DANIA EBONGUE

Merci Ismaïlia !

Le Cameroun livrait ses matches de groupe dans la ville d’Ismaïlia en Egypte. Une ville située entre Port-Saïd et Suez, trois villes traversées par le fameux Canal de Suez. Ismaïlia est située à 120 km de la capitale Le Caire, et cette coupe d’Afrique des Nations 2019 était une occasion de découvrir cette contrée étrange.

Contrée étrange, par le comportement de ses citoyens. Si accueillants et si méfiants en même temps. A Ismaïlia, on a l’impression que tout le monde est policier. A la fois ceux qui portent la tenue, à la fois ceux qui sont en civil. La barrière de la langue était un vrai cauchemar. L’Egypte ne parle pas anglais comme c’était communément entendu, ni l’arabe conventionnel, mais un dialecte arabophone. Le seul traducteur qu’on avait dans notre équipe se nommait Ahmad, un flic qui a du chic, mais très vite porté par un zèle incompréhensible. Le jour du match d’ouverture au Caire, Ahmad est supposé nous accompagner. Il nous impose une escale obligatoire chez son cousin restaurateur, avant d’évoquer le départ pour le stade. Nous traversons toutes les barrières de police, et nous tournons en rond. Ahmad parle aux policiers, mais au bout de 20 minutes, nous nous rendons compte que nous n’entrerons pas au stade international du Caire. La vérité est que Ahmad ne voudra pas qu’on y aille. Durant notre séjour, il avait oublié que nous étions des journalistes et était plutôt intéressé par le côté guide touristique improvisé. Du coup, certains de mes collègues et moi-même avons compris qu’il ne fallait pas compter sur lui pour passer un agréable séjour en terre égyptienne.

Avec Ahmed et sa famille

Par bonheur, je suis tombé sur Ahmed Rashwan, un chauffeur de taxi. Il baragouinait un français mélangé avec un peu d’anglais et d’arabe, mais a réussi à me convaincre de rencontrer son frère Mohamed et son neveu Marmoud. Le frère lui s’exprime très bien en français. Du coup, il m’a expliqué l’histoire du Canal de Suez et la fierté qu’ils ont tous à y résider. De plus, Mohamed est enseignant de français à la retraite. Il faut dire que tous ceux qui apprennent les langues étrangères ici sont privilégiés pour être traducteurs ou guides touristiques. Les 300 jeunes volontaires recrutés pour le stade d’Ismaïlia à l’occasion de cette coupe d’Afrique des Nations, étaient pour la plupart des étudiants en langue.  C’est une filière très demandée dans ce pays, et parler quelques mots de français ou d’anglais ouvre les portes de l’emploi à ces jeunes.

Avec Boda et son frère

Boda Bebo n’a pas cette chance. Ce jeune et son petit frère, s’occupent du restaurant de leur papa dans la nuit. Il faut dire que l’habitude à Ismaïlia, c’était d’ouvrir à 11h du matin et de fermer le lendemain à 3h du matin. Boda est devenu mon ami. Ne sachant pas parler anglais, il mettait souvent son application en marche pour espérer une traduction de l’arabe vers le français. Par moments, cette traduction très approximative le poussait à me demander des choses improbables comme « est-ce que tu veux du cannabis ? », alors qu’il me demandait simplement si je voulais du poulet épicé. Les épices égyptiennes, parlons-en ! Cela a été le malheur de tous mes confrères camerounais dans cette ville. Les béninois, plus heureux, ont voyagé avec leur nourriture depuis le pays, ce qui a poussé ma consœur Christelle à aller se ravitailler auprès d’eux, car agacée par la nourriture locale.

Pourtant, à vue d’œil, tous les menus égyptiens donnent envie, surtout la quantité. J’ai eu droit un soir à un poulet entier, trois côtelettes de mouton, une portion de riz, une salade, et une boisson Soda à seulement 70 livres (2450 FCFA). A Ismaïlia le coût de la vie n’est pas élevé, y compris les chambres d’hôtel.  Nous avons payé l’équivalent de 7000frs CFA la nuit, petit déjeuner compris. Certes, c’était des chambres avec double lit ou triple lit, mais le traitement était bon. Chez le barbier par contre, il fallait débourser 100 livres (3500frs) pour se faire beau. Le seul regret à Ismaïlia restera donc la saveur de la nourriture. Le Ndolè, le taro, le poisson braisé, et tous les repas du Cameroun sont définitivement inégalables.

Côté organisation de la CAN, il y’ avait une forte agitation lorsqu’il s’agissait de couvrir les matches du Cameroun, les conférences de presse et les entrainements. En tant que champion en titre, les matches du Cameroun étaient très demandés, du coup, la presse camerounaise avait souvent du mal à accéder à ces évènements du fait d’un certain nombre de restrictions. Les égyptiens eux-mêmes étaient les premiers à demander ces rencontres, y compris les volontaires et autres agents de sécurité qui désertaient souvent leurs postes lorsque les Lions Indomptables apparaissaient.

Ismaïlia est une petite ville comparée au Caire, à Alexandrie ou Port Saïd et Sharm-el-Sheikh. Mais c’est une ville où les gens ont du cœur. Une ville dans laquelle, les hommes vous proposent de partager leur repas sans vous connaitre. Une ville dans laquelle, on vit à chaque fois « Welcome to Egypt » pour vous signifier que vous devez vous sentir chez vous. Une ville dans laquelle le propriétaire d’un hôtel prend sur lui de vous commander à un repas à 23h, parce que son restaurant à lui est fermé. Une ville dans laquelle la simple évocation de votre nationalité camerounaise vous donne droit à quelques éloges. Une ville dans laquelle aucun acte raciste, xénophobe ou de rejet n’a été vécu durant notre séjour. Merci Ismaïlia !


Fête des mères : peut-on recommander les bouillons cubes de Nestlé à nos mamans ?

En 2016, Nestlé annonce avoir vendu 65 milliards de portions fortifiées en Afrique de l’Ouest et du Centre, soit 100 millions de cubes dans 78 millions de ménages. Ce chiffre flatteur de la multinationale suisse pose question, alors que plusieurs rapports d’ONG alertent sur ces cubes, trop riches en sel et autres produits nocifs pour la santé. Nous avons été à Bonendale, à Douala (Cameroun), pour visiter l’usine de Nestlé.

Bonendalé est une localité du 4ème arrondissement de Douala. C’est un village-carrefour entre le département du Fako (Sud-Ouest), et celui du Moungo. Autrefois bastion touristique (activités de pêche, courses de pirogue, etc.), la localité a perdu un peu de sa superbe, jusqu’à l’installation récente de l’usine de Nestlé dans la zone. Ici, les produits laitiers et les cubes sont fabriqués. Le café quant à lui est simplement conditionné. Cela peut sembler étrange, surtout qu’à moins de 50 km de là dans le département du Moungo, se trouve le siège de la production du café camerounais. Nos interlocuteurs à Nestlé sont formels : « Le Cameroun n’est pas un grand consommateur de café. Seulement 3 tasses par personnes, là où certains pays d’Afrique de l’Ouest sont à 6 tasses par personne ». L’argument est donc économique. Créer une unité de transformation du café local est un investissement qui n’est pas en adéquation avec la consommation locale, et donc une perte. Ici, c’est donc le bouillon cube qui a le vent en poupe.

Le responsable culinaire de Nestlé Cameroun annonce que ce segment représente « 72% du chiffre d’affaires au Cameroun ». Le cube Maggi est la star des marchés. Le slogan disait d’ailleurs « Avec Maggi, chaque femme est une étoile », et du coup, les chiffres sont évidents : 65 milliards de bouillons culinaires fortifiés, vendus en 2016 en Afrique Centrale et de l’Ouest. Pourtant, ces bouillons culinaires ne sont pas toujours vus d’un bon œil par certaines ONG et professionnels de la santé.  L’OMS alerte sur certaines questions, comme la portée en sels de ces cubes. Pour se défendre, la firme Nestlé a produit avec le Ministère de la Santé Publique au Cameroun, le « Guide du bon usage du sel : Protégeons notre santé, mangeons moins salé ». Le document rappelle les normes OMS en matière de consommation de sel. « Lorsqu’il est consommé à l’excès, le sel est à l’origine des maladies rénales et cardiaques chroniques », nous dit le guide. Il faut alors se demander si les bouillons de cube respectent ces normes. Tout est donc une question de dosage. Dans la fabrication du bouillon comme dans sa consommation. Nestlé est formel et recommande de ne plus ajouter de sel, lorsqu’on utilise un cube. Malheureusement, il se trouve que dans nos cuisines, les cubes et le sel continuent d’assaisonner ensemble nos repas.

