Didier Ndengue

Douala : L’offensive diplomatique de la CUD

Ntonè Ntonè, délégué du gouvernement CUDDes projets de soirée interculturelle et de foire socioculturelle ont été approuvés par l’ensemble des représentants des pays et organisations diplomatiques et consulaires présents dans la capitale économique du Cameroun.

Le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (CUD), Fritz Ntonè Ntonè, a présenté un discours devant un parterre de diplomates des pays et organisations amis du Cameroun. C’était jeudi 25 septembre dans la salle Rodolphe Tokoto de l’hôtel de ville de Douala, à l’ occasion de la réalisation de deux grands concepts d’échange socioculturel d’envergure internationale. Le premier concerne une « soirée interculturelle » qui permettra de « promouvoir la diversité culturelle et d’accentuer le niveau d’intégration des différentes communautés des pays étrangers vivant à Douala et sur l’ensemble du territoire camerounais, conduisant à la fluidification des relations avec les populations locales », justifie Fritz Ntonè Ntonè. Le second est une « foire socioculturelle et économique » qui regroupe les différents acteurs culturels et économiques non seulement camerounais, mais aussi des communautés étrangères de la ville de Douala. Ceci dans le but d’améliorer la visibilité des échanges interculturels. En d’autres termes, la CUD veut, à travers ces concepts innovateurs, faire un rapprochement entre le monde diplomatique et les populations locales. « Pour une bonne symphonie entre ces deux structures, les collectivités territoriales décentralisées doivent s’arrimer à la modernisation de son fonctionnement et à une ouverture vers l’extérieur », renchérit le délégué du gouvernement.

Les préoccupations des diplomates
Intéressés, les diplomates ont aussitôt adopté le projet. « Je trouve que c’est une très bonne initiative du délégué. Les deux événements sont à saluer. Mais nous ne savons pas encore les modalités de participation », explique Ouedraogo Mahamadou, Vice-consul du Mali. Pour Francis Koffi Tomety, consul a. i du Togo, il serait plus bénéfique pour tous les participants que la soirée interculturelle se tienne pendant trois jours successifs (vendredi, samedi et dimanche). Au niveau de la CUD, on peaufine les derniers détails pour réussir l’organisation de la première édition de la soirée interculturelle prévue au mois de novembre 2014 sous le thème: « Douala, ville animée par sa diversité et son brassage international ». Les expositions d’œuvres issues de la diversité culturelle, œuvres théâtrales, chants et danses traditionnels, gastronomie diversifiée… meubleront le rendez-vous. La foire socioculturelle et économie, quant à elle, est annoncée pour le premier semestre de l’année 2015 et elle a pour objectifs: d’offrir une plateforme d’exposition du savoir-faire des communautés étrangères de la ville de Douala; de participer au rayonnement de la ville au niveau international; de recueillir les difficultés et les attentes des étrangers installes dans la ville.
Didier Ndengue


Ebola: ennemi public numéro un

Photo Ebola

1-Des chiffres qui font peur
Le 22 septembre dernier, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) est montée au créneau pour dresser le bilan des six mois de règne du virus Ebola. Il en ressort que le nombre cumulé de cas et de décès officiellement notifiés à l’Oms, entre le 23 mars et le 22 septembre 2014, s’élève a 5843 cas dont 2 803 décès. A ce jour, 337 agents de santé sont infectés du virus, et au moins 181 parmi eux sont décédés. Le Liberia vient en pôle position avec 113 nouveaux cas détectés sur une période de 24 heures. Ce pays, très pauvre en infrastructures sanitaires pour prendre en charge les malades d’Ebola, ne cesse d’enregistrer de nouveaux décès chaque jour. L’Oms n’a pas le chiffre exact des morts survenus dans le bidonville de West Point, à Monrovia. Notoirement pauvres, sales et surpeuplés, les victimes d’ici sont simplement jetées dans les cours d’eau. Le seul hôpital universitaire de recours, John. F. Kennedy Medical Center à Monrovia, n’y peut rien, car mal équipé. Au Nigeria, le gouvernement, pour freiner la montée en puissance de la fièvre hémorragique, a construit deux nouveaux centres spécialisés pour son traitement à Lagos et à Port Harcourt. L’Oms rapporte que 15 cas ont été confirmés à Lagos, 4 à Port Harcourt, pour 7 décès au total. Le 29 août, le Sénégal a connu son premier cas d’Ebola, aussitôt maitrisé grâce à l’expertise locale. La RDC expérimente le fléau pour sa septième fois. L’épidémie apparait pour la première fois en 1976 dans une zone jouxtant la rivière Ebola au Zaïre. Selon l’Oms, la cause de la flambée est classique, en l’occurrence la manipulation du gibier infecté. « Il ne s’agit pas seulement d’une flambée épidémique. Il ne s’agit pas seulement d’une crise de santé publique. C’est aussi une crise sociale, une crise humanitaire, une crise politique, une crise économique, représentant une menace pour la sécurité nationale bien au-delà des zones d’épidémie », indiquait Dr Margaret Chan, directeur général de l’Oms, le 18 septembre 2014 à la réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies sur la paix et la sécurité en Afrique.

