Didier Ndengue

Douala : Les ouest-africains évaluent la CAN 2015

Au menu : les violences commises en demi-finale contre le Ghana par les supporters du Nzalang nacional ; la déculottée sénégalaise ; le tirage au sort en défaveur de la Guinée Conakry, etc.

 
Il est plus de 17 heures ce samedi 07 février 2015 au quartier Bali. En ce moment précis, le match de classement de la 30e Coupe d’Afrique des Nations de football (Can) se joue en Guinée Equatoriale. Malheureusement, les populations du quartier Bali, à cause des délestages, sont privées des images de la petite finale. Tout le coin est plongé dans le noir jusqu’au quartier Nkongmondo ; et ça dure déjà depuis plus de deux heures. Cet état de chose a obligé tous les travailleurs du coin, majoritairement étrangers, à ouvrir les portes et fenêtres de leurs ateliers pour empêcher la chaleur de les étouffer. Sans électricité, les stylistes d’ici ne peuvent donc pas exercer, car possédant des machines à coudre électriques.

 
Le malien Dansoko Mamady et ses collègues en profitent pour diviser. Leurs conversations tournent autour des divers de la Can. Avec le sénégalais Touré Modu, ils invoquent tout. Les deux supporters originaires de l’Afrique de l’ouest sont déçus par leurs sélections nationales respectives. Le malien se plaint du tirage au sort de la Confédération africaine de football (Caf) qui a retiré son équipe de la compétition. « On devait les laisser gagner sur le stade. Vraiment, l’instance du football africain devait initier les prolongations et non le tirage au sort », s’indigne Dansoko Mamady.

 
En acceptant l’organisation de la Can 2015, Malabo avait d’office marqué des points aux yeux de la communauté internationale. Mais avec les actes d’animosité enregistrés par ses supporters, lors de la demi-finale contre les Blacks Stars du Ghana, le pays d’Obiang Nguema Mbasogo a largement esquivé la moyenne. Awa, une burkinabè, n’en revient toujours pas : « pourquoi ils ont fait ça ? Les équato-guinéens là ne sont pas bien. Commettre des sales choses pour un simple jeu, c’est vraiment imbécile de leur part. J’entendais seulement parler qu’ils étaient méchants, j’ai moi-même eu la confirmation en direct.»

 

« Ils ont soulagé le continent, en organisant après le refus du Maroc. Mais le scandale qu’ils ont fait n’était pas bien », condamne pour sa part, Dansoko Mamady. Si pour les deux intervenants, le pays organisateur de la Can 2015 est un mauvais perdant, Touré Modu croit pour sa part que la défaite n’est pas facile à digérer sur son propre territoire : « Il faut saluer la bravoure du président Obiang. Ce n’est pas facile d’accepter d’organiser une telle compétition en deux mois. Et il faut aussi être réaliste, ce n’est facile pour personne de contenir sa colère après une défaite chez soi. On a aussi vu ça ailleurs, mais ce n’est pas une bonne chose. Ça fait mal de perdre, mais en football, on recommande le fairplay », explique Touré Modu.

 
L’Afrique de l’ouest, championne du continent

 
Touré Modu, le lion de la Téranga, a été déçu par les choix tactiques du coach sénégalais : « C’est notre entraineur qui nous a tué en changeant subitement les joueurs. Le Sénégal devait au moins sortir au deuxième tour, mais l’entraineur a traumatisé les joueurs.» Severin Amoussou n’avait pas une équipe favorite sur les seize qui ont pris part à la Can. Le togolais se rangeait seulement du côté des vainqueurs comme la Côte d’Ivoire, dont il a reposé tous ses espoirs jusqu’en finale. « Le match de classement ne m’intéresse pas. C’est la finale de demain (dimanche, Ndlr) que j’attends impatiemment. Je souhaite que la Côte d’Ivoire gagne. En plus, c’est sa dernière chance. Leur victoire contribuera certainement à la réconciliation de leur pays.»

 
L’équipe ghanéenne a fait preuve de grandeur sur les pelouses de Malabo. Avec un début de compétition timide, elle s’est finalement imposée jusqu’au bout. « Elle a débuté avec des défaites pour arriver à la finale. C’est un parcours extraordinaire », allègue Touré Modu. « Le Ghana a une bonne équipe, mais la Côte d’Ivoire a les meilleurs joueurs du continent. Elle va gagner par 2 buts à 0 », pronostique l’ivoirien Ibrahim Traoré, tout confiant.

Didier Ndengue


Performance : Henri Fotso, l’autre vainqueur de la Can 2015

Le Lion indomptable de la chanson a brillé comme une étoile sur la scène de Festi-Can à Malabo. Portait d’un journaliste qui chante et enchante.

 
Il ne s’est pas fait remarquer en maillot sur les pelouses gazonnées à l’occasion de la Can à Malabo. Et pourtant, Henri Fotso était bel et bien présent en Guinée Equatoriale. Sur la scène de Festi-Can précisément. Au festival de musique initié à l’occasion de la 30e édition de la Can, le journaliste de renom a tenu un autre rôle : celui de chanteur. On se souvient que peu de jours avant le premier match de la bande à Stéphane Mbia, Henri Fotso avait balancé un post sur sa page Facebook, appelant tous les supporters des Lions à faire comme lui. « Le Cameroun sera à l’autre front, sportif celui-là, dès ce 20 janvier à Malabo, en Guinée Equatoriale. Chacun doit mettre du sien pour que la victoire finale soit nôtre. Moi, je vous propose ce que j’ai fait dans cette perspective », pouvait-on lire sur sa plateforme.
D’où un titre « Lions indomptables », disponible sur YouTube. Cette chanson est extraite de son tout récent maxi single « CAN 2015 », sorti le 19 janvier 2015 avec trois titres. Il a été mis sur le marché discographique en marge de la Can en Guinée Equatoriale. A en croire l’artiste, « CAN 2015 » annonce l’album « Sans Paradoxe », en studio. Le deuxième du genre d’Henri Fotso, après « L’autre côté de moi » sorti le 17 janvier 2012. La dernière galette musicale consacrée à la coupe d’Afrique connait un succès époustouflant en terres guinéenne et camerounaise.

 

Le 25 janvier dernier, l’incroyable artiste musicien a donné deux spectacles inédits à Malabo, à l’invitation des communautés Bandjoun pour le premier, et Mifi pour le second. Séance tenante, Henri Fotso s’est réjouit d’avoir vendu 100 CD audio en ces temps difficiles « où les CD ne se vendent presque plus, les gens préférant jouer sur les cartes et clé USB les copies des DJ », explique-t-il.

 
A cause de sa performance scénique, Henri a été arrosé de billets de banque sur scène par les ressortissants des deux communautés camerounaises à Malabo. Le triomphe ne s’est pas seulement limité dans les colonies. Même la communauté internationale en a gouté un bon bout du maxi single à travers le Festi-CAN. Et pour couronner le tout, Henri Fotso a eu le privilège de clôturer le festival de musique le 7 février en veillée à la finale de la Can du 8 février. Sa prestation est intervenue une semaine après celle de la diva Coco Argentée. Autrement dit, Henri Fotso a remporté la coupe d’Afrique des Nations, musicalement parlant.

 

Didier Ndengue

Prolongation : l’artiste en concert à Buea

 
C’est autour du show business qu’il trouve son plaisir. Et point de repos tant que les objectifs ne sont pas encore atteints pour Henri Fotso. Pour preuve, après un long séjour en Guinée Equatoriale, son aventure va se poursuivre dans quelques jours aux pieds du Mont Cameroun à Buea. Il y sera le 14 février 2015 dans le cadre de la Course de l’espoir. Là-bas encore, le chanteur-journaliste a été programmé non seulement pour couvrir cet autre événement sportif historique, mais aussi pour prester au stade Molyko.

 
Ces deux sorties en moins de deux mois inaugurent sans doute une année de gloire. D’ailleurs, un journal français l’avait déjà prédit après la sortie du maxi single dédié à la Can. En effet, « le journaliste qui chante et enchante » figure partir les sept musiciens camerounais à suivre en 2015, selon la sélection du site d’information de « Le Point » consacré à l’Afrique. Il y occupe la sixième place du classement devant Longué Longué et derrière Mani Bella, Stanley Enow, Denise Naafa, Clarisse Wopso et X-Maleya. Le correspondant de ce journal à Yaoundé décrit le géniteur du service culturel et ancien Secrétaire de rédaction (Sr) du quotidien « Le Messager » comme un réalisateur, scénariste, producteur, journaliste et essayiste qui s’est également fait remarqué en 2012 dans le domaine cinématographique à travers son film de fiction Le Correspondant.

 
D’abord sorti en moyen métrage de 52 minutes, avant d’être disponible dans sa version intégrale en 1h 20 mn, Le Correspondant met en scène un journaliste africain qui travaille pour une radio basée à Paris (France). Le jeune homme est envoyé sur une île pour couvrir des élections générales. Cela reviendra à se « questionner sur les risques et l’éthique du journalisme, la prostitution, le proxénétisme, l’intégrisme religieux et la pauvreté», résume une critique du film. Celui-ci avait été en 2011 interdit de projection sur l’ensemble du territoire camerounais par la Commission nationale de censure, portée par le ministère des arts et de la culture. Les autorités camerounaises redoutaient alors les effets de ce film sur les populations alors que le pays traversait une période électorale sous fond de contestation. Pourtant, « Le Correspondant est un film visionnaire, une histoire au présent et au futur », chante Henri Fotso dans une chanson qui porte le même titre que le film finalement donc autorisé en février 2012.

 
Le meilleur des hits parades

 
« La Coupe d’Afrique des nations qui se déroule actuellement en Guinée équatoriale lui a donné l’occasion de revenir sur la scène musicale avec son titre « Lions indomptables » qui caracole en première position dans les hit-parades nationaux », renchérit le confrère du Point. A Douala, ville de résidence de l’artiste, Hit Radio fait savourer les trois tubes (A Guinea Ecuatorial, Lions Indomptables, La Senav pour le monde) du maxi single CAN 2015 à ses nombreux auditeurs. La radio nationale équato-guinéenne à Malabo, par ailleurs, a adopté la chanson « A Guinea Ecuatorial » presque comme un hymne pendant la Can.

