DANIA EBONGUE

Bretagne et Cameroun : Pour le meilleur et pour le pire !

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Hé, vous là ! Vous connaissez la Bretagne ? Ce n’est pas l’Angleterre, l’Ecosse ou le Pays de Galles. Là-bas c’est la Grande Bretagne. Et eux là, on les appelle les britanniques, tandis que les habitants de la Bretagne sont les bretons. Les bretons, ce sont des celtes, c’est-à-dire les cousins des irlandais, des gallois et des écossais. Voilà pour la leçon de Géographie. Mais franchement, les bretons (français) aiment le Cameroun, ou plutôt l’inverse, je ne sais pas…

Je vous prends l’exemple du football. Souvenez-vous de Paul Le Guen entraineur malheureux de l’équipe nationale du Cameroun en Coupe du Monde 2010. Il a battu tous les records avec les lions indomptables : C’était l’équipe africaine la plus chèrement logée en Afrique du Sud, c’était aussi la première équipe éliminée lors de la phase finale, et lui, Paul Le Guen, c’est l’entraineur qui a battu le record de salaire en équipe nationale (70 millions de FCFA par mois). Oui, les bretons aiment le Cameroun.  La chanteuse BAMS qui est l’invitée de la Première Dame Chantal Biya pour ses festivités caritatives de Noël et de Nouvel an (en 2012 et 2013), est managée par le cinéaste Fred Gélard … Un breton !

Bams et Chantal Biya

 

Je reviens au football. La saison 2013-2014 de Ligue 1 compte plusieurs clubs bretons : En Avant Guingamp, Stade Rennais et FC Lorient. A Rennes, deux titulaires camerounais cette saison : Jean-Armel Kana Biyick et Jean II Makoun. A Guingamp, le gardien de buts se nomme : Roland Ndy Assembé. A Lorient, le meilleur buteur en ce moment, c’est Vincent Aboubakar. Que se passe t-il donc pour que la Bretagne aime tant les camerounais ? Que se passe t-il pour que cette région de la France épouse avec maestria les talents artistiques et sportifs du Cameroun ? Est-ce par hasard si le meilleur entraîneur de football du Cameroun est un breton ? Claude Le Roy !

Claude Le Roy

 

Avec le Cameroun en effet, il a connu de 1985 à 1998, 15 victoires, 6 nuls et 6 défaites, avec une coupe d’Afrique des nations en prime en 1988. Deux ans auparavant, il offrit déjà une place de finaliste au Cameroun à cette même CAN. 10 ans après, en 1998, il connut 5 victoires, 3 nuls et 2 défaites.

Souvenons-nous qu’en 1998, l’Equipe de Bretagne de Football dispute son premier match contre qui ? Le Cameroun ! Le match nul qui sanctionna cette rencontre, est une preuve de l’amour qui lie ces deux pays.

 


François est-il vraiment l’Homme de l’année 2013 ?

La désignation de la « personne de l’année » est une vieille tradition du magazine Time remontant à 1927. La personne élue cette année-là avait été l’aviateur Charles Lindbergh pour son vol transatlantique historique. Mais qu’a-t-il de particulier, notre pape François pour être l’Homme de l’année 2013 ? La réponse nous a été donnée en ces termes : « Il est rare qu’un nouvel acteur de la scène mondiale suscite autant d’attention si rapidement, que ce soit parmi les jeunes ou les plus âgés, parmi les croyants ou les sceptiques », a expliqué la directrice de la rédaction de Time Nancy Gibbs pour justifier le choix du pape François.

pape

Entendons-nous bien, ce ne serait pas très catholique de ma part de critiquer le remplaçant de Saint Pierre ou de douter de son mérite, mais c’est que je m’y perds un peu avec ces titres ronflants : Personnalité Préférée, L’Homme de l’année, L’Homme le plus influent de la Planète, Prix Nobel, etc.

En parlant des Prix Nobel, ce 10 Décembre, jour de la mort d’Alfred Nobel, fondateur de la dynamite, on a récompensé en Suède : le prix Nobel de physique, remporté par François Englert et Peter W. Higgs, le prix Nobel de chimie décerné à Martin Karplus, Michael Levitt et Arieh Warshel, le prix Nobel de médecine attribué à James E. Rothman, Randy W. Schekman et Thomas C. Sudhof, et le prix Nobel d’économie a été partagé par Eugene F. Fama, Lars Peter Hansen et Robert J. Shiller. Va-t-on se souvenir de tout ce beau monde la semaine prochaine ? Vous me direz qu’on n’a pourtant pas oublié Chinua Achébé, prix Nobel de littérature pourtant décédé cette année 2013.

Lundi déjà à Oslo en Norvège, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC)  recevait le prix Nobel de la paix 2013. Entrée en fonction en 1997, l’OIAC a longtemps travaillé dans l’ombre, détruisant plus de 57 000 tonnes d’armements chimiques, en Irak, Libye, Russie ou aux États-Unis. Elle est sortie de son relatif anonymat quand la résolution 2118 a été adoptée à l’ONU suite à un accord russo-américain.

Entre Ahmet Uzumcu, directeur de cette organisation qui recevait fièrement le prix à Oslo, le Pape François,  pour ce que lui reconnait le Time,  et l’hommage planétaire rendu à Mandela, qui est donc l’Homme de l’année 2013 ? Ajoutez à cela l’ancien consultant de l’agence de sécurité nationale américaine (NSA) Edward Snowden, (deuxième à ce classement du Time), qui a longuement défrayé la chronique cette année. A quel Homme de l’année doit-on se vouer ? Quel est l’impact de ce type de distinction ? Quelle est la finalité pour son récipiendaire ? Quel est la plus value pour l’Humanité ?

Un autre François peut aussi être l’Homme de l’année. Après tout, il a décidé d’intervenir au Mali et en RCA, en prenant soin d’inviter les dirigeants africains une semaine avant en France. François a agi là où d’autres ont hésité après tout. Il a même voulu intervenir en Syrie aussi, souvenons-nous ! Mais s’il y a un homme qui est l’Homme de l’année, l’Homme du 20ème siècle et l’Homme de l’Histoire, c’est monsieur Madiba. Un deuil en mondovision, des hommages dans les stades, une pléthore de chefs d’Etats présents en Afrique du Sud, et des milliers de médias qui commémorent… L’Homme, qui même mort, est l’Homme de l’instant, du moment, mais aussi l’Homme atemporel, l’Homme éternel.

Si François, le Pape n’est pas le premier souverain Pontife à être salué par le Time (Jean-Paul 2 en 1994  et Jean 23 en 1962 l’ont été aussi), c’est la première fois en tout cas, que la mort d’un africain est rendue… immortelle ! Le Pape peut-il alors canoniser un noir, un Mandela qui n’était pas catholique mais méthodiste ? Peut-être alors  que le Pape serait en ce moment là, l’Homme du millénaire.

 


Que sont-elles devenues ?

