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Madagascar : le corps devient monnaie courante

Il y a deux sortes de monnaie à Madagascar : l’Ariary, la monnaie malagasy, et le corps humain. Toutes les deux courantes et utilisées pour atteindre des objectifs fixés…

Le corps, monnaie d’échange!

Ce n’est pas nouveau, on le sait. User de son corps pour faire fortune est un fait qui existe depuis la nuit des temps, à Madagascar comme ailleurs. La différence se situe au niveau du degré d’utilisation de ce « corps ». Oui, parce qu’ici, tout le monde s’y adonne : fille comme garçon, jeune comme vieux, prostituée comme collégienne. Ce sujet est un sujet plus ou moins tabou – surtout à Madagascar -, mais je dois en parler ! Corps comme monnaie d’échange, pauvreté oblige ! Je me souviens d’une copine d’un de mes amis, elle sortait avec mon ami le jour et se prostituait la nuit… Elle avait 14 ans. Ceci est un fait comme un autre, mais il y en a de plus choquant encore !

Exemple :
Fanja – ceci est juste un nom hein ! – est réceptionniste dans une grande entreprise depuis trois ans. Elle a 32 ans, mariée, deux enfants. Son salaire ne lui permet pas de vivre. Son directeur et elle ressentent une attirance réciproque l’un pour l’autre depuis quelque temps déjà. Un soir, après le travail, elle décide d’aller le voir pour lui demander une augmentation. Le directeur lui dit qu’elle ne peut avoir d’augmentation, mais il lui annonce qu’elle peut jouir « d’autres avantages » si elle accepte de le « satisfaire » en échange. Fanja accepte…

Téléphone rose et shooting

Aujourd’hui, pour de nombreuses jeunes filles, vendre son corps se fait de plusieurs façons. Elles ne sont pas obligées de recourir à la prostitution. D’autres moyens de vendre son corps existent. Et d’ailleurs, le développement actuel de la technologie permet ces alternatives. Donc voilà « A » – arrêtons d’utiliser des noms – qui va candidater au poste de téléopératrice dans un call-center de la capitale. Les call-centers, c’est un domaine en plein développement – pour ne pas dire qui se développe le plus – actuellement dans la Grande île. Lors de l’entretien, le patron lui dit qu’il s’agit d’un poste de téléopératrice pour téléphone rose et que les sujets tournent essentiellement autour du sexe. C’est bien payé et le visage ne sera pas découvert. Par contre, il se peut que vous soyez obligées de prendre des photos osés de vos parties intimes pour les envoyer à un client…

« B » est une jeune fille de 16 ans dont la vie n’est pas vraiment « haut de gamme ». Comme toutes les jeunes de son âge, elle voudrait avoir un beau téléphone, de jolis vêtements et pouvoir sortir avec ses amis. Seulement, elle n’a pas d’argent. Sur Facebook, un jeune homme lui envoie un MP lui demandant de poser pour des photos. En contrepartie : une petite « collation » et éventuellement quelques avantages…

Animation de vente et massage

L’animation de vente : le deuxième domaine le plus développé après les call-centers. Le meilleur moyen de se faire repérer, comme en témoignent les animatrices, c’est d’intégrer les agences de recrutement. Il vous suffit d’envoyer une photo (une de buste avec portrait et une photo sur pied), avec votre taille, vos mensurations, vos « expériences »… Et vous vous faites engager comme hôtesse dans ces « salons VIP » ou « escort-girl ».

Je ne vais plus reprendre ici le sujet des « masseuses » qui ont fait couler beaucoup d’encre dans les journaux malagasy, quand un homme religieux ou politique se fait prendre entrain de se faire « masser » dans un hôtel privé… Et cela ne concerne pas que les filles, les hommes aussi s’y mettent. J’ai vu des annonces pour le recrutement de « masseur »… Quelle horreur ! Le pire, c’est que de nombreuses jeunes filles et de nombreux jeunes hommes se font prendre par ces « jobs » qui semblent bien payés.
Chers compatriotes, je sais que la vie est dure. Je sais que trouver de l’argent est vraiment difficile de nos jours. Je sais que c’est dur de se faire rabaisser parce qu’on n’a pas d’argent, parce qu’on est pauvre. Mais n’usez jamais de votre corps pour gagner de l’argent, peu importe la forme dont vous devez en user…

Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas me mettre à faire une leçon de morale. Brisons les règles, plutôt ! 🙂

 

 


5 pensées possibles seulement en fin de journée !