2-Mobilisation tous azimuts
A la faveur de la tenue de la 69e Assemblée générale de l’Onu, la communauté internationale est au front depuis la fin de la semaine dernière. Des contingents d’experts et spécialistes de la maladie prêtent désormais main forte aux pays touchés. On signale un contingent cubain de 165 médecins et autres personnels de santé sur le sol sierra-léonais. Barack Obama, président américain, a promis, du haut de la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies la semaine dernière d’envoyer en Afrique de l’Ouest 3000 militaires et des spécialistes des maladies infectieuses. UNMEER, mission des Nations unies destinée à coordonner la réponse au virus, a par ailleurs annoncé le début de ses activités sur le terrain. Ernest Koroma et Ellen Johnson Sirleaf n’étaient pas à l’Onu. Respectivement présidents sierra-léonais et libérien, les deux dirigeants, ont préféré rester dans leurs pays respectifs pour faire face au fléau. Ils sont intervenus devant leurs homologues par vidéoconférence pour décrire la situation qui prévaut sur le terrain. « Nous affrontons peut-être le plus grand des défis et nous ne pouvons pas nous permettre d’envisager le scenario le plus noir dans lequel plus de 100.000 de nos concitoyens innocents mourront, a déclaré Ellen Johnson Sirleaf. Avec votre aide, nous sommes prêts à surmonter cette nouvelle épreuve. ». Et Barack Obama de réconforter: « Nous ne pouvons pas agir seuls, nous n’avons pas la capacité de tout faire nous-mêmes. A mes homologues de Sierra Leone, du Liberia et de Guinée, aux peuples de l’Afrique de l’Ouest, aux agences de santé qui travaillent héroïquement sur le terrain pendant que nous discutons, je veux dire: vous n’êtes pas seuls ». Depuis le week-end dernier, des équipes de la mission UNMEER, dirigées par Antony Banbury, ont installé leur quartier général à Accra, au Ghana. « La mission des Nations unies UNMEER s’est déjà procurée deux millions d’équipements de protection. On envoie 470 véhicules tout-terrain dans la région. On a déjà cinq hélicoptères qui se rendent sur place et on pourrait atteindre les 18. On envoie des avions dans la région. Nous sommes déjà présents dans les quatre villes les plus touchées et Accra accueillera le quartier général. UNMEER est déjà présente à Monrovia, en Sierra Leone et en Guinée. Une présence minimale pour l’instant, mais qui va s’accroitre très vite. Le QG va se déployer de New York à Accra ce dimanche… Et nous serons à Monrovia mercredi, à Freetown vendredi et Conakry le dimanche suivant. On avance le plus vite possible pour mettre en place cette stratégie », a expliqué l’Onu. Ban Kimoon, son Secrétaire général, a lancé un appel: « Le monde peut et doit arrêter Ebola. Maintenant! » Margareth Chan, la directrice générale de l’Oms a également réagi jeudi dernier lors d’une réunion de haut niveau sur Ebola. Allant dans le même sens que le Sg de l’Onu, elle a rappelé qu’il y a urgence à agir contre l’ennemi. De nombreux vaccins expérimentaux contre le virus d’Ebola pourraient être disponibles début 2015. A en croire des sources onusiennes, un milliard de dollars serait nécessaire pour lutter efficacement contre le virus. La Banque mondiale a promis de fournir 400 millions de dollars.

