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Quand les jeunes africains s’organisent pour le développement et l’émergence

L’Organisation des jeunes Africains pour le développement et l’émergence (OJADE).

La première fois que j’ai entendu parler de ces jeunes « intellectuels » aux objectifs immenses (et pleins de devenir pour notre belle Afrique), ma première pensée à été de chercher à les rencontrer afin de mieux cerner leur combat, qui à mon avis ne devrait pas se limiter uniquement à la définition du sigle. Par coïncidence, un de mes amis est ami d’un des membres de l’organisation. Et comme l’ami de mon ami est mon ami, je rencontre Enock Oula grâce à mon ami médecin et rappeur Oxy fruc. En l’espace de quelques heures, une discussion pleine d’idées et d’argumentations en faveur du changement véritable et du développement de l’Afrique naît entre trois jeunes aux objectifs communs pouvant intégrer un grand ensemble appelé « évolution ». Je découvre enfin l’Organisation des jeunes Africains pour le développement et l’émergence (OJADE) et sa grandeur. L’OJADE et sa combativité. L’OJADE et sa vision énorme qui tout de suite me drague, me dit : rejoins-moi. Je promets sans hésitation à mon nouvel ami d’être aux prochaines réunions de l’organisation. Je n’avais pas le choix. Ça respirait l’évolution. Et je veux évoluer, moi !

Le 24 décembre dernier, prévenu par téléphone, je me suis rendu à la réunion qui s’est tenue à la tour d’Afrique. J’ai eu la chance de redécouvrir L’OJADE à travers la prise de parole du secrétaire général qui a présenté l’organisation et ses raisons d’être de façon détaillée. Beaucoup de nouvelles têtes (comme moi), avaient entendu parler de L’OJADE et étaient venues pour découvrir l’organisation et peut-être même l’intégrer.

Réunion de l’OJADE à la tour d’Afrique(Bamako), Crédit photo Enock Oula.

Ce point qui m’a marqué

A l’ordre du jour, un point assez important m’a marqué et je crois que c’est indiscutablement celui-là qui m’a poussé à faire ce petit billet sur cette organisation. Le point en question est l’échange sur les assises africaines au sujet de l’économie verte à Ouagadougou dont le thème est : « la jeunesse face aux changements climatiques, quelles solutions à travers l’économie verte ? » Un débat assez houleux mais très enrichissant, à pris place pendant un bon moment. Le problème était pertinent, interpellant. Des jeunes qui, au lieu d’aller faire la fête, décident de s’asseoir pour échanger sur une question aussi inquiétante et importante que celle du changement climatique ! J’étais bluffé. Pas parce que c’était vraiment impressionnant mais parce que j’étais sur place pour voir toute l’ambiance et le statut de citoyen d’Afrique dans lequel ils le faisaient. Nous avons tous eu la chance de présenter notre modeste petit savoir sur la question afin d’avoir ensemble des axes convenables pour que cette assise Africaine – qui doit se tenir en cette année 2017 au Burkina – soit une réussite. Cette réunion m’a permis de comprendre qu’il y encore des jeunes qui croient vraiment au changement bien que le désespoir prenne du terrain.  L’OJADE a une force et cette force réside dans sa foi. Elle réside dans la considération qu’elle accorde à la jeunesse qui, nous le savons, est l’avenir d’une nation.

 

Les jeunes de l’OJADE-Burkina, photo OJADE-Burkina

 

Le plan d’action de l’OJADE est vaste et vise presque tous les domaines

L’OJADE travaille afin que les jeunes comprennent l’importance d’entreprendre, car nous savons que le chômage est une réalité, y compris dans les pays dits développés. Après l’entrepreneuriat, le processus de paix et de sécurité durable est aussi l’une de ses priorités. L’OJADE s’inquiète aussi de la situation des gamines qui, jusqu’aujourd’hui, sont victimes de mutilations génitales. Cette pratique, difficile à éradiquer dans une société où la tradition est très ancrée, devient une cause d’inquiétude constante et demande vraiment un redoublement d’efforts pour pouvoir lutter efficacement. L’éducation fait aussi partie de ses préoccupations, car l’Afrique a vraiment besoin d’un système éducatif de qualité. L’OJADE appelle par ailleurs les chefs d’États à soutenir le développement et l’implémentation d’un cadre stratégique régional et continental sur la jeunesse ainsi que sur la paix et la sécurité, pour renforcer les efforts contre la menace sécuritaire, l’intégrisme violent et l’émigration. Ces jeunes gens sont aussi inquiets en ce qui concerne la désertification, l’un de ces problèmes majeurs que subit l’Afrique du nord. La planification familiale en milieu communautaire fait partie de leur combat, ainsi que de nombreux autres sujets. Cette liste est donc loin d’être exhaustive !

Logo de l’OJADE, crédit photo, OJADE MALI

L’OJADE n’est pas une organisation d’un seul pays africain avec des membres d’une seule nationalité mais elle regroupe des jeunes venant des quatre coins du continent. Maliens, Béninois, Togolais, Sénégalais, Guinéens, Ivoiriens et j’en passe… En plus de cela, elle est représentée dans différents pays par un un bureau exécutif. La jeunesse est au centre de ses intérêts. Une organisation de jeunes africains par la jeunesse Africaine et pour les jeunes africains.

Je dépose ma plume ici. Courage à nous ! C’est l’Afrique qui gagne.


Sommet Afrique-France : les deux jours passeront, le Mali restera

Nous sommes à quelques heures du sommet Afrique-France. Bamako ne deviendra pas Paris du jour au lendemain mais, il serait honnête de reconnaître que les travaux ont été accélérés. Ces travaux sont certes, loin d’être achevés mais la capitale malienne, grâce à ce sommet, a bénéficié d’une bonne petite toilette. Quelque chose qui manquait véritablement : bitumage et réhabilitation de plusieurs voies publiques qui jusque là étaient dégradées et poussiéreuses. Agrandissement de l’aéroport international Bamako-Sénou, rebaptisé Aéroport international Modibo Kéita. Caniveaux nettoyés et débouchés ainsi que beaucoup d’autres travaux d’infrastructures et d’assainissements. Tout cela fait que, même si le président IBK est loin de faire l’unanimité, le chapeau lui doit être tiré en espérant que les travaux inachevés ne seront pas abandonné après le sommet.

La nouvelle façade de l'aéroport international de Bamako
Aéroport international président Modibo Keita(nouveau bâtiment à côté de l’ancien). Crédit photo, Maliactu.net

Ce rendez-vous international, nous l’espérons, sera une occasion pour toutes les personnalités qui effectueront le déplacement (plus d’une quarantaine de chefs d’États et de gouvernements), de débattre des problèmes sérieux comme par exemple celui du terrorisme qui est désormais l’affaire de tous.

Le sommet, bien que visant de beaux objectifs, n’est malheureusement pas le bienvenu pour beaucoup de maliens. Les affiches publicitaires de l’événement déchirées et les coups de gueules de certains artistes en sont la preuve. Le problème n’est pas le sommet en lui même mais plutôt le coût élevé des préparatifs, qui, selon certains points de vue aurait pu servir à autre chose que ce sommet qu’ils qualifient de « rendez-vous de gaspillage ».  Beaucoup n’arrivent pas à concevoir le fait qu’on puisse se permettre d’investir des milliards dans une rencontre de seulement 2 jours. S’il le fallait vraiment, pour que ce sommet soit un sommet digne du nom, il va en revanche falloir qu’on répondre aux questions qui sont les plus importantes aux yeux des maliens.

Ce sommet sera t-il une solution à la crise territoriale que connait le Mali? Nous dira t-on si Kidal fait partir du territoire Malien ou pas ?

Les problèmes des routes, de l’eau potable ainsi que la question des centres de santé, tous ces points qui sont essentiels et qui rendent la vie difficile dans les zones rurales, seront-ils abordés pendant le sommet ?

Parlera -t-on des 200 000 emplois promis par IBK pendant sa campagne électorale ?

Master Soumi, artiste rappeur malien très engagé, voudrait savoir si le dispositif sécuritaire installé avant le sommet restera après le sommet.

Après les deux jours que se passera t-il ? Voici les préoccupations véritables des maliens.
Les deux jours du sommet passeront mais le Mali restera.


Être soi-même, le plus sûre moyen pour séduire #Drague #MondoChallenge

Pour le premier mondochallenge on nous impose le thème suivant: La drague.

