Didier Ndengue

Hospitalité: Des Centrafricains « Camerounais » depuis trois ans

Ils sont en exil au Cameroun depuis mars 2013. Ici, ils sont chez eux. Ils ne sont victimes ni de la discrimination, du racisme, ou encore de la xénophobie, etc.
Ce mois de mars 2016, l’eau n’a pas beaucoup coulé des fontaines de New-Bell. Il y a eu pénurie de cette précieuse denrée dans presque toute la ville de Douala. Ce qui a obligé tous mes voisins à venir puiser l’eau du forage sis juste en bas de chez moi. Mon secteur accueille plusieurs communautés étrangères. Les centrafricains étant les plus nombreux. Justement depuis que la guerre a éclaté chez eux en mars 2013, il y a exactement trois ans, après le renversement de François Bozizé, leur ancien chef de l’Etat, par les rebelles de la coalition Séléka, plusieurs ont trouvé refuge dans plusieurs villes du Cameroun.

Nous sommes tous les enfants de la terre
Nous sommes tous les enfants de la terre

Wilfrid, le jeune centrafricain serein
Pour aller dans le même sens, il y a une semaine, je rentrais du boulot épuisé. Comme d’habitude, je marchais tête baissée. Je réfléchissais à mon prochain billet. Et voilà que dans le couloir qui mène chez moi, je croise Wilfrid, un jeune centrafricain d’une vingtaine d’années. Wilfrid est venu puiser l’eau du forage. Maman Hélène, la propriétaire de ce forage prend un seau de 10 litres à 25 FCFA. Ce montant ne représente pas un problème pour le jeune homme.
A distance, j’ai vu Wilfrid, serein, en train de sourire pendant que Gwladys, la fille de la propriétaire du forage lui criait dessus. « Ici au Cameroun, vous faites comme chez vous. Est-ce que chez vous, les étrangers peuvent parler fort comme ça ? » A cette attaque amicale de Gwladys, Wilfrid ne réagit pas. En réalité, Gwladys est de nature provocatrice. Au fond, elle n’est pas méchante. Après avoir ainsi parlé, elle a tourné son dos et est allée s’occuper dans la cuisine.
Ce comportement est exactement celui de certains camerounais envers les étrangers. D’autres par contre, ne se mêlent pas de leur vie. Qu’ils soient réfugiés ou résidents, « ça ne nous dérange pas », disent-ils régulièrement. Le plus important pour les Camerounais, est que ces étrangers soient sociables et en bonne santé. Octavia, la sœur ainée de Wilfrid l’a compris. La jeune femme prend souvent un pot dans le bar du quartier avec des gens originaire de plusieurs pays. Avec ses voisins de table, elle rit aux éclats, se fait draguer et soule, sans toutefois perdre la tête. C’est dans ce climat qu’elle essaie d’oublier la crise mortelle que la République centrafricaine, son pays natal, a traversé.
Au début, j’avais du mal à croire qu’elle était centrafricaine. C’est en l’écoutant parler en « sango » que le doute m’a quitté. Tous les matins, Octavia est toujours lucide, comme une sainte. Quand je sors de chez moi pour aller au boulot, et que je la trouve assise sous le manguier en train de papoter avec ses voisines camerounaises, en face de leur domicile, je la salue en souriant comme il est de tradition chez moi.

La terre est à nous tous
La terre est à nous tous

Elza, une voisine amoureuse

Une fois, sous ce manguier sis en face de la maison d’Octavia, j’ai croisé Elza. Une ancienne voisine centrafricaine qui était également partie de la RCA à cause des conflits. Cette fille venait constamment rester avec moi pour parler des problèmes de son pays. Tête posée sur mon épaule droite un soir, elle me parlait en me fixant dans les yeux comme une fille amoureuse. Bien sûr qu’elle l’était. Mais pas de moi. Elza avait son prince charmant du côté du Benin. Elle me parlait souvent de lui et de leurs ambitions. Je me contentais juste de partager ma petite expérience de la vie avec cette fille amoureuse. Dans sa chambre, elle avait une bible et un dictionnaire en langue « sango » que je prisais. C’est grâce à elle que je suis tombé amoureux du « sango », la langue nationale de la RCA.
Paul Biya : le dieu de l’hospitalité

Ça se raconte et ça se vit dans les dix régions du Cameroun. Ici, les étrangers sont constamment cajolés. Il leur suffit juste d’avoir leurs papiers pour se croire camerounais. Hé oui ! ce pays a ouvert ses portes à tout le monde. Ça frustre souvent les autochtones. Mais on va faire comment, c’est la volonté de notre chef de l’Etat Paul Biya. La coopération internationale est très chère aux yeux du président de la République. Je ne me souviens pas avoir entendu un jour dans les médias qu’il a ordonné qu’on refoule certains étrangers chez eux. Contrairement à ce que font souvent ses voisins qui se disent très puissants. Seulement, ce que je reproche à mon président, c’est qu’il ne s’occupe pas souvent des siens en détresse à l’extérieur du pays. Cependant, tout récemment, il a commis un acte qui m’a beaucoup plu. Il a fait rapatrier tous les camerounais qui risquaient de se faire tuer en RCA pendant la crise. C’est cette crise qui est à l’origine du flux des réfugiés centrafricains dans la partie Est du Cameroun. Sur le territoire camerounais, ces derniers sont pris en charge non seulement par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), mais aussi par le gouvernement camerounais qui fait montre de compassion, d’hospitalité et de générosité.


Négligence médicale : « Je m’en vais mourir à Laquintinie »

Les médecins, sages-femmes et infirmiers manquent parfois de sérieux dans l’exercice de leur profession dans cette structure sanitaire camerounaise basée dans la métropole économique. D’où le pire à répétition.

Au moment où la foule s’apprête à manifester ce dimanche 13 mars 2016 devant l’hôpital Laquintinie de Douala, je suis dans les parages. Je suis juste assis à côté des policiers qui prennent un pot dans un snack-bar sis en face de cette structure sanitaire. Dans ce groupe d’hommes en tenue, une policière, lunette aux yeux en chemise bleue ciel et pantalon bleu foncé, mange un poisson braisé. De sa poche, elle sort un téléphone portable qu’elle met en marche pour montrer la vidéo de l’horreur qui s’est déroulé au sein de cette institution samedi 12 mars 2016. La vidéo donne la nausée à la policière. Elle se refuse de la regarder de nouveau au moment où elle mange son poisson.

Ces collègues, assis juste à côté de moi, ont la chair de poule après avoir regardé cette vidéo amateur. Dans celle-ci, on voit Rose Tacke en train de pratiquer une chirurgie en plein air sur la défunte Monique Koumatéké, étalée en même le sol. Elle est entourée d’une foule furieuse, mais impuissante. Le sang gicle. Mais Rose Tacke tient bon. Son seul but : sauver les jumeaux de dame Koumatéké. Elle réussi à ouvrir le ventre de Monique et à retirer le premier bébé. Mais il est mort. Le second également. Rien n’y est fait. Les jumeaux ont rejoint leur mère dans l’au-delà. Rose Tacke fond en larme sous le regard de la foule et du personnel de l’hôpital en question.

La mère enceinte éventrée transportée par des infirmiers
La mère enceinte éventrée transportée par des infirmiers

L’indignation des policiers

Les policiers qui voient cette scène à travers le Smartphone de leur collègue, n’en reviennent pas. Je suis également choqué. Du coup, chacun d’eux remet au gout du jour sa mésaventure dans cette institution sanitaire. Décidément, chacun d’eux à un mauvais souvenir de l’institution médicale. « Mon frère, me raconte un officier de police, moi-même, j’ai un triste souvenir de cet hôpital. Ma femme a mis au monde des triplés ici. Elle a bien accouché. Et les infirmiers m’ont annoncé la bonne nouvelle. Je m’attendais à un seul enfant. Mais quand ils m’ont dit qu’il y en avait trois, j’étais très content. J’ai acheté les codes que l’hôpital exige sans problème. Etant dans le taxi pour aller faire la layette des deux autres enfants, j’ai reçu un coup de fils m’annonçant que les trois bébés sont tous morts quelques minutes plus tard. Je suis resté glacé dans le taxi », rapporte l’officier.

« Vous vous rappelez, se souvient un autre homme en tenue, de l’officier qui avait arrosé toute une salle d’accouchement de balles parce que sa femme était morte en travail ? Le monsieur, après avoir tué ces infirmiers qui n’ont pas pu sauver son compagne à cause de leur manque de sérieux, s’est aussi donné la mort. C’est vraiment lamentable », s’indigne mon voisin de table. Les anecdotes similaires sont légions au sein des hommes en tenue au Cameroun.

Le mouroir des fœtus

Chez les civils également j’ai rencontré Paul M, dans son bureau cette semaine. Il se souvient encore de ce samedi noir. En 2003 précisément «ma copine était enceinte. Elle a eu des contractions. Nous étant déportés à Laquintinie pour qu’elle accouche, elle a perdu le bébé du fait de la négligence des infirmiers accoucheurs », m’explique le journaliste, avant d’ajouter: « La poche des eaux s’étant percée, il fallait rapidement faire sortir l’enfant. Mais à sa grande surprise, on lui a demandé d’entendre encore un peu. C’est au moment où elle a commencé à se plaindre de la lourdeur de son ventre que les infirmiers se sont animés. Mais hélas, notre fille était morte, étouffée ».