Il faut alors regarder de près, la composition de ces bouillons. Le blogueur ivoirien Aly Coulibaly déclare : « Dans Maggi, il y a du mais, du manioc, de l’ail, de l’oignon, du piment, du clou de girofle, du sucre, du curcuma, de la livèche, de l’erka, de l’huile de palme, du glutamate, du fer etc. ». Dans sa lettre d’amour à sa Mémé, le blogueur explique que « L’ivoirien n’a pas la mesure du sel ». « Le sel iodé est l’élément de base dans les bouillons. La moitié de Maggi est du sel. Quand la proportion de sel dans la nourriture n’est pas mesurée, l’homme s’intoxique sans le savoir. »

Ce qui est valable en Côte d’Ivoire est valable au Cameroun. La recette est la même : oignons, sel, sucre, piment, poivre, glutamate, clous de girofle, et huile de palme raffinée. Mais comme ce sont des produits déjà transformés. Nous sommes un peu dubitatifs. La blogueuse Djeny Ngando décide de goutter chaque produit pour en avoir le cœur net. Lorsqu’elle tombe sur le piment mexicain, elle est en larmes. Il pique, il chauffe. Il lui faut une boisson absolument. Heureusement, sur la table, une tasse de lait Nido lui est rapidement servie. Elle prend donc conscience que le produit qu’elle vient de consommer est authentique. Il faut néanmoins avouer que tous les produits Nestlé font l’objet d’une critique permanente, car l’alimentation et la nutrition touchent à la santé. Dans ce registre, il nous est rappelé qu’il ne faut pas consommer « ni trop salé, ni trop sucré, ni trop gras ». Les produits Nestlé contiennent du sucre, du sel et du gras. Voilà pourquoi ils sont soumis à plusieurs tests de contrôle qualité et quantité. Voilà pourquoi en plus de vendre ses produits, Nestlé accompagne ses campagnes publicitaires de modules de formation des ménagères, de films éducatifs, et d’autres actions de promotion des bonnes pratiques. Cela dit, nous avons grandi en ce qui nous concerne en consommant ces produits (Cérélac, Nido, Nescafé, Maggi).

Ils inondent nos cuisines depuis toujours, et ce sont nos frères et sœurs qui travaillent dans ces usines. Peuvent-ils vraiment nous vendre des produits empoisonnés ? Produits qu’ils consomment eux-mêmes ? Peut-on recommander ces produits à nos mamans ? La réponse est oui ! D’abord parce que la Suisse (et notamment Lausanne et Zurich) c’est mon deuxième pays. Avec Nestlé, je laisse un peu flotter le drapeau de la Suisse dans mon cœur. Ensuite, je les consomme depuis des lustres.  De toute façon, je reviens de l’usine Nestlé avec un sac contenant tous ces produits. Le café, je vais le garder pour moi. Je vais quand même prouver à ces gens de Nestlé, qu’au Cameroun, il existe quelques consommateurs fidèles de Café. C’est la fête des mères, alors ma voisine qui a un bébé de 8 mois aura droit aux sachets de Cérélac. Le lait Nido sera donné à mon fils qui a 6 ans. Les bouillons de cube iront à ma mère pour qu’elle continue de me régaler avec ses plats extraordinaires.


Élève assassiné au Lycée Bilingue de Deido : tous coupables !

Le Cameroun se réveille choqué ce samedi après le meurtre du jeune élève du lycée bilingue de Deido, à Douala. La scène s’est déroulée le vendredi 29 mars dans l’enceinte de l’établissement scolaire, alors que les élèves prenaient leurs bulletins du deuxième trimestre avant le départ pour les congés de Pâques. Depuis ce drame, les questions fusent : « Qui blâmer ? Comment aurait-on pu éviter cela ? Comment en est-on arrivé là ? »

Les jeunes adolescents du Cameroun s’illustrent depuis quelques temps par des faits divers alarmants, surtout dans les établissements scolaires. Des élèves sont surpris en plein ébat sexuel, d’autres en train de consommer des stupéfiants, certains de plus en plus violents vis-à-vis de leurs camarades. On pourrait donc s’arrêter là en concluant qu’il ne s’agit pas de faits inédits ni isolés, que la violence scolaire est visible partout dans le monde, et qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un phénomène social.

Mais moi je dis non !

Trop c’est trop !

Nous sommes tous responsables et coupables de ce qui s’est passé au lycée Bilingue de Deido. Nous avons tous contribué à ce meurtre. Oui, le monde des adultes camerounais est devenu violent. La violence est présente partout au Cameroun. Dans les débats télévisés du dimanche, dans la bataille politique, dans les sphères religieuses, et par-dessus tout, dans les différents foras des réseaux sociaux. Nous avons appris le langage de la haine à nos enfants. Nous leur avons appris le langage de la séparation, nous leur avons appris le langage de la division et de la différence. L’école est supposée cultiver l’équité et le vivre-ensemble. Mais hélas, elle est devenue un laboratoire de l’échec social. Nos enfants vont à l’école pour être des citoyens, mais au contraire, ils se marginalisent. Ils savent que les parents veulent des notes. Alors ils nous offrent des notes. Ils récitent leurs cours, obtiennent des 19/20 et les parents sont contents. Pendant ce temps, sur le câble, le satellite et les réseaux sociaux, nos enfants sont devenus des fous ambulants. Leur langage est devenu celui de la jungle, et les parents observent. Les clips sont devenus de vrais cirques d’obscénité, mais les parents se taisent. Les parents veulent les diplômes, alors les enfants nous offrent ces diplômes, en trichant, qu’importe ! Les parents veulent les diplômes. Quand bien même ces diplômes ne permettent pas à ces enfants de formuler une phrase correcte, ou de respecter la concordance des temps, les parents veulent les diplômes. La course aux diplômes a fait oublier quelque chose de fondamental : le développement du jeune adolescent.

Nous avons oublié que jusqu’à l’âge de 18 ans, ces jeunes sont des enfants. La semaine dernière, une vidéo de filles mineures camerounaises se livrant à des pratiques sexuelles a circulé sur les réseaux sociaux. L’UNICEF a demandé l’arrêt immédiat du partage de ces vidéos qui semblait amuser certains adultes.

 

De même, il y’ a quelques années, une jeune fille de 14 ans environ, visiblement atteinte de troubles mentaux, s’est littéralement déshabillée dans un bus, et les adultes n’ont rien trouvé de mieux à faire que de filmer la scène et de la partager sur la toile. Voilà la société perverse dans laquelle nous plongeons nos enfants. Nous bafouons leur dignité, leur honorabilité, leur intimité. Quel pays voulons-nous bâtir si nous détruisons les mœurs  de nos mineurs ?

Il est plus que temps de sauver nos adolescentes et nos adolescents. Cela commence par la protection. La protection physique, mais davantage psychologique de ces êtres fragiles. Nous avons entraîné ces enfants dans un océan de précocité. Et pourquoi ? Parce que les distractions se font rares. Parce que récemment encore, une société brassicole a organisé une campagne de consommation de produits alcooliques à vil prix, et… les adolescents se sont précipités et personne ne s’en est indigné. Parce que les matchs de football à la télévision sont précédés par des publicités de boissons alcoolisées. Parce que les affiches et les banderoles se mettent à proximité des établissements scolaires. Parce que les élèves investissent les bars et les bistrots (parfois en tenue scolaire) et ils sont servis. Parce que les mineures commandent des whiskys et des liqueurs en boite de nuit, et personne ne leur demande la présentation de leur carte d’identité. Nous avons démissionné de nos valeurs. Nous avons fuis nos responsabilités. Nous n’inscrivons plus nos enfants dans les centres culturels et dans les bibliothèques. Au lieu de lire «  Le club des cinq » « Science et vie Junior » « Phosphore » ou « Okapi », des romans et magazines qui stimulaient notre croissance, ils lisent le langage ordurier et le verlan versés sur les publications des réseaux sociaux. Nous avons encouragé cela. Car l’école ne suffit pas (ou plus).

Certains m’ont fait le reproche depuis le temps de rester scotché à l’émission « LES COPS D’ABORD » qui rassemble des jeunes scolaires du Cameroun à travers un quiz de culture générale. Ils me disent : « Mais DANIA, qu’est-ce que tu fais tout le temps avec ces gamins ? Pense un peu à ta carrière. Une émission pour jeunes te rapporte quoi ? ». Oui, les émissions pour jeunes sont observées comme du folklore. Mais hélas, devons-nous abandonner cette jeunesse ? L’école ne leur apprend plus qu’ils doivent s’aimer, qu’ils doivent vivre ensemble, qu’ils doivent bâtir ce pays ensemble. L’école ne leur apprend plus qu’ils doivent cultiver une émulation saine. L’école ne leur apprend plus que les peuples du Cameroun sont plus ou moins liés par l’ancestralité, malgré les divisions apparentes. Non, l’école ne leur apprend pas tout. Alors nous faisons une activité bien nommée APPS, « Activité Post et Péri Scolaire », qui complète le travail des enseignants. Nous les emmenons se cultiver, connaitre le monde qui les entoure, nous leur apprenons à maîtriser leurs droits, à s’exprimer, à donner des opinions, à respecter des ordres, à s’engager pour être les leaders de demain. Voilà pourquoi, nous disons haut et faut : «  LES COPS D’ABORD », cops ici comme copains, ou comme cops, synonymes d’élèves et d’étudiants au Cameroun. Nous ferons une minute de silence le 4 mai 2019 au Palais des Sports, à l’occasion de la finale nationale du challenge interscolaire de l’émission « LES COPS D’ABORD ». Une minute de silence pour cet élève du Lycée Bilingue de Deido, mais aussi, pour tous les enfants victimes de violence au Cameroun. Les 16 meilleurs établissements scolaires du pays, les 16 finalistes qui seront à cet événement, seront là pour nous rappeler que ce sont les jeunes qui sont les leaders de demain. Alors, LES COPS D’ABORD !

J’ai dit !


Pour la vaccination, il ne faut surtout pas perdre le Nord

S’étendant sur près de 70 000 km2, la Région du Nord au Cameroun est voisine du Nigéria, du Tchad et de la Centrafrique.  Elle est composée de quatre départements (Bénoué, Faro, Mayo-Louti, Mayo-Rey). Cette région regroupe 15 districts de santé pour couvrir les activités sanitaires, notamment, la vaccination. A Djipporde, dans l’arrondissement de Lagdo, le lac offre une grande opportunité pour ne pas manquer les enfants.