Un peu vague je trouve, mais bon, je raconte ce que je veux pourvu que ça plaise, que ça paraisse moins vague. Pourvu que ça rode autour du sujet comme une hyène autour d’un cheptel, que ça drague. Je ne serai pas long parce-qu’on n’a pas besoin d’un roman à l’oral pour emballer.( Un bon dragueur ne parle pas trop). Quelques mots suffisent. Et ces « quelques » mots, dépendent de qui nous avons en face de nous simplement. Tu ne vas tout de même pas parler à une lionne comme on parle à une biche! Tu vas te faire dévorer mec! Face à une folle il te faut des manières et un champ lexical psychiatrique. Et s’il t’arrive de devoir draguer un ouragan, ramène avec toi le tonnerre. Apprends à connaitre la meuf et vis son monde, partage ses aspirations. Avec Samantha par exemple, une poignée de poèmes bien rimés devrait être largement suffisante😉 (je rigole😂😂😂.) C’est juste une passerelle pour vous montrer l’importance de l’humour pendant la drague. Très essentiel.

Ne juge pas. Une meuf peut te donner une impression très différente de sa véritable nature. Les bambara disent que l’âne ressemble au cheval mais n’est pas son fils. Tu vas te faire griller comme du poisson thon si jamais tu te réfères à ce que Fedna raconte sur son blog pour lui balancer à la figure une phrase du genre: « une bonne partie de jambe en l’air, ça te dit? »

Le respect est donc capital. Pour les filles, c’est une preuve essentielle qu’on mérite d’être l’élu d’un cœur. Mais cela ne signifie pas qu’il faut faire le stressé au point d’avoir peur d’adopter une attitude sans franchise. Si elle se comporte à la « Jerry » rappelle lui tout de suite que tu n’es pas « Tom ». 

Être prétentieux,bavard, jouer le gars qui connait tout est inutile.

Les meufs détestent ce caractère. Ferme ta gueule quand tu n’as rien à dire frangin! Conseil d’un frère. Si jamais elle veut savoir un truc sur toi, elle te demandera. Sois donc tranquille car elles savent que lorsque ça aboie, ça ne mort pas. Ça pourrait t’éviter de te retrouver en train de parler de « De Vigny » en voulant plutôt parler de « De Musset » à cause d’une confusion due au prénom « Alfred » qu’ils ont en commun.

Tu es dans son monde, ne l’oublie pas et va tout doucement, selon son élan. C’est important alors de faire attention à tout ce qu’on lui dit. Les « vraies meufs »( comme tu les aimes) s’en foutent éperdument du fait que tu sois le fils à un tel ou une telle. Que tu sois beau comme un dieu ou riche comme Kankou Moussa. Elle veut te connaître( tes opinions, ton caractère, ta culture, voilà frangin.) Et surtout savoir si tu donnes de la valeur aux femmes. Fais donc gaffe à la vantardise pendant que tu dragues. Elle peut t’attirer le ridicule. Tu me diras certainement qu’il ne tue pas. Moi aussi je connais l’adage. Mais il nous retire des points. Et c’est très dangereux de perde des points lorsqu’on est en conquête amoureuse. Si jamais elle s’aperçoit que tu lui mens, tu es mort dans le film. Certaines sont parfois mystérieuses, difficiles à cerner mais rassures toi, pas « impénétrables » comme les voies du seigneur😉 . La patience est aussi une belle arme. Les caprices exagérés de filles sont parfois de simples textes. C’est toi qui drague donc accepte tout mon pote. Par l’expression « accepte tout », n’entends pas « sois bête » mais plutôt « sois indulgent. » Si tu l’aimes pour de vrai, ne lui mets pas la pression.ça viendra tout seul. La drague n’est cependant pas une science exacte comme les maths.Tout dépend en vérité du dragueur et de la convoitée.

J’ai dis que je ne serai pas long et je me surprends en train de l’être. Je m’arrête mais bien avant retëtreenez que pour avoir plus de chance, c’est indispensable d’être « soi même » . Le naturel plaît et retient plus. C’est aussi mieux d’être honnête et attentionné. Les meufs ont juste besoin d’amour, rien d’autre.


Oumou, la bonne trop bonne(onzième partie)

Oumou, comme une fille du trottoir s’exécuta. Le match sans arbitre commença aussitôt. Les caresses, bouche-à-bouche autres que ceux qui reaniment, gémissements et acrobaties prirent place. Le lit commençait à tanguer comme un bateau à la mer. Un véritable duel semblable à une finale de coupe du monde se jouait entre les quatre murs de l’hôtel. S’il avait de l’expérience en la matière, la fille aussi. Elle savait depuis toujours que le mari de sa patronne ne l’aimait pas même s’il le pretendait. Pour lui, elle n’était qu’un objet de désir. Une jeune fille avec laquelle il pouvait juste s’amuser, prendre son pied. Oumou ne s’en plaignait pas dans la mesure où Daouda était aussi une source de revenus pour elle. C’était du « donnant donnant » entre eux. Cependant, l’amour véritable qui était étrangère dans cette relation, avait commencé à naître car l’intimité prenait un dessus considérable. Daouda voulait juste continuer le « donnant donnant » pendant que Oumou voulait autre chose que des parties de jambes en l’air pour des billets en retour. Vous comprenez maintenant pourquoi elle était devenue désagréable à la maison… C’était de la faute de Daouda. S’il n’avait jamais été tenté par le bobara d’Oumou, elle ne se serait jamais permise de manquer de respect à Awa. C’était lui le fautif dans cette affaire. Oumou aussi ne pouvait pas sortir avec le père et le fils en même temps, c’est pourquoi le chat noir d’Alino avait échoué. De plus, il n’était qu’un pauvre étudiant Ali. Que pouvait-il bien lui donner à part du bangalatage? Son père lui, en plus du bangalatage donnait du fric. Oumou qui n’était pas venue à Bamako pour contempler le bitume a donc vite fait un choix, sans calculer. Awa était libre de renvoyer Oumou car lui Daouda, dans les normes, n’avait pas son mot à dire dans tout ce qui concerne le ménage. Elle l’en avait avisé juste par respect qu’une femme doit à son Mari. Monsieur, pour faire perdurer sa bêtise, avait essayé de donner une leçon d’humilité à sa femme. Awa avait pris son mal en patience. Elle n’avait plus rien dit et voilà que l’inconscient continuait à sortir avec Oumou. Il croyait que la fille de ménage ne voulait que de l’argent. Au départ oui, elle ne pensait qu’à cela mais le temps était passé et nous étions très loin de l’époque où Oumou ne comprenait rien. Ce n’était plus la Oumou, villageoise aux yeux fermés. Plus du tout. C’était la Bamakoise, celle là que lui même avait rendu citadine avec tout ce que cela impliquait. Quand Daouda l’avait mis en garde tout à l’heure concernant Awa, elle n’avait fait que rigoler au fond. Qu’est-ce qu’il croyait? Qu’elle avait peur de lui! Mais non, c’était fini la peur! Si seulement il savait qu’il se foutait le doigt dans l’oeil. Oumou avait appris à le connaître et savait qu’il était incapable de faire du mal, même à une mouche. Après plusieurs tirs bien cadrés de Daouda alias Ronaldo face au gardien Oumou alias Fabien Barthez, le derbi prit fin. Le match s’acheva sur un score nul de zéro partout. Daouda, après s’être rhabillé était étonné de voir que Oumou était toujours couchée comme si elle ne voulait pas rentrer. Il alluma une autre cigarette.

-Lève toi, Qu’est-ce que tu attends?

– Je dois te parler aussi.

-Me parler de quoi? Tu as besoin de combien? demanda Daouda.

-Je n’ai pas besoin d’argent, répondit Oumou.
Cette réponse l’étonna. Si elle n’avait pas besoin d’argent, de quoi pouvait elle bien vouloir parler.
Dao prît place en disant
-Ok, parle je t’écoute et fais vite

Oumou, sans tourner autour du pot, le regarda droit dans les yeux en l’apprenant sa bonne nouvelle à elle qui sera surement une mauvaise pour lui.

-Je suis enceinte

À suivre…


Oumou, la bonne trop bonne( dixième partie)

Oumou était dans la cuisine quand son téléphone vibrait dans la poche de son pantalon jean. Elle abandonna la vaisselle, s’essuya soigneusement les mains avant de l’en retirer pour décrocher.

-Allô !
-Trouve moi à l’endroit habituel.

Avait catégoriquement dit la voix sans saluer.

Tu as vingt minutes.
– Je travaille d’abord, reprit Oumou.
-Je ne vais pas le répéter.

Elle voulait répliquer quand la personne, automatiquement raccrocha. Oumou déposa le téléphone juste à côté d’elle pour reprendre sa vaisselle avec nonchalance. Sans se gêner. Vingt minutes bien comptées après, la sonnerie du téléphone l’alertait encore. Elle jetta un coup d’œil sur l’écran pour voir qui c’était d’abord. Le même. Sa décision immédiate fût de ne pas décrocher. Ce qu’elle fît. trente secondes après, le même numéro l’appelait de nouveau.

-Qu’est-ce qu’il veut enfin lui?

