Kahofi SUY

Côte d’Ivoire : une impression de déjà vu !

La presse Internationale doit désormais se taire

La Côte d’Ivoire s’est réveillée ce matin dans une ambiance de déjà vécu, une ambiance de lendemain de tentative de coup d’Etat. Couvre feu, frontières terrestres, aériennes et maritimes fermées dans la zone sous contrôle du gouvernement dirigé par le Président Laurent Gbagbo car au-delà de Bouaké comme me l’a signifié un contact ce matin la vie est tout autre. Les Ivoiriens connaissent bien cette situation où la presse étrangère est au début muselée puis les journalistes et correspondants traqués par la suite.

Les Ivoiriens comprennent pour beaucoup que le pseudo épisode d’une guerre de la France contre la Côte d’Ivoire jadis utilisé comme argument de nationalisme n’était que du pipo politicien ! Aujourd’hui toute la réalité de l’empire LMP ou FPI est mis a nu : endoctriner les masses et faire croire que l’ennemi à toujours été Alassane Ouattara. Il a suffit d’une simple déclaration du Président de la CEI devant les caméras de la presse internationale pour la machine de la douce dictature passe la vitesse supérieure. On ne veut plus de France 24 (ça on le sait déjà), TV5 (là encore on sait), Africa 24 (bienvenue dans le club des médias boudés par le régime Ivoirien), RFI (le martyre du camp LMP) et la BBC dont à une certaine époque la correspondante avait échappé un lynchage lors d’un meeting patriotique.

La moitié de la Côte d’Ivoire coupé du monde et la RTI seul télévision peut enfin pondre de production pour mettre à mal la cohésion sociale. Le respect de la vérité, l’impartialité et l’indépendance, le souci de ne pas nuire à un parti politique et au peuple Ivoirien, ouverture, transparence et responsabilité envers les pairs, action en faveur de l’intérêt public semble être des valeurs que plusieurs journalistes des médias d’information publics semblent avoir oublié. La seule radio libre d’information générale que l’on peut encore entendre sur la Fm à Abidjan est Onuci Fm. Reste donc Internet comme seul support vraiment indépendant d’information mais pour combien de temps ? Et combien d’Ivoirien peuvent avoir accès à Internet ? Reste à ce que les signaux soient coupés et les Gsm hors service pour que ce soit la black out total ! Les quelques cyber café ouvert ce matin ont été pris d’assaut par les Ivoiriens pour avoir une autre version de la réalité Ivoirienne. Au demeurant sachez que la seule alternative pour écouter les chaines étrangères au-delà d’internet reste les bonnes vieilles ondes courtes. Voici donc quelques stations et fréquences pour la Côte d’Ivoire.

BBC : Afrique de l’ouest Ondes Courtes

0430-0500… sur 5980 et 7375 khz.

0600-0630… sur 6055 et 7205 khz.

0700-0729 … sur 12095 et 17695 khz.

1200-1230… sur 15425, 17780 et 21630 khz.

1800-1830… sur 11865, 17640 et 17885 khz.

RFI : Afrique de l’ouest Ondes Courtes

6 h 7 h : 22 m 13695 Khz

9 h 11 h : 19 m 15315 Khz

15 h 16 h : 19m 15605 Khz

19 h 21 h : 25 m 11615 Khz

21 h 22 h : 31 m 9485 Khz

DW : Afrique de l’ouest Ondes Courtes

12 h – 13 h : 11890 kHz 17610 et  21840 kHz

17 h – 18 h : 11890 kHz, 17610 et 21840 kHz

Si vous connaissez d’autre diffuseurs internationaux et leurs fréquences prière les afficher dans vos commentaires.

Suy Kahofi


Présidentielle 2010 : Les résultats du second tour Ivoirien (actualisé)

Depuis ce lundi soir les premiers résultats de l’élection présidentielle commencent à tomber. La diaspora ouvre le bal avec un score à l’avantage de l’ex premier Ministre d’Houphouët Boigny. Sur les près de 15.000 Ivoiriens de l’étrangers officiellement inscrit 59,97 % ont choisi le candidat du RHDP conte 40,03 % pour celui du LPM. La CEI (Commission Electorale Indépendante) tient à rassurer les Ivoiriens sur le respect du délai de 72 heures après vote pour permettre aux Ivoiriens d’avoir le nom de leur nouveau Président. Malgré la joie évidente du RHDP, rien n’est encore fait ! En effet le vote dans la diaspora ne saurait être représentatif du vote global. Les résultats seront livrés au fil de cette journée du mardi 30 et les plus attendu seront ceux d’Abidjan (grand district) qui représente plus de 30 % de l’électorat national. L’ONUCI par la voix du son représentant YJ Choi s’est félicité de la tenue du second tour de l’élection présidentielle et a déploré les quelques incidents qui ont eu lieu ici et là. L’atmosphère est tendue à Abidjan et ce moment et la ville à des allures de ville fantôme par endroit.

