Kahofi SUY

31 Décembre : personne n’a voulu se faire raconter la fête !

Le réveillon de la saint sylvestre a été chaud comme d’habitude à Abidjan. Les ivoiriens ont oublié les soucis quotidiens pour penser seulement à la nouvelle année. Dès 20 heures, le programme de la soirée était connu : un tour obligatoire à l’église et en bonus une virée nocturne ! Les ivoiriens sont reconnaissants envers Dieu qui leur a permis de passer 365 jours sous sa protection. Après le passage à la messe de minuit les chapelles se sont vidées et le flot humain s’est déversé dans les maquis, bars, cabarets et autres boites de nuit.A chacun sa joie, à chacun sa dose ! Les maquis, bars et cabarets sont pleins de monde et personne ne boude son plaisir. Le 31 décembre on choisi son espace de joie en fonction de ses moyens. Tatiana, Carole, Isabelle et Sonia ont choisi un bar climatisé ! Les filles se sont associées pour décrocher une bouteille de liqueur et plusieurs petites stouts. A défaut d’avoir une table elles se sont fait de nouveaux amis. Oscar et Clément deux fonctionnaires qui ne cachent leur joie de partager un peu de temps avec de ravissantes jeunes filles. « Ce soir c’est la fête et comme vous le voyez on s’amuse. Je souhaite juste à ma Côte d’Ivoire la paix et rien d’autre ! » affirme Clément entre deux verres.

A yopougon rue princesse, les taxis compteurs n’ont pas arrêté leur ballet de toute la nuit. A chaque escale ils déversent dans les maquis et bars des groupes de jeunes filles et garçons venus faire la fête. Fait tout à 600, Escalator, la Présidence, Petit bisou…les tables ne suffisaient plus ! Les clients les plus intrépides ont disposé quelques cassiers vides sur le bitume pour savourer une bière entre amis. Crise oblige les accès ont été évité cette année et certains gérants s’en réjouissent. « Dieu merci qu’il y a la crise sinon ce soir il y aurait de nombreuses victimes. Les gens n’excèdent pas les doses qu’ils peuvent supporter. Il est préférable de rentrer sobre pour éviter d’autre complications » affirme Prince Calculateur gérant d’une boite de nuit. Toute la nuit les Abidjanais se sont défoulés dans la joie totale avec un même vœu sur toutes les lèvres le retour de la  paix et de la stabilité en Côte d’Ivoire.

Suy Kahofi


On parle encore de Paris-Dakar ?

Voici déjà trois ans que les organisateurs du plus grand rallye raid au monde ont décidé de quitter le chaud désert du Sahara pour les pampas d’Argentine et du Chili. J’aurais bien voulu entendre ce matin Paris-Santiago ou Paris-Buenos Aires alors que le journaliste parlait du rallye raid mais aucun changement.

Malgré cette délocalisation le rallye raid n’a pas changé de nom. D’aucun me diront qu’il s’agit d’une appellation bien contrôlée ou d’une marque déposée, ils iront jusqu’à me dire que quelque soit le continent où il se déroule, ce rallye raid sera toujours baptisé Paris-Dakar. Je dois me consoler en criant qu’il s’agit d’une grande victoire pour l’Afrique ! Ok je crois que les défenseurs du concept ont bien raison. Néanmoins ils sont également nombreux ceux qui pensent qu’au lieu d’utiliser ce nom bien africain du plus célèbre rallye raid au monde sous d’autres cieux, il est temps qu’il retrouve ses premières saveurs en faisant son retour en Afrique. Doit-on priver le continent d’un évènement aussi important en invoquant l’insécurité ou quelques malfrats armés qui évoluent en bandes ? La volonté d’un contient qui réclame ‘’son’’ rallye raid n’est-elle pas plus importante que les actes de délinquance d’AQMI ? Les organisateurs du Paris-Dakar pensent-ils aux nombreuses familles qui vivaient directement ou indirectement de ce rallye raid ? Les nouveaux sites qui accueillent le Paris-Dakar sont-ils aussi sûrs que le désert africain ? Après trois ans de privation, je crois qu’il est temps que les organisateurs du rallye raid et les autorités des pays africains concernés par le circuit puissent s’asseoir pour définir de nouveaux contours sécuritaires. De nouveaux tracés de pistes plus sûrs et plus sécurisés doivent théoriquement permettre le retour du Paris-Dakar sur le continent qui lui sied le mieux. Reste également à savoir si les organisateurs ont le désir de revoir les chameaux et les longues caravanes du continent noir !

Suy Kahofi


Crise Ivoirienne, le gagne pain de la presse Nationale ?

Il serait bien difficile pour les éditeurs de presse de pousser leur générosité vers un affichage public de leur recettes quotidiennes. Ce serait également un crime de lèse presse que de demandé aux patrons d’entreprises de presse de nous dire ce que rapporte la crise Ivoirienne en thème de revenus !

Une chose est pourtant sûre c’est que vendre des journaux ou les produire rapporte un peu plus en cette période de crise que jamais auparavant. En effet depuis le début de la crise post électorale, la presse Ivoirienne n’a jamais été autant sollicitée par les lecteurs.

Chaque matin, les Ivoiriens s’attroupent devant les kiosques à journaux pour s’informer. Si certains ont gardé leur habitude de lire les titre sans jamais parcourir le contenu, de plus en plus d’Ivoiriens achètent au bas mot un ou deux titres de la presse nationale par jour. Le nombre de lecteur augmente et les recettes à la vente aussi comme le souligne Soumaïla un jeune revendeur ambulant. « Depuis la campagne électorale j’ai commencé à vendre plus de journaux que d’habitude. Le nombre a augmenté à l’approche des élections et ces derniers jours je peux vendre tous mes journaux avant midi ». Le constat est le même chez Alain un responsable de kiosque qui nous explique aussi les changements dans les habitudes de lecture des populations. « C’est vrai qu’en ce moment les journaux partisans sont les plus lus mais tous les titres sont demandés par les lecteurs ! Même les parutions qui n’attiraient pas le public sont aujourd’hui demandés ». Au box office des parutions qui ont le vent en poupe figure en pôle position Notre Voie et Le Nouveau Courrier pour les journaux proches du LMP ; Le Patriote, Le Nouveau Réveil et Le Mandat pour le RHDP. Reste au centre L’Intelligent d’Abidjan qui conserve ses lecteurs habituels et grignote même quelques lecteurs modérés à l’image de Mr Kouassi un cadre de banque. « Je préfère un titre assez neutre car après avoir lu un article dans la presse partisane, on fini par croire que la Côte d’Ivoire est en train de bruler ! » affirme notre interlocuteur. Les militants et sympathisants des partis politiques eux ne se posent pas de question. L’information à un nom et une couleur en cette période de crise et il ne faut pas s’en détourner. « Je refuse de m’intoxiquer » déclare Legbé Jacques en indiquant des journaux proches du RHDP. « Chaque matin depuis la fin des élections j’achète tous les journaux qui soutienne la République. C’est ma contribution pour la survie de ces titres. J’invite ensuite des amis à la maison pour les lire car je veux que tout le monde ait la vraie information » conclu t-il. N’da Kouamé Paul n’est pas non plus tendre avec la presse proche du LMP. « Des journalistes ça ? Je doute fort de leur formation ! Ils sont payés pour endoctriner le peuple au lieu de l’aider à sortir de la crise ».