Didier Ndengue


Douala : Les abeilles de l’église ont disparu

Cela après avoir fait un bon miel aux fervents chrétiens de la chapelle.

Elles sont reparties d’où elles sont venues, laissant derrière elles un fruit impérissable. Plusieurs témoins ont assisté à leur évasion mardi 23 septembre 2014, mais personne ne sait avec exactitude quelle direction elles ont pris.

La sœur Huguette était sur les lieux à l’heure des faits. S’étant rendue à l’église pour des raisons d’hygiène, elle témoigne que c’est aux alentours de 13 heures qu’elle a vu l’essaim d’abeilles disparaitre dans les nuages. Un voisin, n’appartenant pas à la même assemblée chrétienne, a confirmé les faits.

En effet, l’essaim d’abeilles avait une mission précise qu’elle a entièrement accomplie. Pêchées sur une latte soutenant les tôles d’une petite maison de prière sise au lieudit New-Bell Bassa dans le deuxième arrondissement de Douala pendant plus de deux mois, les abeilles ont produit un miel qui a été dégusté par les chrétiens de l’église en question.

Didier Ndengue


CEEAC: Ndjamena accueille la prochaine Conférence des chefs d’Etat

La seizième session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement se tiendra du 24 au 25 novembre 2014 dans la capitale tchadienne.

Les ambassadeurs des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) accrédités au Gabon préparent activement la seizième session de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. Ils se sont réunis le 17 septembre dernier à Libreville autour du Secrétaire général de la Ceeac, son Excellence, l’ambassadeur Ahmad Allam-Mi à ce propos. Plusieurs Les chefs d'Etat de la CEMACsujets ont meublé la rencontre des diplomates d’Afrique centrale. Notamment la situation sécuritaire dans la région, les préparatifs de la session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement qui se tiendra du 24 au 25 novembre 2014 au Tchad et les questions de fonctionnement du secrétariat général de la Ceeac.

Déroulement des travaux

A Libreville, le Secrétaire général de la Ceeac a fait un tour d’horizon de quelques foyers de tension en Afrique centrale et des moyens mis en place pour les éradiquer. Le retour progressif du calme en République démocratique du Congo (Rdc) réjouit le numéro un de l’institution. S’agissant de la secte Boko Haram qui terrorise certains Etats membres de la Ceeac depuis un temps, l’ambassadeur Allam-Mi a appelé à la solidarité afin de barrer le chemin à cette secte nébuleuse. Le cas de la République centrafricaine (Rca) n’était pas en reste.Soulignons que depuis la chute de François Bozizé, la Ceeac a englouti d’énormes moyens humains, matériels et financiers pour soutenir le pays. L’institution communautaire continuera, a précisé son Secrétaire général, toujours à apporter son soutien à la transition politique dans cet Etat membre.

Pour revenir sur les travaux préparatoires à la seizième session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, un Comité préparatoire a été mis en place au sein du secrétariat général de la Ceeac. « Les travaux de ladite Conférence débuteront le 16 novembre 2014 par la réunion de la commission consultative qui sera suivie de celle du Conseil des Ministres avant le sommet des chefs d’Etat prévu les 24 et 25 novembre 2014 », déroule la Ceeac.

Le secrétariat général de la Ceeac veut être plus actif. Pour y parvenir, l’institution compte renforcer et rajeunir son personnel après avoir constaté que les effectifs ne répondaient pas aux tâches et missions à accomplir, et de l’autre on note un vieillissement du personnel. Dans la même mouvance, le Secrétaire général de la Ceeac n’a pas manqué d’informer ses hôtes de l’inauguration à Yaoundé au Cameroun, du Centre Interrégional de coordination pour la sûreté et la sécurité maritimes dans le golfe de Guinée et du processus de rationalisation des deux communautés économiques régionales (Ceeac-Cemac).

