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Pétards de fêtards ou vacarmes d’armes?

Point rouge: region du bassassandra, sur la carte de cote d'ivoire
Point rouge: Situation géographique des villages Neka, attaqués le 1er janvier 2003 par des mercenaires.

Bonne année

Il était entre cinq heures et six heures du matin quand je me suis réveillé ce jour-là. Toujours assis sur la natte qui nous servait de lit, à mon petit frère et moi. Je m’étirais par ci par là comme du caoutchouc, toujours ensommeillé. Suivi d’un bâillement semblable à celui d’un lion affamé, je me suis levé pendant que dehors, dans la cité, les bruits retentissaient encore. Je dis encore, par ce qu’ils avaient débuté la veille. Nous étions le premier jour de l’an et comme de coutume, les pétards et feux d’artifices, dans la nuit du trente et un décembre, avaient été au rendez-vous pour dire au revoir à l’année qui venait de s’achever et célébrer la naissance de la nouvelle. Une tradition que l’on retrouve d’ailleurs un peu partout dans le monde. Tout comme les gosses de mon âge, j’aimais trop cette atmosphère. Il n’y avait rien de plus beau que voir le ciel devenir multicolore sous l’effet des feux d’artifices ou entendre un bruit de pétard semblable à celui des canons. On savait que cela déplaisait fort à nos parents qui préféraient le silence pour plus de quiétude mais c’était jour de fête et ces jours-là, tout était permis ou du moins, les parents étaient obligés d’être indulgents. Une dizaine de minutes après, j’étais sur un tapis de prière pendant que dans la cité, le festival de pétards continuait. Corps sur le tapis, esprit ailleurs, j’enviais ces fêtards, qui étaient décidés à prolonger le réveillon me disant tout bas : « Si seulement je pouvais avoir de pareils pétards ! ». Je savais que mes amis en seraient jaloux. J’aurais voulu en avoir deux gros, aux calibres inquiétants tout comme ceux que j’entendais actuellement et voir un peu leur tête de malheureux jaloux qu’ils feront en me voyant en possession de ces trésors. J’étais tellement pressé d’aller faire un tour dans la cité afin de mieux ressentir cette ambiance orchestrée par les pétards, que la prière, je la bâclais.

Pétards de fêtards, j’ai dit … ?

Quelque minutes après, nous prenions le petit déjeuner sur la véranda en famille, lorsque des bruits plus étranges se faisaient entendre. De bouche à oreille, nous avions vite appris que notre belle cité de Neka, venait de se faire attaquer par des mercenaires Libériens et que la gendarmerie sise à Grabo, la ville la plus proche, était là pour les repousser.

…Vacarmes d’armes plutôt 
Ma naïveté de l’époque ne m’a pas empêché de comprendre aussitôt que ce que je croyais être des pétards étaient en réalité des échanges de tirs entre les forces de l’ordre ivoiriennes et les auteurs de cette attaque. Je me suis rappelé du coup que les grandes personnes se parlaient beaucoup à voix basses ce matin avec des têtes synonymes d’énormes anxiétés. Je comprenais enfin. Pendant que je m’abusais en considérant ces bruits comme ceux d’explosifs, eux s’interrogeaient sur leur provenance. Partout dans la ville, les bruits s’accroissaient. On rentrait s’enfermer comme le faisait tout le voisinage. Maintenant les bruits étaient plus forts, vu qu’ils étaient plus proches. Il était sept heures et la cité était imprégnée d’assaillants. Dehors, seules les armes avaient la parole. Parfois, la terre tremblait sous l’effet des tirs d’armes lourdes. Mon père nous a demandé de nous coucher sur le ventre ou le dos afin d’avoir de forte chances d’éviter les balles perdues. J’éprouvais une grande peur, en me disant que peut être j’allais mourir et cette idée me perturbait, me harcelait. Mourir à cet âge, jamais! Je me disais, abusé, que la mort c’est pour les vieux. Je priais Dieu avec la plus grande sincérité que mon âme pouvait dégager. Parfois les visages devenaient joyeux un petit moment pour ensuite replonger dans la tristesse, car les armes ne tardaient pas à recrier après un instant de répit. Il était maintenant plus de huit heures trente minutes et le vacarme d’armes dehors n’avait pas pris fin.
A partir de neuf heures, les armes se calmaient enfin. On sortait enfin de la maison, qui depuis ce matin avait été une sorte de prison forcée. Ces ennemis de la paix avaient choisi ce jour pour mieux toucher la population. Il savait que la majeure partie des gens seraient à fond dans la fête. La bravoure des forces de l’ordre était cependant à saluer car la riposte pour amortir le pire ne s’était pas faite attendre. Partout, la situation était le sujet principal des discutions. Sur la Radio France Internationale, et plusieurs autres médias du pays, on ne parlait que de ce triste début d’année pour la pauvre cité de Neka.