Pendant que les militants poursuivent leur débat sur l’information, les plus modérés, parlant de l’ivoirien de tous les jours appelle à une presse soucieuse du respect des règles régissant le métier. « Aujourd’hui qu’on le veuille ou non c’est la période des vaches grasses pour les éditeurs de presse ! Je demande néanmoins à nos frères charger de nous informer de ne pas privilégier l’argent au détriment de l’info juste. Moins de propos injurieux et haineux, plus d’appel au dialogue et à la paix pour que la Côte d’Ivoire puisse renouer avec la stabilité » affirme Casimir Koffi. « Les titres chocs vous font vendre mais est ce que vous rendez service au pays ? » s’interroge Mr Kobenan avant de conclure « les petites enveloppes après les points de presse c’est bon mais pensez aussi au pays ! ». Il est important de noter que pour des raisons diverses le CNP (Conseil National de la Presse) a émis 13 interpellations, une vingtaine d’avertissements et 25 blâmes. Selon le Président Eugène Dié Kacou la presse doit « calmer le jeu ». La mention peut mieux faire est celle qui figure donc sur la feuille de note de la presse Ivoirienne.

Suy Kahofi


Appel à la grève général : un mouvement suivi dans les transports

Il y a quelques jours Guillaume Soro, le premier ministre du gouvernement du Docteur Alassane Ouattara invitait tous les Ivoiriens à la grève générale pour ne pas dire une désobéissance civile. Si à l’origine le mouvement semblait peu suivi, ces dernières 48 heures le mouvement semble prendre de plus en plus de l’ampleur surtout dans le transport.

En effet plusieurs communes d’Abidjan et de la Côte d’Ivoire tournent au ralenti à cause d’un manque important de véhicule assurant le transport inter-urbain. Yopougon, Koumassi et Abobo sont des quartiers de la capitale où l’on a noté une forte perturbation dans les transports. « Depuis ce matin nous sommes à la gare de wôrô-wôrô (taxi communaux) et après deux heures d’attente nous n’avons pas encore vu un seul taxi » s’indigne une commerçante de Yopougon qui doit rallier le marché d’Adjamé. A Bondoukou, Odienné, Bouaké, Man, San Pédro et Yamoussoukro rares sont les cars de voyage qui ont quitté la ville depuis une semaine. Les camions bourrés de vivres ne peuvent pas regagner Abidjan car personne ne veut prendre le risque de s’aventurer sur une route sans sécurité. Assiaka Koné est membre d’un syndicat de transporteur il nous donne les raisons de se débrayage. « Nous savons que sans transport il n’y a pas de vie économique dans ce pays. Nous demandons pardon aux Ivoiriens mais qu’ils fassent l’effort de nous comprendre. Lorsque vous remplissez un car, toute votre recette est utilisée pour des frais de route : l’argent est versé aux nombreux barrages et check point. Nous ne pouvons plus continuer de travailler dans ces conditions. Nous attendons que la situation du pays s’arrange pour que nous puissions retourner travailler ». Les usagers sont gagnés par le découragement et ne cachent pas leur indignation. « Dans tout ça c’est le peuple qui souffre ! Nous sommes obligés de marcher sur des kilomètres pour faire nos courses ou même nous rendre au travail ! C’est difficile il faut que le pays retrouve sa stabilité » souligne Kouamé Oscar enseignant.

Alors que le peuple souffre des conséquences de la crise post-électorale, les positions au plan politique se durcissent. Si de son côté le gouvernement Aké N’gbo menace de renvoyer les ambassadeurs de certains pays accrédités en Côte d’Ivoire, le gouvernement Soro menace quant à lui tous les fonctionnaires qui « collabore avec le gouvernement illégitime de Laurent Gbagbo ». Les populations Ivoiriennes sont plus que jamais prises en otage. Entre le marteau et l’enclume, il est difficile pour l’Ivoirien d’échapper aux humeurs des politiciens, des opérateurs économique et même des émissaires de l’UA et de la CEDEAO. En effet depuis le départ des trois présidents ouest-africains venus pour la médiation de la dernière chance, chacun retient son souffle. L’omerta sur les clauses des entretiens avec Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara jette une grande crainte dans le cœur des Ivoiriens. Les regards sont donc tournés vers Abuja où l’avenir immédiat de la sortie de crise se joue.

Suy Kahofi


CEDEAO/Crise post-électorale Ivoirienne : la médiation de la dernière chance

Décidément les choses vont très vite dans le dossier Ivoirien. Pas plus tard que le vendredi 24 décembre, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO se réunissaient à Abuja au Nigéria sous la houlette du Président Goodluck Jonathan pour adopter une position commune sur la crise Ivoirienne. Au terme d’un marathon d’échange de six heures, il ressort de ce sommet extraordinaire deux principales clauses : l’envoi d’une dernière médiation à Abidjan à l’endroit de monsieur Gbagbo pour l’exhorter à quitter le pouvoir de façon pacifique et l’usage de la force légitime en cas de refus de ce dernier.