Une phrase forte de l’UNICEF est à retenir : « La vaccination sauve deux à trois millions de vies chaque année. En protégeant les enfants contre les maladies graves, les vaccins jouent un rôle essentiel dans l’éradication des décès évitables d’enfants ».  Voilà pour le principe, mais dans certaines régions du Cameroun, les cas de refus, le poids des traditions et les rumeurs sont un frein à la vaccination. Or, selon Monsieur Boukar, point focal comité régional de coordination et de suivi des activités du forum des gouverneurs dans la région du nord, «  nous sommes toujours dans le cadre de la prévention, parce que nos voisins sont encore exposés au polio virus sauvage. La vaccination au plan clinique relève de la santé, mais plusieurs secteurs sont concernés ».

Les secteurs et les moyens d’action en l’occurrence. Autorités administratives, traditionnelles et religieuses sont les premiers qui exercent le plaidoyer auprès des populations. Dans cette région où les populations nomades sont nombreuses du fait de l’activité de l’élevage, les enfants manqués pendant les vaccinations sont nombreux. Il y’a aussi une conséquence directe sur les parents informés. Le seuil acceptable de parents informés est au moins de 95%, mais ce seuil n’est presque pas atteint, nous confie le point focal. Il faut donc doubler d’ardeur dans la sensibilisation de proximité, notamment par les relais communautaires et les agents de santé communautaires. Cette activité est appuyée par l’UNICEF afin qu’aucun enfant ne soit manqué lors des opérations de vaccination.

A Djipporde, localité située dans l’arrondissement de Lagdo, à 50 km de la ville de Garoua, la pêche est l’activité principale, en raison de la présence du lac. Alhadji Yaya Denis, le Chef du Centre de Santé de Djipporde annonce qu’en 2018, il y’avait une activité de vaccination une fois par mois au Lac. Cette année 2019, il est question d’en faire quatre par mois. Le lac réunit en effet la majorité des populations de Djipporde. On est sûr d’y rencontrer les parents, et notamment les mamans qui sont au marché qui est à proximité. L’agent de santé communautaire  Bayang Djaklessam a justement le lac pour zone d’action. Il suit les nettoyeuses de poissons ainsi que les commerçantes du marché pour ne pas louper les enfants qu’elles portent sur le dos. Il va aussi jusqu’à Lagdo-Centre, et prend la pirogue pour aller vacciner les enfants des iles voisines (Madagascar, Firabaga et Bakassi entre autres). Un parcours important, et nécessaire selon lui, pour ne pas perdre…le nord !


Je suis un camerounais qui se met à l’heure américaine sur les TV françaises

Voyage au cœur d’un weekend télévisuel, entre le rugby, le football et le Super Bowl sur la télévision française. Chronique d’un curieux zapping…

Vendredi.

Je guette le programme TV. La chaîne de télévision France 2 annonce la diffusion du Tournoi des 6 Nations 2019. Je n’aime pas le rugby. Je le trouve détestable, ennuyeux, et pas assez excitant. Mais ce n’est pas tout à fait vrai. J’aime le rugby des nations. Et plus encore, j’aime le rugby, quand des joueurs descendants camerounais y participent.

Pour Romain Ntamack, je décide de me connecter sur France 2. Il est 21h et le match ne commence pas. A la place, on a droit à une série sur les meurtres d’Agatha Christie. Canal+ Afrique – qui distribue les images de la chaîne publique française – a pris l’habitude de mettre des programmes de substitution quand la question des droits TV sportifs se pose. Je vais sur TV5Monde. Ici, c’est le championnat de France Ligue 1 qui se joue. C’est à 23h que TV5Monde diffuse le match de rugby, France-Pays de Galles, en… différé. Dommage, j’ai déjà le score, et la rencontre n’est plus d’aucun intérêt pour moi.

Samedi.

Je n’ai qu’une seule heure en tête. 21h. Reims affronte Marseille en match de Ligue 1. La rencontre sera diffusée en clair sur C8, tout comme sur Canal+Sport. J’ai le privilège de suivre la rencontre sur les deux chaînes. L’exercice est exaltant, car il me permet de suivre deux duos de commentateurs différents (François Marchal-Sidney Govou sur C8 et  David Berger-Franck Sauzée sur Canal + Sport).  Et je découvre un gardien de buts phénoménal. Le sénégalais Edouard Mendy est l’homme du match. Je ne serai même pas surpris que le Sénégal le choisisse comme gardien titulaire à la Coupe d’Afrique des Nations, Égypte 2019. Il encaisse certes un but du camerounais Njie Clinton, mais empêche trois occasions nettes de buts aux phocéens. Marseille (mon club de cœur) perd encore, dans une soirée, où j’ai même sacrifié un rendez-vous galant pour prioriser la télécommande. Sommeil  amer, soirée triste.

Dimanche.

Lyon affronte Paris en Football. Pour tout supporter marseillais comme moi, c’est pas la plus belle soirée, car voilà les deux clubs qui nous devancent en performances depuis une décennie. Néanmoins, une partie de moi aime ces deux clubs. Lyon et Paris sont en effet deux villes dans lesquelles j’ai séjourné en France, mais ma préférence est absolument lyonnaise. Comme feu Marc Vivien FOE, je suis le lion de Lyon.  Je me branche donc sur Canal + à 21h. En réalité, c’est pour mieux attendre 23h 55 pour me mettre à l’heure US sur TF1, mais la rencontre me fascine, d’autant plus que c’est la première défaite de Paris cette saison 2018-2019 en Ligue 1. Lyon l’emporte 2-1 et c’est jouissif !

Finale du Super Bowl 2019.

J’ai là une occasion en or de me venger de la déception de vendredi. A défaut du rugby, me voilà en train de regarder la finale du Football Américain (Super Bowl). J’avoue, c’est plus par curiosité qu’autre chose. En réalité, j’ai toujours cru que le rugby et le Super Bowl étaient le même sport. Que non ! La différence entre les deux disciplines est réelle. Les protections, les tailles des ballons, les pays pratiquants, le nombre de joueurs, etc.

L’heure américaine.

Quand il est 23h 30 à Yaoundé (et Paris en hiver), quelle heure est-il à Atlanta ? Il est 17h 30, donc je me mets au café. Six heures de décalage ce n’est pas évident. Il faut veiller toute la nuit pour être certain de ne pas manquer un show américain (Golden Globes, rencontres NBA, Oscars, Grammy Awards, Finale du Super Bowl). La finale du football américain se joue à Atlanta, et elle oppose les patriotes de la Nouvelle Angleterre (où il est 16h 30), aux Rams de Los Angeles (où il est 14h 30).

A minuit, TF1 lance le show :

Entre la présentation des équipes, notamment la star Tom Brady, le « serial winner » de New England, les records sont mis en évidence : 100 millions de téléspectateurs américains, 75.000 spectateurs dans le stade qui déboursent en moyenne 7.000 dollars la place, sans parler de 30 secondes de publicité qui valent 5.240.000 dollars.

Dans cette Amérique des apparences, il faut ajouter les deux frissons musicaux d’entrée de scène. Chloe et Halle, les deux protégées de Beyonce, et la diva Gladys Knight, qui entonne l’hymne des Etats-Unis avec quand même 8 récompenses aux Grammy Awards dans son escarcelle. 

A minuit 30 (18h 30 à Atlanta) la rencontre commence. Le premier quart-temps est serré. 0-0.

Pendant ce temps, je me balade sur Twitter. Les belges sont en colère. Là-bas, la chaîne TF1 est bloquée pendant le Super Bowl. Cela me rappelle le désarroi des africains pendant la Coupe du Monde Russie 2018, ou encore le Tournoi des 6 nations il y’a deux jours sur France 2. Heureusement, cette fois-ci, TF1 est accessible en Afrique, or en Belgique, «BBC et TF1 ont finalement décidé de bloquer ou de faire bloquer le signal sur toutes les plates-formes», selon le site Internet l’avenir, au profit de la chaîne payante Eleven. Le sport est une denrée précieuse. Si en plus, c’est un show américain, je peux comprendre le désarroi de mes amis belges. Sur le terrain, le deuxième quart-temps s’achève. Les patriotes mènent les rams de Los Angeles, 3-0.

C’est la mi-temps. Il est 2h 08 à Yaoundé (20h 08 à Atlanta). Le concert de la mi-temps est assuré pendant 13 minutes par Maroon 5, accompagné de Travis Scott et Big Boi. Spectacle insipide. On est loin des performances de Michael Jackson en 1993, Janet Jackson en 2004, Madonna en 2012, ou encore Justin Timberlake en 2018. J’ai eu la confirmation cette nuit que la musique américaine n’est plus celle des années 1980 à 2000, là où chaque mélodie était un frisson. Il est loin le temps où chaque nouvelle sortie aux Etats-Unis était un tube. A l’image de cette finale du Super Bowl, ce concert était terne et triste. Le Maroon 5 que j’ai vu est loin de ce qu’il m’avait proposé en 2016 avec le single « Don’t wanna know ».

3h 10 (21h 10 à Atlanta). Le score est de 3-3. L’un des plus serrés de l’histoire des finales de ce sport. Mais il faut au moins se réjouir du vocabulaire des dimensions du terrain. On parle des yards et non des mètres. 1 yard = 0,9144 mètre.  J’ai entendu parler aussi de sack (lorsqu’un quaterback  se fait plaquer avec le ballon derrière sa ligne de mêlée avec une perte de terrain comme conséquence. Il y’ a aussi le touchdown (touché) de Sony Michel qui vaut 6 points. A 1 minute de la fin,  3 points supplémentaires scellent la 6ème victoire des Patriotes de Nouvelle Angleterre, et font ainsi de Tom Brady, le recordman absolu avec 6 Super Bowl remportés également à 41 ans. Il est 4h 05 à Yaoundé (22h 05 à Atlanta). J’ai tenu, je n’ai pas somnolé, je n’ai pas dormi.

