Didier Ndengue

Chez les réfugiés urbains de Douala : la fièvre de la rentrée scolaire hante les familles

Beaucoup d’enfants vulnérables ne reprennent pas le chemin de l’école ce lundi 5 septembre faute de moyens financiers. Excursion dans une communauté déboussolée.

Ce dimanche 4 septembre marque la fin des vacances scolaires au Cameroun. Dans l’une des grandes cours de mon quartier, j’aperçois les enfants donc la tranche d’âge varie entre 8 et 15 ans jouer au football pour leur dernière fois. L’un des gamins lance une blague à son voisin : « Tu ne pars pas apprendre tes leçons ? ». Ce dernier de répliquer : « Mais apprendre quoi au juste ? » Je les regarde pendant un moment avant de poursuivre mon chemin tout souriant. Mes pieds se dirigent vers le lieu-dit «Fin Goudron Ngangué».

Vendre les arachides pour payer la pension de ses enfants

En cette veille de la rentrée scolaire, les enfants de ce secteur ont déjà vidé les rues. Seules quelques femmes voilées divisent dans l’une des langues locales en marchant. Elles me font penser à Maman Léontine Legoto, une réfugiée centrafricaine qui vit dans le coin.

Puisque j’y pense, je vais rendre visite à cette femme en charge de beaucoup d’enfants qui sont eux aussi censés reprendre le chemin de l’école ce lundi 5 septembre. Je m’en vais voir comment elle les a apprêtés pour cette nouvelle rentrée scolaire. La seule façon de le savoir concrètement, c’est bien évidemment d’emprunter le couloir qui mène chez elle. Dans ce couloir, je croise sa fille Diana, en train de faire la lessive. Sa mère quant à elle, grille les arachides dans la cuisine. « Bonjour mon fils », m’accueille-t-elle. Elle a l’air abattu aujourd’hui, mais force quand même le sourire ce matin. Elle me fait entrer dans sa maison en planches de deux pièces.  Celle-ci suinte en cette saison des pluies.

"Nous voulons aussi aller à l'école"
« Nous voulons aussi aller à l’école »

Visiblement, la fièvre de la rentrée scolaire hante cette maison. Contrairement à plusieurs familles de Douala où les enfants ont déjà été inscrits à l’école et les fournitures scolaires achetées, ce ménage traverse ces pires moments. L’ambiance est morose. Tout ici va au ralenti. La mère centrafricaine est encore à la recherche des fonds pour envoyer ses enfants à l’école.  En vendant les arachides grillées, elle espère pouvoir relever ce défi. Legoto Léontine apprête un sceau d’arachide d’une valeur de 1500 FCFA. La centrafricaine excelle dans ce petit commerce depuis son arrivée à Douala en 2010. Son époux, M. Tarndadji quant à lui, souffre d’un mal qui le rend pratiquement paralysé. Il s’est rendu à Touboro au Nord du Cameroun pour y recevoir des soins indigènes. A l’aube de la rentrée des classes, le chef de la famille n’est toujours pas de retour. Une situation qui plonge son épouse dans une équation à plusieurs inconnus. « Je vends les arachides grillées pour payer leur école. Ce n’est pas facile. Heureusement que leurs maîtres sont compréhensifs, ils me permettent de régler leurs pensions petit à petit », m’explique-t-elle.

Manque de fournitures scolaires  

Malgré les efforts de sa mère, Bonaventure Tarndadji, 12 ans, a été renvoyé du Lycée bilingue de New-Bell, où il fréquentait l’année dernière, pour mauvaise conduite pendant les heures de cours. Le jeune homme de 6e n’a pas seulement été exclu, mais a également échoué l’entrée en classe supérieure avec une moyenne de 08/20. Cette année, sa mère devra donc se débrouiller pour lui trouver un autre établissement d’enseignement secondaire. Le petit garçon tente toujours de justifier son échec de plusieurs manières: « Je jouais beaucoup à l’école avec mes amis pendant les heures de cours. On a constamment convoqué ma mère à cause de moi. Mais je m’excuse. Cette année, loin de mes amis, je serais plus posé », me promet-il, les larmes aux yeux.

"Merci papa pour ce que tu fais pour nous"
« Merci papa pour ce que tu fais pour nous »

Bonaventure et sa petite sœur Inès Flore, élève au Cour élémentaire deuxième année (CE2) à l’Ecole publique New-Bell Aviation, rencontrent également plusieurs autres obstacles qui contribuent à leur échec scolaire. C’est le manque de fournitures. « Comme je n’ai pas de livre, j’emprunte chez mes camarades pour faire les devoirs pendant la récréation, ou après les classes ». Après avoir longuement échangé avec cette famille, me voici chez les réfugiés tchadiens. Mon principal interlocuteur est le leader de la communauté.