Cinq pensées obsessionnelles qui m’empêchent de dormir… Je ne sais pas si je suis la seule à faire des réflexions sur ma journée ou de ma semaine, vers 21 ou 22 heures… Quand j’ai l’impression que mes pensées m’engloutissent au fond de mon lit…

« J’aurais dû lui répondre… »

Je me dispute avec un con au bureau, en reportages – je suis journaliste – , avec une personne qui n’est pas vraiment un ennemi mais pas vraiment un ami aussi… Il conclut la discussion par une réplique tranchante, il dit quelque chose qui semble censé sur le moment parce qu’il joue avec mes émotions… Et je ne trouve pas la bonne réponse à dire. Parfois je ne dis rien même… Puis, à la fin de la journée, quand je sens que le sommeil est en train de monter et que je suis dans mon lit à attendre le marchand de sable, la réponse « adéquate » me vient en tête -_-  « J’aurais dû lui répondre blablabla truc-machin-chouette-extra-chouette », me dis-je. Avec l’écho dans ma tête qui semble bien plus forte que moi émotionnellement, et qui donne hyper-envie de répondre : « Pourquoi tu ne m’as pas soufflé ça ce matin ? »…

« Ah oui ! Voilà la solution ! »

Ça fait plus de dix heures que je n’arrête pas de me retourner l’esprit pour tenter de trouver une solution à mon problème. Je n’arrive pas à me décider et ça commence vraiment à devenir pesant… Le pire c’est que personne ne peut m’aider parce que je suis la seule à pouvoir résoudre ce problème. En une fraction de seconde, Estrella – c’est le nom du petit avatar dans ma tête – me siffle la solution. « Et si tu blablabla chdhaidoadkakdokdokoako…. » -Ah oui ! Voilà la solution ! ça ne peut que marcher ! Pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ?

« Ça me manque, tout ça ! »

Mes pensées m’engloutissent. ©Amilie Panache

Si pendant la journée, tout a l’air plus facile, la nuit, nos pensées les plus profondes refont surface. « Tout commence vers la fin de l’après-midi, en début de soirée. La journée touche à sa fin, vous avez vaillamment lutté contre vos angoisses dans la journée » […]  Des sentiments qui semblent importer peu, deviennent d’un coup le sens de toute une vie. Puis Estrella qui ne pouvait pas s’empêcher de dire la phrase-clé : « ça me manque, tout ça ! » Alors vient le moment où tu réalises à quel point une réalité ou une imagination t’affecte…

« C’est dans le coffre au grenier! »

« Je n’arrive pas à retrouver l’ancienne batterie de mon téléphone alors que l’actuel est en piteux état… Je n’ai pas envie d’acheter une nouvelle batterie et je sais que l’ancienne sert encore. Mais où diable l’ai-je mis ? Je l’ai cherché depuis des jours, je n’arrive pas à la trouver. Bon, je vais dormir… Je verrai ça demain… » – C’est dans le coffre au grenier ! « Mmmh ? »… J’ouvre doucement les yeux. « Ah ouiiiiiiiiii ! » Me voilà partie pour me précipiter au grenier à 23 heures !… -_-

« Je vends ma voiture. »

Papa n’a jamais dit tout haut qu’il en avait marre de sa voiture… Encore moins qu’il voulait avoir une nouvelle Suzuki… Apparemment, cette voiture semble tout-à-fait lui convenir. Puis, un beau matin, il annonce en petit déjeuner de famille : « Je vends la voiture. » Il l’annonce sur le ton de la décision, et vous n’avez plus àdiscuter. Où a-t-il pu penser à tout cela ? En fait, son Estrella à lui ne cessait de marmonner sur la voiture et ça, depuis déjà des semaines. La pression était tellement grande que c’en est devenu un conflit interpersonnel… La nuit, tout s’aggrave et une conclusion a fini par pointer le bout de son nez.

