Thierry Didier KUICHEU

« Bring back » les salles de cinéma au Cameroun

Cela fera bientôt six ans que les salles de cinéma n’existent plus au Cameroun. Dans les principales villes comme Yaoundé et Douala, les cinéphiles se tournent depuis lors vers les DVD, les chaînes de télévision ou le home cinéma. C’est une situation déplorable qui n’interpelle pas pour autant les services publics, étant donné que jusqu’ici, rien n’a été fait pour remédier à cette carence.

 Clap cinema

Je me rappelle avec nostalgie de ma salle de cinéma préféré à Yaoundé, le cinéma théâtre Abbia. Je me rappelle des affiches coup-double du mercredi 15h30 et du vendredi 14h, au prix de 700 F CFA (pour l’orchestre) et 1 000 F CFA (pour le balcon). A la sortie des cours, c’était un des mes endroits favoris pour aller me détendre et me plonger dans l’action des films projetés. Je ne pourrais citer avec exactitude le nombre de films que j’ai regardé dans les différentes salles de cinéma de Yaoundé.

Abbia

Le samedi n’était pas en reste, coup-double à 9h, 14h et avant-première à 18h30. Je me rappelle d’un samedi matin où je m’étais rendu à l’Abbia avec mes frères pour des affiches mémorables, Gladiator et Mission Impossible 2. Ce jour là, la salle de cinéma était pleine à craquer au point où, les retardataires comme nous, étaient assis sur les escaliers, cela n’a pas gâché pour autant notre plaisir. L’ambiance était surchauffée et le déplacement en valait la peine. C’était une des rares fois où j’ai vu cette salle aussi pleine, surtout pour un tarif de 500 F CFA. La satisfaction pouvait se lire sur tous les visages à la sortie de la salle. J’y ai aussi regardé en grande première le Seigneur des anneaux : Le retour du Roi, qui est l’un de mes meilleurs films ainsi que Matrix Reloaded.

C’était aussi, à mon humble avis, un  des meilleurs endroits pour une sortie entre amis ou en couple. J’y suis allé plusieurs fois en charmante compagnie et j’en garde des souvenirs mémorables, surtout lors de la projection de films romantiques, que les filles aiment bien. C’est vraiment dommage pour la jeunesse camerounaise actuelle qui ne connait pas l’effet que ça fait de regarder un film sur écran géant.

Qu’attendent les pouvoirs publics pour remettre sur pied les salles de cinéma dans nos villes ou du moins à Yaoundé et Douala ?

On serait tenter de dire que le piratage et l’avènement des nouvelles technologies est un frein à l’essor des salles de cinéma dans notre pays, mais je ne pense pas. L’ambiance d’une bonne salle de cinéma est unique, pour un cinéphile comme moi et pour bien d’autres, rien ne peut remplacer cette ambiance. Voir un film sur un écran géant est totalement différent du home cinéma ou encore de l’écran d’un ordinateur ou d’une tablette tactile.

Malgré les téléchargements de nouveaux films et le large partage qui s’en suit entre amis et membres de famille, je ne pense pas que cela constitue une raison pour ne pas ouvrir de salles de cinéma au Cameroun. Les camerounais sont entrain de perdre et ont même déjà perdu la culture de la salle de cinéma.

Pourquoi en occident, par exemple, les salles de cinéma continuent d’exister malgré la sortie des films récents en DVD et Blu-ray ? C’est tout simplement parce que la salle de cinéma possède une magie qu’on ne retrouve pas ailleurs.

La plupart de nos anciennes salles de cinéma sont devenus des grandes surfaces, pour ceux qui connaissent, ici à Yaoundé, le cinéma le Fébé est devenu Niki Mokolo, le cinéma le Capitole est devenu Reliance Plus, le Cinéma Rex est devenu une grande tapisserie et le cinéma Abbia n’a jamais été reconverti, laissant ainsi cette belle salle à la merci des petites bestioles de toutes sortes.