Vers une année blanche

Dans la même mouvance de la rentrée scolaire, de façon unanime, toutes les communautés de réfugiés de la capitale économique camerounaise crient au scandale. Et le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) dit qu’il a les moyens très limités. Et par conséquent, il ne pourra pas s’occuper de tous les écoliers. J’apprends  également que seuls 500 enfants d’écoles primaires seront soutenus cette année par l’institution humanitaire par l’entremise de son partenaire Plan International. Moyens limités ou pas, Djaradey Tayo Joseph, le président de 409 réfugiés tchadiens enregistrés dans la ville, m’avoue que c’est sa première fois de vivre une situation aussi chaotique en période de rentrée scolaire que celle observée cette année. A l’en croire, les enfants de sa communauté ne sont pas comptés parmi les réfugiés. « Nous avons pourtant des cartes de réfugié, mais le Hcr nous a abandonné », s’indigne-t-il. Et d’ajouter : « le statut de réfugié ne nous permet pas de travailler. Et quand même nos femmes et nos enfants vendent les arachides en bordure de route, la communauté urbaine vient les chasser, il y a aussi les pluies,… C’est pour que nous fassions quoi alors ? C’est vrai que les hommes se débrouillent dans des chantiers, mais que pouvons-nous réellement bâtir avec les miettes que nous gagnons, car il faut payer le loyer et les factures qui vont avec, la nourriture, et ajouter à ça la scolarité des enfants. C’est énorme ! »

C’est donc cette triste réalité que j’ai voulu partager avec vous en cette période de rentrée scolaire. Par ce billet, je souhaite que nous cessions de contribuer (consciemment ou inconsciemment) aux conflits dans le monde, car une famille déchirée par la guerre, c’est déjà trop !

 


Je suis Camerounais, je blogue 

Parce que j’aime écrire, lire, partager mon quotidien, mes analyses, mes ambitions et mes angoisses. Ce 31 août 2016, journée mondiale du blog, je vous explique en quelques paragraphes pourquoi je blogue.

Avant d’avoir mon premier ordinateur, je me baladais toujours avec un cahier, sur lequel j’écrivais tout ce qui me passait par la tête. Je m’inspirais de tout. De mes amis, des meufs, des séries brésiliennes, françaises, indiennes et africaines. Mais j’aimais beaucoup plus écrire des chansons dans lesquelles je parlais de moi, de ma condition de vie. Elle était assez cruelle. J’aimais également rédiger des poèmes pour les filles. Mais ça, c’était avant ! Depuis que je suis entré dans la vie active, je suis devenu une autre personne. Bref, beaucoup de choses ont changé dans ma vie. Ma façon de penser n’est plus la même. J’aime prendre position sur tous les sujets d’actualité. J’aime donner mon point de vue, tout en m’inspirant des valeurs de l’humanité. Mon métier de journaliste que j’ai appris à faire honnêtement, m’a ouvert les yeux.

Je suis Camerounais, je blogue ma vie
« Je suis Camerounais, je blogue ma vie »

Ma source d’inspiration

Sur le terrain, j’ai découvert des injustices, des cœurs de pierre, des anges, des démons, des gens qui ont besoin d’être soutenus, des innocents qu’on détruit, des rêves qu’on brise, etc. Sur mon chemin, j’ai rencontré des démons qui se prennent pour des anges. J’ai découvert des génies qui n’avaient pas besoin d’aller à l’école, mais à qui on ferme toutes les portes de la réussite. J’ai également découvert avec tristesse que des orphelins sont devenus le fonds de commerce des responsables des orphelinats.

Mes premiers pas

C’est bien de marcher hein, de s’ouvrir au monde, d’être curieux, d’accepter d’apprendre, de capitaliser les critiques et suggestions, etc. En le faisant, j’ai découvert l’Atelier des Médias de Rfi, où j’ai ouvert mon premier blog. J’avais des choses à raconter. Ces choses avaient un lien direct avec tout ce que j’ai évoqué supra. En 2013, je participe au concours de Mondoblog. Quelque temps plus tard, on me signale que je n’ai pas été admis. Pauvre de moi ! Moi qui rêvais de faire la « Une » de cette plateforme mondiale ! J’en ai tellement rêvé. Toutefois je me disais qu’il fallait être un extraterrestre pour faire partie de ces grosses plumes francophones. Après mon premier échec, je n’ai pas lâché prise. J’ai retenté le coup l’année suivante. Cette fois était la bonne. Mais je l’avoue hein, plusieurs personnes m’ont donné un coup de main. Je pense à Josiane Kouagheu qui a essayé, à sa manière, de m’expliquer la philosophie et le genre de billet à soumettre à Mondoblog. Eh bien! Chérie, me voici sur la plateforme. Grâce à tes conseils, j’y suis. Tu es formidable !

"Journée mondiale du blog"
« Journée mondiale du blog »

Aujourd’hui, grâce à mon blog, je crois que je peux enfin réaliser mon rêve d’enfance. Dorénavant, je blogue pour impacter mon pays, pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie des miens. Les miens, c’est ceux qui lisent ce billet à l’instant. Je suis Camerounais, mais je me considère comme un citoyen du monde. Mes billets touchent un peu à tout. Je durcis le ton quand il le faut. Je peux également le fragiliser. Grâce à la formation de Mondoblog, je peux caresser et jeter les peaux de fleurs ou de bananes à qui je veux et comme je veux. En réalité, je blogue pour impulser et accompagner le changement. Par ces mots, je souhaite une excellente fête à tou(te)s les blogueurs et blogueuses.


Youpwè : poissons et fruits de mer, entre disparition et empoisonnement

Le plus vaste lieu de commerce de poissons frais de Douala (la capitale économique camerounaise), dans le deuxième arrondissement, ne fait plus foule à cause de la rareté du poisson et des prix de ses marchandises. Malgré la forte pluie de samedi, je suis allé voir de près ce qui se passe de ce côté… Ouvrons nos parapluies et tentons ensemble de sauver les poissons de la noyade, si nous le pouvons bien sûr !  

