la lutte pour l’avènement de la démocratie au Togo. C’est avec beaucoup d’émoi et de stupéfaction que j’ai appris ce matin, le décès d’Andoch Noutépé Bonin dit « papa la pipe » comme l’appellent affectueusement les Togolais.

À 75 ans, Le destin a voulu que M. Andoch Noutépé BONIN nous quitte au lendemain de l’anniversaire du soulèvement populaire du 05 octobre et au terme d’un combat politique qu’il a livré, de manière discrète et exemplaire, durant plusieurs décennies avec exils et acharnement sans jamais se plaindre. Tenace et fort jusqu’au bout, il laissait paraître à tous, dans l’exercice de son métier de traducteur professionnel, et à son entourage immédiat, qu’il surmonterait cette maladie implacable.

Le jour j’ai connu et partagé des moments avec Andoch BONIN.

Andoch Bonin
Andoch Bonin

Je me rappelle comme si c’était hier lors d’une virée avec lui à Aflao la ville frontalière entre Lomé et le Ghana, où il aimait souvent aller faire ses soins. Ce jour-là, le destin a voulu que je passe dire bonjour à mon ancien directeur, un cousin de M. BONIN. Je remarquai à mon entrée dans la maison, la silhouette d’un vieil homme assis sous la véranda avec une canne posé sur les genoux. D’entrée je ne savais pas qui il était, je fis juste les salutations d’usage puis je pris place près de lui.

La seule remarque immédiate que j’ai faite est que le Monsieur dans ses propos ne parlait que de la politique togolaise, du passé au présent, sans manquer une seule virgule. Il dégageait une certaine énergie qui d’ailleurs augmentait plus ma curiosité à découvrir qui il était réellement. Après plus de deux-heures passées ensemble, il demanda, à mon directeur :

  • Qui est ce jeune homme ?
  • Il s’appelle Emmanuel, c’est un de mes anciens journalistes. Répondit mon Directeur

          Quelques bouffées de rires ironiques, puis M. Bonin tourna vers moi.

  • Tu es journaliste ou rapporteur d’information mon petit ?
livre andoch
Le livre vengeur : Le Togo du sergent en général

J’étais surpris par la question, mais avec le clin d’œil que me faisait mon Directeur, je compris qu’il fallait me taire. Un petit silence puis, il reprit que lui c’est Andoch BONIN tout court. Il a besoin que je l’accompagne à Aflao si je suis disponible. Tout le reste fut fait et depuis ce jour nous sommes devenus des amis. Plusieurs de ses publications, dont « le Togo du sergent en Général », cette œuvre polémique, passeront des séjours dans ma petite bibliothèque.

En deux mois, je découvris tout sur la brillante carrière d’interprète internationale, de chargé de mission, de polyglotte de 12 langues internationales, d’homme politique, d’écrivain, de chef de famille et une grande partie d’histoire de sa vie d’exil ! En tout, je compris qu’il n’était certes pas un homme à poursuivre chimères et honneurs.

Je compris aussi que c’est avec grand courage qu’il s’est lancé corps et âme tout entier dans la vie politique, après avoir hésité à servir Feu président Étienne Gnassingbé Eyadema. Très attaché à sa langue maternelle l’Ewé, défenseur inlassable de cette langue, il a été l’un des inspirateurs de l’enseignement de l’Ewé.

Cher grand-père et ami Andoch, ce soir, mes sanglots ne sont plus à interrompre !

Je te pleure fervent défenseur des langues africaines, grande Bibliothèque de l’histoire togolaise, homme de bien, ouvert, généreux, honnête, attentionné. Tu as été à ta façon, un de ces intellectuels africains qui font ma fierté et pour qui je porte beaucoup d’estime.

Au peuple togolais, que tu as tant aimé et protégé, à ta famille, tes amis, tes proches, tes compagnons de luttes et autres, j’adresse mes condoléances les plus attristées.

Bonin
Andoch Bonin à Lomé en 2009

Andoch BONIN, le jour tu me racontais ta première journée de travail avec Étienne Eyadema à la présidence, le  jour où tu as été arrêté par les militaires  alors que la Conférence Nationale venait à peine de débuter, tes multiples voyages diplomatiques que tu considérais comme une pénitence pour vivre, tes années d’exil, etc. Dieu sait combien tu en avais encore l’émotion au vif.