J’espère que les choses pourront changer un jour (pas très lointain) afin que les pouvoirs publics ou des promoteurs privés nous ramènent les salles de cinéma au Cameroun.


Cameroun : Des futurs magistrats en « chômage » depuis 2012

J’ai mal pour mon pays car depuis le 18 avril 2012, date où s’est tenue la dernière session du Conseil Supérieur de la Magistrature, des élèves magistrats ayant terminé leur formation à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) attendent toujours leur entrée officielle dans le corps des magistrats du Cameroun.

armoiries cameroun 

Présidé par le Président de la République du Cameroun, le Conseil Supérieur de la Magistrature est une assise pendant laquelle tous les aspects du corps des magistrats camerounais sont abordés. Il s’agit notamment de promotion, de sanction ou encore de mutation de ces hauts fonctionnaires tant respectés. C’est aussi à l’issue de ce conseil que les futurs magistrats qui ont terminé leur formation, se voient intégrés officiellement et solennellement dans le corps des magistrats camerounais. C’est donc pour vous dire l’importance que revêt cette assise pour la justice camerounaise.

Depuis le 18 avril 2012 que s’est tenue la dernière session de ce conseil au Cameroun, des centaines de futurs magistrats attendent toujours car personne ne sait jusqu’à présent quand se tiendra la prochaine session, la date n’ayant pas été rendue publique. Au Gabon, par exemple, ce conseil a lieu au moins deux fois par an. Que se passe-t-il donc au Cameroun ?

En attendant, ces magistrats, je me permets de les appeler ainsi car ils le seront tôt ou tard, essayent de s’occuper du mieux qu’ils peuvent. Certains ont repris leur cursus à l’université, d’autres font des cours d’anglais ou des cours d’auto-école afin d’obtenir leur permis de conduire, les travaux champêtres, ou encore travaillent en collaboration avec des hauts magistrats pour « garder la main ».

Cela est vraiment dommage puisque avec le temps qui passe, les notions acquises pendant la formation finissent par se perdre, faute de pratique, sans oublier l’oisiveté qui s’installe petit à petit.

A ce jour, le nombre de promotions en attente est de trois, chiffre qui s’élèvera très bientôt à quatre au cas où le conseil n’a pas lieu entre temps. Il s’agit des promotions 2009 à 2011, 2010 à 2012 et 2011 à 2013. Ce qui fait plus de 500 magistrats formés.

En espérant que cette situation va changer d’ici peu, je souhaite bon courage à un ami qui a bien voulu me fournir les éléments qui m’ont permis de rédiger ce billet.

 


Le samedi soir d’un jeune camerounais raconté en francamglais

Le francamglais est un argot utilisé par les jeunes camerounais, mélangeant le français, l’anglais et des mots issus de certains dialectes camerounais. Je vous propose de le (re)découvrir à travers une soirée entre amis d’un jeune camerounais dans un snack.

soiree snack camerounais

After une longue semaine de work, le samedi soir, je come out avec mes combi pour go jong dans un snack de la ville.
Je nang d’abord dans l’après midi pour être en forme. Vers 18 heures, je begin à me préparer. Je come out de la piole aux environs de 19 heures et je go falla le takech.
Après avoir choisi au préalable là où on va go, on se retrouve généralement là bas à 20 heures et c’est là où la soirée peut begin.
On tcha d’abord une première tournée de jong, on begin à nack les diva sur les différents que nous avons eu pendant la semaine. Il y a des gars qui speak des du work, d’autres qui speak des ngà.
Il peut aussi arriver qu’on buy la nyama afin d’atténuer les effets de la jong pour pouvoir continuer à ntongò.
S’il y a une nyanga ngà qui semble être seule, on peut la call à notre table. On begin à jong avec elle. On lui ask les sur elle. Comme on ne peut pas begin à la falla tous en même temps, c’est celui qui l’a call qui speak avec elle en solo. Il peut tcha son number ou bien ask si ils peuvent encore se meet un autre day.
Quand le DJ put un mô son, c’est là où l’ambiance gràp, on begin à shake, à do le boucan, on forget les palaba de la life et on enjoy seulement. Les bouteilles de jong s’enchaînent au fur et à mesure sur notre table.
Vers 2 heures du matin, chacun flex pour back. C’est là où j’ai seulement envie de reach à la piole pour nang. On tcha le takech en course pour qu’il nous lèp à bon bord.
Dès que j’arrive à la piole, je move mes tchombé et je falla seulement la route du lit pour begin à nang, bien cass par cette belle soirée de samedi passé avec mes combi, en attendant la prochaine sortie.