RESULTATS PROVISOIRES 2ème Tour (Source CEI)

ADO

GBAGBO

59,97 %

40,03 %

POUR SUIVRE LES RESULTATS DE LA PRESIDENTIELLE EN COTE D’IVOIRE VEUILLEZ ACTUALISER CETTE PAGE

Suy Kahofi


Présidentielle 2010 : Abidjan vote dans le calme et la discipline

Depuis ce matin 28 novembre les Ivoiriens votent pour le second tour de l’élection présidentielle. Contrairement au premier tour qui vu une forte participation, l’affluence est plutôt faible dans les bureaux de vote de la capitale Ivoirienne. La raison évoquée est celle du couvre feu qui a sérieusement retardé l’ouverture de plusieurs bureaux de vote. Jusqu’à 9 h 30 certains centres de vote et bureaux n’avaient pas encore été ouverts. Les votants ont dû attendre plusieurs heures à l’extérieur des centres avant le début des opérations de vote. Dans des centres tels que celui du lycée Technique d’Abidjan Cocody, certains votants venus depuis 6 h 30 mn n’ont pu voter qu’à 11 h 30 mn. « Malgré les observations du premier tour les choses n’ont pas changé ici : c’est toujours la même lenteur et l’indiscipline » soutien N’dri Hyacinthe étudiant.  Aucun incident n’est à signaler pour cette matinée dans l’ensemble. Seul des rapports d’intimidation ont été recensés par endroit. La vie tourne au ralenti comme tous les jours de vote : on remarque une reprise du trafic urbain. Les bus notamment, wôrô wôrô (taxi communaux) et les gbaka (car rapide abidjanais) après un moment d’arrêt en début de matinée reprennent du service. Au moment où nous postons ce billet, certains bureaux de vote ont marqué une pose pour le déjeuné pendant que d’autres poursuivent les opérations de vote pour permettent aux votants de s’acquitter de leur droit civique.



Côte d’Ivoire présidentielle : un Face à Face Historique

Gbagbo Laurent (LMP) et Alassane Ouattara (RHDP) lors du face à face

Ceux qui s’attendaient à un débat plein d’animosité et de propos injurieux ont été fortement déçus par l’attitude citoyenne et civilisée des leaders du RHDP et de La Majorité Présidentielle. Alassane Ouattara et Gbagbo Laurent de cet historique face à face ont envoyé un signal fort à la Côte d’Ivoire, à l’Afrique et au Monde entier.

La politique en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire n’est plus une question de guerre et de coup bas à répétition. Au pays d’Houphouët Boigny les politiciens ont mûris et ils le montrent. Pendant deux heures deux candidats ont exposé leur programme respectif de gouvernement dans le respect total du peuple Ivoirien et surtout dans le respect réciproque dû à leur rang. « Gbagbo Laurent s’est voulu très différent de ses suppos et le Docteur Ouattara a tranché radicalement avec sa base » soutien Kouamé Alain peintre avant de conclure « il n’y pas une grande différence entre les deux programmes de gouvernement mais ils nous ont enseigné une chose : la politique, la vraie politique n’est pas la guerre ». Les Ivoiriens depuis ce matin commentent cette actualité et il ressort de leurs analyses que quelque soit l’issue du second tour le peuple de Côte d’Ivoire sera félicitée dans son ensemble. « Quelle maturité ! » s’exclame Koffi Patrice « voir deux hauts responsables de partis politiques dans un face à face historique échanger en tenant compte non pas de leurs intérêts personnels mais du pays ». Dans ce torrent de commentaires et surtout de mots d’admiration à l’endroit des deux leaders, la RTI s’en tire avec des félicitations particulières. « Pour la première fois depuis l’indépendance de notre pays je sent que notre télévision ne sert pas un politicien mais la Côte d’Ivoire. Bravo à la RTI qui est passé de son statut de chaîne des grands énervements à chaîne des grands changements » souligne amusé Koua Bi Cédric.

Après le passage de Mr Ouattara et Mr Gbagbo c’est la détente ! Ce matin les violents slogans de campagne ont laissé la place à des échanges plus constructifs. En effet la campagne du second tour de l’élection présidentielle a été émaillée par des violences, des blessés et des morts. La psychose s’est donc emparée de toutes les couches sociales. On craignait le pire malgré les appels au calme du Ministère de l’intérieur. Ce matin l’atmosphère est plutôt détendue comme le témoigne les propos de cette ménagère au marché de Cocody : « C’est nous à la base qui nous battons, sinon en haut lieu les GRANDS se parlent et se connaissent ». Au moment où nous mettons en ligne ce billet, le RHDP d’Alassane Ouattara et le LMP de Gbagbo Laurent achevaient leur dernier meeting dans différent quartier d’Abidjan.

Suy Kahofi


L’université Ivoirienne : « Les profs sont en campagne ! »

Les amphithéâtres des Universités de Côte d’Ivoire sont pratiquement tous déserts. Les étudiants se contentent de finir leurs travaux dirigés et d’attendre. On flâne sur le campus sans but précis ou on rentre à la maison car les professeurs sont de plus en plus absents. La cause de ces absences répétées pour les élèves est toute simple : les enseignants sont en campagne ! La preuve : certains viennent même sur les plateaux de télévision défendre leurs candidats à la présidentielle.

« Je me demande vraiment où va ce pays » s’indigne Coulibaly Assane avant de conclure « pour des élections on arrête d’enseigner et demain on viendra se plaindre que les masses ne sont pas instruites. Comment former une élite responsable quand nos devanciers préfèrent penser à leurs intérêts qu’à ceux du pays ? ». Comme lui, un nombre important de jeunes étudiants ne supportent pas cette situation de statut quo sur le campus. « Nous arrivons ici chaque matin et il n’y a personne : c’est comme ça depuis le début de la campagne ! L’éducation dans un pays est plus importante que la politique car sans personnes éduquées la politique elle-même ne peut pas se faire » souligne Traoré Sinaly. Les parents s’inquiètent également de cette situation. Kouakou Koffi Gérard est producteur agricole il estime que le politique doit inviter la jeunesse à prendre le chemin de l’école et non l’en détourner. « Les leaders politiques envoient des bus pour racler le contenu des amphis et les mêmes se plaignent après que les étudiants font de la politique : je ne les comprends pas ! C’est une forme de démission et de manque de civisme que de déserter l’Université pour se retrouver sur le champs politique !». En attendant que les complaintes des étudiants ne trouvent oreille attentive, les enseignants en grande majorité restent introuvables. Certains plutôt optimistes estiment que l’attente ne sera plus longue. « Pourquoi se lamenter ? On vote dimanche (28) et tout le monde sera de retour ! On accuse les enseignants mais nous mêmes étudiants nous sommes aussi en campagne. Alors faisons l’effort d’attendre le retour de nos chers enseignants » soutien avec un brin d’ironie Serge Kouakou.

