DANIA EBONGUE

Rfidèle à ces soldats du journalisme !

RFI en deuil

Je n’aime pas cet air de musique : « On est en finale… On est en finale ! On est, on est, on est en finale ». Car en 2008, mon petit-frère et ses jeunes voisins du quartier étaient venus hurler devant ma porte : « On est en finale », lorsque le Cameroun avait battu le Ghana en demi-finales de la Coupe d’Afrique des Nations organisée par le Ghana. La suite était catastrophique puisque le Cameroun perdait la finale face à l’Egypte. En 2013 sur Radio France Internationale, en maltraitant l’actualité, Mamane avait crié un jour : « On est à Kidal… On est à Kidal ! On est, on est, on est à Kidal ».

Kidal était devenue le symbole de cette France conquérante, à l’assaut des groupes islamiques du nord du Mali. Cette chanson de Mamane était malheureusement un mauvais présage, car aujourd’hui le monde du journalisme est en pleurs. Ghislaine Dupont et Claude Verlon ne sont plus. Pourquoi ? Parce qu’ils voulaient nous informer. Informer est-il déjà devenu un métier à haut risque ? N’est-ce pas le paradoxe du plus beau métier du monde ?

Sacrés mois de d’octobre et de novembre. Une période qui semble fatale à la radio du monde qui change du monde de la radio. Ces mois sont devenus meurtriers pour nos journalistes de RFI, car, je me souviens la mort tragique de Johanne Sutton, à la veille de la libération de Kaboul, en route pour Mazar-e-Charif, la grande ville du Nord, c’était le 11 novembre 2001. C’était une dame que j’écoutais, elle donnait envie d’être reporter de guerre, mais tout comme le fameux « on est en finale », juste la veille de la libération de Kaboul, Johanne m’a fait comprendre que le journalisme de guerre est dangereux.

johanne sutton

Christophe Deloire, directeur général de l’ONG Reporters sans frontières nous a relu sur la chaîne Canal +, l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme en ce qui concerne le droit d’informer. Il précise aussi que « 2012 a été l’année la plus meurtrière » en ce qui concerne les reporters de guerre, soit 88 exactement. Peut-on et doit-on informer au péril de notre vie ?  La question mérite d’être posée, d’autant plus que la situation des journalistes en zone dangereuse a déjà préoccupé les Nations unies à travers la résolution 1738 de 2006 qui précise que « les journalistes sont des civils », mais force est de constater que les belligérants utilisent les journalistes comme des victimes.

Que dire aussi de ce journaliste qui aimait l’Afrique. Il me réveillait chaque matin avec des reportages poignants et sa signature unique : « Jean Hélène, Yamoussoukro, RFI ». « Jean Hélène, Monrovia, RFI ». Jean Hélène était le reporter des guerres, des conflits et des situations chaudes en Afrique. C’était l’exemple même du reporter de guerre. J’étais intrigué par son nom qui me rappelle un prénom féminin, mais j’étais admiratif de ses prises de risque : le Soudan, la Somalie, et le Burundi, il y était !

Jean Hélène

 

Mais aussi, les conflits au Rwanda, au Liberia, en Côte-d’Ivoire. La Côte-d’Ivoire qui le verra mourir. En effet, Le 21 octobre 2003, Christian Baldensperger, alias Jean Hélène, était abattu d’une balle dans la tête à Abidjan par le sergent Théodore Seri Dago. Ce journaliste aussi m’avait marqué. C’était un journaliste, c’était le journaliste !

Mais décidément, RFI n’aura pas de répit en ces mois d’octobre et de novembre. Voilà que Claude Verlon et Ghislaine Dupont ont été arrachés à la vie le 2 novembre 2013, à cause de ce journalisme de guerre. Entre sauver sa vie, et sauver l’information qu’auraient-ils dû choisir ? Certainement sauver l’info, car c’est elle qui sauve des vies au prix lourd de celles que nous perdons aujourd’hui. Celles de deux personnes qui se sont livrées avec force et courage pour donner à ces millions d’auditeurs de la radio mondiale, l’information qui elle, n’a pas de prix. RFI me berce depuis l’enfance. Elle agrémente mes journées, ses infos passent en boucle dans mes oreilles, et je suis donc devenu rfidèle et forcément, rfidèle aussi aux noms de ces journalistes qui en 30 et 40 secondes parfois, nous résument souvent la situation du monde tel qu’il va, en finale ou à Kidal.


Ce football africain qui ne lui appartient plus.

le roy

Il était une fois, Claude Leroy, un sorcier blanc qui vint au Cameroun dans les années 1980 pour entrainer l’équipe nationale de football. Ce sorcier blanc là se rendit à Pouma, une localité, un district même de la Sanaga Maritime pour regarder un match de football d’un championnat de vacances. Ce jour-là, il découvrit les frères Biyick (Omam et Kana), qui furent de 1985 à 1998, des joueurs incontournables de notre équipe nationale de football. Aujourd’hui, il est impensable, voire impossible de voir un sélectionneur s’encombrer de recruter un joueur dans un village. Ce serait un scandale. Un vrai, car dans le football contemporain, les équipes nationales subsahariennes sont des conglomérats de produits de joueurs évoluant hors du continent, c’est donc une équipe nationale de joueurs de France, Angleterre, Belgique, Suisse, Ecosse, Russie, Espagne, Portugal, Allemagne, etc.