Oui, lorsque tu essayais de me donner un coup de pouce, en me prodiguant des conseils de toute sorte, tu étais alors un guide, un informateur, un conseiller, une source d’inspiration pour moi. Mais tu étais aussi un grand-père et ami farceur, espiègle, facétieux, lorsque tu me parles de tes astuces à la présidence pour obliger Eyadema à parler le français.

 Oui, Andoch BONIN, tu es aujourd’hui une bibliothèque brulée, car à l’heure où je mets en ligne ces mots, c’est ta sagesse et ta connaissance qui s’en vont. Mais, ayant profité de ta présence un tant soit peu dans ma vie, tes paroles, livres et archives resteront ancrés en moi, dans ma mémoire, comme des petites flammes et des lumières qui me guideront.

Je sais que nous n’irons plus à wuiti ni à Aflao, je sais que c’est fini tes blagues, je sais que tu ne crieras plus sur moi quand je filerais désormais dans la circulation,  Je sais que je n’aurai  plus droit à tes manuscrits et dossiers explosifs contre le Général Étienne Eyadema que j’avais le plaisir de feuilleter, mais tu resteras toujours dans mon cœur. Et comme tu m’as toujours confié : « Je suis rentré d’exil parce que je commençais par vieillir, je voudrais plutôt venir mourir sur ma terre natale, le Togo, que de le faire à l’extérieur ».

Que vivement ton âme repose en Paix sur cette terre qui t’a vu naître.

Emmanuel Vitus AGBENONWOSSI


Universités togolaises, je hais vos diplômes ISO-9001 (Deuxième partie)

Illustration / Étudiants togolais  lors d’une visite d’entreprise  à Lomé en 2012. Crédit Photo @vitus
Illustration / Étudiants togolais lors d’une visite d’entreprise à Lomé en 2012. Crédit Photo @vitus

Chers lecteurs, quand j’ai publié la première partie de ce billet, nombreux étaient les réactions qui me sont parvenu inbox, soit par mail, soit à travers les commentaires sur les réseaux sociaux. Plusieurs sont revenus sur l’introduction que j’ai faite au billet concernant la mauvaise application du système LMD à l’université de Lomé bien que cela ne soit ni l’angle ni l’objectif de mon billet.

Pour ouvrir cette parenthèse, et comme j’ai eu à répondre à certains lecteurs d’une manière ou d’une autre, j’avoue qu’en pointant du doit les manquements dans l’application de ce système, mon vœu le plus ardent une fois encore, est qu’on face aujourd’hui l’état des lieux de cette réforme et de s’interroger sur les difficultés rencontrées ici et là pour les surmonter. Il faut que les acteurs soient outillés sur la pertinence de la réforme LMD par rapport aux enjeux et défis actuels de l’enseignement supérieur.Aujourd’hui j’ai mes diplômes, mais je ne veux plus que les générations à venir passent par ce labyrinthe compliqué de l’Université de Lomé pour obtenir les leurs.

Comme promis pour une suite au billet précédent, notez que pour comprendre objectivement la valeur d’un établissement d’enseignement supérieur, il existe des labels qui permettent de distinguer les bonnes formations des moins bonnes.

Quelques pistes pour vous aider à choisir vos écoles

  • La reconnaissance de l’État togolais

Elle est publiée au journal officiel et accessible à la bibliothèque nationale ou au ministère de la Formation professionnelle et celui de l’enseignement supérieur. Cette reconnaissance constitue un premier niveau de qualité. La reconnaissance signifie que l’État reconnait l’existence d’un établissement, de son fonctionnement et de son personnel d’encadrement. Cette reconnaissance permet aux établissements de percevoir des subventions et d’accueillir les étudiants boursiers d’autres pays. C’est le cas de mon ancienne école dont je tais ici le nom pour toute fin de publicité sur cette plateforme conformément à sa charte.