Sur la grande place du marché, juste au bord de l’eau, ce samedi 20 août, j’aperçois quelques jeunes garçons en train de nettoyer toutes sortes de poissons. L’objectif étant de satisfaire leurs clients, ils s’appliquent, malgré la forte pluie de ce matin. Chacun, devant son comptoir, tient un couteau en main avec lequel il éventre le poisson  et enlève ses déchets. En face d’eux, au bord du fleuve, d’autres jeunes déchargent les pirogues qui viennent d’accoster. Dans la foulée, un garçon d’environ 15 ans, transportant un sac de glace sur la tête, me fait signe de la main, pour savoir si j’ai besoin de ses services. « Non petit, je suis juste en train de me balader », lui ai-je répondu. Le jeune homme est suivi par un autre de la même tranche d’âge, qui transporte une cuvette de poissons sur la tête également.

"Cessez la pêche illicite"
« Cessez la pêche illicite »

Après quelques minutes d’observation, je quitte les lieux et me dirige vers les commerçants assis le long de la chaussée. Prendre également la température de leur côté. Ici, des poissons d’eau douce, les carpes, les crevettes, les crabes, entre autres fruits de mer, sont versés sur des plastiques transparents étalés à même le sol. D’autres commerçants disposent de cuvettes sur lesquelles ils exposent leurs marchandises. Cette zone pue le poisson et cela me fait penser à mon enfance.

 Le nombre de poissons diminue et les prix augmentent

Grâce à mon parapluie, je parviens à dribbler toutes les gouttes d’eau et à visiter presque tous les coins du marché sans être inquiété par la pluie. Au bout de ma curiosité, je réalise que l’ambiance de ce marché a considérablement diminuée. Elle a chuté au point de ne plus ressembler à celle des années lointaines.

Je me souviens qu’il y a plus de dix ans, ma mère, lorsqu’elle était encore de ce monde, venait régulièrement se ravitailler ici. Elle ramenait des gros poissons à la maison, et chacun d’entre nous mangeait à satiété.  Mais aujourd’hui, la donne a changé. Les prix du poisson ont carrément triplé. Ce qui coûtait 15 000 FCFA à l’époque de ma mère, vaut plus de 50 000 FCFA aujourd’hui ; et ce qui  coûtait 50 000 FCFA est carrément passé à plus 150 000 FCFA. C’est injuste ! Au moment où la pauvreté ronge de plus en plus les citoyens camerounais, les prix des denrées alimentaires ne font que gonfler. On est même dans quel pays comme ça hein, Dieu ?

Les péchés des pêcheurs

Quelques minutes avant d’atterrir au cœur du marché de Youpwè ce samedi matin, je suis allé rendre visite à mon oncle qui vit dans le coin, vers la route qui mène à la « Marina », une zone très prisée par les expatriés à cause de son ouverture sur la mer. Ma joie était immense au moment où je frôlais le sol de Youpwè ce week-end. Je suis content de constater que toutes les routes de ce quartier sont en chantier. Seulement, je redoute que ce ne soit un bricolage de plus. En tout cas, mon vœu le plus cher est que ces routes en construction tiennent plus de dix ans sans se détériorer. De même, j’aurais voulu que la communauté urbaine de Douala entame les travaux du temps où le marché faisait encore le plein de clients grâce de la bonne qualité du poisson et des prix abordables de ses produits. C’est pas grave, comme on dit souvent : « vaut mieux tard que jamais ! » J’espère seulement que ce n’est pas une autre opération de charme du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), en vue de la prochaine élection présidentielle de 2018. Si c’est le cas, les hommes du Renouveau doivent admettre qu’ils contribuent, eux aussi, à la montée en puissance de la pêche illicite et à la disparition des espèces aquatiques à Youpwè.

"Les Chinois à la manœuvre"
« Les Chinois à la manœuvre »

Ils ont fait confiance aux pêcheurs qui « pratiquent une pêche illicite avec des pesticides et des filets non conformes», m’apprend une vendeuse de poissons fumés. Les Chinois, les Nigériens, les Nigérians, etc. sont les principaux acteurs cités dans ce sale coup. « Quand ils versent le produit dans l’eau, ça tue les poissons, même les plus petits. Ce qui fait qu’il n’y a plus reproduction. C’est pour cela que vous constatez que le poisson est de plus en plus rare sur les étals », ajoute la commerçante. J’espère que les autorités camerounaises, qui ont laissé prospérer cette pratique illégale, sont conscientes de ce que le poison utilisé pendant la pêche aura des répercussions néfastes sur les consommateurs.


Monsieur le Président, veuillez arrêter d’endetter les Camerounais s’il vous plaît

Notre chef de l’Etat emprunte pour tout et partout et se fait passer pour un bienfaiteur.

Un jour, sur sa page Facebook, un internaute propose au président de la République du Cameroun de vendre le pays à un milliardaire et de partager les revenus de façon équitable. Avec cet argent, suggère le « facebookeur », chacun pourrait aller chercher de meilleures conditions de vie ailleurs, car chez nous, c’est l’enfer. Ce post en a fait rigoler plus d’un. Et pourtant, c’est ce qui pourrait se produire à l’allure où vont les choses. Le chef de l’Etat va certainement décider un matin, avec la complicité de toute sa bande, de liquider non seulement le pays, mais aussi les populations qui deviendront les esclaves de l’acheteur. Il faut s’attendre à tout avec ce régime qui ne cesse de poignarder et de provoquer le peuple. J’ai l’impression qu’avant de rejoindre ses aïeux, le fils de M’vomeka’a veut absolument liquider tous les Camerounais, jusqu’à la millième génération.