Voilà donc que la CAF a cru devoir résoudre ce problème en créant Le Championnat d’Afrique des Nations des joueurs locaux (CHAN), qui n’a aucune valeur populaire et médiatique. Pire, les joueurs issus de ce CHAN sont supposés intégrer les équipes premières, que non ! Les regroupements des équipes nationales sont des regroupements des équipes en une semaine, ou trois jours avant une rencontre. Est-ce cela, travailler les automatismes ? Est-ce évoluer de manière collective ?

Voyons le cas camerounais.

LIONS

25 joueurs sont convoqués dont 25 professionnels, pas même le gardien n’est du championnat national. Comment expliquer cela ? Sauf à croire que nos championnats nationaux sont devenus tellement exécrables qu’il n’existe aucun milieu offensif dans tout le championnat camerounais, personne ne peut comprendre pourquoi on aligne Landry NGUEMO et Alexandre SONG, comme milieux offensifs par défaut. Personne ne peut comprendre pourquoi on aligne Dany NOUKEU, défenseur central, comme arrière droit par défaut. C’est que dans cette équipe nationale camerounaise, la notion de cadre est de plus en plus criarde. Un match gagné rapporte 6 millions de FCFA à chaque joueur. Comment expliquer qu’on ne puisse pas permettre aux joueurs locaux de bénéficier de cette prime qui représenterait leur paie en un an ? Comment expliquer qu’on ne puisse même pas injecter 4 à 5 joueurs afin qu’ils puissent gagner en expérience et en maturité ? Rigobert SONG était-il professionnel au mondial 1994 ? Marc Vivien FOE l’était-il à sa première sélection ? Roger MILLA l’était-il aussi ? Il nous semble que le football africain n’a pas commencé dans les stades européens, asiatiques ou américains. Où est donc passée cette âme footballistique africaine « du continent » ? On vous répondra que les stades africains sont vides, que les championnats n’attirent plus les foules.

Mais comment un championnat peut-il attirer des foules si tous les joueurs de l’équipe dite « nationale » jouent hors de la nation ? Comment peut-il attirer des foules si on n’a pas de star nationale à l’Union de Douala, à l’Asec Mimosa, à l’As Léopard ? Comment peut-on aller dans un stade alors qu’on sait pertinemment que ces joueurs locaux resteront des anonymes ?

La logique de la corruption des entraîneurs.

Les sélectionneurs nationaux africains subissent de nombreuses pressions de la part des fédérations et des ministères, du coup, les listes des sélectionnés ressemblent plus à des pactes sociaux et politiques ! Au Cameroun par exemple, la logique de l’équilibre des ethnies s’est invitée dans la feuille du coach. Seulement, le problème est plus grave, car le vrai souci des joueurs locaux c’est que ceux-ci ne peuvent pas :

–          offrir une voiture au coach ;

–          reverser 10% de leur prime de match à l’entraîneur des gardiens ;

–          envoyer un western union chaque mois au coach.

Ils ne peuvent pas monnayer leur place. Ils n’ont pas les moyens de leur plaidoyer, et surtout, ils n’ont pas d’avocats, même pas la Direction Technique Nationale supposée mettre en place des politiques de relais entre les catégories inférieures et la sélection fanion.

Si seulement il y’a une politique obligatoire de quotas de joueurs locaux en sélection fanion ! Si seulement l’entraîneur adjoint de l’équipe A était l’entraîneur de l’équipe A’, et que l’adjoint des A’ était entraîneur des Espoirs, l’adjoint des Espoirs entraînerait les juniors, son adjoint entraînerait les cadets et l’adjoint des cadets serait l’entraîneur des minimes. C’est cela travailler en synergie. C’est cela avoir des équipes nationales qui se relaient. C’est cela aussi avoir un football qui va de la base au sommet et non du sommet à la base. C’est cela qu’on observe en Europe où toutes les catégories se regroupent pratiquement aux mêmes moments : Moins de 17, moins de 19, moins de 21 sont activités au même moment que les A, en même temps, on intègre dans les A, les plus promoteurs des moins de 19 ou des moins de 20. Paul POGBA, le milieu de terrain de la France était le capitaine de l’équipe de France championne du monde junior en 2013, en même temps qu’il était régulièrement appelé chez les A.

Que les sélections nationales africaines en prennent de la graine. Qu’elles sachent qu’une équipe nationale est le reflet du football national et non des autres championnats. Que les professionnels viennent pour intégrer une ossature « nationale » et non une ossature de diaspora. Car, avec cette dernière, les stades africains, quand ils existent seront de plus en plus désertés. Les droits TV des télévisions africaines paieront de plus en plus les Droits de La Ligue Européenne des Champions, ou des champions nationaux européens. Pendant ce temps, quels droits TV financeront le football africain qui est si boudé ? Maintenant que la FIFA a demandé aux fédérations nationales de professionnaliser leur football, comment peut-on le professionnaliser quand tous les sponsors retirent leur participation comme c’est le cas avec la firme MTN au Cameroun ?

Quel est ce football qui se veut professionnel sans championnat junior et cadet ? Sans infrastructures adéquates ? Sans sponsor local ? Sans joueur local dans la sélection nationale ? S’agit-il vraiment encore du football africain ?

Il nous faut donc un visionnaire, quelqu’un qui peut oser comme Claude Leroy d’aller piocher dans nos lointains villages. Quelqu’un qui peut comprendre que le talent se trouve aussi à Biyemassi, Cocody, Yopougon ou Cotonou. Oui, le football africain a ses racines dans nos racines urbaines, rurales, mystiques et même insolites. Qu’il en soit ainsi !


