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Sanogo et une pacotille de démocrates

Amadou Haya sanogo(photo: Maliactualités)
Capitaine Sanogo (Photo: Maliactu)

 

Au Mali, ces derniers jours, il se dit et s’écrit beaucoup de choses à propos de la promotion, tout sauf inattendue, au grade de Général de corps d’armée de celui qui, il y a un an de cela, n’était que capitaine. La nouvelle tombée le mercredi 14 août dernier, avait presque fait l’effet d’un gag avant de déclencher la machine des réactions qui en disent long sur l’impopularité de cette décision intervenue quelques jours après la victoire d’Ibrahim Boubacar Keïta au second tour du scrutin présidentiel. Sanogo est devenu la cible privilégiée des insultes, des invectives et du mépris, du fait de son très récent passé de putschiste à qui les démocrates « sacrés » du pays ne sont pas prêts à pardonner : il est le héros du coup d’Etat du 22 mars 2012 qui aurait accéléré le passage d’une grande partie du Nord du pays sous le contrôle des terro-djihadistes et des rebelles targui du MNLA.

 

Il ne s’agit pas pour moi de prendre ici la défense de l’artisan d’un coup d’Etat, qui plus est foireux, et considéré comme le putsch le plus minable que le Mali ait connu. Oui, j’adhère aux opinions selon lesquelles Sanogo, en opérant le coup d’Etat, a interrompu un processus démocratique dans un pays brandi à tout bout de champ comme un modèle à suivre. Oui, même au cours de la transition, il était une menace permanente et celui dont le nom rythmait les conversations dans les chancelleries, y compris occidentales. Il va sans dire qu’il surveillait, de Kati, Bamako comme le lait sur le feu. Oui, le capitaine et ses hommes se sont rendus coupables d’actes qui font bouillir de colère quiconque : violences et menaces de mort contre les journalistes, tentatives d’enlèvement (le cas de la directrice de l’APEJ)… Je suis d’accord avec tous ces griefs faits au capitaine, et qui constituent pour lui un passé grave.

Mais, pour autant, je refuse d’être un mouton de Panurge. Je vais me garder de me jeter dans les bras de cette pacotille de démocrates qui, au Mali comme ailleurs, prennent un malin plaisir à mettre tout ce qui est arrivé au Mali et aux Maliens sur le compte du coup d’Etat du 22 mars qui, disons-le sans hésitation, est indéfendable. Toutefois, autant le putsch est indéfendable, autant est indéfendable le système démocratique qui était en place au Mali.
Et d’ailleurs, à propos de cette promotion du capitaine Sanogo, il est clair que ceux qui crient au scandale ne se sont jamais posé la question de savoir pourquoi le peuple malien, dans sa majorité, n’a pas levé le petit doigt. L’explication est limpide : il suffit de lire ce point de vue de Chaka Bâ alias Amkoullel, qui, bien qu’opposé au coup d’Etat, dans une interview accordée à Sabine Cessou a dit :

« Il faut le reconnaître : le mouvement de soutien au putsch a peut-être eu plus de poids que ceux qui se sont opposés aux putschistes. »

Et pour joindre ma voix à celle du rappeur malien, il ne saurait être intellectuellement honnête pour moi de cacher aujourd’hui avec ma main le soleil des manifestations de joie qui ont accueilli le coup d’Etat, dans les jours qui suivi le 22 mars. Les Maliens étaient contents. Contents de voir à terre un régime qui ne leur a offert que kleptocratie, déception, népotisme et piston. Mais, bon sang ! qu’est ce que c’est que cette démocratie dans laquelle le mensonge a toujours eu raison de la vérité, la justice de l’injustice. Une démocratie où une minorité du haut de leurs richesses regarde une majorité pauvre comme des mouches.

C’est pourquoi, pour nombre de Maliens, Sanogo n’a pas commis un sacrilège en faisant le putsch, mais plutôt a mis une sourdine à un système grabataire dont le prolongement allait conduire le Mali à « l’encore-pire ». En réalité, ceux qui sont en train d’épuiser leur capacité de communication pour soutenir que le système démocratique qui était en place au Mali devait continuer, ne sont, pour ne pas dire autre chose, que des accros à cause perdue. De plus, ceux qui sont en train de faire circuler une pétition contre cette promotion de SANOGO, destinée à l’Assemblée nationale, ne doivent pas oublié d’en faire autant pour les ministres, cadres…impliqués dans le pillage concerté de l’Etat malien. Sinon, cette levée de boucliers dont Sanogo est l’objet risque d’être, comme me l’a écrit dernièrement une amie : « une façon de détourner l’attention des Maliens, pendant que d’autres choses déterminantes pour l’avenir sont en train d’être tramées !! »

 

Mais encore une fois, je suis d’accord que dans un Etat de droit, je dis bien un Etat de droit, la place de l’armée est dans les casernes et son rôle la défense de l’intégrité territoriale et l’unité du pays. Et, de ce point de vue, Sanogo est inexcusable…

Boubacar Sangaré


La vie, trop chère pour que tout le monde y ait droit ?