 

  • La certification 

Drapeau_Togo_orig_01La certification du diplôme indique officiellement le niveau d’études délivré par un établissement en termes de durée. Cette indication est essentielle pour votre insertion professionnelle puisqu’un titre non certifié est considéré comme un diplôme non officiel auprès de nombreuses entreprises.
Attention ! Bien que la certification soit une classification officielle, le « diplôme certifié » n’est nullement une garantie de qualité, cela indique simplement le niveau de sortie des diplômés. Autrement dit la certification, bien souvent, ne permet pas de se prévaloir d’une équivalence avec un diplôme français ou étranger.

 

  • Le visa de l’État togolais

Cela signifie que le concours d’entrée, la pédagogie, le niveau d’études des professeurs et la délivrance du diplôme respectent des règles strictes et contrôlées régulièrement. Au Togo on parle plus que de concours de bourse pour attirer les étudiants mais jamais on ne parle pas de ce fameux  concours d’entré dans les écoles

 

  • La norme ISO 

Les écoles certifiées ISO-9001 versions 2000 s’inscrivent dans une démarche d’amélioration continue de leurs processus de qualité. L’ISO 9001 définit des exigences en terme d’organisation, mais normalement réservées aux entreprises, et donc un peu à part, la norme ISO est censée garantir une organisation efficace des écoles certifiées, où la satisfaction des étudiants est de mise. Elle est le gage des moyens mis en place tout au long de la formation pour répondre aux meilleures exigences internationales. Elle N’impose ni les moyens, ni les performances, mais simplement les objectifs de principe.

En résumé, méfiez-vous de ces écoles qui parlent de partenaires aux États-Unis, membres de grands réseaux d’Université. On peut habiter avec le roi dans le palais sans jamais porter la couronne, n’importe quelle école peut obtenir un partenariat, cela dépend du contenu de l’accord. En toute circonstance, fouillez, cherchez, discutez avec des professionnelles, les anciens étudiants, et choisissez en toute prudence vos écoles et filières de formation. Votre avenir en dépend. Bonne préparation de rentrée… !


Universités togolaises, je hais vos diplômes ISO-9001 (Première partie)

Photo montage @Vitus

S’il vous arrive d’allumer une chaine de télévision au Togo en cette période de rentrée, cinq minutes suffisent pour les voir passer sur vos écrans. Il s’agit bien des publicités de tout genre des grandes écoles. En matière d’écoles supérieures, le Togo bat le record dans l’Afrique francophone par rapport au nombre d’étudiants et à la taille du pays.

À Lomé, la capitale, chaque quartier dispose presque son université. Les écoles tendent à dépasser les étudiants. Ils poussent comme des champignons et disparaissent comme des victimes d’Ebola. Le niveau des diplômes qu’il délivre dépasse parfois celui des enseignants.

Vous êtes des opposants en gestations !

Pour ceux qui m’ont connu étudiant, j’étais l’un de ces milliers d’étudiants togolais qui ont servi de bouc émissaire au système LMD à l’université de Lomé avant de vider les lieux pour une de ces écoles supérieures. Nous avons critiqué, nous avons décrié, nous avons grevé, nous avons lancé des œufs pourris, nous avons dialogué, nous avons bossé dur ça na pas marché. Finalement considéré des comme des opposants en gestation et enquiquineurs qu’il faut clochardiser et brimer, on a du lâché et quitté hélico presto cette tour de Babel pour nous métamorphosé en veste-cravate et continuer nos études dans des salles bien climatisées et bien aérées.

L’on a coutume de dire que l’université est le lieu par excellence du savoir et qu’elle forme l’intelligentsia et les futurs décideurs d’un pays. Dans ce billet j’éloigne de moi toute intention de remettre en cause une fois encore le système LMD ou certaines écoles de formation au Togo. Je vais juste m’appesantir sur le contenu de messages qu’ils diffusent dans leurs spots publicitaires qui passent à longueur de journée sur les petits écrans des millions de Togolais et de la diaspora.

Le CAMES nous connait !

Sur ce marché de dure concurrence, plusieurs aspects attirent la clientèle. Primo l’édifice de l’école (immeuble à étage, rez-de-chaussée ou simple bâtiment à la togolaise ?), tenue scolaire (veste ou simple chemise avec cravate ?), ensuite s’en suit les différentes filières et diplômes délivrés par l’université en question. J’avoue que la plupart des nouveaux bacheliers ou anciens combattants qui ont déserté le champ de bataille du système LMD sont plus attirés vers ces écoles grâce aux contenus de leurs publicités qu’ils diffusent.