Le weekend est terminé. Nous sommes lundi.


Quelques camerounismes. Partie 2.

Elles reviennent, ces expressions camerounaises. Ce français exotique que je vous mets au défi de comprendre. On appelle cela des camerounismes. Ce dialogue improbable entre une mère et son fils au sujet d’une porte coincée est un film à suspense…

  • Vraiment je ne me reproche de rien !
  • N’est-ce pas hein ?
  • Oui, je ne me reproche de rien ma mère.
  • Qui m’a alors fait comme ça ?
  • Ce n’est pas moi ooh Rémé . Je suis quitté de la maison à 16h.
  • Et tu es sortie dehors sans les clés ?
  • Sans les clés comment ? Nanou était dedans non ?
  • Quitte de là ! Et c’est Nanou qui coincé la portière de la maison ?
  • Moi je ne sais pas hein. Tu sais que ta fille marche déjà trop. Tous les jours, elle monte en haut là-bas chez les Théo. Je mise côté qu’elle est là-bas.
  • Fiche-moi l’air ! Tu veux dire qu’à 14 ans, elle a déjà quelqu’un sur elle ?
  • Mater, moi je te dis hein, depuis qu’elle a géanci, elle fait les manières.
  • Qui a alors coincé ma maison ? Donc je vais que dormir dehors ? J’attends votre père ici, il va vous traiter.
  • Moi quoi sur ça ? Pardon demande à ta fille comment elle fait avec la porte là.
  • Tu n’as même pas honte hein ? tu trahis ta sœur ?
  • Je ne la trahis pas, j’ai seulement moi dit la vérité.
  • Moi aussi j’ai sauf que dit ma part. Quand ton père va rentrer de ses alcools ça va chauffer.
  • Ah ça ! Ça va seulement cuire.


Android Night (La nuit Android)

Je suis subjugué, fasciné, conquis…

J’ai reçu la bande  dessinée camerounaise de deux auteurs : Darius Dada et Cédric Minlo…

Quand le monde est monde. Loin de ceux qui nous pourrissent les réseaux sociaux avec des polémiques nauséeuses pour se faire remarquer dans une sphère futile, celle d’un remue-méninge sans fondement. La toile camerounaise est remplie d’arrivistes, parvenus, intrus, de gens donneurs de leçons, moralisateurs mandatés par leurs intérêts cyniques. Bref, une toile entachée de profils inquiétants, proche de la maladie mentale. Passons !

Mais sur la toile camerounaise, fouillez et vous trouverez aussi des génies, des êtres d’exception. Darius Dada, en fait partie. En 2016, il était parmi les photographes retenus pour la Coupe d’Afrique des Nations Dames au Cameroun. Et sa générosité était telle qu’il partageait ses photos avec nous sur son mur Facebook. Oui, Darius ne réclamait pas ses copyrights. Il nous faisait un reportage photo, qui me permettait, moi, qui étais en Europe, de suivre le pays avec lui. J’ai utilisé ses photos pour animer le hashtag #YesWeCan2016, hashtag qui nous contait la belle histoire des Lionnes Indomptables du Cameroun avec leur public.

Et comme par hasard…

20 Septembre 2018. Les Lionnes Indomptables sont en demi-finale du Tournoi de Football Féminin de la COSAFA (Afrique Australe). Elles affrontent le Ghana.

 

Pendant que Ngo Mbeleck délivrait le Cameroun avec son but victorieux, je reçois un colis extraordinaire. Je tombe sur une BD et un dossier de presse. Darius Dada et Cédric Minlo me dédicacent tous les deux leur ouvrage. 52 pages d’une bande dessinée camerounaise, imprimée sur papier glacé aux éditions Waanda Stoudio. Un ouvrage drôle, bien écrit, « un univers de rencontres, ce pot-pourri de personnes d’allures et d’extraction différentes, en quête d’une aventure » selon la note de l’éditeur.  On y parle de Yaoundé, avec un récit qui nous parle de ces gens connectés, ces gens « Android ».  La jeunesse branchée de la capitale camerounaise (Mengo et Lynchie) est mise en lumière, avec le « camfranglais », l’argot du Cameroun. La bande est tellement connectée qu’un code QR nous permet d’y accéder.

Voilà donc le choc de ma journée. Deux auteurs ont pensé me livrer le secret de leur créativité et de leur imagination. Deux jeunes camerounais, qui ne sont pas dans les polémiques inutiles, dans les débats creux, dans les disputes politiques ennuyeuses, dans les débats sans saveur. Mon Android Night a commencé. Et je vais lire la BD jusqu’au bout. Mieux, Darius et Cédric. Sachez que « Android Night » sera le titre d’un épisode de ma future émission TV. Oui, chers auteurs, avec vous, je peux affirmer déjà : #YesWeCan2019


Le Cameroun ou la France ?

Nwal-Endéné “Endy“ Miyem, Olivia Epoupa et Diandra Tchatchouang sont des françaises d’origine camerounaise. Trois joueuses que la France adule, et que le Cameroun admire à distance. Elles portent le maillot de l’équipe de France de Basketball. Et moi, je n’ai que mes larmes…

Le Cameroun aurait pu être à cette compétition, mais ce sont les équipes de Basketball sénégalaises et nigérianes qui représenteront l’Afrique à la coupe du monde FIBA féminine 2018 en Espagne. C’est d’autant plus dommage que le Sénégal et le Nigéria qui représentent le continent africain, dominent la scène continentale depuis au moins 3 ans. En 2015, les Sénégalaises sont venues battre le Cameroun à domicile en finale de l’Afro Basket 2015. Il est donc clair que les couleurs camerounaises ne brillent pas dans les championnats mondiaux.

Farnce-Cameroun du Sport( By DANIA EBONGUE)

C’est alors qu’on s’attarde sur trois patronymes : Miyem, Epoupa, Tchatchouang. Trois patronymes qui ont la résonnance de la forêt, de la côte et des hauts plateaux du Cameroun. L’équipe de France féminine de Basketball a en son sein trois joueuses originaires d’un pays où le Basketball féminin se cherche encore. Cette équipe de France, deux fois titrée championne d’Europe (2001, 2009), médaillée de bronze aux Jeux Olympiques de 2012 peut se targuer d’avoir comme capitaine, Nwal-Endéné Miyem justement.

Il est vrai que ces braves dames doivent tout à la France de leur enfance, la France de leur formation, la France de leur professionnalisation, la France de leur titularisation, la France de leur consécration. Bref, elles ne doivent rien ou presque au Cameroun. Un peu comme Umtiti et Mbappè (champions du monde en football), Bruno Ngotty (buteur et vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe en 1996 avec le PSG), Earvin Ngapeth (double vainqueur de la Ligue Mondiale de Volleyball, champion d’Europe en 2015), Gévrise Emane (plusieurs fois championne du monde et d’Europe de judo), Adrien Dipanda (champion du monde 2017 de handball), et bien d’autres. 

On a dans tous ces noms camerounais qui évoluent pour la France, un double sentiment de fierté et de frustration. Comment de tels talents ont pu échapper au Cameroun ? Pourquoi c’est la France qui déniche ces perles qui portent du sang camerounais ? Comment expliquer que l’Hexagone réussisse plus facilement à ces athlètes que leur pays d’origine ? Est-ce le fait de nos infrastructures ? Le fait de nos médias qui ne valorisent pas assez nos sportifs ? À qui la faute ? 

En tout cas, derrière ces trois joueuses, lorsqu’elles apparaissent à l’écran, des familles camerounaises vont jubiler et s’exclamer : « Voilà ma cousine ! Voilà ma nièce ! », même si la cousine ou la nièce a un passeport différent. Après tout, que ce soit le Cameroun ou la France, la seule couleur identique aux deux pays est le rouge. La couleur du sang, comme par hasard.  


L’histoire du pain-saucisson

Une affaire sordide de saucisson. Un vrai coup tordu. 

C’est jour de rentrée scolaire au Cameroun. Je me souviens que lorsque j’étais élève au CP, à l’école publique bilingue du GMI à Bamenda, j’avais un camarade, devenu ami et frère, nommé Ekotto Ekotto Romain Philippe. Un gars brillant. Nous étions concurrents, parce qu’il était premier et j’étais deuxième. Et quand j’étais premier, il était deuxième. Au CE1, Romain et moi avons été ex æquo au moins trois fois. Je suis EB et lui EK. Je suis donc premier par ordre alphabétique. Romain ne le digère pas et il sera premier jusqu’à la fin de notre cycle scolaire. Frustré, je me suis alors demandé : « Comment fait-il pour être tout le temps premier » ? Je compris dès lors que la réponse se trouvait dans son goûter. Oui, Romain était un enfant « bobo », une voiture le déposait chaque matin à l’école tandis que nous venions à pied. Nous écumions les quartiers de Bamenda à pied, alors qu’il profitait d’une vie dorée et climatisée à « Up Station ». 