Image de geralt.
Image de geralt.

Cette question est posée par une voix qui s’impose en permanence à mon attention. C’était il y a quelques semaines, dans un une Agence de Communication où je suivais, en tant que journaliste et blogueur une formation, destinée à nous apprendre à couvrir une élection. Dans les échanges avec un journaliste, un vrai, un pro – qui sert à l’O.R.T.M, j’ai entendu dire que « la vie est trop chère ; tout le monde ne doit pas y avoir droit ». Il disait cela avec hardiesse, comme s’il méritait de vivre plus que les autres, comme si lui seul suffisait à faire du monde ce qu’il est. Avant d’en arriver là, il avait longuement pinaillé sur ses relations avec son premier né, dont il disait qu’il ne vaut rien et qu’il avait renvoyé lorsque celui-ci – étudiant en droit, avait redoublé en Licence.

« C’est grâce à mon diplôme que je te nourris aujourd’hui. Et tu ne mettras pas les pieds chez moi tant que tu n’as pas la Licence », aurait-il dit à l’enfant à qui il venait de signifier son congé.

L’homme était autoritaire dans le vocabulaire, ne laissait personne parler, avait son mot à dire sur tous les sujets et se livrait à un véritable procès de la jeunesse d’aujourd’hui. La jeunesse, il l’a vraiment chargée.

« C’est vous, les jeunes, qui avez entrainé ce pays dans le naufrage. Par vos comportements. Dans les Facultés, à part la grève, vous savez faire quoi d’autres ? Je parie qu’aucun d’entre vous, ici, ne peut m’affronter dans un débat sans assassiner le français. Vous avez renversé ce pays », a t-il fait entendre devant le sourire narquois de mes amis blogueurs Boukary Konaté et Seydou Bah.

Boukary voulait réagir, mais n’a pas eu le temps car « notre ami », qui venait de trouver là une occasion de vomir tout le fiel qu’il avait contre la jeunesse, l’avait pris de vitesse. Il s’est laissé aller à dire que la jeunesse ne sait ni ce que vaut la vie, ni pourquoi elle vit. Qu’elle n’est qu’un ramassis de viveurs et de viveuses. Il a parlé de la grève parce qu’il a saisi des bribes d’une conversation que je venais d’avoir avec un ami au téléphone, qui m’a dit que l’AEEM a décrété 72 heures de grève, en plein examen de fin d’année, en réaction à la répression d’une manif des étudiants de la Médecine, de la Pharmacie et d’Odontostomatologie.

Finalement, l’envie d’exprimer une objection qui nous brulait s’est muée en résignation, en repli sur soi et nous n’attendions qu’il dise, pour forcer la note, que « les jeunes d’aujourd’hui, c’est du pareil au même. Le seul parmi eux qui était bon est mort en naissant. » Oui, je sais, cette phrase fait penser à une autre, lancée par Ramatoulaye, dans Les Bouts de bois de Dieu de Sembène Ousmane :

« Moi, je ne connais aucun Toubab ! Ils sont tous pareils. Le seul qui était bon est mort en naissant. »

Il va sans dire que c’est malheureux pour la jeunesse. Le malheur pour elle, ce n’est pas seulement de se savoir abandonnée, rabrouée, honnie, vouée aux gémonies, mais aussi de réaliser qu’il y ait des gens qui pensent qu’elle est irrémédiable, irrattrapable. Personnellement, j’étais outré par ces propos qui dénotent le cynisme. Plus révoltant encore, c’est qu’ils sont d’un journaliste, une personne qui exerce un métier qui a vocation d’éveiller, surtout, les consciences. Dire que tout le monde ne doit pas avoir droit à la vie est, à mes yeux, la preuve la plus éclatante de l’irréflexion qui, seule, peut inspirer pareille idée en déphasage avec les convenances. Et tout au long de la formation – qui a duré 5 jours, le journaliste en question a brillé par sa célérité à pérorer sur tous les sujets.

Ainsi, un jour, à propos de la présidentielle, il a parlé d’une victoire de IBK dès le premier tour, et de l’alliance de Dramane Dembélé avec ce dernier. Pour lui, Dramane Dembélé sait la direction dans laquelle souffle le vent et, poursuit-il, s’il veut faire long feu en politique, il doit suivre IBK, marcher dans son sillage sans chercher à bruler les étapes : IBK a d’abord été conseiller du fonds européen de développement, premier ministre, président de l’Assemblée nationale, député. Je reconnais que la suite des évènements lui a peu ou prou donné raison, mais cela ne l’absout point. De plus, à propos de la réélection de Barack Obama, il a affirmé que les américains n’ont fait là que tromper les consciences, que c’est une grande leçon de démocratie, mais que ce sera la première et la dernière fois qu’un noir sera le locataire de La Maison Blanche, tout en ajoutant qu’Obama est le seul président américain qui ne soit pas d’origine juive.
Boubacar Sangaré


Présidentielle(Mali) _ Second tour : Le face-à-face entre un Goliath confiant et un David agité

Le second tour du scrutin présidentiel, au Mali, qui opposera IBK à Soumaïla Cissé, suscite le même intérêt à la mesure de celui d’un match qui met aux prises le Real de Madrid au FC Barcelone, où Messi et Ronaldo rivaliseront de talents, de sagacité dans les dribles. Pour faire court, ce sera un face-à-face entre un Goliath confiant et un David agité.

