Lalatiana Rahariniaina

TEDxAntananarivo 2011: Lutte contre le cancer de la femme

Samedi 14 Mai, jour J pour le TEDxAntananarivo.

TED, qui veut dire Technology, Entertainment, Design (Technologie, Divertissement, Design), est un évènement lancé en 1984 avec le leitmotiv « Ideas Worth Spreading » (Les idées valent d’être diffusées). Le x qui vient avec TED veut dire « Évènement TED organisé indépendamment ».

Nous arrivons donc au TEDxAntananarivo, évènement initié et organisé par le jeune TED Fellow Malgache Harinjaka Andriankoto RATOZAMANANA. TEDx Antananarivo était à sa troisième édition le 14 mai 2011 avec comme thème « Une autre façon de lutter contre le cancer des femmes »  notamment les cancers gynécologiques et mammaires.

C’était un grand plaisir pour moi de participer au live-tweeting de cet évènement (et celui de l’année dernière « Il est temps d’agir pour la nature »).

Le TEDxAntananarivo 2011 a été sponsorisé par la Fondation Akbaraly. Il faut dire que le nom Ylias AKBARALY est très connu dans le monde du business à Madagascar. Cinzia AKBARALY, l’épouse de Ylias, est l’initiatrice de la fondation visant à aider les femmes cancéreuse à Madagascar grâce à l’un de ses projets: 4aWoman (Pour une femme). Cinzia elle-même a été guéri du cancer.

Orange Madagascar, dans le cadre de son département RSE – Responsabilité Sociale de l’Entreprise – a été également sponsor officiel du TEDx Antananarivo 2011. Orange, opérateur mobile et fournisseur d’accès internet, a doté les blogueurs malgaches d’une salle « Blogger Alley » et d’une connexion internet qui nous a permis de relayer l’évènement au monde entier.

Dans le Blogger Alley – Photo: Tahina

Malgré le commentaire de Madagascar-Tribune sur le fait que le groupe Akbaraly est un gros fournisseur de tabac à Madagascar, activité contradictoire avec la lutte contre le cancer, j’ai apprécié beaucoup de choses au TEDx Antananarivo.

J’ai été touchée par les témoignages courageux de quelques participantes.

Un des témoignages le plus émouvant, Marie Aude RANDRIANOME a partagé son expérience et a même versé quelques larmes.

C’est dur d’apprendre que vous avez le cancer mais la joie de vivre peut être une bonne solution: Marie Aude a adopté un chien, a fait pousser des fleurs…

Marie Aude avait gardé une chanson en tête pour qu’elle reste forte dans son combat: « Za tsy kivy, toujours ambony môraly » (Je ne suis pas découragée, j’ai toujours le moral au plus haut) – Chanson de Farah John’s.

@harinjaka

C’est avec tristesse que j’ai appris la mort de Marie Aude. Elle nous a quitté le lendemain du TEDxAntananarivo. Qu’elle repose en paix.

@thierry_ratsiz

J’ai été très surprise d’apprendre que la chanteuse malgache, Tiana  RANDRIANARISOA, a été atteinte de la leucémie. C’est un cancer, explique-t-elle, mais les médecins ont essayé de trouver un autre nom pour essayer de ne pas nous faire peur. La maladie l’a obligé à arrêter pendant quelques temps son travail parce qu’un artiste est devenu un objet, dit-elle, et qu’elle ne pouvait pas monter sur scène avec son corps déformé et ses cheveux qui tombaient à cause de la chimiothérapie. La maladie l’a inspirée. Tiana a alors pu composer un nouvel album pendant son séjour de deux mois à l’hôpital. Elle nous a chanté une de ses chansons au TEDx Antananarivo: « Hirao » (Chante… Peu importe combien la vie est dure, chante la). Tiana a su surmonter sa maladie grâce au soutien de sa famille.

Le couple Pascaline et Michel DHENIN confirme ce besoin d’être entouré et soutenu par la famille quand on est atteint du cancer. Sans cela, le malade peut avoir plus de traumatisme.

@1975jmr

Après tout, le cancer n’est pas une peine de mort, comme l’a dit l’animateur de l’évènement.

@tandriamirado

L’équipe de l’hôpital  HJRA ayant une branche spécialisée dans le traitement des cancers de seins ont parlé d’une insuffisance en matériels et équipements qui en plus, tombent souvent en panne. J’espère que le projet de construction de nouvel hôpital présenté par Theodore LIOUNIS se concrétisera bientôt.

@barijaona

Heureusement qu’il y a déjà la fondation 4aWoman, le centre de cancérologie à Fianarantsoa projet du Dr Mario SIDERI et Cie. Mais il y a aussi l’IMRA (Institut Malgache de Recherches Appliquées) qui continue le travail de son fondateur Pr Albert RATSIMAMANGA et tente toujours de nouvelles expériences pour trouver de nouveaux médicaments à base de plantes. J’espère surtout que nos vaillants médecins et chercheurs trouveront un moyen de réduire les coûts du traitement du cancer.

@saveoursmile

J’ai vraiment essayé de faire court. IL y a tellement à dire. En tout cas, vous pouvez retrouver tous les tweets sur l’évènement sur #TEDxTNR

Pour terminer, on peut dire que les bloggueurs ont fait du bon boulot lors du TEDxAntananarivo. A la fin de la journée, comme récompense, on apprend que le #TEDxTNR est dans le top 5 des tags populaires de la journée.


TEDxAntananarivo 2011: Lutter contre le cancer de la femme

Le blog d'une femme curieuse malgache Ampela miblaogy      Accueil     À propos  « Les forces de l’ordre ont-elles le droit de faire des massacres? TEDxAntananarivo 2011: Lutte contre le cancer de la femme

TED, qui veut dire Technology, Entertainment, Design (Technologie, Divertissement, Design), est un évènement lancé en 1984 avec le leitmotiv « Ideas Worth Spreading » (Les idées valent d’être diffusées). Le x qui vient avec TED veut dire « Évènement TED organisé indépendamment ».
Nous arrivons donc au TEDxAntananarivo, évènement initié et organisé par le jeune TED Fellow Malgache Harinjaka Andriankoto RATOZAMANANA. TEDx Antananarivo était à sa troisième édition le 14 mai 2011 avec comme thème « Une autre façon de lutter contre le cancer des femmes »  notamment les cancers gynécologiques et mammaires.