Son secret ? Le pain saucisson. Oui, il avait un sandwich salé, avec du beurre et du saucisson. Rien que ça ! J’ai mordu ce pain lors d’une récréation, et, le temps d’une digestion rapide et éphémère, je me suis mis à maudire mes parents pour le côté rustre de mes pauses, sans pain-saucisson. Je trouvais cela bizarre de me contenter de beignets, de galettes, descroquettes et autres coquetteries insipides qui agressaient mon auguste palais. Je voulais désormais le pain saucisson de Romain. C’était une question de vie ou de mort. Alors je suis allé agresser ma mère qui était morte de rire : « tu veux te complexer pour une histoire de saucisson ? Va poser ce problème à ta grand-mère ! ». Ah, oui, ma grand-mère ! J’avais oublié qu’elle travaillait au port de Douala. Elle recevait donc des produits de luxe tous les mois, notamment l’illustre charcuterie. Mais j’avais aussi oublié qu’elle était venue un soir avec un saucisson pour moi. C’était tard le soir, le saucisson avait donc fini dans le congélateur. Mes oncles n’avaieant pas apprécié qu’un enfant de mon âge reçoive un tel présent, du coup, dès le lendemain matin, plus de saucisson dans le congélateur. Mes tontons n’avaient visiblement pas de pitié pour moi. J’étais en vacances à Douala et j’allais retourner bredouille à Bamenda. Je n’avais par conséquent pas la possibilité de dire à Romain : « Tiens, j’ai mangé du saucisson chez ma grand-mère ». Une défaite de plus. Déjà je le trouvais mignon et brillant… et il fallait en plus que je sois humilié par son saucisson ? J’entrepris alors un plan : un jour je m’offrirai mon propre saucisson. Ce fut chose faite des années plus tard, à l’occasion de mon premier salaire.

Je me souviens que lorsque j’étais étudiant, mon camarade Priso Dibango nous avait déclaré qu’il était adventiste et que sa religion lui interdisait de consommer de la viande de porc. Je fus donc très surpris de le voir consommer allègrement du saucisson de porc lors des rencontres sportives après les matchs de Football. « Mais gars, tu es conscient que tu es en train de bouffer du porc ? » lui avais-je demandé. Je me souviens encore de sa réponse : « Gars, laisse-moi ! Je sais. Je reste adventiste, mais je mange du saucisson ». Fin du débat.

Priso n’est pas le seul à comprendre la valeur du saucisson. Mon neveu, qui était en maternelle, avait débarqué un soir et avait déclaré à mon frère Philbert : « Papa, la maîtresse m’a dit de ne plus venir avec le pain-chocolat en classe. Elle préfère quand je viens avec du pain-saucisson » ! Oui, même les maîtresses d’école attendent les goûters de nos mômes de pieds fermes. Alors soyez généreux ! Faites du pain au saucisson pour les enfants. Faites-le !

 


Le sein est pris

Au Cameroun, seuls 28% des enfants sont allaités exclusivement au lait maternel pendant les six premiers mois de leur vie. Pourtant l’eau et les autres aliments ne sont pas nécessaires dans les premiers mois de la vie. L’Unicef, l’OMS et la firme Nestlé l’ont rappelé aux journalistes, aux sages-femmes et aux travailleurs camerounais lors de la semaine de l’allaitement maternel.

Un enfant qui prend une alimentation saine dès sa naissance est armé contre les maladies et contre le retard mental, il est ainsi équipé pour le meilleur développement possible. C’est en substance ce qu’on pourrait retenir des propos de Jacques Boyer, représentant de l’Unicef au Cameroun, lors d’un entretien accordé à la journaliste Nadège Christelle Bowa.

Les chiffres repris par la presse cette semaine nous disent que 31,2% des enfants camerounais ont bénéficié de l’allaitement précoce en 2014. Selon l’OMS : « Cette manière de procéder permet à l’enfant de recevoir le colostrum (« premier lait »), riche en facteurs de protection ». Malheureusement, le taux de malnutrition chronique au Cameroun est 31,7% avec un pic élevé dans différentes régions, notamment dans le nord du pays. 

Pour combattre ces chiffres mis en exergue par les organisations onusiennes, certaines firmes ont décidé de se mêler à la lutte contre la malnutrition. Pendant cette Semaine Mondiale de l’allaitement maternel, Nestlé Cameroun a lancé la deuxième édition de sa campagne « L’allaitement, ça nous concerne tous » à travers une série de sensibilisations à l’égard des sages-femmes, du personnel de ses distributeurs partenaires, mais aussi de son propre personnel.

Au total, ce sont 202 sages-femmes ont été sensibilisés par des professionnels de la santé, dans les villes de Douala et Yaoundé à l’occasion de deux symposiums scientifiques sur le rôle crucial que l’allaitement maternel joue dans la croissance et le développement des bébés.

L’entreprise Nestlé a aussi associé son personnel à l’exercice dans le but de promouvoir l’allaitement maternel au travail. Pour l’essentiel, il s’agissait d’inviter les conjoints, les collègues et amis, à encourager les mères à allaiter exclusivement jusqu’à l’âge de six mois, et à continuer d’allaiter jusqu’à deux ans et au-delà, tel que cela est recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé.  Car beaucoup de femmes sont complexées à l’idée d’allaiter, de sortir leur sein en public, ou encore elles pensent que l’allaitement est un frein aux rapports sexuels, ou pourrait détériorer la fermeté des seins.

Les experts nous rassurent qu’il n’en est rien. Lorsque le sein est pris (le Saint Esprit !), on est plongé dans le mythe religieux de la mère (Marie, Isis) qui porte l’enfant (Jésus, Horus). Lorsque le sein est pris, la relation mère-enfant est renforcée. Lorsque le sein est pris, la confiance psychique est établie. Lorsque le sein est pris, la malnutrition est évitée. Lorsque le sein est pris, les enfants sont en bonne santé.


France-Argentine. Le match des médias français

Après avoir suivi l’élimination du Sénégal en direct sur RFI ,  j’ai voulu savoir comment les médias français avaient analysé le match France-Argentine pour la huitième de finale de la Coupe du Monde 2018.  Avant-match, retransmission et fin de match. Ecoutez la passion et l’émotion des médias (radios, TV et Twitter).

Ce billet a initialement été publié sur dania.mondoblog.org.

Il m’a d’abord fallu recenser les radios françaises qui diffusent la Coupe du Monde : RFI, France Inter, France Info, RTL, ou encore Europe 1. En attendant, coup de télécommande rapide sur TF1 : ici, la composition de l’équipe argentine est passée au scanner par les journalistes et les consultants. Nous sommes à 51 minutes du coup d’envoi mais les pronostics vont bon train. Tous ceux qui sont sur le plateau annoncent une victoire de la France ! Le match n’a pas encore commencé mais c’est déjà comme si on y était déjà…

 

Zapping radio ensuite : RMC pour commencer

Accélération de Mbappé et pénalty pour la France. Antoine Griezmann ouvre le score ( 1-0) à la 13ème minute.

Allons revoir ce premier but sur le compte Twitter de TF1 :

Pendant ce temps sur RFI, le match continue : la France domine et les argentins multiplient les fautes. Lionel Messi et ses compagnons semblent éteints sur la pelouse. Jusqu’au moment de la 41ème minute où Di Maria rappelle aux français qu’il connait Paris, qu’il connait la France. Réaction sur RFI :

Puis 2-1 pour l’Argentine dès la reprise (47ème minute)

Décidément, cette rencontre est un vrai match, du beau jeu, un huitième de finale fabuleux ! Il était prédit qu’on vivrait du suspens jusqu’au bout : 2-2 partout, le suspens est à son comble, tout le monde est aux aguets. L’égalisation française signée Pavard rend les journalistes de RMC, complètement hystériques.


Commence alors le show de Kylian Mbappè 

Deux buts venus de nulle part… RFI nous rappelle que ce jeune joueur n’a pas encore 20 ans, au moment où il inscrit le 3ème but de la France. A ce moment du match, c’est la France entière qui s’emballe !

 

Le 4ème but, qui crucifie les argentins
Et paf ! Le but assassin ! Le 4ème but, qui crucifie les argentins. Kylian est stratosphérique ! RMC et TF1 sont alors dans une autre dimension, on les écoute et on se retrouve sur une autre planète.

Lorsque Eurosport parle de Mbappé Président, on comprend alors que c’est toute la France qui est dans la démesure. Un délire national !

L’enthousiasme est tel que lorsque l’argentin Aguero réduit le score à 3-4, les journalistes de RMC évoquent le but en chantant presque, plus rien n’a d’importance ! La fin du match est surréaliste. La France  victorieuse remporte le match.


Et Maintenant, l’après-match

La réaction de Paul Pogba sur France Info.


Sur RTL, suite de la réaction de Paul Pogba !

Marquer du nez, des oreilles, de la bouche… peu importe l’important c’est de marquer, nous dit Paul Pogba.

 

Place aux quarts de finales désormais. On anticipe déjà la suite…

Europe 1 se soucie du prochain adversaire des bleus. En plus Matuidi sera absent pour la France, alors qui jouera ? Pas le temps de souffler, c’est comme si on était déjà reparti sur le terrain !


En tout cas, après ce match fou contre l’Argentine, une chose est sûre : la France est bel et bien dans sa Coupe du monde. A fond les ballons ! Avec ses joueurs mais avec ses médias aussi ! Rendez-vous donc avec les ballons et les micros pour le quart de final contre le Portugal ou l’Uruguay, vendredi prochain à Nijni Novogrod !

 


France-Argentine. Le match des médias français

Après avoir suivi l’élimination du Sénégal en direct sur RFI ,  j’ai voulu savoir comment les médias français avaient analysé le match France-Argentine pour la huitième de finale de la Coupe du Monde 2018.  Avant-match, retransmission et fin de match. Ecoutez la passion et l’émotion des médias (Radios, TV et Twitter).

Il m’a d’abord fallu recenser les radios françaises qui diffusent la Coupe du Monde : RFI, France Inter, France Info, RTL, ou encore Europe 1. En attendant, coup de télécommande rapide sur TF1 : ici, la composition de l’équipe argentine est passée au scanner par les journalistes et les consultants. Nous sommes à 51 minutes du coup d’envoi mais les pronostics vont bon train. Tous ceux qui sont sur le plateau annoncent une victoire de la France ! Le match n’a pas encore commencé mais c’est déjà comme si on y était déjà …

 

Zapping radio ensuite : RMC pour commencer

Accélération de Mbappé et pénalty pour la France. Antoine Griezmann ouvre le score ( 1-0) à la 13ème minute.