Goliath, c’est-à-dire IBK, a remporté largement le 1er tour du scrutin avec 39,24% des voix contre 19,44% pour son poursuivant Soumaïla Cissé. C’est là un écart éloquent, qui suffit à mettre le candidat du parti des tisserands en confiance. Confiant, est IBK. Il sait maintenant ce qu’il pèse dans la planète politique malienne : BEAUCOUP. Et il peut se prévaloir de cette victoire massive qui, aux yeux de nombre de commentateurs de l’actualité, n’est rien de moins que l’expression achevée du choix du peuple malien, assoiffé de justice sociale. Le message qu’il a lancé le dimanche 4 août dernier, à son Q.G de campagne, au cours d’une grande de presse, est d’une grande limpidité :

« Je vous demande de m’accorder une majorité claire et nette, une majorité indiscutable qui me permettra de conduire le développement national auquel vous aspirez ».

De plus, il ne perd jamais une occasion de dire à qui veut l’entendre que son « tour est arrivé », et qu’il prendra sa revanche sur le destin.

Mais David est agité, conscient qu’il est de son retard qu’il doit rattraper. Quand même bien qu’il rassure en permanence de sa tranquillité et de son optimisme. Il va sans dire qu’il est difficile de trouver, sous nos latitudes, quelqu’un qui osera parier sur une victoire de Soumaïla Cissé. Même si, aussi, cette évidence pénétrera difficilement l’esprit des militants du parti URD, qui sont d’avis que rien n’est jamais gravé dans le marbre, que rien n’est jamais blanc ou noir, et que tout peut changer du jour au lendemain. Même la pire des situations.

Et l’arbitre que représente le peuple, qui a reçu tous azimuts des félicitations pour sa participation massive au 1er tour, est décidé. Il sait que ce second tour ne l’empêchera pas de faire son choix pour de bon.

Boubacar Sangaré


Présidentielle(Mali) _ 2e tour : La saison des alliances

Au Mali, le temps est aux alliances entre les partis politiques à la perspective du second tour de la présidentielle prévu pour ce dimanche 11 août. Des alliances qui, pour la plupart, ne sont que l’arbre qui cache la forêt de quelques intérêts personnels, au mépris de toute conviction politique.

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IBK et Cissé (photo-credit: malijet.com)

Nouer des alliances au Mali est devenu aussi rapide que surfer sur internet. Les tractations battent leur plein, les candidats se succèdent dans la déclaration de soutien à l’un des deux candidats en lice : Ibrahim Boubacar Keïta (Rassemblement Pour le Mali) et Soumaïla Cissé (Union pour la République et la démocratie). Ainsi, dès les moments qui ont suivi la proclamation des résultats provisoires du premier tour, la couleur a été annoncée par Choguël Kokalla Maïga, dont le parti MPR a obtenu 2,29% des voix. Ensuite est venu le temps pour l’ADEMA-Parti Africain pour la Solidarité et la Justice de mettre à nu les divisions latentes qui ont secoué le parti avant et pendant la campagne électorale.

En effet, le samedi dernier à son Q.G de campagne, Dramane Dembélé, arrivé 3e avec 9, 59% des voix, a, à l’énorme surprise de tout le monde, appelé les militants du parti ADEMA a voté IBK au second tour, alors qu’il est signataire de la plateforme du FDR, qui réunit Soumaïla Cissé (URD), Modibo Sidibé(Fare) et Jeanmille Bittar (UMAM). Résultat, le parti s’en trouve divisé, et des barons comme Ibrahim N’diaye appelle de leur côté à voter Soumaïla Cissé. La raison déclinée par Dramane Dembélé est que le RPM et l’ADEMA appartiennent à la même famille politique qui est l’International Socialiste, la gauche.

Par ailleurs, les candidats Moussa Mara de Yèlèma (le changement), Oumar Mariko (SADI), Yeah Samaké, Cheik Modibo Diarra, Housseini Amion Guindo ont appelé leurs militants à reporter leur voix sur IBK. Voilà pour le préambule.