L'argent des autres
L’argent des autres

 

Les mains toujours tendues

Je ne comprends pas comment, dans un pays où les gens se vantent d’être multimilliardaires, on peut emprunter à tout vent et pour ne rien bâtir de concret. Pour un petit chantier, on emprunte chez les Chinois, pour le petit réaménagement d’une route, on sollicite les sous d’un partenaire Français. J’ai vraiment envie de comprendre cette politique du régime de Yaoundé. Il y a encore quelques jours, le grand manitou a promis des milliers d’ordinateurs aux étudiants. Les analyses découlant de cette promesse font état de ce que monsieur Biya va emprunter les sous pour polir son image auprès de sa jeunesse. D’autres, « mauvaises langues ou bonnes langues » (c’est selon), disent que cette dette pour l’achat de ces ordinateurs sera remboursée par les étudiants bénéficiaires eux-mêmes. Ce qui veut dire que Yaoundé n’offre rien aux étudiants, mais leur fait acheter les ordis.

En temps réel, si je dis que je vais donner quelque chose à quelqu’un, je n’irai pas emprunter les sous dans une banque sans le consentement de cette personne pour qu’elle vienne rembourser plus tard. On est d’accord là-dessus n’est ce pas ? Sinon, cela n’est plus un don, mais un endettement que je qualifie de « forcé », parce que chaque étudiant de mon village peut s’offrir une machine de travail avec son propre argent.

S’endetter pour bricoler ou pour les poches personnelles ?

Ce mercredi matin encore, je prenais tranquillement mon bain. J’ai haussé le volume de mon poste récepteur pour suivre la revue de la presse du jour. Du présentateur de cette tranche matinale sur la banque FM, j’apprends que pour construire les infrastructures devant abriter les prochaines Coupes d’Afrique des Nations  de football (CAN) qui se dérouleront sur notre sol en 2016 et en 2019, le pays a encore emprunté beaucoup de milliards de nos FCFA. Le pire dans cette histoire de dette, et c’est ce qui m’énerve le plus, est que la plus grande partie de ces sous empruntés finit généralement dans les comptes bancaires des individus qui nous livrent des infrastructures bricolées, qui n’auront même pas plus de dix ans de vie. Et pourtant, je connais des maisons ici à Bonanjo (Douala), construites par des Allemands, qui ont déjà fait près de deux siècles et sont toujours debout et habitées.

Signature d'un nouveau partenariat
Signature d’un nouveau partenariat

 

En suivant donc la revue de la presse de ce matin, j’ai eu le sentiment que les caisses de l’Etat étaient vides. On emprunte tellement pour réaménager nos aéroports qui ressemblent plus à des gares ferroviaires qu’à de vrais aéroports comme j’ai pu en voir ailleurs. En plus, on ose leur coller le titre d’« international ». Vous avez par exemple « l’Aéroport International de Nsimalen » à Yaoundé ou encore « l’Aéroport International de Douala ». De qui se moque-t-on au juste? Un aéroport international a-t-il des pistes trouées et un hall sans climatisation ? C’est vrai que l’Aéroport de Douala a pris un coup de pinceau forcé ces derniers temps, mais la grosse enveloppe qui a permis ce nettoyage vient directement de l’Agence Française de Développement (AFD).

S’endetter pour s’appauvrir

La main qui emprunte constamment s’appauvrit davantage. Tout le monde, je suppose, connait cet adage. Mais le Cameroun, comme s’il avait dîné avec le diable, semble ignorer ce principe de base de l’économie. Il s’endette pour tout, alors que ses dirigeants mènent un train de vie princier. Ils n’ont même plus honte d’emprunter pour goudronner les routes, construire les écoles, mettre les entreprises à niveau, gérer les forêts, les industries extractives, etc. Cela signifie-t-il que nous n’avons plus aucune réserve financière? Où est donc passé l’argent des impôts, de la douane, des péages, entre autres taxes imposées aux entreprises au Cameroun ? Je vais chuter par là aujourd’hui, parce que cette histoire d’endettement me donne franchement des maux de tête.


Ring de boxe gabonais : Qui peut mon champion Ali ?

Le président sortant promet un K-O à ses adversaires le 27 août 2016. De tout cœur avec toi champion. De toutes les façons, il n’y a pas match !

  • Ali le boxeur

Il enfile doucement ses gangs. Le type-là est très dangereux sur un ring de boxe. Tous ses adversaires doivent le savoir et craindre sa force de frappe. Il ne mâche pas ses mots quand il dit qu’il est programmé pour administrer un K-O à plus de dix opposants à la fois. C’est quand même Ali le « boxeur ». Pas celui qui est décédé l’autre jour hein, mais son homonyme gabonais.

Le peuple gabonais derrière son champion
Le peuple gabonais derrière son champion
  • Ali le rappeur

Il se transforme souvent en rappeur. Microphone en main, il engendre le clash. Ses couplets sont mortels. Ils viennent de la rue. Mais n’oublions pas qu’Ali a grandi dans une famille de luxe, sans toutefois être ébloui par leur train de vie quotidien. Ce type ne s’est pas éloigné des réalités du ghetto qu’il « rappe » souvent quand l’occasion se présente. En ma connaissance, aucun autre chef de l’Etat de notre zone communautaire n’est monté sur un podium pendant un spectacle et presté en faisant les gestes des « yors » comme ABO. Une façon pour le président-rappeur de redonner de l’espoir aux artistes urbains de son pays.