Se demanda-t-elle intérieurement. Le téléphone sonna jusqu’à aller sur le répondeur.Elle aurait sûrement prit l’appel vite si elle n’était pas occupée. La négligence était dûe au fait que le boulot l’absorbait. Ce matin là, elle était de bonne humeur pour une raison qu’elle seule connaissait. Et puisqu’elle savait aussi pourquoi on l’appelait et que cela pouvait attendre, elle prenait tout son temps. L’autre là-bas, était sûrement rouge de colère mais Oumou s’en foutait. « Qu’il s’explose si cela le chante », se murmurait-elle toute agacée. Comme d’habitude pour le calmer même s’il était de nature incontrôlable, Elle inventa une petite histoire par SMS

« Dsl, je n’étais pas à côT de mn tel. Je vi1 dans 3/4 d’h »

Trentes minutes plus tard, après des retouches et retournements digne de cet insatiable caractère de femme que nous connaissons, devant la glace de sa chambre, elle était enfin prête pour le rendez-vous. Toujours plus sexy que le mot, avec un haut bien ajusté sur Sa mini jupe qui laissait entrevoir ses luissantes jambes. Les hauts talons n’avaient jamais vraiment été son Kiff. Elle préférait plutôt les chaussures légers de marques « all star » ou tout autre truc du genre en plus des baskets même si, elle savait que ça faisait un peu plus masculin.

En moins de quarante cinq minutes elle était sur les lieux du rendez-vous. Un hôtel restaurant chic de Bamako sis en commune quatre. Il était sur la terrasse, non loin de la piscine. Elle l’aperçu depuis le taxi qui la déposa, le rejoignit, prit place sans être invitée après quelques salutations avec d’autres habitués des lieux.

L’homme, après avoir froidement repondu à sa salutation, emprunta la piste qui mène à leur chambre préférée. Elle le suivit. Une fois entre  quatre murs, il alluma une cigarette, tira une bouffée, la libera pendant qu’Oumou déposait son sac pour se débarrasser de ses chaussures. L’homme, après quelques allers-retours face à la jeune fille qui le trouvait un peu sournois ce jour là, s’assit finalement sur une chaise au lieu de s’asseoir à ses côtés. Lui qui, dès qu’ils étaient en chambre, ne pouvait pas faire deux minutes sans la toucher, était distant ce soir là. Ne l’avait-il pas appelée pour cela…Satisfaire sa libidô comme toujours? Elle se résigna à ne rien dire. Il allait parler. La cigarette à moitié fumée, l’homme commença:

-Écoute moi bien Oumou. Je me dois d’être direct avec toi sans avoir nullement l’intention de te blesser. Je crois que tu dois parfois tenir compte de ma situation vis-à-vis de toi, ma réputation, avant d’adopter certaines manières. Le fait pour moi d’être ton amant, ne te donne nullement le droit de te foutre de ma femme. Tu dois comprendre qu’elle est avant tout ta patronne et non ta rivale, ok. Awa est la mère de mes enfants. Je crois que nous avions été clair depuis le départ. Je te donne tout ce que tu veux et tu dois te mettre en tête une bonne fois pour toute que rien ne nous lie à part quelques parties de jambes en l’air. Ne manque plus jamais de respect à ma femme! Maintenant déshabille toi…

À suivre…

 


Oumou, la bonne trop bonne(neuvième partie)

Daouda, ce soir là, était rentré du boulot plus tôt que prévu. Il n’avait que trois choses en tête: Se laver, manger et dormir. Après le dîner, son lit aussitôt l’interpellait pour un repos bien mérité. La journée avait été rude. Le lendemain était encore plus chargé sur son calendrier. Dormir vite était donc la meilleure option pour une parfaite récupération. Le douanier était sur le lit conjugal, lunettes au yeux, dégustant un roman policier avant que ses paupières s’alourdissent et que Morphée le prenne dans ses bras quand, sa femme se pointa, prit place à l’endroit du lit contigu au mur en laissant entendre d’un ton catégorique.

-Je dois te parler!

Daouda, sans détourner son regard de l’œuvre qu’il lisait, comme s’il était à la partie la plus intrigante, balança à son tour

– De quoi ma femme veut me parler?
– De notre fille de ménage

Daouda, poursuivant toujours deux lièvres à la fois, sa lecture et la discussion avec sa femme, demanda encore.

-Qu’est-ce que Oumou à fait?

-Déposes ce roman d’abord, Dao. Je suis en train de te parler sérieusement.

– Je n’ai pas dis le contraire Awa, vas y parle je t’écoute.

L’homme était trop fatigué et n’avait pas du tout envie de bavarder. Il connaissait cependant trop son épouse pour savoir qu’elle n’accepterais pas de reporter cette discussion. Faire ce qu’elle voulait était donc la seule issue pour avoir la paix. Elle ne disait mot. Sa mine avait changé. Un silence de cimetière d’une quinzaine de seconde régna. Qu’attendait elle? Se demandait-il. Il posa son regard dans sa direction pour savoir qu’elle n’attendait rien d’autre qu’être considérée lorsqu’elle parlait. Il a compris qu’il devait aussitôt déposer le livre. C’était « Le meurtre de Roger Ackroyd » d’Aghata Christie

-Attend moi Poirot, je discute avec ma femme d’abord,

fit-il comme si le détective du roman était la, présent dans la pièce. Awa était toujours silencieuse.

– Bon vas y, parle! Dis moi ce qui ne va pas chérie
-La bonne doit partir, voilà tout.

Laissa-t-elle entendre sans se gêner.

Partir où? Demanda l’homme comme s’il n’avait pas compris.
– D’où elle est venue, qu’est-ce que monsieur ne comprends pas?

Daouda, retira soigneusement ses lunettes avant de répondre

Monsieur ne comprends pas ce qu’elle a bien pu faire pour devoir partir d’où elle est venue, voilà.

– Elle a carrément changé. Oumou ne me respecte plus et j’en peux plus. Elle refuse de faire ce qu’on lui dicte et n’en fait qu’à sa tête. Elle s’est permise de me dire ouvertement la dernière fois qu’elle est fatiguée lorsque je lui ai demandé de faire la cuisine. Tu te rends compte? Je ne sais pas pourquoi elle est devenue comme ça mais, je sais que trop c’est trop.

-Mais, attends Awa. Oumou doit partir juste pour une histoire de « Fait la cuisine. Je suis fatigué »! Ça vaut vraiment le coup? Elle n’aurait peut-être pas dû te le dire, je suis d’accord, mais cela ne constitue pas une raison suffisante pour la mettre à la porte.

Tu la défends

-Je ne défends personne. Répliqua Daouda.

-Bien sûr que tu prends partie pour elle

Mais non, pas du tout. Tu dois juste comprendre qu’elle est ta servante d’accord mais, aussi la fille de quelqu’un d’autre. Va doucement avec elle.

-Suis-je allée fort avec elle? Ne serait-ce même qu’une seule fois? C’est elle qui a adopté une attitude contraire à ce qui nous lie. Je suis sa patronne. Oumou doit me respecter! Elle est payée pour travailler, elle doit donc le faire sans se rebeller.

-Je suis sa patronne, je suis sa patronne! Imita de façon ironique Daouda avant de poursuivre

-Tu n’a pas besoin de le lui faire savoir. Elle le sait déjà. Avec un peu d’humilité de ta part,vous aurez de très bons rapports, j’en suis sur. Maintenant laisse moi me concentrer sur les dernières pages de mon roman.

Tu oses me parler d’humilité, à moi, à cause d’Oumou?

Daouda qui s’était replongé dans sa lecture( dans un état sûrement pas concentré) ne dit mot.

Awa se leva du lit puis balança à son mari en quittant la chambre

-Elle partira dans tout les cas!

-Ou vas-tu?

-Je vais dormir au salon.

Il la laissa partir, pensant qu’elle reviendrai dans la chambre une dizaine de minutes après. Un quart d’heure passé, elle était toujours au salon. Daouda déposa le livre. Il s’était peut-être montré désagréable tout à l’heure mais, du cœur, il en avait. Depuis le seuil de la pièce, il regardait sa femme couchée sur le canapé, les yeux rivés vers la télévision.

-Allez viens chérie. Viens! Je suis désolé pour tout à l’heure.

Balança t-il en s’assoyant sur un fauteuil à trois mètres, derrière elle. Awa garda le silence jusqu’à ce que le douanier, confus, décida de retourner dans la chambre.

À suivre…


Oumou, la bonne trop bonne (huitième partie)

Awa, calme de nature, s’était d’abord abstenue de s’emporter, en espérant que la jeune fille change avec le temps. Oumou, on ne sait habitée par quel démon, devenait de plus en plus insupportable. Elle faisait ce qu’elle voulait et refusait de faire ce qu’elle n’avait pas envie de faire. Simplement, sans se prendre la tête. Tout dépendait de ses humeurs. Ses virées nocturnes continuaient incessamment.