Croyons dur comme fer que les reports de voix sont une pratique courante dans le processus électoral et admettons qu’il n’y a rien d’anormal à ce qu’un candidat appelle à voter, au second tour, pour un autre. Mais il est impossible de faire semblant de croire que toutes ces alliances sont fortuites. Cela est d’autant plus vrai qu’on ne peut pas ne pas accorder le moindre crédit aux raisons évoquées par Dramane Dembélé quant à son revirement : pour lui, les partis signataires de la plateforme du FDR ont des agendas personnels, alors que lui a un agenda républicain ; de là, son alliance à IBK.

Pour faire l’impasse sur le fait que la cacophonie qui règne dans l’ADEMA est un coup dur pour la plateforme du Front pour la Démocratie et la République, il faut préciser que les partis qui s’y regroupent sont ceux-là même qui ont dénoncé le coup d’Etat. Mais ce n’est pas tout. Le fait est que les dirigeants de ces partis sont pour la plupart impliquées dans la gestion problématique qui a ouvert la voie à l’enfer pour des Maliens et Maliennes, surtout dans les régions (Tombouctou, Gao…) libérées des crocs des terro-djihadistes. Aussi, inutile de dire qu’ils ont en gros trempé leurs lèvres dans des affaires de corruption, de népotisme et que sais-je encore, et cela dans l’impunité totale. C’est pourquoi, disons-le sans hésiter, il est fréquent d’entendre dire que la victoire de quelque candidat du F.D.R est considérée comme une rechute dans l’ancien système grabataire.

Que dire à ceux qui me lisent, sinon que je base mes conclusions sur ce que j’ai lu et entendu ces derniers jours. Pour faire court, ces alliances sont un arbre qui cache la forêt des intérêts personnels : crainte de la foudre de la justice, car il est clair qu’après les élections les Maliens exigeront la justice pour tous ceux ont les mains maculées de vols, de corruption. Et ce serait là le signe d’une évolution majeure pour un peuple qui, pendant plus de 50 ans, comme l’a écrit Moussa Konaté – Mali, ils ont assassiné l’espoir – ne s’est contenté que de vivre, dans un pays bien capable de le nourrir mais qui n’est jamais parvenu à lui procurer ce qu’il faut pour renouveler sa force de travail.

Exiger la justice est ce qu’il y a de mieux pour un peuple qui, comme l’écrit Aissata Ba, est « sans repères passés et sans visions futures, presqu’anesthésié, qui se bat chacun pour son pain quotidien, même s’il réclame plus. Mais le civisme, la citoyenneté, le sens de l’Etat, le sens de la Nation ont disparu du Nord au Sud. Le Mali est à reconstruire malheureusement dans ses fondamentaux les plus basiques. Et si beaucoup de gens espèrent un rapide retour à la normale, la triste réalité est que ce n’est pas possible, ni rapide, ni lent, puisque RIEN n’a jamais été normal, ni sous la dictature, ni sous la démocratie. Et le laisser aller le plus total s’étant installé dans ce pays, la corruption ayant rendu chaque citoyen soumis au plus offrant, ou tout simplement à l’argent lui-même.

Un système a entraîné le peuple malien, jusqu’à ce que le peuple s’approprie le système, et finisse par entrainer le système. La complicité passive est devenue active, puis culpabilité. Les problèmes les plus difficiles du pays ne viennent plus de la classe dirigeante mais de l’entrée du peuple dans le jeu de la destruction. Des mutations profondes sont à espérer dans ce pays. Sinon plus ça changera, plus ce sera pareil, élections ou pas. »

Et pour finir, voici ce que m’a écrit de Paris une chroniqueuse (une amie) à propos de ces alliances :

« J‘espère que les Maliens ont la mémoire de tout ce qui a mis le pays à genoux ! Bien sûr, Il y a beaucoup de gens comptables de l’effondrement de l’état. Bien sûr, sur les 20 dernières années, beaucoup savent qu’ils sont coupables, donc ils cherchent à avoir un poste dans le prochain gouvernement pour être « protégés » de la justice. Mais il faudra qu’ils rendent des comptes un jour aux Maliens. La société civile se doit de s’organiser comme cellule de veille, sinon, tout recommencera, et assez vite !! Les bandits qui ont attaqué le Nord n’attendent que ça ! Attaquez ! »

Boubacar Sangaré


Mali_ Présidentielle : Que dire après le premier tour ?

Alors que tous ou presque, du moins les soutiens du candidat Ibrahim Boubacar Keïta, pariaient sur un seul tour dans ce scrutin présidentiel, un second tour, prévu le dimanche 11 août, opposera finalement I.B.K et Soumaïla Cissé de l’U.R.D.

IBK et Soumaïla Cissé (photo crédit: AFP)

IBK et Soumaïla Cissé (photo crédit: AFP/Seyllou-Georges Gobet)

Le Rassemblement Pour le Mali (R.P.M) est monté en force. Son candidat, Ibrahim Boubacar Keïta (I.B.K), a été donné vainqueur au premier tour de ce scrutin avec 39,24% des voix. Soumaïla Cissé de l’U.R.D obtient 19,44%, suivi de Dramane Dembélé de l’Alliance Démocratique pour le Mali-PASJ, la plus importante formation politique du pays, qui engrange 9,59%.