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Les forces de l’ordre ont-elles le droit de faire des massacres?

Lundi, en prenant un taxi, le chauffeur, on va le nommer Mahefa, s’est mis à parler de tout et de rien pour faire la conversation. C’est alors qu’il a entamé une histoire d’arrestation faite par la police. Mahefa a commencé par dire qu’il était d’accord que les policiers tuent directement tous les malfaiteurs. Encore faudra-t-il que ce soit le bon, a-t-il rajouté. Très intéressée par son histoire, je lui ai demandé plus de détails.

Alors voilà, Mahefa avait un ami chauffeur de taxi comme lui. Un jour, il a rencontré cet ami confortablement assis dans sa voiture de fonction en sirotant une bière en milieu de journée et en plein centre ville. « Alors, tu ne travailles pas? Ou c’est l’heure d’une pause », a-t-il demandé à son ami qui avait même enlevé sa lanterne de taxi. Ce dernier lui a rapidement expliqué qu’il était loué par trois gars (ou quatre, il n’était pas très sûr) pour la journée. Ils lui ont offert une bière le temps qu’ils aillent voir des connaissances dans les alentours.

Mahefa est reparti conduire un client. C’est le lendemain matin qu’il découvre dans les journaux que son ami a été tué par la police. En fait, les gars qui l’ont loué étaient des brigands traqués par la police. Une fois qu’ils sont tous remontés dans le taxi de l’ami de Mahefa, les policiers ont tiré sur les bandits y compris le chauffeur. Mahefa est prêt à jurer que son ami était un type vraiment bien qui n’aurait jamais pu être un criminel mais par malchance, la police a cru qu’il était de la bande. Mahefa se fout pas mal des bandits tués mais se désole pour son ami.

Ce n’est pas la première fois que la police tue directement les criminels (et même des non criminels). Tiens, par exemple, le 23 mars 2011, dans mon quartier, quelqu’un venait de faire un retrait à un guichet automatique. Des bandits l’ont attaqué, ont volé l’argent et ont pris la fuite. Très vite des policiers sont arrivés. Prise de panique, les malfrats se sont cachés dans un magasin du coin et ont gardé en otage un chinois, le proprio du magasin, et une vendeuse, les ont attaché avec une chaîne et ont tabassé le chinois. Les renforts, notamment les GIR [Groupe d’Intervention Rapide] et les FIS [Force d’Intervention Spéciale], arrivent aussitôt. Un groupe coupe la circulation et bloque les issues, un autre encercle le magasin et un dernier grimpe sur le toit du magasin. Et des bra ta ta ta ta bra ta ta ta ta se font entendre. Les policiers ont tiré sur deux des truands, un a été touché sur le ventre, l’autre sur la tête et sur le cou. Ces bandits sont morts sur le coup. Il parait qu’un troisième a réussi à s’échapper.

Brigand tué par balle sur le ventre – Photo: Avylavitra

 

Une remarque, ces deux brigands tués par la police n’avaient pas d’armes à feu sur eux. Un ami blogueur, Avylavitra a été sur place et a posté un article (en Malgache) sur cette affaire.

Ai-je tord de me poser cette question? Je croyais que les policiers doivent d’abord essayer d’arrêter les malfaiteurs. Mais si ces derniers tentent de s’échapper, les policiers pourraient par exemple tirer sur les jambes, non pas les tuer pour qu’ils puissent être jugés par la suite. Dans ce que je viens de raconter, la police a tout de suite tiré sur le ventre, la tête et le cou. Moi, je n’ai pas eu le courage de poster l’autre photo dans mon blog, mais si vous tenez à voir un crâne ouvert et un cou troué, cliquez sur ce lien. (Âme sensible, s’abstenir)

Arrêter ou tuer les malfaiteurs?

J’avais l’air débile en demandant à quelques personnes de mon entourage si les criminels doivent être directement tués au lieu d’être arrêtés, jugés et emprisonnés. En gros, la plupart est d’accord à 100% qu’on tue tous les truands sans pitié. Pourquoi? Parce qu’ils pensent que, premièrement, c’est presque habituel d’entendre que des brigands ont réussi à s’échapper de prison (« Vingt prisonniers se sont évadés à Madagascar« , « Dix-sept « criminels dangereux » échappent à la prison« , et bien d’autres encore) sinon, certains criminels paient les gardiens de prison pour que ces derniers les laissent partir. Mon beau-frère, par exemple, a raconté que ses voisins sont de vrais bandits qui volent des voitures, attaquent des foyers, etc. Mais à chaque fois, ils restent un jour ou deux en prison, et hop, ils sont relâchés. Deuxièmement, ces criminels sont habitués à faire le mal, voler, tuer…, une fois dehors, ils vont recommencer alors autant les tuer tout de suite, pensent certains. Troisièmement, quelques-uns l’ont dit: « il n’y a d’ailleurs pas assez de place pour tous les bandits dans nos prisons ». Bref, beaucoup de gens ne se soucieront pas des sorts des malfaiteurs tués par les forces de l’ordre. Je dirai que beaucoup même se réjouiraient à chaque fois que la police en tue un.