Ne soyez pas surpris qu’on vous dise que les diplômes et les enseignants sont certifiés ISO 9001 avec des diplômes d’État européen, américain, chinois, indien, reconnus par le Conseil africain et malgache de l’Enseignement supérieur (CAMES) et toutes les instances africaines et mondiales en matière d’enseignement supérieur !

Sacré Togo ! Des fois je me pose la question de savoir d’où ces concepteurs de pub trouvent leurs inspirations. Étudiant togolais, méfiez-vous de ces écoles qui naissent dans les coins de quartier et sous les étages de maison. Ils sont que des imposteurs professionnels. L’art de mentir est un gagne-pain pour eux, il y a en de ces directeurs qui ont ces partenariats étrangers sans jamais sortir de la ville de Lomé ni même obtenu eux-même la licence ou le master qu’ils délivrent.

Ils parlent de système LMD dans leurs écoles sans toutefois cerner eux-mêmes la quintessence de ce système éducatif universitaire. Ils ont tout simplement la Mani de duper ! Je me réserve de citer les noms ici, mais soyez prudent. Pour comprendre objectivement la valeur d’un établissement d’enseignement supérieur, je  reviendrai très prochainement dans un billet. Bonne préparation de rentrée !!!


Et demain la rentrée des classes : Analyse d’un système éducatif vieux de 40 ans !

Crédit Photo @Republicoftogo
Crédit Photo @Republicoftogo

La rentrée scolaire 2014-2015, c’est après demain. L’on procède aux derniers réglages à tous les niveaux. Parents, élèves et gouvernement, chacun affûtent ses armes pour une nouvelle aventure de 9 mois. Alors que d’autres élèves rentreront des vacances ce week-end soit de la campagne, soit de la ville, par train, à moto, par avion ou par pirogue pour une bonne rentrée avec de beaux souvenirs des vacances, d’autres parmi ces enfants resterons à la maison pour plusieurs raisons : Sexe, argent, déficit d’infrastructures, manque de personnel qualifié, grèves tous azimuts et pauvreté. Dans ce billet, je vous emporte dans l’analyse et le décryptage d’un système éducatif vieux de 40 ans !

Les jeunes filles à l’épreuve des grossesses précoces

Les principales causes de déscolarisation des jeunes filles ces dernières années au Togo sont : les grossesses précoces, les mariages forcés, la pauvreté et le poids des mœurs. On dénombre en 4 ans d’après les chiffres officiels, 12 343 cas de grossesses précoces, dont 7000 cas enregistrés pour l’année scolaire 2012-2013. À la lecture de ces chiffres, on constate combien de ces jeunes filles resterons cloitrés encore à la maison au cours de cette année scolaire. Le plus poignant dans tout ça est que parmi ces victimes, on note des jeunes filles dont l’âge est souvent compris entre 10 et 15 ans.

À l’analyse des différents rapports rendus publics, il s’agit souvent des rapports sexuels entre enseignants-élèves, élèves-élèves ou des mariages forcés, des viols et autres fléaux souvent restés impunis par complicité des parents et par influence des auteurs dans les milieux ruraux. La scolarisation des jeunes filles est particulièrement préoccupante puisque l’indice de parité ne dépasse pas 70 %. Avec un accès limité aux services de santé sexuelle et reproductive et une absence de curricula de formation intégrée aux programmes d’enseignement scolaires, la situation s’aggraverait si jamais les ONG et l’État togolais ne planchent pas au plus vite sur le problème.

Les jeunes garçons partagés entre l’école et le gain facile

Dans le système éducatif togolais, les jeunes garçons dépassent les jeunes filles avec en moyenne une marge de 6 %. Mais dans ces lots, on note que la plupart surtout en milieu rural abandonnent très tôt l’école pour des motifs dont le plus grand « accusé » demeure le pouvoir public. Soit pour les travaux champêtres, l’artisanat, les aventures dans les pays de la sous-région et parfois pour des activités peu orthodoxes. Ils sont des milliers de jeunes garçons togolais à claquer la porte des écoles chaque année.