Plus jamais ça
Plus jamais ça

Après le décès du fœtus « j’ai été si révulsé par cette négligence que j’ai porté plainte contre ce médecin de l’hôpital. Mais c’est ma belle-mère qu’il m’en a dissuadé en me faisant comprendre que c’est Dieu qui donne la vie et que je remette tout entre ses mains. Cela m’a fait très mal, tellement ma copine et moi attendions la venue de ce bébé qui allait changer le cours de nos vies», regrette le Camerounais. Son histoire comme celle de Monique Koumatéké me donne des frissons et me laisse croire que les hôpitaux de mon pays sont des mouroirs permanents dans un Etat où il y a tout un département ministériel qui est censé s’occuper de la santé des camerounais


Au Cameroun : Nous sommes près de trente millions de Monique Koumatéké

La négligence médicale dont la jeune femme enceinte de jumeaux a été victime samedi 12 mars 2016, est à la portée de tous les citoyens camerounais. D’où mon inquiétude.  
Oh mon Cameroun chéri! J’aimerai être là le jour où tes misères te tourneront le dos définitivement. Ce jour-là, je vais sauter de joie jusqu’à cueillir les étoiles du ciel pour t’illuminer. C’est ce jour que tes filles et fils réaliseront que tu vaux de l’or. Que tu es plus précieux que l’or, le diamant et toutes les pierres précieuses. J’ai hâte de vivre ce moment. Il est certainement proche. Mais parfois, je le vois si lointain. A cause des multiples horreurs que je vois au quotidien. Je suis triste. Triste de constater que mes frères et sœurs sont de plus en plus insensibles. Même la mort ne fait plus peur à personne. Chacun a mis tout son cœur sur le matériel.
Le gain avant tout. L’argent avant tout service. Personne n’échappe à cette donne, même pas les malades. Soit tu as les sous, soit tu meurs et on t’enterre. Avec les récents événements, chacun doit préparer sa mort. Sinon, c’est le chaos total. Dans nos centres de santé, sans aucune pitié, le personnel soignant te laisse mourir sous le regard bienveillant du patron des lieux. Le directeur général. Le décès samedi 12 mars 2016, de la trentenaire Monique Koumatéké, prouve à suffisance que le Cameroun marche par la tête. Comment peut-on avoir le courage de laisser mourir une femme enceinte de deux bébés sous-prétexte qu’elle est pauvre, où qu’on a des choses plus importantes à faire ? Qu’est ce qui est plus important que la vie d’un être humain ? Oh mon Cameroun. Arrête tes salades hein !  Recouvre-toi de meilleurs sentiments.  Sinon un jour, ça va exploser. Ça ira d’un fait divers pour dégénérer. Il faut stopper l’hémorragie avant qu’elle ne déborde le vase.
Plus jamais ça
Plus jamais ça
Elle meurt devant les urgences
Qu’est ce que j’ai honte. Quelle honte pour nos dirigeants qui ont laissé émerger cette haine dans notre société. Tout est commercialisé. Même les hommes. L’intérêt avant tout. Mais qu’as-tu fait de l’amour, cher camerounais ? Pour l’avoir enterré. Non ! Il faut ressusciter l’amour dans notre société. Lavons nos mains remplies de sang des innocents. C’est pour cela que je souhaite qu’il n’y ait plus jamais de femme enceinte qui décède devant les urgences d’un centre de santé au Cameroun faute de moyens financiers.
Nous sommes tous des hommes. Nous nous en irons sans rien emporter dans nos tombeaux. Peu importe les conditions dans lesquelles nous rejoindrons Koumatéké Monique, la femme au cœur du scandale à l’hôpital Laquintinie de Douala, nous nous en irons comme des herbes qui sèchent, qu’on ramasse et brûle au feu. Cher Monique Koumatéké que ton âme repose en paix et que tes bourreaux vivent éternellement.


Non, elle n’a pas pratiqué la zoophilie, mais la prostitution

Une histoire incroyable, mais vraie. Le monde ne tourne plus rond. Il y a quelque chose qui ne va pas. Mais quoi ? Lisez seulement jusqu’à la fin.
Tatiana, une amie est venue me rendre visite aujourd’hui. On a passé en revue nos derniers mois. Tatiana est responsable commerciale dans une structure de vente des produits bio. Durant son récent séjour à Bafoussam (région de l’Ouest du Cameroun), elle me raconte qu’ « une jeune femme de 33 ans environ est tombée dans le piège d’un démon ».

Une femme enceinte
Une femme enceinte

Alors qu’elle prenait un pot avec son époux, la dame en question dont je préfère taire le nom, est partie aux toilettes pour se mettre à l’aise. Subitement, son voisin de table est aussi entré dans les mêmes toilettes qu’elle. Très beau mec. En plus, « il pure le fric », comme on dit souvent au Cameroun. Il lui a proposé un coup, comme si elle était une prostituée, à 400 000 (quatre cent mille) FCFA. Séduite par la proposition du « gentil » monsieur, elle a cédé, sans savoir ce qui se cachait derrière cette largesse.
Tout s’est bien passé, sans préservatif. Le type a même versé (éjaculé) dedans. Peu de temps après, elle est revenue s’assoir auprès de son mec comme si de rien ne s’était passé. Son type ne se doutait de rien. Une heure après, le même « gentil » monsieur des toilettes lui a encore fait signe de la tête et ils se sont une fois de plus retrouvés dans le même coin, pour le même exercice, sans préservatif, et pour le même montant. Ce soir-là, elle a « pointé » 800 000 (huit cent mille) FCFA cash, sans décharge, sans traces, sans rien dire à son époux.
Un retour démoniaque
Rentrée à la maison avec son « naïf » de conjoint, elle a eu des violents maux de ventre. C’est ce même salaud qui va la conduire à l’hôpital. C’est sur le lit d’hôpital que les infirmières, regardant dans son vagin, vont tomber sur la tête un gros serpent. Ils ont conclu que son ventre était rempli de bébés serpents. Ce qui veut dire que le gentil prince charmant du snack, en faisant deux coups, à laissé deux bébés qui en produiront certainement d’autres. Tatiana me dit qu’elle n’a plus des nouvelles de cette femme qu’elle maitrise bien et qui possède des grands centres de beauté à Bafoussam.
Les filles, faites attention avec qui vous allez ou avec qui vous êtes. Prenez le temps de connaître vos conjoints ou compagnons. Il en est de même pour les garçons. Tout ce qui brille n’est pas de l’or.
A la prochaine pour d’autres réalités de nos vies.


Au nom de ton époux Jésus-Christ, femme tu prêcheras

La Bible révèle que « le Roi des Juifs » évoluait aussi avec des femmes quand il était encore sur la terre. Même si elles ne faisaient pas partie de ses douze disciples, jamais, il ne les avait interdit de prophétiser en son nom, contrairement à ce qu’on nous laisse croire aujourd’hui.
« Nonnnnnn…..une femme ne doit pas se mettre devant les hommes pour prêcher la parole de Dieu » ; « Moi, je n’irai jamais dans une église où c’est une femme qui prêche ». Ces deux petites phrases sont d’une amie qui minimise le pouvoir des prophétesses. En tenant ce langage, mon amie « Poupina » oublie que c’est d’une femme, la vierge Marie, que le sauveur du monde, Jésus-Christ, est sorti. Dieu, avec toute sa puissance, pouvait bien faire descendre ce Jésus-Christ du ciel, de sorte à attirer tous les regards. Mais il ne l’a pas fait pour des raisons qui lui sont propres. Il a plutôt choisi la vierge, je crois, pour symboliser la place sacrée des femmes dans la prophétie de Jésus-Christ. De toutes les façons, chacun est libre de se faire une opinion sur ce sujet. La mienne est claire: « la femme a le droit d’annoncer la bonne nouvelle de Dieu aux païens, même au milieu des hommes ».

Une femme ministre de Jésus-Christ
Une femme ministre de Jésus-Christ

Seulement, il faut bien qu’on s’accorde : parmi les gens qui persécutaient Jésus-Christ, y avait-il une femme tenant un clou ou un fouet, pour le crucifier ? Au contraire, elles l’adoraient, s’humiliaient devant lui et se lamentaient. Même les prostituées reconnaissaient sa suprématie, et leurs pêchés. Et Jésus-Christ causait longuement avec elles et les délivrait de toutes leurs maladies.
Les autres versaient même des parfums de très grands prix sur ses pieds et les essuyaient avec leurs cheveux. Tout en vous épargnant les versets bibliques, je me souviens encore de cette reine qui a demandé à son mari de ne rien avoir contre le juste Jésus-Christ, car elle avait souffert en songe à cause de lui.
Quand on l’amenait pour être crucifié, les femmes, sans force physique, le suivait à distance et ne cessaient de pleurer à cause des souffrances que Jésus-Christ subissait.

Jesus-Christ for live
Jesus-Christ for live

Mais, Jésus-Christ, se tournant vers elles, leur demandait de pleurer sur elles-mêmes et sur leurs enfants. Car il connaissait leurs souffrances au milieu des hommes. Elles ont reconnu, avant même sa résurrection, qu’il était le sauveur de l’humanité. Celui qui devait venir, contrairement aux hommes qui l’ont crucifié en riant. Trois jours plus tard, après sa résurrection, c’est d’abord aux femmes qu’il s’est révélé.
Il leur a demandé d’aller dire à ses disciples qu’il est vivant et qu’il les précède en Galilée comme promis avant sa mort. Ainsi, tout comme les disciples qui ont évolué avec Jésus-Christ, les femmes doivent aussi prêcher la bonne nouvelle dans les églises, les assemblées chrétiennes, sans un mais…Donc en ce mardi 8 mars 2016, elles doivent revendiquer cette place à l’église, même si on sait avant tout que c’est Dieu qui l’attribue à qui il veut.

Bonne fête à toutes les prophétesses !