Didier Ndengue


AFRIQUE CENTRALE: La CEBEVIRHA valide son plan stratégique

La CEBERVIRHA
La CEBEVIRHA

C’était à Douala, la capitale économique camerounaise, du 8 au 11 juillet dernier

Organe spécialisé de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), la Commission économique du bétail, de la viande et des ressources halieutiques (Cebevirha) est en phase de redynamisation. L’élaboration de son plan stratégique en est un acte majeur, après une vingtaine d’années de fonctionnement. A la faveur des récentes reformes institutionnelles de la Cemac, la Cebevirha a été érigée en Agence d’Exécution le 25 juin 2013 par Acte additionnel du Président en exercice de la Conférence des chefs d’État de la Communauté. « Plus que par le passé, notre institution est interpellée pour jouer un rôle de leader et impulser la dynamique de l’intégration dans le domaine de l’élevage et des pêches en vertu de son mandat. Cette évolution au plan institutionnel justifie donc à elle toute seule l’élaboration de la stratégie qui vous est soumise », rappelait le Directeur General aux participants à la réunion de validation du plan stratégique 2015/2025. Depuis sa création en 1987, la Cebevirha a toujours été au service de l’ensemble de la Cemac. Sa mission essentielle est d’assurer le développement équilibré des secteurs de l’élevage, de la pêche et d’aquaculture et de favoriser dans le même temps les échanges des animaux et des produits animaux et halieutiques.

Examen

Grace aux moyens mis a la disposition de la Cebevirha par le président de la Commission de la Cemac pour la réalisation de son plan stratégique, l’institution a présenté aux experts venus des six pays de la communauté et d’ailleurs un document élaboré par une équipe de la Cebevirha sur la base des projets et programme d’élevage, de pêche et d’aquaculture contenus dans le Programme Economique Régional (Per-Cemac), lequel s’inscrit dans la vision de la Cemac a l’horizon 2025. Le document, qui a fait objet d’examen pendant trois jours, prend également en compte les priorités des États membres ainsi que les orientations de la Politique Agricole Commune (Pac) de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). « Son élaboration a suivi un processus participatif auquel ont pris part le Conseil de Direction de la Cebevirha, la Direction générale, la Concertation annuelle en matière d’élevage, de pêche et d’aquaculture (réunion technique de la Cebevirha », précise le patron de la structure.

Originaires de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, de l’Afrique de l’Est et Australe, les experts examinent le plan stratégique de la Cebevirha après la tenue, le 26 juin 2014 a Malabo en Guinée Equatoriale, du 23e Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement d’Afrique sur le thème: « Agriculture et sécurité alimentaire ». Les dirigeants africains optent justement pour la relance de la production agricole sur le continent. C’est ainsi que la Cebevirha est fortement sollicitée en sa qualité d’Institution spécialisée moderne pour appuyer les efforts des Etats dans leur lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Après l’étape de Douala, le document final sera approuvé par les Ministres en charge de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture et par le conseil des Ministres de l’Union des États d’Afrique centrale (UEAC), avant son adoption par la conférence des Chefs d’Etat de la Cemac.

Didier Ndengue


CAMEROUN / RCA: Les importations des hydrocarbures en chute

Un gros porteur en transit
Un gros porteur en transit

C’est l’une des conséquences de la crise que traverse le pays de Samba-Panza depuis bientôt deux ans. Aujourd’hui, à peine dix camions citernes de carburant partent chaque mois du Cameroun pour la Centrafrique.

À Yassa, à la sortie Est de la ville de Douala, capitale économique camerounaise, il se construit un poste de contrôle des hydrocarbures en partance pour le dépôt de Kolongo, en République centrafricaine. C’est une initiative de l’antenne Douala de l’Agence de stabilisation et de régulation des prix des produits pétroliers (ASRP) de RCA. Une fois opérationnel, le nouveau point de contrôle, sera le troisième du genre au Cameroun après Limbé et Bertoua, non loin de la Société nationale de raffinage (Sonara). Ainsi, le gendarme du carburant centrafricain au Cameroun pourra s’assurer de la fiabilité des produits pétroliers importés à partir du Cameroun. « Il permettra, comme les deux autres, de contrôler la quantité et la qualité du carburant qui entre sur le territoire centrafricain », confie Abdel-Mola Ousmane, Inspecteur des finances et chef d’antenne ASRP Douala

