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Le silence

Les beaux jours reviendront certainement.
Je pourrais bien en douter aujourd’hui.
L’espoir en des lendemains meilleurs ayant fui
La tempête approchant violemment a son firmament !

Le temps est le seul remède à nos blessures,
Nos déceptions trouveront tombeaux dans ses méandres.
Et nous finirons un jour par bien nous comprendre
A la lueur blafarde de nos béantes meurtrissures.

Sur mes joues, coulent encore ces larmes invisibles
Car vive est la douleur à l’intérieur de mon être
Lacéré de part en part par cette envie traître

De te crier sur tous les toits, l’admiration indicible
Que pour toi je ressens. Car malgré ton indifférence,
Je continue de t’adorer, chaque seconde… en silence.

 

Poème de Laskazas


LUMIÈRE DES ASTRES

Le soleil ne brille plus qu’autour
Il n’est à mes yeux, qu’un astre mort.
L’ombre de la douleur me visite une fois encore
Depuis que la lune d’hier est partie avec ton amour


L’EX-AIMÉE (par NoOne & L)

l'ex aimeeL’évidence trône dans les yeux de ceux
Qui de cette ex, se sentent si amoureux,
Par son odeur tenus, pieds et proses liés,
En perte de vitesse comme de but à viser.

Car que faire d’un nouveau réflexe moteur
Quand cet être tient votre roublard de cœur,
Quand votre motivation n’est que désarroi
Et que seul, l’orgueil du mâle fait tenir droit ?

Alors puisqu’au final, le fier verrou casse
Et avec lui votre précieuse âme trépasse
Ne faut-il pas ôter votre lourde besace
Pour, à votre ex-aimée redonner sa place ?

C’est de la bravoure faite pour les forts
Qui ne craignent pas d’avoir jadis eu tort,
Ceux qui forcent du sort le tacite accord
Pour donner vie à une nouvelle aurore.

Ceux-là font dire « oui ! L’amour rend ivre »
Et pour eux murmurent « l’espoir fait vivre ».
Ayez donc foi, cher ami, et votre vie à deux
À l’ avenir se fera sans un seul adieu


LE MONDE (par Stéphane)

le mondeMadame, appelez moi souvenir
Car c’est ce que je serai dans votre avenir
Ma fausse ressemblance à un personnage intelligent
L’air d’être spécial parmi tous ces gens.

Oubliez ces lèvres que vous n’avez jamais goûtées
Mais qui, je sais déjà, vous regrettez
Les traiter de pulpeuses serait bien trop féminin
Mais leur volupté est bien un trait masculin.

Ne pensez même pas à mes doigts
Délivrant dix caresses à la fois
Partout sur le corps de l’heureuse

N’y pensez pas, même pas une seconde
Et rien ne sert de répéter que vous êtes amoureuse
Une autre est déjà tout mon monde.


LES LARMES AFFAMÉES (par Eugenio)

les larmes affameesAllié d’ailleurs est allé à l’heure d’été marcher,
Chercher son chemin et cavaler sur l’échiquier
De blancs à bout à blanc chargés semblant
Ensemble pleurer Charlot la charia charriant.

C’est que Nègre Gras déjà prévoit un plan
Et si Maître Blanc du souk prend les devants
Le temps autant lui manque pour nos locaux trafics :
Éthique à fric, mauvaise équipe et suçon lubrique,

Pour lesquels Nègre Gras appelle un constitutionnel
Nouveau mandat, à vie visé avec sodomie à l’appui.
Et puis, si une larme de Boni ne suffit, un puits

Ici, une mine dans le sable sur la table posée
Pour que Maître Blanc garde les yeux bien fermés
Et que son armée à jamais garde nos fesses fixées.


DEUX ROSES ROUGES (poème par Eugenio)

rosesrouges

Deux roses rouges,
Sur un blanc parchemin
Sans un mot, ni dessin.

Rien que deux images
Pour mes yeux, comme un mirage,
Un rêve au fond d’un écrin.

Deux roses rouges
Volées à quel jardin ?
Dans quel dessein ?

Porteuses de quel message ?
Je ne sais point leur langage,
Et si elles parlent le mien.

Leurs voix, bien qu’à l’unisson
Me plongent dans un doute profond
Un flou parfait.

Deux roses rouges
Pour moi ?
Pour quoi ?


LE BAISER (poème par Stéphane)

89773911 -

Il l’avait espérée sans qu’elle ne l’espère
Et s’en était passionné à en mourir.
Existe-il plus grande douleur pour la chair
Si le coeur qui l’anime ne cesse de souffrir?