 
En effet, le weekend de l’année de présentation de son premier album « L’autre côté de moi », Henri Fotso avait confié aux confrères qu’il écrivait des textes de chansons depuis une vingtaine d’années « sans être conscient du fait de pouvoir faire de la musique». Sa première galette musicale de huit titres est un mélange de makossa (rythme camerounais) de zouk, de slow et de folklore bamiléké qu’il nomme le « Gnemouto’o.» Après sa sortie, l’horizon de l’artiste s’est encore plus dégagé. Et ce n’est pas le disque en préparation qui viendra prouver le contraire.

 
Aujourd’hui, sans risque de se tromper, Henri Fotso croit avoir trouvé ses repères parmi tant qu’autres passions qu’il traine. «Mes chansons me sont inspirées des dieux et des déesses. Des esprits dont je suis sous la dictature», se confiait-il à la presse le 12 janvier 2012 à l’occasion de la présentation de l’autre face cachée de lui.  Jusqu’à la mise de son premier album sur le marché discographique, «le journaliste qui chante» ne nourrissait officiellement aucune ambition dans ce domaine. D’où son autre pseudonyme : « L’imprévisible… »

 
Le show et le business en un seul homme

 
Lui, c’est un géant. Un imprévisible. Capable de surprendre à tout moment à travers ses multiples initiatives. Henri Fotso est non seulement au cœur de plusieurs projets d’envergure nationale et internationale, mais ne cesse d’en concevoir et matérialiser d’autres.
On se souvient encore des effets de ses différents ouvrages littéraire, notamment « Cameroun : Le drame d’une histoire de droits », paru aux éditions du Gracas, en septembre 1996. On ne saurait oublier ses grands entretiens journalistiques avec des chefs de mission diplomatique au Cameroun, ses articles, ses documentaires, ses séances de formation en audiovisuel,…En une seule phrase : Henri Fotso est d’une polyvalence insaisissable. Ce mot colle bien à la peau du promoteur de l’Agence africaine d’information et de communication (AIC), spécialisée en presse écrite, en radio, en télévision et en internet basée à Douala, capitale économique camerounaise.

 
Au Cameroun, Henri Fotso triomphe chaque année dans l’audiovisuel qu’il maîtrise parfaitement, pour avoir produit plusieurs documentaires diffusés sur la télévision nationale. Par ailleurs président du Syndicat national de l’audiovisuel du Cameroun (Synavcam), il a lancé un appel aux institutions publiques le 27 octobre 2014 « afin qu’elles puissent continuer à aider le secteur audiovisuel camerounais à se structurer, et à se professionnaliser pour un bien être collectif et pour que nous puissions avec efficience, dirait la directrice de l’Unesco Irina Bokova, léguer aux générations futures les moyens de comprendre leurs origines.» Il interpellait ainsi le ministère des arts et de la culture, le ministère du travail et de la sécurité sociale, et le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle. Pour sa part, Henri Fotso se bat avec les moyens de bord pour donner plus de visibilité à ce domaine d’activité qu’est l’audiovisuel.

 
Chaque année, le 27 octobre, il commémore la « Journée internationale du patrimoine audiovisuel » et préside en décembre l’organisation de la Semaine nationale de l’audiovisuel (Senav), à travers laquelle il consacre une chanson dans son maxi single Can 2015, une chanson intitulée « La Senav pour tout le monde. » Façon pour le journaliste artiste de répondre aux exigences de l’Unesco, qui recommande la «sauvegarde et la conservation des images en mouvement » pour leur importance culturelle et historique.

 

D.N


Afrique : les entreprises web se connectent à la fête de l’amour

Un peu partout sur le continent Afrique, les joint-ventures d’Africa Internet Group ont initié des actions fortes et riches qui meubleront la journée de l’Amour afin de la rendre accessible à tout le monde. Découverte des initiatives qui meubleront la Saint-Valentin 2015.
Fidèle à ses principes, Africa Internet Group (AIG) au travers de ses filiales, a décidé de se meubler de rose et d’accompagner un public beaucoup plus large dans la confection de cadeaux, la remise ou l’organisation de soirées ou de rencontres romantiques. Quel que soit le pays d’Afrique dans lequel AIG, pionnier continental de l’internet, a été implanté, aussi l’effervescence et le déploiement devraient en être de même. Mais pourquoi choisir de donner un coup de main aux amoureux quand ils ont la latitude de s’organiser eux-mêmes ?
La réponse à cette interrogation a été donnée par le grand public : les bourses ne sont pas toutes proportionnelles aux besoins qu’ils ont. La distance tout comme le facteur « temps » de savoir quand et comment faire un cadeau à son (sa) bien-aimé(e) apparaît comme une véritable équation mathématique. Avec l’apport d’Internet et de ses avantages, plusieurs personnes ont préféré laisser les professionnels du numérique « encadrer » leur amour. Les sites www.kaymu.cm et www.jumia.cm optent de concevoir des packages pour les clients ayant passé des commandes sur leur site ; de les emballer et de les livrer : une excellente idée qui conjugue gain de temps et allie surprise à plaisir. Ce sont environ 62 % de jeunes amoureux qui font confiance à ce service. « Je suis au Cameroun, mais pour mon fiancé qui est au Nigeria. Je lui ai fait une surprise qui lui sera livrée le 14 février », dit Edith Manenga, secrétaire de direction camerounaise.
Les plus nantis ou les mieux organisés n’ont pas manqué de perspicacité en s’adjugeant les services de location de véhicule via le web. Parmi les références en la matière, c’est www.carmudi.cm, filiale d’AIG également présente dans plusieurs pays d’Afrique, qui a été sollicitée pour la facilité et l’accompagnement dans ses services. Les Africains comprenant davantage qu’avec Internet, ils rentabilisent juste en un clic, ont vite fait d’y greffer des activités connexes (coaching en amour ; service floral ; sécurité rapprochée ; chanteurs ou poètes personnels…). « En amour, il faut savoir mettre les moyens qu’il faut. Si un homme impressionne une femme, il fait appel à nous, les Ayang-Khunka ou chanteurs d’amour, et nous, on chantera des mélodies douces dans leur voiture », raconte Martine Oshum Nige, chanteur lyrique ghanéen.

 

Les offres pour les amoureux africains
Les offres pour les amoureux africains

Avec Internet, il est devenu plus facile de nouer des contacts, d’organiser des rendez-vous, de réserver un restaurant ou de commander un repas. Fort de cette nouvelle norme qui réussit dans un continent en plein développement comme l’Afrique, www.lamudi.cm s’est proposé de disposer des maisons meublées et décorées sous la thématique « St. Valentin pour des moments plus conviviaux en couple ». Lamudi.cm qui jouit d’une excellente notoriété en Afrique, connait une adhésion de 74 % de personne. Il en est de même pour le site de réservation d’hôtel www.jovago.com où les amoureux les plus fortunés ou en quête d’originalité n’hésitent pas à lui faire confiance. AIG qui compte plusieurs établissements hôteliers en Afrique comme dans le monde, leur fait toujours un éventail de choix pour plus de liberté et d’aisance. « La meilleure façon de vivre l’amour à la Saint Valentin, c’est à l’hôtel de luxe ! C’est là-bas que tu dois dire à la femme que tu l’aimes sinon ça ne sert à rien. Changer d’aire permet de renforcer la flamme de l’amour », déclare Matua Katombala, designer congolais. Pour le 14 février 2015, AIG met les petits plats dans les grands et se donne le défi de faire vivre encore une nouvelle saison rose en Afrique.

 


Galère au Cameroun : La jeunesse est aussi coupable que les vieux

Ce mercredi 11 février 2015, le Cameroun commémore la 49e fête nationale de sa jeunesse sous le thème « Jeunesse et préservation de la paix pour un Cameroun émergent.» Pour beaucoup d’observateurs, cette célébration n’a pas sa place dans un pays où les vrais concernés, déboussolés, perdent le nord.
Des enfants soldats. J’en ai vu jeudi dernier à Bonanjo, à la délégation régionale de la sureté nationale. Plus d’un millier environ. Ils y étaient dans le cadre du recrutement dans l’armée camerounaise. Leur tranche d’âge varie entre 18 et 23 ans, peut-être plus. La majorité d’entre eux est issue des familles extrêmement pauvres. Une jeune fille m’a confié que « de rester à la maison à chercher du travail sans succès, il fallait que je postule. » Elle n’a que 18 ans et veut déjà laisser les bancs de l’école pour se lancer dans la vie active.
Mais son dossier de candidature, pourtant correct, a été rejeté. « J’ai postulé dans la catégorie commissaire. Mais la dame qui a reçu mon dossier a trouvé que j’étais trop jeune pour ce poste. Elle m’a conseillé de retourner à l’école», renchérit-elle, fâchée. Le message a été bien enregistré. Mais la jeune fille s’obstine. Elle compte y revenir l’année prochaine quand elle aura 19 ans. Sa manière de parler et d’articuler les mots m’ont donné la chaire de poule. Une si belle, douce et naïve jeune fille peut-elle faire du mal aux méchants ? En tout cas, on dit souvent que le diable a la face d’un ange.
Des jeunes si vieux
Après leur recrutement, les jeunes officiers devront passer une rude épreuve. Certainement que c’est pendant leur entrainement qu’ils sont formatés au point de devenir sévères, même sans le vouloir. Oh Seigneur, ayez pitié de ces enfants qui ne vont jouir de leur jeunesse le 11 février prochain. J’en fais également parti. En effet, ma jeunesse a été brisée par la plume et bien d’autres mauvaises conditions de vie dans mon propre pays. Ce qui veut simplement dire que je suis un soldat d’un autre genre. Mon domaine m’a mainte fois rapproché de mes confrères de la rue. Ici, tout le monde, pour mieux régner, doit être « ndon nga » ou « boy ».
Les sans domiciles fixes qui inondent les coins de Douala ont perdu le goût de la vie. Et comment pourront-ils célébrer une fête organisée en leur honneur quand ils n’ont rien à se mettre sous la dent ? Le gouvernement Biya doit faire gaffe. Ces jeunes, ivres de galère, peuvent se venger à tout moment. Une petite anecdote : un vendredi, après un séjour à l’Institut français de Douala (IFC), un voyou…je voulais dire, un SDF m’a poliment interrompu juste en face du centre culturel : « grand-frère, j’ai faim. Trouvez-moi-même kolo.» Hein, c’est quoi encore kolo ? « C’est 1000 FCFA.» Massa, est-ce que j’avais le choix, j’ai vite vidé mes poches, tellement le gars devenait de plus en plus exigeant et sévère. Il m’a même menacé avec une lame, c’était juste une parenthèse.
Pour quel résultat ?
Je me souviens encore de cette policière qui s’est gratuitement fait tabasser par un colonel l’année dernière ou encore de cette bagarre générale entre militaires et gardiens de prison à New-Bell, à un jet de pierre de la prison centrale de Douala. Je crois d’autre part que l’armée camerounaise sera en danger avec ces nouveaux officiers. Surtout si ces derniers ne sont pas bien outillés. Si ceux qui sont censés montrer le bon exemple roulent en rangs dispersés, que peut-on attendre de la nouvelle génération ? Elle épousera forcément les sales caractères de leurs pairs.
Pareil dans tous les autres domaines. Dans ce pays que j’aime beaucoup, il y a un rapace qui pioche les mauvais gestionnaires des finances publiques. L’épervier, c’est son nom. Il a déjà fait de nombreuses victimes depuis qu’il est sorti de sa cage de la présidence de la République. Au niveau du Tribunal criminel spécial (Tcs), les dossiers sont entassés comme des bouquins dans des librairies. En clair, tous les vieux de notre République sont dans le lot. Un petit kongossa (commérage) : on dit que le gouvernement en taule, capturé par l’épervier, manque de président. Et pourtant, le premier ministre y est déjà.
Osons donc !
C’est ce mardi soir que le président Paul Biya va s’adresser à sa jeunesse. Comme à l’accoutumée, c’est aux environs de 20 heures qu’il prendra le microphone pour le faire. De toutes les façons, il ne dira rien de nouveau. Les 26 lettres de l’alphabet français seront toujours manipulées de la meilleure de manière pour prouver son intelligence. Sinon, j’aime l’entendre dire : « Il faut oser ». Pauvres jeunes camerounais, arrêtez de vous enivrer avec des stupéfiants, paresse, alcool,…et laissons le gouvernement tranquille avec son échec. Prenons nos responsabilités, il y a de la place pour tout le monde et dans tous les secteurs d’activité.