Les Ivoiriens dans leur grande majorité sont convaincus que la Côte d’Ivoire retrouvera à coup sûr son train de vie normal seulement après la proclamation définitive des résultats de l’élection présidentielle.

Suy Kahofi


Côte d’Ivoire : campagne électorale sous tension !

La Communauté Internationale doit-elle regretter d’avoir si tôt félicité la Côte d’Ivoire pour la bonne tenue du premier tour de l’élection présidentielle ? La question mérite d’être posée vu les évènements de ces dernières 72 heures à Abidjan. A peine l’ouverture de la campagne pour le second tour annoncée que les éléments du RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix) et du LMP (La Majorité Présidentielle) se sont opposés violemment à Cocody le quartier présidentiel. Une banale discussion entre jeunes « civilisés » vire au drame : une trentaine de blessés dont deux graves ! Loin de s’arrêter là, les échanges télévisés entre partis en lice pour le second tour contiennent plus de propos injurieux que de solutions réelles aux problèmes des Ivoiriens.Dans la rue les jeunes excités en partance pour les meetings profèrent des injures jusqu’en dessous de la ceinture des leaders aux nez des FDS médusés par tant de violence verbale. Il est tant de reprendre le chemin d’une campagne civilisée et respectueuse des valeurs humaines. Pourquoi changer radicalement ce pourquoi le monde nous a autant félicité ? Leaders de jeunesse et de la société civile doivent descendre dans la rue et convaincre les Ivoiriens qu’au-delà des enjeux de l’élection, il est important de penser à la Nation et surtout au processus de sortie de crise. Si l’Ivoirien se dit fatigué par 8 ans de crise et de souffrance, il doit être le premier à refuser la voie de la violence.

Il nous faut tenir juste 6 jours ! 6 jours importants pour ne pas céder aux vieux démons de la haine et de la division ! 6 jours et un vote final pour retrouver la paix et penser à la relance économique ! J’appelle donc le peuple Ivoirien à la maturité et au respect de la valeur première que nous a enseigné le Père Fondateur : la PAIX ! Tourner le dos à la violence nous garantira plus de respect et de considération dans le concert des Nations. La campagne est ouverte et se poursuit, nous avons encore le temps de passer de la violence à une campagne apaisée. L’appel est aussi lancé à l’ONUCI (Opération des Nation Unies en Côte d’Ivoire) pour multiplier les rencontres avec les leaders d’opinion mais surtout au CNCA (Conseil National de la Communication Audio-visuelle). Les médias publics d’information ne doivent pas être des moyens pour les protagonistes politiques de cracher leur venin mais des canaux pour convaincre le peuple.

Ivoiriens nous sommes adversaires politiques et non ennemis : sachons nous comporter en tenant compte de cette réalité !

Suy Kahofi


Enquête : Gérant de cabines cellulaires, genèse et évolution d’une profession

Les gérants de cabine téléphonique sont bien connus des Ivoiriens depuis plus d’une dizaine d’années. Si aujourd’hui ils sont bien visibles à tous les carrefours, cela n’était pas le cas il avant la vague de privatisation du secteur de la télécommunication. L’ex entreprise d’Etat ONT (Office Nationale de Télécommunication) avait développé un réseau de cabine à jeton pour permettre aux Ivoiriens de pouvoir communiquer à partir de 100 f CFA quelque soit l’endroit où il se trouvait.Le projet a vite échoué à cause la destruction en série des cabines : des voleurs armés de pied de biche et barre de fer faisaient le tour d’Abidjan pour éventrer les cabines et récupérer les jetions. Le projet a pris une autre tournure avec l’arrivée de la CI-Telcom : les cabines à jeton ont fait place à celles à carte téléphoniques prépayées. En 1990 c’est la grande vague des privatisations ! La CI-Telcom ne répondant plus aux aspirations des Ivoiriens a cédé sa place à Côte d’Ivoire Télécom qui a décidé de libéraliser le secteur des cabines. Avec des recharges pour téléphone fixe à 100.000 f CFA, l’entreprise a permis à des privés de créer leurs propres cabines. Puis l’arrivée du portable cinq ans après a tout bouleversé ! Les cabines à téléphone fixe ont fait place aux cabines à téléphones portables ou cabines cellulaires pour utiliser l’expression propre aux Ivoiriens.

L’évolution de la profession

Deux expressions désignent les gérants de cabine : cabiniers ou cabinards ! Une toute petite poignée au dé but mais aujourd’hui on peut dire qu’ils sont nombreux. « Au début de l’aventure nous n’étions pas aussi nombreux » souligne Sanogo Ibrahim gérant de cabine. « La minute de communication vers un portable coûtait 500 f CFA et ce n’était pas à la portée de tout le monde. C’est avec la chute des tarifs de communication et l’arrivée de nouveaux opérateurs mobiles que les gérants de cabines sont devenus si nombreux » conclu t’il. Au tout début de l’aventure du portable en Côte d’Ivoire un seul opérateur contrôlait le marché : l’entreprise Ivoiris qui par la suite devient Orange Côte d’Ivoire. Les communications étaient coûteuses et seuls quelques nantis avaient les moyens d’ouvrir une cabine. Après Ivoiris, suit l’entreprise Télécel qui deviendra MTN. « Avec deux entreprises la concurrence était ouverte les prix ont commencé chuter. Nous sommes passé de 500 f la minute de communication à 250 f » soutien Kouamé Jean Luc un autre gérant de cabine. Suivent d’autres opérateurs : Moov, Koz et Green qui viennent casser le prix des appels. Désormais c’est possible de communiquer à 100 f CFA dans une cabine et souvent même en dessous. Si à l’origine le gérant de cabine ne faisait qu’émettre des appels, ces activités se sont multipliées : ils transfèrent des unités et vendent aussi des recharges.