Et voilà que vient un jour, un regard
Un espoir réalisé, une occasion rare
Celle de la tenir entre ses mains
Et être grisé d’un plaisir qui étreint.

Il n’a jamais ressenti telle jouissance
La posséder, au prix de quelle patience?
A lui seul, une impression de puissance
Toute souffrance obtient, un jour, récompense.

Il laissa chacun de ses doigts la désirer,
S’attarder sur chaque ligne de son visage,
Et son pouce irrésistiblement attiré
Vers ses lèvres mouillées, juteuses et sauvages.

Il lui déposa un baiser inattendu
Tel un voleur qui laisse un souvenir indu.
Cet acte méritait un accueil chaleureux
Mais il n’a eu qu’un retour silencieux.

Soudain, il s’interroge sur sa dulcinée
Celle pour qui a été écrite sa destinée.
Le corps de sa belle reste sans chaleur
Malgré tous ses baisers remplis d’ardeur.

Il réalise enfin que ses yeux sont inertes
Et retombe brusquement dans la vraie vie.
En colère, il renie cette occasion, à lui, offerte
Puis avec violence, il déchire la photographie.



PERSONN-AG-ITÉ (par Stéphane)

personnagitéCe monde, cet immonde,
Un jour, vous lancera une fronde.
Pour de bonnes raisons, vous aimera
Pour les mêmes raisons, vous haïra.

Ces hommes, ces femmes,
Vous aimeront à vous user l’âme,
A prendre sans jamais penser à donner
A attendre de vous puis vous abandonner.

Ces amis, ces autres,
Finalement, sont comme tous les autres.
Prendront pour dû, votre tout
Vous trahiront pour un rien, rien du tout.

A la fin, il n’y a que vous et votre page
A écrire ou à regretter,
Alors, êtes-vous, ici bas, un personnage
Ou êtes-vous de ceux qui ont de la personnalité?

 

source image: gettyimages.fr


Merci Charlie (par Stéphane)

merci charlieVous êtes bien faciles à oublier, mes frères.
A chaque fois, mener les mauvais combats
Mêler votre voix dans tout autre débat
Qu’est celui engagé sur vos terres.

Vous êtes minables à vous plaindre de leurs larmes
Sous le prétexte que vous ne voyez pas leurs pleurs,
Quand vos semblables nègres noirs meurent
Sous la grande débilité de la justice version Haram.

Où êtes-vous, où sommes-nous quand vient le moment
D’être unis comme un peuple qui se défend
Contre le monstre qui veut nous imposer la Charia?

Non! vous avez plus d’énergie pour crier
« Je suis Nord-Kivu, Je suis Nigéria »
Il a fallu Charlie pour que vous le sachiez?


AVEUGLE (poème par P.A)

171110-aveugle
Autour de moi le noir
C’est tous les jours le soir
Soleil ou lune, c’est tout comme
Mon univers est monochrome.

Mes doigts fébriles
Tentent de se rendre utile
Piètre substitut de ma vue
Ils ne commettent que bévues.

J’ai un sourire en coin
Devant l’ingratitude des humains
Pour qui, voir est un gain
Aussi banal qu’anodin.

Les rêvent m’inondent l’esprit
La réalité me contraint à plus de modestie
J’ai l’intelligence d’un érudit
Mais à la mendicité je suis réduit.

Travail, amour, mariage
Pour moi un mirage ?
Les diplômes ne sont pas gages
De mon avenir en pied de page

Ma vie est une aumône,
Puisque mes yeux se sont fait none
Devant la mosquée d’Adjamé
Mon écuelle accueille votre sous rescapé.


PARJURE (poème par Laskazas)

parjure

J’avais juré que jamais j’irai
Faire allégeance à cette douce race
Que le créateur avait façonné dans la grâce
Et qui brime les larrons qu’elle a leurré.

J’avais oublié ce frémissement dont le cœur s’éprend
Lorsque sur lui, un regard tendre s’épand.
J’avais oublié que l’homme n’a ni race ni couleur
Et que la raison avait toujours tort face au cœur.

En ces périodes où tout est trouble
J’ai découvert ce brin de lumière,
Cette étincelle qui se cache derrière
Un sourire qui de bonheur nous comble.


IN MEMORIAM (par NoOne)

in memoriam

C’est maintenant l’heure; celle qu’ils attendaient
Aux urgences, sur le spartiate électrocardiogramme
La fameuse ligne inerte, griotte de mort, le confirmait
Tu es partie pour toujours, loin de tout vacarme.

Entends-les clamer leur joie, faire culte de ta mort
Ces croque-morts qui se réjouissent de ton départ
Eux qui jadis, ont célébré ta venue et chanté si fort
La joie et l’espoir que tu portais. Était-ce un canular?