J’ai quand même fait quelques recherches pour appuyer mon point de vue et je suis tombée sur cet article « Deux malfrats abattus de sang froid » où le journaliste se pose la même question que moi:

« Les policiers ne pouvaient-ils pas leur tirer dans les jambes comme le suggèrent les règlements ? Ce afin de pouvoir présenter les criminels devant la justice ? »

Malgré que beaucoup disent qu’il faut tuer les criminels, moi, je pense qu’avant tout, il faut respecter le Droit de l’Homme. L’ambassade des Etats-Unis à Antananarivo a publié un document intéressant où elle partage:

« Des éléments de la police et de la gendarmerie ont continué à utiliser sans justification la force létale pendant des poursuites et arrestations. En septembre 2008, la police a abattu par balle un prétendu criminel, blessant en même temps un curieux pendant une poursuite dans un marché à Antananarivo. Dans un incident similaire en octobre 2008 à Ankasina, la police a blessé par balle un prétendu voleur qui a pris la fuite. En 2007, des gendarmes à Bekoby, près de Mahajanga au nord-ouest, a abattu par balle deux frères pour avoir volé la vache d’un voisin; et au cours du même mois, un gendarme a amputé la jambe d’un autre suspect avec une machette pendant une scène de poursuite et d’arrestation, et l’individu a succombé à ses blessures après avoir été auditionné et roué de coups pendant un jour. Aucune action n’a été prise contre les membres des forces de l’ordre responsables de ces décès.
Il n’y a eu aucune enquête publique sur un quelconque cas de violence par les forces de l’ordre ni sous le régime de Ravalomanana ni celui de Rajoelina, et les forces de l’ordre du gouvernement de fait ont continué à agir en toute impunité. Le 26 septembre, un soldat – qui a par la suite été associé à la Force d’Intervention Spéciale (FIS) a blessé par balle une femme à la jambe à Antananarivo. Le premier ministre de fait de l’époque, Roindefo Monja, a déclaré devant la presse que ledit soldat pourrait avoir été sous l’effet de l’alcool, et ce dernier n’a jamais été jugé ni soumis à une action disciplinaire pour cet incident. »

Justement, je n’ai jamais entendu qu’un criminel tué a été autopsié pour voir si le policier qui a tiré était en faute. Aucun gendarme  n’a été jugé ni puni à cause de leurs actes. Ce n’est pas étonnant si ces soit disant forces de l’ordre s’acharnent sur leurs « proies ».

J’ai été témoin de brutalités policières:

Vous n’allez peut-être pas le croire mais j’ai déjà passé 24 heures au violon. Non, je ne suis pas ce que vous pensez, pas du tout une criminelle. J’ai été arrêtée par la police par erreur (je vous raconterai les détails une autre fois). En bref, voici ce qui s’est passé.

Il était 6 heures du matin. Un homme est venu chez moi me demander mon nom. Sachant qu’il était de la police, je lui ai dit comment je m’appelle. Il a noté le nom sur un bout de papier. En fait, le bout de papier en question était un mandat d’arrêt. Vous vous rendez compte? Il venait juste de remplir mon nom avant de me remettre le papier.

Le monsieur m’a donc demandé de le suivre. Comme j’étais encore en pyjamas, j’ai demandé à ce que je me change. « Deux minutes, c’est tout ce que tu as. Tu crois que je viens ici pour jouer ou quoi? ». Très vite, je suis remontée réveiller mon frère pour qu’il s’habille aussi. J’ai supplié à ce que mon frère vienne avec moi. « Vous croyez toujours que c’est un jeu? », a grogné le monsieur. Pas très loin de chez moi, j’ai vu une peugeôt 504  où il y avait trois autres flics et une dame qu’ils ont arrêtée aussi (mais qu’ils ont relâchée plus tard). On était donc très serré à l’arrière. « Il n’y a pas assez de place, ton frère, il reste ». Mais mon frère a proposé que je me mette sur ses genoux dans l’auto alors il a quand même pu venir.

Je n’ai pas arrêté de demander les raisons de mon arrestation en clamant mes droits. Tout ce que j’ai eu comme réponse, c’est des insultes que je n’oserai même pas répéter et qu’ils font leur boulot.

Quelques minutes plus tard, on est arrivé à la Brigade Criminelle. Brigade criminelle! J’ai tué quelqu’un? J’ai volé? Je ne sais même pas de quoi on m’accuse. On m’a dit de retirer mes lacets et de confier mes bijoux à mon frère puisqu’il était là. Purée, j’ai compris que je n’étais pas là pour être enquêtée mais pour être enfermée. Vous ne pourriez jamais imaginer la panique que j’ai eue. Et je continue à clamer mes droits. « Quels sont les motifs de mon arrestation? J’ai droit à un coup de fil; je veux appeler un avocat [mon futur beau-père]. » Mais ils n’ont rien voulu savoir. Un homme m’a violemment tiré par le bras pour m’emmener dans une cellule.

Si mon frère ne m’a pas accompagné, personne n’aurait jamais su où j’étais ce jour là. C’est donc lui qui a appelé mon fiancé et ma sœur.

Dès que mon futur (en ce temps là, je n’étais pas encore mariée) beau-père est arrivé. Ils l’ont aussi envoyé balader. « Oh, on ne sait rien de cette affaire. Le chef n’est pas là. Pourquoi ne pas revenir plus tard? » Dès que mon avocat est reparti, le chef est sorti de sa cachette et est venu me voir: « Alors, on joue au dur? Tu vois, ici, c’est moi le chef et ton pauvre con d’avocat, il ne pourra rien pour toi ». Puis il est reparti en ricanant. Tout ce que je pouvais faire c’est pleurer, pleurer de toutes mes larmes.

Le lendemain matin, je suis relâchée comme si de rien n’était. Mais c’était la plus longue nuit horrible que j’ai passée de toute ma vie.

Il y avait dans la cellule d’à côté, celle des hommes, un criminel qu’ils venaient d’arrêter. Ils l’appelaient Rasta. Je ne sais pas de quoi cet homme était accusé mais il en a vraiment bavé; ça, je vous le dis. A chaque fois qu’un brigadier (je ne sais pas leur fonction ou grade) arrive, il y a quelqu’un qui s’empresse de l’informer que Rasta a été arrêté. « Ah, oui, il est là? Hum, je ne lui ai pas encore rendu une petite visite ». Et d’un air ravi, il va voir Rasta et le bat. Et c’est comme ça à chaque fois qu’un gendarme arrive. Soit ces salopards le frappent à coups de bâton de fer blanc, soit lui donnent des coups de poings sur la figure.