Enfin, la participation a atteint 51,54%, un record par rapport aux précédents scrutins.

Dramene Dembélé, ADEMA-PASJ (photo credit:www.ademakoulikoro.org)

 

Dramane Dembéle, ADEMA-PASJ (photo-credit: www.ademakoulikoro.org)

 

D’ores et déjà, il est possible de livrer quelques enseignements. Cette élection, comme il fallait s’y attendre, a été une sanction. Sanction contre les grandes formations qui ont été proches de l’ex-président Amadou Toumani Touré. Sinon comment expliquer le score (9,59%) d’un parti comme l’ADEMA-PASJ qui, faut-il le rappeler, est le mieux implanté, même dans les trous perdus du pays. Pour mémoire, l’ADEMA-PASJ a remporté les premières élections démocratiques, en 1992, qui ont conduit Alpha Oumar Konaré au pouvoir, et n’est pas étranger à la victoire en 2002 du candidat indépendant Amadou Toumani Touré. Ce vote prouve donc qu’il y a un divorce entre l’ADEMA et une immense majorité de son électorat qu’il a dû mécontenter par les troubles internes, la gestion problématique des ministres et autres cadres issus du parti, la défection in extremis de certains ténors … Et il est impossible de ne pas dire que l’arrivée à la troisième place de Dramane Dembélé relève aussi d’une mini-surprise.

Aussi, on ne peut pas ne pas livrer ce constat qui est que, à propos de la victoire du R.P.M, les électeurs n’ont pas voté pour le parti, mais plutôt pour Ibrahim Boubacar Keïta, en qui ils voient un homme intègre, incorruptible, autoritaire, et dont ils pensent qu’il est en capacité de redresser ce pays fragilisé par une crise sécuritaire et institutionnelle. Il ne fait aucun doute que son passage à la primature (1994-2000) n’a pas manqué de laisser des traces dans les esprits et les cœurs, surtout la fermeté avec laquelle il a su contenir le grondement estudiantin et scolaire en 1994. C’est donc une victoire que le parti R.P.M doit beaucoup plus à la personnalité de son candidat qu’à son audience ou à un programme politique.

Un premier tour réussi

Avant le scrutin, beaucoup de sensibilisations destinées à pousser les Maliens à aller voter, ont été faites. Avec un taux officiel de participation de 51,3%, ce scrutin est sans précédent, et les maliens ont démenti bien des observateurs et commentateurs de l’actualité, étrangers compris, qui craignaient une faible participation. Cela prouve que les Maliens ont été au rendez-vous de ce rendez-vous électoral qui a pour finalité l’élection de leur président. Et il serait bien venu de saluer ce changement opéré dans la mentalité de l’homme malien qui, au final, vient de démontrer qu’il veut se dégager de son rôle de spectateur.

Plus important encore, c’est que ceux qui ont promis le sang, à la proclamation des résultats, sont restés sur leur faim et devront attendre encore et encore. Parce que, pour qui connait les Maliens, il n’est pas besoin de dire que c’est un peuple qui éprouve de l’antipathie pour la violence. Pour s’en convaincre, il suffit de se demander comment les Maliens, qui se repartissent entre diverses ethnies parlant plusieurs langues, parviennent-ils à vivre dans la cohésion sans les clashs si courants en d’autres pays de l’Afrique.

La position inconfortable de l’U.R.D

L’Union pour la République et la Démocratie (U.R.D), dont le leader est Soumaïla Cissé, a partagé le gros de l’électorat avec le R.P.M, et obtenu 19,44%.  Mais entre 39,24% et 19,44%, le fossé est bien grand. Et on voit sans mal que le camp de Soumaïla Cissé se trouve dans une position inconfortable, surtout quand on sait que leur candidat a été battu dans les régions comme Kayes, Sikasso et Bamako, considérées comme des greniers électoraux. On imagine mal comment il parviendra à renverser la tendance dans ces zones.

Bien sûr, les sorties fracassantes de certains membres du comité de campagne de Soumaïla Cissé relèvent plus d’une réaction passionnée que raisonnée. En effet, lorsque le ministre de l’administration territoriale, Moussa Sinko Coulibaly, s’est aventuré sur le terrain des commentaires en pariant sur l’improbabilité d’un second tour, le camp des « soumistes » l’a accusé de vouloir faire « un hold-up électoral » et d’avoir dit ce qui « n’est pas proche de la vérité »

Le second tour est fixé au 11 août. Et déjà, les tractations entre les candidats ont démarré et déboucheront sur des alliances.

Boubacar Sangaré  

 


Les élections, un pis-aller prescrit aux autorités maliennes ?