 

Didier Ndengue


Média international : Rfi de nouveau disponible à Douala

La radio française émet après plusieurs mois de silence sur la bande Fm.

La radiophonie camerounaise s’est levée cette semaine du pied droit. Je suppose que c’est le côté du bonheur. Bref, je crois. Ce qui me laisse conclure cette thèse, c’est la Radio France internationale (Rfi) que je suis de nouveau sur la bande Fm. Je ne la captais plus sur 97.8 Mhz depuis l’année dernière. J’avoue qu’elle m’a beaucoup manqué depuis l’effondrement du pylône de Logbessou, dans le cinquième arrondissement de Douala.

 
Silence radio
Ce drame, survenu le vendredi 26 septembre 2014, avait couté la vie à quatre ingénieurs camerounais. Ils s’y étaient rendus pour réhabiliter le pylône de la Crtv (Cameroon Radio Television). Celui-ci hébergeait les émetteurs de Rfi, Bbc (British Broadcasting Corporation), Africa N°1 et pleins d’autres opérateurs audiovisuels nationaux et internationaux qui ont également été endommagés.
C’est ce mardi matin 03 février 2015, en suivant la Chronique des matières premières que j’ai réalisé que le signal de la Rfi a été réhabilité. Donc, je pourrais dorénavant suivre, comme au bon vieux temps, Appel sur l’Actualité, Couleurs Tropicales, Archives d’Afrique, entre autres émissions de la Rfi. Seulement, j’espère que les reporters de ce média ne vont pas décevoir leurs auditeurs, dans le compte-rendu relatif à la croisade contre les terroristes Boko Haram au Cameroun et au Nigéria.

 
Rappel des faits
C’est dans une banlieue de la capitale économique camerounaise que l’affreuse scène s’est déroulée le 26 septembre 2014. Un pylône, en état de détérioration avancée, a finalement cédé en emportant quatre personnes sur le coup.
Issa Tchiroma Bakary, le ministre camerounais de la Communication, dépêché sur le terrain un jour après le drame par le Premier ministre Philémon Yang, évaluera les dégâts. Les corps ont été identifiés. Et les noms des quatre victimes connus. Il s’agit de Njoh François, Epoh Hubert Roland, Massock Patrick, et Mbouma Njeck Dieudonné. Tous étaient en service pour le compte de la Compagnie africaine de réalisation en télécom (Cartel).
Depuis l’effondrement de ce pylône, les auditeurs des régions du littoral et du sud-ouest du Cameroun étaient privés des signaux des radios internationales dont Rfi.

Didier Ndengue


Lions indomptables : La queue entre les jambes, le Cameroun pleure Eto’o

L’équipe nationale du Cameroun a été radiée de la 30e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) par les Eléphants de Côte d’Ivoire. Quelle honte pour un soi-disant roi de la jungle!

 
Je suis curieux de savoir pourquoi Stéphane Mbia et ses compagnons n’ont pas rugi à Malabo? Je veux également savoir pourquoi M. Biya a envoyé deux mercenaires là-bas chez M. Obiang, au lieu de s’y rentre lui-même pour influencer ces gamins? Pourquoi l’allemand M. Finke n’a pas fait jouer Clinton Njié au moment opportun ? Toutes mes questions auront sans doute des réponses d’ici peu. Mais en entendant, je fais mes reproches à cette équipe brouillonne.

 
Si j’ai bonne mémoire, les Lions « in » domptables ont fait un parcours extraordinaire pendant les éliminatoires. Avec une équipe jeune, mais visiblement audacieuse. Je me demande pourquoi la même équipe n’a pas entièrement été retenue pour la grande messe du football africain.

 
J’apprends à travers les réseaux sociaux et journaux que le coach a par exemple jugé Clinton Njié trop jeune pour cette compétition. N’importe quoi ! S’il était aussi jeune, pourquoi l’avoir fait jouer pendant les qualifications ? Et Fabrice Ondoa, haut de ses 19 ans, est-il plus vieux que Clinton ? Franchement, arrêtez vos baratins M. Finke. Pardon, il ne faut pas chercher de faux prétextes comme tu l’as fait avec Eto’o quand le mal vient de l’intérieur hein ! Prendre une douche froide en pleine figure face à une équipe de Côte d’Ivoire privée de son meilleur joueur, le «brésilien égaré» Gervinho, du monstre sacré Didier Drogba et à moitié de Yaya Touré, visiblement affaibli, ça mérite des belles punitions. Et pas des moindres M. Biya.

 
Pas les mascarades qu’on a vues après les illusions de la Coupe du monde l’année dernière. Après le coup foireux du Brésil 2014, on se souvient que M. Biya avait recommandé l’ouverture d’une enquête sur la débâcle des Lions. Les Camerounais n’ont aucune suite favorable de cette étude jusqu’aujourd’hui, si ce n’est la retraite internationale de quelques joueurs de l’équipe fanion comme Samuel Eto’o Fils. On accusait même ce génie et ses coéquipiers de pourrir la tanière.

 
En tout cas, les inconditionnels du ballon rond croyaient qu’après cette résolution, l’équipe allait renaître de ses cendres. Ce qui n’est pas encore le cas. Il faut avouer que cette nouvelle génération nous a fait rêver au début, au point où beaucoup de supporters se voyaient déjà au trône du continent africain. Sincèrement, je n’y pense plus depuis très longtemps. Je me suis même désolidarisé de cette sélection depuis le départ des géants comme Marc Vivien Foé, Patrick Mboma. Bref, la vieille école quoi ! Depuis leur retraite, les gars ne se privent pas de croquer la boue à chaque compétition mondiale.

Didier Ndengue


Douala: On roule en vélo malgré les goulots d’étranglement

Les mototaxis ont envahi la capitale économique camerounaise au détriment des vélos. Mais tous les habitants sont loin d’enterrer leur premier amour, malgré la montée en puissance des centres de remise en forme.

Hélène Pina, âgée de 24 ans, ne sait pas faire du vélo. Depuis sa tendre enfance, la jeune Camerounaise n’a pas eu d’attirance particulière pour les bicyclettes. Aujourd’hui, toute seule devant la grande cour de leur maison familiale, elle apprend à manier l’engin à deux roues sous le regard étonné d’Antony, un gamin du secteur. « Comment une vieille fille comme elle ne sait pas pédaler ? » A l’interrogation du petit Antony, Hélène ne donne pas de réponse et continue aisément son apprentissage.
Non loin, Jean Roland Moungam, agent de sécurité, est amoureux du vélo. « Je me rends au travail tous les jours avec mon vélo tout terrain (VTT) », indique-t-il. Se déplacer à vélo est une passion pour ce trentenaire. « Chaque week-end, je fortifie les muscles de mes jambes grâce à mon vélo. Je parcours plusieurs quartiers de Douala avec », ajoute Jean Roland. Pour ce passionné, les avantages d’être propriétaire de vélo sont légions. « Vous travaillez votre physique en pédalant, et cela vous éloigne des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ». Il y a également des risques : « Il faut être vigilant quand on est à vélo sur une chaussée car on peut être percuté à tout moment par un véhicule ou percuter à son tour un piéton», renchérit M. Moungam.

Mototaxis, les nuisibles
Contrairement à Jean Roland Moungam, beaucoup de Camerounais n’aiment pas faire du vélo à l’air libre. Ils préfèrent se rendre dans un centre de remise en forme (un gymnase). Egalement déplorable au Cameroun: l’inexistence des pistes pour bicyclettes. Dans la foulée des difficultés, on rencontre la galère des familles camerounaises.
Plutôt que s’offrir un vélo qui est seulement bénéfique pour le physique, un chef de famille préfère cotiser des centaines de milliers pour s’octroyer un mototaxi. Avec ça, il peut transporter des passagers et subvenir aux besoins quotidiens de sa famille. Les chômeurs camerounais l’ont compris. Les chefs d’entreprises aussi. Car depuis les années 2000, plusieurs d’entre elles investissent dans ce domaine de transport urbain. C’est ce qui justifie, entre autres, la disparition soudaine des vélos. D’autant plus qu’ils n’ont pas une grande capacité pour transporter à la fois des marchandises et des personnes. Donc, ils ne rapportent pas, financièrement parlant.
Bob, le moniteur
Malgré cette mutation, Bob, un autre passionné de vélo est resté fidèle à son premier amour. Gamin, c’est chez lui que j’apprenais à pédaler. A l’époque, cet expert réparait et commercialisait des vélos. Il en avait en abondance et de toutes les qualités dans son atelier. Après un incendie et quelques malheurs subis par son domaine, Bob a pris du recul pour mieux mûrir son projet et relancer ses activités. Et ça marche !
Aujourd’hui, Bob possède l’un des garages de vélo les plus sophistiqués et prisés de la ville de Douala. Il commercialise et donne des cours de qualité à quelques particuliers. Et c’est grâce à ce business que le jeune homme s’est offert un conteneur de vélos à Bonapriso. Il bâtit progressivement son entreprise, même si l’achat des vélos connait une chute libre dans son pays.