Douce et entraînante que cette sublime voix de la burundaise KADJA NIN. Dolorès, qu’est-elle devenue ? Je pose la question parce que cette dame là a bercé mes oreilles en 1996. A l’époque j’avais un walkman. Ne ris pas ! C’était notre mode à nous, notre style branché quoi ! Tu as des écouteurs aux oreilles, une cassette enregistrée chez un Dj, et tu étais un vrai gars. Tant pis si tes piles te lâchaient, car ce n’était pas évident hééééé, pas du tout d’acheter les piles. Mais j’aimais cette époque Dolorès. J’aimais cette adolescence innocente. Tu vois, en 1996, il n’y avait  pas de câble à Yaoundé, il n’y avait pas Internet. Je n’avais que cette musique pour me sentir branché. KADJA NIN m’envoutait avec Sambolera, Wale Watu, et Mama.  Elle chantait en kirundi, et tu vois, à cause de KADJA NIN, j’ai aimé une burundaise dont je tairais le nom ici (elle est mariée, et son mari est devenu mon pote). Rires.

kadja nin

Sérieux Dolorosa, la dame là est passée où ? J’ignore si je peux trouver ses albums ici à Yaoundé. Tu parles ! Quelle qualité ! Ici à Yaoundé, tu vas trouver KADJA NIN où ? Mais si je demande aux mbenguistes qui viennent souvent se vanter en décembre au pays de s’arrêter à la FNAC ou ailleurs, ils vont encore me parler d’excédents de bagages. Tu vois alors, je n’y peux rien, sauf à croire qu’un généreux lecteur tombe en pitié sur cet article et décide de me l’envoyer. Ne ris pas : j’ai le droit de rêver.

Maintenant, où est passée l’autre dame là, hein… ROKIA TRAORE. Dolorès, il y’a deux ans, RFI, la radio des grévistes s’était tapée deux semaines de musiques. Je dormais avec la chanson Zen et c’est devenu comme un hymne pour moi. Difficile de rester zen quand on ne  sait pas comment trouver un CD africain dans le continent…africain. Dolorès, je te jure, la chanson là te rendait  zen. Je me demande si les maliens l’ont écoutée pendant cette période de trouble. Là encore je demande le téléthon du son. Qui peut me trouver le CD original de ROKIA TRAORE ?

Rokia

Tu vas encore dire que j’ai des goûts bizarres alors que les gens écoutent LA FOUINE, BOOBA et SEXION D’ASSAUT. J’accepte ! Moi j’aime le son là. Tu ne peux pas comprendre comment la grève de RFI là devenait méditative grâce à cette musique non stop. On m’a dit qu’elle a même sorti un nouvel album en mars 2013, Beautiful Africa, hum !

La dernière là, elle me tue seulement ! DOBET GNAHORE. Quand elle était venue ici à Yaoundé, je l’avais vu, je lui avais parlé, on avait discuté. Hé Dolorosa, c’était magique ! Elle était une vraie bête de scène au Centre Culturel Français de l’époque. Je te dis, son live te donne des frissons. Ce jour-là, elle m’avait remis le CD Ano Neko. J’ai pourtant tout fait pour que les potes ne me rendent pas visite, et un jour, le CD a disparu de mon coffre. Quelle douleur j’ai ressenti ! Un CD dédicacé en mon nom, et quelqu’un se vante à Yaoundé avec ? Pas possible ! J’ai même dit à mon amie KAREYCE FOTSO : « Pardon, comme tu es à la maison Contre-jour avec DOBET GNAHORE, reviens un jour avec ses deux premiers albums ». KAREYCE m’a dit oui, mais quand elle vient au pays, j’apprends seulement qu’elle a chanté ici, elle a chanté là, et elle reprend son avion pour ses tournées. Je vais alors faire comment ?

Dobet

 

Heureusement comme j’ai compris la leçon, j’ai conservé le précieux CD de la béninoise ZEYNAB qu’elle m’a remis l’an dernier. Cette fois-ci c’est dans ma chambre, dans une pochette autre que l’original. Pas question de me faire avoir encore cette fois. C’est un délice d’écouter la gente féminine musicale africaine. Les dames là savent chanter.

Zeynab

 

Qu’elles soient béninoises, maliennes, burundaises, tu crois que c’est important pour moi ? La musique est universelle Dolorès. Pardon, trouvez-moi ces albums ! Sinon dans 10 ans, lorsqu’une chanteuse RNB reprendra Sambolera, on va encore croire que les jeunes artistes sont des créateurs. Le rappeur YOUSSOUPHA au moins l’aura compris en reprenant Les Disques de Mon Père, son père,  le Seigneur TABU LEY ROCHEREAU, roi de la rumba, que la RDC a honoré heureusement par des funérailles nationales.

Que la musique soit !


Un Café noir à la Turquie qui sanctionne l’hommage à Mandela

« Je ne pense pas que ce soit une bonne décision, que ce soit pour l’image de la Turquie à l’étranger ou pour la liberté d’expression de ces deux joueurs », a déclaré lundi Suat Kiliç devant la presse. Les deux internationaux ivoiriens avaient porté des tee-shirts en mémoire de l’ancien président sud-africain (on pouvait lire «Merci Madiba»«Rest in peace Nelson Mandela») alors qu’il est en principe interdit pour les footballeurs d’arborer des slogans ou messages politiques sur leur maillot. Le ministre turc ne croit pas si bien dire dans un contexte international où le monde entier rend hommage à l’immensité et la densité de la personnalité de Nelson Mandela. Franchement, la  Fédération de Turquie n’avait-elle pas mieux à faire que de menacer de sanction deux joueurs de football parce qu’ils auraient brandi des messages politiques sur leurs tee-shirts ?

Drogba et Eboué

Entendons-nous bien, un message politique est un message partisan, démagogue ou encore de propagande. Un message politique défend une cause, prend position ou alerte sur une situation. Mais, à l’issue du match de football qui opposait vendredi soir 6 décembre, Galatasaray et SB Elagizspor, comptant pour la Coupe de Turquie, Drogba et son compatriote  Eboué, peut-on parler d’un message politique ?

Dans ce cas, que valent les applaudissements dans les stades de football en Angleterre et en France le week-end dernier ? Que valent les hommages des chefs d’Etats et de gouvernements du monde entier ? Que valent les nombreux articles sur Internet et sur Mondoblog ? Y-avait-il dans l’esprit des Turcs autre chose que le simple bon sens universel envers un chantre de la paix, un prix Nobel, un héros de la non violence ? Entendons-nous bien, Drogba et Eboué étaient-ils les seuls à comprendre en Turquie qu’un Grand Homme était parti ? Le message politique dont parlent ceux qui brandissent la menace aurait-il déstabilisé la cohésion sociale de la Turquie ? Tout cela porte à croire que nous sommes en pleine guerre sémantique dans la compréhension d’une notion aussi complexe que la politique.

Drogba

En tout cas, dans ma compréhension à moi, la Turquie vient de sanctionner l’hommage à Madiba. Elle brandit une menace sur un sportif qui a en 1995, grâce au rugby, porté la nation Arc-en-ciel au firmament du ballon ovale. Elle brandit une menace sur un sportif qui a su encourager les Bafana Bafana à remporter en 1996, la première coupe d’Afrique des Nations de son histoire.

Thank u Madiba

 

Elle brandit une menace sur une sportif dont l’aura a permis de faire organiser en 2010, la première Coupe du monde sur le sol africain. Elle brandit donc une menace sur le plus grand africain de tous les temps, et à travers lui, deux enfants d’Afrique (Drogba et Eboué), qui savent trop bien que Mandela a payé de 27 ans de sa vie de prisonnier, pour préserver la paix si précieuse en Afrique du Sud. Ce que Drogba lui a souhaité en Côte-d’Ivoire en 2005, lorsque celle-ci se qualifiait pour sa première coupe du monde. Oui, certains n’ont pas encore compris en Turquie que brandir un tee-shirt en fin de match, pour dire merci à un sportif, ce n’est pas de la politique. Les deux joueurs ont été donc renvoyés par la Fédération turque de football (TFF) devant sa commission de discipline, le ministre des Sports, qui lui, est un homme politique, sait très bien qu’une éventuelle sanction serait non seulement politiquement incorrecte, mais encore, une belle bavure diplomatique dont les conséquences seraient lourdes dans un pays qui espère intégrer l’Union Européenne, continent de la liberté d’expression, des droits de l’Homme, de la démocratie et des libertés.