Je rappe pour la paix au Gabon
Je rappe pour la paix au Gabon
  • Ali le chauffeur de Lionel Messi

Après Ali le boxeur, Ali le rappeur, voici maintenant Ali le chauffeur de Lionel Messi, l’international footballeur argentin. Beaucoup de personnes ont pensé qu’il était devenu fou, le jour où Lionel Messi était en séjour chez lui. « Comment un chef de l’Etat peut se rabaisser comme ça au point de devenir le chauffeur d’un simple footballeur », s’étonnaient certains en juillet dernier. Ainsi, le big boss s’est montré très humble en devenant le chauffeur de la star du football mondial. Autant de choses qui marquent les esprits. Surtout la jeunesse. Mon père, tu dois reprendre tes choses et « botter » le ballon au fond des filets. Le peuple gabonais t’aime. Même certains camerounais comme moi.

Le chauffeur de Lionel Messi
Le chauffeur de Lionel Messi
  • Ali le bulldozer

Au-delà du divertissement, Ali est un vrai « bulldozer », pour reprendre l’expression de l’hebdomadaire sous-régional « Intégration ». Depuis son ascension à la magistrature suprême, il transforme progressivement son pays en un petit paradis dans la sous-région. Les chantiers se concrétisent sans véritable souci. Et le patron veille personnellement au grain, pas comme le type d’Etoudi à Yaoundé (Cameroun). J’admis le courage et la force de frappe d’Ali. Je crois en lui, malgré les coups de gueule de ses détracteurs. En toute sincérité, il est mon meilleur président de la sous-région Afrique centrale. Je ne connais pas un autre chef de l’Etat dans notre espace communautaire  qui a déjà fait venir la neige de l’extérieur pendant les fêtes de fin d’année pour faire rêver ses populations comme Ali Bongo Ondimba.

Je vas vous mettre K-O
Je vas vous mettre K-O
  • Ali veut un K-O

Depuis quelques jours, je suis de près la campagne à l’américaine du big boss gabonais. J’avoue que c’est du lourd ! Ce matin encore, j’ai ris aux éclats en le suivant dire quelque chose de ce genre : « Un jour j’ai rencontré Ali (Mohamed Ali de regretté mémoire). Il m’a montré comment on danse sur le ring et comment on administre un K-O à ses adversaires». Hahahaha !!! Le père ci va seulement me tuer avec ses propos. Ses adversaires doivent être frustrés en l’écoutant. Sans doute qu’ils se sont finalement rendus compte qu’il est un vrai champion. Quelqu’un qui ne compte que sur son peuple pour remporter la prochaine élection présidentielle. Contrairement à ses adversaires qui ont le regard tourné vers l’extérieur. Comme mon champion le répète constamment à la fin de chaque meeting : « Que Dieu bénisse le Gabon ! »


Au royaume des patrons, le bouffon est roi

Drôle de management, mais le « vrai» boss chez nous est toujours fâché et impoli envers ses collaborateurs, qui perçoivent généralement leurs salaires avec plusieurs jours de retard.

Voilà le patron de mon pote qui descend de sa grosse cylindrée blanche. Il avance vers nous. Traverse et entre dans le bâtiment abritant ses bureaux sans toutefois faire allusion à nous. Même pas un « bonjour » au passage hein boss ? Je me sens si diminué ! En tout cas, je ne dis pas aussi « bonjour » à ce type qui se prend pour Dieu. Massa, ce salaud est gonflé comme le tapioca ! Même le vigile n’a pas droit à sa « précieuse » salutation, encore moins la demoiselle proposée à l’accueil. Il fait comme s’ils n’existaient pas. Comme s’il pouvait se passer de leurs services. Le mec grimpe les escaliers jusqu’à son bureau avec la face froissée comme si sa « go » l’avait barré à 4h, au moment où son truc était débout. Tsuippp !!! Nous quoi dedans si sa nana est fatiguée de ses coups de reins ? En plus, c’est lui le patron de l’entreprise norrr, il pouvait bien décider de rester coucher chez lui et digérer sa défaite en solo que de venir polluer l’environnement du travail ce matin.

Le mépris accouche la grève
Le mépris accouche la grève

Ils croient qu’un bon patron est synonyme d’infériorité  

La vérité est que le patron de mon pote incarne tout simplement l’univers de certains patrons au Cameroun, qui croient que saluer leurs collaborateurs le matin est synonyme d’infériorité. Ils se permettent au contraire de gronder tout le monde chaque fois qu’ils ont besoin d’un service. Comme si les employés étaient ses enfants. Le comble est que, chaque fin du mois, au lieu de payer ses employés à temps, le « boss » tape une, voire deux semaines avant de payer les salaires de ces gens qu’il méprise au quotidien. Si un employeur Camerounais te paie les heures supplémentaires, renseigne-toi bien sur sa vraie nationalité.

Libanais et Chinois aux bancs des accusés

Mais ce phénomène n’est pas seulement entretenu par les patrons originaires de mon village. Il y a aussi les Libanais. Ces derniers, en plus d’être impolis au travail, tabassent souvent leurs employés. J’ai rencontré des anciens ouvriers de la boulangerie « Goumandise », sise au quartier Bonapriso, qui ont été licenciés par leur boss Libanais sans véritable raison. Ce dernier n’a même pas pensé à reverser leurs plusieurs mois de salaires impayés, encore moins leurs droits.

Des travailleurs
Des travailleurs

 

J’ai également rencontré une pauvre veuve de plus de 50 ans qui a été utilisée et chassée par un forestier d’origine libanaise après plus de 25 ans de très loyaux services. La ménagère réclame toujours ses droits. En tout cas, si tu n’as pas des réseaux solides, il ne faut pas tenter de traduire un Libanais en justice dans ce Cameroun de Paul Biya.