Traduction en français :
Après une longue semaine de travail, le samedi soir, je sors avec mes amis pour aller boire dans un snack de la ville.
Je dors d’abord dans l’après midi pour être en forme. Vers 18 heures, je commence à me préparer. Je sors de la maison aux environs de 19 heures et je m’en vais chercher le taxi.
Après avoir choisi au préalable là où on va aller, on se retrouve généralement là bas à 20 heures et c’est là où la soirée peut commencer.
On prend d’abord une première tournée de bière, on commence à parler de ce qu’on a vécu pendant la semaine. Il y a des gars qui parlent de sujets liés au boulot, d’autres qui parlent des filles.
Il peut aussi arriver qu’on achète à manger afin d’atténuer les effets de l’alcool pour pouvoir continuer à boire.
S’il y a une belle fille qui semble être seule, on peut l’inviter à notre table. On commence à boire avec elle. On lui demande des informations sur elle. Comme on ne peut pas commencer à la draguer tous en même temps, c’est celui qui l’a appelé qui parle avec elle en aparté. Il peut prendre son numéro de téléphone ou bien lui demander s’ils peuvent encore se voir un autre jour.
Quand le DJ met une bonne chanson, c’est là où l’ambiance monte, on commence à danser, à faire le boucan, on oublie les problèmes de la vie et on savoure seulement. Les bouteilles de bière s’enchaînent au fur et à mesure sur notre table.
Vers 2 heures du matin, chacun réfléchit déjà sur le retour. C’est là où j’ai seulement envie d’arriver à la maison pour dormir. On prend le taxi en course pour qu’il nous laisse à bon bord.
Dès que j’arrive à la maison, j’enlève mes vêtements et je cherche seulement la route du lit pour commencer à dormir, bien fatigué par cette belle soirée de samedi passé avec mes amis, en attendant la prochaine sortie.


Eliminatoires CAN 2015 : Sierra Léone – Cameroun à Yaoundé

Malgré les attentes des supporters des Lions Indomptables venus en grand nombre apporter leur soutien à leur équipe, le match opposant la Sierra Léone au Cameroun s’est achevé sur un score nul et vierge. Je me suis rendu au stade et je peux vous dire que l’ambiance était au rendez-vous du côté des tribunes.

stade omnisports yaoundé

Je suis arrivé au stade accompagné de mon grand-frère et d’une amie à 14 heures (heure de Yaoundé), soit une heure avant le début de la rencontre.

Ce n’était pas la bousculade habituelle en pareille circonstance, malgré les deux précédentes sorties des fauves soldées par de brillantes victoires face à la République Démocratique du Congo et la Côte d’Ivoire. Le dispositif sécuritaire à l’abord et à l’intérieur du stade n’aura finalement pas eu grand chose à faire. Nous sommes rentrés dans le stade au bout de quelques minutes.

Les tribunes étaient encore pratiquement vides et ont mis un certain temps à se remplir par une foule de supporters venus apporter leur soutien à leurs compatriotes. Bien que le match du jour pourrait être considéré comme un match à l’extérieur pour le Cameroun, les supporters des Léone Stars étaient quasiment absents des travées.

En attendant le début des hostilités, les tribunes du « Shabba » (réservées aux billets les moins chers à savoir 1 000 FCFA) ont encore été le terrain de jeu des supporters. On pouvait voir ça et là, des jetées de sachets d’eau entre supporters, ce qui ne manque pas d’arracher un sourire lorsque ce n’est pas vous la victime, mais croyez moi, difficile d’en échapper car nous même avons aussi été arrosés. Et ce petit jeu dure jusqu’à la fin du match.