Ce Rasta, il devait vraiment être un vilain gars pour être traité comme cela. Franchement, il a reçu des baffes et des baffes. Il a fallu être là pour le croire. Rasta a même été menotté à une des barres de la cellule. A un moment, il demandait à aller au petit coin. Mais le gardien a tout simplement crié: « Tu pisses ou tu chies dans ton froc si tu veux, mais tu ne sors pas de là ».  D’ailleurs en parlant de petit coin, on n’avait droit qu’à une sortie la nuit, à 21h je crois, et une seule le matin, à 5h. Sois tu y vas, sois tu le fais dans ta cellule, au coin du mur, pour les autres heures.

Les cris de douleur de Rasta m’ont fait pleurer dans mon cachot. En entendant mes sanglots, le gardien est venu me voir. « Oh, mais qu’est-ce que tu as ma petite? Ne t’inquiète pas, ce gars là est un très méchant bandit. Tu comprends?… Oh, mais tu es toute seule dans ta cellule? Tu as peut-être froid? Attends que je te réchauffe. » Je me suis dit. Voilà, c’est la fin pour moi. On m’arrête pour je ne sais quoi et on va aussi me violer. Mais il ne m’arrivera rien parce que, soudain, on frappe à la porte, d’autres gars, des voleurs, venaient de se faire arrêtés. Alors, ils étaient tous occupés à les enfermer et à donner quelques coups de plus à Rasta.

Cette pénible expérience que j’ai vécu s’est passé en 2007. Si depuis je me suis tue, c’est par peur peut-être, peur d’être arrêtée si jamais je dis du mal des policiers ou peut-être aussi parce que je voulais essayer d’enfouir ces mauvais souvenirs dans l’oubli. A ma place, qu’auriez-vous fait?

 


Les forces de l’ordre ont-elles le droit de faire des massacres?

Lundi, en prenant un taxi, le chauffeur, on va le nommer Mahefa, s’est mis à parler de tout et de rien pour faire la conversation. C’est alors qu’il a entamé une histoire d’arrestation faite par la police. Mahefa a commencé par dire qu’il était d’accord que les policiers tuent directement tous les malfaiteurs. Encore faudra-t-il que ce soit le bon, a-t-il rajouté. Très intéressé par son histoire, je lui ai demandé plus de détails. Alors voilà, Mahefa avait un ami, chauffeur de taxi comme lui. Un jour, il a rencontré cet ami confortablement assis dans sa voiture de fonction en sirotant une bière en milieu de journée et en plein… Lire la suite de l’article…


Au Sénégal, les taxis ont une queue

C’est Enamorate, notre amie mondoblogueuse du Pérou, qui a remarqué que beaucoup de taxis de Dakar ont une queue à l’arrière de l’auto. J’ai essayé de trouver pourquoi mais je n’ai pas eu de réponses exactes. Manque de pot, je n’ai pas réussi à prendre un taxi avec une queue. J’ai demandé à un chauffeur de taxi qui visiblement n’a pas mis de queue de bœuf à sa voiture. Il a expliqué que soit c’est juste une décoration, soit c’est relié à une croyance mythique parce que « tout » le bœuf est utilisé par l’homme, continue-t-il. C’est vrai oui, comme à Madagascar, la chair est mangée, le cuir est utilisé pour des sacs ou sandales, les cornes sont transformés en objets d’art. Le chauffeur de notre car a dit que c’est peut-être aussi un porte-bonheur.

Taxi à Dakar

J’ai quitté Dakar samedi matin pour rentrer chez moi. J’y reviendrai peut-être un jour; je ne sais pas. En attendant, j’espère que les amis mondoblogueurs de Dakar demanderont pour moi pourquoi les taxis ont une queue. 😉


Blogouameth, le blog de Ameth Dia

Mardi 5 Avril 2011, deuxième jour de la formation Mondoblog à Dakar, on nous invite à faire le portrait d’un ami mondoblogueur. Je suis ravie de vous inviter à découvrir Ameth et le « Blogouameth », le wolof pour dire Blog d’Ameth.

Ameth Dia, c’est un jeune sénégalais, étudiant en troisième année de littérature française à l’Université de Gaston Berger à Saint-Louis, au nord du Sénégal.

Ameth DiaDepuis qu’il est à l’université de Saint Louis, Ameth écoute beaucoup RFI où il a entendu l’ouverture du concours Mondoblog. A force d’écouter l’annonce, il a fini par s’y intéresser et s’inscrire à la dernière minute. Ameth m’a expliqué qu’il est comme ça. Il hésite longtemps sur une chose avant de la faire (ou pas) pour en être bien certain. Il avoue qu’il est aussi timide, du coup il est plutôt casanier.

Ameth s’est donc inscrit au concours Mondoblog et a été sélectionné parmi les 100 blogueurs à suivre un encadrement à distance pendant 6 mois. Il blogue sur tout ce qui l’entoure. Son sujet favori est la société. Ameth aime bien son article sur les vaches qui se trouvent dans la cour de l’université. « C’est une histoire insolite », pense-t-il. Oui, c’est vrai j’ai trouvé cette histoire marrante. Mais bon, Ameth espère en tout cas faire découvrir aux gens, du monde entier pourquoi pas, sa vision de ce qui se passe au Sénégal.

Ameth est très encouragé par sa famille pour le blogging (ce qui n’est pas vraiment mon cas 😉 ). Son frère était même très fier quand il est passé dans l’émission Mondoblog de l’Atelier des Médias. Ameth y parle du début de l’internet au Sénégal. Il explique qu’il préfère écrire son blog en Français pour avoir plus de lecteurs et il lui est difficile d’écrire en wolof.

On a au moins 2 points en commun Ameth et moi, évidemment on aime le blogging mais aussi les dessins animés. A part ça, il est adepte des jeux vidéos, au rap et RnB français et américains.