Rentabilité et concurrence

Au fil des années le nombre des gérants de cabine augmente. Malgré cette situation chacun semble tirer sont épingle du jeu ! Les marges de bénéfice ne sont certes pas énormes si l’on s’en tient au pourcentage de 5 % sur un rechargement. Par exemple avec 10.000 f CFA de crédit d’appel un gérant peut se retrouver avec 500 f CFA de bénéfice. S’il s’arrange à utiliser les produits des quatre plus gros opérateurs ils se retrouvent à 2000 f CFA pour dix mille sachant qui peut multiplier son gain par six ou sept en fonction de son efficacité sur le terrain et surtout l’affluence de la clientèle ! « Il serait malhonnête de dire que le gérant de cabine ne s’en sort pas avec son activité. Comme toutes les professions du monde il faut savoir gérer pour pouvoir s’en sortir » soutien Sam Guédé revendeur de crédit de communication. « Le gérant comme le client prépayé tire profit des fréquentes promotions au niveau du tarif de communication. Si le tarif chez l’opérateur baisse, il baisse le coût de l’appel pour avoir plus de clients. C’est ainsi que souvent on peut voir la communication à la minute passer de 100 à 50 voir 25 f CFA » conclu t’il.

Même si pour le moment les gérants de cabines téléphoniques s’en sorte, il faut reconnaitre que certain s’inquiètent de leur sort futur. « Aujourd’hui les tarifs de communication chutent et avec la concurrence que se livre les quatre opérateurs je craints que demain on ne propose aux clients des abonnements à prix réduit ou des forfaits mensuels alléchant. Dans ces conditions que deviendrons-nous ? » s’inquiète Boka Isidore gérant de cabine. En attendant que ce scénario catastrophe ne devienne réalité un matin, les gérants de cabine se frottent toujours les mains et contribuent à rendre possible les communications entre familles, parents et amis disséminé sur l’étendue du territoire national.

Suy Kahofi


Les petites activités des Campus Universitaire d’Abidjan

Cocody Mermoz, Cité rouge, Campus Ancien, Port-Bouët, Cité Williamsville… dans toutes les cités universitaires d’Abidjan, les étudiants vivent au rythme des études mais aussi du petit commerce qui permet de joindre les deux bouts. Décorateurs d’intérieur, cordonniers, commerçantes de denrées alimentaires, opérateurs de saisie, maîtres karaté, instructeurs sportifs…la liste des activités économiques des campus est longue et chaque étudiant tire profil en fonction de son sens d’organisation et de gestion.

Petits boulots : un mal nécessaire !
Les raisons qui poussent les étudiants à exercer une activité génératrice de revenu à côté des études divergent d’une personne à l’autre. Pour un nombre important d’étudiants les difficultés économiques des parents sont à l’origine du choix. « Je suis conscient des problèmes que mes parents ont pour gérer la scolarité des mes frères et sœurs. Aussi j’ai décidé de voler de mes propres ailes en assurant mes études par mais propres moyens. Avec mes économies j’ai acquis un ordinateur et je fais des saisies pour payer mes cours, louer une chambre et couvrir mes besoins » souligne Richard Kouakou. Pour certains étudiants le petit boulot ou gombo dans le jargon ivoirien permet juste d’assurer l’argent de poche : les frais d’étude étant déjà couvert par la famille. Il faut une bonne organisation pour réussir à concilier business et étude : un manque d’organisation peut permettre aux affaires de prendre le dessus sur les études ou vis versa ! Pour ceux qui ont choisi de vivre des petits boulots, ils ne se privent pas de profiter de la manne qu’offre les campus. On peut ouvrir sa boutique dans sa chambre d’étudiant, négocier un espace auprès du syndicat étudiant pour déposer sa cabine téléphonique ou encore louer un magasin quand on a les moyens.
Les avantages d’investir sur le campus

Sur le campus il n’y presque pas d’impôt : les propriétaires ne s’acquittent donc que des loyers et d’une prime mensuelle revenant au syndicat étudiant puisse que le commerçant se retrouve « sur leur zone d’exercice ». Si à l’origine les magasins étaient la propriété d’investisseurs versés dans les affaires, les étudiants leur livrent la concurrence de plus en plus. « Je pense que vu la rentabilité des activités les étudiants on décidé de se lancer pour gagner eux aussi. Sur le campus un simple opérateur de saisie peut facilement se retrouver avec 90.000 ou 130.000 f CFA chaque fin de mois ! Le gain est plutôt tentant » soutien Beugré Camille avant de conclure « les étudiants sont fatigués d’être des employés : ils veulent profiter de plein droit des ‘’richesses’’ des campus alors pour se faire ils s’investissent ».

Même dans les pays les plus développés du monde les gouvernements ne pourront pas permettre à tous les jeunes diplômés d’entrer à la fonction publique. Le secteur privé et surtout l’auto emploi sera donc la porte de sortie pour des millions de jeunes. Si en Côte d’Ivoire les étudiants arrivent à pratiquer des activités génératrices de revenus, cela peut leur ouvrir l’esprit pour monter à l’avenir leurs propres boites.