Allons revoir ce premier but sur le compte Twitter de TF1 :

Pendant ce temps sur RFI, le match continue : la France domine et les argentins multiplient les fautes. Lionel Messi et ses compagnons semblent éteints sur la pelouse. Jusqu’au moment de la 41ème minute où Di Maria rappelle aux français qu’il connait Paris, qu’il connait la France. Réaction sur RFI :

  • Puis 2-1 pour l’Argentine dès la reprise (47ème minute)

Décidément, cette rencontre est un vrai match, du beau jeu, un huitième de finale fabuleux ! Il était prédit qu’on vivrait du suspens jusqu’au bout : 2-2 partout, le suspens est à son comble, tout le monde est aux aguets. L’égalisation française signée Pavard rend les journalistes de RMC, complètement hystériques.

Commence alors le show de Kylian Mbappè 
Deux buts venus de nulle part… RFI nous rappelle que ce jeune joueur n’a pas encore 20 ans, au moment où il inscrit le 3ème but de la France. A ce moment du match, c’est la France entière qui s’emballe !

Le 4ème but, qui crucifie les argentins
Et paf ! Le but assassin ! Le 4ème but, qui crucifie les argentins. Kylian est stratosphérique ! RMC et TF1 sont alors dans une autre dimension, on les écoute et on se retrouve sur une autre planète.

Lorsque Eurosport parle de Mbappé Président, on comprend alors que c’est toute la France qui est dans la démesure. Un délire national !

L’enthousiasme est tel que lorsque l’argentin Aguero réduit le score à 3-4, les journalistes de RMC évoquent le but en chantant presque, plus rien n’a d’importance ! La fin du match est surréaliste. La France  victorieuse remporte le match.

Et Maintenant, l’après-match

La réaction de Paul Pogba sur France Info.

Sur RTL, suite de la réaction de Paul Pogba !

Marquer du nez, des oreilles, de la bouche… peu importe l’important c’est de marquer, nous dit Paul Pogba.

Place aux quarts de finales désormais. On anticipe déjà la suite…
Europe 1 se soucie du prochain adversaire des bleus. En plus Matuidi sera absent pour la France, alors qui jouera ? Pas le temps de souffler, c’est comme si on était déjà reparti sur le terrain !

En tout cas, après ce match fou contre l’Argentine, une chose est sûre : la France est bel et bien dans sa Coupe du monde. A fond les ballons ! Avec ses joueurs mais avec ses médias aussi ! Rendez-vous donc avec les ballons et les micros pour le quart de final contre le Portugal ou l’Uruguay, vendredi prochain à Nijni Novogrod.

 


J’ai suivi le match Sénégal-Colombie sur RFI et je suis complètement abasourdi

Pour la première fois depuis 1982, aucune équipe africaine ne participera au second tour de la Coupe du monde de football. L’Afrique avait placé tous ses espoirs sur les Sénégalais mais hier les Lions de la Téranga ont été éliminés.

Ce billet a été initialement publié sur dania.mondoblog.org.

Les Sénégalais partageaient la première place du groupe H avec les Japonais mais comme ils ont reçu plus de cartons jaunes qu’eux depuis le début de la compétition, cela leur a coûté leur place en huitième de finale. J’ai suivi la rencontre sur la radio mondiale, avec des amis partout dans le monde. Mardi 28 juin 2018. Encore un jour triste.

Au début de la rencontre, un Lion Indomptable encourage Les Lions de la Téranga.

Samuel Eto’o et d’autres camerounais étaient derrière le Sénégal.

Depuis Montréal au Canada, mon ami Steve Djouguela lui aussi s’est connecté sur la rencontre.

Steve Djouguela à Montréal. Crédits photos- Steve Djouguela

Il écrit dans un forum : « Tous avec les Gaindés. Je reçois les images grâce à une box que me procure un Marocain et qui me permet d’avoir un maximum de chaînes en clair » dit-il avec fierté. Pendant ce temps, RFI retransmet le match. On regarde, on écoute. C’est alors que le tournant de la rencontre arrive : penalty refusé pour le Sénégal ! A Montréal, Steve réagit : «  Penalty logiquement refusé mais le Sénégal garde la main sur le jeu et je suis confiant ».  A ce moment précis, Steve est bien l’un des rares camerounais et africain à trouver la décision de l’arbitre logique. Sur RFI, les commentateurs pensent autrement :

Jusque-là le Sénégal est encore qualifié. Tant que la Colombie ne marque pas…
A la mi-temps de la rencontre, le correspondant de RFI à Dakar, décrit la situation depuis le Sénégal.

Mais les fins de matchs de cette Coupe du monde 2018 sont décidément tragiques pour les équipes africaines. Elles le sont surtout avec les équipes sud-américaines. Le 15 juin, l’Uruguay assomme l’Égypte en fin de match (1-0), même chose pour l’Argentine face au Nigéria (2-1) mardi 26 juin. Et maintenant, le Sénégal aussi tombe : 1-0 pour la Colombie !

Commence alors le temps des calculs pour se rassurer  : si le Japon (qui est mené 1-0 face à la Pologne) prend un 2ème but…  Si le Japon prend plus de cartons… Si, si, si. Mais rien ne changera. Le Japon a un nombre de cartons moins élevé que le Sénégal, le Sénégal est donc éliminé.


Pour la première fois depuis la Coupe du Monde 1982 qui avait eu lieu en Espagne, l’Afrique n’aura aucun représentant en 1/8ème de finale.

Habib Beye s’exclame :


Mais l’issue est forcément décevante, choquante : les Lions ont perdus. On sentait même une pointe de déception du côté des reporters de RFI qui étaient pro-africains, pro-sénégalais. Il y avait de la passion et de l’émotion sur les ondes de la radio mondiale ! Hier, l’Afrique portait un seul drapeau et une seule nationalité, celle des Lions de la Téranga. On aurait aimé vivre encore toute l’émotion des matchs avec eux, mais la Coupe du monde abordera les huitième de finale sans le Sénégal et sans l’Afrique. Il nous faudra désormais nous consoler avec les pays aux bi-nationalités africaines : la France, la Belgique et la Suisse. Alors, qui soutenez-vous ?


J’ai suivi le match Sénégal-Colombie sur RFI et je suis complètement abasourdi

Pour la première fois depuis 1982, aucune équipe africaine ne participera au second tour de la Coupe du monde de football. L’Afrique avait placé tous ses espoirs sur les Sénégalais mais hier les Lions de la Téranga ont été éliminés. Les Sénégalais partagaient la première place du groupe H avec les Japonais mais comme ils ont  reçu plus de cartons jaunes qu’eux depuis le début de la compétition, cela leur a coûté leur place en huitième de finale. J’ai suivi la rencontre sur la radio mondiale, avec des amis partout dans le monde. Mardi 28 juin 2018. Encore un jour triste.

Au début de la rencontre, un Lion Indomptable encourage Les Lions de la Téranga.

 

Samuel Eto’o et d’autres camerounais étaient derrière le Sénégal. Depuis Montréal au Canada, mon ami Steve Djouguela lui aussi s’est connecté sur la rencontre.

Steve Djouguela à Montréal. Crédits photos- Steve Djouguela

Il écrit dans un forum : « Tous avec les Gaindés. Je reçois les images grâce à une box que me procure un Marocain et qui me permet d’avoir un maximum de chaînes en clair » dit-il avec fierté. Pendant ce temps, RFI retransmet le match. On regarde, on écoute. C’est alors que le tournant de la rencontre arrive : penalty refusé pour le Sénégal ! A Montréal, Steve réagit : «  Penalty logiquement refusé mais le Sénégal garde la main sur le jeu et je suis confiant ».  A ce moment précis, Steve est bien l’un des rares camerounais et africain à trouver la décision de l’arbitre logique. Sur RFI, les commentateurs pensent autrement :

Jusque-là le Sénégal est encore qualifié. Tant que la Colombie ne marque pas…
A la mi-temps de la rencontre, le correspondant de RFI à Dakar, décrit la situation depuis le Sénégal.

Mais les fins de matchs de cette Coupe du monde 2018 sont décidément tragiques pour les équipes africaines. Elles le sont surtout avec les équipes sud-américaines. Le 15 juin, l’Uruguay assomme l’Égypte en fin de match (1-0), même chose pour l’Argentine face au Nigéria (2-1) mardi 26 juin. Et maintenant, le Sénégal aussi tombe : 1-0 pour la Colombie !

Commence alors le temps des calculs pour se rassurer  : si le Japon (qui est mené 1-0 face à la Pologne) prend un 2ème but…  Si le Japon prend plus de cartons… Si, si, si. Mais rien ne changera. Le Japon a un nombre de cartons moins élevé que le Sénégal, le Sénégal est donc éliminé.

Pour la première fois depuis la Coupe du Monde 1982 qui avait eu lieu en Espagne, l’Afrique n’aura aucun représentant en 1/8ème de finale.

Habib Beye s’exclame :

Mais l’issue est forcément décevante, choquante : les Lions ont perdus. On sentait même une pointe de déception du côté des reporters de RFI qui étaient pro-africains, pro-sénégalais. Il y avait de la passion et de l’émotion sur les ondes de la radio mondiale ! Hier, l’Afrique portait un seul drapeau et une seule nationalité, celle des Lions de la Téranga. On aurait aimé vivre encore toute l’émotion des matchs avec eux, mais la Coupe du monde abordera les huitième de finale sans le Sénégal et sans l’Afrique. Il nous faudra désormais nous consoler avec les pays aux bi-nationalités africaines : la France, la Belgique et la Suisse. Alors, qui soutenez-vous ?