Et vous, vous pensez à quoi la nuit ?

 


Madagascar : le cri de détresse d’une jeunesse condamnée

Jeunesse qui vit au jour le jour. Sans perspectives d’avenir, parce qu’on a détruit ses espoirs et volé tous ses rêves. Cet article relate le quotidien d’une jeunesse malagasy à qui on a coupé les ailes.

« Génération Y » ou « Génération 2 euros »

Qui sont les jeunes ? Certains diront que ce sont ceux qui ont entre 18 et 35 ans, d’autres diront que ce sont ceux qui ont 15 à 25 ans et qui sont encore à la recherche de leur identité. Pour moi, ce sont ceux qui sont de la même génération que moi, ou quatre ou cinq ans de plus ou de moins…
Je fais partie de la Génération Y. Ces gens qui sont nés entre 1980 et 1999 et qui possèdent des aptitudes « spéciales » comme ils disent ! https://www.journaldunet.com/management/expert/54153/la-generation-y–une-definition-contextuelle-avant-tout.shtml
Une génération qui gagne entre 5000 et 12 000 Ariary par jour pour la majorité, qui paie des frais de transport moyens de 1000 Ariary par jour et qui mange à 3000 Ariary le plat. Je ne mentionne pas ici ceux qui ont eu la chance de trouver un travail avec un « bon salaire » (1) ou qui ont pu monter leur propre business – chapeau ! Ils constituent une fine partie de la jeunesse et font partie des « leaders ». En revanche, la majeure partie des jeunes « rampe » pour gagner un peu de blé ne se rend même plus compte qu’elle essaie juste de survivre.

Jeunesse torturée

Un exemple général : un jeune de 25 ans se réveille à 5 heures pour aller au boulot – faut penser aux embouteillages – il passe plus de deux heures en bus pour parcourir 4 a 6 kilomètres. Au boulot, il se fait engueuler par son patron pour de multiples raisons. Il n’a droit qu’à une seule pause dans la journée (une heure pour le déjeuner) et doit travailler 8 heures par jour voire même plus. Il sort vers 17 heures 30 et attend un ami à l’arrêt de bus pour « boire un coup ». Il dépense plus de 20 euros dans un bar ou une boîte de nuit. Il rentre – s’il ne se fait pas tabasser en route par des pickpockets – à moitié soul. Il se réveille le lendemain pour revivre la même journée …

Auto-torture, pensons-nous. En effet, mais il y a une certaine part psychologique que je ne saurais omettre. S’il sort la nuit, c’est pour trouver un peu de plaisir, tellement sa vie est misérable. S’il ne sort pas la nuit, il devient fumeur, drogué, ou chasseuse – et chasseur – de « Vazaha » (2). Certains, ne trouvant plus goût à la vie – et cela même si tout à l’air parfait de l’extérieur- se suicident.

Prise de distance et mise à l’écart

Certains choisissent de vivre cette « torture » toute leur vie, car « aleo mihinan-kely toy izay mandry fotsy » (3). D’autres choisissent de prendre « le virage qui tue », la catégorie dont je fais partie. Je ne veux pas vivre pour survivre. Les jeunes comme moi, nous essayons de survivre à notre manière. On prend nos distances car nous nous sentons souvent malmenés. Nous brisons les règles…

Briser les règles à Madagascar

Je sais que beaucoup de jeunes pensent comme moi. C’est juste qu’ils n’osent pas le dire. Ben voilà, je l’ai écrit tout haut ! Je suis fan de Tokio Hotel. Dans une de leurs chansons, ils disent « We don’t belong to anyone! » (4).  – Ne pas m’étiqueter parce que j’écoute un groupe de rock allemand ! Merci 🙂

Très osé comme attitude, me dit-on. D’accord, mais c’est mieux que votre philosophie « suivre le rangs » alors que tout part déjà à la dérive.
Âmes sensibles, s’abstenir ! Ne jamais lire Tiasy Raconte

 

 

1- bon salaire : à Madagascar, un bon salaire se situe entre 600 000 et 2 000 000 Ariary, soit environ 300 à 700 euros.
2- Vazaha : mot malagasy pour nommer les étrangers, souvent au sens péjoratif ( pour nommer notamment les Français).
3- « Aleo mihinan-kely toy izay mandry fotsy » : proverbe malagasy qui signifie qu’il vaut mieux gagner un peu d’argent même dans des conditions misérables plutôt que ne rien gagner du tout.
4- « We don’t belong to anyone »: « Nous n’appartenons à personne »


Madagascar : le ministre de l’éducation à moto, le peuple sous le charme.