Suy Kahofi


Les produits chinois omniprésents à Abidjan

En Afrique aucun secteur d’activité n’échappe à l’invasion chinoise : construction, commerce, santé, coopération agricole ou estudiantine, l’empire du milieu veut damer le pion aux puissances européennes qui se sont trop sucrées sur le dos des africains. Jouant sur la fibre nationaliste  et les aspirations au libéralisme économique des anciennes colonies, les petits hommes jaunes proposent un nouveau visage au business entre l’Afrique et les pays développés. Il faut du moins cher pour que les africains puissent consommer. C’est fort de cette logique que les produits de fabrication chinoise se retrouvent de plus en plus sur les marchés africains et surtout Ivoiriens.Si ces produits sont à bas prix leur qualité ne semble pas faire l’unanimité. Si certains estiment qu’il s’agit de produits permettant de faire d’énormes économies, d’autres jugent qu’ils ne durent pas et sont le plus souvent de mauvaise qualité parce que fabriqués à la hâte.

A Adjamé quartier commerçant de la capitale économique Ivoirienne, les chinois sont habitués à venir livrer des sandales en caoutchouc, chemises en coton synthétique et autres jouets. Dès que la fourgonnette de Mr Yuh s’immobilise, les commerçantes s’amassent autour pour s’arracher les articles qui ont un prix abordable pour les familles abidjanaises frappées de plein fouet par la crise. « Les sandales coûtent environ 300 f en gros ! Nous les revendons entre 500 et 600 f cfa, cela nous permet de faire des bénéfices ! » explique Dembélé Karidja  jeune vendeuse. « Les chinois ont des produits qui sont moins chers voici pourquoi je viens me ravitailler avec eux. En plus je ne sais pas comment ils font mais ils ont tous les produits ! » souligne N’gatta N’dao commerçant.

Avec les produits chintok, les commerçants ne sont pas  les seuls qui se frottent les mains : les consommateurs sont plutôt satisfaits côté prix. « Avant tu avais ces mêmes soutien gorges à 2000 f cfa. Aujourd’hui avec 1000 f ou même 800 tu peux facilement refaire un partie de ta garde robe» soutien Jacqueline une jeune assistante de direction venu faire ses courses. Les produits chintok sont donc moins chers et permettent aux ménages de faire des économies mais pour ce qui est du rapport qualité prix certains consommateurs émettent des réserves. « C’est de la pacotille leurs histoires ! Qu’ils fassent l’effort de concevoir de bons produits ! Vous achetez un produit moins cher mais s’il vous sert seulement pour une semaine ou deux c’est du gâchis ! » s’indigne Mr Fofié Amani père de famille. « Moi je ne m’aventure pas vers les produits chintok parce que toues les indications sont en chinois or moi je ne sais pas lire mandarin. Pour éviter toute surprise désagréable je me retiens » soutien Epiphanie N’guessan étudiante. Certains grands consommateurs de produits chinois ont du renoncer au partenariat Chine-Consommateurs Ivoiriens après le scandale du lait contaminé à la mélamine. Les Produits Chinois OUI pour beaucoup mais à condition que bas prix et qualité marchent main dans la main.

Suy Kahofi


L’Alassanisme aura-t-il raison du RHDP ?

Malgré les contestations du PDCI (Parti Démocratique de Côte d’Ivoire) soutenu par le RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la Paix et la Démocratie, le Conseil Constitutionnel Ivoirien a validé les résultats du premier tour de l’élection présidentielle. c’est désormais clair pour les Ivoiriens, Alassane Dramane Ouattara (ADO) et le président Gbagbo Laurent se feront face dans moins de 14 jours pour le second tour de l’élection. Dans la foulée de l’après annonce des résultats, La Majorité Présidentielle (LMP) ne s’est pas fait prier  pour reprendre son bâton de pèlerin car l’objectif est d’imposer Gbagbo Laurent au soir du 21 Novembre comme Président.Dans l’opposition les choses semblent trainer : entre grogne et attente des nouveaux mots d’ordre, le RHDP stagne ! Cette situation a suscité une nouvelle interrogation au sein de la classe des électeurs : le report des voies des autres partis du RHDP vers le RDR sera-t-il possible ? Que pensent certains Ivoiriens du cas ADO ? Sont-ils prêts à avoir l’ex-premier ministre Houphouët comme président ? Les échos de la rue ne semble pas lui être favorable…

De mémoire d’Ivoirien on reconnaitra facilement que le sieur Alassane Dramane Ouattara est l’homme politique qui a le plus défrayé la chronique depuis la mort de Félix Houphouët Boigny. L’économiste du vieux, celui qui contre les recommandations de la constitution Ivoirienne a osé s’opposer à Henri Konan Bédié pour succéder au père fondateur. Depuis cet épisode de la politique nationale, les problèmes de l’homme n’ont pas cessé. Victime de l’Ivoirité, il est jusqu’à ce jour considéré comme un étranger, un burkinabé ! Grâce aux accords de sortie de crise celui qu’on qualifie dans la rue ‘’d’Ivoirien de consensus’’ peut enfin se présenter comme candidat. Ce compromis sera difficilement digéré ou pas du tout par les partisans du président Gbagbo Laurent. Cette logique selon laquelle ADO est étranger est encrée dans la tête des Ivoirien depuis 1993 ! 17 ans que plusieurs Ivoiriens sont convaincus qu’ADO est burkinabé. Le RHDP pourra t-il convaincre le peuple du contraire en seulement 14 jours ? Au-delà de sa nationalité dite ‘’douteuse’’, ADO traine la réputation d’homme ‘’à l’origine de tous les maux Ivoiriens’’. Le second tour de l’élection présidentielle consacre donc une expression qui résume mieux ce concentré de problème socio-politique qu’est ADO : L’Alassanisme !