Ameth n’a pas beaucoup d’amis, il parle peu mais écrit beaucoup. J’espère en tout cas qu’il se fera des tas d’amis de par le monde grâce à son blog : Egsilene Agdjam qui signifie « soyez les bienvenus ».


Blogouameth, le blog de Ameth Dia

Mardi 5 Avril 2011, deuxième jour de la formation Mondoblog à Dakar, on nous invite à faire le portrait d’un ami mondoblogueur. Je suis ravie de vous inviter à découvrir Ameth et le « Blogouameth », le wolof pour dire Blog d’Ameth.
Ameth Dia, c’est un jeune sénégalais, étudiant en troisième année de littérature française à l’Université de Gaston Berger à Saint-Louis, au nord du Sénégal.
Depuis qu’il est à l’université de Saint Louis, Ameth écoute beaucoup RFI où il a entendu l’ouverture du concours Mondoblog. A force d’écouter l’annonce, il a fini par s’y intéresser et s’inscrire à la dernière minute. Ameth m’a expliqué qu’il est comme ça. Il hésite longtemps sur une

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Une petite visite sur l’île de Gorée

Samedi 2 avril, je quitte Madagascar pour rejoindre une formation Mondoblog au Sénégal. Ça a été mon baptême de l’air. J’ai apprécié le voyage en avion mais j’avais quand même un bourdonnement dans ma tête tout le long du trajet.

Dimanche  3 avril, 4h10, on attérit à Dakar. La première chose que je voulais faire c’était de me procurer une puce pour que je puisse téléphoner à mon mari. En négociant le prix de la puce, j’aperçois dehors un homme tenant une plaque. Dès que j’ai vu le papier rempli de noms super longs, je me suis dit que c’est le gars qui est venu nous chercher à l’aéroport. Les gens se plaignent souvent que les noms malgaches sont bien longs. Une fois dehors, le gars était effectivement le chauffeur. C’est là qu’il m’a appris que je me suis fait arnaquée. J’ai payé la puce orange 4 fois le prix normal.

Dimanche après-midi, Simon et Cédric ont proposé à la première vague déjà arrivée d’aller faire un petit tour en Gorée. On doit prendre une chaloupe pour atteindre l’île. Cédric a fait la queue pour acheter les billets de tout le monde pour faire plus vite. Surprise§ apparemment, les étrangers doivent payer 5000CFA au lieu de 2500CFA comme les Sénégalais. La moitié du groupe a réussi à passer inaperçu; Simon, Andriamihaja et moi, non.

Voici quelques photos que j’ai prises.

From Au Sénégal
From Au Sénégal
From Au Sénégal
From Au Sénégal
From Au Sénégal

J’ai adoré les téléphones usés et toutes autres choses abîmées avec quoi on a créé des objets d’art.

En attendant la chaloupe qui devait nous ramenait de l’autre côté de la rive, l’équipe s’est installée devant un petit bar pour se faire une bière. Une dame s’est rapprochée de nous et ne m’a plus lâchée avant que je ne décide d’acheter un des colliers qu’elle vendaient. Les gars ont que je suis dure en affaire. Après quelques minutes de marchandage, j’ai eu un collier et une paire de boucles d’oreilles à 1500CFA alors qu’au départ, la dame les a proposé à 3000CFA.

From Au Sénégal

Les statues sur la photo représente la libération de l’esclavage. Pour ceux qui ne le savent pas, l’île de Gorée était une sorte de transit où l’on enfermait les esclaves africains avant de les expédier en Amérique. On n’a malheureusement pas pu visiter la « maison des Esclaves ».

From Au Sénégal

Enfin, la photo ci-dessus a été prise à Patte d’Oie, un quartier de Dakar. Chez nous à Madagascar, ce sont les zébus qui tirent la charrette.


Une petite visite sur l’île de Gorée

Samedi 2 avril, je quitte Madagascar pour rejoindre une formation Mondoblog au Sénégal. Ça a été mon baptême de l’air. J’ai apprécié le voyage en avion mais j’avais quand même un bourdonnement dans ma tête tout le long du trajet.
Dimanche  3 avril, 4h10, on attérit à Dakar. La première chose que je voulais faire c’était de me procurer une puce pour que je puisse téléphoner à mon mari. En négociant le prix de la puce, j’aperçois dehors un homme tenant une plaque. Dès que j’ai vu le papier rempli de noms super longs, je me suis dit que c’est le gars qui est venu nous chercher à l’aéroport. Les gens

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Earth Hour 2011 à Antananarivo

26 Mars 2011, 20h30, j’ai éteint toutes nos lumières, l’ordi, la télé (oops le frigo était resté branché). Mon mari et moi sommes sortis pour aller à Analakely, le centre ville de Tanà. On s’est arrêté devant la Gare de Soarano qui a bien voulu participer à Earth Hour en éteignant ses lumières. Juste à côté, il y a le Café de la gare où les clients ont apprécié un dîner aux chandelles. Ensuite, un petit tour d’Analakely en s’arrêtant devant l’Hôtel de Ville qui a aussi éteint ses lumières, mais pas celles des jets d’eau. De retour à la maison, je regarde autour de chez moi, chez quelques voisins, les lumières sont effectivement éteintes, c’est sans doute parce qu’ils dorment déjà. Sinon, quelques lumières se remarquaient sur certaines fenêtres. Chez moi, je me suis amusée à faire du light painting, mais c’est raté.

Certains de mes amis ont dit qu’ils allaient y participer. J’espère qu’ils l’ont fait. Je suppose, en tout cas, que Andriamihaja l’a fait.

Je pense que peu de gens ont été au courant de cette campagne. Parmi ceux qui ont su, beaucoup se sont plaint comme quoi, ce n’est plus la peine pour eux de participer vu qu’il y a déjà presque tous les jours des délestages. D’autres restaurants tels que Carlton, Louvre, Palissandre, La Varangue… ont répondu à l‘invitation de WWF Madagascar mais je n’ai pas pu y faire une petite visite. Il paraît qu’il a été aussi programmé que le Palais de la Reine de Manjakamiadana prenne part à Earth Hour.