4 MILLIARDS DE FRANCS CFA POUR LES FIANÇAILLES DE KANYE WEST.

Kim Kardashian and musician Kanye West watch the Los Angeles Lakers play the Denver Nuggets during Game 7 of their NBA Western Conference basketball playoff series in Los Angeles

Selon Le Petit Journal de Canal + qui lui-même reprend le magazine Vanity Fair, la star américaine du hip hop, monsieur KANYE WEST s’est fiancé. Tant pis pour vos mes sœurs Burkinabés, Gabonaises et Camerounaises qui rêviez d’être élues. Non, le rappeur ne se mariera pas avec vous. Il a choisi une autre, Kim Kardashian une star de la téléréalité. Et ce n’est pas çà qui m’effraie. Notre star a prévu un budget exorbitant à vous donner le tournis. Il ne s’agissait encore que de fiançailles, et voilà ce qui a été fait :

–          Location d’un stade de Baseball de 42000 places, l’AT&T Park de San Francisco

–          Invitation d’un orchestre.

–          Un jet privé qui fera l’aller-retour San Francisco-Los Angeles.

–          Une bague de Fiançailles qui coûte 6 millions d’Euros.

Kim et Kanye 2

Soit un total de 6.250.000 Euros pour les fiançailles seulement. D’accord, pas de quoi pavoiser au vu des mariages extravagants vécus ici et là, surtout chez les couples princiers. Ce qui est étrange, c’est la publicité qui tourne autour de cette demande en mariage bling-bling. Les strass et les paillettes autour d’une union qui finalement ne fera le bonheur que du showbiz, des médias et surtout de la presse people, sans compter quelques groupies africaines qui en parleront chaque jour à la cour de récré pour se croire branchées à la une de l’info. Elles oublieront le temps de ces commentaires enflammés que Cendrillon n’existe pas dans nos contes de fées africains, ni dans les légendes de nos griots, encore moins dans la vraie vie. Elles se demanderont peut-être pourquoi KANYE WEST n’achèterait simplement pas une bague de 150 Euros (100.000francs CFA), tant il est vrai qu’avec cette somme, on obtient de nombreux carats avec l’or du Tchad ou du Mali. Le budget de KANYE WEST pour demander la main de sa femme fait en tout 4.062.500.000 FCFA. Plus de 4 milliards et demi pour des fiançailles, cela suppose :

–          10 millions de boites de sardines pour les internats scolaires  du Cameroun ;

–          2709 salles de classes à l’Est de la RDC ;

–          4 stades de football de 15000 places pour organiser la Coupe d’Afrique des Nations 2019 ;

–          4.062.500 repas scolaires dans les cantines du Niger ;

–          4.062.500 puits et forages dans le Nord-Mali ;

–          1.354.168 moustiquaires gratuites pour lutter contre le paludisme au Congo ;

–          Des bourses d’études pour 203 étudiants africains au Canada ;

–          Des bourses d’études pour 1355 étudiants africains en France ;

–          10 élections municipales et législatives au Cameroun ;

–          Le salaire mensuel de 40.625 fonctionnaires camerounais ;

–          812.500 régimes de plantains au Gabon ;

–          162.500.000 préservatifs en République Sud-Africaine ;

–          2.389.706 kg de cacao en Côte d’ivoire ;

–          20.312.500 tas de manioc en République Centrafricaine ;

–          10.156.250 kg de riz au Sénégal, etc.

D’accord, ce ne sont pas mes fiançailles, d’accord, KANYE WEST a le droit de faire ce qu’il veut de son argent, mais si un instant il s’arrêtait seulement pour regarder les chiffres que j’ai mentionné plus haut, aurait-il eu autant envie de se fiancer avec tant de faste ?


Vol à cri de chat !

Chat

Villa d’un riche et chiche du quartier Omnisports à Yaoundé. Son gardien de nuit est aussi bête que ses pieds, et tous les voleurs du quartier voisin Elig Edzoa l’ont bien compris. S’il y’a une maison à cambrioler, c’est bel et bien celle-là. Du coup, lorsqu’une bande de trois voleurs projette d’aller cambrioler dans cette villa, pas besoin d’une grosse stratégie. Le gardien est un gros béta, alors ca va être un jeu d’enfants, se disent les trois voleurs. Quelle sera donc la stratégie ? Imiter le miaulement du chat. Ca va être très simple, pardi !

Alors, nos trois voleurs réussissent à intégrer la villa en l’escaladant. Ils infiltrent le domicile, se servent chacun d’un appareil électronique avant d’entreprendre de sauter la barrière. Le premier voleur réussit à sauter et se retrouve de l’autre côté de la barrière, sauf que la chute est bruyante et fait sortir le gardien de nuits de sa planque. Ce dernier se place devant le mur et demande :

–          Qui est là ? Qui a sauté de l’autre côté ?

Pas de réponse. Le gardien, le gourdin en main insiste :

–          Je demande qui est là ?

Pour le distraire, le voleur qui vient de sauter, entreprend donc de mettre en œuvre sa stratégie. Alors il répond :

–          Miaou…

Le gardien, se sentant rassuré, retourne à sa planque. Pendant ce temps, les deux autres voleurs restés dans la villa s’apprêtent aussi à franchir la barrière. Le premier saute et se retrouve de l’autre côté. Le gardien revient devant le mur et demande :

–          Qui est là ? Qui a sauté de l’autre côté ?