L’opposition aura donc fort à faire pour imposer son candidat. La bonne fois des militants du PDCI sera donc mise à l’épreuve et l’on jugera par la même occasion du poids de son leader Henri Konan Bédié. Son appel à voter pour ADO aura-t-il un écho favorable auprès de nombreux militants qui sont eux-mêmes le fer de lance de l’Ivoirité ? L’opposition n’aura donc pas la tâche de convaincre par un programme de gouvernement mais devra consolider ses acquis du premier tour en misant sur une stratégie forte de communication pour persuadé les Ivoiriens d’oublier 17 ans de forte conviction. La réalité du premier tour ne sera donc pas forcément celle du second tour.

Suy Kahofi


Présidentielle 2010 : Gbagbo Laurent et Alassane Ouattara au second tour

Ce mercredi 04 novembre au alentour de 0 h 42, le président de la CEI d’une voix solennelle a livré aux Ivoiriens les résultats définitifs provisoires de l’élection présidentielle du 31 octobre 2010. Il ressort de ce résultats un classement plus ou moins attendu par les Ivoiriens : un second tour entre Laurent Gbagbo et à tout prix un des deux principaux leaders du RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix). Le sort a voulu que se soit ADO, le candidat du RDR qui porte l’un des maillots du second tour aux côtés du candidat LMP Laurent Gbagbo. C’est la déception chez les militants du PDCI qui croyaient aux chances de leur candidat.Le classement du premier tour de la présidentielle en Côte d’Ivoire est le suivant :

Gbagbo Laurent : 38.3%

Alassane Ouattara 3 2.08%

Henri Konan Bédié 25.24%

Si ce matin à Abidjan les populations sont satisfaites de ce résultat, il n’en est pas de même pour le PDCI qui cri à la fraude électorale et demande le recomptage des voies. Une chose est sûre, le parti d’Henri Konan Bédié aura le temps de saisir la Cours Constitutionnelle pour présenter ses preuves sur les cas d’irrégularités observés. La déclaration du secrétaire général du parti n’a pas manqué de soulever par endroit l’indignation des Ivoiriens. « Que perdent-ils à reconnaitre leur défaite ? Je pensais que le PDCI aurait eu la grandeur d’esprit de féliciter les vainqueurs mais je me rends compte qu’ils donnent encore dans le vieux esprit anti-démocratique qu’on leur connait depuis la mort d’Houphouet Boigny » souligne Anderson Koffi. « Je m’attendais à tout sauf à ce genre de réactions ! Le monde entier nous a félicité et aujourd’hui le PDCI veut gâcher la fête » souligne Christelle Koné avant de conclure « quand on a appelé au respect du verdict des urnes pendant la campagne, je pense que le minimum d’honnêteté intellectuelle exige qu’on donne un sens à ses propos ». Les Ivoiriens s’étonnent aussi du succès du leader du RDR qui donne la preuve de sa popularité auprès du peuple. Pour une première participation il se retrouve au second tour.

Il est important de noter que lors de ce premier tour des élections un nombre important de bulletins nuls ont été comptés. Ceci démontre qu’un nombre important d’Ivoiriens ne savent pas encore voter avec un bulletin unique. Lors de la campagne du second tour les comités de base des partis devront sensibiliser de nouveau leurs militants. Sur un total de 4.837.779 votants on compte 221.655 bulletins nuls.

Suy Kahofi


Une petite histoire du sms

Le vieux Baldé Karim est un ferrailleur à la retraite et il appartient à une autre génération, celle qui on ne sait comment a pu vivre sans le téléphone portable. Difficile pour lui de percer le mystère des sms surtout quand celui-ci a un alphabet et un vocabulaire qui mute chaque jour. « Vous les jeunes votre histoire de ‘’petites lettres’’ avec vos portables là, on comprend rien ! Pour lire tu vas faire toutes les gymnastiques ». Toutes les langues se côtoient et se bousculent pour au final véhiculer un message. Si à l’origine on pouvait dire Short Message Service, il serait tant de dire désormais Very Short Message Service !

L’univers sms, un univers très jeune

Le vocabulaire du sms est propre aux jeunes de la génération téléphone portable. Il est conçu pour aller vite : les jeunes n’ont pas le temps ! « Le sms fait juste 160 signes or on a beaucoup à se dire donc pour profiter un max on crée des raccourcis » indique Pascal Kouadio élève. « Il faut être habitué à groupe de personnes partageant les mêmes passions ou les mêmes habitudes pour lire certains sms » soutien Bilé Koua étudiant avant de conclure « certains codes sont passe partout d’autre plus restreins on été crée par des groupes pour quelque part ‘’crypter’’ leurs messages ». Chiffres et lettres peuvent composer une phrase : « Tu va b1 ? mw j’m100 mal bne n8». Les abréviations sont de plus en plus courtes : « 2solé j’pe pa vnir ». Si les jeunes aiment au fond les sms avec leurs langages propres, c’est parce qu’ils protègent d’une certaine manière leur vie privée. « Moi et mes copines nous avons inversé certains mots ou déformé certaines expressions. Si vous n’être initié vous ne pourrez jamais comprendre un sms qu’on s’échange. Du coup je n’ai pas peur que mes parents fouillent ma messagerie » souligne Prisca Coulibaly une adolescente de 16 ans.

Sms : pourquoi les papys et les mamys ne l’aiment pas

Un petit sondage auprès des personnes du troisième âge montre très clairement que les sms n’ont pas vraiment la côte. On reproche aux sms « d’avoir appauvris le vocabulaire des jeunes ». « Je suis enseignant et je peux vous dire que cette manière quasi insolente de massacrer le français contribue à augmenter les fautes des enfants » soutien Georges Hyllarion professeur de français dans un lycée. « Je ne dis pas que le vocabulaire des sms est le seul mal mais pour moi il joue un rôle important dans la baisse du niveau des enfants » conclue t-il. « C’est vrai que le vocabulaire des enfants dans leurs sms peuvent donner la migraine pour nous qui ne sommes pas habitués mais je pense qu’ils peuvent avoir cette manière d’échanger et avoir un bon niveau en français. Une bonne lecture et un nombre important d’échanges autour de langue française peuvent relever leur niveau » affirme Dame Koné Djéné mère de famille.