Didier Ndengue


Entreprise : Un baromètre de la pratique de la RSE en gestation en Afrique centrale

Le projet prend corps au Cameroun à travers l’enquête qui s’étend du 20 janvier au 17 février 2015 sur 7 villes.

La 3ème étude sur la perception de la pratique de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) au Cameroun au courant de l’année 2014 livrera ses résultats dans quelques semaines. L’Association pour la communication sur les maladies tropicales (Ascomt), le Magazine international de la santé et de l’environnement (Malaria), et leurs partenaires scientifiques annoncent que cette enquête est menée dans sept villes dont Garoua, Ngaoundéré, Yaoundé, Douala, Buéa, Bafoussam, et Bamenda. Selon ce que rapporte le communiqué de presse relatif au lancement de cette nouvelle phase du projet, cette étude va être effectuée dans un contexte marqué encore par l’impact des éditions précédentes (2012 et 2013). Impact observé à travers une volonté d’identification de certains acteurs (entreprises, NDLR) par rapport à ce travail et de renforcement de leurs capacités en matière de compréhension ou de pratique de la RSE ; impact aussi par l’importante polémique parfois suscitée autour de cette étude à travers les critiques et les observations qui permettent d’accroitre la validité et la fiabilité du prochain travail. Au Cameroun, l’entreprise de téléphonie mobile MTN a toujours figuré parmi les meilleures dans ce domaine. Cependant, ses responsables poussent toujours le bouchon plus loin pour conserver la 1ère place du classement. « Plutôt qu’une critique, mon souhait est de voir Ascomt et Malaria multiplier les études de ce genre afin de permettre à tous les acteurs de la Responsabilité sociétale au Cameroun d’avoir des éléments d’appréciation et de comparaison de leurs activités » résume Jean Melvin Akam, le secrétaire exécutif de la Fondation MTN dont l’entreprise éponyme arrive en tête du classement de la dernière étude.
La 3ème étude est conduite par une équipe de chercheurs de l’université de Douala et appuyée par des membres du « Luxembourg Senior Auditors ». Elle vise à mesurer et à apprécier les actions sociétales menée par des entreprises courant 2014. A la fin des travaux, un classement des entreprises responsables sera proposé. « Le concept de RSE interpelle plus que jamais toutes les entreprises quelque soit le secteur de l’activité », rappelle le Pr Gilles Etoundi, Directeur adjoint de l’Ecole supérieur des sciences économiques et commerciales (Essec) du Cameroun qui assure la supervision scientifique de l’étude. « Les responsables d’entreprises et l’ensemble du corps social, ont compris l’importance de cette étude. D’ailleurs, plusieurs entreprises la citent en référence dans leurs bilans et discours. Ce qui nous invite à plus de rigueur dans notre démarche », fait savoir Paul Nyemb Ntoogue (El Pacho), Président de l’Ascomt et par ailleurs responsable de l’équipe de recherche. Après le Cameroun, le baromètre compte s’élargir au Tchad et dans tous les autres pays d’Afrique centrale et de la zone francophone, où la demande va croissant.

Didier Ndengue


PAD: Des conteneurs étouffent l’entrée sud

L’accès dans la zone portuaire de ce côté est devenu minuscule.

Sous une chaleur suffocante, une dizaine de jeunes chercheurs d’emploi se rafraichissent avec un jus d’oseille ou avec l’eau glacée. Les boissons les sont proposées à l’entrée sud du Port autonome de Douala (Pad) par la musulmane Aïcha. D’autres se régalent tout simplement avec des beignets de farine. En face de la tente en fer qui abrite ces jeunes gens du soleil, on aperçoit un bâtiment et des petites fenêtres ouvertes. C’est ici qu’il est recommandé à chaque adepte de déposer ses pièces d’identification.
Ce mardi 20 janvier, les jeunes camerounais ne dérogent pas à la règle. Ceux qu’on rencontre ce matin sont des retardataires. Leurs collègues, arrivés plus tôt, sont déjà au front. Leur travail consiste à charger ou à décharger les conteneurs. Le tonnage se déroule un peu plus loin de la zone d’enregistrement. « C’est un travail rentable, mais qui nécessite une certaine force physique », nous avertit un ouvrier en chasuble vert-citron, rencontré sur les lieux.
Lorsqu’on emprunte la route qui conduit à l’entrée principale de Douala international terminal (Dit) par ancien Messapresse, on tombe sur un premier poste de police. Une jeune femme en uniforme veille particulièrement au grain. Aucun véhicule n’entre, ni ne sort sans être identifié. A l’extrême droite de celle-ci, plusieurs grumiers transportant des billes de bois et des conteneurs de 20 et 40 pieds. Ces gros porteurs forment une longue file jusqu’au second poste de contrôle où tous les visiteurs sont obligés de payer 450 FCFA pour accéder au Pad. En plus des gros porteurs, plus d’une centaine de conteneurs sont entassés les uns sur les autres, non loin de la chaussée, du côté gauche de la route qui mène à Dit. « Ce sont les conteneurs des sociétés de Cacao et Café basées ici », indique Matthieu K.
Autour de ces usines, on aperçoit plusieurs personnes en train de sortir des sacs de cacao et de café des camions. L’un d’eux, pour s’assurer que les produits à exploiter sont de bonne qualité, éventre chaque sac et sort quelques grains qu’il goute avec sa langue. Une autre équipe se charge à son tour, de stocker la bonne marchandise au magasin. Approché pour justifier la présence massive des conteneurs à l’entrée sud du port, un collaborateur de Jakob Sidenius apprend que cela ne relève pas de la responsabilité de Douala international terminal (Dit). « Là, il faut vous rapprocher des autorités portuaires pour en savoir d’avantage », se dédouane notre source. Et de renchérir : « Toutes les mesures mises en place pour le désengorgement fonctionnent très bien

Didier Ndengue


Panique : Des institutions françaises sous haute surveillance à Douala

Des policiers lourdement armés y veillent en longueur de journée depuis l’année dernière.

Ceux qui sillonnent régulièrement les lieux ont forcément fait le même curieux constat. L’Avenue des Cocotiers au quartier Bonanjo, dans la capitale économique camerounaise, où est basé le consulat général de la République française a soudainement changé de configuration depuis 2014. Premièrement, les longues files d’attente de demandeurs de visa et autres renseignements devant l’institution diplomatique ont considérablement diminué. Ce qui rend le lieu moins jovial. Pas très différent d’un cimetière en plein cœur administratif. Sous le manguier sis devant la villa qui abrite le consulat, des policiers armés sont régulièrement assis, en lieu et place des jeunes débrouillards camerounais qui proposaient, il y a quelques mois, leurs services aux visiteurs de l’institution européenne. Chassés de leur territoire habituel par les hommes de Martin Mbarga Nguélé, Délégué général à la sureté nationale, ils errent désormais aux alentours, en espérant un jour retrouver les pieds du manguier et poursuivre leur business qui consiste à guider les aspirants aux visas français.

Dans la même rue des Cocotiers, quelques vendeuses étalent leurs marchandises à un jet de pierre de l’école primaire basée dans le coin. Les hommes en tenue y défilent de temps en temps avec leurs voitures et motos, pour constater l’ambiance. Selon certaines indiscrétions, ces mesures sécuritaires ont été renforcées à cause des manifestants camerounais qui ciblent régulièrement la filiale camerounaise du ministère des relations extérieures français pour dire leurs mécontentements, vis-à-vis de certains accords de partenariat entre le pays de François Hollande et celui de Paul Biya. Durant les deux dernières années, plusieurs leaders d’association parmi lesquels Banda Kani et Joe la conscience ont manifesté devant le consulat. Les deux combattants ont été interpellés par les forces de maintien de l’ordre, auditionnés et puis relâchés quelques heures après. Le 27 décembre 2014, une marche pour la souveraineté monétaire de l’Afrique était programmée par le nationaliste Mboua Massok. Ce dernier devait, sans doute, faire un crochet au consulat français.

 
Le lycée Dominique Savio quadrillé

Alors qu’elle bénéficie déjà des bons soins de plusieurs agents d’une société de gardiennage, l’école d’enseignement secondaire français Dominique Savio est aussi sous la protection de la police camerounaise. Au moins deux à quatre officiers, vêtus de leurs uniformes noires, armés de matraques et d’armes à feu, sont régulièrement le long de la rue de l’établissement sis au quartier Bonapriso. Cette nouvelle donne sécuritaire est perceptible depuis l’avènement des prises d’otages et actes terroristes à répétition dans la partie septentrionale du Cameroun. En effet, après l’enlèvement de la famille Moulin-Fournier le 19 février 2013 au Nord Cameroun, on se souvient que le gouvernement de François Hollande avait interdit cette partie du territoire à ses ressortissants. Le Nord Cameroun avait été mis dans le registre des zones rouges à ne pas franchir. Certainement que les nouvelles adoptions observées depuis l’année dernière à Douala visent à protéger les français des rapts et des violences.

Didier Ndengue


Année 2015 : Le HCR et les réfugiés de Douala

L’élection du nouveau président du collectif ralentit le fonctionnement de l’institution spécialisée des Nations unies, depuis novembre 2014.

Le fonctionnement du collectif des réfugiés est miné par l’élection du nouveau président. Le mandat de Kalema Ngongo est arrivé à son terme depuis le mois de décembre 2014.

