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D’ANNÉES EN ANNÉES (poème par Eugénio)

annees

Les années sont comme de vieilles mégères édentées,
Elles tournent en rond depuis toujours sans se fatiguer.
Promettre dans la rue ou sous les cloches de l’église
Importe peu pour ces dames  qui n’en font qu’à leur guise.

À celle d’avant, les deux genoux à terre, un peu éméché
Il jurait d’arrêter la fumée, le vin rouge et les putes !
Voici qui serait plus aisé que de garder sa fiancée
Jamais il n’avait tenu une mèche, plus d’une minute.

Alors il a changé de cap, nez creux, tète vide il devient pieu
Les mécréants, dit-on, on toujours moins de sous dans  poches.
Lent, certes, mais le meilleur plan n’est il pas celui de Dieu ?
Il croise donc les doigts, bientôt du ciel la lune se décroche !

Et puis il y a ces vœux d’amour, de santé, de bonheur, de paix
Lui seul y croit vraiment, naïf, car au fond tout le monde sait
Que les années sont comme de belles pimbêches éhontées,
Elles sourient à tous, mais le baiser il faudra l’arracher ou repasser.


BRIS DE NUIT (poème par Guy)

PORTRAIT OF YOUNG BLACK WOMAN WITH CURLY HAIR, HOLDING FLOWER SEPIA TO

Ce téléphone qui sonne,
Mon cœur qui détonne
« A tout de suite » ! tu as dit,
« Encore » ! je me suis dit
Cette eau qui te mouille,
Ma vue qui se brouille ;
Cette chic tenue dans laquelle tu jubiles,
Ma soyeuse nuisette, sur moi, désormais inutile
Ces clés qui virevoltent entre tes mains,
Mon programme télé qui, compagnie, me tient
Cette porte du salon que tu franchis,
Mon canapé dans lequel je me blottis ;
Cette voiture qui déchire la nuit,
Ma soirée à tes cotés qui s’enfuit…


Rêverie

La passion accompagne l’Amour,
Ils courent dans les champs
Et font rêver l’adolescent
Dont l’œil, à peine, s’ouvre au jour.

Ils rient et chantent qu’ils s’aiment
Comme s’aiment deux enfants, simplement
Comme deux vieillards encore amants,
Ivres d’une vie de blasphèmes.

Se tiennent par les mains,
Ne se parlent que doucement
Pour se dire des mots charmants
Se faire d’innocents câlins,

L’un contre l’autre blottis
Se cherchant, s’admirant
Sans se soucier que le temps, imprudent
est au vent ou à la pluie,

Une nuit ou un jour
Car qu’importe !
Aimant qu’y a-t-il d’important
Quand on se sait aimé en retour ?

 

 

Rêverie partie 3

(poème par L.)

 


LE SYBARITE ou L’HOMME A FEMME (poème par Stéphane)

Commentaire de l’auteur: « laissez une vierge vous parler de son premier amour, son premier amant »

lesybarite
Viens, de ta griffe, écorche mon âme.
Après tout, je ne suis qu’une femme.
Pour toi, une autre dans une pléthore,
Mais tu es le seul à avoir visité mon corps.

Va et jette tes faveurs dans la plèbe.
Tu as bien raison. Dieu t’a fait Éphèbe*,
Je ne suis, bien sûr, pas la seule à le voir
Car nous sommes un harem à t’avoir.

Pars et égraine lentement ton chapelet,
Formé de nos cœurs, unis par un fil barbelé
Raconte que mon corps, sous toi, s’est plié
Et que tu l’as possédé sans y être prié.

Va-t-en avec un corps, celui d’une pucelle
Echangé contre un cœur, rouge de séquelles.
Tu m’oublieras demain, quand moi je sais le pire
Je penserai toujours à toi, avec l’œil qui transpire.

(*) Ephèbe: Dans la mythologie grecque, jeune homme d’une grande beauté 


LE BOUT DU TUNNEL (poème par Laskazas)

boutdutunnel
Grâce à toi, j’y suis, au bout du tunnel.
J’avance, guidé par ta lumière éternelle.
Le soleil peut même arrêter de briller,
Ton éclat suffit amplement à m’illuminer.

Le chemin parcouru fut laborieux,
Parsemé de joie comme de peine.
L’attitude ne fut que rarement saine,
Tant l’environnement était luxurieux.

Mais nous en sommes sortis victorieux
Nous voici bien loin de la géhenne,
Des péchés, des tabous et de la haine,
Nés à nouveau pour un avenir glorieux.

D’Amour, je croyais ma vie dépourvue.
Mais la vie est surprise au détour de hasards.
Et s’il est vrai que Jésus redonna vie à Lazare
Tu as rendu cœur à mon corps qui n’en avait plus.