Awa agacée, avait finalement décidé qu’Oumou parte de chez elle. « Je ne peux pas continuer à garder cette impertinente » se disait-elle à elle même. Elle avait beaucoup hésité avant de prendre cette décision mais, cette fois-ci, tout était clair et net dans sa tête. Oumou n’était pas l’unique fille qui pouvait assurer le ménage ici à Bamako. Des bonnes, on en trouve partout et à moindre coût. Alors, il fallait la renvoyer vite fait avant qu’elle ne la fasse regretter de l’avoir employée. Elle attendait juste son mari pour l’en aviser lorsqu’il rentrera du boulot avant de passer à l’action. Elle en avait même parlé avec sa voisine d’à côté qui l’avait vivement encouragée en saluant son intention.

– Ma chérie, tu as pris une très belle résolution. Mets la dehors, avant qu’elle ne te crée des problèmes. Je voulais même te le conseiller.

Oumou était donc un problème pas que pour sa patronne mais aussi pour beaucoup de femmes du quartier

La voisine en question, avait déjà eu quelques prises de becs avec la fameuse bonne trop bonne parce qu’elle avait appris que cette dernière entretenait des relations amoureuses avec son mari. Elle avait même traité Oumou de « Soungourouba« . La bonne qui en réalité était innocente dans cette affaire n’a pas démenti l’accusation. Elle guettait l’amie de sa patronne depuis toujours car elle la trouvait trop « Nafigui« . L’occasion s’étant donc présentée, Oumou avait profité pour essayer d’énerver la dame par des propos choquants.

Elle ne s’était pas laissée faire pendant la dispute et avait en retour dit à la voisine qui l’avait traitée de traînée que ce n’était pas de sa faute si la nature avait été plus généreuse avec elle, avant d’ajouter qu’elle était une femme avant tout.

-Si tu en étais une aussi, comme moi, digne du nom, ton mari n’aurait pas besoin d’aller chercher ailleurs. Cette sougourouba que tu dis, a l’art de s’occuper de ce dernier. Tu devrais donc la respecter. À ta place je ferai mieux de me suicider si une fille de ménage arrivait à séduire mon mari.

La voisine énervée, humiliée par les propos de la jeune fille avait balancé toute une rafale d’injures qui tout de suite avait alerté le quartier. Elle insultait Oumou pendant quelques minutes avant de terminer par ces termes:

– Sale petite bonniche, tu ne perds rien pour attendre.

Elle marqua un moment de répit avant d’attaquer à nouveau. Oumou pendant ce temps contre-attaqua.

-Ton mari aime les femmes sales alors? avait-elle ironiquement demandé avec un petit sourire au coin des lèvres pour relancer la dispute.

La voisine était de plus en plus en rage, bouillante comme une eau chauffée à 90°. Pendant que la jeune fille était arrêtée, prenant toute cette histoire pour du jeu en essayant de ridiculiser la dame, elle par contre, était rentrée chez elle enfiler un collant avec un pagne solidement attaché dessus. « Tenu de bagarre ». Les gens présents la retenaient pendant qu’elle hurlait

-Laissez moi régler à cette petite mal éduquée son compte

-Laissez là. Laissait entendre à son tour Oumou de l’autre côté.

Vous connaissez les femmes. C’est comme le genre canin. Quand ça aboit ça ne mort pas. Beaucoup de bruits pour s’offrir en spectacle sinon rien d’autre. Cet incident était passé et depuis, Oumou et la voisine étaient devenues comme chien et chat.

La dame, âgée d’une quarantaine d’années, avait finalement compris qu’elle avait commis une grande erreur en se chamaillant avec une gamine qui pouvait avoir entre 18 et 21 ans et que cela n’était pas cool pour son image. Partout dans le secteur, on racontait que son mari l’avait cocufié avec Oumou. On disait en plus de cela que la bonne lui avait tenu tête de façon courageuse devant tout le quartier. La voisine détestait  Oumou tout comme Gbagbo deteste Alassane. A chaque fois qu’elle la voyait passer, dédains et jurons étaient au rendez-vous.

Elle ne pouvait que se réjouir de savoir que Oumou allait quitter le quartier, même si rien n’était encore sûr.

-Ce soir, dès que Daouda arrive, ne passe pas par quatre chemins, recommanda-t-elle.

-Ne t’en fais pas. Je te dis qu’elle partira de chez moi. Répondit Awa.

À suivre…

Explication de mots en gras

Sougourouba: Cf texte

Nafigui: rapporteur en bambara


Oumou, la bonne trop bonne (septième partie)

Oumou sursauta.

– Oh non, Ali. Tu m’as fait peur.

-Désolé. J’ai pas dormi 

de toute la nuit, Oumou. Je t’attendais.Elle fronça les sourcils avant de demander:

– Tu m’attendais? pour quoi?

Le jeune homme lui expliquait qu’il voulait parler de beaucoup de choses, le tenant vraiment à cœur

Décidément il ne lâche pas l’affaire, celui là, se dit-elle au fond.

– Ok, on en parlera après. Pour l’heure, je dois dormir pour avoir un peu de force car je dois faire la lessive ce matin.

-Non, on en parle maintenant, répliqua Ali.

La surprise d’Oumou devînt grande. « On en parle maintenant » Ali l’avait dit comme si c’était une obligation. Qu’est-ce qu’il croyait enfin! Bien qu’elle n’apprécia pas cette réaction, le calme l’emporta sur son impulsion. Ali commença sans que Oumou lui donne la permission. Il l’expliquait que depuis le voyage de sa mère, elle avait adopté une attitude qui ne lui plaisait pas du tout.

– Tu ne peux pas continuer ces sorties intempestives. Tu sais très bien que c’est pas normal. Que dirait mon père ou ma mère s’ils savaient que tu passes toutes tes nuits ailleurs? As-tu pensé à leur réaction? Ce n’est pas la première fois que tu rentres à cette heure…

Il parlait sans s’arrêter. Oumou l’écoutait en le trouvant plutôt amusant. Elle ne voyait pas comment lui, Ali, pouvait se permettre d’essayer de lui faire la morale. Oubliait-il qu’il était mal placé? Oubliait-il cette nuit où il était rentré dans sa chambre sans avoir été invité? Elle trouvait le jeune homme vraiment impertinent mais l’avait compris. Ali faisait tout cela par ce qu’elle lui avait simplement dit non. Cela le rongeait, l’énervait ce refus de bangalater avec lui.

-Ali, laisse moi aller me coucher j’ai sommeil, lança t-elle finalement avant de rentrer dans sa chambre.

Il resta planter comme un poteau pendant une bonne trentaine de secondes avant de finalement regagner sa chambre, lui aussi.

Oumou continuait à sortir quand elle voulait. Elle avait finalement calmé Ali en lui faisant savoir que s’il ne lui collait pas la paix, elle raconterait tout l’épisode du chat noir à son père. Alino connaissait trop son daron pour laisser cette histoire effleurée son oreille. C’était un félin encore plus dangereux et sévère que le chat noir. Le pauvre, qui avait en fin de compte compris qu’elle ne blaguait pas, vue qu’elle l’avait plusieurs fois mis en garde, lui colla donc cette paix malgré lui.

Awa, la mère d’Ali était revenue de son voyage et rien ne changea dans la nouvelle attitude qu’Oumou avait adoptée. A la grande surprise de sa patronne, elle était devenue une autre personne. Effrontée, rebelle qui travaillait seulement quand elle le voulait, et prenait tout son temps pour s’exécuter quand on lui demandait de faire quelque chose. Elle pouvait faire la sieste pendant trois heures du temps et s’occupait plus de son corps que du ménage. Un soir, elle avait refusé de préparer sous prétexte qu’elle soit fatiguée.

-Je suis fatiguée Madame. Je le ferai après.

La  femme de Daouda n’en revenait pas. Oumou le lui avait dit sans gène « je suis fatigué » comme si elle avait ce droit. Oublie-t-elle que lorsqu’on est payé pour faire quelque chose, on devait le faire sans bavardage? Pour Awa, cette réaction de la fille de ménage n’était possible que dans un monde à l’envers. Oumou, pendant que sa patronne avait la main sur la bouche, toute étonnée, était sereinement allée se coucher pour une bonne heure de sieste.

À suivre…

 


Oumou, la bonne trop bonne ( sixième partie)

Le lendemain, Ali était un peu gêné. Il se posait la question de savoir comment Oumou se comporterait vis à vis de lui, après ce chat noir manqué. Sa grasse matinée terminée, Il sortait de la douche pendant qu’elle revenait du marché. Leurs yeux se croisèrent aussitôt. Il lui balança un bonjour, d’une voix noyée qui ne cachait pas son inquiétude.

-Bonjour Oumou

-Bonjour Ali

-Tu as bien dormi?

-Oui bien, merci. répondit- elle avant de continuer son chemin.

Oumou, à la grande surprise d’Ali, avait fait comme si de rien n’était. Il aurait voulu qu’ils conversent un peu plus longtemps mais ce n’était pas grave. L’essentiel était déjà fait. Ali, une dizaine de minutes après était sur la véranda quand Oumar débarqua pour connaître le résultat de l’opération chat noir.