Des frissons à la Centrafrique

L’augmentation des prix des produits pétroliers au Cameroun ne laisse pas indifférent Abdel-Mola Ousmane. Il redoute une répercussion de ces augmentations sur les prix des carburants dans son pays natal. Certes, 20% du carburant centrafricain est importé du Cameroun, mais ce n’est pas la propriété camerounaise. Selon des experts contactés, la hausse des prix au Cameroun ne devrait pas avoir des conséquences sur la Centrafrique. Ces assurances peuvent donc redonner de l’espoir a Abdel-Mola Ousmane. En revanche, les cartes se jouent beaucoup plus sur le corridor Douala/Bangui. Ici, il est observé une réduction forcée des camions citernes transportant des carburants. Sur la quinzaine de camions citernes qui y défilaient chaque mois avant la crise, il y en a à peine cinq qui ravitaillent encore la Centrafrique. La faute a l’insécurité transfrontalière. Ce qui oblige les populations centrafricaines à débourser « 890 F CFA pour le litre du Super et 870 F CFA pour le gasoil », regrette un consommateur centrafricain en service au Cameroun.

Un marketeur à l’horizon

Les trois principaux marketeurs qui se ravitaillent au Cameroun sont: Tradex, Total et Sarpd-Oil. Tous qualifient le marché centrafricain d’instable. Dans la foulée, il est annoncé l’entrée du marketeur camerounais Bocom sur le marché centrafricain. Mais aucune information ne filtre encore avec certitude dans ce sens. Le Groupe Bocom maintient encore le suspens. « Nous ne voulons pas encore communiquer là-dessus », s’est juste contente de dire un responsable de cette structure camerounaise. Les négociations avec toutes les parties concernées se poursuivent. Mais certaines bases sont d’ores et déjà connues. L’ASRP exige aux marketeurs le paiement de la somme de 20.000 (vingt mille) F CFA par camion citerne en transit. Cet argent représente les frais de transport. Il pourrait être revu à la hausse dans les prochains jours avec le processus d’augmentation des prix des transports enclenché au Cameroun. « Nous souhaitons que l’Etat camerounais définissent les modalités pour faciliter le travail des marketeurs, ca risque de nous impacter », interpelle Abdel-Mola Ousmane. En plus du Cameroun, la République centrafricaine dépend à 80% du carburant en provenance, par voie fluviale, de la République démocratique du Congo (RDC). Les effets de la crise l’ont oblige à interrompre toute collaboration dans ce sens avec son voisin le Tchad, qui lui aussi regorge d’importantes ressources pétrolières.

Didier Ndengue


DOUALA-BANGUI/DOUALA-NDJAMENA: Vers une flambée des prix de transport des marchandises

Le coût du trafic sur les deux corridors est en voie de connaitre une considérable augmentation financière, allant de cinq millions (5.000.000) FCFA pour un conteneur de quarante pieds en partance pour la capitale tchadienne, à trois millions sept cent cinquante mille (3.750.000) pour la capitale centrafricaine.

Le verdict des concertations en vue d’une éventuelle hausse des prix des transports des marchandises entre Douala/Bangui et Douala/Ndjamena tombera sans doute dans quelques jours, voire avant la fin de cette semaine. L’état d’avancement des négociations entre les différents acteurs impliqués dans ce domaine est considérable, en témoignent plusieurs indices. C’est pratiquement depuis deux semaines qu’ils sont penchés sur ce dossier brulant en vue de l’adoption de la nouvelle grille tarifaire des marchandises en transit. Lesdites réunions sont organisées en catastrophe et font suite à la hausse des prix des carburants à la pompe par le Gouvernement camerounais.

En qualité de gros consommateurs des produits pétroliers, les transporteurs camerounais, tchadiens ou centrafricains doivent automatiquement se fixer sur les nouveaux prix à adopter dans le cadre de la hausse des prix des carburants au Cameroun. Les travaux dirigés par le Bureau de gestion du fret terrestre (BGFT) sont avancés, rassure un agent de la structure ce vendredi 18 juillet a Akwa, dans la capitale économique camerounaise. Les transporteurs et assimilés négocient pour réajuster les anciens prix de carburants (encore en application). Ceux-ci variaient entre deux millions sept cent mille (2700.000) FCFA et trois millions (3 000 000) FCFA sur les deux corridors Douala/Bangui et Douala/Ndjamena. Il est actuellement question de revoir à la hausse les prix, et assainir le secteur au même moment. Mais les nouveaux coûts de transport discutés ne font pas l’unanimité.