Nathalie veut des bébés, mais pas des bébés OGM avec Samuel

L’histoire de la fille et du footballeur camerounais ne tire certainement pas encore à sa fin. Des représailles fusent de toutes parts. Les fans se prononcent de gauche à droite. Mais qui est l’arbitre qui sifflera la fin du match ?

 
Que font Samuel Eto’o et Nathalie Koah dans les vestiaires ? Ils s’amourachent. Ah bon ? Est-ce qu’on fait ça pendant les matchs? En tout cas, ils ont encore des comptes à rendre à leurs fans. Hé oui, Nathalie a déjà aussi des fans. Mais dans quelle discipline au juste ? Aucune idée. Mais les mauvaises langues disent qu’elle est championne du coller-coller. Qu’elle tire sur tout ce qui brille et luxueux. Hum ! Qu’est ce que cela veut dire ? Seule la concernée peut apporter des éléments de réponse à cette question.

Ils se regardent désormais à distance
Ils se regardent désormais à distance

Que cherchait Eto’o sous tes jupettes ?
Dans un forum de discussion hier, un ami m’a brièvement soufflé qu’il y a des amants qu’elle n’a pas cité dans son célèbre bouquin de vengeance « Revenge Porn » dans lequel elle peint Eto’o en noir et blanc. Ce livre a été interdit de commercialisation en France. Mais pas de distribution sur les réseaux sociaux. J’ai eu la version électronique il y a près de deux mois déjà.
Franchement hein, qu’est ce que ce garçon cherchait sous les jupettes de la nana là avec toutes les belles meufs qu’il y a ici en Afrique, en Europe, en Amérique,…ou encore en Asie ? Tenez, les paparazzis de ma bulle m’ont dit un jour que le jeune milliardaire « bassa » a aussi visé Jennifer Lopez. Vrai ou faux, je n’en sais rien. Mais je sais qu’il a craqué sur la petite Nathalie qui avait pourtant, selon son livre, un fiancé. Les deux tourtereaux étaient même sur le point de se marier. Mais la star du football mondial, comme dans un conte de fée, a tout chamboulé en promettant le ciel et la terre à la pauvre Nathalie qui rêvait même déjà du paradis au côté de son prince charmant. Elle a mis son fiancé à la poubelle et a ouvert le chapitre Eto’o. Comme l’amour a tous les droits, les deux amoureux ont profité de ses avantages à fond, jusqu’à l’extrême.
Hôtel de luxe par ici, snack bar par là. Mince ! Le couple volait même très haut. Jet privé par ici, première classe par là. La vie était belle. Les deux amoureux qui n’avaient certainement jamais envisagé une réelle lune de miel, croquaient la vie, et l’aromatisaient du foot, du fric et des fesses (FFF). Les trois F se complétaient à chaque rendez-vous. Le déclin n’était pas dans la tête de la petite Nathalie. Samuel par contre, est une méga star. Et on est sans ignoré que les stars ont tous les droits n’est-ce pas ? Seuls les jaloux, répondront pas la négation.

 

L'ex-copie d'Eto'o se filmant
L’ex-copie d’Eto’o se filmant

Quelle leçon tirée de ce match ?
Ces deux jeunes gens me soulent. Ils confisquent l’opinion publique sans même donner à boire à leurs avocats de la rue. On ne parle que d’eux sur les places publiques. Pas seulement les places publiques. Dans les médias aussi. Il y a moins de deux semaines, je suis entré dans une rédaction ici à Douala. J’étais l’invité d’un magasine radiophonique. Dans cette salle de rédaction, Samuel et Nathalie faisaient le buzz. Presque tout le monde étaient contre l’ex-copine d’Eto’o, donnant raison au milliardaire. Même les femmes de ce média. Alors que Nathalie croit défendre la cause de ces dernières, elle s’est mordu le doigt. Plusieurs ne comprennent pas le sens de son combat. Et ne veulent pas l’aider à porter son fardeau. Par contre, Eto’o, on sait que c’est un mec généreux. Il a couché avec Nathalie et l’a arrosé de fric. Très bonne stratégie de star hein ?! Avec lui, elle a eu une vie qu’elle n’espérait jamais ailleurs. Sauf que le gars a demandé à être remboursé. Hum ! Ces stars vont seulement me tuer de rire.

Eto'o et son ex
Eto’o et son ex

La vengeance est l’unique alternative qu’elle a trouvée pour réclamer sa virginité…sa dignité, je voulais dire. Des sorties médiatiques par ici, des publications dégoutantes sur les réseaux sociaux par là, la liste des techniques empruntées par Nathalie est trop longue. Hier, via le forum de discussion invoqué plus haut, j’ai appris qu’elle veut tourner la page Eto’o, se marier, avoir un foyer, et des bébés normaux, loin de son ex. Ce garçon représente donc un cauchemar pour elle. Il ne fallait pas l’approcher Nathalie. Il fallait rester avec tes multiples gars de Yaoundé. Mais quel mec va encore accepter de fonder une famille avec une fille qui s’est déshabillée à mondovision au nom de la vengeance ? Quant à toi Eto’o, petit banlieusard devenu grand, continue à priser des pauvres petites filles naïves. Continue à les faire rêver. Puis abandonne-les. Et va te confesser chez le Pape. Ou encore décroche des prix contre le racisme, pour la paix,…seule la fin justifiera les moyens.

A bientôt les amoureux !!!


Tu ne vois pas mes larmes parce qu’elles coulent à l’intérieur

Mes amis me connaissent comme un garçon toujours souriant. Jamais comme un qui peut aussi pleurer pour des choses qui lui sont chères. Chers amis, je suis aussi un homme. J’ai donc le droit de pleurer. Mais tu verras difficilement une goutte de mes larmes.
Je n’aurai pas dû sortir ce matin. Ou encore, je n’aurai pas du aller du côté de Bonanjo ce vendredi. Est-ce que j’avais même le choix hein ?! Surtout que j’avais une information capitale à récupérer dans ce quartier de la cité économique camerounaise. Mon information était d’ordre économique. Voilà qu’elle a été transportée dans une morgue sans même le vouloir.

Parce que j'aime mes amis
Parce que j’aime mes amis

Au tournedos
À la sortie de l’hôtel Sawa vers 13h, je suis allé manger un plat de plantain mur avec un morceau de viande. Je crois que je n’aurai pas dû aller dans ce tournedos de Bonanjo. Hein ! J’ai dis tournedos ? J’ai cru avoir lu dans les journaux, il y a quelques semaines que Fritz Ntonè Ntonè, le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala (CUD) avait cassé tous les tournedos de ce quartier administratif non ? J’ignore même quoi ? J’ignore qu’il y a toujours des exceptions ? Que je suis dans un pays de règlement de comptes ? Comme je le disais plus haut, je n’aurai pas dû venir ici manger. Tout simplement parce que c’est ici que j’ai compris que l’homme n’est rien, même s’il bombe le torse et casse les petits commerces des pauvres. Que tout est vanité et poursuite du vent. Pour parler comme l’ecclésiaste. L’homme est comme l’herbe : le matin, il est débout et le soir il meurt et ses traces n’y sont plus le lendemain. Aussitôt, j’ai pensé à un grand-frère qui était vigile à l’hôtel Sawa.
Elias n’y est plus malheureusement. Il n’est plus sur terre. « Tu demandes un cadavre ? » m’a lancé son ancien collègue, me laissant KO debout devant le tournedos. En m’annonçant cette triste nouvelle, le gars s’attendait à voir des larmes de mes yeux. Il m’a fixé pendant plusieurs minutes espérant voir couler quelque chose de mes yeux. Rien. S’il avait analysé mon regard pendant ce temps, il aurait vu mes larmes couler. Mais à l’intérieur de mes yeux. Pas besoin d’un mouchoir pour montrer à tout le monde que je sais beaucoup pleurer.
Faites souvent signe de vie
Vous comprenez maintenant pourquoi je dis depuis que je ne devais pas venir ici pour manger. Tout comme je ne devrais plus aller dans des quartiers que j’ai perdus de vue depuis très longtemps. Parce que je crains de trouver des mauvaises nouvelles du genre : ton ami(e) qui habitait là-bas n’y est plus. Ça fait très mal de perdre une connaissance. Tout comme ça fait aussi très mal de ne jamais envoyer des cartes postales à ses vieux potes. Un post sur ma page Facebook, un texto, un mail, un appel, etc. juste pour me donner de vos nouvelles et je serais comblé et vous verrez mes larmes couler de l’extérieur parce que je saurai comblé de joie d’apprendre que mes amis vont bien et qu’ils pensent à moi.

A bientôt !


Miss Cameroun 2016: Qui va succéder à Jessica Ngoua?

Le comité d’organisation vient de publier le calendrier des différents castings qui auront lieu sur l’ensemble du territoire.

Le 30 juillet est la date retenue pour la finale de l’élection de miss Cameroun 2016. L’évènement aura lieu au palais des congrès de Yaoundé en présence de certains membres du gouvernement et éventuellement de la première dame du pays. Les candidates doivent remplir certaines conditions préalables pour participer à cette compétition notamment, être âgée entre 17 et 27 ans, être de nationalité camerounaise et payer une caution non remboursable de 10 000 Fcfa.

La plus belle fille du Cameroun
La plus belle fille du Cameroun

Rendu à sa 12ème édition, ce concours est placé sous le thème de « l’unité nationale au service de la paix et de la sécurité », à travers lequel, le comité d’organisation rend hommage aux victimes de la guerre contre le terrorisme.

Les premiers signaux ont été donnés dans certaines régions du pays, qui connaissent déjà leurs différentes représentantes. Stéphanie Tainé Koska sera accompagnée par Christine Massouo et Monique Daokai pour représenter la région de l’Extrême-Nord; tandis que Tatiana Nenoudji, Angèle Amsimke et Doudou Boucar seront les ambassadrices du Nord, enfin, Raissa Mandeng portera le flambeau de l’Adamaoua aux côtés de Corine Kamdoum et Elvige Kante Koua. Les candidates d’autres régions seront connues dans les prochains mois.