Nos hôpitaux entre la vie et la mort

 

Bloc operatoire de l'hopital Gabriel Toure
Bloc operatoire de l’hopital Gabriel Toure(Bamako), image wikipedia

J’ai vu une gamine entre la vie et la mort.
J’ai demandé: Docteur, qu’est-ce qu’elle a?
navré, celui-ci m’a parlé du triste sort
de l’enfant épuisé et dominé par le coma.
Au centre de réanimation juste à coté,
des pleurs de certains malheureux
s’amplifiant, nous ont révélé
qu’une vie regagnait encore les cieux.
Un amputé, courageux me disait:
-J’ai plus ma jambe droite même en rêve.
j’ai désormais une béquille car c’est vrai
que la vie c’est cela: marche ou crève.
Le personnel habitué à cette atmosphère
triste et médicale où plane le trépas,
renvoyait certains chez eux ou au cimetière,
quand les soins payaient ou ne payaient pas.
Ici, j’ai vu le pauvre religieux devenir riche,
le riche devenir pauvre et religieux
Priant ainsi: l’argent peut venir par la triche
la santé seulement par le tout-puissant Dieu.
Allez parfois visiter les hôpitaux
fait du bien à l’homme, à l’âme
voir tous ces malades et leurs maux
qu’ils combattent, nous désolent et désarment.


Nos enfants de rue

Freres de rue souriants. Mali, wikimedia commons.
Freres de rue souriants. Mali, wikimedia commons.

Il y a des gosses à moitié nus

partout dans la ville,

qui n’ont que la rue,

La rue pour domicile.

Des enfants tenant la main

tristement pour mendier.

Obligés, car la faim,

cette bête, est sans pitié.

Malheureusement pour ces petits

innocents: pas de scolarité,

pas de loisir, d’enfance, pas de vie.

C’est l’autre coté de l’opportunité.

Ils vont et viennent,

errant comme des chiens.

Que des Ali, pas d’Etienne.

espérant des passants un « tiens ».

Un jour, l’un d’eux

m’a dit: Depuis ce matin

je n’ai rien mangé. Je peux

avoir un bout de pain?

J’ai sorti une piece de cent francs,

pendant qu’il disait: s’il te plait.

La lui donna en disant

va, mange, et garde la monnaie.

J’ai vu son visage rayonner.

Ce visage de jeune, si vieux.

Le regardant s’en aller, découragé

de n’avoir pu faire mieux.

Ils ont besoin d’amour, de vivre

besoin de nous tous, comme famille.

Si à vous, l’un d’entre eux se livre,

voyez en lui votre fils ou votre fille.


Lumumba: le Congo avant, la petite famille après

Patrice lumumba, photo, wikimedia commons
Patrice lumumba, photo, wikimedia commons

Lumumba est capturé puis incarcéré en novembre 1960. Bientôt l’homme sera exécuté. Depuis la prison, il écrit à sa femme Pauline. Ce qui m’a marqué en cette lettre, et qui fait que J’ai décidé d’en parler dans « l’appel du griot », est son caractère spécial. N’oublions pas qu’elle est destinée à sa moitié, et contrairement à ce que je croyais voir en la lisant, le contenu fut tout autre.

Je suppose qu’elle, « Pauline » devait être malheureuse à l’idée de savoir que son mari est emprisonné et que tout naturellement elle vivait un moment difficile. Je pense aussi que l’homme aimait sa femme et qu’il devait plutôt lui témoigner une fois de plus son amour tout au long des lignes, en la rassurant qu’il reviendrait. Lui demander de prendre soin des enfants ,s’inquiéter de leur santé et parler de beaucoup de choses en rapport avec la famille, mais non. Au lieu de tout cela, les soucis de monsieur Patrice sont portés ailleurs.
D’abord il commence par: Ma campagne chérie, Je t’écris ces mots sans savoir qu’ils te parviendront, quand ils te parviendront et si je serai en vie lorsque tu les liras…Puis s’en suit un contenu parlant que du Congo. Du Congo de demain. Parlant que de sa lutte pour l’indépendance de son pays, du colon belge et de toute son injustice. Ce qui compte pour Lumumba, c’est la libération de son peuple, son affranchissement du colonialisme.