Sms au cœur des rumeurs

En Côte d’Ivoire les sms sont le souffre-douleur de l’ATCI (Agence des Télécommunication de Côte d’Ivoire). En effet ceux-ci ont été à chaque fois l’arme fatale d’un nombre incalculable de personnes aux intentions inavouées qui les ont utilisées pour véhiculer des rumeurs souvent assassines. A titre d’exemple la prétendue mort du Président Chirac en pleine crise Franco-Ivoirienne. Des millions de sms ont circulé avec le même contenu : Chirac l’ennemi de la Côte d’Ivoire est mort. Cette situation avait jeté dans la rue des milliers d’Ivoiriens qui sortaient ‘’fêter’’ cette victoire alors que le peuple pleurait encore la cuisante défaite de l’après midi face à l’équipe de foot du Cameroun. Plus proche, nous citerons les sms de mort lors de la campagne de la présidentielle qui invitaient souvent des groupes ethniques ou sociaux à se lever les uns contre les autres. La situation a empirée lors de l’attente des résultats et des récentes échauffourées entre militants du RHDP et du LMP. Le Premier Ministre Soro Guillaume a voulu suspendre le service des sms durant la présidentielle. Cette situation aurait pu être fort dommageable pour les professionnels des médias et autres observateurs qui devaient rendre compte de la réalité de l’élection présidentielle au monde.

Suy Kahofi


Présidentielle 2010 : la Côte d’Ivoire a voté dans le calme

L’élection présidentielle Ivoirienne s’est tenue ce dimanche à Abidjan ce 31 octobre 2010 dans le calme et la sérénité. Les Ivoiriens sont sortis massivement pour choisir leur candidat parmi les 14 en lice. Dans l’ensemble les Ivoiriens se sont montrés très disciplinés dans les bureaux de vote. Les échos qui nous sont parvenus des différentes communes font état d’un scrutin pacifique.

Comme chaque dimanche de vote en Côte d’Ivoire on s’attendait à une perturbation dans les transports publics. Cette situation de ville sans taxi et wôrô-wôrô (taxi communaux) n’a pas découragé les Ivoiriens qui dans certaines zones ont regagné leur centre de vote à pied. Le seul hic, c’est que dans plusieurs bureaux de vote ont a observé un retard allant de 30 mn à 2 heures. « Ici dans le centre du Lycée technique de Cocody nous avons commencé à voter à partir de 9 h 30 mn au lien de 7 h 00 comme prévu. J’ai pu voter à partir de 10 h pour être venu a 6 h 15 mn » soutien Silué Djibril. Malgré le retard chacun souligne qu’il n’a pas eu de difficulté à s’acquitter de son devoir de citoyen libre. Dans certains bureaux on a noté une pénurie ou une absence de sticker. Le vice président de la CEI a tenu sur les antennes de la RTI (à l’émission jour de vote) qu’au cours de la journée le problème serait résolu. Les bureaux de vote ont fermé très officiellement à 17 h sur toute l’étendu du territoire. « Je déplore que certains chefs de bureaux qu’en bien même ayant commencé en retard on refusé de prolonger le vote » affirme Koré Philomène.

Les Ivoiriens dans l’attente des résultats finals prévus théoriquement pour mercredi ont lancé un appel au calme à leur compatriote. « Je demande à tout le monde de garder son calme et d’attendre les résultats par les voies officielles. Que personne ne sombre dans la violence car le monde entier nous regarde » lance Stéphane Brito.

Les autorités Ivoiriennes ont mis en garde toutes les personnes qui seraient tentées de semer le trouble dans le pays à l’occasion de ce scrutin et surtout de diffuser de faux résultats même partiels. La nuit électorale s’est déroulée sur les différentes chaînes des médias publics avec un fort taux d’auditeurs car tout le monde voulait avoir la primeur des résultats officiels. Au moment où nous postons ce billet en ligne le calme régnait dans les états-majors des différents candidats qui ont appelés la veille leur militants à la retenu. Ce scrutin doit permettre à la Côte d’Ivoire de renouer avec la prospérité par le retour d’une stabilité politique.

Suy Kahofi


Présidentielle 2010 : C’est la ruée pour les dernières provisions !

Les Ivoiriens préfèrent jouer la carte de la prudence

A Abidjan c’est la ruée vers les magasins, les supermarchés et autres espaces de vente de produits alimentaires. Les Ivoiriens habitués aux changements de dernière minute et à l’instabilité d’un processus de sortie de crise ont préféré jouer la carte de la prudence. Les uns et les autres ont fait un tour à la banque pour « racler quelques tas » (prendre de l’argent) en vue de faire des provisions. On ne veut pas être surpris au cas où les choses tournent au vinaigre.« Je n’ai pas peur mais je suis méfiant. On nous a tellement habitué aux surprises désagréables dans ce pays qu’il est préférable de garder des provisions pour au moins trois semaines » soutien Mr Georges Kouassi. Les files devant les caisses sont longues : en voiture ou en taxi chacun vient se ravitailler. Les hommes s’occupent des sacs de riz, pâtes alimentaires et bidons d’huile. Les femmes s’activent à trouver les condiments, kilo de viande, poisson et autres vivres sur le marché.