Bafia,« La vieille ville coloniale ».

Sur l’axe routier qui relie la capitale Yaoundé à la zone Ouest du Cameroun, se trouve la ville carrefour appelée Bafia, où se trouve un poste de péage, un autre de pesage, et forcément une unité du Ministère des transports accompagnée par les forces de l’ordre qui assurent quotidiennement la campagne de prévention routière auprès des agences de voyages et des nombreux véhicules qui empruntent cet axe lourd.

Je suis surtout intrigué par la force de caractère de cette dame trentenaire, Madame Eyenga Josette Pascaline, agent du ministère des transports qui ne se laisse pas ébranler par les nombreux usagers de la route en situation indélicate. Elle n’hésite pas à sévir, malgré de nombreuses personnalités qui brandissent leur titre de sénateurs, députés, et autres cadres de l’administration. La jeune dame reste de marbre. Elle hurle à un homme qui vient de la menacer : « Cela fait huit ans que je suis ici à Bafia. Je ne me laisse pas intimider par vos menaces. Vous êtes en infraction, un point c’est tout ». Son charisme impressionnant n’a d’égale que sa maitrise des rouages du trafic routier de cette ville carrefour.

La ville du Maire Watchop est située à 121km de Yaoundé, avec ses principaux quartiers que sont : Le quartier résidentiel, le quartier administratif, Dimiss, Plateau, Messanssan et Ngomdom. Bafia est le Chef lieu du département du Mbam et Inoubou, un département qui compte 9 arrondissements avec des groupements d’ethnies telles que les Yambassa, les Sanaga, ou encore les Banen. Ces ethnies ont en commun ce carrefour commercial, avec son marché de tubercules et de vivres.

Salle des congrès

Avec ce brassage de cultures, Bafia est une ville hautement sécurisée avec un commissariat de sécurité publique ayant à sa tête, le Commissaire Principal Aléga Germain. Elle a aussi un commissariat spécial dirigé par le Commissaire Boyomo. L’officier de police Ayong Bidias Albert nous confie que Bafia à l’origine vient d’une anecdote qui veut que lorsque les allemands ont foulé cette terre pour la première fois, ils ont rencontré une fille et lui ont demandé son nom, elle a répondu « BOFIA », qui est un patronyme courant dans le département. Les Bofia ou Bafia se nourrissent essentiellement de tubercules et de légumes, car l’agriculture est la principale activité surplace.

A l’intérieur de la ville, les vestiges de la colonisation sont visibles : les bâtiments administratifs comme les résidences des fonctionnaires sont hérités des allemands et des français. Aucune nouvelle bâtisse n’est visible dans la ville, on dirait un fleuron touristique digne d’une visite de musée. Pour preuve, la salle des congrès date de 1920, et la place de l’indépendance qui n’a pas reçu de coup de peinture depuis des lustres, semble difficilement dévoiler son année de naissance : 1960 !

place indépendance

C’est donc à raison que notre officier de police, autochtone de la ville, la baptise « La vieille ville coloniale ».  Faites-y un tour !


Coupe CEMAC 2013 : Le Cameroun mordu par les Panthères du Gabon.

logo cemac

La coupe Cémac a donc débuté ce 9 décembre au Gabon par l’écrasante victoire du Gabon sur le Cameroun, 3 buts à 0. Cette compétition de football de la communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale a pour but de favoriser l’intégration sous-régionale et l’émulation des talents des équipes A’, équipes évoluant essentiellement dans les championnats locaux. On le sait, l’équipe A’ n’est pas l’équipe la plus outillée au Cameroun. Depuis que le Championnat d’Afrique des Nations de la catégorie existe, le Cameroun ne s’est jamais qualifié pour ce tournoi.

Malgré le changement récent du sélectionneur Emmanuel NDOUMBE BOSSO par Dieudonné NKE, l’entame de cette coupe CEMAC montre bien les limites de ce championnat local camerounais qui n’intéresse plus grand monde avec ses gradins vides et mêmes des téléspectateurs absents quand un match est diffusé sur la chaîne nationale. Les jeunes, eux, préfèrent parier sur des matchs de 3ème division allemande, sur la CFA française ou sur la série B italienne. Le football local est moribond, il est à l’image d’un football camerounais désorganisé, qui a perdu en 2013 ses deux tops sponsors, et qui  a à la tête de sa fédération, un comité de normalisation, tout comme le Gabon d’ailleurs.

Panthères du Gabon

Bien que qualifiés pour la coupe du monde de football 2014, les lions indomptables A sont l’arbre qui cache la forêt. Une ossature essentiellement constituée de professionnels et de binationaux qui n’ont jamais évolué dans le championnat local. Ce football africain qui ne lui appartient plus s’est vérifié ce 9 décembre face à un Gabon qui lui, a pris au sérieux cette compétition avec plusieurs de ses éléments évoluant dans l’équipe A qui ont pris part à ce match d’ouverture de la coupe CEMAC. Cela s’appelle assurer la réserve, alors  qu’en face, l’équipe camerounaise a bien dévoilé qu’elle était une sélection, pas une équipe. A 6 mois de la coupe du monde, peut-être que cette coupe CEMAC devrait sonner la révolte d’un football local qui n’honore pas les amateurs camerounais qui ont pourtant porté haut le flambeau du pays en 1982, 1984 et 1990 et qui ont pourtant remporté cette coupe CEMAC en 1984, 1986, 1987, 1989, 2003, 2005, et 2008, soit 4 fois sur 7 lorsqu’elle s’appelait encore coupe de l’UDEAC, et 3 fois sur 7, dans l’actuelle formule CEMAC. Comment donc comprendre que l’équipe la plus titrée de la sous-région est celle dont le championnat local est le plus désorganisé ?  A cette allure, cette tendance porte à croire que la coupe du monde 2014 ne se fera pas avec les joueurs du terroir. A tort ou à raison ?

Pour le guide de la coupe CEMAC :

Coupe Cémac, du 9 au 21 Décembre 2013, au Gabon.

Villes hôtes : Franceville et Bitam.

Poule A : Gabon, Cameroun et Guinée Equatoriale.

Poule B : Congo, RCA et Tchad.

Calendrier des matchs :

JournéePoule APoule B
1ère journéeGabon – Cameroun Congo – Tchad
2ème journéeGabon – Guinée EquatorialeCongo – Centrafrique
3ème journéeCameroun–Guinée Equatoriale.Tchad – Centrafrique
4ème journée                                                  1er Poule A – 2ème Poule B

1er Poule B-2ème Poule A

5ème journée                                                     Match de classement
6ème journée                                                                Finale


Les chances africaines de la coupe du monde 2014.

Un tirage plutôt difficile vu du quartier Éleveurs, ici à Yaoundé. C’est Michel, footballeur du dimanche qui met un contre-pied au pessimisme ambiant dans le bistrot où il se trouve : «  Je pense que le Cameroun montrera à la face du monde qu’il est à la hauteur de cette coupe du monde. Je suis très optimiste, on passera le premier tour ».