Les choses n’ont visiblement pas trainé puisse que demain mardi 28 décembre, les trois médecins commis par la CEDEAO au chevet de la Côte d’Ivoire malade arriveront sur les bords de la lagune Ebrié. Les trois chefs d’Etat en question sont le Béninois Thomas Boni Yayi, le Sierra-Léonais Ernest Baï Koroma et le Cap-Verdien Pedro Pires. Ils auront la lourde tâche de convaincre Laurent Gbagbo de céder le fauteuil présidentiel et d’inviter le Docteur Alassane Ouattara « à faire preuve de souplesse pour la paix en Côte d’Ivoire ». Le challenge est énorme puisse que Laurent Gbagbo à réaffirmé qu’il est et demeure Président de la République. Dans son premier message télévisé depuis son investiture il s’est dit ouvert au dialogue mais refuse de négocier sur tous les points que la constitution garantie.

Le message de la CEDEAO est un message de fermeté. La mission de ses émissaires est bien évidemment compliquée mais elle à pour objectif de gérer la sortie de crise sans effusion de sang. «Il est clair que la détermination de ces hommes d’Etat, pour trouver une sortie par le dialogue à la crise, est sans équivoque. Ils iront parler au président Gbagbo pour le lui faire comprendre et essayer d`obtenir de lui de partir sans attendre » a affirmé Jean Marie Ehouzou, ministre béninois des Affaires étrangères. La mission de la CEDEAO s’annonce rude car depuis la proclamation des résultats du second tour de l’élection présidentielle toutes les médiations ont été stériles ! En effet il y a quelques semaines Abidjan a vu défiler l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, et Jean Ping président de la Commission de l’UA. Thabo Mbeki considéré à juste titre comme proche du ‘’locataire’’ du palais présidentiel, est venu, au nom de l’Union africaine (UA), avec la même mission. Puis ce fut au tour de Jean Ping de faire un autre voyage à Abidjan. Les deux hommes ne sont pas parvenus à convaincre Laurent Gbagbo de partir.

L’usage de la force dans le règlement de tout conflit entraine inévitablement des dégâts collatéraux. L’espoir pour le peuple Ivoirien que la CEDEAO ne puisse pas user de cette « force légitime » réside donc dans les conclusions de cette dernière médiation.

Suy Kahofi


Abidjan : timide mais joyeuse fête de Noël !

Les 24 et 25 décembre les Ivoiriens, malgré les difficultés qu’ils traversent ont observé ‘’la trêve’’ de Noël pour se réjouir en famille et dans leurs communautés religieuses respectives. Dans la matinée du 24 décembre l’heure était aux derniers achats. Sur le forum des marchés d’Adjamé, de nombreuses familles, malgré les prix élevés en ces temps de crise s’arrachaient les quelques denrées que l’on pouvait trouver ici et là. « Le kilogramme de l’ail à 800 f et 1600 f pour la tomate ! C’est un peu difficile cette année mais que faire nous avons nos familles à nourrir ! » souligne Mme Assamoi une cliente. Alors que le marché s’animait de l’arrivée des Ivoiriens qui ont pu échapper aux embouteillages, les femmes tentaient de se faire une beauté dans les salons de coiffure de la capitale. Même si plusieurs clientes attendent sur les bancs, Philomène une jeune coiffeuse nous dira que l’affluence n’est pas au rendez-vous ! « L’année dernière nous avons veillé avec nos clientes, il m’a fallu appeler 3 ou 4 coiffeuses en renfort mais cette année j’ai à peine une dizaine de têtes à finir ». Jusqu’au petit matin certains magasins et boulangeries sont restées ouvertes pour ravitailler les clients dont certains revenaient de la veillée de la nativité dans les églises.

Les consommateurs ont observé une flambée des prix sur le marché

A propos de la veillée de la nativité et cela grâce à la levée du couvre-feu, les chrétiens dans la soirée du vendredi 24 se sont rendus massivement dans les lieux de culte pour célébrer la naissance de l’enfant Jésus. Dans certaines communautés, les leaders religieux ont joué la carte du regroupement en un lieu unique de célébration pour répondre aux soucis sécuritaires. Ainsi 2000 ans d’une tradition judéo-chrétienne ont été respectés par les fidèles des différentes églises. Au-delà du classique message de Noël, les prêtes et pasteurs ont insisté sur la culture de la paix et de l’amour entre frères Ivoiriens à l’occasion de cette crise que traverse la Côte d’Ivoire. Après la veillée les plus téméraires se sont aventurés dans les quelques maquis et bars des quartiers chauds de la ville. La musique bruyante distillée par les nombreux haut-parleurs semblait inviter les Ivoiriens à oublier leurs problèmes du moment et à célébrer la fête comme il se doit.

Quelques Abidjanais se sont aventurés dans les maquis et bars

La journée très calme du 25 fut consacrée au traditionnel repas de Noël. Dans les familles l’heure était au partage ! On recevait ici des frères, là des amis venus de l’autre bout de la capitale. Le menu varié des quelques domiciles que nous avons visité devait certainement satisfaire les fins gourmands attablés. Comme quoi les Ivoiriens ont retrouvé la joie de vivre à l’occasion de la Noël oubliant les quelques soucis liés à l’organisation de la fête.

Suy Kahofi


L’ONUCI ne bougera pas !

Après la guerre des communiqués et des ultimatums, l’heure était ce lundi à l’attente de la nouvelle résolution du Conseil de Sécurité sur le maintien ou non de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Si certains pro-gbagbo s’attendaient à une abstention de la Chine et de la Russie, ces derniers ont été déçus car c’est à l’unanimité que les 15 ont décidé de prolonger la Mission de l’ONUCI de 6 mois. Comme quoi l’appel du camp Laurent Gbagbo au départ des Forces Onusiennes n’a eu aucun effet.

Quand bien même le mandat de l’ONUCI n’a pas été modifié, les 15 ont décidé du renforcement des effectifs en homme qui pourraient arriver du contingent basé au Libéria. Des sanctions sont également prévues et viseront ‘’tous ceux qui s’opposent au processus de sortie de crise, qui violent les droit de l’homme et font obstacle à la paix’’. Le Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU, Y.J. Choi s’est félicitée de cette décision et invité le gouvernement Laurent Gbagbo à éviter les fausses accusations et propos haineux à l’endroit du personnel de l’ONUCI. « Il faut être de mauvaise foi pour prendre le dévouement de l’ONUCI pour un parti pris » a souligné Mr Choi. En effet des rapports de l’ONUCI font état d’intimidation des fonctionnaires, militaires et autres agents de l’ONU vivant en Côte d’Ivoire. Les domiciles de ces derniers sont fouillés par des individus armés qui disent ‘’rechercher des armes ou colis suspects’’. L’ONUCI ne se laissera pas intimidé et continuera son action de protection des populations.