En principe, selon nos sources, c’est depuis le 21 novembre dernier que le nouveau président du collectif devrait être pour les quatre prochaines années. Mais à cause des incohérences occasionnées par la communauté de réfugiés centrafricains, qui refusait de se soumettre aux textes des élections, la date a été reportée. Le congolais Kalema Ngongo Jean-Louis, candidat à sa propre succession, est face à Dr. Tina, et Frédéric Andja, tous deux d’origine centrafricaine. Après plusieurs réunions de crise avec le HCR, la date du 20 janvier prochain a définitivement été retenue pour l’élection du président du collectif des réfugiés de Douala.

En attendant, le président sortant, candidat à sa succession fait son bilan. « La satisfaction a été la reconnaissance de nos documents auprès des forces de l’ordre. La sensibilisation a été parfaite. Le HCR a tenu des réunions avec la hiérarchie des forces de maintien de l’ordre pour notre cause », se réjouit Kalema Ngongo Jean-Louis. Cependant, des poches de résistance perdurent avec d’autres partenaires locaux.

Pour l’année en cours, le HCR doit faire reconnaitre les documents administratifs des réfugiés et demandeurs d’asile par des banques, en plus d’Express Union et de Western Union, pour faciliter leurs transactions financières. Les réfugiés réclament aussi l’effectivité de l’autonomie du bureau de Douala qui dépend encore jusqu’ici de Yaoundé. Dans le domaine de l’éducation, le collectif informe que la rentrée scolaire 2014/2015 a été assurée à 100% par le HCR. Pour les élèves du secondaire qui n’ont pas obtenu de bourses, « le HCR a trouvé des places pour eux aux lycées ». Certains parents aussi prennent des cours dans des centres d’alphabétisation.

En santé, un panel a vu le jour l’année dernière. Elle comporte le HCR et tous leurs partenaires santé. « Grâce à ce panel, nous trouvons des solutions à tous nos problèmes de santé », rassure M. Kalema. Dans ce domaine sensible justement, un problème s’oppose au niveau des urgences et les hôpitaux partenaires du HCR. Ces derniers ne disposent pas souvent du matériel adéquat pour soigner des cas de maladies aggravées. Dans ce cas, il faut faire recours à des institutions plus équipées comme l’hôpital Laquintinie. Le social reste le nœud de la discorde entre les réfugiés et les partenaires du HCR. En 2014, par exemple, ADRA ( Adventist development and relief agency) n’a financé aucun microprojet soumis par les réfugiés.

Didier Ndengue


Après l’attaque meurtrière contre Charlie Hebdo à Paris : Le cri de cœur des dessinateurs de presse camerounais

Ils présentent les menaces de mort qui pèsent sur eux au quotidien.

Dans la salle de rédaction du tri-hebdomadaire Aurore Plus ce vendredi 09 janvier 2015. Hercule César Fojepa, le caricaturiste de service est assis sur le fauteuil de son bureau, les yeux rivés sur Euroneuws. La chaîne de télévision européenne diffuse des reportages en boucle sur l’attentat souvenu mercredi 07 janvier contre l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo à Paris. Au pied d’Euroneuws, on lit : « Je suis Charlie ».

De toutes les thèses proposées relatives au massacre de 12 personnes lors de cette attaque, Hercule César Fojepa a sa petite idée sur les vraies raisons de cet acharnement contre les journalistes français. En effet, le dessinateur d’Aurore Plusy voit un règlement de compte bien muri. « Les raisons de cette attaques ne sont pas encore invoquées par les tueurs. Celles invoquées par rapport à Mahomet ne sont pas les véritables. On sait très bien que les arabes sont très rancuniers. Je vois la chose d’une autre façon, quand on sait que c’est la France qui a commencé à soutenir l’armée syrienne libre. C’est encore elle qui est entrée à la télévision syrienne pour tuer des journalistes sans que ça ne gène personne. Les tueurs ont fait d’une pierre deux coups. Ils ont vengé Mahomet et les journalistes tués en Syrie », pense Hercule César Fojépa qui a une pensée pieuse pour les journalistes des différents bords « qui ne faisaient que leur travail ». Le caricaturiste camerounais est aussi d’avis que les journalistes ne devraient pas être mêlés aux règlements de compte politiques ou religieux.

Le Popoli pleure ses quatre complices tués

Les relations professionnelles entre les jeunes journalistes du premier quotidien satirique camerounais et l’hebdomadaire français étaient étroites au point où les deux rédactions, malgré la distance qui les séparent, avaient beaucoup d’admiration l’une envers l’autre. Elles échangeaient chaque fois que l’occasion se présentait.

Mais la triste réalité de l’attentat de mercredi laisse Paul Nyemb Ntoogue alias El Pacho orphelin de quatre de ses meilleurs complices de Charlie Hebdo. Le directeur exécutif du seul satirique camerounais a perdu Stéphane Charbonnier, alias Charb, directeur de la rédaction et dessinateur, Jean Cabut, alias Cabu, Georges Wolinski et Bernard Verlhac, alias Tignous. « Le Directeur de publication Nyemb Popoli lui-même a mainte fois discuté avec eux. On trouvait qu’ils étaient trop courageux. Personnellement, dans le cadre du dessin sur Mahomet, je trouve que c’était trop osé dans un contexte où on est de moins en moins tolérant », argumente El Pacho. Avant de sortir des armes sur des dessinateurs, le dessinateur de presse camerounais suggère dorénavant de bien chercher à comprendre les messages des caricatures. Car leur but n’est pas la destruction du monde, « mais pour que la société s’améliore », renchérit-il.

Au niveau du journal Popoli, on a pris beaucoup de recul après d’abondantes menaces de mort des hautes personnalités de la république et des particuliers sur le genre de caricatures à publier. Le journal se refuse par exemple de produire des dessins sur le tribalisme. « Nous sommes dans un contexte très différent. Il y a beaucoup de tolérance en matière de religion au Cameroun. Ceux qui ont constamment menacés Le Popoli, sont des hommes politiques. Le chantage est récurrent, nous sommes déjà habitués. Mais nous jetons toujours un coup d’œil sur nos caricatures avant publication », indique-t-on au journal Le Popoli.

Des hommes à abattre ?  

Le premier dessinateur camerounais à avoir payé le lourd tribut de ses œuvres sur Paul Biya est Kiti. Il avait caricaturé le président de la République dans une Jeeb militaire. Cela lui a coûté, d’après nos sources, une bastonnade et la prison. En 1990, alors qu’il dessine pour le compte de Football Elite, Hercule César Fojepa reçoit des intimidations d’un général de l’armée camerounaise. « J’avais caricaturé le général en train de corrompe avec l’argent volé », se souvient-il. Et d’ajouter : « nous avons reçu un camion de policiers venus m’arrêter. C’est grâce aux négociations avec certains corps de l’armée que j’ai eu la vie sauve.» Un an plus tard, (1991) Hercule César est agressé dans un hôtel de la ville de Douala par des particuliers mécontents de ses productions. « On a échangé des coups de poing et c’est grâce à ma force que j’ai pu échapper à ces gens-là».

Au satirique Le Popoli, les dossiers de justice sont entassés comme des bouquins dans une bibliothèque. Il revient donc aux juridictions compétentes de trancher. De son côté, Nyemb Popoli, le directeur de publication et ses collaborateurs ont rarement invoqué en public les menaces dont ils font objet dans le cadre de leurs activités professionnelles. L’attaque contre Charlie Hebdo vient comme réveiller les vieux souvenirs qui tendaient déjà à disparaitre de la mémoire d’El Pacho. Il se souvient de cet homme d’affaires originaire du Nord Cameroun qui « avait menacé d’égorger le Dp », il y a plus d’une décennie, pour l’avoir dessiné dans Le Popoli.

Seulement pour le compte de l’année 2014, cinq à six ordinateurs portables ont été emportés de la voiture du Dp. Des braquages et appels téléphoniques menaçants sont légions au satirique. Dans la nuit du 7 au 8 décembre 2013, les malfrats pénètrent le domicile d’El Pacho. Ils y pulvérisent un produit dormitif pour empêcher à quelque membre de sa famille de se réveiller pendant la mise à sac. « Je les voyais dans mon lourd sommeil, je ne pouvais malheureusement rien faire », regrette le journaliste qui, impuissant sur lit, a vu son ordinateurs personnel, ses portables et tous ses clés UBS emportés par les gangsters. « Ils sont entrés par la fenêtre de la cuisine. Ils n’ont pris ni la télévision, ni les tissus de luxe de mon épouse. Ils n’ont touché à personne », ajoute-il. En 1998, Nyemb Popoli est contraint de fuir son pays natal pour l’Afrique du Sud. Mais il rentrera quelques mois plus tard pour poursuivre l’œuvre qu’il a commencée. « On a singulièrement senti la mort, mais j’ai toujours joué le faux courageux », avoue El Pacho, inconsolable suite à l’assassinat de ses confrères de Charlie Hebdo.

Le Popoli comme Charlie Hebdo?
Le Popoli comme Charlie Hebdo?

Didier Ndengue

 


Insécurité : Un expatrié et un camerounais interpellés à Douala

Ils transportaient armes, munitions, cocaïne…les deux suspects non identifiés sont dans les mailles de la police judiciaire depuis samedi, 10 janvier 2015.

L’effrayante découverte se déroule en matinée sur l’axe routier Edéa-Douala, dans un bus Vip de l’agence de voyage Buca, en provenance de Yaoundé, la capitale camerounaise. Dans ce véhicule de couleur rouge, deux passagers dont un blanc et un noir affichent des attitudes suspectes. Ils vont aussitôt attirer la curiosité d’une passagère.

Cette dernière remarquera un port d’arme sur le blanc. Mais elle ne dira rien à personne, si ce n’est au chauffeur du bus, de peur d’attirer l’attention de l’expatrié et des autres voyageurs. Le chauffeur, quant à lui, va aussitôt, de façon très discrète, alerter sa hiérarchie. Le commissariat central de Logbaba sera contacté et une forte délégation d’hommes en tenue va être déployée à l’entrée Est de la capitale économique. Le bus transportant le blanc et son complice noir sera stoppé net par les éléments de la police judiciaire à Yassa.