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Michel a sans doute la nostalgie de 1990, seule année en 6 participations où le Cameroun a passé le premier tour. Depuis, on le sait, les coupes du monde n’ont plus été très heureuses pour le pays de Samuel Eto’o. Le Brésil, bourreau du Cameroun (3-0) en 1994 sera sans doute le morceau le plus dur à croquer, qui plus est,  à domicile, même si entre-temps, en 2003, Samuel Eto’o justement crucifia le Brésil en coupe des confédérations (1-0). Le Mexique et la Croatie restent des équations à plusieurs inconnues, et tout dépendra aussi de l’état de forme réelle des lions indomptables au mois de juin 2014. Il faudra en cas de qualification en huitièmes de finales, que les lions bravent la case espagnole, hollandaise ou éventuellement chilienne, ce qui s’annonce compliqué mais possible.

Que dire de la Côte d’Ivoire et sa génération dorée actuelle qui n’a encore rien gagné dans un tournoi majeur ? Si elle hérite de la Colombie, de la Grèce et du Japon, trois morceaux durs à croquer, il s’agira pour Didier Drogba et Yaya Touré d’étaler toute leur classe d’éléphant et ce n’est pas gagné d’avance, d’autant plus qu’en cas de qualification en en huitièmes de finales, les éléphants devront se taper l’Uruguay, l’Angleterre ou l’Italie.

Le Ghana alors ? 3ème équipe africaine après le Cameroun et le Sénégal à avoir atteint les quarts de finales, et première nation africaine championne du monde des moins de 20 ans. Le Ghana sera très attendu, plus attendu que lors de son exploit de 2010, donc forcément plus en difficulté face à l’Allemagne et sa troupe de munichois, face à Ronaldo le portugais, et face à une équipe séduisante des Etats-Unis qui a montré lors des éliminatoires que le soccer masculin a de beaux jours outre-Atlantique. L’équation la plus curieuse sera celle de la confrontation entre les frères Boateng, car, en mettant l’Allemagne et le Ghana dans le même groupe, le G, le sort a réservé une drôle de surprise à la famille Boateng. Jérôme, le défenseur allemand du Bayern de Munich, pourrait en effet rencontrer son frère Kévin-Prince, milieu de terrain ghanéen de Schalke. Le groupe G comme Ghana, sera sans doute le groupe de la mort au-delà de ce duel fratricide.

Dans le groupe F, le Nigéria, habitué de l’Argentine qu’il a l’habitude de croiser en coupe du monde et aux jeux olympiques pourrait confirmer son statut de champion d’Afrique, avec au moins sur le papier, un match facile face à l’Iran et une possible victoire face à la Bosnie-Herzégovine. Si le Nigéria passe le second tour, il serait le probable adversaire de la France ou de la Suisse.

Le dernier représentant africain qu’est l’Algérie, se positionne dans le groupe H avec la Russie, la Belgique et la Corée du Sud, trois équipes qui verront malheureusement en cette Algérie, le distributeur automatique de points.

Brésil 2014

Au sortir du tirage du 6 Décembre 2013, il apparait que les 5 nations africaines devront mouiller le maillot pour briser la malédiction de n’avoir jamais atteint le dernier carré. Il va sans dire que pour danser la samba au point du corner, il faudra marquer des buts, et faire vibrer tout un continent qui compte sur ses représentants afin que la coupe du monde soit aussi africaine. Coup d’envoi le 12 Juin 2014 par un Brésil-Croatie en guise de match d’ouverture.

 


Le détenu 46664 n’est plus !

Mandela n’est plus! Un café pour Lui!

Adieu Mandela

Il est des jours comme çà où la tristesse vous gagne, vous meurtrit, car « Le Lion est mort ce soir ». Un lion qui a été le père fondateur de l’Afrique du Sud plurielle et arc-en-ciel. L’homme est parti ce 5 Décembre 2013 aux alentours de 22h 15, heure d’Afrique Centrale. Cet homme là, je garde de lui, ce l poing levé, le 11 Février 1990, jour de sa libération et jour de la fête de la jeunesse au Cameroun. Madiba était devenu mon héros. Plus encore, il a su porter le flambeau de la démocratie, comme premier président noir sud-africain qui fit un seul mandat à la tête de son pays, de plein gré. Oui, il est des jours comme çà où quand on apprend la mort d’un homme aussi dense et immense dans l’aura, on se demande : y’aura-t-il un semblable ? Y’aura-t-il une sommité de sa trempe ? Y’aura-t-il un chantre de la paix demain ?

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Quelqu’un qui a su unir son peuple, se battre pour lui, et conquérir le cœur de l’Humanité par sa personnalité singulière ? Madiba, qui pourra  suivre tes pas ? Ceux de cet homme au sang royal de la tribu  xhosa qui a choisi de passer 27 ans de prison au nom de la liberté, de la dignité et des droits de l’Homme. Les pas royaux d’un avocat qui a bien choisi sa profession. Défenseur de la vérité même la vérité politique devant Bill Clinton à qui il rappela que la Libye de Khadafi avait soutenu l’Anc.

nelson

Cet homme né le 18 juillet 1918 et mort à 95 ans part avec un destin des grands hommes : Un fils tué par le Sida, l’autre combat de sa vie, trois mariages, une petite-fille assassinée dans cette Afrique du Sud qui connait aussi le visage pâle de la violence. Un destin d’un homme qui mourut à cause des séquelles d’une violente tuberculose contractée pendant son séjour sur l’île-prison de Robben Island, au large du Cap, où il a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles du régime raciste de l’apartheid (régime qui est allé de 1948 à 1991).

Madiba

Madiba,comme le précise yahoo.fr « il avait appris à comprendre ses adversaires –allant jusqu’à apprendre leur langue, l’afrikaans, et leur poésie–, à pardonner, et à travailler avec eux. Une fois libéré, ils les a séduits par sa gentillesse, son élégance et son charisme ». Y’avait-il plus grand homme parmi nos contemporains ? Y’a-t-il un seul capable d’endurer la peine, le calvaire et le chemin de croix du détenu 46664 ?

 

 


Un gâteau original de maïs et de plantain

C’est une élève du Collège Sacré Cœur de Mokolo. Elle est tout sourire d’un blanc étincelant comme la couleur de sa blouse de Chef. C’est que, chez cette jeune élève de la filière ESF (Economie Sociale  et Familiale), on rentre dans la peau d’un Chef très tôt au rythme des cours et des fourneaux.  C’est vrai que sa démonstration a des allures de spectacle à l’originalité certaine. Dans ce collège catholique du célèbre marché Mokolo de Yaoundé, il est question de pétiller autour du thème maïs et plantains, les deux produits les plus présents dans la cuisine camerounaise après le manioc.

Elève Sacré Coeur de Mokolo

 

On s’attendait donc à tout, sauf à ce gâteau fait exclusivement à base de farine de maïs et de banane-plantain. Il fallait le faire, mais l fallait surtout nous y convaincre. Je l’ai goûté ce gâteau ! Une onctuosité mélangée à un goût moelleux de banane et de maïs. Mais qui a dit que le blé était donc indispensable, surtout qu’il est essentiellement importé ? Voilà une solution africaine, fruit du sol africain, avec une idée ingénieuse d’élèves africaines.

Gâteau africain au mais

Pour l’obtenir, notre jeune Chef dit avoir râpé du plantain, l’a séché au soleil ensuite. Elle a donc dépulpé le maïs, l’a associé au plantain sec, et le mélange écrasé a donné une farine combinée de maïs et de plantain. C’est grâce à cela que la pâte a été levée à « l’air », selon l’expression de notre chef qui affirme qu’aucun produit chimique n’a frôlé sa préparation, ni sa cuisson. Pour 2.000 F CFA de budget, c’est délicieux !