-Qu’est-ce que tu crois…Tu n’as pas confiance en moi ou quoi?

-Operation réussie alors? Demanda Oumar.

-Bien sûr frangin, j’ai nettoyé le pain sur la planche.

-Tu es compétent mon gars! Le félicita Oumar avec un petit diable au corps.

Il venait de bien mentir comme il respire, comme une muse. Sans scrupules, cet enfoiré avait rempli le ventre de son ami d’une histoire purement inventée que voici:

« J’ai débarqué dans sa chambre pendant qu’elle dormait. J’ai allumé la lumière tout doucement avant de m’approcher du lit. Elle s’est réveillée puis m’a fixé droit dans les yeux. J’ai fait pareil. Mes yeux parlaient à la place de ma bouche. Mon charisme était tel, qu’elle en était bluffé. Mon regard charmeur l’avait donc charmé. Sans perte de temps, le bangalatage s’en suivie« 

Oumar écoutait ce récit trop facile, trop fluide, trop beau pour être vrai. Mais bon, chacun était libre de mentir sur son bangala. Il ne le croyait pas, même s’il ne pouvait pas le lui faire savoir. Tous les indices étaient là pour savoir que cette histoire était inventée. Oumar était un grand bangalateur de filles de ménage. Avec le chat noir on bangalate les bonnes bien sûr mais pas aussi facilement que son ami disait l’avoir fait. L’expérience d’Oumar l’avait fait savoir que son pote mentait. Il joua cependant le jeu. Lui lança tout un jardin de fleurs. Ils étaient en pleine discussion. Petit à petit, leurs amis les rejoignaient pour faire du thé comme d’habitude. La routine s’installa. On parlait de rien d’autre que de bangalatage, tout en s’offrant le film habituel auquel on pouvait finalement attribuer le titre de: OUMOU ET SON BOBARA MAGIQUE.

Les jours passaient. Oumou avait commencé à beaucoup sortit. La mère d’Ali avait voyagé pour deux semaines. Son père, Daouda, travaillait beaucoup la nuit. Oumou donc sortait pratiquement toutes les nuits pour renter aux environs de trois heures du matin. Ali ne dormait jamais. Il attendait toujours sur la dalle et voyait donc à chaque fois le véhicule qui venait la déposer. Ce scénario continuait sans s’arrêter. Ali en avait marre de la voir toujours aller se faire bangalater par un bâtard dehors alors que lui mourait d’envie de la bangalater dedans. Un soir, revenant d’une virée, Oumou dans une tenue très sexy, prit le couloir qui mène à sa chambre quand Ali dans la pénombre l’arrêta.

-Oumou je veux te parler.

À suivre…


Oumou, la bonne trop bonne (Cinquième partie)

Ali n’avait plus le choix, il fallait Thatcher. Il n’allait tout de même pas fuir comme un lâche! C’est un garçon après tout. Paniqué cependant, il ne pu placer un mot, ou du moins, il les cherchait, les mots, comme s’il était Cherifa Luna. Oumou appuya sur l’interrupteur. L’ampoule néon s’alluma aussitôt.

-Que veux tu? parle! Sinon, sort. Reprit elle d’un ton sec.

Ali, bouche B, ne savait toujours pas quoi répondre. Tout ce qu’il pu dire finalement était

-Attend, calme toi je vais t’expliquer.

-Expliquer quoi? Elle avait commencé à éléver la voix.

-Mais arrête de crier, tu sais très bien que la chambre de ma mère est juste à côté, elle pourrait nous entendre!

– Je m’en fous, moi! Si jamais elle sort, la question ne changera pas. Tu diras ce que tu es venu chercher dans ma chambre. Répliqua Oumou.

-Bon s’il te plaît calme toi, tu veux bien… Je vais te dire pourquoi je suis là. Suplia Ali.

-Ok parle, et vite. L’autorisa t’elle après l’avoir dédaigné quelques secondes.

-Ali prit alors la peine de s’assoir confortablement sur le lit.

-Oumou, commença t’il. Tu sais, depuis que tu es là, je n’arrive plus à faire quoi que ce soit. Je te jure que je ne te le dis pas pour te flatter. Walahi Bilahi, tu es tellement belle que j’en perds la tête. Tu es la plus belle fille malienne…Attend, qu’est-ce que je raconte? Africaine plutôt. Tu es la beauté en personne. Ton corps a été sculpté avec tellement d’habilité. Je n’ai jamais rien vu de si abouti que toi parmi toutes les créatures divines. J’aimerais tellement que tu sois la princesse de la principauté de mon cœur, que tu sois la lune de mes nuits et le soleil de mes jours Oumou. Fais moi plaisir en acceptant d’être les points de mes I et les accents de mes E. Regarde sur le côté droit de ma poitrine, Oumou. C’est pas mon cœur c’est toi. Tu es mon souffle, mon sang, tu es mon essence. Alors, dis moi non si tu veux abréger mes jours. Tu sais quoi princesse, te dire combien je t’aime serait t’insulter car cela est illimité, mon djarabi pour toi. Je t’adore car t’es une déesse.

Il se tu un moment. La jeune fille le regardait avec un petit sourire aux coins des lèvres. Ce discours avait beaucoup de similitude avec ceux qu’elle entendait tous les jours.

-Tu as finis? Demanda t’elle

-Oui ma reine.

-Ah bon! Après princesse, Cœur, Sang, souffle, déesse, je deviens ta reine maintenant? Je peux vraiment être tout ça à la fois?

Il voulait reprendre son cinéma quand elle l’interrompit

-Écoute Ali. Je t’ai bien écouté, je sais ce que tu veux mais désolé je ne peux pas.

-Mais Oumou, pourquoi? tu sais bien que je ne pourrais pas vivre sans toi. Avança t-il d’un air pitoyable.

-Ali, je ne peux pas, point barre. Ne cherche pas à savoir pourquoi. Maintenant, tu sors rapidement de ma chambre.

-Oumou, écoute moi

-Sors, Ali.

-Oumou!

-Ali, sors je te dis

-Mais écoute moi au moins. proposa t-il

-Tu veux que j’explique tout à ta mère demain? Demanda t’elle

-C’est bon, c’est bon. Je sors.

Le chat noir avait pathétiquement échoué. Le jeune homme prit la peine de sortir tout doucement dans son accoutrement forokiatique. Direction sa chambre, tête baissée, Bangala toujours au garde à vous.

À suivre…

Explication de mots en gras

Walahi bilahi : Jurer au nom de Dieu

Djarabi : Amour en bambara

Forokiatique: Relatif au forokia( boubou)


Oumou la bonne trop bonne (quatrième partie)

 Vous connaissez le chat noir j’espère? On ne parle pas de l’animal…Non! C’est Ali lui même qui sera le félin ici. Il sera un chat. Un chat, pas blanc, mais noir. Un gros chat noir, une panthère. Noir comme du charbon, noir comme le gouffre. Attention! Cela ne signifie pas qu’Ali se métamorphosera en chat. Pas du tout. Ça veut dire tout simplement que tout comme le chat noir qui est invisible dans l’obscurité, Ali essayera de pénétrer dans la chambre d’Oumou de façon subtile pendant qu’elle sera en train de dormir, sans que quelqu’un ne l’aperçoive, pour ensuite bien la bangalater, la bangalater et la bangalater encore…  Il avait entendu dire que c’était une bonne stratégie pour  niquer les bonnes, le chat black. Cependant, bien que décidé à le faire, fallait en discuter quand même avec son meilleur pote Oumar pour mieux préparer le forfait car il avait aussi appris que lorsque le coup n’était pas bien préparé, on peut facilement devenir un chat bleu. Alino avait aussitôt appélé son pote dans la journée. Oumar, champion dans le domaine, l’avait rassuré que son idée n’était pas mal.

– Ne t’inquiète pas frangin, le chat noir, c’est nickel, très efficace, tu verra, avait- il dit.

-Ah bon! Je te crois de toutes les façons mon gars. Mais dis moi, si par malheur elle se réveil et crie, je fais comment? demanda Ali.

–  Elle ne va pas crier. Attend, tu penses qu’elle n’aimera pas? Tu es dingue ou quoi? Elle va kiffer mon frère. Dès que tu seras dans sa chambre, ne passe pas par quatre chemin. Fonce direct sur elle. Le malin se fera bien sûr, comme le font toutes les meufs d’ailleurs, mais elle finira par se laisser faire.

-Tu es sûr?

– Bien sûr. À 100% Alino! Je l’ai déjà fait, et là je te le dis en tant qu’expert en la matière frangin. je ne suis pas en train de te parler tout simplement parce que j’ai une bouche putain! Je te parle de ce que je sais, de ce que j’ai fait. Mais n’oublie pas: « Fôrôkia » sans culotte en dessous et paf, le tour est joué.

– Oui, il est ok. Je l’ai même repassé le fôrôkia, je l’ai parfumé. Ce soir, c’est décidé, je la niquerai mon frère. Avait promit Ali.