Le front social

Abidjan a recommencé à vivre ce lundi matin : la grande circulation sur les principaux axes était visible, les maquis ont accueillis quelques clients et un nombre plus important de magasins ont ouvert ! Les journaux proches du RHDP ont fait leur retour dans les kiosques au plus grand plaisir des militants pro-Ouattara. C’est dans cette atmosphère de reprise que l’annonce de la découverte de charnier contenant au bas mot 60 corps à été portée à la connaissance des Ivoiriens. Un charnier au Banco, un autre à Abobo N’dotré et 70 corps criblés de balle à Anyama. « Ce n’est pas le moment pour l’ONUCI de partir. Avec tous ces morts si la Mission nous abandonne les miliciens nous tuerons tous ! » affirme Issa un jeune résidant d’Abobo.

Au titre des sanctions

L’Union Européenne vient d’adopter de son côté des sanctions ciblés contre 19 personnes du régime Gbagbo. Les deux épouses du président sortant, son conseillé militaire et plusieurs autres personnalités politiques et militaires. Dans 48 heures cette décision sera finalisée à Bruxelles et la liste définitive des personnes connues. Interdiction de visa et gel des avoirs sont au menu des sanctions. Le Ministre des affaires étrangères du gouvernement Aké N’gbo, Alcide Djédjé a souligné que Laurent Gbagbo et ses proches n’avaient aucunement l’intention de quitter les bordures de la lagune Ebrié !

Suy Kahofi


La Côte d’Ivoire n’a pas pu faire l’économie de la violence

Le jeudi 16 décembre la capitale Abidjan et plusieurs autres villes du pays ont basculé dans la violence. Le Premier ministre Soro Guillaume a lancé un appel à la marche sur la RTI pour dit-il la libérer.

24 heures avant la marche, le gouvernement Soro s’est dit confiant en l’armée républicaine de Côte d’Ivoire et ne la voyait pas tirer sur des manifestants aux mains nus. La marche pacifique annoncée par le RHDP a vite tourné à l’affrontement entre FDS et militants. De violentes altercations émaillées de tirs à l’arme automatique ont éclaté au niveau du camp de gendarmerie d’Agban Adjamé, d’Abobo et de Cocody au siège du RHDP. Par ailleurs des combats à l’arme lourde ont éclaté à Cocody-Riviéra entre FDS et FAFN. Au terme de cette journée riche en incidents de tous genres, on dénombre une trentaine de morts et plusieurs blessés. Le porte-parole du gouvernement Soro, Monsieur Patrick Achi est monté au créneau pour dénoncer une répression quasi abusive de la marche avec des mercenaires angolais et libériens qui ont ouvert le feu sur les manifestants sans autres formes de procès. De son côté le gouvernement Ivoirien, en plein conseil des ministres au moment des évènements dit avoir agit en toute légalité. Elle dénonce une tentative de prise du pouvoir par les armes. La déclaration du Ministre de l’intérieur du gouvernement Gbagbo Monsieur Emile Guirié Oulou fait état de militants armés d’arme à feu et arme blanche.

Présumé rebelle tué par les FANCI fidèle à Laurent Gbagbo

Louis Moréno Ocompo le procureur de la cour pénale internationale a dit suivre de prêt les évènements en Côte d’Ivoire. Il n’a pas manqué de mettre en garde toutes les personnes impliqués dans les violences et autres attente à l’intégrité physique des populations. Au moment où nous publions cet article le Président de la Commission de l’Union Africaine, Jean Ping est a Abidjan pour tenter une nouvelle médiation. Le camp Laurent Gbagbo par la voix de son ministre des affaires étrangères Alcide Djédjé, se dit toujours disposé à promouvoir le dialogue quand en face de lui, le gouvernement Soro pose comme préalable la reconnaissance des résultats sans condition de l’élection présidentielle telle que certifié par Mr Choï représentant spécial de l’ONU. A Abidjan en ce moment il ne fait pas bon d’être journaliste ou correspondant de presse indépendant. Plus grave s’hasarder à se balader avec une caméra ou un micro estampillé du logo d’un média français peut être préjudiciable. Le banc des accusés du LMP à deux nouveaux occupants. Après le Docteur Alassane Ouattara, le Président Blaise et le Burkina Faso, les propos tendancieux tenus à l’égard du Président Wade, se sont désormais l’ONUCI et les Etat Unis qui viennent s’ajouter à la liste des déstabilisateurs de la Côte d’Ivoire.

Suy Kahofi


Une marche pacifique pour libérer la télévision ivoirienne (TFI)

La stratégie choisie par le Premier Ministre Soro Guillaume en vue d’installer le Nouveau Directeur Général de la RTI le jeudi 17 et retourner à la primature le vendredi 18 est connue de tous. Loin d’être un scénario d’affrontement militaire entre FANCI et FAFN ou d’un coup de force de l’armée française comme l’avait prédit certains journaux proches du LMP, il s’agit tout simplement d’une marche pacifique.

C’est au cours d’un point de presse que le Ministre des Infrastructures Economiques, Monsieur Patrick Achi (porte-parole du gouvernement) a rendu public la décision. Cette marche pacifique a pour objectif de soutenir le gouvernement Soro dans l’installation d’un régime démocratiquement élu. Il ne s’agit pas d’un mouvement d’anarchistes mais vu la sécurité renforcée aux abords de la RTI, on serait tenté de croire que cette marche est illégale ou revêt un caractère insurrectionnel. A ce niveau le Ministre Patrick Achi s’est voulu rassurant. « Les Ministres de l’intérieur et de la défense sont informés de la marche du RHDP du jeudi 17. L’armée dans sa grande partie est républicaine : on ne voit pas cette armée laisser des milices ou des mercenaires libériens s’en prendre à son gouvernement légitime. D’ailleurs cette marche est légale, légitime et les différents acteurs concernés ont été informés » avait-il souligné. Le chef d’état major Philipe Mangou est aussi informé de cette marche puisse que l’homme n’a pas encore été démit de ses fonctions. Le porte-parole du gouvernement espère donc que cette marche sera encadrée pacifiquement.