En plus des Libanais, il y a aussi les Chinois qui sont de mauvais payeurs. Ces personnes de petites tailles sont  très nuisibles. Non seulement ils envahissent notre pays, ils ouvrent des structures où ils embauchent et chiffonnent leurs employés. Avec eux, c’est le travail non stop, pour un salaire de catéchiste. Ils bafouent les droits des travailleurs, parfois avec la complicité de nos autorités.


Trop de Nicki Minaj dans ma bulle

Décidément, certaines camerounaises n’ont pas d’identité. Elles copient maladroitement les stars américaines.

La galère est mon meilleur allié depuis quelques semaines. L’autre jour, mon boss m’a encore fait une avance sur mon salaire, pour la deuxième fois en trois semaines. Il dit que c’est trop dur à Yaoundé. Surement que les factures sont bloquées dans les administrations publiques comme d’habitude. Pendant ce temps, mes factures de loyer ne font que s’entasser.

Avec une telle lenteur observée dans le traitement des factures des entreprises, je me demande comment le président de la République a pu valider le nouveau Code Pénal, qui autorise les bailleurs à porter plainte contre les locataires qui cumulent deux mois de loyer impayé.

« Donc, comme nos factures ne passent pas aux ministères là, je dois vomir les billets de banque pour gérer mes factures de loyer hein? »

Ces vieux vont tout me montrer ici au Cameroun. En tout cas, en ce qui concerne ce sujet, je vous donne rendez-vous dans un prochain billet dans lequel je vais cuisiner ces gens qui ont pris le pouvoir en otage.

Leurs niaiseries ont fini par affecter la jeune fille camerounaise, qui, par l’influence des médias et réseaux sociaux, va finir par marcher nue dans les prochaines années.

L'icône de plusieurs jeunes filles camerounaises
L’icône de plusieurs jeunes filles camerounaises

Les stars du quartier

Comme je l’ai mentionné plus haut, la galère me ronge depuis quelque temps. Ce qui fait que je ne peux plus faire la cuisine, à cause de la cherté des denrées alimentaires sur le marché. Je préfère plutôt me contenter des beignets haricots, bouillies du coin.

Ce vendredi matin, je me suis rendu chez « Mamy beignets », pour remplir mon ventre. Apparemment, ce « beignetariat » a plusieurs serveuses. Toutes « androïdes » les unes que les autres.

Récemment, je me suis fait servir par une jeune belle fille d’environ 18 ans. Elle n’avait rien d’anormal. A part quelques fausses mèches sur sa tête. Mais celle à la manœuvre aujourd’hui ressemble plus à une fausse star. Les bords de sa tête sont rasés. Juste quelques tresses sont visibles au milieu de son crane. Comme si la souris était passée par là. C’est le new look que vous voulez voir, celui des stars américaines qu’elle a copié ? Sauf que les stars américaines que je vois à la télévision ou sur les réseaux sociaux, ne sont pas des serveuses de beignets haricots comme celles de mon quartier. Elles se disent peut-être que Rihanna est au chômage ou galère dans un autre siècle. C’est ce que pense Gladys, la fille tatouée qui habite en bas de chez moi.

Je suis une star et non une vendeuse de beignets
Je suis une star et non une vendeuse de beignets

Comme la majorité de mes sœurs Camerounaises, Gladys croit qu’elle ne peut être belle qu’avec les cheveux des autres, peut-être même des morts, sur la tête. Ma voisine ne se décape pas trop. C’est pour cela que son teint noir n’a pas encore entièrement blanchi. Mais il le sera d’ici peu, j’en suis sûr ! Ainsi, au lieu de rester noire et belle comme mes petites Layla et Anita, elle deviendra blanche, au point de défier, s’il en était possible, Michael Jackson.

L’autre jour, une jeune fille que j’ai croisé dans la rue m’a dit que c’est le teint blanc qui passe le plus sur le marché. Elle tentait de me convaincre que les garçons de notre siècle préfèrent les métisses aux blacks. Elle oublie qu’il y a des exceptions. Ce ne sont pas tous les mecs qui aiment les femmes brunes, chacun a son goût. J’ai même un ami, qui, pour avoir plusieurs fois été trompé par des blacks devenues métisses, a mis une croix sur cette race.

 

 


Malgré le désamour des siens, Tubal triomphe

Son style musical ne fait pas l’unanimité dans son assemblée chrétienne. Ce qui n’a pas empêché au jury des Gospel Star Awards d’octroyer au gospel rappeur le prix du «Meilleur artiste urbain 2016».

«Le rap, c’est pour les voyous. Le rap, c’est la musique des délinquants, des bandits pour être plus clair. Les rappeurs sont tous des fumeurs de chanvre indien. Le rap incite à la révolte. Bref, le rap, c’est pour ceux qui ont raté leur vie. Il n’y a plus rien à faire pour eux. Ils méritent tous crever en enfer». C’est en gros ce que pensent beaucoup de Camerounais .

Je ne suis pas d’accord avec ceux qui tiennent un tel langage. Il est vrai que le rap est né dans la rue, mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, le temps est révolu. Et les vrais rappeurs de notre siècle sont des messagers de paix. Ils dénoncent des injustices pour que ça change. D’autres comme Tubal, chantent pour rapprocher les Hommes de Dieu. En parlant justement de Tubal, le jury des Gospel Star Awards lui a décerné le prix du «Meilleur artiste urbain 2016» le 29 juillet au Saint John’s Plazza à Douala.