–          Miaou…

–          Ah, le chat, c’est toujours toi ?

–          Miaou…

Le dernier voleur resté surplace comprend que la réputation du gardien n’est pas volée. Il est vraiment bête comme ses pieds. Alors, il saute à son tour et de manière plus bruyante que ses deux compères.

–          Qui est là ? Qui a sauté de l’autre côté ?

Le 3ème voleur, devinant que le gardien allait encore tomber dans le panneau, décide de lui répondre tout net :

–          C’est moi !

–          Toi qui ?

–          Ne me dérange pas, c’est toujours le chat…

Alors, entre le gardien et le voleur, dites-moi, qui est le plus idiot ?


Un Café pour les Elus Municipaux du RDPC.

Logo RDPC

Chers conseillers municipaux du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, Parti qui exerce le pouvoir dans ce beau Cameroun. Voilà que vous venez de remporter partiellement ou totalement 305 communes sur 360. Cela veut dire que vous obtenez la majorité des gouvernements locaux au Cameroun. C’est cela qui m’intéresse, chers conseillers municipaux. D’autant plus que votre Secrétaire Général vient de signer une circulaire qui vous donne la latitude de choisir : Vos groupes communaux, vos maires et adjoints, et tout cela librement, puisque votre parti a décidé de vous laisser élire librement vos exécutifs communaux, bien que vous serez surveillez dans cette opération de très près par  un mandataire (facilitateur)  et un chargé de mission.

En attendant donc la  session de plein droit, des conseillers municipaux élus le 30 Septembre dernier, je voudrais vous rappeler cette disposition de la loi : Loi N° 2004/017 du 22 juillet 2004 portant orientation de la décentralisation, Article 15 : « L’Etat transfère aux collectivités territoriales, dans les conditions fixées par la loi, des compétences nécessaires à leur développement économique, sanitaire, éducatif, culturel et sportif ».  Tout cela est précisé dans la loi Loi N° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes que vous connaissez sans doute mieux que moi. Alors, chers élus, pour mériter mon café, appliquez simplement la loi qui vous demande :

–          l’appui aux micros-projets générateurs de revenus et d’emplois ;

–          l’alimentation en eau potable ;

–          l’éclairage des voies publiques ;

–          la création, la gestion et l’entretien des cimetières publics ;

–          la création et la gestion des stades municipaux ;

–          la création et la gestion de centres socioculturels et de bibliothèques de lecture publique.

Vous voyez je n’ai cité que 6 points parmi les nombreux définis par la loi. Oui, chers conseillers du RDPC, votre tasse de café vous attend. Elle vous attend, à court, moyen et long terme de votre nouveau mandat. Élisez  les maires et maires adjoints que vous voudrez, cela m’importe peu. Je veux que vous financiez les jeunes de mon quartier, qu’ils cessent d’errer dans les bars et à discuter de sujets qu’ils ne maîtrisent.

Je veux de l’eau potable dans mon quartier, car on est fatigués d’attraper les dysenteries, les typhoïdes et autres maladies de l’eau. Oui, mes chers conseillers municipaux du RDPC, pour une fois, laissez un bel héritage à vos enfants. Entrez dans l’histoire pour toujours, afin que vous quittiez ces histoires par la Grande Porte. Je veux de l’éclairage public pour qu’on agresse plus et ne viole plus les jeunes filles de mon quartier juste parce qu’elles sont sorties acheter du pain. Je veux un cimetière digne de ce nom pour que je n’enterre plus mes morts dans ma cour. Je veux un vrai stade de football comme dans toutes les communes de France, pour que je ne passe pas mon temps à admirer les stades des autres à la télé. Enfin, je veux lire, je veux des loisirs pour les petits-frères, des manèges pour nos enfants, et des sorties le dimanche, comme pour toute famille normale… Mon café vous attend.


Dj Ou Didier ?

Atangana est originaire de Mvog-Atemengue à Efoulan. C’est le grand soir, il doit présenter sa fiancée Mvog-Bétsi à sa grande famille. C’est connu, les filles Mvog-Bétsi  ne sont pas très intello, alors un dîner devant une famille de médecins, ministres, DG, etc. Il faut sortir le grand jeu, se dit Eyenga, la fiancée.

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Pendant le repas, notre Eyenga est bien silencieuse. Elle écoute tous ces bavards parler de politique, de sport, d’économie, du PIB et de la croissance, sans oublier les élections. Eyenga trouve l’ambiance lourde. Au bout de 45 minutes, Eyenga n’a pas pu ouvrir la bouche, les débats au-dessus de ses Kongossas habituels à Elig-Effa. Là bas, avec les copines, on parle fort, on s’insulte, on s’engueule, on parle surtout des autres. C’est cela une causerie, ce ne sont pas ces histoires fétides d’hommes en costard-cravate. Eyenga s’ennuie. Mieux, elle ne comprend pas pourquoi tous ces gens, les amis de son futur mari s’encombrent à manger du riz avec une fourchette au lieu de la cuillère, et pourquoi ils se dérangent à découper le poulet avec un couteau alors qu’à Elig-Effa, un poulet çà se mange goulument avec ses mains et ses dents, sans autre forme de protocole.  Elle décide alors de prendre le taureau par les cornes et montrer qu’elle aussi maitrise les questions sérieuses d’actualité. Elle prend donc la parole, sous le regard inquiet de sa belle-mère.

– Chéri ?

– Oui ?