Dès l’arrivée des joueurs sur la pelouse pour l’échauffement, l’on pouvait déjà entendre des cris d’encouragement en direction des joueurs. Le stade se remplissant petit à petit, la température pouvait commencer à monter.

Pendant l’exécution des deux hymnes nationaux, celui du Cameroun a été repris en chœur par tout le stade. La fibre patriotique prenant le dessus sur toute autre considération, car en ce moment on ne parle plus d’anglophones ou de francophones, de musulmans ou de chrétiens, de telle ou telle tribu, il s’agit tout simplement du Cameroun.

L’entame du match a plutôt été timide et de chaque côté, les deux équipes se sont neutralisées malgré quelques actions qui auraient pu amener des buts de part et d’autre mais le score est resté 0-0 à la mi-temps.

A la seconde période, on a vu des lions plus conquérants et plus entreprenants. La défense Sierra Léonaise a toujours pu repousser les attaques des camerounais, avec pour résultat à chaque fois, des cris et des exclamations en provenance des tribunes. Les différents changements opérés par les deux équipes ont certes apporté du sang neuf mais cela n’a pas suffit à faire basculer la rencontre en faveur d’une équipe. Je continuais à me dire qu’on pouvait mettre au moins un but mais au fur et à mesure que les minutes s’égrainaient, je sentais qu’on allait tout droit vers un match sans but.

Du côté des supporters, la frustration de ne pas voir de but engendrait de plus en plus du découragement. C’est ainsi qu’avant le coup de sifflet, nous avons commencé à nous diriger vers les sorties afin de pouvoir regagner l’extérieur du stade avant la majorité des autres supporters qui gardaient encore espoir.

J’avoue que je me suis un tout petit peu ennuyé mais je ne regrette pas le déplacement, surtout que la pluie qui s’est abattue sur une partie de la ville de Yaoundé dans l’après-midi nous a épargné. Quant au rendez-vous de mercredi, toujours au Stade Omnisports pour le match retour entre le Cameroun et la Sierra Léone, je ne suis pas très motivé et je regarderai certainement ce match à la maison, tout en souhaitant voir une belle victoire des Lions Indomptables.

Je vous propose de découvrir quelques images prises lors de cette rencontre.

entrée supporters lions

pelouse stade omnisports yaoundé

supportrice lions indomptables

supportrices lions indomptables

exécution hymne stade omnisports yaoundé

exécution hymne supporters lions indomptables

supporters lions indomptables

déroulement match stade omnisports yaoundé

shabba stade omnisports yaoundé

sortie supporters stade omnisports yaoundé

 

 


CAMEROUN: Yaoundé, Avenue Kennedy: Pickpocket incroyablement efficace

Lieu particulièrement connu des jeunes de la capitale politique du Cameroun, l’Avenue Kennedy est l’endroit où vous pouvez trouvez pratiquement tout ce que vous recherchez comme appareils et matériel dans le domaine des technologies de l’information. Mais c’est aussi le lieu où se cachent dans la foule, des pickpockets particulièrement efficaces.

Avenue kennedy yde

Si vous arrivez à Yaoundé, n’oubliez pas de faire un tour du côté de cette avenue très fréquentée et toujours bondée en journée. Vous y trouverez dans les différents magasins et boutiques, des téléphones portables, des ordinateurs portables, des ordinateurs de bureau, des consoles de jeux, des tablettes et j’en passe.

Pour ce qui est du dépannage des appareils (téléphone, ordinateur etc.), vous y trouverez aussi votre compte. Il suffit juste de se rendre dans les différents « couloirs », et c’est justement ces endroits qu’il faut redouter le plus et être prudent, surtout si vous avez un sac à dos et des appareils électroniques dans les poches.