La Coupe (royale) du monde, c’est comme Game of Thrones !

La Coupe du monde 2018 en Russie, c’est comme la célèbre série télévisée « Game of Thrones ». Pour décrocher la couronne royale du ballon rond, les batailles sont âpres, à la fois dans les stades mais aussi sur le terrain des symboles politiques.

Pour remporter la coupe royale, il faudra compter avec les symboles historiques et politiques. Le roi germanique est mort. Vive le Roi ! Alors, qui prendra le trône mondial ? Peut-on compter sur les vikings ? Un des vikings est mort :  l’Islande. Les deux autres (Danemark et Suède) sont encore en course. Les vikings sont des guerriers, ce n’est donc pas surprenant qu’ils aient attaqué la coupe du monde. Le Royaume du Danemark affrontera la Croatie en huitième de finale le 1er juillet. Le Royaume de Suède affrontera la Suisse le 3 juillet. Cette bataille entre helvètes et vikings aura lieu à Saint-Pétersbourg. L’ancienne capitale du Royaume des Tsars accueille cette bataille pendant que d’autres royaumes et principautés se disputent le trône mondial.

Espagne-Maroc : relation de bon voisinage

Parmi les matchs de poule de la Coupe du Monde Russie 2018, il y’ a eu le match royal, Espagne-Maroc le 25 juin.

C’était le match des voisins. Le Maroc et l’Espagne sont deux royaumes qui se comprennent : entente cordiale pour des échanges divers et pour une coopération accentuée. Les questions d’immigration, les échanges commerciaux, le partage du même espace maritime (la méditerranée)… allait forcement déboucher sur un match nul.

Angleterre-Belgique : et si c’était le match du Brexit ?

Le Brexit ! Parce que le Royaume de Belgique est le siège de l’Union Européenne, et parce-que le Royaume-Uni a quitté l’Union Européenne. Un match dans le match en somme. Au coup d’envoi de la rencontre, les belges et les britanniques avaient le même nombre de points, le même nombre de buts (8 buts en deux matchs chacun), deux buteurs exceptionnels (Kane 5 buts, Lukaku 4 buts) et le même goal-average. Les deux royaumes ont également en commun quelques velléités indépendantistes (flamands en Belgique et écossais au Royaume Uni, sans parler des rivalités sportives entre anglais et gallois). Si l’Union Jack ne fait plus la force effectivement, la Belgique vit régulièrement des soubresauts qui secouent l’unité du royaume. Autre similitude, la moitié des 23 belges présents en Russie joue en Angleterre.

Dans ce tweet, Kevin de Bruyne invite ses coéquipiers (anglais et belges) de Manchester City, à son anniversaire (le 28 juin, jour de la confrontation). Par ailleurs, Marouane Fellaini est surnommé le plus anglais des belges.  Ce 28 juin,  Il s’agissait donc de la finale du Groupe G de cette coupe du monde. S’il est vrai que je garde un souvenir amer de la Belgique, mon cœur bat davantage pour les diables rouges que pour « The Three Lions ». Au final, vainqueur de l’Angleterre à Kaliningrad, la Belgique termine en tête du groupe.

Et maintenant, qui sera le roi ?

Celui qui héritera de la couronne dorée devra lorgner les 15 autres prétendants encore en lice. Il y a les têtes déjà couronnées de la compétition : Argentine (1978, 1986), Uruguay (1930, 1950), Brésil (1958, 1962, 1970, 1994, 2002), France (1998), Espagne (2010), et il y a les autres, qui ne figurent pas (encore) dans le palmarès.  Il y a aussi les génies, ces extra-terrestres du football que sont Lionel Messi et Christiano Ronaldo, cinq ballons d’or chacun. 2018 est donc l’année de la bataille pour la 6ème couronne, le trône de fer qui va définitivement départager ces deux princes du football. Pendant ce temps à Paris, la série Game of Thrones est en exposition.  Le successeur du roi allemand n’est pas encore connu…

La série Game of Thrones, saison 21 de la Coupe du Monde se poursuit. Le dernier épisode, ce sera le 15 juillet prochain.


Les larmes du 26 juin en Afrique : le football plaide coupable

Au terme d’une rencontre à rebondissements, l’Argentine de Lionel Messi est venue à bout du Nigeria et s’est qualifiée pour les huitièmes de finales de la coupe du monde 2018. Cela s’est passé un 26 juin, une date qui rappelle plus d’un triste souvenir aux camerounais.

Ce billet a été initialement publié sur dania.mondoblog.org.

Je ne sais pas quoi écrire ce soir. Pourtant il faut que je dise quelque chose sur cette défaite nigériane, sur cette coupe du monde au gout si amer pour l’Afrique.

Il faut que je m’exprime. Il faut que je dise quelque chose. Mais que dire ?

D’abord, j’ai du mal à titrer ce billet. Devais-je dire :

  • Ces argentins-là ne méritaient leur qualification.
  • Triste soirée africaine.
  • Injustice du football face à l’Afrique.
  • L’Afrique devrait organiser sa coupe du monde.

Ma voisine de palier est nigériane. J’ai entendu de multiples cris stridents depuis son domicile. Sa famille était en délire à chaque action forte, à chaque but marqué, surtout au moment du pénalty nigérian.

J’ai finalement eu de la sympathie pour elle. Car, il faut l’avouer, ma voisine n’est pas du tout gentille. Elle a du mal à saluer ses voisins, elle est repliée sur elle-même, confinée dans son appartement, distante et arrogante. Elle était pourtant libérée ce soir, le temps d’un match de football. A Yaoundé et Douala, les nigérians sont chez eux. C’est tout naturel que tout le quartier soutenait les « green eagles », « super eagles », bref, les super aigles verts. A 10 minutes de la fin du match, pendant que nous étions tous convaincus de la performance nigériane, car à 1-1, l’Argentine était éliminée, la forte pluie qui s’est abattue sur Yaoundé a figé les images.

« On dirait dit une défaite des lions indomptables »

Il est de notoriété publique que Canal + Afrique nous sert des images selon ses humeurs. reviennent, le compteur affiche 2-1 en faveur du Nigeria. C’est le silence total. Ma voisine nigériane et ses enfants se taisent définitivement. La nuit vire au drame.

On aurait dit une soirée de défaite des lions indomptables. C’est mal connaitre les camerounais, qui ont pour principal rival le Nigeria quand il s’agit du football africain, mais ce soir, tous les camerounais étaient nigérians. C’est d’ailleurs ce même Nigeria qui a empêché les lions indomptables d’aller en Russie, mais les camerounais n’oublient jamais que leur meilleur voisin, c’est le Nigeria : 1690km de frontière entre les deux pays. Il y a donc eu un déferlement sur les réseaux sociaux à la fin du match.

Les gens crient au scandale, à l’arbitrage qui aurait été clément avec l’Argentine et au doigt d’honneur de la légende Diego Maradona à la fin du match. La défaite est indigeste, le sentiment d’injustice habite à nouveau les camerounais.

« Il est sans doute préférable que l’Afrique organise sa propre coupe du monde. Le football c’est pour les forts, pas pour nous », lance un ami complètement dépité sur Facebook. Il l’est davantage quand il découvre les images relatives du spectacle offert par Diego Maradona au moment du deuxième but argentin.

Les espoirs Africains reposent maintenant sur le Sénégal qui aura en face un autre sud-américain, la Colombie. Cette Colombie qui a deux mauvais souvenirs contre l’Afrique : un huitième de finale perdu en 1990 face au Cameroun, et une demie-finale de la Coupe des Confédérations, perdue le 26 juin 2003 face au… Cameroun.

Le 26 juin, une date gravée dans la mémoire des Camerounais

Ce 26 juin 2003, Marc-Vivien Foé mourait au stade Gerland en France, pendant la demie-finale de coupe des confédérations opposant le Cameroun et la Colombie. 15 ans plus tard, les camerounais espéraient que son spectre allait sourire aux nigérians. Que non ! Ce 26 Juin 2018, le Nigeria a confirmé qu’en coupe du Monde, l’Argentine la domine toujours. Cinq défaites en cinq confrontations : 25 juin 1994, 1er juin 2002, 12 juin 2010, 25 juin 2014 et 26 juin 2018. Les amoureux de la numérologie sont servis. Des dates qui se ressemblent, et ce tirage au sort qui revient tout le temps. Autour du 26 juin, le Nigeria perd contre l’Argentine. Le football a-t-il une autre logique que le sport ?

Argentine-Nigéria, l’éternelle affiche

Cinq fois donc en Coupe du Monde, deux fois aux Jeux Olympiques, une fois à la Coupe des Confédérations, et plusieurs fois en amical. L’histoire retiendra que c’est le 3 août 1996 que l’Afrique a été pour la première fois de son histoire médaillée d’or au tournoi de football des Jeux Olympiques. C’était le Nigeria, et c’était face à l’Argentine. Cette même Argentine a remporté sa deuxième médaille d’or olympique de football en 2008 face au Nigeria.

Je n’ai toujours pas trouvé de titre pour mon billet. J’ai envie de l’intituler « 26 juin 2018 ». Oui, cela me semble correct. Car des 26 juin qui nous font pleurer, il y en aura encore et encore à Yaoundé. Je vais finir par croire que la forte pluie qui s’est abattue sur la ville de Yaoundé ce soir était faite de larmes. Mon billet peut évoquer aussi ces larmes. Les larmes du 26 juin. Les larmes de nos ancêtres. Les larmes de Marc-Vivien Foé. Les larmes des nigérians qui méritaient d’aller plus loin dans la compétition. Les larmes de l’Afrique dont le parcours à cette coupe du monde 2018 ressemble déjà à un cauchemar. A moins que…


Sénégal et Japon : Le match de la propreté

Des images de supporters japonais et sénégalais nettoyant les gradins des stades russes à l’issue des rencontres de leurs équipes nationales ont fait le tour de la toile. Coup de bluff ou coup d’éclat ?