Chaque ligne de cette lettre montre que Lumumba était simplement un grand homme avec une vision incroyable. Une vision d’un Congo idéal de demain. On peut le voir à travers ces mots :« Que pourrai-je dire d’autre? Que mort, vivant, libre ou en prison sur ordre des colonialistes, ce n’est pas ma personne qui compte. C’est le Congo… ». Des mots assez forts, mais surement auxquels la pauvre dame ne s’attendait pas. L’homme se souciait plus de l’avenir du Congo que de sa propre famille. Juste quelques mots vont à l’endroit de ses gosses « A mes enfants que je laisse et peut-être que je ne reverrai plus » puis il recommence à parler du Congo encore … je veux qu’on dise que l’avenir du Congo est beau…

Un brave monsieur qui incarnait aussi le courage. Il était digne. Quelqu’un acceptant d’être le sacrifice qui mène à la libération. On peut le constater à travers ces lignes suivantes incluses dans la lettre: ni brutalités, ni sévices, ni tortures ne m’ont jamais amené à demander la grâce, car je préfère mourir la tête haute, la foi inébranlable et la confiance profonde dans la destinée de mon pays, plutôt que vivre dans la soumission et le mépris des principes sacrés. Vous voyez! Tout comme Babemba Traoré, Lumumba a préféré la mort pourvu que cela participe à la libération, à la prise de conscience de ceux qui viendront après lui. Il le dit ainsi dans la lettre, sans gêne à sa femme « Je préfère mourir…  » sans penser un instant que cela la troublerait.

Combien s’offriront en sacrifice pour espérer éclairer une patrie vers sa destinée? Combien de Congolais, d’Africains ont tiré leçon de la dignité de Lumumba? Combien de leaders peuvent faire passer la patrie avant la famille? La question reste posée.


« Expliquez-moi les élections ! »

Exposition sur la crise postélectorale ivoirienne, c
Exposition sur la crise postélectorale ivoirienne, credit photo News.abidjan.net

« Quand un petit billet fait de vous un mondoblogueur, rendez le grand en le publiant pour ne pas finir petit. »

Kouakou avait le cœur lacéré. Aux abords de son chemin étaient implantées des affiches de campagne de ces candidats qu’il appelait désormais les fils du diable. Cette atmosphère électorale le rendait furieux. Les slogans joints à ces affiches l’énervaient encore plus car il voyait clairement en eux, une sorte de beau discourt du loup dans la basse-cour. L’homme était plus abattu que le mot, errant partout, agité comme un chien enragé. Son mal était au paroxysme. A tout venant, il posait des questions, clamait son indignation. Il voulait qu’on l’explique pourquoi à cause de cette chose si éphémère qu’est le pouvoir, les hommes politiques pouvaient-ils être si sinistres et sans cœur. Le pauvre avait été victime dela crise post-électorale ivoirienne de 2010, pendant laquelle, il avait perdu sa femme et ses enfants à la suite d’un affrontement entre les forces nouvelles du président Allassane Dramane Ouattara, dirigé par Soro Guillaume, et les loyalistes du président sortant Laurent Gbagbo. Dans un monologue au discourt reflétant un drame digne d’une pièce théâtrale, il voulait qu’on l’explique le véritable but des élections.

Le monologue

« Mon Dieu ! Ils m’ont pris ce que j’avais de plus cher. Ces moutons en costume ont tué ma pauvre famille. Quel malheur ! Qu’ai-je fais ? Qu’est-ce que ma femme et mes enfants ont bien pu faire de mal ? Nous demander d’aller voter est-elle une manière de nous conduire à l’abattoir? Dites-moi que je rêve. Dite-le-moi ! C’est donc cela les élections ? Que quelqu’un ait la bonté de m’expliquer. Sont-elles organisées dans le but de nous tuer ? Sommes-nous incapables d’aller aux urnes sans troubles ? L’Afrique mérite-t-elle cette image si répugnante ? Expliquez-moi ces putains d’élections s’il vous plaît ! Je veux comprendre en quoi tuer des pauvres gens est indispensable lors d’un vote ? Pourquoi vous les politiciens avez-vous recours au massacre pour coûte que coûte garder le pouvoir ? J’emmerde les deux camps. Au diable les élections si l’objectif est de nous tirer dessus à bout portant ! Que ces diablotins aillent retrouver leur père en enfer ! Ma pauvre famille. Je suis désormais seul. Honte à vous ! Honte, pauvre Afrique ! »

Constat amer.