– Pourquoi est-ce que tous les ivoiriens sont des DJ ?

– Comment çà ?

– Mais oui, il y’a Dj Jacob, Dj Arafat, Dj Débordo, et il y’a aussi celui là, le joueur là…

– Quel joueur ?

– Le beau joueur là. Il dribble comme çà… Il marque comme çà…

– Qui çà Didier Drogba ?

– Mais oui chéri, tu vois que j’ai raison. Tous les ivoiriens s’appellent DJ. Tu l’as dit toi-même, même Drogba s’appelle Dj Drogba.

Drogba

Finalement, c’est Didier ou Dj ma chère Eyenga ? En tout cas, je te souhaite la bienvenue dans la famille Atangana. Tu auras chaud tout à l’heure avec ta belle-mère.

 

 

 


La Cour Pénale Internationale ou La Cour Pénale pour Africains ?

Dolorès, tu ne penses pas que la Cour Pénale Internationale doit devenir la Cour Pénale pour Africains ? Comment expliques-tu que depuis sa création, il y’a euCP2 une trentaine d’affaires, et toutes sont africaines ? Alors pourquoi les occidentaux estiment que le sommet des 11 et 12 Octobre 2013, est un sommet qui n’a pas de sens parce que la moitié des affaires à la CPI se sont faits à la demande des Etats africains. Soit ! Ce qui m’énerve, ce sont les paroles de cette journaliste de RFI, « Afrique Midi » du vendredi 11 octobre 2013. Elle déclarait à peu près ceci : « Qui peut dire que toutes ces affaires sont illégitimes, même si elles sont africaines ? ».

CPI 1

Hé, Dolorès ! Oh, Dolorosa, voilà une belle chute journalistique. On parle encore de légitimité, mais c’est quoi la légitimité au juste Dolorès ? Pourquoi on veut nous faire croire que lorsqu’un Etat ou un individu en Occident décide de condamner un individu ou un Etat, cela devient légitime. Dolores, c’est cela que nous apprennent les écoles de droit ? C’est vraiment cela, la légitimité ?

Dans ce cas, c’était sans doute légitime lorsque Monsieur le Président Sarkozy ordonna à Idriss DEBY ITNO de rapatrier les brigands de l’Arche de Zoé qui venaient prendre des enfants illégitimement au Tchad ? C’était sans doute légitime Dolorès de voir comment des Chefs d’Etats sont débarqués de leur siège présidentiel au nom d’intérêts géostratégiques et politiques, ceci au détriment d’une population civile innocente, meurtrie ?

Dolorès, c’est quoi alors la légitimité ? Celle qui veut que les africains sont des éternels clochards de cette pathétique scène de théâtre qu’on appelle les relations internationales ? Non ! Dolorès, non ! La journaliste là a dit quelque chose de grave. Elle croit même que les africains sont  comment ?  Que les ministres et les Chef d’Etats là se trompent tous en voulant renégocier leurs rapports avec la CPI ? Donc, nous aurons une Afrique dirigée par des présidents tous enfermés à la CPI, c’est cela la légitimité ? Hé, Dolorès, on ne peut croire que tout un continent va être infantilisé comme çà. On a les dictateurs, les manipulateurs de constitution, les sanguinaires, toutes choses qui devraient être légitiment condamnables et condamnées. Mais tu vois, ces mêmes dirigeants sont régulièrement aux côtés des occidentaux, s’entretenant, partageant des repas, se faisant de jolies accolades, etc. De qui se moque t-on alors ? Dolorès, ta légitimité à deux vitesses là, il faut nous laisser ! Ta démocratie à géométrie variable là, il faut nous laisser !


A quoi sert le Ministère des Arts et de la Culture au Cameroun ?

Dolorès, dis-moi, ton ministère de la Culture là sert à quoi ? Il sert à nommer des gens pour contrôler le droit d’auteur ? Il sert à se positionner chaque année comme partenaire officiel du festival Ecrans Noirs ? Dolorès, dis-moi, ton ministère sert à quoi ? A clochardiser les artistes peintres, musiciens, dramaturges, comédiens ? Et que dire de la production littéraire ? Dolorès, des éditeurs français voulaient éditer mon livre qui parlait de quelques réalités culturelles en Afrique Centrale. Alors, je suis allé demander de l’aide au ministère. Ils m’ont dit : on te finance si tu obtiens l’accord d’un éditeur local. L’Harmattan a accepté de me soutenir, mais quand j’ai eu cet accord, il n’ya plus eu de suite au ministère parce l’argent devait sortir.

Dolorès, je dois supplier le Ministère de mon pays à tenir sa propre promesse ? Et pourtant, notre pays là qu’on appelle le Cameroun devrait être une industrie culturelle tous azimuts. Peut-on ignorer nos 150 ethnies, notre Afrique en miniature, notre histoire riche, notre relief, etc. Le ministère a-t-il seulement encouragé les universitaires : anthropologues, ethnologues, sociologues, à produire des livres sur nos ethnies ? Dolorès, sais-tu qu’il y’a aucun livre au programme scolaire sur les ethnies camerounaises ? Sais-tu que la plupart des jeunes pensent que tous les ressortissants du Grand Nord sont des Haoussas ? Sais-tu qu’ils ignorent qu’il y’a des Sawas anglophones et des Bamilékés anglophones ? Savent-ils que les Bali du Nord-Ouest, les Bafias, les Bamouns et les Tikars ont le même ancêtre ? Savent-ils que les Pongos de Dibombari dans le littoral ont le même ancêtre que les Fon de Zoétélé ?