– C’est bien, c’est bien frangin! Quand tu « portes tes couilles » comme ça, j’adore.

Ce fameux soir était arrivé, et jusque là, Ali n’avait niqué personne. Après que ses parents soient rentrés se coucher, il avait commencé des va-et- vient aux allures de Voleur, vêtu de son fôrôkia suspect dans le couloir voisin de la chambre où logeait Oumou. Il allait et revenait comme un sotrama de la ligne « Raïda-Badianbougou ». La porte de la chambre d’Oumou n’était pas fermée. La panthère continuait ses aller et retours, s’arrêtait des fois, regardait à gauche puis à droite pour ensuite jeter un coup d’œil dans la chambre de la fille de ménage. Elle était sombre car Oumou avait éteint la lumière. Ali était de plus en plus chaud comme de la braise. Son gars là était encore au garde à vous comme toujours. Il semblait dire à Ali entre, vas-y et ce dernier semblait lui répondre ainsi: -attend un peu. -Entre, je te dis. Attend un peu, je dis. Entre…Attend. Ali finalement se résolut à écouter son patron qui était son intraitable bangala et décida de rentrer. Il fit comme son pote l’avait conseillé et se retrouva en un temps record dans la chambre. Le Chat noir savait ou le lit se situait malgré la forte obscurité qui régnait dans la pièce. Il s’aida de la lampe de son téléphone pour avoir un peu de lumière afin de mieux opérer. En une dizaine de seconde, monsieur était à côté d’Oumou qui était étendue sur le lit dans une position alléchante, dangereusement dangereuse, qui offrait un spectacle très très « bobaratique » au yeux d’Ali. Son bangala prit encore position comme s’il était à la guerre. On pourrait d’ailleurs appeler ça sa guerre à lui non! Il regarda et regarda encore le derrière puis voulu s’assoir quand soudain…

-Ali, que viens tu chercher ici… Hein, que veux tu?

Drap! C’était Oumou qui avait parlé. Contrairement à ce que croyait le jeune homme, elle ne dormait donc pas…

À suivre…

Explication des mots en gras

Fôrôkia : Cf partie précédente

Ligne Raida-Badianbougou: Raïda est un centre de commerce et de transport situé dans la commune 2 de bamako. Bandianbougou est une localité de la commune 1. La ligne Raïda-bandianbougou est donc cette ligne de transport qui relie ces deux localités 

Bobaratique: Relatif au bobara. Cf, partie précedente.

Drap: interjection dans le langage de rue ivoirien pour dire « humiliation! » un peu comme « oh putain! »


Oumou, la bonne trop bonne (troisième partie)

Les deux artistes se défiaient nuit et jour. Un véritable combat était né entre Le Bobara toujours aussi provocateur d’Oumou et le Bangala constamment au garde à vous d’Ali.

Le jeune homme n’en pouvait plus. Pendant que sa tête faisait des efforts pour négliger la bonne, son bangala, lui, ne voulait rien savoir, ne négociait pas. Il continuait à se lever toutes les fois qu’Oumou passait. Tout le temps, monsieur se levait et et se levait encore. C’était un passe temps pour lui, le soulèvement du caleçon de son propriétaire Ali. On dirait qu’il était payé pour ça. Le pauvre Ali n’était plus maître de lui-même. Le chef, celui qui commandait, c’était son bangala. Il ne pouvait plus réfléchir, sinon réfléchissait par le bangala. Ne pouvant plus étudier, encore moins dormir, Ali en souffrait véritablement car il était devenu une sorte de marionnette, guidée par ce voyou logé entre ces jambes, et qui voulait montrer à Oumou que C’était lui qui porte la culotte même s’il savait que C’était plutôt sur lui qu’on la portait .

Le jeune homme avait du mal à cacher son désir. La fille de ménage n’était pas aveugle. Tout se lisait. Elle ne disait rien mais le voyait venir. Si Ali ne la retrouvait pas dans la cuisine pour lui parler de vouloir manger, même lorsqu’il n’avait pas faim, c’était à la porte de sa chambre qu’il allait frapper pour demander après ceci ou cela. Les manières semblables à ceux d’un loup rôdant aux abords de la bergerie ou encore d’un chat qui ne pouvait plus rester tranquille parce qu’il avait repéré un bol de lait. Beaucoup de stratégies pour juste l’approcher car il mourait d’envie de la prendre dans ses bras. Ali n’avait pas du tout peur de lui parler même si cela semblait être le cas.

– Non, bien sûr que j’ai pas peur, se disait-il à lui même pour s’encourager.

Trembler devant Oumou, le grand Ali! Quel idée? Il avait déjà un palmarès lui. Sur plus d’une vingtaine de meufs habitant le secteur, il s’était déjà tapé plus d’une douzaine. C’était un garçon, que croyez vous? Rokia, Lisa, Penda, Korotoum, Fatim, Adjaratou, Koumba, Bintou, Maimouna, Abiba, Assita, Sanata, Aminata, Tata, Chantal, Doussou… pour ne citer que celles- ci parmi celles qui sont déjà passées à la casserole. Enfin… d’après les dires d’Ali lui même hein, c’est important de le préciser. À chaque fois, c’était lui qui disait avoir déjà couché avec telle ou telle fille. Toujours lui. À l’écouter on croirait qu’il serait le seul à posséder un bangala dans le quartier. Ali se foutait de la gueule des gens quand même hein! Ou bien il pensait que le bangala des autres ne servait à rien d’autre que pisser? En tout cas, la liste de meufs qu’il prétendait avoir emballées était longue, très longue. Un jour, il avait dit à ses potes que c’était pas du hasard, le fait qu’il porte le nom Ali tout comme le légendaire boxeur Mohamed. Si ce dernier vole comme un papillon et pique comme une abeille, lui qui est son homonyme colle comme un chanteur camerounais et nique comme personne. Dire alors à une « bonniche » qu’il voulait sortir avec elle, c’était rien. Rien du tout. Qu’est-ce qui le retenait donc? Ali tournait tellement autour du pot qu’il y avait de quoi douter de la véracité de ses prétendues conquêtes. En vérité, Ali était un peureux. Il parlait plus qu’il ne faisait. Oumou en tout cas, ne devait pas l’échapper, se disait-il. Comment procéder alors? Il était en pleine réflexion quand son regard s’est porté par hasard vers son porte manteau. Ali eût un déclic. Une idée lui vint soudain à la tête. Vous savez ce qu’il avait vu, et qui sera son arme? Son Fôrôkia.. L’idée d’Ali était de faire un « chat noir » à Oumou.

À suivre…

Explication des mots en gras

Fôrôkia : Boubou

Chat noir : Rendez-vous à la prochaine partie pour le connaitre, le chat noir


Oumou, la bonne trop bonne (deuxième partie)

Tout comme les amis de son père, ceux d’Ali aussi étaient tout le temps chez lui pour écouter de la musique et bavarder ensemble en buvant du thé. Était-ce vraiment le thé qui les incitait si fréquemment à se rendre là bas? Bien sur que non. Pourquoi le « grin » qui se formait auparavant chez Cheick a automatiquement changé de lieu pour se retrouver chez Ali depuis l’arrivée de Oumou, la fameuse bonne trop bonne. Bizarre non ? En tout cas, coïncidence trop facile. Ces enfoirés avaient tous une folle envie de la « sauter« . Voici la véritable raison même si aucun d’eux n’osait le faire savoir publiquement. Pourquoi ? D’abord pour eux, sortir officiellement avec une fille de ménage n’est pas digne d’un « choco« .  C’est pourquoi il faudrait cacher le jeu. Faire en sorte que personne ne vous aperçoive ensemble. L’appeler en cachette, la draguer en cachette, l’inviter en cachette, l’emmener chez soit en cachette. Tout faire en cachette quoi… Chacun avait en tête sa stratégie et la montait. Les vas- et- vient étaient interminables. D’un moment à l’autre, un ami d’Ali était là

-Salut Alino(pseudonyme d’Ali), c’est comment? On ne pose pas de thé aujourd’hui?

-Prends place man, bien sûr.

Ali aussitôt le faisait asseoir pour se charger ensuite de ramener le fourneaux, le sucre et tout le reste du nécessaire. Quinze minutes plus tard, un autre pointait sa tête

-Salut les mecs. Le thé n’est pas encore prêt?

Il prenait place à son tour. En un temps record la cour se remplissait de petits libidineux. Oumou passait et repassait devant les garçons. Toujours dans de tenues sexy comme elle les aimait bien. On faisait semblant de ne pas la voir en trichant du regard pour bien admirer son derrière qui ne laissait personne indifférent car trop provocateur. Un véritable spectacle gratuit que la bande s’offraient tout en espérant passer un jour de la contemplation à l’action. Tous sans exception. Oumou avait remarqué dans leur regard l’attirance qu’ils avaient pour elle et savait ce qu’elle leur faisait endurer côté désir.