Des cargaisons de cartes NINA, photo-credit: a.Bamako.com
Des cargaisons de cartes NINA (credit photo : a.Bamako.com)

On sait maintenant ce qu’on savait, c’est-à-dire qu’à propos de la présidentielle du 28 juillet prochain la messe est dite : elle aura lieu. Inutile donc de perdre une partie de sa vie à insister sur les difficultés qui restent encore à traiter. D’un coup de baguette magique, le gouvernement de transition évacuera le problème du vote des personnes déplacées et parviendra à dicter ses lois à Kidal où les rebelles targui du MNLA, à force de provocation et de manipulation, ont fini par allumer un brasier qui a coûté la vie à des personnes.

 

Certes, le gouvernement de transition n’a de cesse de gager la tenue de la présidentielle dans toutes les régions du pays et en est même arrivé à mettre en confiance les institutions régionales, continentales voire internationales qui, à leur tour, continuent à donner encore plus dans les discours moralisateurs à l’endroit des Maliens. Mais il faut éviter de donner l’air d’une personne qui vient de passer un siècle dans une pièce aveugle, et dire que le dernier développement des événements à Kidal vient corser un climat électoral déjà bien tendu par l’abdication d’un candidat (il s’agit de Tiébilé Dramé), les imperfections concernant le fichier électoral… En clair, la situation à Kidal pousse à livrer un constat: l’accord de paix signé à Ouagadougou, le 18 juin dernier, entre le gouvernement de transition et les rebelles targui est d’une fragilité troublante. Et l’auteur de ces lignes est toujours d’avis que cette paix n’est que de papier en considération du fait que les groupes rebelles-MNLA et Haut Conseil pour l’Unicité de l’AZawad bien sûr !-, sans craindre de se tromper, n’ont signé l’accord qu’après avoir pris conscience de leur incapacité de résister aux assauts de l’armée malienne. Sinon qui peut trouver meilleure explication à la tension entre les populations de Kidal à l’arrivée de l’armée malienne dans cette ville ? Hormis la manipulation à laquelle ils sont sujets, à quel saint peuvent se vouer des jeunes touaregs pour manifester à Kidal contre l’armée malienne ? Mais de quoi le MNLA et le HCUA sont-ils l’emblème ?

Et d’ores et déjà, le ‘’on vous l’avait pourtant dit’’ commence à résonner dans la tête des autorités maliennes de transition qui sont comme prises dans une souricière qu’elles ont elles-mêmes posée. Dès lors, qu’on le veuille ou non, ces questions se posent encore : pourquoi avoir accepté les mains tendues de groupes rebelles qui n’ont eu aucune crainte d’allumer la flamme terro-djihadiste qui a failli et les emporter et emporter l’Etat malien ? Pourquoi signer un pacte avec le diable quand on doit y perdre son âme ?

 

Bien entendu, toute tentative de réflexion sur ces groupes rebelles touaregs est facilement assimilée à de la compromission dans une grande partie de l’opinion publique internationale. Mais cela ne doit pas aussi pousser à se jeter dans les bras de la cécité. De fait, les autorités maliennes ont été bel et bien averties qu’il y a des mains tendues auxquelles il ne faut pas répondre. De plus, il est évident aussi qu’il y a des gens dont il faut à tout prix se débarrasser –comme cela a été le cas avec les terro-djihadistes d’AQMI, du MUJAO ; et pourquoi cela n’a pas été appliqué aux rebelles du MNLA et du HCUA ? N’en déplaise aux spécialistes es-charabia qui ligotent intellectuellement nos masses, nous saturent d’expertises renversantes sur ce problème, le MNLA et le HCUA, il faut le dire, ne sont que des mouvements recyclés appartenant à Ansardine d’Iyad Ag Ghaly.

Et comme indiquer plus haut dans ce texte, les jeunes touaregs qui braillent à Kidal leur volonté de voir l’Azawad indépendant sont à la solde du MNLA qui reste pendu à ses revendications séparatistes. Et on comprend sans mal que les élections à Kidal s’annoncent sous de funestes auspices.

Par ces temps où le Mali est obligé d’avancer, la question du report de ces élections est taboue. « Le Mali prend dangereusement le chemin emprunté par la RDC depuis 2003. Avec la bénédiction de l’ONU. », a écrit dernièrement Serge Katembera réagissant à une interview que j’ai donnée à Faty et dans laquelle il a été question des élections au Mali . C’est une comparaison à laquelle je n’adhère pas. On sait que les élections tenues en 2006 en République Démocratique du Congo ont donné à ce pays de tourner la page après des années dominées par le pouvoir autoritaire de Mobutu Sese Seko, et aussi des guerres provoquées par la rébellion de Laurent-Désiré Kabila en 1996. Pour parvenir à une stabilité politique et sociale, le Gouvernement de Transition, nommé le 30 juin 2003, dirigé par un président et quatre vice-présidents, a organisé, avec l’accompagnement de la communauté internationale, des élections en 2006 remportées par Joseph Kabila. Fermons cette parenthèse. Mais, on rencontre dans la situation malienne les mêmes contraintes qui ont conduit la R.D.C aux élections en 2006 : la faiblesse institutionnelle, l’insuffisance des ressources matérielles et financières de l’Etat (ce qui nécessite une contribution de la communauté internationale), le problème de la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national et l’insécurité. C’est peut-être en cela que la situation malienne ressemble à celle qu’a connue la R.D.C il y quelques années. Et, à n’en point douter, les contraintes évoquées suffisent à convaincre quiconque de la nécessité d’aller aux élections. En attendant, le Mali a les pieds dans la merde.