Après les fouilles, des indiscrétions à l’agence Buca Voyages de Douala apprennent que « l’expatrié et son compagnon, sauvagement tatoués, transportaient une arme à feu, un important lot de cocaïne et 19 munitions ». Les intentions des deux hommes seront donc vouées à l’échec, car embarqués par la police. Selon le chef d’agence de Buca approché par notre reporter, le commissariat du 11e arrondissement a ouvert une enquête sur les deux hommes. Au niveau de la police, on ne veut pas également se prononcer sur cette affaire. Ni leurs identités, ni la provenance de leur cocaïne, arme et munitions nous ont été communiquées. « Le dossier est entre les mains du Commissariat du 11e . Moi, je ne peux encore rien vous dire », a juste répliqué le chef d’agence de la compagnie de transport terrestre.

Des cas similaires sont régulièrement signalés dans les autres agences de voyage des grandes métropoles camerounaises. Ces dernières sont, depuis quelque temps, devenues des nids de trafic d’armes et des stupéfiants. Il y a quelques jours, selon une source bien introduite, des individus non identifiés ont pris la poudre d’escampette abandonnant un sac de kalachnikovs et des munitions à l’agence Princesse Voyages.

Didier Ndengue


Quelques jours avant la CAN 2015 : LETTRE OUVERTE AU Pr JOSEPH OWONA

Peu avant son décès, le journaliste camerounais Noé Ndjebet Massoussi avait écrit cette lettre pour le Président du Comité de Normalisation de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT).

 

Comme tu ne peux pas, laisse !

Cher Papa et cher Professeur,

L’éducation que j’ai reçue de mes parents me recommande de vous appeler « Papa ».

Aussi, voudrais-je que tu ne me tiennes point rigueur si je me suis donné la liberté de tutoyer une sommité de ton rang.

En me décidant de parler de toi, Papa Joseph Owona, j’ai bonne conscience de me risquer en terre inconnue. Car, l’enfant ne saurait prétendre connaître mieux ses parents. Mais il peut, par rapprochement, se faire une idée sur ceux-ci au travers des anecdotes et des histoires des plus abracadabrantesques que des plus vraies. Sur toi papa Owona, j’en ai entendu des tonnes dont je ne peux me souvenir que de quelques-unes.

J’ai entendu parler de toi, Papa Joseph Owona, de tes années de Chancellerie à l’Université de Yaoundé. Il se raconte qu’un beau matin, perché sur le perron de la chancellerie, tu aurais recommandé aux étudiants munis de pancartes pour une « marche pacifique » en signe de réclamation de leurs bourses, de ne pas marcher, mais de courir plutôt ; car la marche ne leur procurerait aucun bien.

J’ai également entendu parler de toi, Papa Joseph Owona, à propos de la Loi constitutionnelle du 18 janvier 1996 pour laquelle tu aurais été le « Cuisinier en chef ». Cette Loi constitutionnelle regorge, je l’avoue, d’importantes avancées pour la démocratie (décentralisation, limitation de mandats présidentiels, Conseil constitutionnel, déclaration des biens, etc.) ; mais elle reste inopérationnelle dans son entièreté, à cause de l’élasticité de son Article 67 qui aurait pourtant été contraignant dans le temps.

J’ai encore entendu parler de toi, Papa Joseph Owona, de tes années comme Secrétaire Général de la Présidence de la République du Cameroun. Il se raconte encore que tu aurais, en lieu et place du Chef de l’Etat en déplacement hors du pays, « limogé » Gervais Mendo Ze de la direction générale de la CRTV. Et que ce dernier n’aurait vu son poste sauvé que grâce à certains employés qui se seraient opposés, à la lecture de l’acte de révocation de leur « Mariologue » de DG.

J’ai également entendu parler de toi, Papa Joseph Owona, de tes années comme Ministre de la Jeunesse et des Sports. Il se raconte là-bas que tu aurais rebaptisé la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), « FECAFOOTAISE », puis « FECACACA ». Tu aurais fait interpeller Vincent Onana, ci-devant Président de la FECAFOOT, sous prétexte que ce dernier avait « placé » les tickets des matches du Cameroun de la phase finale de la Coupe du monde 1998 sur le marché noir, alors que la vraie raison serait ailleurs. Après plus de deux ans de détention préventive à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, Vincent Onana fut relâché purement et simplement pour « faits non établis », pour être élu plus tard Député du Cameroun.

Il se raconte également qu’en ta qualité de Ministre de la Jeunesse et des Sports, dans une lettre fumante et musclée, mais avec une argumentation fondée sur une efficacité dialectique de dénonciation, tu aurais rappelé aux dirigeants de la Fédération Internationale de Football Association, que la FIFA n’est qu’une association privée de droit suisse qui ne saurait, à ce titre, dicter quoique ce soit au Cameroun qui est un Etat indépendant et souverain. Certes, le choc fut si violent que les dirigeants de la FIFA, se sentant blessés dans leur arrogance et leur roublardise hégémoniques, avaient suspendu le Cameroun de toutes les activités de la FIFA. La lettre du Premier Ministre camerounais de l’époque, désavouant son Ministre de la Jeunesse et des sports que tu étais, bien qu’ayant eu le mérite d’avoir fait lever la sanction du Cameroun, fut qualifiée par la majorité du peuple camerounais, de singerie tropicale devant une association privée de droit suisse ayant décrété unilatéralement sa toute-puissance allant au-dessus des Etats. Mais toi, tu fus célébré pour cette vérité.

Il se raconte aussi qu’à l’occasion de la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) au Burkina-Faso en février 1998, la délégation camerounaise pléthorique et familiale était constituée d’enfants et de personnes qui n’avaient rien à faire avec le football et les Lions Indomptables, comme ce fut le cas en juin 2014 au Brésil; ce qui, dans les deux cas, aurait occasionné des dépenses superfétatoires. Encore que certains Camerounais cherchent encore et toujours les réelles motivations des agapes aux allures de cérémonies de dot et/ou de mariage que tu as organisées en grandes pompes à la Cité « Ouaga 2 000 » au Burina-Faso, alors que le Cameroun venait d’être honteusement éliminé de la compétition.

J’ai entendu parler de toi, Papa Joseph Owona en 2006, demandant au Chef de l’Etat du Cameroun, M. Paul Biya, de respecter la Constitution de notre pays. Cette sortie, bien que t’ayant valu une mise à l’écart du circuit administratif, mieux ministériel, a fait de toi un homme intègre, et le public a tôt fait de faire fi de tes casseroles.

J’ai encore, la même année 2006, entendu parler de toi, Papa Joseph Owona à l’Institut de Management Public. Tu aurais dit là-bas que la FECAFOOT était gérée comme une épicerie, sans manuel de procédure. Ta nomination à la présidence du Comité de Normalisation de la FECAFOOT en juillet 2013, près de sept ans après, a été saluée par ceux que le système de gouvernance épicière que tu y décriais déjà, avait exacerbés, finis, rendus « pala-pala », chassés du football et des stades.

Ainsi, à nombre de tes proches, tu aurais confié que tu venais pour nettoyer l’auberge d’Augias qu’était devenue la FECAFOOT depuis des lustres. Mais dix-sept mois après ta prise de fonction en tant que normalisateur en chef du football camerounais en général, et singulièrement de la « FECACACA », je me sens dans l’obligation, la grande saison épistolaire s’y prêtant, de t’écrire parce que, à ta manière et à ton allure, le développement du football camerounais que la communauté sportive nationale appelle de tous ses vœux, n’est pas pour demain. La fondation de ce football nouveau qu’on t’a confiée, périclite dangereusement, dévoilant chaque jour un peu plus de failles à ne pas en finir. Tout est mis ensemble pour écarter le football camerounais et ses futurs dirigeants des valeurs de ce « sport-roi » et de l’olympisme. N’est-il pas vrai que : « Tel on fait son lit, on se couche » ?

Mais papa, as-tu, un tantinet, oublié cet adage haoussa qui renseigne que : « L’eau chaude n’oublie pas qu’elle a été froide » ? Souviens-toi de tout ce que tu avais dit de cette FECAFOOT, de ses dirigeants, de la FIFA et de ses dirigeants avant que tu ne sois nommé président du Comité de Normalisation de la FECAFOOT. Conscient qu’« il est des circonstances où se taire est aussi lâche que criminel [1]», je ne saurais me taire pour te plaire. Certes, mon rôle, pour paraphraser Albert Camus in Actuelles, I, P. 206[2], je le reconnais, n’est pas de te transformer, ni transformer ceux avec qui tu travailles à la normalisation, encore moins ceux de la FECAFOOT dont tu critiquais la gestion hier : je n’ai pas assez de vertus, ni de lumières pour cela. Mais il est de te dire que j’ai honte, et ne reconnais plus le vénéré Professeur Agrégé de Droit Constitutionnel dont les étudiants des années 80 à l’Université de Yaoundé se souviennent encore de la science et du discours. Ce sémillant Professeur Agrégé de Droit Constitutionnel que ses étudiants avaient, par admiration, par affection et par respect, surnommé « MASSA YO [3]». Qu’es-tu devenu ? Qu’as-tu fait de ton honneur, de ta dignité ? Quelle image se font aujourd’hui de toi ces milliers d’étudiants passés par ton école des décennies durant, et qui occupent d’importantes responsabilités au Cameroun et dans le monde, qui te regardent, te subissent et qui vivent douloureusement la manière dont tu tords le cou au droit à la normalisation de la FECAFOOT ?

A la vérité papa, de ta vie de constitutionnaliste, as-tu déjà vu une Constitution d’un pays avec des Annexes ajoutés au bas de la signature du chef de l’Etat concerné ? Il me souvient que les dispositions transitoires sont toujours incluses dans la Constitution. C’est le cas de l’Article 67 de la Loi constitutionnelle du Cameroun du 18 janvier 1996, élaborée par tes soins. Quelle valeur juridique donnes-tu aux Annexes ajoutés aux Statuts de la FECAFOOT et aux Statuts – Types des Ligues décentralisées ?

Par ailleurs, où est l’expression du droit, de l’impartialité, de l’équité quand dans le Rapport Bekolo relatif aux insolvables de la FECAFOOT, tu ne choisis d’interpeller que le seul Abdouraman Hamadou Baba pour rembourser, de ton point de vue, ce qu’il doit à la FECAFOOT ? Pourquoi n’as-tu pas fait de même pour Tombi a Roko Sidiki, Joseph Pierre Batamack, Michel Kaham, et tous les autres épinglés par ce Rapport ?