Janvier 2018, Le Thieulinpetite commune du Centre de la France. Tonton Sam, qui est d’origine camerounaise, vide ses ordures. Il y a un bac pour les verres et les bouteilles, et un autre pour les papiers et les magazines. Il m’explique qu’en France, le recyclage des ordures est une filière pourvoyeuse d’emploisElle fait partie de l’économie circulaire.

Tonton Sam

Or en Afrique, et particulièrement au Cameroun, les ordures ménagères nous rapprochent plus de l’économie de la maladie. Pendant des mois, les ordures sont entassées dans les quartiers de Yaoundé et de Douala. La société Hysacam (Hygiène et Salubrité du Camerouna du mal à ramasser les ordures comme jadis. L’environnement est pollué par les mouches, les rats, et toutes sortes de parasites qui s’attaquent aux domiciles et aux individus.

Ordures du quartier Jouvence à Yaoundé.

Du coup, l’image des supporters sénégalais nettoyant les gradins du stade lors du match Pologne-Sénégal du mondial 2018 a vite fait le tour de la toileChristine DjafaSalma Amadore et Ecclesisate Djegui, trois camerounais qui ont foulé le sol de Dakar, m’ont unanimement dit que «  les sénégalais sont des êtres civiques. Il est dans leur nature de nettoyer quand ils salissent ». Et pourtant, beaucoup ont jugé que le geste sénégalais était intéressé. « Ils l’ont fait parce qu’ils ont gagné le match », annonce un internaute qui estime qu’on fait trop de publicité trop de publicité gratuite au pays de la Téranga. D’autres internautes affirment que les sénégalais ont simplement imité le geste des japonais, qui eux-mêmes ont nettoyé les gradins après leur victoire sur la Colombie.

Que non ! rétorquent en chœur Malik et Diallo. L’un tient une échoppe (comme dans la plupart des quartiers du Cameroun, les boutiques sont tenues par des sénégalais), l’autre est un couturier. Ils me rappellent à juste titre que lors de l’AfroBasket féminin 2015, à Yaoundéles sénégalais avaient été exemplaires au Palais des Sports de Warda. Ils ont nettoyé les gradins, pendant que, beaucoup de camerounais, énervés par cette défaite en finale, effectuaient quelques actes de vandalisme. Ce qui se passe en Russie est donc loin d’être inédit.

https://www.youtube.com/watch?v=zNybrt-vXLk

Le 12ème Gaïnde qui donne le ton à Moscou, nous passe un message universel :

  • Le sénégalais se sent partout chez lui ;
  • Le sénégalais ne balaie pas que devant sa cour ;
  • Le sénégalais a l’esprit de fair-play ;
  • Le sénégalais a l’esprit de famille (partage, repas en groupe, etc.)

Ce dimanche 24 Juin 2018, ce n’est pas tant le score du match contre le Japon qui compte. Ce qui est important, ce sont les 25 heures de train que les supporters des Lions de la Téranga ont fait pour aller soutenir le Sénégal face au Japon. Ce qui est important, c’est qu’après leur quart de finale mémorable en 2002, les sénégalais nous envoient aussi un message de solidarité. Oui, il faut du respect quand on entre dans un stade. Le même respect que l’on doit avoir en foulant un temple bouddhiste ou shintoïste quand on est musulman ou chrétien. Cela s’appelle tout simplement le respect. Alors, que ce soient les japonais ou les sénégalais qui nettoient le plus, le plus important est donc…la propreté. Et la propreté n’a jamais demandé d’être la propriété d’une seule nation.


Les larmes du 26 juin en Afrique : le football plaide coupable

Au terme d’une rencontre à rebondissements, l’Argentine de Lionel Messi est venue à bout du Nigeria et s’est qualifiée pour les huitièmes de finales de la coupe du monde 2018. Cela s’est passé un 26 juin, une date qui rappelle plus d’un triste souvenir aux camerounais.

Je ne sais pas quoi écrire ce soir. Pourtant il faut que je dise quelque chose sur cette défaite nigériane, sur cette coupe du monde au gout si amer pour l’Afrique.

Il faut que je m’exprime. Il faut que je dise quelque chose. Mais que dire ?

D’abord, j’ai du mal à titrer ce billet. Devais-je dire :

  • Ces argentins-là ne méritaient leur qualification.
  • Triste soirée africaine.
  • Injustice du football face à l’Afrique.
  • L’Afrique devrait organiser sa coupe du monde.
Russie 2018: Les 5 africains. Crédits Photo: DANIA.

Ma voisine de palier est nigériane. J’ai entendu de multiples cris stridents depuis son domicile. Sa famille était en délire à chaque action forte, à chaque but marqué, surtout au moment du pénalty nigérian.

J’ai finalement eu de la sympathie pour elle. Car, il faut l’avouer, ma voisine n’est pas du tout gentille. Elle a du mal à saluer ses voisins, elle est repliée sur elle-même, confinée dans son appartement, distante et arrogante. Elle était pourtant libérée ce soir, le temps d’un match de football. A Yaoundé et Douala, les nigérians sont chez eux. C’est tout naturel que tout le quartier soutenait les « green eagles », « super eagles », bref, les super aigles verts. A 10 minutes de la fin du match, pendant que nous étions tous convaincus de la performance nigériane, car à 1-1, l’Argentine était éliminée, la forte pluie qui s’est abattue sur Yaoundé a figé les images.

Il est de notoriété publique que Canal + Afrique nous sert des images selon ses humeurs. Mais c’est un autre débat. Les abonnés ont raté la fin du match dans mon quartier. Du coup, quand les images reviennent, le compteur affiche 2-1 en faveur du Nigeria. C’est le silence total. Ma voisine nigériane et ses enfants se taisent définitivement. La nuit vire au drame.

On aurait dit une soirée de défaite des lions indomptables. C’est mal connaitre les camerounais, qui ont pour principal rival le Nigeria quand il s’agit du football africain, mais ce soir, tous les camerounais étaient nigérians. C’est d’ailleurs ce même Nigeria qui a empêché les lions indomptables d’aller en Russie, mais les camerounais n’oublient jamais que leur meilleur voisin, c’est le Nigeria : 1690km de frontière entre les deux pays. Il y a donc eu un déferlement sur les réseaux sociaux à la fin du match.

Les gens crient au scandale, à l’arbitrage qui aurait été clément avec l’Argentine et au doigt d’honneur de la légende Diego Maradona à la fin du match. La défaite est indigeste, le sentiment d’injustice habite à nouveau les camerounais.

« Il est sans doute préférable que l’Afrique organise sa propre coupe du monde. Le football c’est pour les forts, pas pour nous », lance un ami complètement dépité sur Facebook. Il l’est davantage quand il découvre les images relatives du spectacle offert par Diego Maradona au moment du deuxième but argentin.

Les espoirs sont maintenant entièrement fondés sur le Sénégal qui aura en face un autre sud-américain, la Colombie. Cette Colombie qui a deux mauvais souvenirs contre l’Afrique : un huitième de finale perdu en 1990 face au Cameroun, et une demi-finale de la Coupe des Confédérations, perdue le 26 juin 2003 face au…Cameroun.

Le 26 juin, une date triste

Ce 26 juin 2003, Marc-Vivien Foé mourait au stade Gerland en France, pendant la demie-finale de coupe des confédérations opposant le Cameroun et la Colombie. 15 ans plus tard, les camerounais espéraient que son spectre allait sourire aux nigérians. Que non ! Ce 26 Juin 2018, le Nigeria a confirmé qu’en coupe du Monde, l’Argentine la domine toujours. Cinq défaites en cinq confrontations : 25 juin 1994, 1er juin 2002, 12 juin 2010, 25 juin 2014 et 26 juin 2018. Les amoureux de la numérologie sont servis. Des dates qui se ressemblent, et ce tirage au sort qui revient tout le temps. Autour du 26 juin, le Nigeria perd contre l’Argentine. Le football a-t-il une autre logique que le sport ?

Argentine-Nigéria, l’éternelle affiche

Cinq fois donc en Coupe du Monde, deux fois aux Jeux Olympiques, une fois à la Coupe des Confédérations, et plusieurs fois en amical. L’histoire retiendra que c’est le 3 août 1996 que l’Afrique a été pour la première fois de son histoire médaillée d’or au tournoi de football des Jeux Olympiques. C’était le Nigeria, et c’était face à l’Argentine. Cette même Argentine a remporté sa deuxième médaille d’or olympique de football en 2008 face au Nigeria.

Je n’ai toujours pas trouvé de titre pour mon billet. J’ai envie de l’intituler « 26 juin 2018 ». Oui, cela me semble correct. Car des 26 juin qui nous font pleurer, il y en aura encore et encore à Yaoundé. Je vais finir par croire que la forte pluie qui s’est abattue sur la ville de Yaoundé ce soir était faite de larmes. Mon billet peut évoquer aussi ces larmes. Les larmes du 26 juin. Les larmes de nos ancêtres. Les larmes de Marc Vivien Foé. Les larmes des nigérians qui méritaient d’aller plus loin dans la compétition. Les larmes de l’Afrique dont le parcours à cette coupe du monde 2018 ressemble déjà à un cauchemar. A moins que…