musée national

Hé, Dolorès ! Ton ministère des Arts et de la Culture là sert à quoi ? A accompagner les Canal d’or ? C’est cela ton Ministère ? A accompagner Miss Cameroun ? C’est cela ton ministère ? C’est quoi le Cameroun culturel ? C’est quoi la culture camerounaise ? Peux-tu me dire ? Comme dans le football, les meilleurs sont à l’étranger : Charlotte Dipanda, Kareyce Fotso, et je n’ose même pas citer les Manu, Bona, Mbappè, Edimo, etc. Dolorès, peux-tu m’expliquer pourquoi les artistes camerounais sont-ils obligés d’accepter de chanter dans des cabarets et bars à l’initiative de camerounais de la France et de la Suisse ? C’est cela, ta culture camerounaise ? Pourquoi Dolorès on ne brigue pas chez nous des prix Nobel de littérature ? Pourquoi Dolorès on n’a plus d’artistes qui portent le drapeau camerounais dans toute l’Afrique ? Oh, Dolorosa, à quoi sert ton ministère des Arts et de la Culture ? Le Cameroun se connait très mal culturellement. Les fonctionnaires de ce ministère te diront que c’est un ministère qui a l’un des budgets les plus faibles. Mais Dolorès, sais-tu que les salles qui bougent le plus à Yaoundé sont l’Institut Français et l’Institut Goethe ? Dolorès, sais-tu qu’il existe quand même un Centre Culturel Camerounais, réhabilité ? Rénové ?

Dolorès, tu connais le site Internet du ministère de la Culture ? Si tu l’as, donne le moi !  Dolorès, pourquoi est-ce qu’il n’existe pas une journée du patrimoine au Cameroun ? Pourquoi est-ce les enfants du primaire n’auraient pas une journée pour visiter notre musée national, les chefferies de l’Ouest, les Lamidats du Nord, ou encore les vestiges de l’esclavage comme Bimbia ? Dolorès, j’étais à Ouidah au Bénin, là-bas, la porte du non-retour est un édifice national. Ici, il a fallu attendre le lobbying d’une ONG américaine pour se souvenir que le Cameroun était un épicentre de la Traite Négrière. Dolorès, dis-moi alors, à quoi te sert le ministère des Arts et de la Culture ?


Leçon de grammaire à La Poste.

Poste Centrale de Yaoundé. Le guichet des timbres affiche une longue queue. Comme dans toute administration Camerounaise, le monsieur qui porte un costard, qui sent bon et qui brandit la clef de son 4X4 est vite servi au détriment de ceux qui se sont alignés là depuis le matin. On s’écarte donc et on laisse passer notre riche homme qui s’avance non sans vantardise devant la caissière qui l’observe avec des yeux de malice. Notre homme s’approche et lui tend un billet de 1000frs :

–          S’il vous plait Madame, je veux deux timbres fiscales là.

La dame étonnée, se disant qu’un homme aussi aguichant ne peut pas se permettre de commettre une telle faute, lui demande de se répéter. Le monsieur, agacé, hurle cette fois pour que toute la poste l’entende.

–          Je dis, je veux deux timbres fiscales.

Timbres 1

 

Alors, la dame éclate de rire et se moque du monsieur :

–          Vraiment, vraiment, quelle honte ! Vous les camerounais, vous passez votre temps à faire des fautes grammaticaux  très graves.

A ce moment, toute la poste se mit à rire. Le monsieur qui achetait des timbres ne comprenait pas, la dame qui venait de le « corriger » par contre était convaincue que sa remontrance avait servi de moquerie à toute la salle. C’est alors que, sorti de nulle part, un autre monsieur, visiblement très détendu et philosophe, décida de calmer le jeu.

–          Mesdames, Messieurs. Ce n’est pas la peine de se moquer des gens. Le monsieur veut des timbres fiscales et alors ? La dame parle de fautes grammaticaux et çà fait quoi ? Je vous demande de vous calmer, car, l’essentiel c’est qu’on comprend


Un café pour les abdications record de 2013

« Il faudrait pour le bonheur des Etats que les philosophes fussent rois ou que les rois fussent philosophes ». Cette République de Platon n’a-t-elle jamais existé ? Vous me répondrez qu’il existe dans le monde des modèles de démocratie avérés. Tant les qualificatifs peuvent être nombreux : démocratie participative, démocratie parlementaire, démocratie apaisée (pour parler comme plusieurs Etats africains), etc. Mais la philosophie de Platon n’était sans doute pas celle des abdications record de 2013. Une année dans laquelle les rois et les reines ont abdiqué. Ils ont dit non à leur pouvoir, non à leurs honneurs, non à leur règne. Au profit de leurs enfants, certes, mais ils n’ont pas attendu leur mort pour le faire. Surtout qu’en Afrique francophone, une certaine classe dirigeante actuelle a hérité du pouvoir de père en fils : Joseph Kabila a remplacé Laurent-Désiré Kabila en RDC, Faure Gnassingbé a remplacé Gnassingbé Eyadéma au Togo, et Ali Ben Bongo a remplacé Omar Bongo au Gabon. Ceux qui ne connaissent pas les régimes pratiqués dans ces pays penseront qu’il s’agit de monarchies. Que non ! La RDC, le Togo et le Gabon sont bel et bien des démocraties, et dans ces démocraties, le fils peut légitimement et légalement remplacer le père par les urnes. Aux Etats-Unis, à huit ans d’intervalle, Georges Bush fils a bien remplacé Georges BUSH père ! Qui plus est, le père a lancé la première guerre du Golfe, le fils la deuxième. Oui, les démocraties peuvent migrer et muter en monarchies, et les monarchies peuvent se démocratiser.