Ali jouait le gars le plus désintéressé devant ses amis. Il était le seul garçon de la maison car sa grande sœur étudiait à l’étranger. Son petit frère avait à peine deux ans et suivait maman partout. Ses parents, à part le week-end était toujours au boulot. Il arrivait donc des fois où il n’y avait que lui et oumou à la maison. Son Bangala automatiquement devenait nerveux. Il prenait position et frappait les parois de la culotte d’Ali. Il devenait dur. Dur comme une pierre. Ali regardait son bangala. Son pauvre Bangala qui refusait de se coucher à cause du bobara d’Oumou. Un bobara qui à chaque fois qu’elle passait, lui donnait l’air d’une strip-teaseuse. Oumou était une artiste. Oui elle avait l’art de remuer son bobara. Et vue que le Bangala d’Ali aussi avait l’art de se lever on avait finalement deux artistes dans la maison.

À suivre…

Explication des mots en gras

Grin : Rassemblement très fréquent d’un groupe de personne pour soit des réunions ou des causeries. Généralement autour du thé au Mali

Sauter : Manière déplacée, impolie, de dire sortir avec une fille

Choco : Argo ivoirien employé pour désigné un jeune toujours bien habillé, très branché.

Man : Homme en anglais, beaucoup employé dans le langage du guetho

bobara : Fesse en Bambara


Oumou, la bonne trop bonne. (première partie)

Bon voilà! On va essayer d’aller « donni donni « , pour mieux se comprendre. D’abord, il y a bonne et bonne. Voici deux phrases :

Première : la bonne est bonne.

Deuxième : la bonne est trop bonne.

La différence entre les deux? Ok, la voici :

Quand la bonne est simplement bonne, c’est cool. C’est mieux parce qu’on est tranquille. La maison est épargnée de beaucoup de choses. En revanche, quand elle est trop bonne c’est dangereux. Très dangereux même ! Je m’explique : « la bonne est bonne » se traduit autrement par la servante est une bonne personne. C’est à dire qui fait bien son boulot, qui n’a pas de problème, pépère quoi. Elle ne regarde personne, personne ne la regarde. Elle vient d’arriver tout droit du village. Le genre incapable de balancer le moindre argot de la ville. Qui s’en fout de la modernité. Elle ne s’intéresse pas aux mâles du quartier. Bon enfin, rectifions en disant qu’elle n’a plutôt rien qui intéresse ces mâles. Quelques fois, elle est ébahie par quelques beaux endroits de la capitale, mais ne s’y accroche pas vraiment. Tout ce qui l’intéresse c’est juste faire un peu d’argent pour aller retrouver son » prince charmant » auquel elle est promise depuis toute petite dans son village.C’est exactement le genre qu’on appelle « Gawa  » .

Mais… la bonne est trop bonne ! Aïe aïe aïe, c’est dangereux les mecs. Putain ! Ça craint quand elle est trop bonne. Ici, on parle d’une servante qui est plutôt là pour faire du mannequinat au lieu de faire son boulot. C’est une bombe que personne ne peut désamorcer lorsqu’elle est sur le point d’exploser, PERSONNE ! Sérieux, du « la bonne est trop bonne », c’est attirant mais c’est pas cool du tout.

Vous l’avez déjà remarqué depuis le titre. La bonne trop bonne de mon histoire s’appelle Oumou. Elle travaille pour Awa, la femme de Daouda, père d’Ali. En tout cas Oumou n’est pas venu à Bamako pour juste contempler la ville. Elle est là pour faire des ravages. Ah oui. Tu regardes son postérieur et tu vois directement celui de Nicki Minaj. Ses lolos, patisankanan ! On dirait qu’elle a volé la poitrine de Nastou… Elle a pour salaire mensuel 8000 francs, mais la go se tape des mèches Brésiliennes parfois. Des pédicures et manucures toutes les deux semaines. Rouge à lèvres au rendez-vous quotidiennement. Même lorsqu’elle doit juste aller au marché. Elle est très sexy… Pendant que ses camarades sont à fond dans du Oumou Sangaré, et tous les soirs aux soirées de balanis, la star, elle kiffe plutôt du « work » de Rihanna, du Justin Bieber et ne rate aucun épisode de Secret Story. Sa peau est clean ! Normal, car ce n’est pas avec vos kabacourou là qu’elle se lave ! Non, non non, pas du tout. Vous avez déjà vu une star se laver avec ça ? Oumou allume tout le monde dans le quartier. Depuis qu’elle est là, les visites chez Daouda sont incessantes, car elle est trop troooooooooop bonne, cette bonne

À suivre…

Explication des mots en gras

Donni donni :  du Bambara. Veut dire doucement, petit à petit

Gawa : pas évolué. Généralement utilisé au Mali et en côte d’ivoire pour désigner les broussards

Lolo : terme populaire désignant le sein

Patisankana : interjection utilisée couramment au Mali

Clean : propre, en anglais


Le prix du plus gros coq du village

Quel âge avais-je? Je ne me souviens plus vraiment. Quatre ou cinq ans peut-être. En retour, je me rappelle très bien des événements comme si c’était hier parce que pour certaines choses, notre mémoire devient comme celle  d’un éléphant. On ne peut pas les oublier, ces fameuses certaines choses en question, quand on a senti à quel         point ça fait mal, à quel point ça terrorise comme Boko Haram. C’était vraiment chaud. Très chaud même, je dirais   que notre enfer sur terre, nous l’avions aussi connu.

Voici pour vous, la fameuse histoire du plus gros coq du village qui nous a entraîné dans le plus facile des guet apens.

À cette époque, nous avions pour habitude de nous amuser tous les soirs dans la cour de l’église qui était voisine à notre maison. Je me souviens qu’avec mon frère on jouait aux billes un soir quand notre grande sœur est venue nous dire de vite rentrer à la maison car notre papa avait tué un gros poulet pour nous deux. Rien que pour nous deux. Nous étions tout à coup aux anges. La nouvelle nous avait fait jeter les billes quelque part. Je ne peux vous dire où exactement car je ne m’en souviens plus. Il fallait se précipiter, car il y avait un gros coq à bouffer et une histoire de gros coq, ce n’était pas du tout du jeu. On commençait déjà à saliver. On savait à quel point c’était intéressant, le poulet, pour ne pas être comblé de joie. Et de surcroît, le plus gros coq du village, pour nous deux seulement. Oh la vache ! j’imaginais le festin qui nous attendait à la maison.

Nous étions à deux doigts de la cour quand quelqu’un (je ne me rappelle plus de qui c’était encore) m’a demandé d’attendre dehors afin que mon frère Soumaila mange d’abord sa part. Ma partie de bouffe allait suivre après. Je me suis opposé. Il n’était pas question pour moi de laisser mon frère commencer. J’allais commettre une grosse erreur car si j’acceptais, il allait manger tout le gros poulet, je m’étais dit. Soit on y va ensemble ou bien je mange ma part en premier. Ils n’ont pas trouvé de problème à cela et ont demandé à mon frère d’attendre que je mange d’abord. Lui aussi à commencé à pleurnicher et à se jeter par terre. On avait alors proposer d’aller le manger ensemble. Là encore, un autre refus. Celui des autres maintenant. Nous avions tellement envie de ravager ce gros poulet qu’on n’a pas soupçonné ce qui se tramait contre nous.

Finalement, je m’étais retrouvé dans la cour sans même que personne ne sache comment j’avais fait. Enfin, m’avait-on laissé entrer ou avais-je fais preuve d’habilité pour pénétrer ? C’est l’un ou l’autre en tout cas. Une chose est sur, j’étais présent et ma part du poulet, je la réclamais. Soumaila pendant ce temps avait le diable au corps, dehors car on l’empêchait d’entrer. Sur place, se trouvait quatre personnes. Trois grands frères du quartier, bien costauds plus un monsieur que je ne connaissais pas. Ils étaient là pour autre chose que ce gros coq sûrement. En tout cas, il avait été dit que le coq était pour Soumaila et moi. Pas pour trois costauds grands frères du quartier plus un inconnu en plus de nous. On devait être clair la dessus. Si jamais le plat sortait et qu’ils essayaient de s’approcher, nous ne seront pas d’accord, je le savais. J’attendais sereinement le festin quand les trois gaillards de façon aussi rapide qu’un éclair se sont jetés sur moi pour m’entraîner dans un couloir aménagé quelque part dans la cour.