Parce que tu as eu envie de remuer les « CACAS » de la FEDE sur lesquels tu t’es assis, comment fais-tu pour ne pas sentir les odeurs nauséabondes de détournements des financements destinés à la construction des sièges de certaines ligues décentralisées ? J’ai plutôt été stupéfait d’apprendre, au sortir de la Coupe du monde foireuse de 2014, que tu as promis encore de l’argent aux Ligues régionales du Littoral et du Sud pour les mêmes projets dont les financements avaient été détournés il y a quelques années. Bien plus, dans la poubelle de la « FECAFOOTAISE », n’as-tu pas trouvé qu’une importante somme d’argent y a été décaissée pour l’achat des planches qui auraient dû servir à la réhabilitation du Stade Akwa (Stade MbappeLeppe) à Douala ? T’es-tu posé un seul instant des questions sur : combien de planches avait-on achetées ? Pour quel coût ? Où étaient passées ces planches puisque ce stade est resté dans son piteux état jusqu’à ce jour ?

Au fait cher Papa, pourquoi as-tu refusé de faire auditer la FECAFOOT (comptes bancaires, contrats des employés, etc.) comme l’avait suggéré ton ex-Vice-président à la normalisation, Prince Emmanuel NgassaHappi ? Pourquoi as-tu exigé que chaque candidat à la candidature à la présidence (ligue départementale, ligue régionale et fédérale) de la FECAFOOT dépose sa caution dans le compte bancaire de la Commission de Football Jeunes, et non dans les comptes bancaires des différents démembrements concernés de la FECAFOOT, ou tout simplement dans le compte bancaire de la FECAFOOT ? Qu’est-il arrivé au compte bancaire de la FECAFOOT ? Est-il sous scellés ?

Mais bon Dieu ! Que fait la « calebasse à la danse des pilons », si les pilons ne prenaient conscience de la préciosité de la calebasse qui est parmi eux ? Ta seule présence au Comité de Normalisation de la FECAFOOT aurait pu régler environ 70 pour cent des problèmes du football camerounais. Hélas, tu viens de manquer d’écrire ton nom en lettres d’or dans les annales de l’histoire du football camerounais en général, de l’histoire de la FECAFOOT en particulier, de l’histoire du Cameroun tout court.

Papa « Yo »,

A se remémorer tes déclarations de l’époque sur la FECAFOOT et ses dirigeants successifs, on est frappé de ce qu’une fois arrivé à la FECAFOOT, ton discours a changé, la perception que tu avais de la FECAFOOT et de ses dirigeants a changé, bref tu as changé. Après avoir trouvé qu’il n’y avait que « fourberie » et « menterie de vrai » à la FECAFOOT, t’es-tu toi aussi vêtu de la peau d’hyène comme le présageait Ibrahima Dieng[4] qui avait fini de trouver que « l’honnêteté est un délit de nos jours »? Dois-je comprendre, à la lumière de ce proverbe bantou, que « quand on a mangé salé, on ne peut plus manger sans sel » ? Dois-je comprendre que les cacas de la fédé sont devenus aussi succulents que tu ne parviennes pas à démissionner ? Et dois-je conclure avec ce proverbe nigérien qui révèle que « ce n’est pas à toute oreille percée que l’on met des anneaux d’or ».

Si en juin 2013, les élections à la FECAFOOT ont été invalidées à cause des textes, et qu’en 2014 les élections à la FECAFOOT ont encore été annulées toujours à cause des textes, alors que tu as été nommé à la FECAFOOT pour résoudre ce problème, que dois-je comprendre si ce n’est qu’en 18 mois environ, tu as été incapable de vidanger le syndrome « FECACACA » ? De quoi réfuter le concept de normalisation qui, comme dans un miroir, la «FECACACA» d’avant normalisation est devenue la «CACAFOOT» pendant la normalisation à laquelle on avait tôt fait de trouver un accent messianique. Sans fausse honte, aies le courage de reconnaître que le bulletin de santé du football camerounais en général, et de la FECAFOOT en particulier, suscite de sérieuses inquiétudes.

Il est de plus en plus établi qu’il est impossible pour toi de poursuivre le pari absurde de vouloir coûte-que-coûte faire respecter les valeurs du football et de l’olympisme, alors que le non-droit, la partialité, l’iniquité et l’immoralité, sont érigés en principes directeurs à la FECAFOOT et dans ses ligues décentralisées, spécialisées et commissions. Tu as lamentablement échoué à tes missions, à savoir :

  1. La gestion des affaires courantes : C’est sous ton règne que le championnat national d’élite s’est joué à 19 clubs (Ligue 1), 18 clubs (Ligue 2) et 14 clubs (football féminin) à cause du favoritisme dont certains clubs ont eu droit. Les mécanismes de montée et de descente des équipes ayant été ostentatoirement bafoués en toute impunité et avec ta bénédiction. Le président de la Commission qui en avait la charge a été royalement écarté et ignoré tout au long de votre bail à la FECAFOOT. C’est encore sous ton magistère qu’un dirigeant de club (F.C.Sanaga d’Edéa, Deuxième division régionale du Littoral) est président de la Commission d’homologation et de discipline de la ligue de football dans le Littoral sans que ledit championnat ne soit invalidé.
  2. La relecture des textes : Les textes de la FECAFOOT ne se résument pas aux seuls Statuts et Code électoral qui, il faut le reconnaître, ont quelques avancées, bien que truffés d’incongruités de nature à plomber les élections en l’état actuel de fonctionnement de la FECAFOOT. Ce que tu t’entêtes à ne pas reconnaître. Et pourtant, on ne peut avoir d’élections crédibles, impartiales, transparentes à la FECAFOOT sans les Règlements Généraux, le Code Disciplinaire, le Code Ethique, etc. de cette organisation. Ces textes jusqu’ici méconnus des acteurs  et du grand public auraient pu régler beaucoup de cas d’incompatibilité, d’éthique et de discipline. La confiscation des textes de la FECAFOOT depuis le 21 mars 2014 (Cf. le fax de transmission de la FIFA à Sidiki Tombi a Roko), et la présence de Tombi a Roko Sidiki, Secrétaire Général de la FECAFOOT (selon toi, imposé à dessein par la FIFA), à toutes les séances de travail du Comité de Normalisation de la FECAFOOT, relatives à l’examen des projets de textes transmis à la FIFA par le Comité de Normalisation de la FECAFOOT (Cf. Communiqué du 11 mars 2014 pour les séances de travail des 14 et 15 mars 2014 à Yaoundé), trahissent la participation active de Tombi a Roko Sidiki dans l’élaboration et la validation des textes appelés à régir les élections à la FECAFOOT dont il est candidat plus tard. J’observe aussi que les Statuts et le Code électoral de la FECAFOOT « adoptés » le 23 août 2014 en « Assemblée Générale Extraordinaire » ne portent que deux visas (je suppose toi et Adolphe Minkoa She), et non les visas de l’ensemble des « membres » ayant pris part à cette « Assemblée Générale Extraordinaire ».
  3. L’organisation des élections : C’est le plus gros et grand scandale sportif de l’année. Car, le processus électoral, sous ta coupole, porte les germes de son échec. Tout d’abord la mise à l’écart, sans raison aucune, du président de la Commission électorale à ton profit, donnait le ton. Ensuite, le choix de l’Assemblée Générale de 2013 de la FECAFOOT réputée n’avoir jamais existé, du fait de son annulation par la Commission électorale de recours de la FECAFOOT ayant siégé les 25 et 26 juin 2013, en lieu et place d’une Assemblée Générale Constituante de la FECAFOOT, fausse tout et donne à ta démarche tout son cachet partisan et partial.

Cher papa, c’est pourquoi je me bats de toutes mes forces, avec nombre de compatriotes, pour que le football camerounais avance d’un cran ; pour que le football camerounais sorte du gouffre où les dirigeants d’hier et d’aujourd’hui l’ont enseveli ; pour que la gouvernance du football camerounais change. Le changement de la gouvernance de ce football impose le changement des dirigeants qui, eux-mêmes, doivent à la fois incarner et impulser une véritable hygiène mentale, un impérieux changement de mode opératoire, une réelle réappropriation des valeurs du football et de l’olympisme, ainsi que leur scrupuleux respect.

Cher papa « Yo »,

Je voudrais me convaincre que de mes folies ainsi exprimées, je ne t’embarrasserais guère, si la pitance de sagesse que je peux en tirer, me commandais de te dire, sans fausse honte que, comme tu n’as pas pu, en 18 mois environ, normaliser la FECAFOOT, le football camerounais et ses dirigeants, laisse !

Sincèrement, profitant des fêtes de fin d’année, Cher papa, le plus beau et grand cadeau que tu me donnerais, serait ta démission de tes fonctions de président du Comité de Normalisation de la FECAFOOT. Je suis convaincu, comme la majorité de mes frères et sœurs, mamans et papas, que cette démission te ferait du bien et te rendrait ta dignité et tes honneurs.

Cher papa, je laisse à ta sage méditation cette réflexion : « Les oiseaux ne laissent qu’un chant éphémère, mais l’homme passe et sa renommée survit ».

Parfaite considération, Cher Professeur.

Noé Ndjebet Massoussi

Citoyen nationaliste camerounais

B.P. 4653 Douala

E-mail : noemass2000@yahoo.fr

 

 


Mensonge: La face cachée des gris-gris africains

Une jeune camerounaise a brûlé un sac d’écorces ramenées chez les pygmées et sorciers noirs le 31 décembre 2014.

Avant de passer à l’acte final qui consistait à en découdre avec ses gris-gris, Flore Ntolo, âgée de plus de 20 ans, s’est d’abord confiée à son assemblée. Plus jeune, la camerounaise, originaire de la région du sud, voulait déjà être riche. Et pour y arriver, ses copines lui ont proposé de consulter les sorciers noirs pour atteindre ses objectifs. Séduite par la proposition, elle n’a pas hésité à l’appliquer avec le soutien de ces dernières. Flore Ntolo était aveuglement manipulée par ses rêves.

Les premières étapes consistaient à rencontrer les plus terribles marabouts du Cameroun. Sans véritable difficulté, Flore a franchi cette étape avec l’aide de ses amies. La gloire et la richesse étant leur seul objectif.

La clique s’est rendue de village en village pour rencontrer les magiciens. Elles étaient régulièrement bien accueillies par les gourous de la sorcellerie noire. Flore, petite gérante d’un bar-restaurant à l’époque, a demandé l’onction des sorciers pour être la meilleure vendeuse de sa contrée. Alors, elle a reçu une écorce « très efficace », selon les flatteries de son géniteur.