Boubacar Sangaré


Mali_présidentielle : Des candidats, des promesses et de la faillibilité de l’Homme

 

 

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moussa-mara-YELEMALe 28 juillet prochain, les Maliens vont se rendre aux urnes pour élire un nouveau président et signifier son congé au gouvernement de transition et au « numéro un », le président intérimaire. Mais cette présidentielle, qui de l’avis général se tiendra sous de funestes auspices- il n’est pas besoin de consulter les astres pour le savoir avec la situation à Kidal, les difficultés liées à la carte d’électeur NINA…-, s’annonce serrée et promet un choc de titans. Inutile de dire, en effet, que lire la presse locale est à deux doigts de devenir un exercice énergivore pour ne pas dire énervant. Des colonnes entières y sont dédiées à l’exposition du programme politique de tel ou tel candidat. Regarder la télévision nationale aussi est pesant, car les mêmes candidats se succèdent dans la présentation de leur programme politique avec parfois des relents narcissiques. Des promesses encore et encore.
Aux yeux de tous ces candidats et de nombres de puissances occidentales dont la tenue de cette présidentielle à la date fixée est le souhait le plus ardent, la situation au Mali, notamment dans les régions libérées de la dure férule des terro-djihadistes, passe pour calme. Pourtant, les populations déplacées, pour la plupart d’entre elles, ne sont pas encore retournées, le MNLA à Kidal continue de jouer les Rambo et en est même arrivé à blesser à coup de cailloux des soldats dans les rangs de la MINUSMA et des forces française, l’administration y est toujours absente, la ville elle-même est le théâtre d’une tension entre ceux qui sont contents et ceux qui sont mécontents du retour de l’armée malienne. Tout cela ne représenterait qu’une goutte d’eau dans un océan. Le problème est ailleurs et clair : le Mali doit lutter contre vents et marrées pour tenir cette présidentielle à la date du 28 juillet. Preuve qu’il a le couteau sous la gorge. La course contre la montre est donc engagée.
Dans la démocratie représentative, la règle veut que les candidats partent à la rencontre des électeurs à qui ils exposent leur programme politique en période de campagne électorale. Libre aux électeurs de jeter leur dévolu sur un candidat, qu’ils jugent en capacité d’apporter une réponse aux problèmes qui les assaillent. Et le Mali est à cette étape, d’où le déferlement des candidats sur les écrans de la télévision nationale et les déplacements dans les villes éloignées de la capitale. Sauf que dans ce pays, cet exercice semble dénué d’intérêt en ce sens que les gens s’identifient plus à un parti politique qu’à un programme politique qu’ils sont incapables de comprendre. Ils n’y voient que du chinois ! Mais il n’empêche. Chaque jour, on les entend, les candidats, faire des promesses mirobolantes qui font danser dans leur orbite les yeux des électeurs naïfs à mort. Ce qui frappe en écoutant ces candidats, c’est le fait que la crise sécuritaire et institutionnelle qui a secoué le pays est brandie comme un prétexte standard dont ils usent pour justifier leur candidature. Ici on promet d’adapter le système éducatif aux enjeux du moment, là on promet de donner un souffle nouveau à l’économie, de former un nouveau type de malien, d’augmenter le salaire des fonctionnaires, de construire des usines, de créer de l’emploi pour les jeunes … Il va sans dire que le paysage politique a explosé, des nouveaux partis (alimentaires ?) ont vu le jour et se sont lancés à la conquête du fauteuil présidentiel, comme si être président revient à arriver à un moment où la vie est dure. Les racolages de figures connues ont le vent en poupe. Mais, on oublie qu’on ne pas fait de la politique pour dire des âneries à la télévision.
S’il y a aujourd’hui quelque chose d’assez irréfléchie dans les discours politiques et qui discrédite de plus belle la démocratie elle-même, ce sont bien sûr les promesses qui meublent le programme politique des candidats. Cela est d’autant plus vrai dans le cas malien que ceux qui promettent sont, en gros, tristement connus comme le loup blanc pour avoir fait, par le passé, des promesses dont ils se sont foutus comme de leur dernière chemise. Alors, pourquoi continuer de prendre les électeurs pour des naïfs, des idiots et que sais-je-encore en leur faisant des promesses que vous n’aurez pas l’ombre de la peine à balayer d’un revers de manche une fois au pouvoir ? Et l’on en vient même à se demander si tout cela est bien sérieux, à moins qu’il ne soit du tout n’importe quoi. Le peuple n’est pas un de ces enfants qui obéissent au doigt et à l’œil au nom de promesses qui relèvent souvent de vœux pieux. Encore moins un chien qui aboie et à qui il faut jeter en pâture une promesse de morceaux de viande.
Il est clair que tout cela traduit aussi un oubli, grave, d’un principe destiné à amener l’Homme à prendre conscience de sa faillibilité, son insignifiance. Ne parlons même pas de morale, la politique n’en a pas. Aucun homme n’est infaillible. Et les maliens ont tout avantage à éviter l’homme le plus parfait pour choisir le moins parfait…
Boubacar Sangaré