Paul Rabary, le ministre de l’Education nationale malagasy, s’est déplacé en moto pour donner sa contribution lors du téléthon organisé pour l’opération d’Andry Ratovo, un journaliste malagasy. Mes compatriotes ont réagi… un peu excessivement !

Paul Rabary: le nouveau « messie »

Paul Rabary, ministre de l’Education nationale malagasy, a usé d’un moyen de transport assez inhabituel pour un dirigeant du Gouvernement – en tout cas à Madagascar où on est habitués à voir des 4×4 noirs faire retentir leur sirène à 20 kilomètres à la ronde ! En effet, l’officiel a décidé de se déplacer en moto pour offrir sa contribution financière à l’opération d’Andry Ratovo, journaliste, lors d’un téléthon. Geste symbolique et qui mérite quand même une reconnaissance. Il y a tout de même des limites à cette reconnaissance, et c’est là que l’on tombe dans la vision « typiquement malagasy » ! A Madagascar, si un politicien entreprend un acte singulier qui tombe plutôt dans le social et le caritatif, il sera fortement apprécié. Et pas seulement apprécié, il deviendra le nouveau « messie » et tout le monde se mettra à faire des éloges sur lui. C’est un peu psychosocial parce que les dirigeants de ce pays sont tellement avides de pouvoir et imbus d’eux-mêmes qu’ils ne voient presque plus la souffrance quotidienne de sa population. Un membre du Gouvernement qui fait un acte social, c’est presque un miracle ! Tellement que la population devient amnésique quand un homme de pouvoir se démarque. Amnésique, parce que d’un coup, on oublie tout ce qu’il a fait, bon ou mauvais, auparavant, et on s’atèle à ce statut de « messie » qu’on lui a lui-même octroyé !

Le grand n’importe quoi !

Puis on tombe dans le grand n’importe quoi ! On ne sait pas ce que Paul Rabary a donné comme somme d’argent pour l’opération d’Andry. On ne sait pas non plus s’il est un homme vraiment sensible à ce genre de situation ou si c’est juste un masque – n’allez pas croire que je fais des atteintes personnelles ! Par contre, on a vu qu’il roulait à moto et qu’il n’a pas fait retentir les sirènes pour éviter les embouteillages. Les commentaires sont nombreux dans les rues et sur les réseaux sociaux. Toutefois, j’ai noté une chose : ils manquent cruellement d’objectivité. Ça devient le grand n’importe quoi ! Genre : « Ce ministre est tellement gentil. Il a vraiment bon cœur » ou encore « J’adore ce ministre ! On devrait en faire notre président ! ». Euhm… Eh oh, on ne regarde pas une série-télé ! On ne tombe pas sous le charme de l’acteur principal super beau gosse et qui plus est possède un cœur en or ! On est dans la vraie vie, où on ne regarde pas tout avec son cœur ! On ne peut pas regarder les actions d’un homme politique avec nos sentiments. On reste objectif, on se focalise sur son programme et ce qu’il fait vraiment pour le pays ! Oui, parce qu’ils ont des programmes. Vous voyez, ce programme qu’on expose durant les propagandes. Autre chose que le riz et les tee-shirts qu’on distribue… – Parce que c’est le profil d’une propagande à Madagascar, malheureusement !