Les abdications 2013 ont été alarmées par Benoît XVI, dont le statut de pape faisait également de lui le monarque de l’Etat du Vatican. La reine Béatrix a transmis le trône des Pays-Bas à son fils aîné Willem-Alexander en janvier, tandis que plus récemment l’émir du Qatar cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani a également laissé sa place à son fils, le cheikh Tamim, et le roi Albert II de Belgique a remis le trône le 21 juillet à son fils Philippe, le jour de la fête nationale de cette nation qui justement est en quête d’identité…nationale. Peut-être alors que le nouveau monarque des Belges rassemblera ses concitoyens, et sauvera l’édifice siège de l’Union européenne. Car, une Nation où on parle français, allemand et néerlandais, est une Nation où la diversité plurielle est le symbole de notre monde globalisé. Peut-être aussi que le nouveau souverain pontife François sauvera la face de cette Eglise catholique en quête d’identité dans un Brésil où les Journées mondiales de la jeunesse réveilleront la foi catholique romaine là où les églises évangéliques ont pignon sur rue, et là où la contestation de la rue a tonné contre les fortes dépenses du Brésil pour la future coupe du monde de football. Et parlant de ce football, aux forts accents économiques,  il y a donc fort à parier que le nouvel émir du Qatar, saura apporter à ce football mondial, tout ce qu’il a déjà d’investissement au PSG, ou au FC Barcelone, sans parler de cette Coupe du Monde futuriste de 2022. Pour revenir donc à Platon, et à nos abdications, sans doute la nouvelle génération de dirigeants sonne l’alerte que le pouvoir change de visage. Il porte désormais le vêtement des réseaux sociaux, il porte également la marque d’un bébé attendu par tout un peuple, un futur roi de Grande-Bretagne né le 22 juillet 2013 et qui n’est pas encore près d’abdiquer en tant que « Royal Baby ».Couronne


Lampedusa : le drame Euro-Africain.

Lampedusa ou le drame Euro-Africain.

C’était le voyage de la mort, un autre encore. Les africains aiment traverser le fleuve et comme à l’époque de la Traite Négrière, ils aiment aller vers l’Occident. Dolores, sais-tu que ces gens rêvaient d’Europe ?

 

Oh, Dolorosa, tu as vu le nombre de victimes ? Tu as vu quel spectacle pathétique l’Afrique a encore offert au monde ? Ce drame là porte le nom de l’immigration aux portes de l’Europe. Que savaient-ils au juste de l’Europe, ceux qui ont péri au nom de leur future patrie ? Les eaux, les tempêtes, au nom d’un périple qui n’a jamais aussi bien porté son nom. Alors, dis-moi Dolores, l’esclavage est-il vraiment terminé ? La colonisation aussi ? Sinon, pourquoi ce rêve à l’Occident ? Pourquoi cette course vers l’Europe ? Que se passe t-il Dolores ? Tu me diras qu’ils fuient nos dictatures, nos régimes de torture, de misère, de répression. Tu me diras qu’ils fuient la pauvreté, qu’ils cherchent une nouvelle terre pour trouver du pain, de l’eau, du sel. Dolores, ils fuient, ils en ont le droit. Ils ont le droit aussi d’arriver surplace et d’obtenir l’asile politique pour les plus chanceux. Ils ont aussi le droit de travailler au noir, et d’obtenir la meilleure identité qui leur sied : Sans Papiers. Oui, Dolorès, ils ont traversé la mer pour être des sans-papiers. Que savaient-ils de la Sicile ? Connaissaient-ils seulement l’histoire de la Mafia ? Connaissaient-ils celles d’Al Capone, Franck Costello, ou encore Lucky Luciano ? Non, Dolorès, ils ont amerri en Sicile sans connaitre la Mafia, si oui, peut-être la Cosa Nostra, c’est-à-dire, leur nouvelle cause à eux, celle de quitter leur Afrique au profit de leur Europa. Oui, Dolorès, l’Europe est belle, vue de la télévision. Tu as vu leurs routes ? Leurs piscines ? Leurs plages ?  Ils font même des émissions où les cuisiniers sont des Chefs (Top Chef, Masters Chef, Un dîner presque parfait, etc.). Dans leurs émissions, on joue et on gagne vraiment des écrans plasma (Le Juste Prix, Une Famille en Or). On gagne même de l’argent (Qui veut gagner des millions ? Money Drop). Dolorès, c’est pour cette raison que la Suisse est peuplée de jeunes femmes Ewondos. Elles aiment ces blancs là, parce que c’est la garantie assurée des Werstern Union chaque mois en direction du pays. Dolorès, quand mon amie Salma parle du rêve américain des populations de Bamenda, tu crois qu’elle blague ? Beaucoup croient là-bas que comme Barack OBAMA  est de père Kenyan, alors, tous les futurs présidents américains auront du sang africain. Tu as vu la Ligue Européenne de Football ? Tu as vu comment les stades sont pleins ? Tu comprends pourquoi dès qu’un môme tire un ballon ici, il demande à ses coachs de le vendre à un club européen. Dolorès, ne me demande donc plus pourquoi nos stades sont vides ici. Ils sont vides parce que nos télés sont pleines. D’ailleurs Dolorès, nous qui ne connaissons rien au foot bulgare, finlandais, grec ou turc, nous parions chaque jour sur Marathon, Score and Bet, Bet and Win, Premier Games, etc. Tu as vu, dans leurs listes, il n’ya jamais nos championnats locaux. Et pourtant, on te demande de parier sur la 5ème Division anglaise. Oui, Dolorès, ils ont traversé la mer pour aller regarder un jour en direct le classico OM-PSG, le derby INTER-MILAN AC, ou encore Real Madrid-FC Barcelone. Dolorès, on a toujours parlé de rêve américain, de rêve européen, dis-moi, c’est pour quand, le rêve africain ?