Qui pour succéder à la belle Jessica Ngoua Nseme?

C’est la question que l’opinion se pose en ce moment. Cette étudiante en communication évènementielle a réussi à convaincre à l’unanimité, le public et l’ensemble du jury présidé par le professeur Jean Emmanuel Mpondi en 2015. Son parcours et son engagement social, ont fait d’elle une véritable ambassadrice du pays. Grâce à sa collaboration avec Jovago, première plateforme de réservation d’hôtels en ligne en Afrique, la diva de la région du littoral a également mené plusieurs actions, notamment la visite de certains sites touristiques du pays, mais elle a surtout apporté du réconfort aux enfants handicapés de la ville de Douala.

L’élection miss Cameroun est un évènement organisé par le COMICA (Comité de miss Cameroun) en partenariat avec le ministère des arts et de la culture.


Tubal, un évangéliste swagg

Depuis le lancement des activités autour de son premier maxi single « C’est le J.E.S.U.S les bras en l’air », disponible depuis le 14 février 2016, le chanteur révolutionne le rap chrétien au Cameroun avec ses tubes et mode vestimentaire Hip hop.
Fermez les yeux. Imaginez-vous un seul instant devant une église. Rapprochez-vous de la porte centrale de cette chapelle. N’hésitez pas à y entrer. Imaginez un prophète tenant un micro dans sa main droite. Soulevez légèrement les yeux en direction de sa tête et regardez,…il porte une casquette de couleur blanche style « Fabolous », le rappeur américain. C’est fabuleux hein ?! Zoomez sa casquette. Dessus, on lit: « C’est le J.E.S.U.S». En faite, c’est la griffe du chapeau que porte ce prophète d’un autre genre. Poursuivons notre exercice. Regardez maintenant le polo que ce cher prédicateur a mis. Longues marches, de couleur grise. Qui porte également le même nom.

Le nouveau disciple face à la presse
Le nouveau disciple face à la presse

Fixez le bas de ce prédicateur. Qu’est ce que vous y constatez ? Qu’il porte un pantalon de même couleur que le polo. Un peu plus bas, il a enfilé une paire de tennis style « Air force » aux pieds. Le gars est « chaud » à mort ! Juste pour dire qu’il est élégant dans sa tenue swagg. En plus il parle en sautant devant ses fidèles. Pendant son évangélisation, il y a un instrumental qui accompagne ses propos. Chaque prédication a droit à un instrumental. Il récite les paroles bibliques en chanson. L’évangéliste-rappeur ne dérape pas, mais chante la Bible.
Il parle tellement vite que certains fidèles ont du mal à cerner ses messages. D’autres par contre, habitués à ce genre de prédication, l’accompagnent en chœur. La salle grouille de monde. Les gens crient tellement fort qu’on dirait qu’ils ont vu Jésus-Christ en personne descendre du ciel. Ils s’amusent pêle-mêle. A la fin de l’église, du concert gospel du 14 février à Douala, devrais-je dire, le public en redemandait encore avec insistance.

Un prophète swagg
Un prophète swagg

Un disciple swagg
Le prophète « swagg » en question, est Tubal, le Nouveau Disciple, de son nom d’artiste. Mais Fabrice Frédéric Ngangueu est celui qu’il a hérité de ses géniteurs. Ce garçon se présente dans les médias camerounais depuis le 5 février passé comme « un disciple de la paix » dont son pays a tant besoin. Dans toutes les émissions radiophonie où il a été reçu, les animateurs s’étonnent de voir un rappeur chrétien habillé comme 50 Cent de l’époque de la délinquance juvénile. C’est-à-dire avec un gros tee-shirt, grosse casquette,…Hum ! Quel drôle de constat. J’avoue moi-même que le look de ce garçon m’a fait bizarre au début. Sans avoir écouté ses chansons et les messages qu’il y véhicule, j’avais l’impression d’avoir connu un rappeur bling bling comme tout le reste.
Tubal. Oui, oui, c’est aussi bizarre comme nom de prophète, vous ne trouvez pas ? Généralement, on est habitué à des noms trop « nyanga », comme pour dire jolis, du genre : « Homme de Dieu » « Mon père », « Bishop », « Leader », blabla et j’en passe. Ce gars sort même d’où encore avec son nom là? Notre prophète swagg explique que « Tubal », dans la bible, représente le nom du petit fils de Noé, l’un des patriarches de la foi chrétienne. Il se considère donc comme tel. Seulement, j’ignore si ce Tubal mentionné dans la bible, était aussi « Android » comme celui-ci. Hein ?! Tu ne sais que nous sommes tous de la génération dite « Android » ? Même les rappeurs chrétiens sont également dans la mouvance. Ils sont ou presque tous « Android ».

Des chapeaux pour le maxi single de Tubal
Des chapeaux pour le maxi single de Tubal

Qu’est ce que « Android » signifie ? Rapprochez-vous de notre « Nkunkuma » Paul Biya, il en sait un peu plus que moi pour avoir traité sa jeunesse le 10 février dernier, de « génération dite Android… ». En tout cas, un journal m’a appris que notre « prési » est un habitué de ce genre de discours réchauffé. Ce journal nous apprend même qu’il avait autrefois traité sa jeunesse, de génération « câblée » à l’époque où la câblodistribution faisait ses premiers pas au Cameroun. Avec l’avenèment des téléphones de dernière génération versés sur le marché camerounais, il suppose que nous sommes quittés de la génération câblée à la génération « Android ». Il est trop fort le grand manitou du Rdpc. De toutes les façons, si certains ont mal interprété le mot « Android », j’invite tous les hommes à s’habiller « swagg » pour atteindre notre jeunesse actuelle, carrément déboussolée. En d’autres mots « Android ou Swagg » ne fait pas l’homme. C’est ce qu’on a dans le cœur qui compte. Bon courage Tubal, le nouveau toujours swagg….hahahaha !!!


Botter «pacifiquement» nos vieillards en touche et gouverner

Le 11 février 2016, nous célébrons le cinquantenaire de la fête de la jeunesse camerounaise. Celle-ci ignore ses vraies batailles, car prise en otage par des vieux capricieux.

 
Ne vous fiez jamais aux manifestations qu’on organise de gauche à droite en faveur des jeunes dans mon pays. C’est le bluff. Ce qui importe à ceux qui initient de pareils concepts, c’est le fric. Rien que le fric. Et rien d’autre. Excuse-moi, mais mon billet ne se veut pas comique. Car l’heure est à la réflexion au Cameroun. Mes doigts tremblent au moment où je frappe le clavier de mon vieux lap top. Mais rassure-toi, il n’est pas aussi vieux que les mandats de mon président. De notre président, devrais-je dire. Suis mon regard…
Oui, j’imagine pourquoi mes doigts tremblent sur les touches de ma machine. C’est parce qu’elles ont une folle envie d’écrire des choses vraies et d’être écoutés par la jeunesse camerounaise qui s’apprête à souffler sur sa 50e bougie. Mince ! Déjà 50 ans et elle se croit toujours incapable de frapper du point sur la table pour réclamer ce qui est à elle.

 

Une petite histoire
Hier soir, Fabrice, un grand-frère tenté par l’immigration clandestine, m’apprend que l’un de ses amis du ghetto est déjà au Maroc. Qu’il y est en aventure. Il est allé « chercher la vie », avec 500 000 FCFA qu’il a économisés. Le jeune homme en question a plus de 30 ans. Il ne supportait plus de rester dans un pays qui ne lui garantit aucun avenir sérieux. Ce garçon, je vous assure, passait ses journées à fumer le chanvre comme les successeurs de Bob Marley. Pardon, je voulais dire comme certains « fils » de la légende du reggae mondial. C’est le système, me rappelait-il tout le temps, qui l’avait obligé à mener ce style de vie. Ce système a brisé tous ses rêves. Le rendant zéro dans son propre pays. Ailleurs, il se voit déjà héros. Pauvre garçon, il croit qu’il va tout droit au paradis rencontrer Dieu. Après le Maroc où il se trouve actuellement, il compte bondir en Espagne par la voie d’un zodiac. L’Europe est son eldorado.

Je lui souhaite seulement bon vent. Pas le vent violent qui souffle régulièrement en mer pendant la traversée.
D’autre part, il est grand temps que nous prenions conscience. Une vraie réflexion doit être poussée par les jeunes camerounais eux-mêmes sur les maux qui les minent pour ne pas perdre leur pays qu’ils auraient abandonné aux étrangers. Quand même les gars, si l’Europe que certains convoitent aujourd’hui avait été abandonnée par ses enfants, serait-elle aussi bien construite, belle et prisée ? Arrêtons d’être la main d’œuvre ailleurs et devenons des vrais patrons dans notre propre pays. Les jeunes qui ont déjà été enroulés par le régime en place, ne sont pas concernés par ce billet, ni ceux qui ont accepté d’être corrompus ou qui sont carrément sous l’emprise de nos bourreaux.