Combien de personnes tout comme Kouakou ont été victime de conflits électoraux dans plusieurs pays d’Afrique? Du Liberia à la côte d’ivoire en passant par la Centrafrique, pour ne citer qu’eux, les élections à leur approche, engendre une peur au sein de la population qui préfère être sur ses gardes, vu qu’elle sait jusqu’où la bêtise humaine peut aller. Si certains pays comme le Cap-Vert, le Ghana, avec beaucoup d’efforts arrivent à devenir des modèles de démocratie, ce n’est pas le cas pour d’autres qui ont fait passer les élections pour une sorte de guerre ou on peut avoir recours à tout ce que l’on veut (arme, intoxication, soulèvement, bavure policière…) pourvue que cela nous mène à la magistrature suprême. Les contestations de résultats sont fréquentes et la lutte pour le pouvoir devient une question de vie ou de mort. La preuve la plus remarquable est celle de 2010 en côte d’Ivoire où finalement on avait eu pendant un certain moment deux présidents. Une drôlerie pitoyable pour un pays qui se veut exemplaire et émergent. Laurent Gbagbo s’était même permis de dire à propos de l’élection de l’an 2000 qui l’avait opposé au Général Guéi Robert, assassiné le 19 septembre 2002, lors d’une interview accordée à Jeune Afrique : « Cette élection, à y voire de prêt, je ne l’ai pas remporté. Ce sont eux qui l’ont perdue. » Cette phrase montre clairement le côté machiavélique des élections qui se présente comme une bataille pendant laquelle tout est permis car la fin justifie les moyens.

Élection et démocratie sont-elles synonymes ?

L’Afrique a-t-elle besoin, ou bien est-elle prête à adopter le modèle de démocratie occidentale ? Avant son arrivée, le continent noir connaissait-il des problèmes de succession ? Pourquoi la démocratie qui dit-on est le choix du peuple par le peuple et pour le peuple peut entraîner des conflits électoraux, si dans la logique des choses le pouvoir qui a été choisi par ce même peuple, lui revient ? Deux options de réponse : Soit le peuple choisit mal, surtout que les Africains font primer le communautarisme sur la compétence, ou bien ce n’est pas vraiment le peuple qui choisit son candidat. Triste réalité des élections dites démocratiques en Afrique.


« Vous l’avez tué, mais pourquoi le brûler?»

zongo

l’Homme qui croyait que le pouvoir était éternel

Oui, le vampire, l’autre là, le type qui blessait qui osait se comparer aux roi là. « Blesse Compare au rey » Voila c’est lui. J’ai appris qu’il s’est fait chasser du Burkina comme un malpropre l’an passé comme s’il ne se lavait pas lorsqu’il logeait dans le somptueux palais de kosyam. Si son départ a été décidé pour des raisons hygiéniques, alors là, il me déçois et je crois que C’est bien fait pour sa tête d ‘Abuzeur. « Ah Blaise toi aussi! tu sais que la propriété fait partie de l’un des principes fondamentaux de l’intégrité. Le château que tu à construit à Ziniaré avec l’argent du peuple burkinabé là n’a-t’-il pas de douches ou de piscines? lave-toi un peu, ou bien? Ils t’ont raté oh… prochainement tu ne feras plus le cabris. Qu’est-ce qu’il croyait? Que le Burkina appartenait à son père? Putain il était dans un vrai délit celui-là. Un matin, croyant qu’il resterait éternellement au pouvoir, on vient lui balancer:« Bouge ton cul d’ici », l »air hagard, celui-ci questionna: « Ah donc c’est fini? » avec sérénité le peuple a répliqué: -ho Mr le mangeur d’hommes, ça fait 27 ans que tu traînes tes fesses sur le fauteuil présidentiel, tu n’es pas le seul garçon ici dèh! Étonné et insatiable, Blaise s’est contenté de demandé: « Attend ,27 mois ou 27 ans? » la pression du soulèvement était tel que le bandit s’est retrouvé en cote d’ivoire chez sa femme puis au Maroc où la réponse à sa question est allé le retrouver.

Mon petit doigt me dit…(ça reste que l’avis de mon petit doigt hein…enfin… de toutes les façons il me trompe rarement…)

Que ce gars là et son frère François compaoré ne sont pas du tout clairs dans cette histoire concernant l’affaire du journaliste retrouvé mort mais pire encore calciné. Zongo, quelque temps après avoir commencé une enquête sur la mort de David Ouedraogo a été à son tour tué. On le trouvait trop intègre, plus intègre même que le pays des hommes intègre et fallait l’éliminer pour excès d’intégrité. Ce David en question était le chauffeur de François, petit frère de Blaise Compaoré.