Imaginées des écoles officielles presque sans toit avec des effectifs pléthoriques ou on retrouve des élèves accrochées aux bancs, trois, quatre, cinq, comme des chauves-souris. Et comme ça ne suffisait pas, un déficit crucial d’enseignant qualifié, un manque de matériels et manuels didactiques vient combler la baisse de niveau des élèves togolais depuis quelques années. En trois ans, les taux de chômage et de sous-emploi dans cette couche vulnérable passe de 8,1 % et 20,5 % ce qui n’encourage pas la formation professionnelle des jeunes.

Vu la situation actuelle, il faudra doubler le nombre actuel d’écoles pour favoriser les conditions d’études symbolisme traditionnel et une ouverture progressive vers les techniques modernes de l’audiovisuel et de l’internet. À l’heure actuelle, on compte 50 élèves pour un seul enseignant, et près de 65 élèves par salle de classe. Seulement 37 % d’une génération d’enfants parvient à achever le cursus du collège. Le taux de redoublement reste très élevé (23 %), favorisant ainsi l’abandon en cours d’étude.

Entre grèves et mésententes, l’éducation sacrifiée sur l’autel des ambitions syndicalistes.

Au Togo l’école est très politisée à telle enseigne que les proviseurs, les directeurs et même les inspecteurs sont nommés sur la base de leur militarisme. En tout cas, même si des manquements subsistent à certains niveaux, il faut noter que la plupart des enseignants togolais depuis la nuit des temps font de leur possible pour remplir au mieux leur cahier de charges et inculqué une bonne éducation à la jeunesse togolaise. Aujourd’hui ces enseignants togolais sont constitués en multiples syndicats pour la revendication de bonne condition de vie et de travail. « Le gouvernement fait de son mieux pour que non seulement les conditions de travail des enseignants s’améliorent, mais aussi que le système éducatif soit dans les normes requises et acceptables » ces mots sont du ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, Florent Manganawé à chaque discours à la nation togolais. Mais à 72 h de la rentrée des classes, rien ne semble bouger sur toutes les lignes. Côté enseignants, les syndicats n’entendent pas effectuer la rentrée des classes si les primes de rentrée et de bibliothèque évaluées à 150.000 francs CFA (environ 230 euros) ne leur sont pas versées.

L’école togolaise entre crise et déliquescence, les réformes s’imposent !

Au niveau du gouvernement tous les ingrédients semblent être réunis pour ne bonne rentrée. Le ministre l’Enseignement primaire et secondaire, Florent Maganawé, a dévoilé le dispositif mis en place pour la rentrée scolaire prévue le 29 septembre. On note un total de 29.781 professeurs, 1.305 postes concernent des nouveaux recrutements. 500 volontaires, via le Projet éducation BID III seront déployés dans le secondaire 800 nouvelles salles de classe seront inaugurées à l’occasion de cette nouvelle rentrée et 3 millions de manuels scolaires seront distribués gratuitement. L’autre grande mesure de cette rentrée est le développement des cantines scolaires. 256 établissements en bénéficient déjà, ce chiffre passera à 317. Au total, plus de 30.000 élèves en profiteront. Cotés réformes rien à signaler.

Les grandes assises de l’éducation annoncée par le chef de l’État ne figurent point dans les discours. On semble ignorer tout, mais il faut noter qu’une réforme en profondeur s’impose pour revoir les principes définis depuis la r2forme de 1975. Comme le disait le compatriote Elvis Ajavon lors d’un entretien en 2009, le système politique togolais doit promouvoir un autre type d’éducation qui favorise l’éclosion des talents dans les couches sociales majoritaires, qui modernise l’état actuel des divers niveaux d’enseignement, stimule la découverte de l’environnement physique, culturel, économique, diffuse des connaissances scientifiques de base et des technologies appropriées nécessaires à l’augmentation de la productivité et à l’amélioration des conditions d’existence.
C’est dans ces conditions que les élèves togolais préparent leur retour des classes en cette rentrée 2014-2015.

Togolais viens, bâtissons la cité !