Les négociations

En attendant les résolutions finales qui seront arrêtées et communiquées à l’ensemble des transporteurs, les débats tournent autour de cinq millions (5.000.000) FCFA, relatifs au transport d’un conteneur de quarante pieds en partance pour la ville tchadienne et trois millions sept cent cinquante mille (3.750.000) pour la ville centrafricaine. Certains transporteurs jugent ces montants exorbitants. « A cinq millions? C’est impossible. Moi, je trouve qu’à quatre millions c’est mieux », rectifie Ali, en service chez le tchadien Issa Haroun Seid (IHS). Le patron de la société IHS a personnellement assisté quelques jours plutôt à une réunion de négociation avec un délégué du ministère des transports camerounais en vue de la baisse des nombreuses taxes promises par le Gouvernement après la hausse des prix des carburants.

Issa Haroun Seid, au cours de cette rencontre, avait formulé le vœu de ne pas faire grève. « C’est nous qui allons perdre si jamais on faisait grève », avait-il lancé au moment d’honorer le rendez-vous. Concernant notamment la diminution des taxes, on apprend que la taxe à l’essieu est déjà revue à la baisse. Mais la plus grosse préoccupation du moment reste la réglementation des nouveaux prix de transport des marchandises. « En principe, c’est cette semaine qu’on attendait les nouvelles tarifications », indiquait, la semaine dernière, une source au BGFT. Selon notre interlocuteur, cette semaine en cours marque la dernière ligne droite des négociations tenues entre Douala et Yaoundé. Visiblement houleux, les multiples débats doivent déboucher sur des prix raisonnables pour les petits, les moyens et les grands transporteurs.

Didier Ndengue


ETAT DE LA PRESSE EN ZONE CEMAC : L’Usypac crie à la précarité

L’Union des syndicats des professionnels de la presse et de la communication de l’Afrique centrale (Usypac) a validé ce diagnostic au cours d’une rencontre à Douala.

Les médias d’Afrique centrale ont l’extrême pauvreté en commun. Ce triste constat a été fait au cours de la rencontre annuelle de l’Union des syndicats des professionnels de la presse et communication d’Afrique centrale ( Usypac) tenue du 6 au 7 août dernier dans la capitale économique camerounaise. Thème central: « L’avenir des journalistes et des medias en question: enjeux, défis et perspectives ». Y ont pris part: journalistes et leaders syndicaux de plusieurs pays de la sous-région. L’environnement économique, juridique et politique des médias a été passé en revue par les délégués de chaque pays. On apprendra d’eux qu’il souffle le chaud et le froid dans toute la sous-région Afrique centrale.

La présentation de la situation est sans détour. En République démocratique du Congo (RDC), de façon sommaire, les journalistes sont non seulement confrontés à une cruelle bataille économique, mais aussi à des violations grandissantes de leurs droits. Au moins un journaliste est assassiné chaque année sur le territoire de Joseph Kabila. En plus de l’épineux problème d’accès aux sources d’informations, l’application de la convention collective comme partout d’ailleurs en Afrique centrale demeure d’actualité. Les 50 chaines de télévision, 400 stations radio et les 200 titres (12 quotidiens) que compte la RDC sont secoués par le passage de l’analogique au numérique en juin 2015. Au Gabon, les conditions de travail des hommes de media sont certes minables, mais l’environnement est plus favorable relativement aux voisins. « Nous devons tout revoir pour que les journalistes travaillent en toute quiétude. Il faut une convention collective pour la sous-région. Il faut également envoyer les gens en stage pour le numérique. Au Gabon, on se prépare activement à accueillir le numérique. Nous osons croire que nous serons au rendez-vous », rassure le journaliste Evouna Simon Adolphe de la Radio télévision gabonaise chaine 2 (RTG2).