 

Un sommet pour les jeunes

Il faut qu’un sommet sur l’avenir de la jeunesse camerounaise soit organisé dans les prochains mois au Cameroun et non ailleurs. C’est très urgent. Parce qu’il est important de limiter les dégâts que causent nos maux. Au cours de ces assises, il faut que les jeunes camerounais prennent des résolutions fermes qui permettront de pousser les vieux qui les gouvernent, à prendre leur retraite immédiatement. A céder leurs fauteuils en quelque sorte pour jouer le rôle de conseillers si possible.
Nos vieux, ce n’est plus un secret, ne rêvent plus. Ils ne voient plus grand. Ils ont déjà gravi tous les échelons de la vie et seule la mort pour rejoindre l’enfer ou le paradis est leur unique porte de sortie. Il faut donc les aider à lâcher le pouvoir. En quoi faisant ? Eh bien, en les désobéissant simplement. En réalité, quand on atteint un certain âge, on a des crises de mémoire et nos projets ne peuvent plus émerger parce qu’on ne rêve plus. On ne peut que stagner surplace. Nos vieux nous imposent leurs visions de vieillards. Comme les pépés qui n’ont plus de force, mais qui veulent aller au bal des jeunes. Et tu conviens avec moi que rien ne fonctionne normalement dans notre pays. Tout tourne en leur faveur. Ils ont même hâte de nous voir marcher avec la tête. Tout simplement parce qu’ils ont mystifié le fonctionnement de la République. Ils ont besoin d’une maison de retraite.

 
Le Cameroun des jeunes conscients

Plusieurs « lâches » osent même croire qu’on est obligé de faire avec. Non ! Mais ils ne constatent pas que les parpaings avec lesquels ils construisent leurs châteaux sont faits pas les jeunes ? Les routes, même si elles sont mal réaménagées, sont également l’œuvre des jeunes ? Les soldats qui gardent le palais présidentiel sont également des jeunes. Leurs chauffeurs, leurs cuisiniers, leurs gardes du corps, les soldats au front,…sont aussi  jeunes comme toi et moi. Et ils en ont aussi marre. Et comment certains peuvent oser croire qu’on ne peut pas arracher le pouvoir entre les mains de ces pépés? Pacifiquement bien évidemment.

S’ils n’avaient pas des médecins efficaces, ils marcheraient tous avec des cannes. S’il est vrai qu’ils sont dans des réseaux extrêmement puissants, je crois aussi qu’avec foi et détermination, la jeunesse peut les faire tomber, sans même les toucher, ni même les violenter. Comment ? C’est très simple : en refusant d’être distraire par l’actualité qui tourne autour de leurs grosses têtes; en refusant de jeter nos miettes « pièces de monnaie » dans les salles de jeux qu’ils ouvrent de façon directe ou indirecte dans nos quartiers ; en refusant de s’enivrer pêle-mêle avec l’alcool parce qu’on a cherché le boulot en vain ; en refusant de se faire duper par ceux qui nous laissent croire que le bonheur est ailleurs, etc.
Si réellement le bonheur se trouve ailleurs, pourquoi sommes-nous alors nés ici au Cameroun ? Notre paradis, c’est ce pays. Sachons juste prendre des résolutions. Nos vieux jouent des prolongations. Ils savent tous qu’ils sont à la fin de leur cycle de vie. Je comprends qu’ils s’accrochent au pouvoir parce qu’ils ont travaillé dur pour y être. Cela leur a valu beaucoup de sacrifices.

Mais chaque chose a un début et une fin. Et il est temps que notre jeunesse mette fin à ses doutes. Elle doit s’exprimer. Pas dans la rue, en cassant les édifices publics, mais en travaillant avec sourire, foi, persévérance, détermination, …On essayera de nous étouffer, mais la victoire nous reviendra dans tous les domaines d’activité. La jeunesse peut refaire les textes d’un Cameroun nouveau. Bonne fête de la jeunesse et à la prochaine.

Didier Ndengue


Transfert d’argent : Express Union, Express Exchange, Afriland First Bank, …où sont vos SMS?

Les messages téléphoniques ne précédent plus promptement les opérations de transfert d’argent chez ces opérateurs bancaires basés au Cameroun. C’est le constat que j’ai fait depuis l’année dernière.
1- Express Union
J’ai une vieille amie installée à Yaoundé (capitale camerounaise). Le 24 décembre 2015, je me suis rendu à l’agence Express Union la plus proche de chez moi. J’y suis allé pour transférer un peu d’argent à mon amie Inès. Ceci était une sorte de cadeau de fin d’année à ma chère tendre amie. Elle le méritait, comme toutes les merveilleuses filles que j’ai découvertes en 2015 d’ailleurs. Je devais absolument lui envoyer ce petit cadeau de Noël. En plus d’être une fille distinguée, elle est avant tout une vieille camarade de l’école primaire. Le lendemain (25 décembre) étant férié, je n’avais que le 24 décembre jusqu’à 18h pour effectuer cette opération. Au téléphone, elle m’avait promis qu’elle achèterait un poulet entier avec cet argent. Et qu’elle le concoctera en Noël. Cette fille fait ma fierté. J’aurai aimé passer les fêtes de fin d’année 2015 avec elle, mais mon agenda en a décidé autrement.
Revenons-en à nos moutons. J’ai bousculé tous les autres clients d’Express Union pour effectuer ce transfert d’argent. L’opération s’est déroulée avec brio à mon niveau. L’opérateur devait, à son tour, le confirmer en envoyant un message téléphonique au destinataire. Ce qui n’a pas été fait comme une lettre à la poste. Pour une opération réalisée autour de 16 h, il a fallu attendre près de 9 h d’horloge pour que mon amie reçoive le message de confirmation. « J’ai eu le SMS d’Express Union à 1h du matin », m’a confirmé Inès le lendemain matin. La pauvre ! Elle n’a pas pu faire son marché à la veille avec mon petit billet de banque à cause de la boite à message d’Express Union qui semble gripper.

Pas de SMS en retour
Pas de SMS en retour

2- Express Exchange
Comme s’ils se sont passés le mot, Express Union et Express Exchange, deux concurrents pourtant, appliquent presque la même politique de transfert d’argent depuis quelque temps. Même si le premier fait courir plus de monde que le second. S’agissant précisément d’Express Union, c’est pratiquement après plus de deux jours, voire plus, que je reçois généralement ses messages de confirmation. Le second, quant à lui, est tout simplement scandaleux. Une petite anecdote : il y a deux semaines, un monsieur dont je préfère taire le nom ici, m’a envoyé plus de deux cent mille Franc CFA via une agence Express Exchange de Yaoundé.
Je me suis rendu le même jour dans une agence de Douala pour le retrait des sous après avoir reçu le SMS que mon expéditeur m’a personnellement envoyé en lieu et place de l’opérateur Express Exchange qui semble lui aussi ronfler dans ce domaine. A l’extérieur de l’agence où je me suis rendu, le vigile m’a reçu avec un sourire bizarre. Ce sourire augurait une suite très désagréable. C’est à l’intérieur que la caissière m’a expliqué qu’ « il n’y a pas de connexion », mais « vous pouvez remplir le papillon, attendre ou partir et revenir après». Malchance ! Cette situation a duré toute la journée, et je ne suis même pas entré en possession de ce gain. C’est seulement le lendemain (Dimanche), que j’ai ciblé l’agence Express Exchange disponible pour retirer les sous. Ouf !
3- Afriland First Bank
Je parie que cet opérateur bancaire n’a plus de service SMS rien que pour lui seul. Sinon comment comprendre que je ne reçois plus rapidement aucun message de transfert d’argent comme à l’époque. Certains vont certainement accuser mon téléphone « Samsung » d’avaler ses messages, mais j’en doute fort.
Entre temps, je suis toujours obligé d’attendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines, pour recevoir les messages provenant d’Afriland First Bank. Et entre temps, si mon expéditeur n’a pas de crédit de communication pour m’envoyer les références, je fais comment pour retirer l’argent si je suis face à une situation urgente ? Sincèrement, cette blague que me servent ces opérateurs bancaires est de très mauvais goût. Vivement qu’elle prenne fin !

 

Didier Ndengue


Le dérapage de trop des « Biyaïstes »

Il n’y a que les tarés pour solliciter une nouvelle candidature d’un chef de l’État qui les a roulé dans la farine pendant plus de trois décennies.
Des conneries. Encore des conneries. Certains camerounais n’ont que ça à donner. Rien de positif dans leur petite cervelle. Quand le mal est à gauche, ils foncent tous à gauche comme des moutons. Quand il est à droite, ils en font de même comme des boucs. Ils initient des concepts qui ne tiennent pas débout pour flatter Paul Biya, le président de la République du Cameroun. Mais en homme averti, ce dernier ne doit plus les écouter, même s’il est ivre du pouvoir n’importe comment. Ces gros flagorneurs continuent à l’induire en erreur. Ils sont prêts à tout pour continuer à piller le pays en solo, sous le couvert du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Pour ce faire, il suffit d’une moindre occasion pour s’accrocher et prouver au boss du palais d’Etoudi qu’on est de tout cœur avec lui.

Paul Biya comme mot de passe
Paul Biya comme mot de passe

Soutenir pour mieux piller
Tenez par exemple, ils ont initié des machins comme « motion de soutien », « appel de la Lékié », ou encore « effort de guerre », et j’en passe. Actuellement, c’est les motions de soutien qui sont en vogue. Dans presque toutes les régions du Cameroun, des clans, des gangs, ou encore des bandes, se mobilisent pour adresser des correspondances à Paul Biya, lui recommandant de se représenter à la prochaine élection présidentielle dans notre pays. Celle-ci devrait se tenir en 2018. Mais le boss de la République, le maître du temps, son excellence Paul Biya, pourrait en décider autrement et de façon unilatérale certainement comme il en a l’habitude.
Le plus intriquant dans cette affaire, c’est la mobilisation tous azimuts de ces compatriotes. Ils sont tous tarés, on dirait. Je reconnais maintenant qu’ils sont envoûtés pour vouloir reconduire un vieillard qui renie carrément les cheveux blancs sur son crâne, signe de sagesse, à la magistrature suprême. Ce type a déjà sorti toutes ses cartes de « bonne » et de mauvaise gouvernance à ses compatriotes. Mais ils n’y comprennent rien du tout. Ils ne comprennent pas que leur leader est fatigué. Qu’il n’est pas Camerounais d’âme, de sang et d’esprit. Que depuis qu’il est là, ce qui l’intéresse, c’est la belle vie, et non les belles villes. C’est pour cela que les projets de développement peuvent piétiner sur place sans que ça ne gène personne. D’ailleurs ceux qui avancent, sont du pur bricolage à l’instar des routes qu’on nous livre tous les jours. Les gars supplantent les pavés et nous laissent croire qu’ils ont fait quelque chose de spécial.