Nouvel oeil

Chers compatriotes, il faut que vous regardiez vraiment la politique d’un nouvel œil. Parce que là, j’ai peur qu’on ne soit plus récupérables… Comment on peut imaginer qu’un homme devienne président parce qu’il a donné de l’argent à un téléthon ? C’est un bon exemple, oui, mais il en faut quand même un petit peu plus. Au bout de trois ou quatre œuvres de charité, c’est à considérer, oui. C’est comme dire que Trump est l’envoyé de Satan parce qu’il veut rompre des traditions internationales convenues depuis plusieurs décennies… Il faut quand même bien réfléchir. Je ne prends aucune position hein, parce que je vois d’ici les commentaires sur mon anti-conformisme, anti-partisan de truc-machin-chouette ou je-ne-sais-quoi ! Je dis juste que ce qui a l’air blanc n’est pas forcément neige et ce qui semble noir n’est pas forcément nuit.


« Ceci est un bus, pas un bar ! »

Il faut vraiment que mes compatriotes comprennent une chose … La chose avec des vitres, des chaises et quatre pneus qui nous sert de moyen de transport, ça s’appelle un bus… pas un grenier, ni un dépotoir, ni un bar… -_-

Le bus n’est pas un bar !

Bus, communément appelé « taxi-be » en malagasy pour les transports limités dans une Province, et « taxi-brousse », pour ceux qui desservent les lignes régionales et nationales (ceux qui parcourent plus de 100 kilomètres). Oui mais on pourrait surtout appeler ça des « tranon’akoho » chez nous, cela signifie littéralement « poulailler », vu à quel point ils sont sales et peu confortables !

Bref, le bus n’est pas un bar ! Il n’est pas fait pour accueillir les ivrognes qui veulent y raconter leurs vies et leurs problèmes sentimentaux ! Il y a écrit « Ne pas transporter d’ivrognes » sur le plafond des bus malagasy. Oui, mais personne ne tient compte de ces consignes, et c’est pourquoi je tiens ici à les rappeler !

Certains ivrognes montent dans les bus, ils s’installent avec leur « odeur » à côté de vous, ils s’endorment… Et après ils vous demandent où ils doivent descendre ! D’autres montent, ils n’arrêtent pas de marmonner, puis ils commencent, soit à draguer une personne de sexe féminin, soit à chercher des problèmes avec le monsieur qui s’assoit devant lui…

Pour certains, et c’est le pire profil, ils se mettent à vomir tout ce qu’ils ont bu et mangé dans le bus… Beurk ! (expérience vécue).

On trouve de tout dans les bus malagasy !

Vous pouvez trouver de tout dans les bus malagasy. Parfois, il vous arrive de vous asseoir à côté d’une télévision, d’un poste radio, d’une batterie de voiture… Chaque voyageur y emmène son petit compagnon de route : une poule, un canard, de la viande fraîchement découpée qu’il apporte dans un charmant seau vert (j’ai vu ça, juste à côté de moi)… Vous pouvez vous retrouver assis à côté d’un matelas bien roulé comme ces rouleaux de printemps et en position verticale… Le pire c’est quand le matelas se renverse dans un tournant. Vous pouvez avoir l’éponge jaune en plein dans la bouche pendant quelques secondes. Succulent ! Sinon, sur le toit, vous pouvez aussi voir des bicyclettes, et tout un tas de choses incroyables que je n’arriverai pas à nommer…

Bon, si les voyageurs décident d’organiser un vide-grenier en plein milieu de la route, ça pourrait être un bon investissement…

Le tout à 400 Ariary

Il faut tout de même préciser que pour pouvoir jouir de ce confort, vous ne payez que 400 Ariary, soit environ 0,1 Euros… Très accessible ! J Vous pouvez vous asseoir à côté de quatre personnes qui ont apparemment décidé de payer les 400 Ariary (c’est le montant à payer pour aller en bus à Madagascar) destinés à un voyageur pour économiser. Donc voilà, vous vous retrouvez à avoir sur les genoux un môme que vous ne connaissez pas, avec de la morve plein le nez et qui mange en plus des frites au ketchup avec les mains… Puis il les essuie sur vos vêtements. Quand vous marmonnez, on vous dit de descendre et de prendre un taxi ! Oui, le parent des mômes vous dira ça. Le receveur vous dira ça. Le chauffeur vous dira ça et si vous répliquez, ça pourrait finir par une vindicte populaire (très à la mode ces derniers temps à Madagascar !). Donc, c’est vous qui aviez tort de vous révolter face à l’attitude du môme et de ces parents.