Si Ali Bongo Ondimba dote ses 42 stations radio, 25 chaines de télévision, 60 titres d’une enveloppe de cinq cent (500) millions de F Cfa par an, l’absence de protection sociale et maladie des journalistes reste permanente. 40% de journalistes gabonais envisageraient eux aussi de vider les rédactions pour aller voir ailleurs. En République centrafricaine (RCA), la presse est à l’image du pays. On y comptabilise trois (3) journalistes tués depuis décembre. Au Tchad voisin, l’Etat octroie cent (100) millions de F Cfa à une soixantaine d’institutions médiatiques. On y observe quand même des hausses considérables de salaires des journalistes et autres employés des métiers connexes grâce aux pressions permanentes des syndicats. Au Tchad, le combat pour la liberté d’expression reste permanent. Seulement, les leaders d’associations qui luttent pour cette cause sont régulièrement promus à des postes de responsabilité qui les éloignent des réalités du terrain. En Guinée Équatoriale, le gouvernement n’est pas trop partisan des associations de journalistes. Stanis Nkundiye, le président de l’Usypac et ses camarades, à travers la table ronde meublée de plusieurs modules, cherchent les voies et moyens pour sauver la presse d’Afrique centrale menacée par la mondialisation et les travailleurs du secteur.

Didier Ndengue


PASSAGE AU NUMÉRIQUE: Les médias d’Afrique centrale jouent les prolongations

La nouvelle version mondiale exigée en 2015 va sans doute faire disparaitre beaucoup de medias de la sous-région. Déjà confrontés à un nombre indéfini de problèmes, les journalistes, les employeurs et leurs partenaires devraient revoir leur politique pour la survie du métier.

Les perspectives d’accès au numérique ne sont pas brillantes pour l’Afrique centrale. En 2015 en effet, la région, comme plusieurs autres pays d’Afrique sub-saharienne, se trouve face a deux échéances majeures: la migration obligatoire des médias vers le numérique et l’atteinte des OMD (Objectifs du millénaire pour le développement). Deux objectifs qui, selon certains indicateurs, ne seront pas atteints au regard de l’état de pauvreté avancé des médias de cette zone. Au Cameroun, on se souvient encore de la récente réunion de crise de la Fédération des éditeurs de presse (Fedipresse). Réunis autour d’une même table au siège du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam) dans la capitale économique le 25 juillet 2014, les patrons camerounais de la presse ont tiré la sonnette d’alarme à l’ endroit de leur partenaire de la distribution Messapresse.

Haman Mana et ses confrères s’étaient essentiellement appesantis sur le domaine de la distribution qui connait une chute terrible du à la mauvaise gestion du partenaire Messapresse. « Très faible couverture du territoire national par Messapresse, principal acteur dans la distribution des journaux au Cameroun; fermeture de la majorité des points de vente, notamment à Yaoundé et Douala, situation qui compromet gravement l’accès du grand public aux journaux; livraison tardive des journaux dans les kiosques; opacité dans la facturation, la rémunération des partenaires (éditeurs et diffuseurs) et dans la gestion des journaux invendus », autant d’obstacles condamnés par les directeurs de publication qui ont par la suite demandé au distributeur de respecter ses engagements contractuels, notamment la distribution des journaux sur l’ensemble du territoire national. La transparence dans la facturation a également été exigée.

En dépit des exigences des éditeurs camerounais de presse, relevons quand même qu’il existe un grand fossé entre la quantité d’impression et l’achat des journaux au pays. Par exemple, rares sont les presses privées qui franchissent la barre de 4500 exemplaires par édition de nos jours contrairement aux années 90 ou on pouvait facilement assister au tirage de prés ou plus de cinquante mille exemplaires. Le model économique, la multiplicité des titres et l’avènement d’Internet… sont les véritables causes de cette chute soudaine vingt ans après. Du coup, plusieurs éditeurs moins solides sont contraints de disparaitre. La dernière hausse des prix du carburant infecte aussi le domaine. Le prix unitaire de la presse pourrait passer de 400 F Cfa à 600 F Cfa dans les prochains jours. Une étude révèle que 45% de journalistes envisagent même déjà quitter le temple pour se lancer à autre chose au Cameroun. Ce qui fera bon ménage pour certaines rédactions. Surtout que le soutien financier du gouvernement aux entreprises de presse privée « aide publique a la communication privée » est de plus en plus insignifiant. L’enveloppe globale pour le compte de l’année 2013 serait de 270 millions F Cfa pour le lot de médias que regorge le pays.

Didier Ndengue