 

Plus rien n'arrête les terroristes
Plus rien n’arrête les terroristes

Biya face à la tragédie du Nord
S’agissant des multiples appels des élites de la Lékié, je ne sais pas ce qu’ils sont devenus. Mais je sais quand même que « l’effort de guerre » des camerounais n’est pas bien géré. Sinon, les soldats n’allaient pas être en colère tout le temps. Encore que certains n’ont pas pris de médailles en janvier 2016, malgré tous les efforts qu’ils ont fourni au front, pour limiter la pénétration de la secte islamiste qui servit dans la partie septentrionale du pays. Parlant justement d’eux, ils continuent à tuer des milliers d’innocents sans que Paul Biya que certains invitent à se représenter à la prochaine présidentielle, ne dise un seul mot pour ne serait-ce que réconforter les familles endeuillées. Et vous dites qu’on a un bon président ? Même les yeux fermés, je ne confondrais pas de bulletin de vote ce jour-là.

Didier Ndengue


L’invité surprise du « Club bili-bili »

En prélude au deuxième tour de la présidentielle en RCA, le 31 janvier 2016, ma curiosité m’a poussé à boire ce « bon » vin fait à base de mil et de maïs, au côté de quelques frères centrafricains de la cité économique camerounaise.

A Douala, la communauté centrafricaine croise les doigts autour du bili-bili en attendant le verdict de l’élection présidentielle de 2015. Parmi les centrafricains de la capitale économique camerounaise, j’ai rencontré Samson Mbouayom à New-Bell, il y a quelques jours. Il avait le dos tourné au grand drain qui vient d’être aménagé non loin du commissariat de la mairie de Douala 2e. Assis sur un tabouret au bord de ce drain, le jeune homme consommait le « bili-bili », comme de l’eau, à l’aide d’une calebasse, accompagné de quelques frères centrafricains.

Ce vin fait à base de mil et de maïs, est très prisé par les centrafricains de ce coin de la cité économique du Cameroun. Samson m’explique que c’est autour de cette boisson qu’ils évacuent leurs peines et leurs misères. Mais depuis que la Centrafrique, leur pays natal, est allé aux élections présidentielles le 30 décembre passé, ils ont la conscience plus tranquille. Leur cœur est apaisé à l’idée de savoir qu’ils auront un nouveau chef d’Etat qui devra mettre fin à la crise dans laquelle leur pays est plongé depuis mars 2013. Ce jeudi 7 janvier 2016, plus d’une semaine après le premier tour du scrutin, les accros du « club bili-bili » ont hâte d’aller voter pour le compte du 2e tour. Franck M, le voisin de Samson Mbouayom, me dit qu’il a envie que les querelles qui ont viré au drame en RCA prennent fin. Je suis également du même avis que ce frère.
Buveur de bière

A cette allure, tout en avalant son vin, il croit que le deuxième tour est un tournant décisif. Tout le long du drain, j’aperçois, en plein air, plus d’une centaine de centrafricains qui se soulent aussi la gueule avec le « bili-bili » dans des hangars aménagés sur les lieux pour la circonstance.

Sur place également, de jeunes hommes braisent des instincts de poulet, qu’ils achètent en gros dans des poulaillers. Ils revendent une brochette de ces instincts à 100 FCFA. Cinq fois moins cher que le prix d’un seau de bili-bili de près de 5 litres qui coûte 500 FCFA. Les commerçantes de ce vin traditionnel sont régulièrement en train de préparer un nouveau bili-bili, parce qu’il se vend comme des petits pains. Au même moment, un nouveau mil sèche au soleil.
« C’est un business juteux. Le bili-bili est pour les gens qui n’ont pas assez de moyen pour s’acheter une bière de 500 FCFA dans un bar. Avec ce peu d’argent, tu bois avec tous tes amis ici », explique Franck M, un amoureux de cette boisson. Cependant, ce vin traditionnel ne procure pas que de la joie, il déforme aussi ceux qui en prennent à l’excès.
Franck M, réside à Kotto, au quartier Bonamoussadi, dans le 5e arrondissement de Douala. Vigile de son état chez un particulier à Bonapriso (2e arrondissement), il se rend au travail tous les jours à l’aide de son vélo. Au retour, il s’arrête ici pour partager un bol de bili-bili avec ses frères Centrafricains, avant de rentrer définitivement chez lui. « C’est très bon, j’aime beaucoup ce vin. Ça me met la joie au cœur », s’exclame-t-il, tout en ouvrant grandement sa bouche, laissant ainsi voir ses dents gâtées par cette boisson.
Les candidats « farotent » les électeurs
C’est quand même une curiosité. Tout autour de ces centrafricains, on n’aperçoit aucune affiche d’un candidat à l’élection présidentielle du 30 décembre 2015. En « sango », langue nationale centrafricaine, ou même en français, ce sujet n’alimente pas trop les conversations ici au milieu de ces gros buveurs. Et pourtant, presque tous ont voté le 30 décembre au consulat de la RCA à Douala. Toutefois, l’absence des affiches de campagne des candidats dans ces lieux s’explique. A en croire Samson, seuls ceux qui ont reçu des motivations de la part des représentants des candidats au Cameroun, ont affiché leurs portraits dans leurs quartiers, ou devant leurs domiciles.
D’aucuns ont même eu des tricots qui portaient les effigies de ces candidats. Dans la foulée, j’apprends que beaucoup de billets de banque ont circulé. Pour séduire les électeurs, certains candidats « ont versé 40 000 FCFA dans chaque quartier. Certaines personnes ont même eu 50 000 FCFA », selon mes informateurs. Mais pour l’amour de leur pays, et au nom de la paix, plusieurs jeunes du « club bili-bili», sont allés votés sans un rond.
« On sait qu’il y avait trente candidats. Peu importe celui qui va gagner. On veut seulement quelqu’un qui va bien arranger notre pays », se justifie Samson Mbouayom. Dans la communauté centrafricaine de Douala, j’ai aussi constaté que plusieurs personnes n’ont pas pu s’exprimer à travers les urnes à cause du manque de carte de vote. « J’ai encore ma carte au consulat. Je n’ai pas pu voter à cause de ça. Ils l’ont fouillé en vain », témoigne un centrafricain, déçu.
Comme lui, plusieurs personnes, pourtant inscrites sur les listes électorales, n’ont pas voté le 30 décembre dernier, alors qu’ « ils étaient très contents d’aller voter. Malheureusement, ils n’ont pas eu de carte. Mais il y a ceux de Bonamoussadi qui ont voté avec leurs récépissés », regrette-on dans cette banlieue de Douala.
Ces dérapages, selon le vœu le plus cher de mes compagnons du « Club bili-bili », ne doivent plus se reproduire au deuxième tour qui aura lieu dans quelques jours. Autre chose que j’allais oublier de mentionner dans ce billet : « j’ai bu, pour la toute première fois de ma vie, deux bols de bili-bili. J’avoue qu’il était délicieux, mais je ne suis pas près à en reprendre ».

Didier Ndengue


Dans les toilettes des rails

J’y suis allé samedi pour ma toute première fois, et je ne compte plus y retourner.

Au moment où je rédige ce billet, je suis un pigeon voyageur déçu. Samedi 16 janvier 2016, je venais de prendre part à la réunion annuelle du journal qui m’emploie, à Yaoundé. Theo, mon boss, me propose de regagner Douala, ma ville natale, par train. Il trouve ce moyen de transport fiable et sécurisant. En réalité, mon patron tient beaucoup à moi et ne supporterait pas que j’ai ne serait-ce qu’une égratignure durant mon trajet. Il tente, en personne, de me mettre dans le taxi pour la gare. Mais aucun taxi, curieusement, ne va dans cette direction ce samedi. C’est un très mauvais signe, mais mon boss ne perd pas espoir.

Après avoir stoppé plusieurs taxis en vain, il me propose subitement une deuxième option pour regagner Douala : aller à Mvan puis emprunter le bus pour la capitale économique. L’idée est bonne. En plus, je ne me vois pas dormir ici, à Yaoundé, ce week-end. Quelques secondes plus tard, voici un joli taxi garé devant moi. Mon boss : « Gare voyageurs, une place ». Quoi ?! Je croyais que vous vouliez que j’aille à Mvan ? Mais ce n’est pas grave. En plus, ce taxi, contrairement aux précédents, va à la gare voyageurs. Ouf ! Me voici donc séparé de Theo.

 

Train en retard
Il est 19h et je sais d’office, selon le programme d’Intercity de Camrail, que le dernier train en direction de Douala quitte la capitale politique camerounaise à 19h20. A la gare, au moment d’acheter mon ticket, la caissière m’informe que le train accuse un retard. Au lieu de 19h20, il partira à 20h40. Ce n’est pas très grave. Cela me donne aussi le temps de manger quelque chose : un bon poisson, chez l’une des « braiseuses » installées dans le coin. « Madame, servez-moi la plus grosse tête de poisson. C’est combien d’abord ? » Elle de me répondre : « c’est 1000 FCFA monsieur, avec le complément ». Moi : « Très bien. Mais vous avez la monnaie ? Parce que je n’ai que 5000 FCFA ». La braiseuse : « Ce n’est pas grave, je vais fouiller ». Assis, j’attends qu’elle me serve car la famine me ronge depuis le matin. Massa (comme pour dire « monsieur » dans un langage camerounais), depuis le matin ?