Ils se tournent vers une autre, comme chaque fois
Ils placent en elle leurs espoirs, formulent des vœux
Ces infidèles oublient que de leurs destins, ils sont rois
Et me voilà, tout seul, à faire ton deuil; tout malheureux.

Tu étais précieuse. Pourquoi devions-nous passer à 2015?
A toi nous étions habitués, nous aurions même eu deux Noël
Nous aurions su t’aimer plus fort que nous n’aimerions 2015
Mais hélas! Adieu 2014 ; et que de toi, en bien, tous se rappellent.


BONNE ANNÉE (par Pascal)

La rage est ce que j’ai de plus cher
Car la grâce a depuis peu quitté mes chairs ;
Et à l’heure des présentations des vœux les plus chers,
Je te dis « merde; vas te faire mettre par ce cher Lucifer »


Mes voeux (par Laskazas)

mes voeuxIl est ainsi, le temps passe sans jamais s’arrêter,
Mais vous voulez lui trouver début et fin.
Pour quelles raisons? Je n’en sait rien
Je vis chaque instant comme le dernier.

Il existe, paraît-il un jour de l’an,
-Comme si les autres ne lui appartenaient pas-
Où vous vous devez d’être joyeux et contents,
Car bien sûr les autres jours, vous n’y avez pas droit.

En ce jour béni de l’an, je vous dois des vœux,
C’est de coutume, il faut bien s’y résoudre,
Ou passer pour un paria, un vil orgueilleux
Qui avec les autres n’a absolument rien à foutre.

Je serais franc, je ne vous souhaite rien!
Que valent des voeux même pieux en enfer?
Longévité à qui souffre d’un incurable cancer?
Soyez rassurés, je ne vous veux que du bien.


BONNE ANNÉE L’ARGENT (par Stéphane)

bonne année l'argentMince! Quel malheur m’en prit
De croiser son chemin aujourd’hui?
C’est pourtant le nouvel an
Mon coeur devrait être rempli de bons sentiments?

Le voilà qui s’approche d’encore plus belle
Son pas est pressé, comment me faire la belle?
Et son seul sourire qui peuple son visage!
Quelle échappée puis-je tenter dans les parages?

Encore mince! il est trop tard, faisons l’hypocrite
Exhibons cette face toute de fausse joie enduite
« Booooonne Annééééeee! » Je te souhaite la santé
Longévité, prospérité… en somme tous les bon-Té.*

Amen! repondit-il. Je te souhaite tout autant
Mais dis moi… « Et mon bonne année l’argent« ?**

 

(*) Expression ivoirienne pour souhaiter les voeux. Tous les mots positifs rimant en « Té » sont appelés les bons Té.

(**) usage en Côte d’Ivoire pour demander à son interlocuteur de marquer ses voeux par un don.


A vos besaces

À vos besaces ! À vos grands mots
Vos discours vils, vides, faux :
Voici le vieux vent du Nouvel An
Et ses gamins de joie trépignant.

Voici les gais éternels s’enivrant
De leur sourire niais se parant,
Avec eux les gloutons bouchant les creux
Tel l’engraissé porc que l’on veut délicieux .

Et puis, le pire du diable tirant toujours la queue
Voici la bise, les vœux et la bonne année !
Supplice long comme janvier dès son jour premier

Où chacun, sans attendre de voir une étoile filer
Pourra aisément à la prière vaine s’essayer
Par une formule plus abjecte que l’année d’avant.

 

Par Eugenio


L’OISEAU (poème par Stéphane)

loiseau

Va, comme à ton habitude,
Envole toi, prends de l’altitude.
Flirte avec les sommets, au ciel.
Va, volontaire, déploie tes ailes.

Ni bonne, ni mauvaise augure
Montre nous ton envergure
Qui, large, vole à son passage
Le ciel et des bouts de nuage.

Collecte la magie sur ton chemin
Mais n’oublie pas le lendemain.
Tes forces seront moins vives
Et sans repos, viendra la dérive.

Les montagnes t’effleureront,
Et tes plumes te quitteront.
Ton aile sera plus lourde pourtant
Ton vol, beaucoup plus hésitant.

N’oublie pas alors de te poser,
Prendre des forces et te reposer.
Le ciel est plus vaste que l’océan,
Plus profond, il noie avec du vent.

Oublie toi alors, petit colibri
Sur terre, un arbre, dans un abri.
Pour aller au bout de ton voyage,
Tu es la monture que l’on ménage,

Car tu n’es pas l’aigle que tu veux
Ou ce phénix qui vit dans le feu.
Alors, ne rends pas ces efforts vains
La terre est plus ferme que le ravin.