"Meilleur artiste urbain 2016"
« Meilleur artiste urbain 2016 »

Parce qu’il excelle dans le rap, ce garçon a souvent été méprisé par ses frères et sœurs de l’église. Le 14 février dernier, il organise, pour la sortie officielle de son premier maxi single, un concert dans la grande salle de son église à Bonapriso (Douala). Ses frères en Christ boudent cet évènement. D’autres le suppriment de leur plateforme d’échanges sur les réseaux sociaux, sous prétexte qu’il dérange avec son rap. Tubal chante pourtant la parole de Dieu. En principe, je pense que ses compagnons de tous les jours devraient être ses premiers fans. Malheureusement, on n’est jamais prophète chez soi. Jésus lui-même l’aura vécu.

On préfère le Makossa pornographique au rap conscient   

Les Camerounais me laissent souvent croire qu’il est plus avantageux d’écouter un Makossa pornographique que de suivre un rap qui éveille les consciences comme celui de Tubal. La vérité est que beaucoup de mes compatriotes préfèrent le mensonge à la vérité. Ce phénomène n’est pas seulement présent chez les païens. Même les chrétiens sont également dans cette mouvance.

Le combat continue...
Le combat continue…

Quand un fidèle de l’église sent en lui la force d’évangéliser à travers le rap, son leader lui fait croire qu’il est animé par un démon. Comme si tous les rappeurs étaient habités par des démons. Je me demande parfois si ces leaders d’église connaissent réellement les projets que Dieu a pour chacun de nous?

Heureusement que le rappeur a vite fait de comprendre que la parole de Dieu est plus destinée aux pécheurs qu’aux «Saints». Donc, le nouveau disciple chante pour sauver les brebis égarées. Le combat continue…


Les ambassadeurs de Camair-co ne voyagent pas par Camair-co

Notre chef de l’État et ses ministres empruntent-ils régulièrement notre compagnie aérienne nationale pour leurs multiples déplacements à l’étranger ? NON ? Ils sont pourtant les premiers à prêcher le patriotisme sur tous les toits.

En « camerounisant » la Cameroon Airline Corporation (Camair-co), les autorités croyaient bien faire. Ils pensaient qu’ils sortaient notre compagnie du gouffre sous le règne des Européens. Sauf que depuis que la Camair-co est gérée par les nationaux, sa plaie ne s’est jamais cicatrisée. Sa famille de détracteurs ne fait que s’agrandir. Et les ennuis n’en finissent plus. Les règlements de comptes surgissent pêle-mêle. Et l’actuel Directeur général, Paul Nana Sandjo, n’a plus le sommeil tranquille. Lui qui avait pourtant des bons plans pour le redressement de cette structure.

Rien ne fonctionne normalement dans cette entreprise. La presse en parle. Et le président Paul Biya sort toujours de son silence avec un gros pactole en main. Le boss y injecte des milliards pour que l’étoile brille. Les réseaux tapis dans l’ombre font également le nécessaire pour créer des zones de turbulence. En toute sincérité, que de continuer à y injecter des sous n’importe comment tout en sachant que la compagnie aérienne nationale ne volera jamais plus haut, nos dirigeants feraient mieux de solliciter les vols Camair-co pour leurs multiples déplacements.

L'étoile du Cameroun
L’étoile du Cameroun

Sentez-vous à l’aise  

Lorsqu’il était encore ministre des Transports du Cameroun, Robert Nkili, au cours de plusieurs manifestations publiques en faveur de l’unique compagnie aérienne de chez nous auxquelles j’ai assisté, exhortait les uns et les autres à faire preuve de patriotisme à empruntant Camair-co pour leurs déplacements. Le petit « Robert », comme on l’appelle affectueusement, est un bon parleur, qui n’utilise pas toujours le haut-parleur pour se faire entendre. Il a forgé cette qualité au ministère du Travail et de la sécurité sociale, où il a également été patron. Ce type n’est plus malheureusement aux affaires depuis le dernier réaménagement du gouvernement par Paul Biya.

A part prononcer le nom « Camair-co », quelqu’un peut-il me dire combien de fois le petit « Robert » a emprunté notre compagnie pour ses nombreux déplacements à l’étranger ? Moi qui pensais qu’il aimait beaucoup notre étoile qui sombre toujours dans les ténèbres. Son prédécesseur, Edgar Alain Mebe Ngo’o, l’emprunte-t-il également pour ses voyages partout dans le monde dans le cadre de son travail ? J’en doute fort ! Ce n’est pas juste ça, hein messieurs les ministres de la République !!!

Venez monsieur le président, je vous attends
Venez monsieur le président, je vous attends

Qui a déjà vu Paul Biya dans les vols Camair-co ?

Franchement, ces messieurs, avant d’exhorter les autres à faire preuve de patriotisme, doivent d’abord être des modèles. En principe, c’est mon opinion, tous les hauts cadres de l’administration camerounaise devraient voyager avec l’étoile du Cameroun. Ils doivent être les premiers ambassadeurs de la compagnie aérienne nationale. Ce qui permettra à cette entreprise d’avoir une bonne santé financière pour gérer ses factures à temps. Je peux peut-être me tromper, mais je pense que même le boss, assis au palais d’Etoudi (Paul Biya), lui aussi, ne prend pas les vols Camair-co pour ses « courts/longs » séjours privés en Europe.

Certainement qu’il pense, comme bon nombre de personnes, que nos avions sont de mauvaise qualité, d’origine chinoise qui peuvent sauter et caler en l’air à tout moment. Et comment voulez-vous donc que notre compagnie fasse le plein de passagers alors que nos boss redoutent leurs engins ? A ce rythme, notre étoile ne brillera jamais dans les cieux de New-York, Paris, etc où nous avons pourtant des représentations diplomatiques.