Le directoire du RHDP par la voix du Professeur Alphonse Djédjé Mady a invité les militants et sympathisant de la coalition à se mobiliser pour cette marche pacifique. « Les populations sans armes iront à la RTI réclamer leur droit à l’information » voici l’information capitale que le Ministre Patrick Achi a voulu laisser aux journalistes et correspondants de presse avant de prendre congé d’eux. La tension est grandissante au fil des heures et les Ivoiriens se posent beaucoup de question. Laurent Gbagbo laissera- t-il des manifestants marcher sur ‘’sa télévision’’ ? Cautionnera-t-il un autre affront de Soro après l’incident de l’hôtel du golf où 50 de ces hommes ont mis en branle toute son armée ? Les heures qui viennent renseigneront les uns et les autres. Certains opérateurs économiques préfèrent jouer la carte de la prudence en laissant magasins, boutiques et autres PME fermés pour la journée de demain.

Suy Kahofi


Côte d’Ivoire: impôts, taxes, redevances…ni à l’un ni à l’autre

Le bicéphalisme qui s’est installé à la tête de la République de Côte d’Ivoire et qui plonge le pays dans une crise socio-économique jour après jour inquiète les opérateurs économiques. Les activités tournent au ralenti et malgré cet état de chose les commerçants et autre industriels savent tous qu’ils devront s’acquitter de leurs impôts et autres taxes liés à l’exercice de leur fonction. Dans un pays avec deux gouvernements à qui payer les impôts ?

La décision du Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire Jean Louis Billion est tombé raide : les opérateurs économiques ne payeront ni l’impôt à Ouattara ni à Gbagbo !

La décision est jugé réaliste pour certains mais taxée de révoltante pour les pros-gbagbo qui continu de soutenir avec leur dernière énergie que le leader du LMP est le Président Ivoirien. « Aujourd’hui nous avons deux administrations qui se battent pour avoir pion sur rue. Les acteurs économiques sont perplexes, sont confondus entre l’une ou l’autre et ne savent pas ou donner de la tête ! En tout état de cause nous avons des secteurs économiques qui sont menacés de faillite pour beaucoup et qui sont à l’arrêt depuis plusieurs semaines pour certains. Nous avons reçu en courrier du gouvernement Soro Guillaume qui souligne que nous seront amenés à payer une deuxième fois nos impôts si nous les payons à la mauvaise caisse. Le mieux dans cette situation est donc de ne rien faire ! » a affirmé le président Billon. La crise politique Ivoirienne tourne donc définitivement à la lutte pour le contrôle des ressources économiques du pays. Sur ce plan le gouvernement Soro semble avoir, au plan International, une longueur d’avance sur ses adversaires. En effet seule la signature du Président Alassane Ouattara a une valeur juridique pour des institutions telles que la BCEAO, le FMI, la BAD…

Le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire Jean Louis Billion a donc demandé aux opérateurs économiques de remplir leurs déclarations fiscales mais de ne faire aucun paiement. Les recettes fiscales représentent au bas mot la somme de 90 milliard de F CFA par mois pour l’Etat de Côte d’Ivoire. Voici ce que le monde économique apporte directement à la Côte d’Ivoire. Terriblement inquiets quant à la survie de leurs activités et ballotés entre deux gouvernements, les opérateurs économiques de Côte d’Ivoire n’iront pas devant les guichets de paiement tant qu’ils ne sauront pas de façon claire qui est qui dans ce pays.

Suy Kahofi


Côte d’Ivoire, risque d’affrontement : Abidjan dans la peur totale

Il a juste fallu que le Premier Ministre Soro Guillaume annonce son retour cette semaine à ses bureaux du Plateau que tous les Ivoiriens sont dans une inquiétude indescriptible. Pas seulement les populations mais également l’armée Ivoirienne fidèle au Woody de Mama* ! Après les coups de feu sporadiques entendus ce matin non loin de l’hôtel du golf, les militaires Ivoiriens ont commencé à barrer plusieurs rues de la capitale Abidjan.

Il fallait faire un grand détour pour rallier certaines zones d’habitation comme la Riviéra III, N’Pouto ou la CIAD. « Il va falloir libérer l’Hôtel du Golf » avait lancé un général de l’armée Ivoirienne la semaine dernière. Avec la tension en ce moment à Abidjan, nombreux sont ceux qui craignent que ce fameux moment de libération soit arrivé. L’hôtel à titre de rappel abrite le Président élu de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, son gouvernement et plusieurs de ses partisans. En tout cas l’armée Ivoirienne se déploie et les forces onusiennes renforcent leur position. La question est de savoir d’où partira le premier coup de feu. L’armée Ivoirienne osera-t-elle ouvrir le feu sur des forces marquées du code bleu ? Seules les heures qui viennent nous le diront ! Pour l’instant les boutiques et surfaces de vente ferment les unes après les autres et certainement que ce soir Abidjan et tout le pays s’apprête à dormir la peur au ventre.

*surnom de Laurent Gbagbo !

Suy Kahofi


Les chrétiens prient pour la paix et la sortie de crise

Cocody Mission Foursquare, Dokui Paroisse Sainte Monique, Yopougon Eglise Evangélique CMA… Ce dimanche 12 décembre l’ambiance est partout la même : les chrétiens Ivoiriens prient pour leur pays. L’inspiration biblique des prêtes et pasteurs est différente d’un lieu à l’autre : les textes hébraïques qui soutiennent les prédications et homélies semblent quelque peu éloignées de la réalité du peuple venu écouté la parole. Le visiteur qui s’attarde pourtant en ces lieux de culte comprendra très vite que les chrétiens sont préoccupés par l’avenir socio-politique de la Côte d’Ivoire.