Pour ma part, je peux accepter de prendre un enfant sur mes genoux à condition qu’il soit propre… Il y a vraiment un système qui ne tourne pas rond dans ce pays. Celui qui suit les règles est fautif, mais celui qui ne les suit pas aussi est fautif… Terrible !


Dur, dur, d’être blogueuse !

Ça fait officiellement deux semaines et deux jours que Mondoblog m’a annoncé que j’avais été sélectionnée pour participer à Mondoblog RFI 2017. A la lecture des résultats sur ma boîte mail, j’étais tout simplement incapable de rester en place. Puis j’ai fini par crier comme une malade mentale devant mon ordinateur.

J’ai annoncé la nouvelle à mes parents et à quelques proches qui étaient évidemment ravis. Puis je l’ai annoncé à des gens « moins proches » qui ne savaient pas trop quoi dire et qui, sûrement, ne trouvent aucun intérêt à la chose.

Le problème dans ces genres de compétition, ce n’est pas la sélection. C’est quand tu es sélectionnée. C’est le fait de continuer qui devient vraiment difficile parce que les gens, à Madagascar, et dans la plupart des pays aussi, ils voient les blogueurs comme des « espèces endémiques ».

La première question est souvent « tu fais quoi dedans ? », suivie de « de quoi tu vas parler ? », et enfin de « tu vas vraiment parler de ça ? »

Je suis blogueuse depuis maintenant deux ans. J’ai créé un blog au début de l’année 2016, qui a commencé par une page Facebook. A l’époque déjà, on me disait que j’étais quelqu’un qui n’avait rien de mieux à faire dans ma vie.

Quand je dis que ça me passionne, les gens ne comprennent pas vraiment. Ceux qui ont vu Tiasy ont d’ailleurs dit « Encore un blog ? Mais t’en as pas marre ? » -Euh… Non, pas vraiment, non !

Je n’en ai pas marre d’écrire sur mon blog parce que c‘est avant tout une passion : l’écriture est une passion. Mais également le blogging et le multimédia. C’est un peu comme avoir son propre livre mais en version numérique.

Puis entendre les critiques des gens sur ce qu’on écrit, comme tout personnage public… Puis ça ne paie pas. Oui, et alors ?

C’est un métier pas comme les autres. Et ce n’est pas aussi facile qu’on ne le pense. Y a les neurones qui travaillent. Tu paies la connexion, l’électricité… Puis y en a qui vivent de ça dans des pays développés. C’est une profession qui a sa place dans le monde aujourd’hui.

Il y a des gens qui te considèrent comme une folle. Ce serait mieux d’écrire dans un journal, disent-ils.

En fait, non. Faut que les gens le sachent, notamment les malagasy. Un journal n’est pas pratique quand on a envie de parler de choses-tabous, de véhiculer nos idées ou de dénoncer ce que l’on vit vraiment au quotidien dans des moments pas terribles de la vie des Malagasy. De plus, « liberté de presse », à Dago (on appelle Madagascar comme ça ici), c’est critiquer ou ne pas critiquer quand ça arrange, et sur un ton plus ou moins subjectif. C’est se faire emprisonner parce que vous avez une grande gueule, et ça même si vous êtes un simple citoyen.

Heureusement, il n’y a pas encore de « code du blog » à Madagascar. Parce qu’il y a un « code de la Communication », et il est sévère hein. Les journalistes et les utilisateurs des réseaux sociaux sont concernés… Les blogueurs aussi ?… C’est un peu flou, hein. Quelqu’un pourrait me renseigner sur ça ? 😀

Allez, bonne fin de semaine !


Briser les règles à Madagascar

Briser les règles à Madagascar. Un thème brise-règle en lui-même vu que le pays et sa population elle-même est conformiste et peu révolutionnaire. Toutefois, je ne peux rester bouche cousue devant la situation actuelle!

Pourquoi briser les règles?