J’ai commencé à pleurer en leur demandant de me lâcher car je commençais à comprendre ce qui se passait lorsque le monsieur avait sorti de son sac un petit couteau pendant que mon père et les quatre jeunes m’avait retiré tous mes habits. Ils m’ont fait asseoir sur une pierre. J’ai coulé des larmes qui auraient pu remplir un verre d’eau si jamais on les avait recueillies. Hélas! Ils ne me lâchaient pas. Mes petits muscles se débattaient en vain. Je comprenais à quel point je m’étais facilement fait avoir pour une histoire de coq. Le monsieur, sans pitié, sans tenir compte de ma souffrance et mes supplications, me tranchait une partie de mon Bangala. Il me le coupait en faisant le tour. Ça n’a pas vraiment été long mais plutôt très douloureux. Après mon père m’a ensuite soulevé pour me conduire dans une chambre d’où je pouvais voir mon frère entrer à son tour gaillardement dans la cour sans savoir ce qui l’attendait.
En quelques minutes, le même sort s’abattit sur lui aussi. Le méchant monsieur l’avait aussi coupé le prépuce sans pitié comme il l’avait fait avec moi.

Quelques minutes après, mon frangin était libéré à son tour, nettoyé et conduit dans la chambre où je me trouvais. Pendant qu’on pleurait toujours, très indignés, notre grande sœur est venue déposée devant nous une assiette contenant de la viande de poulet. Nous nous sommes bien régalés après notre circoncision de tout à l’heure qui en était le prix.


On ne combat pas le racisme par le racisme!

Petit Guimba N1, de son vrai nom Youssouf Keita (l’un des plus grands humoristes maliens du moment), s’est retrouvé le 10 novembre dernier dans une histoire qui malheureusement a mal tourné. Il a finalement été déféré à la prison centrale de Bamako en attendant sa comparution prévue pour le 6 octobre prochain. Marcher sur quelqu’un avec les roues de sa voiture est forcement ignoble. Il reste à savoir s’il l’a véritablement fait exprès comme beaucoup le prétendent car personnellement, je ne le crois pas.
Maintenant ce que je n’arrive pas à concevoir, ce sont les points de vue de certaines personnes qui disent ouvertement sur les réseaux sociaux que l’artiste l’a fait sciemment et qu’il a bien agi, pour argumenter ensuite que les arabes sont très négrophobes et qu’ils méritent par conséquent, qu’on les traite tous comme ils traitent nos frères noirs chez eux.
Je n’ai jamais vécu dans un pays arabe. Je suis donc mal placé pour confirmer ladite négrophobie qui existerait la bas, même si beaucoup d’étudiants noirs de la Tunisie, de l’Algérie et surtout du Maroc s’en plaignent. Une négrophobie à laquelle les arabes noirs, eux aussi, malgré leur statut de citoyens au même titre que les arabes blancs, n’échapperaient d’ailleurs pas.
Des litres d’encre ont coulé au sujet du racisme anti-noir (dans tout le Maghreb, en France, aux USA…), sans que quoique ce soit ne change vraiment. Vous savez pourquoi rien ne change ? C’est simple : vous aurez la réponse si vous remplacez erreur par racisme dans la célèbre phrase « L’erreur est humaine ». « Le racisme est humain » (chez beaucoup de personnes en tout cas). Tout comme le monde ne va pas sans les jaloux, les hypocrites, les imbéciles, les connards, les sadiques, les fous et folles, les corrompus, les voleurs et receleurs, les putes et les michetons… Il faut aussi des racistes. Bon enfin, il n’en faut pas car c’est vilain le racisme. Cependant, si cela est indispensable pour un équilibre, qu’il continue d’en exister donc. Nous devons arrêter notre discours victimaire qui nous fait passer à chaque fois pour les plus détestés. Il y a autant de négrophobes que de négrophiles. Je ne crois pas que les arabes soient tous racistes ou plus racistes que les autres. Le racisme existe dans toutes les sociétés, avec une réciprocité certaine. Je ne vais donc pas m’attarder sur cet axe du problème. Passons à l’essentiel, aussi bref soit-il.
Certains se forcent à voir le racisme là où il n’est pas en réalité. Pourquoi lorsque mon frère noir m’appelle négro, je dois le prendre en bien et me fâcher par contre si c’était un arabe ou un français blanc qui m’appelait ainsi ? Et pourquoi le blanc doit plus craindre le noir que son frère blanc…Le crime a-t-il une couleur ? Bien évidemment, NON!
Détester les Arabes vivants chez nous parce que nos frères sont maltraités dans les pays arabes n’a pas de sens. Si les autres ne connaissent pas la valeur de l’être humain, ou feignent de ne pas la connaître, montrons leur en retour que nous sommes des humains au sens propre du terme avec de grands cœurs. Pourquoi imiter le mal ? À quelle fin ? En tout cas, je ne tomberai jamais dans la peau d’un xénophobe parce que mes frères sont victimes de négrophobie ailleurs !
Les arabes sont négrophobes, on l’admet. Tous les arabes d’ailleurs, si vous voulez. En revanche, je suis sûr d’une chose. Combattre le racisme par le racisme, est aussi insensé et bête que le fait de mordre un chien parce qu’il nous a mordu.


Communiqué du collectif des Moutons après la fête de Tabaski.

Chers frères Moutons, j’ai mal. Très mal. Je suis très abattu et je sais que tout comme moi, vous ressentez la même désolation. Lundi passé encore, le sang a coulé. Le sang de nos semblables a arrosé la terre comme une pluie diluvienne. Cette hécatombe annuelle qu’ils appellent fête religieuse a encore frappé comme une foudre pendant la tempête.

Les humains, armés de couteaux aussi tranchants que la haine, ont transformé la terre en boucherie. Un véritable cauchemar pour nous ! Sans pitié, ils ont tranché les têtes de nos semblables pour les dépecer ensuite. Ils se sont régalés de leurs chaires comme si c’était de la délicieuse herbe. Rien n’a été épargné. Tout ! Ils ont tout bouffé, de la tête aux membres en passant par les testicules. Leurs marmites jusqu’à présent, sont pleines. Remplis encore des restes de nos pauvres défunts parents que nous n’oublierons jamais. À leurs âmes, nous souhaitons le plus paisible des repos. Pour eux, fini le broutage suivi du ruminement dans les belles verdures des prairies et le doux son des braillements.

Nous autres, qui avons échappé à cette terreur anti-caprine, ne pouvons que dans notre amertume mêlée à la colère, souhaiter à ces criminels, la diarrhée. Que leur ventre bourdonne constamment. Qu’ils pètent comme des ânes. Que leur derrière soit en feu au point qu’ils transforment leur toilette en dortoir.

Nous devons enfin avoir le courage de le dire aux humains : trop c’est trop ! Honte à vous ! Honte à vous qui nous élevez dans le but de nous bouffer après. Pourquoi alors épargnez-vous ces moutons qui vous ressemblent tant pour ne sacrifier que les nôtres? Il y en a beaucoup à la tête de vos pays. Pourquoi les épargnez-vous ? Nous voulons savoir. Un mouton est-il différent d’un autre peu importe son apparence ? Nous ne le croyons pas. Un mouton reste un mouton même s’il s’habille en costume. Nous disons non à ce deux poids deux mesures que nous ne pouvons cautionner pour aucune cause que ce soit.

Fait à Moutoncity le 14/09/2016

Source: Porte parole du collectif des moutons domestiques

Vive les caprins!


Voici ce qu’on appelle un garçon chez nous en Afrique !

 

Luke aikins, image flickr.
Luke aikins, image flickr.

Depuis la chute libre de Luke Aikins à plus 7600 m d’altitude, on arrive plus à respirer. Beaucoup de média en avaient parlé en qualifiant cela d’exploit. J’ai même entendu quelqu’un dit que le parachutiste était un garçon. Un vrai vrai garçon. Entendez par là qu’il est courageux, très fort. Je ne vais pas le nier même si j’avoue que j’ai trouvé cette chute Carrément inutile. Inutile dans la mesure où elle n’apporte rien de positif à l’humanité. C’était son Pari. Il l’a réussi, on ne sera tout de même pas jaloux. Alors, tant mieux pour lui. Chapeau! Hier encore, pendant que je pensais à la Tabaski et son festin de viande de Mouton qui suivra, un ami m’a ramené cette histoire de chute libre. J’ai bien rigolé. Ainsi donc, Se jeter dans le vide comme ça, par plaisir, fait de quelqu’un un garçon chez le blanc.  Ah bon! OK, je vais vous montrer à mon tour ce qu’on appelle un garçon chez nous en Afrique. Ici,  un vrai garçon, ça ne dort pas du tout. Il bosse dur comme un bonobo.

Acentus Akuku et une partie de sa petite famille. Image www.Senenews.com
Acentus Akuku et une partie de sa petite famille. Image www.Senenews.com

 Voici le Kényan Acentus Akuku, alias danger. Décédé il n’y a pas longtemps. Lui, contrairement à ceux qui aiment s’amuser à faire des chutes libres, avait mieux à faire de son vivant. Son palmarès est le suivant: 130 épouses, plus de 300 enfants. Akuku malgré son âge avancé connaissait le prénom de chaque enfant et savait à quelle femme celui-ci appartenait.

Voilà. Dites moi maintenant qui est « plus garçon » entre le légendaire Akuku et Luke le chuteur?