Plantain et Maïs, vus du Cameroun!

Le plantain et le maïs sont au menu de toutes les cultures culinaires des 250 ethnies du Cameroun. Les élèves de l’Institut Fadimatou, du Collège Monseigneur René GRAFFIN, du Collège Bénigna d’Etoudi, du Collège Notre Dame des Victoires, et du Collège Jeanne Alégué MESSI. Invitées toutes à l’émission radio LES COPS D’ABORD de Yaoundé FM 94 pour le challenge inter-scolaire, nos élèves ont démontré leur savoir-faire culinaire sur la base de deux produits phares de l’Afrique : Le plantain et le maïs.

1-      Le Collège Fadimatou a confectionné l’Ekomba (Mélange de plantain et de maïs en un seul mets). Même menu au Collège Jeanne Alégué MESSI.

L'Ekomba de Fadimatou

 

2-      Le Collège Notre Dame des Victoires a confectionné la sauce de mangues sauvages avec du plantain bouilli et du plantain pilé, une spécialité du Sud-Cameroun.

Plantain et Sauce Ndo'oh

3-      L’Institut René GRAFFIN a confectionné une macédoine de maïs doux avec du pain de banane.

Macédoine et Pain de Mais

4-      Le Collège Bénigna d’Etoudi a vu double : Une recette célèbre de la région anglophone du pays : Le Kontchap (mélange de maïs et de haricots rouges), ainsi que le Ndengué (recette de l’Est-Cameroun, composée de  légumes de manioc accompagnés d’une boule de couscous à base de manioc et de maïs).

Ndengue et boule de plantain-mais

Bon appétit !


Eléphantastik : premier festival africain de musiques pour les éléphants

Un Café a cette ingénieuse trouvaille : Eléphantastik!

Tee Shirt

Pas moins de 30 artistes pour un contrat bénévole, selon les dires du promoteur Issoukou Eitel alias Reezbo, artiste du groupe de rap camerounais, AK SANG GRAVE. Ce spécialiste des jeux de mots et des néologismes a su jouer avec les termes éléphant et fantastique pour nous servir cette formule dont lui seul détient le secret. C’est donc avec cette touche artistique que l’ONG WWF a accepté de parrainer ce festival des 28 et 29 novembre 2013 à Yaoundé au Club Camtel,  une première en Afrique. Tout cela justifie la présence de Fred Kumah, directeur de WWF Afrique, venu saluer et encourager ce projet au Cameroun.

Fred KUMAH

 

Car les statistiques sont alarmantes : le 4 mars 2013, une révélait en effet qu’« En Afrique centrale, les populations d’éléphants de forêts ont diminué d’environ 62 % au cours des dix dernières années ».  Cela fait d’autant plus froid dans le dos que les braconniers identifiés cette année dans le Grand Nord Cameroun sont pour la plupart issus du Soudan. Ils ont décimé des troupeaux entiers d’éléphants au profit de la manne appelée ivoire, en direction d’une filière asiatique qui pousse WWF à faire un plaidoyer international à ce sujet. Le directeur Afrique de cette ONG relève notamment le courage de certains pays asiatiques d’avoir aboli le commerce de l’ivoire dans leur territoire.

Ce festival est donc l’occasion d’une prise de conscience internationale du phénomène de braconnage des éléphants en Afrique centrale. Pour ce faire, Reezbo nous précise que : « L’idée ici, à travers le nom éléphantastik, c’est de magnifier un pachyderme qui est en voie d’extinction et dire aux gens que cet animal est fantastique, parce qu’il permet de faire rentrer des devises parce que c’est un bel animal. C’est donc un festival sur la protection de l’environnement, le premier en Afrique, avec des artistes qui se mobilisent. Oui, il fallait le faire sinon d’ici 5 ans, il n’y aura plus d’éléphants dans notre pays ».

Reezbo en conférence

Ce cri de détresse n’est pourtant pas nouveau, car WWF avait déjà lancé une campagne avec un opérateur mobile en ces termes : « Défendez les éléphants, mais ne prenez pas leurs défenses ! ».  Cette belle tournure de la langue française n’a malheureusement pas séduit les braconniers qui expliquent leur acte par des questions de pauvreté et de conjoncture. Une justification qui a heurté les artistes Krotal, Sanzy Viany et Sultan Oshimihn, présents à la conférence de presse de lancement de ce festival.

Conférence des artistes

Il faut bien noter que c’est la première fois que des artistes camerounais s’engagent gratuitement pour une cause sociale et citoyenne. L’entrée à ce festival est  gratuite et des pointures de la culture camerounaise sont conviées pour deux jours de show live. On citera par exemple,  Stanley Enow, Avenir Ava, Andy, Moustik Charismatik et bien d’autres.


La France multiraciale va à la Coupe du Monde 2014.

Joie multiraciale

Et 1, et 2, et 3-0 ! Les buteurs s’appellent Mamadou Sakho et Karim Benzéma face à une équipe d’Ukraine venue défendre ses deux buts d’avance du match aller. Il y’avait donc comme une saveur particulière après cette victoire des bleus du 19 Novembre 2013. Parce que les enjeux d’une élimination s’annonçaient déjà énormes :

  •  Un Euro difficile 2016 à préparer avec juste des matches amicaux.
  • Les partenaires officiels de la FFF et de l’équipe de France auraient revu leurs tarifs à la baisse, soit un manque à gagner de 2,5 millions d’euros.
  • La dotation prévue par la FIFA pour chaque participant (au moins 8 millions d’euros) aurait échappé à la fédération.
  • Les primes de résultat versées par l’équipementier auraient été suspendues.
  • Les médias seraient impactés, notamment TF1 qui a déboursé 130 millions d’euros pour acheter les droits TV de la Coupe du monde 2014. Le cours de TF1 chutait déjà de 4,6 % lundi matin à la Bourse de Paris après la défaite de l’équipe de France face à l’Ukraine vendredi soir.
  • La consommation en berne, notamment la vente de pizzas pendant les matches  qui allait prendre un sacré coup.

Mais les coéquipiers d’Hugo Lloris en ont décidé autrement. Ce football business a été défendu de la première à la dernière minute au prix d’un effort physique remarquable devant 77 000 spectateurs, et 13 millions de téléspectateurs en France. Une telle communion n’a pas laissé le Président François Hollande indifférent, venu au stade pour soutenir cette équipe médusée, transcendée, séduisante. Il ne lui a pas échappé au président Hollande que les titres et les meilleurs palmarès de l’équipe de France ont été obtenus pendant le règne des gouvernements de gauche. Cette vérité statistique a peut-être aussi galvanisé les joueurs qui  ont sans doute pensé à leur carrière, finissante pour certains, incertaine pour d’autres, mais il  leur a fallu surtout ce sursaut d’orgueil, sauvant toute la planète foot française d’un grand naufrage marketing.

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Entendons-nous bien, derrière l’équipe de France, c’est toute l’économie et même la politique qui trinquent. Le Cameroun est un exemple patent où pour sauver la Nation, l’équipe nationale est le dernier rempart. Mais ce n’est pas que la France métropolitaine qui jubilait ce 19 novembre. Il y’avait aussi dans les rues des Champs-Elysées, de nombreux drapeaux portugais et algériens. A Toulouse, cette liesse des algériens a provoqué 2 blessés et 12 voitures incendiées.