Je brise certaines règles du pays parce que je trouve que le système a besoin qu’on lui donne un petit coup de pied. Il ne s’agit plus de vivre, mais de survivre, dans un système où les gens pensent surtout à leurs intérêts et peuvent tout faire pour éliminer les obstacles qui barrent leurs routes. Briser les règles pour pouvoir ressentir cet épanouissement sincère après avoir réussi quelque chose sans être passé par des procédures illégales et connes. Aussi, briser les règles pour que tous ceux qui vous détestent écarquillent les yeux en voyant à quel point vous avez pris vos distances et pris un chemin tout-à-fait différent pour réussir et arriver bien avant eux…

Le cas révoltant: Hiary Rapanoelina.

Briser les règles et oser faire face aux aînés quand ils disent que les blogueurs ne servent à rien et que rien de mieux que d’être juriste ou avocat… Alors que ceux-ci se font soudoyés des millions pour envoyer un innocent en tôle et laisser se promener sans laisse les véritables criminels et tueurs en série. Je tiens surtout à évoquer le cas de Hiary Rapanoelina, l’artiste qui a écopé d’un an de prison pour avoir été l’administrateur d’un groupe de « paparazzis malagasy » qu’on appelle les « mpifosa » sur Facebook. En effet, s’étant sentis « visés » – mais grave ! – les artistes ont déposé plainte. Comme l’affaire a créé une polémique dans le pays, les artistes ont finalement retiré leur plainte. Le problème aurait pu être résolu, mais des politiciens se sont mêlés à l’histoire pour écrouer le pauvre Hiary…

Alors que la conseillère du Président de la République, récemment accusée par le Bianco (Bureau indépendant anti-corruption) de corruption, a pu fuir à l’île Maurice sous-prétexte de maladie. Elle n’a jamais écopé de peine de prison malgré des détournements de plusieurs millions d’Ariary (l’argent malagasy)… Une situation grandeur nature de ce
système qui a instauré des règles de fous, et que je ne respecterai pour rien au monde !

J’aspire à…

« Pourquoi tu ne suis pas seulement les rangs comme tout le monde ? »… C’est une phrase que j’entends presque tous les jours. De mes parents, de mes amis de lycée, de mes collègues de travail, de mon patron, de gens qui me détestent… Oui, c’est devenu une vraie habitude d’entendre cette phrase. J’ai fait exactement le contraire de tout ce que mon entourage m’a dit de faire depuis que j’ai atteint l’âge où on commence enfin à comprendre ce que l’expression « films X » signifie. Et je n’ai rien fait exprès. Disons que je pense un peu différemment de la plupart des gens, je ne sais pas si je suis la seule à penser comme ça mais en tout cas, je sais que la plupart des gens qui me rencontrent ne m’apprécient pas parce que j’ai une vision vraiment différente du monde…

J’aspire à un monde plus sincère, moins pollué, moins corrompu, peut-être moins stressant et moins peuplé de cons… « Très utopique », m’a dit mon père, un jour. Puisque je ne peux pas changer la mentalité des gens – complètement irrécupérable pour la plupart – donc j’ai décidé de le prendre sur moi.

Injustices

Je refuse tout simplement de vivre avec des gens aussi bizarres – ou c’est moi qui le suis – ! Comment on peut postuler à un travail où les critères exigés sont « aisance à la pression » et « prêt à travailler 18h/24 sans exiger un salaire supplémentaire » ? Oui parce que ça existe ! Et d’ailleurs, à Madagascar, c’est devenu habituel, les heures supplémentaires, pour je dirai, 75% des salariés – et j’en connais bon nombre, ayant travaillé dans la presse pendant deux ans !