« Nous sommes de nouveau plongés dans une situation de ni paix ni guerre non pas cette fois ci avec des bruits de canon mais avec un dialogue de sourd entre deux présidents » affirme le frère Jean Jacques N’goran paroissien méthodiste avant de conclure « Dieu a sorti ce pays de situation chaotique et je sais qu’il a la solution à ce nouveau problème de la Côte d’Ivoire ». L’attente de la désignation d’un unique Président pour la Côte d’Ivoire semble interminable et les chrétiens voulant éviter le pire se tournent vers le ciel. Eux qui sont témoins de la hausse quasi quotidienne des prix des denrées alimentaires sont mieux placés pour faire monter des supplications à Dieu. Si tous sont unanimes de prier pour la Côte d’Ivoire, il n’en demeure pas moins de l’état réel du cœur de l’Ivoirien. Le chrétien Ivoirien prie t-il avec un cœur sincère ou plutôt impartiale ? Difficile de répondre à cette question si l’on s’en tient aux nombreuses veillées de prières dont certaines ont été dédiées au départ des forces d’occupation que sont l’ONU et les troupes françaises ! En effet depuis le début de la crise, de nombreux pasteurs et autres chrétiens se sont taillés une réputation de faux prophètes. Dieu leur aurait prédit la fin de la crise et certains iront jusqu’à faire des pseudo-révélations divines devant le Président Laurent Gbagbo en pleine crise militaire. Fort de cette triste réputation des chrétiens, le révérend Foba de l’Eglise Evangélique CMA les a invité à jouer leur véritable rôle dans ce mouvement de sortie de crise. « Les diplomates continuent de négocier, les politiciens ont emprunté leur chemin, la communauté internationale a sa position, l’ONU joue aussi son rôle et nous les chrétiens ce que Dieu nous demande c’est la prière ».

Prier donc d’un cœur sincère pour que la paix revienne en Côte d’Ivoire est pour certains guides religieux le véritable commandement que Dieu donne à ces enfants. Reste à l’appliquer sans être tenté d’avoir le visage de l’un des deux Présidents en tête lorsque viendra le moment de la prière !

Suy Kahofi


C’est déjà Noël à la Foire de Chine

Il est impossible de parler de noël sans parler de cadeaux et pour trouver le meilleur cadeau aux enfants, les parents écument toutes les grandes surfaces. En matière de cadeau la Foire de Chine fait office de lieu incontournable…

Malgré la crise socio-politique que traverse la Côte d’Ivoire, la Foire de Chine n’a pas baissé pavillon. Les investisseurs de l’empire du milieu sont convaincus que la Côte d’Ivoire va rebondir et que l’activité économique, une fois le président démocratiquement élu en place, va reprendre son ascension comme si rien ne c’était passé. A la Foire de Chine on sait qu’avec ou sans la crise il y aura un 24 décembre 2010 et le 24 décembre c’est Noël, la fête des tout petits ! Or qui parle de fête des tous petits parle obligatoirement de cadeau et surtout de caprice d’enfant. Alors pour attirer les enfants et surtout les parents, il ne faut pas laisser les jouets dans les nombreux cartons de la réserve. Le look des différents magasins a bien changé : les couleurs rouge et blanche annonçant Noël sont omniprésentes. Les vendeurs et chefs de rayons ont tous le traditionnel bonnet du père Noël. Tout a été sorti pour séduire la clientèle depuis l’entrée du magasin : poupée parlante, barbie, voiturettes, avions et hélicoptères télécommandés…

Les choix sont difficiles devant autant de jouets

« Difficile de faire son choix lorsqu’on se retrouve dans les magasins Foire de Chine. Il y a tellement d’articles que j’évite de venir avec mes enfants : certains pourraient passer leur temps à pleurnicher entre les rayons » souligne Mme Coulibaly infirmière. Les prix sont plutôt abordables si on les compare à ceux qu’affichent d’autres grandes surfaces que nous avons pu visiter. Ce n’est pas la très grande pour le moment mais quelques Ivoiriens font le déplacement pour voir ces nombreux jouets venus de Hong Kong, Taïwan, de Chine continentale et de Corée. « Je suis juste passé pour voir les prix. Ma priorité n’est pas d’acheter pour le moment : avec la crise j’ai d’autres choses en tête ! On va juste attendre que les choses se calment pour vraiment pensé à faire plaisir aux enfants » nous lance souriant Mr Kouassi Jérôme transitaire.

Suy Kahofi


Même avec deux Présidents la Côte d’Ivoire tourne au ralenti

Treichville, Abidjan sud, quartier où des violents affrontements ont eu lieu entre militants du RHDP fidèles au président Alassane Ouattara et ceux du LMP adulant le très contesté président du sud Ivoirien Laurent Gbagbo. L’odeur des pneus brulés à même le bitume s’est dissipée mais celle de la crise que traverse la Côte d’Ivoire persiste et signe.

Sur un quota de 10 magasins et boutiques en activité seul 3 ouvrent ! Difficile de croire que la capitale Ivoirienne qui vit à 100 à l’heure est aujourd’hui une lourde agglomération qui tourne à peine ! Administration, commerce, professions libérales, artisanat, quelque soit le secteur le dynamique engrainage Abidjanais semble avoir pris le grain sable. « On ne travaille pas mais on a des charges » nous souligne ce ferrailleur de Marcory un autre quartier d’Abidjan sud. En effet son garage est vide et ses jeunes apprentis, l’oreille coller à la radio des Nations Unies (ONUCI Fm) s’enforment des dernières avancées de la crise Ivoirienne. « On est fatigué, il faut que l’un d’entre eux soit contraint par la force à céder : c’est la seul option » souligne Kouamé Olivier peintre. Au chômage depuis les vagues houleuses de la crise Ivoirienne il perd son temps en jouant à l’awalé avec son ami Zan Edouard. « Les chantiers sont fermés, il n’y a plus de boulot et les Ivoiriens ont faim. Ouattara et Gbagbo le savent alors s’ils aiment ce pays qu’ils se ressaisissent pour trouver une solution » affirme Zan Edouard maçon indigné.