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Ce jour de gloire était arrivé aussi pour l’Algérie, et pour le Portugal qui iront aussi à Rio. Au-delà de cette ferveur, ce n’est pas un hasard si ces deux pays sont en tête du classement de l’INSEE sur les pays d’origine des immigrés en France.

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La France a donc a gagné son billet pour Rio, mais derrière elle, beaucoup de nations comme la Guinée, l’Angola, et d’autres se réjouiront d’avoir au moins au sein de cette équipe de France, un de leurs ambassadeurs naturalisés. C’est cette France multiraciale qui ira donc défendre ses couleurs arc-en-ciel au Brésil multiracial.

 


La Coupe du Monde de Football aime le Cameroun.

Jean-II-Makoun-avec-le-drapeau-national

Voilà qu’un dimanche 17 Novembre 2013, le héros du jour se nomme Jean II Makoun qui n’a jamais aussi bien porté son surnom de sergent. C’est qui a définitivement déplumé les Aigles de Carthage. Un sergent appliqué, impitoyable, et un doublé montrant la force de rugissement du lion.  Les rues camerounaises sont désormais bondées de monde. Entre le stade Ominisports et le quartier Nlongkack, une haie d’honneur attend les lions redevenus  indomptables, le temps d’un match  Cameroun-Tunisie. Le public ne se rappelait plus la dernière que leur équipe nationale avait défait chez elle, un adversaire avec plus de trois buts d’écarts. Des mois, des années sont passés depuis l’épopée des lions 1990 et ceux de 2000 et 2002 qui avaient su si faire rêver une nation, un continent. Cette équipe nationale qui seule, réussit à fédérer un pays autour d’un idéal commun, celui du drapeau Vert  Rouge et Jaune.

Voilà qu’un dimanche 17 Novembre 2013, on a oublié à la fin du match que le Cameroun avait été absent à deux coupes d’Afrique des Nations consécutives (2012 et 2013). On a même oublié les déclarations polémiques du capitaine Eto’o en milieu de semaine, s’estimant victime d’une conspiration de la part de ses co-équipiers. C’est le même Samuel Eto’o qui entonne la danse de la fin, devant plus de 40.000 spectacles qui ont observé aussi cette étreinte entre lui et Alexandre Song. Ce n’était plus la paix des braves, mais un acte de sincérité. Ils étaient en paix, car ils ont travaillé pour la patrie. Paix-Travail-Patrie, comme la devise du Cameroun.

Voilà qu’un dimanche 17 Novembre 2013, même Pierre Achille WEBO, un des attaquants les plus maladroits des lions indomptables, a marqué à la 3ème minute ouvrant ainsi le chemin d’un score fleuve orchestré par Benjamin Moukandjo et Jean II Makoun. C’était donc le match de toutes les surprises, le match de toutes les bonnes surprises. Le match d’une équipe qui a joué, contrôlé, maîtrisé, dribblé, marqué. C’était le match d’un collectif, d’un groupe à la solidarité remarquable. C’était le match référence des lions indomptables depuis plus de 10 ans.

Voilà qu’un dimanche 17 Novembre 2013, l’équipe nationale de football du Cameroun s’est qualifiée pour la 7ème fois à une phase finale de la coupe du monde de football. C’est le record d’Afrique. Elle aura également comme record, la 4ème participation de Samuel Eto’o à une coupe du monde de football, record détenu déjà, par un autre camerounais, Rigobert Song.

Voilà qu’un dimanche 17 Novembre 2013, les populations de Yaoundé, Douala, Kousseri, Buea, et autres villes ont vibré. Les klaxons ont retenti, les médias ont exulté, le peuple s’est senti uni.  Cette coupe du monde là aime le Cameroun, elle aime ce pays sans infrastructures modernes depuis 1972. Elle aime ce pays qui change ses entraineurs comme on change les couches d’un bébé. Elle aime ce pays où le championnat local n’est qu’un championnat de nom avec des stades vides, avec le désistement du sponsor officiel et avec des intrigues au sein de sa fédération.

Séance d'entrainement des lions

La coupe du monde aime ce pays qui est passé maitre dans l’improvisation et dans l’amateurisme. Elle aime ce pays qui est la Nation Africaine du Siècle. Elle aime ce pays qui porte le nom de ses ambassadeurs : Roger Milla et Samuel Eto’o. Elle aime ce pays là les hommes et les femmes des 250 ethnies qui le composent, chantent à l’unisson autour d’un ballon d’or qui perce quatre fois les filets des Tunisiens que la coupe du monde aime aussi, puisqu’elle l’a fréquentée en 1978, 1998, 2002, et 2006.Malheureusement, la coupe du monde a préféré le Cameroun face à la Tunisie. Elle a choisi en 2013 le Cameroun aux barrages, comme elle avait en 1989 aux barrages, face à cette même… Tunisie.

 

 


Léonora Miano, la plume que j’ignorais

FRANCE-LITTERATURE-MIANO

J’ai honte de le dire, car je ne te connaissais pas avant ce 6 novembre 2013 où au pays, au lieu de fêter ton 7ème roman, on a passé la moitié du journal parlé à évoquer les 31 ans de pouvoir de qui tu sais. Je ne te connaissais pas avant ce 1er Septembre 2013, jour où j’ai entendu ton nom pour la première fois. Et c’était par qui ? Ignace Atou Eloundou, un étudiant des lettres modernes françaises de nos universités d’Etat qui disait avoir lu un de tes romans. Je l’avais intrigué ce jour là, je pensais qu’il bluffait. Il m’avait parlé d’un de tes romans, « L’intérieur de la nuit » qui avait pourtant reçu 6 prix littéraires. Ignorance, quand tu nous tiens !

Aie, quelle claque ! Ton prix est une vraie claque pour moi. Mais ne m’en veux pas Léonora. Je te connais aussi mal que l’histoire de la traite négrière que tu décris dans ton roman « La saison de l’ombre ». la-saison-de-l-ombre-de-leonora-miano

Il a fallu que je me rende à Ouidah en 2009, pour découvrir en compagnie de la famille Jah, la porte du non-retour des esclaves. Ce jour-là j’ai pleuré, je me suis demandé si un jour, les générations futures prendront conscience de ce que la traite a coûté à ce continent. L’an dernier, c’est en compagnie du prince Kum’a Ndumbe III, d’Hélène Faussart du groupe Les Nubians, que j’ai rencontré Lisa Aubry, cette chercheuse afro-américaine qui a découvert ses racines camerounaises, et qui a permis de retrouver aussi le site de Bimbia, comme étant un épicentre de l’esclavage en Afrique.

Miano

            Oui, Léonora, je ne peux que m’incliner devant le courage de ta thématique, car pour faire un roman historique comme le tien, la part de créativité est grande. Oui, Léonora, ce 6 novembre 2013, tu reçois le prestigieux prix littéraire Fémina. Comme un symbole, il est intervient l’année de tes 40 ans. La communauté Mulongo que tu évoques dans ton livre ressemble étrangement à ces patronymes du peuple sawa, des Batanga, et d’autres peuples de la côte du Golfe de Guinée. C’est que, dans ce roman, je crois savoir que tu parles de cette Afrique magique, magnifique, mystique et lunatique. Le journal Libération du 10 octobre 2013, précise d’ailleurs que « Parler d’Avant l’Histoire. Depuis l’assourdissant silence qui précède son écriture par le monde occidental ».