REVERIE >PARTIE 2< (poème par L.)

Woman coming out of blooming rose

L’Amour est friandise,
C’est de nos âmes la hantise
De mon cœur le corrupteur.

C’est un parfum, une odeur
Des mains moites et timides
Un cœur qui se vide,

Sincère et stupide
Harcelé par tes lèvres,
De sa précieuse sève ;

C’est toi dans mes rêves
Moi dans les tiens
Sur ton sein ma main

Cherchant son chemin
Sur l’ile du désir
Et de l’instance plaisir ;

C’est ton humeur, ton sourire
Dans mes souvenirs
Gravé pour la vie.


LA DEVISE (poème par Stéphane)

devise2
Le succès de ce pays repose sur l’agriculture.
Nous avons donc semé les graines de la division,
Pour récolter, chefs et plantons, des sépultures
Moisson abondante de nos tirs à profusion.

Ainsi, le nouvel ordre s’appelle « anarchie ».
On s’en plaint tous, tout en restant avachis
Car, il n’y a qu’à promener son pas pour le voir,
Ce sont les voitures qui marchent sur le trottoir.

Ici, quand on te dit qu’il faut travailler
On s’attend à ce que tu agites des billets
Et le brave n’a plus à se tuer à la tâche,
Les tacherons sont ministres par la « Kalach ».

Union-Discipline-Travail, un idéal mort
Car nous vivons au pays de l’union difficile,
Là, où qui veut travailler est un imbécile,
Celui que la nouvelle république abhorre.

« Difficile »! Tel est le nouveau trait d’union,
Dans notre devise, caractérisant travail et union.
Et en attendant, avec l’état de droit, nos retrouvailles
Au quotidien, notre devise est: Union-Difficile-Travail.


LE BILAN (poème par P.A.)

hood in thought
Elle a égrainé le chapelet de la solitude
Aussi souvent qu’elle en a gardé l’habitude
Son regard magnifique d’espoir vide
D’une singulière profondeur devenue livide.

Pour un bonheur factice,
Elle a perdu son honneur,
Ses draps tristes et froids,
Son lit, le souvenir des ébats d’autrefois.

Son corps verse des larmes,
Celles qu’elle se refuse à exprimer.
Sur son visage la douleur a plaisir à peindre avec volupté,
Regrets et remords avec une étonnante dextérité.

Aujourd’hui,
Son corps est las;
Son corps est flasque;
Il a accueilli les mille et un soupirs
De ces hommes qui y ont assouvi leurs désirs.

Elle,
Pour un peu d’amour, donnerait le ciel
Pour au paradis un séjour, irait jusqu’aux enfers.

Mais les hommes restent sourds à ses appels.
Ils ont de sa vie, dessiné la parodie à jamais…
Celle d’une âme en peine
Destinée toutes les nuits
A exécuter les plus humiliantes mises en scènes
A faire de ses moments d’intimité, une comédie.


REVERIE >PARTIE 1< (poème par L.)

reverie1

Lecteur, que fais-tu les yeux clos
Le soir couché sur le dos ?
Ne rêves-tu pas de choses frivoles ?

– D’Amour surtout : je l’Aime !
Ceci est de notre âge,
C’est de notre cœur le problème

Hier, heure de récré
Je lui tirai un cheveu
Et reçut un soufflet.

C’est bon signe !
Sacré maligne,
Elle m’Aime, j’en suis fier,

Et tout n’est que plus beau ;
Le professeur entre
Je suis au tableau,

Je sais ma leçon
En bon apprenant, je récite
Les points d’ombres, j’explicite

Sous leurs regards ailleurs
A la cantine
Ou entre tes tétines,

Quelle importance poète ?
L’Amour est friandise,
C’est, de nos âmes, la hantise.


Un grand rien

Et si chaque souffle était à rendre
S’il fallait en justifier le prochain
Quitte à s’étouffer à l’air libre,
Prendrais-je plus de place pour moi ?

Ce petit rien plus grand que tout,
De ceux qui vont et qui viennent
Qui passent, trépassent
Taches futiles
Traces furtives dans le vent
Le temps d’une histoire d’homme.

Ce petit rien semblable à tous
De ceux qui s’imaginent à couvert
Qui parlent fort d’avenir
Tapent des mains
Trament en se projetant au loin,
Leader automotivé riant du temps.

Et si demain n’était que leurre,
Si dans une heure l’on meurt
Que feraient les vers de mes vers
Pour qui brillerait tout votre or ?

 

(par Eugenio)

 


L’AMOUR EST VIOLENT (par Stéphane)

l'amour est violentJe vous aimerai à coup de gifles et de cris
Vous écrirai mon désir dans la paume de mes mains,
Non sur de belles pages ou autres manuscrits
Mais bien avec les stries sur votre visage meurtri.