Un café pour Samuel Eto’o

Vous connaissez tous l’expression « prendre un café ». Vous savez aussi ce que veut dire donner du café, ou donner le café. Je fais référence ici au langage militaire qui implique que donner du café est une marque de respect.

Alors, j’invite Samuel Eto’o à venir prendre un café avec moi afin que je lui donne le café. Oui, Sam, Samy, Samuelito, Pichichi ou encore Papa Eto’o comme on t’appelle, je te respecte! Je respecte ta carrière internationale. Je respecte l’année 2000 à laquelle tu as prouvé qu’un jeune pouvait entrer à l’équipe nationale et devenir titulaire incontestable. Je respecte les années qui ont suivi: Un autre titre de Champion d’Afrique en 2002, tes deux ligues des Champions avec le FC Barcelone, une autre avec l’Inter, le contrat faramineux que tu as signé en Russie, faisant de toi un moment, le joueur le plus payé du monde. Oui, Papa Eto’o, je te donne le Café de Yaoundé ce matin. Car, encore une fois, tu as su marqué des points.

etoo-seul(1)Le CommandeurPendant qu’on se demande comment ton compteur buts est aussi stérile depuis ton arrivée à Chelsea FC, pendant que tous les médias spéculent sur ton envie de quitter l’équipe nationale de Football, te voilà invité à la Présidence de la République ce mardi 8 Octobre 2013, pendant une heure d’audience. On devine que les « autorités de ce pays » comme tu les appelles, t’ont demandé de poursuivre ton rôle de leader. On devine aussi que faire la Une des Journaux télévisés et radios par les très sélectes journalistes de la Brigade des Reportages Spéciaux est un honneur de plus… Un honneur de trop ? Quand je revois ce jour où on t’a accueilli en grandes pompes à l’Université de Yaoundé II, beaucoup d’universitaires se sont demandés ce jour-là si le meilleur Doctorat n’était finalement pas celui que tu as, meilleur buteur en activité de l’équipe nationale! Oui, les jeunes t’enviaient, te convoitaient, te jalousaient. Les filles hurlaient d’hystérie, elles te voulaient pour elles. Oui, Samy, je te donne le café. Toi, l’un des rares trentenaires camerounais à être Commandeur de l’Ordre de la Valeur, et marchant avec un Garde du Corps Officiel. Samy, je te donne le premier Café de mon blog, car tu as prouvé ce 8 Octobre 2013 que ce n’est pas par hasard que le fameux journaliste Charles NDONGO ( intervieweur officiel du président) t’a consacré une émission spéciale sur ton coup de boule sur le journaliste Bony Philippe.

En France, le Zizou national n’avait pas obtenu autant d’honneurs après son coup de boule de 2006, année où tu méritais pourtant d’être ballon d’or mondial. Oui, Samy, je te donne le café! Un café aussi pour tes œuvres: La Fundesport, et tes jeunes promoteurs. Tes dons d’ambulance à l’hôpital Laquintinnie à Douala. Oui, papa Eto’o, je te donne le café parce que tu es le joueur camerounais le plus cité dans les chansons. C’est dire que comme tu as décidé d’accompagner tes coéquipiers à Radès pour la qualification au Mondial 2014, sache qu’une autre tasse de café t’attend si tu mets tout le monde d’accord. Tu vois ce que je veux dire ?…


Crétin ou Chrétien ?

BergerVoilà que sur la place publique du marché Mokolo à Yaoundé, un vendeur de bœufs Peul passe devant le comptoir d’un commerçant Bamiléké avec son troupeau.  Une des bêtes bouscule le marchand qui s’en prend immédiatement au berger:

– Connard! tu ne pas pas dire à tes bêtes de faire attention?

– C’est toi qui es bête puisque les bêtes sont bêtes, elles ne parlent pas.

– Tais-toi, crétin!

– Tu m’as traité de quoi ? Demande le berger.

– Je dis, tu es un bon crétin!

Courroucé, le berger interpelle un agent de police qui passe par là et lui signifie son mécontentement.

– Misieur le policer, Zé veux me plaindre contre ce marchand.

– Il a fait quoi ?

– Il m’a bien insulté.

– C’est à dire ?

– Monsieur l’agent, zé le zigouiller, zé va le couper la zizi. Zé soui fassé.

– Vous êtes fâché parce qu’il vous a dit quoi au juste ?

– Il m’a dit que zé soui un bon  chrétien.

– Un bon quoi ?

– Un bon chrétien. Moi zé soui pas chrétien, zé soui musulman…

 


Bonjour tout le monde !

Hé, bienvenue dans la planète des cafés. Le café est africain mais bu en Europe. Donc, comprenez que le Yaoundé Café est simplement le carrefour du monde.