Pour info, Earth Hour est une campagne initiée par WWF, qui a été lancée en Australie en 2007 et est maintenant célébrée tous les ans dans plus de 120 pays. Pendant une heure, les gens du monde entier sont invités à éteindre les lumières dans le but de sauver la planète des changements climatiques en préservant de l’énergie. Pour cette année 2011, Earth Hour a été célébré le 26 Mars à 20h30 (heure locale, où que vous soyez).

Voici quelques photos:

Diner aux chandelles au Café de la gare

La gare de Soarano

L’Hôtel de Ville de Tanà


Earth Hour 2011 à Antananarivo

Earth Hour à Antananarivo26 Mars 2011, 20h30, j’ai éteint toutes nos lumières, l’ordi, la télé (oops le frigo était resté branché ). Mon mari et moi sommes sortis pour aller à Analakely, le centre ville de Tanà. On s’est arrêté devant la Gare de Soarano qui a bien voulu participer à Earth Hour en éteignant ses lumières. Juste à côté, il y a le Café de la gare où les clients ont apprécié un dîner aux chandelles. Ensuite, un petit tour d’Analakely en s’arrêtant devant l’Hôtel de Ville qui a aussi éteint ses lumières, mais pas celles des jets d’eau. Lire la suite de l’article…


« Docteur de chaussures malades »

Docteur de chaussures malades? En effet, c’est un petit souvenir d’enfance. Je me souviens, j’avais un livre de français qui contenait quelques photos prises en Afrique avec un langage « Français Africain ». Parmi les photos, il y avait un petit écriteau devant un cordonnier où on pouvait lire « Docteur de chaussures malades ». Justement aujourd’hui, je me suis arrêtée chez un cordonnier pour prendre quelques photos et discuter un peu de son métier et je me suis dit que je prêterai cet écriteau pour titre de mon article.

Il y a beaucoup de cordonniers à Madagascar. En 2009, j’ai déjà écrit un article sur un cordonnier que j’ai rencontré à Andoharanofotsy, mon ancien quartier. Ra-Noré, son nom, s’installait (s’installe plutôt, parce qu’il est encore là, je crois) tous les jours sur le trottoir avec ses petits ustensiles. Les gens passent et déposent des chaussures à réparer.

Aujourd’hui, j’ai discuté avec un autre cordonnier qui s’appelle RAKOTONDRAZAFY Petera (sur la photo), un sexagénaire, qui m’a chaleureusement ouvert les portes de son petit atelier avec pleins de chaussures partout. Il a commencé à s’intéresser au métier depuis qu’il a travaillé dans une société de fabrication de chaussures en 1970. Malheureusement, la grève de 1972 a entrainé la fermeture de cette société. Mais quelques temps après, il a trouvé un autre emploi dans une autre entreprise du même genre. Il en a profité pour suivre quelques formations. Il quitte cette entreprise en 1985 pour aller travailler dans une Mairie. Il n’y est pourtant pas resté bien longtemps parce qu’il ne s’y plaisait pas vraiment. Pendant quelques années, il était cordonnier à Antsirabe. Puis en 1994, il s’est installé à Analamahitsy (Antananarivo) et il y est encore. Il répare donc principalement des chaussures abimées, sandales, mais parfois des sacs, ou le capitonnage d’une moto, bref tout ce qui est fait de cuir sauf le ballon, a-t-il dit. Il s’est doté de quelques matériels et outils (aiguilles, fils, colle, machine à coudre, marteau, ciseaux, …) pour la réparation mais il peut également en créer de nouvelles paires. Sauf que faute de temps (ou de clients non intéressés, c’est ma pure interprétation), il se fabrique des souliers pour lui-même pour de grandes occasions comme Noël, par exemple, a-t-il expliqué.

Quant aux chaussures à réparer, la plupart sont surtout de fabrication chinoise. Toujours selon Petera, un chinois lui a dit que les produits chinois qui débarquent à Madagascar sont de 3ème qualité; ce qui explique pourquoi ils s’abîment très vite. Mais les souliers chinois sont très bon marché, voilà pourquoi les gens se ruent à les acheter. Il y a toujours la friperie mais pourquoi acheter seconde main quand on peut avoir de nouvelles chaussures pour presque le même prix?

Je pense que les gens préfèrent toujours réparer avant de s’acheter de nouvelles paires de chaussures parce que de petites réparations, chez Petera, par exemple, va coûter de 100 Ar à 1000 Ar. Attention, cela peut aller jusqu’à 16 000 Ar s’il s’agit de changer les semelles ou tout le cuir. La paire de pantoufle rouge (photo ci-dessus à gauche) a juste besoin de colle et la réparation coûte 200Ar. Au moment où je parlais à Petera, une dame est passée déposer les sandales (photo ci-dessus à droite). Elle a demandé à ce qu’on couse les rebords mais le cordonnier lui a expliqué que les semelles sont trop épaisses et qu’il va devoir clouer le pourtour pour les réparer. Ils se sont convenus que cela coûtera 800 Ar à la dame. Ils réparent les commandes en un ou 2 jours. Les sandales de la dame seront prêtes le lendemain à 16h30.

Les quelques problèmes que Petera rencontrent sont dus aux réparations nécessitant une meule, donc une électricité qu’il n’en a pas. Mais ça ne l’empêche pas d’honorer sa commande parce qu’il va chez un ami qui a l’électricité si besoin est. Sinon, parfois si il a beaucoup de commandes, il lui arrive de ne pas pouvoir terminer les réparations à temps ce qui fâchent certains clients. Puis, il rigole un peu en me disant pourquoi ils s’énervent alors qu’il y a là toute une étagère de chaussures réparées que les clients ne sont plus revenus récupérer. Certaines sont là depuis des années, dit-il. Et ça représente des pertes pour notre cordonnier qui a dépensé force, temps, fils, colle, clous avec ces souliers non récupérés. Je lui ai demandé s’il ne prenait pas d’avance mais il a dit que c’est embêtant de demander une avance sur des petites réparations.