Ma chère Léonora, ton écriture osée, intrépide, téméraire, sait nous apporter cette part de fierté que seuls les sportifs, artistes et romanciers, savez nous procurer à nous, foules de profiteurs fanatiques, chauvins et récupérateurs d’un succès auquel nous n’avons nullement contribué.

Ce même 10 octobre, le journal l’Humanité ajoute que « En Afrique, la voix des disparus résonne encore ». Oui, les morts ne sont pas morts, et les ancêtres ont adoubé ta plume qui devient sacrée.

 

Tu as sans doute le mérite aussi de savoir toi-même décrire ta plume en ces termes : « Le projet était initialement de répondre à une question précise: comment peut-on raconter ce qui n’est jamais raconté en Afrique subsaharienne aujourd’hui. Comment parler d’un événement, en l’occurrence la traite négrière, qui n’est pas transmis. Le meilleur moyen c’était de m’intéresser au vécu des personnes ».

Tu y as répondu je crois, car une femme qui s’attaque de front à l’histoire galvaudée de son peuple, c’est la femme du peuple.  Je retiens donc ton nom : Léonora Miano. Je retiens que le 4 novembre 2013, tu as remporté Le Grand Prix du roman métis attribué dans la ville de Saint-Denis de la Réunion et que le 6 novembre 2013, Le prix Femina 2013 a été attribué à une…Camerounaise…

A suivre sur  https://www.leonoramiano.com

 

 

 


Bûche ou Biche ?

C’est supposé être mon meilleur Noel aujourd’hui. Mon sacré pote Serge m’a invité pour la première fois de sa vie. Serge c’est un bon bamiléké du quartier Ngousso, c’est-à-dire un vrai gars chiche et radin. Et, Alléluia ! Voilà que mon téléphone sonne ce 24 Décembre.

Bûche de Noel 2

 

Serge me passe un coup de fil :

–          Salut Frangin, passe à la maison ce soir, il y’aura une vraie bûche de Noel. Viens avec ta copine si tu veux.

Alors j’appelle ma copine, je lui vante les mérites de la famille de Serge. Je lui dis comment on va se gaver, et surtout je lui assure à quel point chez les Serge, malgré leur chicheté, on sera servis comme des princes.

Alors la soirée débute. Il y’a un monde fou à cette soirée. Quoi ? 60 personnes ? Pas moins. Ma copine et moi, attendons simplement le grand moment. Ce grand moment qui se fait de plus en plus attendre. C’est d’abord un défilé de mode, ensuite un ballet de danse traditionnelle, puis des enfants qui récitent des poèmes. Cela fait plus de deux heures qu’on est là. Ma copine et moi on est affamé grave. Avant de sortir, elle a proposé de faire un repas rapide. Je lui ai répondu : « chérie, ne te dérange pas, chez les Serge on va manger ».  Sauf que là, çà fait déjà trois  heures, et il y’a encore rien. Viens donc heureusement le moment où Serge annonce la bûche de Noel. Un arbre décoré avec des guirlandes traditionnelles. Ma copine et moi nous nous disons que l’heure de délivrance a sonné. Et pourtant, toujours rien à manger. Alors, je prends mon courage à deux mains. Je me dis que derrière ce spectacle, il devrait quand même avoir une collation. Je m’avance vers Serge et lui demande :

–          Frangin, mais ton histoire là, c’est pour quand ?

–          Quelle histoire ?

–          Mais la biche !

–          La biche ? Mais quelle biche ?

–          Mais, tu m’as parlé d’une biche de Noel. Ma copine et moi on a faim, on se demande à quel moment tu vas enfin servir cette biche.

Alors Serge éclate de rire. Il rit tellement fort qu’il attire le regard des autres et comme il sait se vanter, il me répond ainsi :

–          Toi alors, tu ne sais pas faire la différence entre une bûche et une biche ?

–          Comment çà ? Tu m’as bien dit qu’on aurait une biche de Noel non ? La biche, tu vois, la chèvre sauvage, la femelle du cerf.

–          Abruti ! La bûche de Noel est comme un sapin, c’est un arbre de Noel.

Un des invités, un français qui vient de suivre la conversation s’exclame :

–          Bande de cons. La bûche c’est un gâteau simplement, moi je venais en manger un ici, pas de voir un arbre.

Finalement qui a raison alors ?

Bûche de Noel 1


Changement de trajectoire pour Bams

Bams-Dérèglement Climatique

Ce 21 Octobre 2013, Bams nous délivre son 4ème album intitulé Dérèglement Climatique. Comment entrevoir ce nouvel album ? Bams nous y plonge par une ballade à la française. La lauréate du Printemps de Bourges 1999, le plus grand festival de France, nous dévoile sa maturité vocale et une nouvelle direction artistique qui se confirme par le 2ème single, un véritable Changement de Trajectoire, par rapport aux trois précédents albums (Vivre ou Mourir en 1999, De ce Monde en 2005, On partira en 2010). Parlant de ce dernier album, son biographe actuel, Virginie Despentes, précise que : « On Partira » est un pur bijou, mais il n’entre dans aucune case. Bams ne fait pas de la musique estampillée banlieue, ni du rock de jeune, ni du r’n’b variétoche, ni de la chanson française pour radio d’État – son public reste fidèle, mais l’album reçoit l’essentiel de ses louanges à l’étranger, où les journalistes musicaux se réjouissent de pouvoir par­ler d’une artiste musicale française, qui, justement, se méfie des petites cases. ».

C’est donc cette Bams, anticonformiste qui se pose la question  Qu’est-ce qui se passe ici ? dans la 3ème plage où on reconnait la présence artistique du Dj Junkaz Lou, celui qui était son compagnon de la première heure, une couleur rythmique qui n’a pas échappé encore une fois à Virginie Despentes : «  Bams retrouve Dj JunKaz Lou, son acolyte de composition depuis le premier disque, et Feel Good, pour travailler sur « Dérèglement Climatique ». L’élaboration de l’album se déroule sur un peu moins de deux ans… jusqu’à l’enregistrement à Midi Live, Villetaneuse, avec Timour Cardenas aux consoles. Et Gordon Cyrus mixe l’album, avec génie, il confère au disque un son cohérent, rond chaud et souple sans être jamais ronronnant, il en fait une bulle qui aurait des aspérités, des reliefs et des creux. Un univers, entier. Les compos sont à la fois classiques, qui n’égra­tignent jamais l’oreille, à la fois une explosion d’inventivité et d’audaces. Les guitares sont électriques, la wah wah ondule, les riffs reggae caressent l’âme et s’intègrent à l’électro afro punk, aux mélodies orientales, aussi bien qu’aux violons… Une musique qui refuse les genres. Obstinément. ». C’est un album à écouter, où on se laisse porter par les courants, un album qu’on écoute ici ou ailleurs, mais ici, dit-elle « on ne coupe pas les arbres ».

Bams devient défenseur de la Nature, quoi de plus normal donc que cet album s’intitule Dérèglement Climatique. Le titre éponyme de l’album fait étalage de toute la classe de Bams. Elle y mêle des sonorités entrainantes mais aussi un message poignant, où elle fustige ces inégalités sociales, raciales, sociétales au nom de la « money, money ». Elle hurle aussi au nom de toutes ces femmes à qui on coupe le « clito ». Bams est en avance sur le monde de demain. Peut-être rêveuse ? Utopiste ? Pas tant que çà, puisque son réalisme l’emmène à reconnaitre la bêtise humaine là où les enfants sont sodomisés, les étrangers expulsés, dans ce monde contemporain qui recherche sa boussole. C’est l’Hémisphère Nord qui nous plonge dans ce monde chaotique.  Alors, on implore Chaque Jour le Soleil, avant de se dire Adieu sur le dernier titre Radio Bams. A écouter et à réécouter !