A peine une semaine d’imbroglio politique que la vie est difficile pour les foyers ! Les pénuries de gaz sont quotidiennes et sur les marchés le ravitaillement en vivriers ne sait pas depuis plusieurs jours. Les rares légumes s’arrachent au prix fort ! Le garba national (l’attiéké au poisson thon) se trouve rarement dans certains sous quartier d’Abobo. Le charbon de bois est recherché par tous les ménages : de 100 f CFA (0,15 €) la boîte il est aujourd’hui vendu à 200 f (0,30 €) voir 250 f (0,37 €). La pitance alimentaire de 500 f CFA (0,75 €) fait déjà défaut chez plusieurs familles. Les villes de l’intérieur du pays n’échappent pas aux difficultés quotidiennes. Plus d’essence à la pompe à Daoukro (centre-est) : seules quelques gouttes de pétrole sont encore disponibles dans les cuves souterraines. Nous avons pu joindre par téléphone un grossiste du réseau ORYX qui soutient très fermement que « personne dans cette situation de crise ne peut s’aventurer sur une route avec un camion citerne ». Minignan dans le nord de la Côte d’Ivoire, aucun camion de vivre n’est venu d’Odienné, ni du Mali voisin, ni même du Burkina. Dans l’ouest Montagneux l’actualité est tout autre. Ici s’est plutôt la lutte pour rester en vie qui préoccupe les populations. Des rumeurs d’infiltrés libériens (ex-combattants) ont jeté les habitants de plusieurs campements frontaliers sur les routes de l’exile. « Nous avons eu écho de contact officieux entre certains anciens chefs de guerre Libériens et des émissaires Ivoiriens. Aussi je mets en garde toute personne tenté d’intervenir dans ce pays : le Libéria n’acceptera jamais ce genre d’action » avait souligne Mme Sirleaf Johnson, Présidente du Libéria dans un communiqué officiel.

Entre Monsieur Gbagbo Laurent soutenu par le clan Poutine plus intéressé par le pétrole Ivoirien que par le sort des populations et le Docteur Alassane Ouattara que toutes les démocraties reconnaissent comme le Président Ivoirien, le peuple Ivoirien attend toujours SON Président.

Suy Kahofi


Un anniversaire passé inaperçu

La bagarre politique qui divise en ce moment la Côte d’Ivoire n’a pas permis aux Ivoiriens de célébrer comme ils le font chaque année l’anniversaire du brusque décès du père fondateur de la Nation. Voici 17 ans (7 décembre 1993 – 7 décembre 2010) que disparaissait Félix Houphouët Boigny, l’ancien député français, premier ministre Ivoirien puis Président de la République de Côte d’Ivoire indépendante. Celui qui a su rassembler plus de 63 groupes ethniques en un peuple fort. C’est en ces moment de graves disettes pour le pays que chacun se souvient que la Côte d’Ivoire à perdu un grand homme. Vieux, Jeunes et Enfants gardent de lui un seul souvenir : celui d’un homme de paix. Infatigable acteur de développement, ce médecin et agriculteur né a hissé la Côte d’Ivoire à un niveau développement tel que les imminents professeur-chercheurs, économistes et autres théoriciens de la politique moderne n’ont pas pu. Plus grave les pseudo-endoctrineurs de la République qui ont critiqué sa gestion depuis leur arrivée au pouvoir ont vite fait de se réclamer de lui.

L’Ivoirien de tous les jours, celui qui est au chômage depuis des années, qui n’arrive pas à manger à se faim se rappelle encore de celui que l’on baptise affectueusement Le Papa National, Jah Houphouët, Le Bélier de Yamoussoukro. « Avec lui il y avait peu de discours et plus d’action pour sortir les Ivoiriens de la misère » affirme N’guessan Charles un vieux chef de coopérative agricole avant de conclure « Houphouët pensait à la Côte d’Ivoire mais ceux qui ont dirigé après lui pensaient à leurs amis et leurs familles ». « Après lui tout s’est gâté dans ce pays surtout ces huit dernières années. La Côte d’Ivoire où il faisait bon vivre rebute de plus en plus les jeunes Ivoiriens » soutien Kassoum Koné. « Je n’ai pas connu Houphouët Boigny : je suis trop jeune ! Mon père m’a toujours dit qu’il était un leader charismatique qui voyait grand. J’ai visité Yamoussoukro et cela m’a permis de comprendre » affirme N’da Odile élève de 3ème.

Tous sont unanimes la Côte d’Ivoire d’Houphouët Boigny est celle où il faisait bon vivre. Trouvera-t-on un jour dans cette République un politicien capable de poursuivre son œuvre ? Il faut être un devin pour donner la réponse à cette question. Si chaque Ivoirien avait le don d’invoquer son esprit d’homme sage pour qu’il habite nos politiciens actuels, c’est sûr que chacun s’empresserait de la faire vu les sentiers escarpés, caillouteux et difficiles à négocier que le pays emprunte en ce moment.

Suy Kahofi


Crise Ivoirienne : La crédibilité des Nations Unies à l’épreuve

Bien trop longtemps l’ONU s’est montrée tendre envers plusieurs dictateurs et usurpateurs de pouvoir qui s’appuyant sur la constitution de leurs pays et sur la charte des Nations Unies se sont agrippés au pouvoir. Des millions de dollars investis dans le règlement des conflits, des vies de milliers de soldats exposées pour au final laisser des hors la loi s’imposer en chef à la tête de populations qui les ont vomis !

Si certains analystes s’amusent à exiger que l’ONU soit repensée c’est parce que trop souvent son laissé-faire a été considéré comme une marque faiblesse. Lorsque les conflits éclatent et que les Etats membres sont empêtrés dans les difficultés, que la malnutrition frappe les réfugiers et les enfants, que des rébellions menacent de fondre sur des gouvernements démocratiquement élus, on oublie les constitutions et on se rappelle alors que l’ONU existe. Lorsque la stabilité est de retour, que des élections sont organisées et que les milices sont désarmées on se rappelle alors que nos constitutions existent et que l’ONU « n’a rien à dire dans nos problèmes ».

La fermeté de l’ONU en Côte d’Ivoire doit être un exemple pour l’avenir et elle sera un exemple si et seulement si cette fermeté conduit à l’installation du Président démocratiquement élu de la Côte d’Ivoire. Toute négociation, compromis ou tête à tête entre le Président Alassane Ouattara et Monsieur Gbagbo Laurent serait une manière pour l’ONU de cautionner le hold-up électoral du LMP. Soit l’ONU marque des points en assurant une sortie de crise avec toute la fermeté, soit elle perd la face si proche du but en acceptant comme cadeau les nombreuses menaces envers ses fonctionnaires. C’est au Président élu Alassane Ouattara que revient la charge de diriger la Côte d’Ivoire, de nommer les ambassadeurs, de cautionner la formation d’un gouvernement et de parler à l’extérieur au nom de la Côte d’Ivoire en tant que Président. A propos de légitimité et au-delà de l’ONU, c’est toutes les organisations continentales et internationales qui doivent savoir dire NON à tout gouvernement autre que celui du premier Ministre Guillaume Soro. D’ailleurs celui-ci est déjà connu de tous :

1. Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Ministre de la Défense : Guillaume Kigbafori SORO

2. Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux : Me Jeannot Kouadio AHOUSSOU

3. Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence de la République : Amadou Gon COULIBALY

4. Ministre du Plan et du Développement : Albert MABRI TOIKEUSSE

5. Ministre de l’Economie et des Finances : Charles Diby KOFFI

6. Ministre des Affaires Etrangères : Gervais Jean-Baptiste KACOU

7. Ministre de l’Intérieur : Hamed BAKAYOKO

8. Ministre de la Production Animale et des Ressources Halieutiques : Rémi Kouadio ALLAH

9. Ministre des Infrastructures Economiques, Porte-parole du Gouvernement : Patrick ACHI

10. Ministre des Mines et de l’Energie : Adama TOUNGARA

11. Ministre de l’Education Nationale : Kandia CAMARA

12. Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Salubrité Urbaine : Dagobert BANZIO

13. Ministre de la Fonction Publique : Konan GNAMIEN

L’Union Africaine, l’Union Européenne, les Etats Unis, la Grande Bretagne et toutes les Nations qui se respectent doivent ensemble aider la Côte d’Ivoire à retrouver son PRESIDENT.

Suy Kahofi


Une République pour deux Présidents !

Une annonce de résultats provisoires de l’élection présidentielle faite à l’hôtel du Golf à Cocody donne Alassane Dramane Ouattara (ADO) vainqueur de l’élection Présidentielle avec 54,10% des suffrages contre 45,90% pour Laurent Gbagbo. Une autre annonce, cette fois ci du Conseil Constitutionnel enregistrée par la RTI première chaîne donne Laurent Gbagbo vainqueur avec 51,45% des suffrages contre 48,56 % pour ADO. Dans un flou total où l’Organisation des Nations Unies par le canal de son représentant spécial semble avoir choisi son camp, les Ivoiriens continuent de vivre la peur au ventre avec deux Présidents ! « Je n’ai pas voté pour Gbagbo donc comment il a fait pour devenir Président c’est entre lui et ceux qui le suivent » s’insurge un militant RHDP d’Abobo Baoulé. « Nous on va installer Gbagbo parce que c’est lui que les Ivoiriens aiment ! Ce que l’ONU dit ce n’est pas notre affaire, c’est maïs ! » s’écrit une militante en extase dans les rues de la Riviera. Jusqu’à ce que l’un des présidents ne jette l’éponge de la contestation, les Ivoiriens vivront avec le spectre d’être attaché à l’un des deux hommes forts du second tour de l’élection présidentielle. Les deux annonces faites respectivement par Mr Youssouf Bakayoko (CEI) et Mr Paul Yao N’dré (Conseil Constitutionnel) ont crée à des moments différents des sentiments de joie puis de frustration qui se sont traduits dans les faits par des actes de violence qui ont entrainé des blessés lors d’affrontement entre partisans LMP et RHDP. Difficile également de comprendre comment sur la même base de calcul à savoir le retrait des départements jugés litigieux par le LMP, l’ONUCI est arrivé à un résultat différent du Conseil Constitutionnel ?

Reste donc la position de la Communauté Internationale sur le problème Ivoirien et surtout celle du Big Five de l’ONU. Le laxisme dans la prise de sanction contre des dictateurs après les efforts des Nations Unies pour gérer des conflits a permis leur enracinement au pouvoir si bien qu’ils se sont proclamés président à vie à l’image de Robert Mugabé. La Côte d’Ivoire ne sait plus à quel Saint se vouer ; elle qui croyait avoir tourné la page de la crise semble s’apprêter à écrire un autre chapitre consacré cette fois ci au nom de son nouveau Président. Espérons tous simplement qu’il ne soit pas aussi long que celui de la crise, du report des élections ou des nombreux accords de paix.

Suy Kahofi


Le Conseil Constitutionnel se prononce et déclare Gbagbo Président

Paul Yao N’dré Président du Conseil Constitutionnel

On le savait déjà le Conseil Constitutionnel Ivoirien était acquis à la cause du Président Laurent Gbagbo et de nombreux observateurs internationaux l’avaient déjà souligné. Les nombreuses plaintes du candidat du camp LMP ont tous trouvé un écho favorable auprès de l’institution du sieur Yao N’dré. La déclaration n’a surpris personne ici à Abidjan. Bourrage d’urnes, intimidation d’électeurs dans le nord du pays et la liste est encore longue. L’issue de la déclaration ne faisait donc aucun doute : écarter les régions du nord et imposer le candidat LMP.

C’est ce qui a été fait ! Les commissaires LMP ont empêché la proclamation des résultats pour simplement faire remonter le dossier auprès du Conseil Constitutionnel pour clore le débat. En l’absence de résultats provisoires personne ne pouvait donc contesté les résultats. ADO : 48,56 % et Gbagbo : 51,45% des suffrages. Il semble bien claire que les cas d’irrégularité observées dans le sud ont été passé sous silence. « Gbagbo ne laissera personne lui ravir son poste de chef de l’Etat et il s’en donnera tous les moyens » soulignait un journaliste Belge dans le hall de l’hôtel du Golf à la Riviera. A la lumière des déclarations du Président du Conseil Constitutionnel les carottes sont donc cuites pour le RHDP. Le plébiscite de Laurent Gbagbo est tel que l’armée doit se déployer dans tout Abidjan pour assurer la sécurité de ses militants qui envahirons les maquis ce soir et ce malgré le couvre feu ! Reste donc la position de la Communauté Internationale et des chancelleries qui elles avaient déjà les résultats provisoires ? Ce passage en force pourra t-il vraiment clore le chapitre de la crise Ivoirienne ? Si les plaintes du candidat Laurent Gbagbo sont recevables c’est que l’envoi de FANCI dans le nord de la Côte d’Ivoire n’a servi a rien et que ceux-ci ont certainement laissé faire. Et les FAFN dans tout ça ? Après avoir été traité de pro ADO et de tripatouilleurs d’élection au point que les régions sous leur contrôle soient invalidées, auront-ils l’amabilité de reconnaitre le Président du sud ? Autant de questions qui trouveront certainement des réponses avant et après la prestation de serment de Gbagbo Laurent dans une Côte d’Ivoire hermétiquement fermé à l’étranger !

Suy Kahofi