Le métier de cordonnier permet à Petera de gagner sa vie. Il peut payer sa nourriture quotidienne et son loyer. Sa femme l’a quitté et ses enfants sont tous partis. Ces derniers lui rendent de temps en temps visite surtout son fils aîné qui vient demander souvent conseil à son père, parce que lui aussi, vient d’entamer le métier de cordonnier à Itaosy.

Petera souhaite que le gouvernement mette en place un système pour que les produits d’importation deviennent plus chers sur le marché pour que les gens préfèrent plus les produits malgaches qui deviendront alors moins chers. Je lui ai demandé: « est-ce que vous croyez que les malgaches vont alors faire confiance aux produits locaux qui, à un moment donné, se sont abimés très vite? » Sa réponse m’a beaucoup intéressé mais reste à vérifier. Tant pis, je la partage quand même. Petera a donc expliqué qu’à un moment donné, du temps du Président Ratsiraka, les importations ont été interdites. Seules les gens en possession de carte rouge pouvaient faire de l’importation. Il était très difficile et couteux de trouver des produits finis importés. Même les matières premières se faisaient très rares. Du coup, les artisans malgaches se sont débrouillés avec les moyens du bord et ça ne donnait pas toujours de bonne qualité. A noter que bonne qualité veut dire durable pour les malgaches. L’arrivée des produits chinois n’ont fait qu’empirer les choses, a-t-il ajouté, parce que certains artisans préfèrent utiliser les matières premières les moins chers (et mauvaises qualités) pour essayer de ne pas dépasser le prix des produits chinois qui se vendent à des prix vraiment bradés. Heureusement, dit-il, que beaucoup de produits malgaches sont de nos jours de très bonne qualité mais il faudra aussi y mettre le prix. Pour le moment, il continue à réparer les chaussures pour rendre service à bien des gens. Moi même, j’ai eu plusieurs fois recours aux services de ces cordonniers 🙂


« Docteur de chaussures malades »

Docteur pour chaussuresDocteur de chaussures malades? En effet, c’est un petit souvenir d’enfance. Je me souviens, j’avais un livre de français qui contenait quelques photos prises en Afrique avec un langage « Français Africain ». Parmi les photos, il y avait un petit écriteau devant un cordonnier où on pouvait lire « Docteur de chaussures malades ». Justement aujourd’hui, je me suis arrêtée chez un cordonnier pour prendre quelques photos et discuter un peu de son métier et je me suis dit que je prêterai cet écriteau pour titre de mon article. Lire la suite de l’article…


Femme

Femme, réveille-toi, c’est le matin;

Ton mari, tes enfants auront bientôt faim.

Femme, es-tu allée chercher de l’eau?

Ne traîne pas, regarde tout ce boulot.

Femme, pendant que bébé dors encore,

Pourquoi n’iras-tu pas piler du riz dehors?

Femme, allume le feu, cuis le riz,

Va prendre des brèdes pour midi.

Femme, les assiettes, les marmites sont sales;

Femme, qu’attends-tu pour faire la vaisselle?

Femme, la lessive est-elle terminée?

As-tu déjà rentré les canards, les poulets?

Femme, qu’est-ce qui cuit?

Encore du manioc? mais où est le riz?

Femme, calme ton bébé qui pleure;

Ton mari est fatigué, il dort.

Femme, toi qui as, tous les jours,

Travaillé aussi dur

Pour tes enfants, ton mari;

Femme, repose-toi aujourd’hui.


Femme (poème)

FEmme travaillant

 

 

 

 

 

 

 

Femme, réveille-toi, c’est le matin;
Ton mari, tes enfants auront bientôt faim.
Femme, es-tu allée chercher de l’eau?
Ne traîne pas, regarde tout ce boulot.
Femme, pendant que bébé dors encore,
Pourquoi n’iras-tu pas piler du riz dehors?
Femme, allume le feu, cuis le riz,
Va prendre des brèdes pour midi.
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Le travail du sexe n’est-il plus tabou à Madagascar?

Quand j’étais enfant, de temps à autre, mes parents nous emmenaient faire un petit tour de la ville pour voir Tanà la nuit. Notre endroit favori était le quartier appelé La Haute où l’on admirait les lumières de la capitale. Sinon, je me souviens qu’on passait aussi par les quartiers où j’ai remarqué des prostituées dans leurs petites tenues sexy essayant tant bien que mal de cacher leur visage pour qu’on ne puisse pas les reconnaitre. (N’empêche que certains des clients qui se seraient rapprochés les auraient sûrement reconnus). Lire la suite de l’article…

 


Le travail du sexe n’est-il plus tabou à Madagascar?

Quand j’étais enfant, de temps à autre, mes parents nous emmenaient faire un petit tour de la ville pour voir Tanà la nuit. Notre endroit favori était le quartier appelé La Haute où l’on admirait les lumières de la capitale. Sinon, je me souviens qu’on passait aussi par les quartiers où j’ai remarqué des prostituées dans leurs petites tenues sexy essayant tant bien que mal de cacher leur visage pour qu’on ne puisse pas les reconnaitre. (N’empêche que certains des clients qui se seraient rapprochés les auraient sûrement reconnus).

Depuis, les temps ont changé. Plein de choses ont si vite évolué dans la vie des Malgaches. L’arrivée des nouvelles technologies, par exemple. Maintenant presque tous les jeunes adolescents ont leur propre téléphone portable souvent de dernier cri. Bref, le travail du sexe a également évolué. Le premier changement remarqué a été, je crois, l’arrivée des hommes (travestis) dans ce métier. Les travailleurs du sexe se sont « partagés » les emplacements entre eux (enfin, je suppose) parce qu’il y a un coin spécial pour les hommes et d’autres coins pour les femmes.  Ils se départagent même entre plus cher et moins cher. Ce sont des amis « habitués » qui m’ont expliqué.