Comment on peut accepter de faire la queue pendant deux heures pour recevoir notre salaire qui ne dépasse pas les 80 Euros, à 18 heures du soir, parce que la DRH ne peut venir qu’à cette heure-là mais que la voiture du personnel est limitée au nombre d’un. En plus, il n’y a plus de budget pour l’essence donc on se débrouille pour rentrer vers 20 heures avec le peu de blé qu’on a gagné en un mois de travail acharné ! Le pire, c’est que quand tu te plains –juste une simple plainte hein, tu ne te révoltes même pas, tu te plains juste ! – les gens te regardent encore comme si tu étais la folle du village. Certains disant : « Tu es encore jeune. Tu ne sais pas ce que c’est ! »

Ben oui, je ne sais pas ce que c’est, et d’ailleurs je ne veux pas le savoir ! Je ne veux pas rentrer à 20 heures du soir chaque jour et me réveiller le lendemain à 6 heures en me disant « Dois-je vraiment me lever ? »…

Je veux briser les règles pour pouvoir me lever le matin et sourire en me disant que « Je ne suis plus comme vous ! Je me lève parce que je le veux ! ». Ou bien briser les règles et dire aux gens que leurs vies ne s’arrêtent jamais tant qu’ils continuent d’élargir leurs horizons.


A propos de Tiasy.

Je m’appelle Tiasy! J’ai 22 ans, je suis malagasy, j’habite à Antananarivo. C’est la Capitale de Madagascar! Pour vous familiariser un peu, je vous présente Tiasy. 

Tiasy est mon blog personnel. Créé en mai 2017, le blog parle de mes expériences en tant que jeune malagasy, née à une époque où le monde vivait un bouleversement tant sur le plan technologique qu’humanitaire. En effet, de 1995 à aujourd’hui, la différence est énorme. La vie des humains de la planète Terre a énormément changé, et les différents systèmes également. Face à ce changement de système qui semble plus aller dans un mauvais sens : les inégalités entre les pays sont de plus en plus renforcées, certains pays de l’Hémisphère Nord veulent dominer les pays de l’Hémisphère Sud, le respect des Droits de l’Homme devient une excuse pour servir les intérêts… Dans mon pays, à je vis chaque jour l’expérience de l’inégalité, du non-respect, d’un mise à l’écart des jeunes, d’un abus de pouvoir des aînés, du règne incontestable de l’argent sur les pauvres esprits tordus. Face à tout cela, j’exprime mes souhaits, mes rêves, mes désirs de vivre dans un environnement moins « pollué ». Je raconte à travers un humour ironique et des histoires insolites, à quel point les règles instaurées par ce système de pouvoir et d’argent peuvent rendre l’homme aveugle. Je raconte aussi comment des caractères humains et des attitudes, inimaginables auparavant, existent aujourd’hui. Dans un contexte bien malagasy, je vous livre des anecdotes destinés à sensibiliser le monde et surtout, les malagasy, sur ô combien on a touché le fond… Et y a toujours plus profond encore… Vous verrez…

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A propos de Tiasy.

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J’ai 22 ans, je suis malagasy, j’habite à Antananarivo. C’est la Capitale de Madagascar !

Pour vous familiariser un peu, je vous présente Tiasy.

Tiasy est mon blog personnel. Créé en mai 2017, le blog parle de mes expériences en tant que jeune malagasy, née à une époque où le monde vivait un bouleversement tant sur le plan technologique qu’humanitaire. En effet, de 1995 à aujourd’hui, la différence est énorme. La vie des humains de la planète Terre a énormément changé, et les différents systèmes également. Face à ce changement de système qui semble plus aller dans un mauvais sens : les inégalités entre les pays sont de plus en plus renforcées, certains pays de l’hémisphère nord veulent dominer les pays de l’hémisphère sud, le respect des Droits de l’Homme devient une excuse pour servir les intérêts… Dans mon pays, je vis chaque jour l’expérience de l’inégalité, du non-respect, d’une mise à l’écart des jeunes, d’un abus de pouvoir des aînés, du règne incontestable de l’argent sur les pauvres esprits tordus. Face à tout cela, j’exprime mes souhaits, mes rêves, mes désirs de vivre dans un environnement moins « pollué ». Je raconte à travers un humour ironique et des histoires insolites, à quel point les règles instaurées par ce système de pouvoir et d’argent peuvent rendre l’homme aveugle. Je raconte aussi comment des caractères humains et des attitudes, inimaginables auparavant, existent aujourd’hui. Dans un contexte bien malagasy, je vous livre des anecdotes destinées à sensibiliser le monde et surtout, les malagasy, sur ô combien on a touché le fond… Et il y a toujours plus profond encore… Vous verrez…

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