Et si par chance, vous voyez le soleil demain
Je vous éblouirai aussi de maux et d’injures
Après vous avoir, de ma brutalité charnelle, rendu impure
Et vous avoir couverte de roses épines et de blessures.

Malgré tout. Je sais que vous m’aimerai encore
Peut-être plus fort? Car pour nos rares instants de rire
Vous justifiez vos bleus par de simples désaccords.

Notre union est scellée pour le meilleur, surtout le pire
Alors revenez! Que je vous aime à coups de poings
Jusqu’au jour où je mette, à votre vie donc notre amour, un point.


LA PRINCESSE DE GLACE (poème par Guy)

080910-princesse de glace

Il a fait chaud ; maintenant j’ai froid.
Les draps sont humides ; je n’ose penser pourquoi.
Si seulement ils n’avaient été que toiles de nos ébats;
Mais cette rivière qui a tiré sa source aux portes de mon âme,

Me rappelle, que je compris avec effroi
Que l’amour fait mal, quand on le fait pour la dernière fois;
Quand par la porte de mon corps, puis de notre alcôve, tu te retiras;
Qu’ainsi de ma vie tu t’en allais, ad vitam æternam…

Il ne brillera plus, le soleil dans mes yeux
Troquant le grand bleu contre un ciel nuageux
D’où se déchaîne une pluie diluvienne
Qui noie mes rêves dans les crues de ma peine…

J’ai découvert que la force de la passion
Se cachait au royaume de l’illusion
Je savais factice, cette union à l’homme d’une autre femme ;
Mais la violence du sentiment me fit baisser les armes

A travers ce paysage de sentiments fugaces ;
Des envoûtants jardins de notre jouissance,
Au grand blanc des banquises de ta conscience,
De reine de chaleur, je devins princesse de glace

Mais de tout ça, je ne sais le pire,
Toi parti, ou moi sachant au fond de moi
Que, sur tes pas, tu n’as juste qu’à revenir
Pour qu’à nouveau, je fonde aussitôt dans tes bras.


LE PANTOUFLARD (poème par L.)

081009-lepantouflard

Je devrais sortir un peu, prendre mon temps
Un parapluie, peut être un manteau.
La météo dit qu’il va faire beau,
Elle aurait dit cyclone, je n’en serais pas moins prudent
C’est une femme, tout d’elle m’est répugnant.

Cette pie malicieuse entre par l’oreille et les yeux,
Corrompt l’esprit avant de dévorer l’âme sans armes
S’agrippe à la chair, lacère pour faire des joues en larmes
Puis trouve soudainement tout ennuyeux :
C’est pour elle un jeu, qui perd est un gueux.

Je devrais sortir, prendre le risque d’avancer
Trouver un but, le détail qui justifie ma survie
Eviter le dard de cupidon, l’infâme démon-harpie
Pervers immature au buste fièrement arqué
Qui erre dans la rue, maladroit et amusé.

Juste un instant, que j’emporte un chapeau
Mon cœur abîmé est en chantier
Prenez un casque si vous tenez à m’accompagner,
Ma foi qui vacille, attend la chute pour bientôt,
C’est une femme et un bien vilain mot.


MA DAME (poème par Stéphane)

ma dame

Commentaire de l’auteur: « Mon père m’a donné un cœur, vous l’avez fait battre (Honoré De Balzac) »

Il y a ce violon qui cherche dans ses cordes,
Je ne sais, quel air incroyable
Qui serait, à vos oreilles, agréable.
Il s’y emploie à s’en rompre les cordes.

Il y a cette guitare qui, l’air de rien, s’accorde
Pour vous chanter une fable
Hymne à un amour ineffable
Symbole de l’attention que je vous accorde.

Il y a ce tambour qui cherche dans son vide
Plusieurs expressions du bruit,
L’euphorie, la douleur, l’extase et l’ennui.

Il y a mon cœur qui vous cherche et se vide
De tout l’amour dont il dispose
Car de ses battements, vous êtes la cause.


LE SOT BARBU (par Eugenio)

le sot barbuPère Noël :
Débile à bedaine et à sangle
Par la cheminée s’invitant
Quand à dessein la porte est fermée,
Manquant de se rompre le cou
Et d’empuantir le cendrier
Finissant enrhumé ou borgne
Pour poser un paquet bon marché.
Poète sans muse :
Mendiant hésitant à baiser
Une joue aux lèvres trop serrées,
Plus sérieux qu’un grand enfant
Manquant de se rompre le cou
Ou de boiter sans béquilles ni rennes
Pour une cerise posée sur un faîte,
Une femme qui ne voit que le bouffon.
Quand de vers il sera las,
Gras et déjà jusqu’aux bras
Barbu
Contre une coiffe d’un rouge mat
Sa grise plume il troquera.