Les filles, vous prenez le pouvoir quand ?

Les filles, vous voulez être quoi demain ? ministres ? journalistes ? Quoi donc ? Dites-moi quels sont vos rêves de demain ? Je pose la question parce que le 21 Octobre dernier, j’étais dans deux établissements scolaires de Yaoundé.Le Lycée Général Leclerc et le Collège de la Gaieté, deux écoles choisies par le système des Nations Unies pour la semaine des Nations Unies et l’opération UN4U.

Siège des Nations Unies

 

J’ai vu vos yeux pétiller de bonheur et d’admiration, surtout de savoir que la plupart des Chefs d’agences onusiennes sont des femmes…  A quand donc une femme Premier Ministre au Cameroun? A quand une femme Président du Sénat et de l’Assemblée Nationale ?

Dolorès, toi qui es une femme, dis-moi ! Pourquoi dans les femmes de chez moi ont du mal à prendre le leadership? Regarde cette beauté européenne comment elle gère le stand de l’OMS ( Organisation Mondiale de la Santé).

Stand OMS

 

Mais tu sais, ici j’ai peur. Les filles, même en master et doctorat te disent que c’est l’homme le chef de famille, c’est lui qui doit tout assumer à la maison, et elles se font entretenir. Pourquoi Dolorès les filles de chez moi ne sont pas plus ambitieuses que cela ? Pourquoi je dois entendre dans les conversations des filles toujours le nom d’un monsieur escroqué ou floué ? Dis-moi Dolorès, pourquoi tes filles du pays-ci ne rêvent pas ? Pourquoi quand tu leur offre des fleurs elles se fâchent ? Pourquoi quand tu leur offres un livre le jour de leur anniversaire, elles courent dire à leur copine que tu es ringard ?  Dis-moi Dolorès, que dois-je faire ?

Lors de ces journées portes ouvertes des Nations Unies à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun, j’ai interrogé les étudiantes de l’ENAM, celles de l’Université Protestante et celles de l’IRIC. Beaucoup m’ont dit ne pas connaitre les Nations Unies. Beaucoup ignorent qu’ils existent une journée de la jeune fille. Beaucoup ignorent qu’il existe une organisation qui s’appelle ONU FEMMES. Je leur ai alors demandé: « Et le 8 Mars ? ». Elles m’ont répondu que c’est un jour de fête où les femmes camerounaises doivent porter un pagne acheté par leurs hommes, puis elles iront danser dans un bar, se saouler, mettre en exergue leurs formes, et pour finir, attendre le 8 mars de l’année suivante. J’étais tellement sidéré par leurs réponses Dolorès, que je me suis rabattu vers les filles du lycée: Le Collège Atangana-Essomba et le Collège Enfants d’Afrique. Elles au moins rêvent à quelque chose. Je te prie de les écouter.

Rêves de filles


Un Café amer au journalisme partisan du Cameroun.

tasse de café

 

Le journalisme doit être militant et non partisan. Sont naïfs, ceux qui croiront que RFI, BBC, VOA et d’autres médias comme CNN ou AL JAZEERA sont neutres. Non, ils ne sont pas neutres. Ils sont dans une logique de propagande ou de défense des intérêts stratégiques de leurs nations. Mais le traitement reste pour autant professionnel.

Au Cameroun, la tendance est celle du journalisme des règlements de comptes. La semaine dernière, de nombreux médias avaient pris position pour la candidature de Roméo DIKA aux élections de la Société Camerounaise de l’Art Musical. Certains  journalistes et animateurs ont même déclaré leur flamme en direct dans leurs émissions. C’est une pratique qui manque d’éthique et de déontologie. L’artiste MANGO qui est l’épouse de Roméo DIKA est mon amie d’enfance. Est-ce pour autant que je suis allé défendre la candidature de son mari aux antennes ? Non ! Ce n’est pas le rôle d’un journaliste que de choisir un camp surtout dans une histoire qui ne regardait que les artistes. On aurait juste dit : « Que le meilleur gagne ! ». La question du droit d’auteur regarde les auteurs, c’est-à-dire les artistes, producteurs, et auteurs compositeurs.

Par ailleurs, le journalisme sportif au Cameroun est devenu tendancieux. Il y’a des pro et des anti Eto’o. A chaque émission de sport, il y’a des « spécialistes » des listes. Chacun y va de son commentaire à lui. Chacun croit savoir mieux que le coach quel joueur aligner ou pas. Si au moins, ces commentaires s’appuyaient sur des considérations techniques. Non ! Les journalistes mettent en avant leur proximité avec un joueur pour crier qu’on doit l’aligner. L’équipe nationale n’est pourtant pas une tontine du quartier. Là encore, je dois dire qu’Edzimbi Christine Mireille, qui a été ma voisine de banc au lycée, et épouse d’Idriss Carlos KAMENI, sait que je n’ai jamais défendu son mari. Au contraire, j’ai toujours estimé que depuis un moment, il ne méritait plus d’être appelé en équipe nationale, simplement par objectivité, je n’ai rien contre l’homme.

La question des gardiens de buts justement.

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Le Cameroun a une tradition de grands gardiens de buts. Donc, personne ne doit nous faire croire que depuis Sydney 2000 avec la médaille olympique, le seul gardien de buts du Cameroun est Idriss Carlos KAMENI. On en vient même à oublier ALIOUM BOUKAR et ses deux CAN (2000 et 2002). On oublie les deux ballons d’or africains (BELL et NKONO). On oublie celui qui a été meilleur gardien du championnat espagnol (Jacques Songo’o). Car, là encore, certains pensent que depuis 2000, c’est-à-dire il y’a 13 ans, le Cameroun  n’a que Carlos KAMENI comme gardien. Il a fallu le match Tunisie-Cameroun du 13 Octobre dernier pour se rendre compte que Charles ITANDJE était bien un gardien de classe mondiale. Est-ce par hasard s’il a été gardien de l’équipe nationale Espoirs de France ?  Est-ce par hasard si Charles ITANDJE est titulaire dans son club ?

Pourtant de son côté, Idriss KAMENI, le sociétaire de Malaga n’a disputé que 19 matches depuis le début de l’année 2012. Ailleurs, Guy Roland Ndy Assembe Le gardien de Guingamp brille de mille feux après un début de saison délicat où il était un abonné du banc de touche de son club. Depuis il a récupéré la place de titulaire et les bons résultats pour le club Breton sont là pour le témoigner. Loïc Feudjou gardien de  Coton Sport de Garoua est le meilleur gardien local du moment. Il a même l’expérience internationale puisqu’il a disputé la demi-finale de la Ligue des Champions d’Afrique en 2013. Que dire d’AMOUR PATRICK TINGNYEMB qui est meilleur gardien en Afrique du Sud depuis plusieurs années? Tout cela est simplement la preuve qu’il existe de bons gardiens de buts au Cameroun, et qu’il faut accepter à un moment donné que les jeunes arrivent et qu’ils méritent aussi d’être titularisés. Le rôle des journalistes est de mettre en lumière les talents nationaux, car l’équipe nationale est celle des meilleurs du moment. Si on alignait des joueurs par simple nostalgie, je suis certain que Roger Milla, Patrick Mboma, Omam Biyick ou en encore Thomas Nkono seraient encore là aujourd’hui. Mais il s’agit bien d’une autre époque.