« Vous l’avez tué. Mais pourquoi le brûlé? Il fallait laisser le corps de mon fils que je vienne le prendre pour aller l’enterrer…»

Tout le monde connait le cœur des mamans et je parie que chacun de nous est prêt à jurer que la sienne est la meilleure, vu le degré d’amour qu’elle nous porte chacune. A travers ces quelques mots de cette pauvre mère, on mesure un peu tout le mal qu’elle ressent et endure depuis que ces assassins ont brûlé vif son fils. Ce qui l’écœure n’est point la mort de son bébé mais l’acte barbare, sadique, démoniaque, Hitlérienne qui l’a suivi. Ce morceau d’elle-même qu’elle a élevé, vu grandir, qui était si intelligent a été réduit pitoyablement en cendres. C’est une partie d’Augustine qui a été brûlée ainsi, sans respect comme un objet . Au nom de qui et de quoi peut-on se permette de commettre un crime de cette dimension? Tout comme elle, posons-nous la même question: Le criblé de balles, injuste mais d’accord, cependant pourquoi l’incinérer? Si on lui avait au moins remis son fils, pour qu’elle l’enterre dignement, elle en serait au moins soulagée.Ce trésor venu au monde en chair et en os, est réparti en fumée.

Ils peuvent tuer le révolutionnaire, mais pas la révolution.

« Le pire n’est pas la méchanceté des gens mauvais mais le silence des gens bien . » Aimait dire le journaliste. Cette citation de lui que j’aime bien, résume un peu sa grande vision et montre l’importance de la dénonciation du mal, la détermination du journaliste. Pour lui, qui assiste à l’injustice sans réagir, sans broncher est sans le savoir complice de cette injustice-là, et quelque part devient plus redoutable que l’injustice elle-même. Ne soyons pas complice du barbarisme ,parlons en, prenez vos plumes ,vos langues, crions haut et fort « Justice pour Norbert Zongo »crions-le jusqu’à ce que les coupables véritables soient écroués. Jusque qu’ici, aucune lumière concrète n’a été faite, pourquoi? Pourquoi la justice ne va t’-elle pas plus loin? Pourquoi ne fait-on pas assez de bruit sur cette horrible histoire. Réveillons-nous. La presse d’aujourd’hui est pleine de petit Zongo et j’ai foi qu’un jour ou l’autre cette affaire sera élucidée. Je pense que Zongo n’est plus, mais ses idées demeures. Comme le dirait le rappeur Medine: « On peut tuer le révolutionnaire, mais pas la révolution. »


Nos enfants de rue

Il y a des gosses à moitié nus

partout dans la ville,

qui n’ont que la rue,

La rue pour domicile.

Des enfants tenant la main

tristement pour mendier.

obligés, car la faim

cette bête est sans pitié.

Malheureusement pour ces petits

innocents: pas de scolarité,

pas de loisir, d’enfance, pas de vie.

C’est l’autre coté de l’opportunité.

Ils vont et viennent,

errant comme des chiens.

Que des Ali, pas d’Étienne.

espérant des passants « un tient »

Un jour, l’un d’eux

m’a dit: Depuis ce matin

je n’ai rien mangé, je peux

avoir un bout de pain?

J’ai sorti un billet de mille francs,

pendant qu’il disait: s’il te plait.

le lui donnait en disant

va, mange, et garde la monnaie.

J’ai vu son visage rayonné.

Ce visage de jeune, si vieux.

le regardant s’en aller, découragé

de n’avoir pu faire mieux.

Ils ont besoin d’amour, de vivre

besoin de nous tous, comme famille.

Si à vous, l’un d’entre eux se livre,

voyez en lui votre fils ou votre fille.


Le passé et ses petits frères

Une victime du temps(credit image wikimedia commons)
Une victime du temps(credit image wikimedia commons)

2015 t’a dit je t’aime, tu l’as trouvé belle.
d’un simple sourire, elle t’a emballé.
2015 t’avait dit pareil, tu l’as cru fidèle,
pas plus tard qu’hier, elle t’a largué.
Entre le passé et l’avenir,
solitaire, ennuyé est le présent.
déjà il se meurt, a peur de partir
finir passé. Pourtant, règle du temps.
Le futur, incompris et jaloux,
qui d’ailleurs n’est jamais là
tente comme ce passé parfois doux,
qui manque mais ne reviendra pas.
L’un mort, l’autre excité, naissant.
Le troisième, coincé, s’aventure.
Lorsque le futur, malin, veut être présent,
Le présent abusé, rêve du futur.
Le passé observe ses petits frères
jouer avec le temps, c’est le thème.
Lui qui s’appelle dorénavant hier
sait qu’ils ne jouent qu’avec eux-mêmes.