COMPTE A REBOURS (par Stéphane)

Compte à reboursIls font bien rire tous ceux qui ont été surpris
Par l’UMP redonnant pouvoir au bon vieux Sarkozy.
Tic! Tac! Tic! Tac! résonne patiemment la montre
A l’indolent, l’on semble préférer l’ancien monstre.

Et pour qui, en France, souffre tant d’aphonie,
Au tout dernier et grand sommet de la Francophonie
Ses homologues africains ont bien entendu sa voix,
Quand il critiquait leur compréhension de la loi.

Alors, les pauvres, offusqués, se sont insurgés
« Nous n’accepterons pas de leçons de l’extérieur »
Disent-ils, l’un en leader, le reste avec la bouche en coeur
Oubliant ces années où ils en étaient les protégés;

Car aujourd’hui, il est de bon ton de réclamer son droit.
En Côte d’Ivoire, cela a été compris d’ex-combattants
Au Burkina, le peuple manipulé a exercé son pouvoir
Et au Bénin, Boni Yayi très futé, est rentré dans les rangs,

Obligé par cette constitution à qui il voulait tordre le cou
Et apprenant de Blaise à qui l’on a déjà fait le coup.
Au nom de la démocratie!!! Parlez en à Obama
Qui affronte une armée de républicains au Sénat

Et une autre armée de nègres à Ferguson
Qui scandent dans les rues « They Killed our son« .
Oui! ils ravivent la flamme du vieux cliché raciste.
Mais garder ce meurtre impuni est encore plus triste.

Ce monde va très mal mais on le savait depuis.
Trouvons vite l’Olivia Pope de la vraie vie
Ou au pire, Saloni! Ne perdons plus une seconde
Boko Haram a l’intention de faire exploser le monde.


LA MINUTE D’APRÈS (par NoOne)

La minute d'aprèsUne brise fraîche sur nos peaux échaudées
Mon souffle chaud ; ses ardeurs tempérées
Ma respiration saccadée ; sa nudité dévoilée
Nos corps enlacés. Qui, le premier, dira mot?

Caressés par la fatigue, bercés par le silence
L’heure d’avant, dans nos corps, encore se ressent
Et nos calories brûlées dans le feu du désir
Sur nous, répandent des cendres de gêne

Le temps d’une heure, se sont échappés
De nos lèvres entrouvertes ou mordillées
Râles, soupirs, cris, et autres interjections
Pourtant, nous voici à présent sans voix

Le désir, dans un simple regard échangé,
De nous, s’était rendu l’impitoyable maître
Nous dictant sa loi sans nul besoin de fouet
Mais avec l’énergie d’une bombe à neutrons

Ou était-ce l’effet de l’alcool, de la musique
De la chaleur dégagée par tous ces corps
Endiablés, sur la piste de cette discothèque
Où tous se révélaient, vrais australopithèques

Ainsi, vers elle, je me suis lentement dirigé
Alors qu’à ses lèvres, la vodka, elle a portée
Se donnant du courage pour se retourner
Et sans mot, me faire victime d’un brûlant baiser

Caresses, suçons, mâchouilles, griffures…
Et nos vêtements qui se faisaient absents
Et cette porte que du plat d’un pied j’ouvris
Et ce lit, témoin de notre fusion passionnelle

S’en vint alors la minute ; celle après l’apothéose
Celle, aussi longue que l’heure qui l’a précédée
Interminable tel l’infini vers lequel elle se dirigeait
Portant en elle ce mélange de bonheur et de regrets

En cette minute, qui donc, le premier, dira mot ?


LA GUERRE DES COEURS (poème par Laskazas)

080910-guerredescoeurs

La guerre entre deux cœurs amoureux,
Fait rage dans la plaine des sentiments.
L’acte final de cette joute est imminent,
Sous les feux de leurs regards anxieux.

L’un prétend à pourfendre l’âme,
L’autre à causer un torrent de larmes
L’un est armé d’un canon d’injures tranchantes,
L’autre d’un répertoire de paroles blessantes.

Les coups portés sont d’une rare violence !
L’un reproche une infidélité récurrente,
L’autre clame la présomption d’innocence.
Des deux côtés, la désolation est flagrante !

L’orgueil, bien plus que les ressentiments,
Gouverne désormais ces rudes échanges.
L’un regrette les nombreux « Mon ange »,
L’autre maudit ses restes de sentiments !

Leur amour a ôté ses oripeaux de laine
Pour arborer ses habits de haine
L’un et l’autre se sont aimés, jadis…
Aujourd’hui, l’un et l’autre se haïssent.