Des pickpockets y ont fait leur nid, malgré la proximité d’un poste de police. Ils guettent leur cible et scrutent les moindres gestes qui pourraient montrer une certaine imprudence. Et c’est là que tout se joue.

L’année dernière, j’ai été victime d’un coup de vol et cela m’a permis de vérifier l’efficacité avec laquelle ces bandits opèrent, car il s’agit véritablement d’une opération chirurgicale (avec anesthésie locale).

Je m’y étais rendu pour acheter des DVD chez un des vendeurs à l’étal qui s’y trouve. J’avais mon sac à dos, des écouteurs reliés à mon baladeur MP3 se trouvant dans la poche de mon pull-over à capuche.

Ayant été distrait quelques instants par l’intervention de sapeurs-pompiers dans une grande surface victime d’un incendie la nuit d’avant, j’ai repris mon chemin en direction de l’arrêt taxi. C’est à ce moment là que subitement, la musique en cours dans mon baladeur s’est arrêtée. Quand j’ai envoyé la main dans ma poche, je n’y ai trouvé que le fil des écouteurs, le baladeur n’y était plus, comme par magie. Je me suis retourné immédiatement mais je n’ai vu aucun comportement suspect de la part des personnes aux alentours, tout avait l’air normal. Je venais juste de réaliser que j’avais été victime de ce dont j’avais toujours entendu parler, l’efficacité des pickpockets de l’Avenue Kennedy.

Je ne saurais expliquer comment cela s’est produit, on dirait que ces gars pratiquent une mini hypnose avant d’agir. On ne ressent absolument rien et pourtant, le forfait est commis sans trace. Je suis parti de là en me jurant intérieurement qu’on ne m’y prendrait plus.

Je ne vous déconseille pas l’Avenue Kennedy, bien au contraire, c’est un endroit incontournable pour tout utilisateur des nouvelles technologies à Yaoundé. Soyez juste prudent si vous vous y rendez.


Cameroun: Le culte des crânes en pays bamiléké

D’origine Bamiléké, et plus précisément de Bangangté, dans la Région de l’ouest Cameroun, je me suis toujours intéressé au culte des crânes en pays bamiléké. Grâce à mes connaissances personnelles et aux éléments que j’ai pu recueillir auprès de mes parents, avec une pensée particulière à ma mère qui a quittée ce monde en juin 2022. Je m’en vais vous donner des éléments, accompagnés de quelques photos, sur cette formidable…


Prière d’un jeune camerounais à notre « père » qui est au palais

Je fais cette prière afin que perdure la stabilité dans notre cher et beau pays, et que tous ensemble nous construisions une nation prospère et déterminée à avancer comme un seul homme. Mon père de tout coeur je m’adresse à vous.

priere jeune camerounais

En ces temps où la paix est menacée dans les parties septentrionales et orientales du Cameroun, du fait de la secte islamique Boko Haram et des rebelles centrafricains.

En ces temps où les fautes de gestion et les détournements de deniers publics gangrènent nos finances.

En ces temps où les grands projets avancent pour certains au ralenti et pour d’autres au conditionnel.

En ces temps où la jeunesse cherche ses repères pour un avenir meilleur.

En ces temps où le chômage et la pauvreté ont fait leur nid dans plusieurs familles.

En ces temps où la lutte pour le pouvoir commence à prendre le dessus sur l’intérêt national.

En ces temps où le niveau de vie moyen dans le pays ne permet pas de se nourrir, se loger et se soigner aisément.

En ces temps où les écoles, les hôpitaux et les infrastructures sont encore insuffisants.

En ces temps où la corruption, le tribalisme et le favoritisme sont monnaie courante dans la société.