La dame du poisson me trouve un peu stressé. Elle se fait une idée. « Si vous êtes un passager de Douala, je sais que votre train sera en retard », me lance-t-elle. « Vous êtes aussi au courant ? Ok. Mais n’oubliez pas de doser le piment sur le poisson s’il vous plaît ! ». Son piment contient trop d’épices. Ce n’est pas bon. Je n’aime pas. Mais je mange quand même le poisson, même s’il n’est pas à la hauteur de ceux que proposent généralement les braiseuses de Douala.

Toilettes payantes

Il est presque 20h10. Il y a longtemps que j’ai fini de dévorer, malgré moi, l’énorme tête de poisson. A présent, je cherche les toilettes de la gare. Un agent de sécurité m’indique le lieu où elles se trouvent. « Allez tout droit et virez à gauche ». « Merci monsieur ! » A l’entrée des toilettes, je croise un jeune homme très poli, tenant un format blanc et un stylo entre les mains. « Vous avez besoin d’un papier hygiénique ? » « Non, je vais juste faire pipi ».
Après avoir vidé ma vessie, en voulant regagner la salle d’attente de la gare, le jeune homme me dit : « Cela fait 100 FCFA monsieur». Hum ! Donc un tour aux toilettes d’InterCity vaut 100 FCFA par passager ? Je l’ignorais. Les compagnies de transport aérien devraient s’inspirer de Camrail. Mais puisque les passagers seront dans les airs, ils devront débourser plus de 100 FCFA. Je propose 1000 FCFA par exemple pour les gens minces comme moi et 10 000 pour les grosses personnes comme quelqu’un que je connais. En plus, les toilettes de la Gare voyageurs ont un parfum agréablement « pipi ».

Didier Ndengue


FMI : Quand Christine Lagarde met en garde, on gagne quoi ?

En visite de travail dans la sous-région Afrique centrale, la semaine dernière, la patronne de l’institution de Breton Woods a conseillé aux dirigeants de la zone Cémac de bien gérer leurs ressources financières. Après son départ, ces gaspilleurs de fonds vont sans doute reprendre leurs mauvaises habitudes.
Les mauvaises habitudes ont la peau dure dans la sous-région Afrique centrale. Plus précisément dans les six pays qui constituent la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cémac). Avec ses près de 45 millions d’habitants, cette zone est l’une des plus pauvres de la planète. Pas parce qu’elle manque de richesses, mais parce qu’elles sont gérées par des gens, qui en réalité, ne se soucient pas réellement de son épanouissement.

Largade remettant un don de 4,5 millions de FCFA  à un orphelinat  de Douala
Lagarde remettant un don à un orphelinat de Douala

Les noms qui sauvent
C’est un peu comme un gigolo, qui aime une femme juste pour sa fortune. Après l’avoir ruinée, il part à la recherche d’une autre proie facile. Mais dans le cas d’espèce, en Afrique centrale, tout est plombé non seulement à cause de l’insécurité qui règne dans certains Etats, mais aussi parce que des clans se sont accrochés au trône juste pour se remplir les poches et enrichir une minorité de personnes. Ils enrichissent leurs amis et proches qui les ont soutenus pendant leurs moments difficiles. Pendant leurs moments de conquête du pouvoir, je devrais dire. Et quand même ceux-ci n’y sont plus, ils ressuscitent leurs noms. On cherche son enfant, petit-fils ou son arrière petit fils qu’on place à un poste de responsabilité très juteux de la République, pour récompenser les efforts de son ancêtre. Mais ce dernier doit avoir le même nom de famille. Dans le pire des cas, il sera viré avant 24h.

La Dg du FMI danse avec les enfants camerounais
La Dg du FMI danse avec les enfants camerounais

Vous verrez même que chez nous au Cameroun, certains noms de famille sont plus importants que d’autres. Si votre enfant porte, prenons un exemple banal, le nom « Atangana », sachez d’office qu’il est béni, aux examens comme dans la fonction publique. Même « Owona » ou « Amougou » passent aussi sur le marché. En tout cas, les vrais camerounais savent très bien que dans les dix régions de notre pays, seuls certains noms ont droit aux honneurs, pendant que d’autres portent leurs valises d’argent.
Mieux, ces porteurs de coffres forts sont souvent payés en monnaie de singe. Ils n’ont même pas un contrat de travail. Pendant ce temps, leurs patrons élèvent des gratte-ciels dans les villes comme dans leurs villages. Les gars prennent bien soin d’achever leurs constructions avec les meilleurs techniciens. Généralement, ils construisent avec des matériaux importés, sans une silhouette d’un homme de média à côté pour immortaliser la scène. Quand il s’agit maintenant de financer la construction d’une route dont le budget a déjà été voté, on joue au bandit. Avant même de lancer les travaux, on invite tous les « vrais » médias à venir filmer nos accords de partenariat avec l’entreprise qui « a gagné » le marché.

Juste parce qu’on veut montrer aux bailleurs de fonds, à travers les articles de presse, reportages télé, et radio, qu’on utilise bien l’argent mis à notre disposition. Mais sur le terrain, c’est le bricolage total. On ne sait même pas si les routes qu’on aménage en saison sèche supporteront les premières pluies.
Et pourquoi ces gros malins ne filment pas aussi leurs chantiers privés et ne justifient pas la provenance de leurs financements ? Voilà un exemple de choses qui devaient normalement intéresser la patronne du FMI pendant sa visite de travail au Cameroun.

Christine Lagarde et le gouverneur de la région du  Littoral
Christine Lagarde et le gouverneur de la région du Littoral

Christine Lagarde met en garde
Pendant donc son séjour à Yaoundé et à Douala, la directrice générale du FMI a diplomatiquement remonté les bretelles aux dirigeants du Cameroun. Elle les a conseillés de changer leur manière de faire les affaires ou d’inciter les investisseurs étrangers. La preuve, notre pays figure toujours parmi les mauvais élèves dans les classements mondiaux liés aux climats des affaires. Mais on se débrouille quand même depuis quelques années au point où on a même du mal à lire les indicateurs comme ceux du « Doing Business » de la Banque mondiale. Quand on perd dix places, certains croient qu’on en a gagné dix. Et vice-versa.
En réalité, le Cameroun et certains de ses voisins courent dans le sac. En matière des affaires, l’approche du Cameroun n’est pas bonne, selon Christine Lagarde. Dans la foulée, alors que Paul Biya et sa bande se vantent d’être sur plusieurs chantiers à la fois, pour atteindre leur fameuse émergence en 2035, la gardienne du temple de Breton Woods est plutôt sidérée. Les multiples chantiers des « biyaïstes » la laissent à 37. En plus, on ne sait même pas si ceux qui les pilotent seront encore des nôtres en 2035. Pour la patronne du FMI, le mieux serait de procéder étape par étape. Chantier après chantier. C’est trop bête d’embrasser tout à la fois hein ! En tout cas, après le départ de Christine Lagarde, je suis sûr que les gars de Paul Biya, aussi têtus qu’ils sont, ne vont mettre aucune de ses recommandations en pratique. Je vous prends à témoin !

Lagarde et Biya
Lagarde et Biya

Un pays terrible
On a tout pour réussir au Cameroun, sauf la bonne foi. Que des charognards pour gérer les biens du pays. Ils élaborent des lois, et ils sont les premiers à les violer. D’abord même qu’ils n’appliquent que les alinéas qui les intéressent. En 2014, j’ai croisé une responsable d’une banque européenne dans les couloirs d’un hôtel à Douala. Elle revenait d’une réunion avec les banquiers camerounais. Comme en diplomatie on ne dit pas souvent ce qu’on pense réellement avec les mots qu’il faut, elle a mâché la bouche pendant la séance de travail avec « les brillants banquiers camerounais ». Mais dans son langage, j’ai compris que cette dame n’était pas à l’aise dans le mensonge. L’hypocrisie n’était pas trop son truc. Mais elle le faisait seulement au nom de la diplomatie économique.

Lagarde et Biya à Yaoundé
Lagarde et Biya à Yaoundé

Après la réunion, on s’est retrouvé et je lui ai posé une question digne d’un enfant du pays: Madame qu’est ce que vous pensez réellement de la gestion des fonds que votre institution met à la disposition du Cameroun pour son développement ? Elle m’a répondu qu’elle était dépassée par cette situation. Mais laquelle situation ? Pour elle, il est inamissible et inacceptable d’octroyer par exemple 500 millions d’euro à un partenaire (Cameroun) pour financer ses projets de développement et qu’il ne le fasse pas. Les banques refusent les prêts aux porteurs de projets. Et les banquiers sont contents d’annoncer pêle-mêle que la surliquidité bancaire plombe l’économie du Cameroun. A qui la faute ? Aux multiples procédures à remplir pour obtenir les fonds ou aux porteurs de projets ?