Le deuxième changement que j’ai remarqué aussi est la naissance de plusieurs agences de prostitution dans le pays. Ces agences s’enregistrent en tant que « salons de massage ». Un ami, réceptionniste dans un grand hôtel à Tana, nous a fait savoir que l’hôtel où il travaille a déjà une sorte d’annuaire pour consulter le contact,  les services et le tarif de ces différents agences. Sinon, c’est toujours l’ami qui raconte, une fois le travail effectué, les « masseuses » passent à la réception et laissent leur carte de visite personnelle pour que, les prochaines fois, l’hôtel les appelle directement sans passer par les agences. C’est sûrement de là que les annonces de ce genre de service se multiplient de jour en jour dans les journaux locaux. Les jeunes femmes se ruent vers ce service de « massage » utilisant toutes sortes d’adjectifs qualificatifs  pour charmer la clientèle mais aussi pour battre la forte concurrence. Bon, j’ai dit « femmes » mais, en feuilletant les pages des journaux pour cet article, j’ai lu aussi une annonce certainement d’un homme.

Ce n’est pas tout. Dans les sites d’offres d’emploi gratuites maintenant, genre Jobmada  sur Moov Madagascar, il y a des agences « d’escort girl  » qui recrutent. Les filles recrutées travailleront pour des clients haut-de-gamme. Et la compensation va sans dire. L’heure [une petite correction] La journée est à 200 000 Ariary. C’est une bien grosse somme pour les Malgaches  qui  sont très nombreux à ne pas gagner cette somme en un mois. En Euros, ça fait à peu près 72,45. J’ai visité un de leurs sites web; chaque « agent » a un profil qui y est publié et avec les « talents » spécifiques de chacune. Quand j’ai dit évolué, je n’arrivais pas à croire que de là à se cacher le visage, les prostituées s’affichent maintenant aux yeux de tous… enfin… des visiteurs de ces sites.

Mon mari et moi étions récemment à Tamatave, une province sur la côte est de Madagascar. On était en train d’apprécier un bon jus de coco au bord de la mer. Il devait être 19 heures. Et voilà qu’en face de nous, une  4×4 se gara et quelques hommes chinois en sont sortis. A peine ont-ils mis pieds à terre qu’une ruée de prostituées les ont envahis. Il fallait le voir pour le croire. Elles se disputaient presque. Pas de chance pour elles, ces gars là n’étaient pas intéressés.

La meilleure? L’histoire s’est toujours passée à Tamatave. Un des collègues de mon mari (j’espère qu’il ne tombera pas sur cet article 😀 ) a ramené une très jeune fille à son bungalow. A peine si elle avait 18 ans, je dirai. Une petite jeune fille, assez jolie dont vous ne vous douteriez pas du tout si vous la rencontriez dans la rue. Et comment cet homme l’a déniché figurez-vous?… Facebook… Elle a un compte sur facebook où, selon ce collègue de mon mari, elle invite des tas d’hommes, elle publie des photos qui les font craquer et bien entendu, les invitent à « goûter » à ses services (payants bien sûr). Le rendez-vous a été même fixé depuis Antananarivo.

Est-ce  le monde qui change? Est-ce l’envie de survivre qui a entraîné tout ceci? Ou est-ce que le travail du sexe n’est tout simplement plus tabou?


Circoncision à la Malagasy dans les Haut-Plateaux

Je sais, on est en plein été à Madagascar. Ce n’est pas la période de circoncision qui se fait normalement en plein hiver soit en juillet et août. Mais, aujourd’hui, je suis tombée sur ce tableau dans la salle de réception de mes beaux parents. Alors je ne peux m’empêcher de vous partager cette culture Malgache qu’est la circoncision. C’est une pratique obligatoire pour tous les jeunes garçons. Moi, en étant une femme, je n’ai pas le droit d’assister à une circoncision. On nous a appris comment ça se passait mais je n’ai jamais vu de mes propres yeux. Je ne rêve pas d’y assister non plus, à vrai dire. N’empêche que le tableau a attiré mon attention. Tiens, je vous partage la photo.

Je vais vous aider à lire la photo. Tout d’abord, vous l’avez sûrement remarqué, la circoncision ne se fait pas dans un centre médical. Traditionnellement, ça se pratique dans la maison de  l’enfant à circoncir. Bon, depuis quelques années, de nouvelles pratiques « modernes » sont arrivées chez nous comme la « circoncision à l’américaine » par exemple ou la capsule. C’est moins douloureux à ce qu’il paraît. Mais revenons à la circoncision à la Malagasy.

La circoncision se fait au crépuscule d’où le feu et les bougies. Tous les hommes, le grand-père, le papa, les oncles sont là pour préparer tout ce qui est nécessaire au rituel (cannes-à-sucre, eau sacrée « rano mahery », banane), assister l’enfant en le tenant bien fort. Un dernier homme est aussi présent; le guérisseur traditionnel ou le « rain-jaza » qui va couper avec sa lame le prépuce. Ce prépuce est avalé par le grand-père avec de la banane. Les cannes-à-sucre sont pour souhaiter au jeune garçon et à la famille d’avoir beaucoup de descendances mâles. L’eau sacrée qui a été recueillie  au pied d’une montagne par un homme fort qui ne doit pas être orphelin (de père et de mère) servira au « rain-jaza » pour nettoyer ses mains, la plaie et le couteau. L’enfant circoncis sera emmené devant le reste de la famille qui attend avec des chants, des danses et des cadeaux.

Si la circoncision est d’origine chrétienne pour certains pays, ou pour éviter les maladies de pénis dans les régions chaudes, à Madagascar, c’est surtout pour que le garçon devienne un « vrai homme ». J’ai même entendu dire qu’un homme non circoncis ne sera voulu d’aucune femme et ne pourra pas être enterré dans le tombeau familial.

Il y a différents rituels de circoncision dans les autres régions de Madagascar mais j’en parlerai peut-être une autre fois.