Mes chers compatriotes, prions ensemble :

Notre père qui est au palais

Que tes actions concrétisent les grandes réalisations

Que ton règne permette une alternance pacifique

Que ta volonté et celle du peuple soient faites pour le choix de ton dauphin

Donne-nous aujourd’hui la marche à suivre pour atteindre l’émergence en 2035

Et pardonne-nous nos manquements

Comme nous aussi nous pardonnons l’inertie de tes différents gouvernements

Ne nous soumets pas aux détournements de fonds

Mais délivre-nous de la gabegie

Car c’est toi qui tiens

Le Parlement, la justice et l’armée

Pour le reste de ton mandat

Amen !!!

 

 

 

 


Ô Cameroun: Le pays du « on va faire comment »

Au Cameroun, pays de Samuel Eto’o, l’on a pris l’habitude de vivre avec les problèmes auxquels on fait face au quotidien.

téléchargement

Après l’augmentation surprise du prix des hydrocarbures, mesure effective depuis le 1er juillet 2014, des réactions se sont fait ressentir dans tout le pays, mais dans la majeure partie de la population, l’on s’est résigné, « on va faire comment », vous diront les uns et les autres. S’en est suivie la hausse du tarif des taxis en zone urbaine, passant de 200 F CFA à 250 F CFA de 05 heures du matin à 21h59. Tranche d’heures où la plupart des camerounais sont en mouvement pour différentes raisons, « on va faire comment, on accepte seulement », vous diront les camerounais.

Lors de son traditionnel discours à la nation le 31 décembre 2013 sur les ondes de la télévision et de la radio nationale, le Chef de l’Etat Paul Biya a critiqué, sans ambage, l’inertie du gouvernement que lui-même a mis en place le 09 décembre 2011. Sachant que d’après le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi, le Cameroun devrait être émergent d’ici à l’horizon 2035. Plusieurs mois se sont écoulés depuis ce fameux discours, la longue attente continue pour un remaniement ministériel. Nous continuons avec le même bateau et les mêmes ministres, « on va faire comment ».

La tenue des Conseils des Ministres, sous la présidence du Chef de l’Etat, peut se compter sur les doigts de la main, tellement ils sont rares. A la place, nous avons droit à un Conseil de Cabinet qui se tient à la Primature, présidé par le Premier Ministre, Chef du gouvernement. « On va faire comment, c’est eux qui savent ce qu’ils font là bas ».

Depuis plusieurs décennies, les populations de classe moyenne et de classe inférieur des grandes villes, à l’instar de Yaoundé, Douala et Garoua, attendent la construction des logements sociaux. Les projets sont en cours depuis quelques années, mais les réalisations visibles et concrètes tardent à venir. Résultat, l’on se bat comme on peut pour trouver un habitat dans ces métropoles et bien d’autres dans le pays, souvent au risque des dangers que sont les inondations et les éboulements, « on va faire comment, c’est le Cameroun, on attend, même si cela tarde à venir et à se matérialiser ».

Un autre problème notoire dans ce pays est l’entrée dans la majorité, voire la totalité des grandes écoles qui donnent accès à un emploi direct dans la fonction publique. La méritocratie a foutu le camp et les jeunes « sans godasses » se battent comme ils peuvent pour entrer dans ces écoles. Résultat des courses, ce n’est plus par vocation que certaines personnes exercent des fonctions sensibles comme médecin, policier ou enseignant. « On va faire comment, c’est une affaire de réseau et de gros sous ».

Avant de vivre une légère amélioration de la fourniture en eau de la capitale politique, les populations de Yaoundé ont vécu pendant de très longs mois des coupures intempestives d’eau, sans que cela ne suscite ni grogne sociale, ni mouvement d’humeur. Ne dit-on pas que l’eau c’est la vie? Si tel est le cas, pourquoi doit-on souffrir pour avoir ce précieux liquide, qui lorsqu’il est disponible, n’est pas toujours de très bonne qualité. L’évolution des villes n’a pas été suivie par le développement des infrastructures et de l’accès à une eau potable pour tous. « On va faire comment, on attend que les choses s’améliorent ».

En attendant donc de faire quelque chose, les camerounais, dans leur très grande majorité, continuent de vivre (ou de survivre) en se disant « on va faire comment, c’est le Cameroun, mon pays ».