Didier Ndengue


Mouhamadou Kamady : « Père Noël, j’ai échoué au 1er trimestre. Pourquoi m’as-tu récompensé ? »

Si les pauvres pouvaient sourire aux riches tout le temps, ceux-ci seraient plus motivés et les aideraient davantage même quand ils feront des conneries. Mais les riches doivent d’abord aider pour engendrer le sourire.
Une grande rigole comportant tous genres d’ordures ménagères. Au bord de cette rigole remplie d’eau usée de couleur verte située au quartier Béssengué à Douala, on aperçoit quelques enfants. Ils puisent de cette eau avec leurs mains et s’aspergent les uns les autres. Les petits anges sont très joyeux de jouer avec cette eau polluée dont ils ignorent la provenance.
Selon mes petites enquêtes, il s’agit des eaux des WC, des foyers environnants et des pluies qui circulent ici. Mais ces enfants ne gèrent pas ça. Pour eux, c’est un détail. Ne dit-on pas que « la saleté ne tue pas l’homme noir » au Cameroun ? A l’aube de la fête de la nativité, ces enfants n’attendent presque rien de leurs pauvres parents. Si ce n’est un plat de nourriture.

Au chevet des enfants
Au chevet des enfants

Non loin d’eux, une jolie jeune dame fait cuire le couscous au feu de bois. Elle allaite son bébé de quelques mois en même temps. Au même instant, elle balade ses yeux sur la marmite de viande posée juste à côté d’elle, de peur d’être doublée par un chien.
A moins d’un mètre de notre cuisinière, une petite tente a été érigée sur les lieux, au bord de la rigole, pour accueillir l’équipe conduite par père Noël. Sous cette tente d’environ trente places, Mouhamadou Kamady, un petit garçon de 7 ans, et ses amis, ont les yeux rivés sur un lot de cadeaux que s’apprête à distribuer le Français Alexandre Devoucoux Du Buysson.
Mouhamadou Kamady, élève en classe de CP à l’école publique d’Akwa, est venu bénéficier de ces cadeaux alors qu’il a échoué le premier trimestre avec 07/20. Un petit malin qui promet de mieux faire au deuxième trimestre. Il a intérêt, même si père Noël n’est pas venu évaluer son niveau scolaire. « Donc, il ne consultera pas mon bulletin de notes ? », me demande-t-il. « Oui ! Il est juste venu donner un coup de main à tes parents dans le cadre des préparatifs des fêtes de fin d’année 2015 », l’ai-je répliqué.
Après avoir reçu ma réponse, le petit enfant sautera de joie jusqu’à s’enrouler au sol. Après ce théâtre, Mouhamadou Kamady me souffle à l’oreille gauche : « tonton, je veux une voiture télécommandable ». Hum! Ce garçon me confond déjà au blanc Français ? Comment est-ce possible ? Moi, je suis si « black » qu’il n’y a même pas photo.
« Je dis hein petit, formule tes vœux au tonton blanc juste devant toi là, il les réalisera sans problème, c’est un millionnaire en franc CFA». Le message est passé. Le garçon fonce droit sur Alexandre. Et son vœu se réalisa.
« On pense que tous les enfants du Cameroun doivent avoir accès à cette magie de Noël. On les offres des jouets, des poupées, des voitures, de la nourriture, etc. Même les enfants handicapés méritent d’avoir cette magie de Noël ». Yes ! Je tire un coup de chapeau à la personne qui a instauré la fête de Noël chaque décembre. Bye décembre 2015, et à bientôt en 2016 !

Didier Ndengue


Chers anges de paix, je vous confie la Centrafrique en 2016

Le pays de Jean-Barthélemy Bokassa et d’Ange Félix Patassé a organisé un double scrutin législatif et présidentiel le 30 décembre 2015. Vivement que la paix revienne après le dépouillement.

Je suis ce jeune Centrafricain. Jadis, j’étais élève. Mais depuis mars 2013, j’ai perdu mon cartable, ma craie, mes stylos, mes crayons… Mon école, je ne sais même plus où elle se trouve. Je suis traumatisé. Je n’ai plus le courage de sillonner les rues de ma bulle. Tout me fait peur. S’il vous plaît, j’ai besoin d’une gomme pour effacer cette triste époque en 2016.
Je suis cette jeune Centrafricaine. J’ai vu ma mère, mon père, mes frères et mes sœurs se faire tuer à la machette. J’étais impuissante à l’époque. Je n’avais que mes yeux pour pleurer. Et ma virginité, je l’ai perdue. Ces salauds m’ont défoncé. Et personne ne m’a secouru. Je souffre désormais des MST (maladies sexuellement transmissibles). Je prends des comprimés…périmés, tout en espérant trouver la guérison. Sur mon lit d’hôpital, je veux tourner la page. Alors dites-moi, qu’est ce que je suis censée faire, à part haïr la guerre en 2016?
Je suis cet étudiant Centrafricain. Depuis tout petit, je ne sais qu’écrire des jolis poèmes d’amour. Mais depuis quelques années, je n’ai plus jamais vu quelqu’un dire aux membres de sa famille qu’il les aime. Les bruits de guerre ont plongé mon pays dans le chaos et le mot « Je t’aime » est sorti par la fenêtre. Il se fait de plus en plus rare comme le diamant de sang qu’on exploite chez moi. Vivement que « Je t’aime » soit restauré en Centrafrique en 2016 et que les assaillants aillent tous en enfer voir si j’y suis.
Je suis ce fonctionnaire Centrafricain. Mon ventre a commencé à maigrir parce que je n’ai plus rien à manger. J’ai longtemps travaillé pour ce ventre et non pour mon pays. Aujourd’hui, je suis en exil et je regarde les atrocités de loin. Je regrette amèrement d’avoir trahi mon pays. Avant, je dinais avec le diable. Je me repens et présente des excuses à tous les Centrafricains éparpillés à travers le monde entier. Je ne veux plus de ses milliards, ni de ses bonnes choses. Trop c’est trop ! Ma Centrafrique a toutes les richesses du monde. Et ce ne sont pas les singes, ni les étrangers qui viendront la développer. Vivement que les anges de paix nous soutiennent en 2016 !
Paix, paix, paix
A tous ceux qui auront l’occasion de diriger la République centrafricaine (RCA) après le double scrutin du 30 décembre, sachez que les peuples centrafricain et africain ont les yeux rivés sur vous. Soyez donc sages. Et il est préférable de diner avec les anges de la paix qu’avec les ennemis de la paix. Soyez vous-mêmes les premiers anges de la paix. Je vous laisse la Centrafrique, je vous confie la Centrafrique en 2016.


Et Jésus-Christ eu un petit frère rappeur

A l’occasion des fêtes de fin d’année 2015, j’ai vu Ekedi le frère de JC se produit le 19 décembre 2015, pour ma toute première fois, depuis sa conversion.

Avant, c’était Kristal. Un sobriquet qui était déjà très proche de Christ. Mais le jeune Ekedi, la vingtaine, ne prêtait pas attention à ce rapprochement. Certainement qu’il n’en avait même pas connaissance. Etant du monde, il faisait le rap et voulait briller comme un cristal. Un peu comme une étoile de minuit. Mais plus le temps passait, plus le jeune homme ne faisait que s’adapter au mode de vie des rappeurs du monde.

Je l’ai connu au lycée, ça fait plus d’une décennie. Avec ses amis rappeurs de l’époque, ils avaient mis sur pied un groupe qu’ils avaient surnommé « Le Dirty Clan ». Qui ne recrutait que les « bat boys » qui excellaient dans la musique urbaine au quartier New-Bell, dans le deuxième arrondissement de Douala. L’actuel frère de Jésus était alors l’un des pères fondateurs du groupe. Peu de temps après, beaucoup de choses se sont produites.

Premièrement, le clan est mort. Son siège a été démoli. Et les rappeurs se sont divisés. Et parmi les membres de ce clan, certains sont restés fidèles aux mauvaises pratiques. D’autres ont choisi de faire un style de musique instructive. Nombreux ont simplement jeté l’éponge. Et comme par miracle, l’un des plus virulents du clan est devenu chrétien. « Oh my god ! ». Au point de dédier sa carrière musicale à Jésus-Christ. Je n’en reviens pas ! J’en avais seulement attendu parlé jusqu’à samedi dernier lors d’un concert de musique gospel organisé par un groupe de chrétiens en plein air au quartier Bali à Douala.

Le Kristal, comme je l’appelais affectueusement à l’époque, est monté sur le podium sous le nom de Ekedi le frère de JC (Jésus-Christ). Je l’ai enfin vu. Il parle désormais comme un pasteur. Mon pote a réellement changé. Que ma joie est immense ! Dans sa nouvelle posture, il est quatre, voire dix fois plus puissant qu’à l’époque du clan. En plus, il semble plus à l’aise dans sa nouvelle vie. Le public et les critiques ne lui font pas peur.

Ce n’est pas le beuh beuh beuh…c’est le qui peut !

Microphone en main, Ekedi le frère de JC demande à l’assistance de faire un maximum de bruit pour son Seigneur. Après avoir réchauffé la foule en guise d’introduction, il va engager sa première chanson de la soirée. Dans cette dernière, il présente son Dieu comme le boss de l’humanité. La phrase la plus intéressante de son refrain que j’ai pu capter est la suivante: « Ce n’est pas le beuh beuh beuh, c’est le qui peut…».

Comme pour dire que son Dieu est efficace et n’a pas besoin de bruit (publicité) pour accomplir ses œuvres sur la terre. Quelle sacrée inspiration il a eu le petit frère de Jésus-Christ ! « Si les gens veulent trop parler, regardons aux faits. Dieu a tout créé. Les gens disent je suis ceci, je suis de telle religion, mais est ce qu’ils sont capables de créer les cieux et la terre ? » S’interroge le fou de Jésus-Christ.

Quand il est devenu chrétien, je me demandais, comme la majorité de ses amis, ce qu’il allait faire du talent qu’il avait lorsqu’il était encore païen. « J’ai compris que Dieu, c’est le côté fort, et j’ai choisi le côté fort. Jésus-Christ est la tête et non la queue », tente-t-il chaque fois d’expliquer à ses amis, non sans les inviter à remettre à « César, ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu».

Didier Ndengue