Pendant son déballage, Flore a donné le rôle de chaque idole reçue, plus d’une vingtaine environ. Chacun avait son rôle dans la vie de la jeune femme. Un devait la protéger des fuites d’argent, l’autre devait la permettre de devenir invisible quand elle le souhaitait. En tout cas, chaque fétiche brandit, sous le regard étonnant de son assemblée, avait un rôle.

Paradoxes

En possession des ses multiples idoles, mademoiselle Ntolo se croyait à l’abri de la galère, des malédictions, des attaques spirituelles ou physiques des ennemis, etc. Elle ne se doutait pas une seule seconde qu’elles pouvaient se retourner contre elle, selon les non-dits de ses marabouts.

Eh ben, elle a été déçue en constatant, après plusieurs années, que ces écorces n’avaient que des effets négatifs dans sa vie. Au lieu de fluidifier ses ventes, son commerce du bar-restaurant a carrément chuté, au point « où j’ai supplié 10 000 FCFA à mon patron pour rentrer dans mon village.» Donc, l’écorce devant la protéger des fuites d’argent l’a plutôt sucé. En faveur de qui ? Les hommes qui devaient à leur tour accourir vers elle par une simple salutation de la main, selon les charlatans, prenaient à contrario la poudre d’escampette après l’avoir rencontré. Bref, les écorces et autres fétiches n’ont eu aucun  rôle positif dans sa vie. Alors qu’elle mettait toutes les recommandations de ses marabouts en œuvre pour parvenir à ses fins.

la cerise sur le gâteau      

Flore a été trompée sur le chemin de la gloire. Au bout du compte, elle a obtenu une légion de maladies sexuellement transmissibles (MST). Devenue chrétienne depuis quelques mois, la camerounaise, mère d’enfants, a décidé de renoncer aux fétiches et de recommencer sa vie à zéro. Le 31 décembre, elle s’est rendue au dernier rassemblement de l’année 2014 avec un sac bleu remplit d’écorces de toutes espèces et une bouteille de pétrole. A la fin du déballage, Flore a brûlé ce sac en présence de tous les membres de son association chrétienne.

Elle a été guérie de toutes ses maladies en allant à la prière. Mais, l’autre curiosité est qu’elle a été chassée de la maison où elle était hébergée, quatre jours plus tard, par sa sœur aînée, pour avoir brûlé les produits des marabouts.

Didier Ndengue


Nécrologie : La presse camerounaise en deuil

Le journaliste Noé Djebet Massoussi est décédé ce 29 décembre matin à l’hôpital général de Douala.

La presse camerounaise a des larmes aux yeux en cette fin d’année 2014. Un de ses géants s’en est allé très tôt ce lundi matin. Un AVC a abrégé les jours de Noé Djebet Massoussi. Le Secrétaire général du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) ne verra donc pas son journal « Le Sphinx hebdo », nouvellement crée, émerger, encore moins la nouvelle année qui pointe à l’horizon.

Cette perte soudaine a plongé tous les journalistes dans une tristesse absolue. Aux environs de 10 heures, la morgue de la Garnison Militaire de Bonanjo grouillait de monde. Amis et confrères de Massoussi étaient là. Certains n’en revenaient toujours pas. Surtout ceux avec qui Noé a passé ses dernières heures hier soir dans un bar à Bali. D’après les confrères qui l’ont vu pour la dernière fois, le Sg du Snjc était bien portant. Physiquement, il ne présentait aucun symptôme de maladie, à part son mal de pied que tout le monde connaissait.

« Massoussi était en forme hier soir. Nous avons bu à Bali jusqu’à 23h », informe un confrère, abattu. Au bistrot, Noé Djebet Massoussi n’a pas touché à l’alcool. « On s’est même moqué de lui parce qu’il buvait des sucreries », renchérit-il.

La mort de ce géant de la plume camerounaise a pollué l’atmosphère de la presse nationale. Avant que les vraies circonstances de son décès ne soient élucidées, rappelons que Noé Ndjebet Massoussi s’est engagé dans ce métier au début des années 1990.

Il a travaillé au quotidien Le Messager. « Jusqu’à sa mort ce matin, Noé était le Secrétaire Général  du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) », lit-on sur la page Facebook de Charles Ngah Nforgang, Secrétaire national à la Communication et aux Alertes du plus important syndicat des journalistes camerounais.

Didier Ndengue


En 2015 : Chers africains, veuillez éteindre vos haut-parleurs !

Une nouvelle année nécessite des nouvelles méthodes. Je nous exhorte donc à travailler franchement et honnêtement que de chercher des boucs émissaires.

L’année 2014 referme ses portes tout doucement, au rythme des éclats de rire et des réjouissances populaires. Et pourtant, l’année n’a pas été facile à gérer. Comme dans une jungle, chacun s’est battu pour sa survie. Plusieurs vies y sont restées. Mais plusieurs nouveaux nés ont également vu le jour. Et la vie continue. Ailleurs, les conditions de vie des populations s’améliorent. Mais chez moi en Afrique, on piétine sur place. On bricole tout. Très peu de personnes applaudissent réellement leurs dirigeants. Ils disent qu’ils ne travaillent pas.

Et les leaders des partis politiques de l’opposition en profitent pour les saboter sur des plateaux de télévision et radio. Au Cameroun par exemple, il y a un nouveau genre journalistique qui a vu le jour. Il s’agit du journalisme des débats. Et ceux qui sont régulièrement invités sur des plateaux semblent avoir la parfaite maîtrise des textes de la République. Normal ! Le régulateur des médias recommande directement ou indirectement à chaque  présentateur d’équilibrer ses plateaux. Et c’est ce que certains font souvent. Mais, il y a encore un autre exercice. Et je crois que c’est le plus difficile : le choix des sujets.

Dans mon pays, on dirait que tous les présentateurs des émissions travaillent ensemble. Ils ont les mêmes sujets et presque les mêmes panélistes. Tous crient sur leurs chefs d’Etat. Et je crois que c’est avec raison. Il faut dire son mécontentement quand rien ne va. Il y a une jeune chaîne de télévision qui a vu le jour au Cameroun. Elle s’appelle Afrique média. Ici, on tire sur tout ce qui bouge. On n’épargne personne, surtout pas la France, les Etats-Unis ou encore leurs alliés africains. On voit le mal partout. Cette chaîne se serait créée des ennemis à tort ou à raison à cause de ses francs-tireurs. Les africains adorent ses gros bavards.

Mais est ce qu’on a besoin des gens qui bavardent comme des perroquets et n’apportent rien de concret en 2015? Moi, je demande à tous d’éteindre ce machin et de travailler. C’est grâce au travail que les nations industrialisées sont devenues un paradis sur terre. Si les gens passaient tout leur temps à crier sur des plateaux, ils devaient piétiner sur place comme nous.

Didier Ndengue    


Transport ferroviaire : Camrail, déjà 15 ans sur les rails

L’entreprise de Gérard Quentin a célébré une Saint Eloi inédite le 13 décembre sur l’ensemble du territoire camerounais.

Comme s’ils s’étaient préalablement passé le mot, recommandant à tous les vieux et nouveaux cheminots de mettre leurs tee‐shirts de couleur rouge de l’entreprise, tout le personnel de la société Cameroon railways (Camrail) a respecté cet habillement samedi dernier au cours de la célébration d’un an de plus de la structure. « 15 ans d’un partenariat public/prive réussi », c’est sous ce thème que l’entreprise a soufflé sur une bougie de plus. Les manifestations y relatives ont été organisées dans toutes les agences du pays. A Douala, dans la capitale économique, l’enceinte de la cantine des ateliers centraux de Bassa a fait le plein d’œuf. Les réjouissances liées à la Saint Eloi de 2014 y ont pris corps dans l’après‐midi, après les activités sportives de la matinée et la remise des cadeaux aux 74 retraités (cuvée 2014) de la structure par Gérard Quentin, le directeur général.

Victor Takam, doyen des retraités de Camrail cette année, cède la place à une nouvelle génération après 43 ans de dur labeur. Il faisait partie de l’effectif de la vieille Régie Fercam (chemin de fer camerounais) qui a cédé la place à Camrail. Il est retenu dans la nouvelle entreprise dont Bolloré Africa Logistics est actionnaire de référence grâce à ses nombreux atouts. L’ex-superviseur logistique quitte la scène à l’âge de 60 ans non sans établir le carnet de santé de son ancien employeur : « Camrail est venue améliorer le cadre de travail au Cameroun. Le salaire,l’environnement et le social sont respectés, la santé du personnel y est garantie a 80% », se réjouit-il. « 43 ans n’ont pas été faciles à Camrail. Ils étaient remplis d’embuches de plusieurs ordres. Mais j’étais un employé obéissant, assidu et j’aimais le travail qu’on me confiait ». Le doyen lègue cet héritage aux 76 nouveaux ouvriers qui, en cette occasion, se sont engagés à servir fidèlement la société de transport ferroviaire. Gérard Quentin prend plaisir à rajeunir son personnel.La semaine passée, il a remis des certificats de baptême à 49 nouveaux cheminots de la région du littoral.

Bilan

La Saint Eloi, rappelle le directeur général de Camrail, est non seulement une occasion de réjouissances, mais aussi de réflexion en ce qu’elle permet de se regarder dans le rétroviseur afin de mieux planifier l’avenir de l’institution. Gérard Quentin en a profité pour brosser quelques grands axes du chemin parcouru en 15 ans. Alors qu’il lui reste 20 ans de service selon le contrat de concession signé avec l’Etat du Cameroun depuis 1999, dans le cadre de l’exploitation du réseau ferroviaire, le concessionnaire enregistre un bilan assez flatteur avec l’amélioration de l’outil de travail, la féminisation du personnel, (250 femmes en 2015), …. La restauration de l’Inter city cette année est l’une de ses meilleures réalisations de la décennie avec plus de deux cent mille voyageurs déjà enregistrés (décembre 2014). Au sein de l’entreprise, une lutte acharnée est engagée contre le virus du Sida, Ebola entre autres pestes. « Je compte sur vous pour relever les défis des 20 prochaines années qui nous restent », conclut le patron.

Didier Ndengue