A voir les Ivoiriens faire toutes ces provision on se demande bien s’ils sont tous pessimistes ? Certains se disent prudent quand d’autres préfèrent être positifs. « Ce n’est qu’une coïncidence je crois ! Nous sommes à la fin du mois et les familles font leurs provisions habituelles : il n’y a pas de quoi s’affoler. Les élections vont bien se passer : il n’y aura rien après ! » soutien confiant Yacou Yaméogo. En attendant donc le vote du 31 octobre2010 et surtout les jours fériés avenirs, les Ivoiriens auront le temps de faire leurs provisions. Il faut dire que cette situation arrange les gros fournisseurs et les commerçants de façon générale. « Nous on vend nos marchandises ! S’il y a des clients qui demandent nous livrons mais ce que je crains personnellement c’est que certaines personnes profitent de l’occasion pour gonfler les prix » soutien Ben Sylla grossiste. Comme lui nombreux sont les Ivoiriens qui appellent les autorités compétentes à veiller à ce que les Ivoiriens dans la tourmente des élections ne se fassent pas plumer par des commerçants véreux ! Au-delà de l’aspect économique certains Ivoiriens appellent particulièrement au calme. « Ne soyons pas si négatifs ! Il faut se dire que tout ce qui est bien doit arriver à notre pays. Allons voter tranquillement et Dieu fera le reste » soutien Dame Koffi Angèle.

Suy Kahofi


« Berrymania » : Ne vous faites pas avoir !

A Abidjan on ne jure que par ce téléphone qui semble ne pas avoir de concurrent. Le BlackBerry est le téléphone qui fait courir les Ivoiriens. Si les marchants de téléphone portable avaient pion sur rue au tout début de l’invasion du BlackBerry, les compagnies de téléphonie veulent aujourd’hui rattraper le retard. Mais attention : acheté dans un magasin ou sur le marché le BlackBerry peut réserver des surprises !Le buzz du BlackBerry

Après la folle période des portables multimédia, ceux à écrans tactiles ou à deux SIM et du célèbre iPhone, Abidjan vit désormais au rythme du BlackBerry. Ce téléphone aux multiples applications et au design hi-tech fait jazzer les uns et les autres. La mise sur le marché de nouveaux modèles alimente les conversations et les férus de téléphone à la mode ne manquent pas d’occasion pour passer dans la nouvelle dimension. Il faut débourser entre 150.000 FCFA et 300.000 f CFA pour un BlackBerry. Ces prix ne donnent nullement des sueurs froides aux amoureux du téléphone qui n’hésitent pas à écumer les marchés et magasins de la capitale à la recherche de la dernière série. Malheureusement plus un objet a du succès, plus il est sujet à la contrefaçon et à toute sorte de trafic. Acheter un BlackBerry semble être une affaire toute simple mais les connaisseurs et les vieux routiers de la filière portable à Abidjan nous disent le contraire. Sur les pas des commerçants et acheteurs du BlackBerry nous nous rendons dans deux points stratégiques du business du téléphone : le Black d’Adjamé et la Gare de Bassam à Treichville (quartier populaire). Entre pic-pockets, receleurs et vendeurs, il nous donne quelques conseils pour ne pas tomber sur un téléphone à problème.

Quelques astuces à retenir avant tout achat

Beaucoup de personnes ne veulent pas acheter des portables simlockés (verrouillés par les maisons de téléphonie mobile) voici pourquoi elles viennent directement sur le marché se ravitailler mais il faut faire attention. Soro est vendeur de téléphone portable au Black market d’Adjamé, il nous donne quelques conseils pour éviter de se faire plumer aussi bien pour l’achat d’un BlackBerry que de tout autre téléphone portable. « N’achetez jamais un Blackberry ou même un quelconque téléphone portable avec un vendeur à la sauvette : dans 80 % des cas le vendeur vient de le voler. Si vous l’achetez en seconde main faite le vérifier par un bon électronicien même si vous le reprenez à votre meilleur ami. Le vrai Blackberry n’est pas un téléphone mais un bijou NTIC qui sert à communiquer. Si quelqu’un s’en sépare c’est en grande parti parce que le téléphone vient d’avoir un problème. Exigez toujours un acte de vente sinon vous risquez de vous retrouver en prison pour recel ».

Toujours s’adresser à un expert

Moustapha nous attend à la gare de Bassam : sa spécialité est le dépannage des portables. Lui aussi à quelques conseils pour nous. « Vous voyez ce téléphone, vu son apparence il doit être bon ; mais si je vous le vends il vous sera utile juste deux semaines car son système est infecté par un virus. Aucune barrière n’existe plus vraiment contre les programmes malveillants et avec la vague des chinetok (produit contrefait venant en général d’Asie) tout est possible. Plus un BlackBerry à des applications installées, plus il est un potentiel nid de virus car rares sont ceux qui payent pour les applications qu’ils téléchargent ».

Etre prudent pour éviter le ‘’Blackborry’’ !

BlackBerry à ne pas confondre avec BlackBorry ! La seconde expression issue de l’argot ivoirien désigne toute camelote sans valeur qu’on vous revend en lieu et place du vrai BlackBerry. Le mot ‘’Borry’’ placé à la fin de l’expression signifie en Dioula fuir car généralement le faux vendeur se tire avec vos sous une fois l’affaire conclue. Alors pour ne pas être un ‘’gaou’’ (ignorant) à la merci des petits délinquants soyez prudent ! Si vous achetez votre BlackBerry sur le marché faite le dans un magasin et non sur une étale dans la rue : respectez les prescriptions du vendeur et faites vous rembourser automatiquement si le téléphone ne répond pas à vos aspirations. De nombreux clients courent depuis des mois après des commerçants véreux pour récupérer leur argent après l’achat d’un BlackBerry défectueux