L’O.R.T.M, le carrefour des jeunes et une attente ennuyeuse

 

ORTM, photo credit (ortm en direct .mali

ORTM, photo credit (ortm en direct.mali)

Samedi. Une pluie matinale a arrosé bien des endroits de la capitale, mais le soleil qui commence à poindre fait craindre une journée de chaleur insupportable. Sur la route qui passe devant le carrefour des jeunes (espace culturel), des paquets humains s’agitent, le bruit du moteur des véhicules indique qu’il est l’heure de se dégager du lit à ceux qui, blottis dans leur couverture, s’apprêtent à dormir le reste de leur sommeil. Début de journée à Bamako.

 

Dès que j’ai franchi le seuil de la première porte du carrefour des jeunes, mes yeux ont croisés ceux d’un jeune homme, assis sous le hangar qui sert de parking payant. « C’est pour la conférence de presse ? D’accord, gare la moto ici ! », m’a-t-il dit en me tendant un ticket dont je me suis emparé et qui indique que, pour récupérer ma moto plus tard, j’aurai à payer 100 francs. Phénomène irritant mais banal dans nombre de services, privés compris, où les usagers motorisés se voient à tout de champ remettre un ticket par un  »Parker  » venu d’on ne sait où et qui n’a aucune frousse de dire à toute personne rebelle à cette décision de chercher où parquer sa moto, quitte à la mettre à la merci des voleurs. Parmi ceux qui font le  » Parker », il y en a qui sont des jeunes chômeurs, paumés et aigris, toujours prêts à distribuer des propos désagréables.

Retournons au carrefour des jeunes. La conférence de presse que je dois couvrir est prévue pour 9h. Il est 8 h, et sous le hangar où l’événement se tiendra, les chaises sont encore inoccupées. L’ambiance est triste, on se serait cru le premier jour du mois de Ramadan. Les feuilles des arbres bruissent, tombent et voltigent au gré d’un vent léger et frais. J’ai promené en vain mon regard de rapace sur tous les endroits de la cour pour repérer un confrère, histoire d’agiter les idées sur l’actualité.

 

Des deux baffles s’échappe la voix de musiciens en mal de célébrité, qui me sont inconnus, mais qu’il faut poliment remercier d’avoir chanté pour la paix au Mali. La paix! La paix! La paix! Elle est -et a toujours été- au Mali. Elle est juste sous nos pieds, enfouie dans l’inconscience et la bêtise des hommes dont les comportements amoraux ont conduit ce pays dans la marée enlisante des incertitudes.

 

J’ai vu arriver des membres et sympathisants du parti Rassemblement pour le développement du Mali (R.P.D.M) dont le numéro un n’est personne d’autre que Cheick Modibo Diarra, l’ex-chef du gouvernement de transition. On se souvient qu’il a été poussé à la démission… Une ribambelle de jeunes, des confrères servant qui à Info Matin, qui à Le Républicain. Chacun a pris racine sur une chaise libre. Des bruits montent, des rires éclatent. On attend. Qui? Je ne sais pas, mais on nous fait attendre des minutes et des minutes. Pourtant les conférenciers sont là, et attendent qu’on les invite à occuper leur place. L’attente a été longue, si longue que des mécontentements ont commencé à se manifester.  » Nous nous excusons auprès de tous, si la conférence n’a toujours pas commencé, c’est parce que nous attendons l’O.R.T.M (Office de radiodiffusion télévision du Mali. Toutes nos excuses, vraiment.« , s’est désolé un organisateur. C’est vraiment le bouquet! Faire attendre tous ces gens au seul motif que l’équipe de reportage de l’O.R.T.M est en retard, et oublier qu’il n’est pas sur qu’elle soit là. Et il faut se poser la question de savoir depuis quand la tenue d’un événement de quelque type est suspendue à la présence d’une équipe de reportage de l’O.R.T.M.

 

Comme il fallait s’y attendre, les journalistes de l’O.R.T.M, ne sont pas venus. Les conférenciers sont passés aux choses sérieuses. Mais nous avons quand même attendu. Le journalisme peut parfois amener à subir des situations aussi déprimantes…

Boubacar Sangare