Vivre ensemble : les petites prières d’Ady Tchouakak

A l’heure où son jour se lève dans la musique, la jeune chanteuse camerounaise rêve d’un monde juste, sans violence.

En cet après-midi ensoleillé, la nana, toute belle, descend d’un véhicule au lieu-dit Dékage à Akwa (centre commercial de la capitale économique camerounaise), se dirige vers moi, et me colle une bise sur la joue. Hum !!! On ne gère pas les regards des passants hein, ma belle ! « Qu’est ce que tu fais ici Didier ? », m’interroge Ady, ma star du jour, qui ignore que j’ai bravé une averse au quartier « Ndokoti » ce matin juste pour honorer notre rendez-vous. Pas la peine d’en parler. Une fois dans les bureaux d’Antoine sis à quelques mètres de l’immeuble Dékage, nous débutons notre séance de travail portant sur le premier « bébé » de cette artiste musicienne au cœur pur et sincère que j’ai eu l’honneur de rencontrer ce mardi 19 juillet 2016.

Le meilleur est à l'horizon
Le meilleur est à l’horizon

Horrible

Adeline Tchouakak, devenue Ady Tchouakak, est avant tout journaliste. Elle travaille pour le compte du quotidien privé « Le Messager ». Son album que je découvre à l’instant, est inspiré de son quotidien de reporter. Un jour, rapporte-t-elle :

« J’étais à Laquintinie (hôpital), il y a un petit garçon qui était venu pour une opération à la gorge, il avait vraiment très mal. Il devait avoir entre 4 et 5 ans et le médecin qui recevait ses parents, a demandé qu’ils aillent dans sa clinique ».

A titre de rappel, la majorité, pour ne pas dire tous les médecins de chez nous, ont des cliniques privées, où ils « transfèrent » plusieurs malades pour leur compte personnel. Mais les pauvres n’ont pas leur place chez eux. Ady affirme que l’opération du petit garçon avait échoué. Conséquence : il est devenu aveugle, sourd,… parce que le médecin ne s’est pas occupé de lui. Cette scène me fait penser au film d’horreur de la femme enceinte des jumeaux éventrés devant les urgences de l’hôpital Laquintinie il y a quelques mois, sans l’ombre d’un infirmier de cette institution sanitaire.

Ady m’explique qu’elle ne comprend pas comment les gens peuvent être aussi méchants. En tout cas, la méchanceté est le lot quotidien de notre administration. Qui ne se rappelle plus des casses de PK17, où plusieurs maisons ont été rasées par les agents de la Communauté urbaine de Douala (CUD) ? Beaucoup de familles ont passé des semaines à la belle étoile sans que cela ne gêne personne.

« Une veuve était là avec ses enfants. Sa première fille était enceinte des jumeaux. La maman s’est battue pour construire leur maison. Quelque temps après, on est venu casser cette maison neuve. La fille enceinte saignait. On a lancé le gaz lacrymogène, le mal a fait qu’elle a accouché sur le champ », se souvient Ady.

Toujours dans la grande ville de Douala, le reporter a vécu une scène aussi terrifiante que celles invoquées supra. Imaginez une maison léchée par des flammes avec toute une famille à l’intérieur ! Ces témoignages me laissent bouche bée.

Pendant le tournage d'Ady
Pendant le tournage d’Ady

Show-biz, pas aussi rose qu’Ady

Pendant que nous causons, en fond sonore, les neuf chansons  qui constituent son premier album intitulé « Ya Zaelee » dans sa langue maternelle ou « Mon jour s’est levé » en français, nous baladent dans son univers culturel. Mais Ady ne chante pas qu’en sa langue maternelle. Elle y met un peu de français, d’anglais, de Douala, ou d’Ewondo, …

On fait une incursion dans le domaine du show-biz qu’elle affectionne depuis sa tendre enfance pour comprendre que le milieu  n’est pas aussi rose qu’elle le pensait. Avant d’enregistrer son album grâce au soutien financier des internautes, elle s’est fait extorquer beaucoup d’argent par des gérants des studios d’enregistrement véreux. Un phénomène qui va croissant au bercail. Ici, on n’aide pas les plus jeunes. Au contraire on drague et on veut coucher avec des jeunes chanteuses avant la production.  Si seulement cette mentalité pouvait changer au moment où elle fait ses premiers pas dans ce monde assez sombre, Ady serait très heureuse.  Concernant son nouveau monde, elle souhaite « que Dieu me prenne la main et m’accompagne où il m’envoie… Quelque soit ce qui arrive, que je reste humble. Que je me rappelle d’où je viens ».

L’Orphelin

C’est mon préféré parmi les neuf titres de « Ya Zaelee ». Ici, Ady « prie pour les amours perdus…». Une reprise d’Abdou Benito sortie dans les années 90. Je vous recommande particulièrement « L’Orphelin ». Une chanson qui me fait couler les larmes depuis hier. Mais ne faites pas comme moi. Il y a quelques sonorités joyeuses dans cet album pour vous. Pour dire que même si c’est triste, il faut qu’on trouve la force pour transcender  certaines choses et de garder le sourire malgré tout. « L’espoir commence par la pochette de l’album. Quand je regarde loin à l’horizon, c’est sombre, mais on sait qu’un jour, on va y arriver », pense Ady Tchouakak, optimiste.

Un talent en herbe
Un talent en herbe

Les titres de « Ya Zaelee »

  • Monod
  • Tseu yor
  • Nde’wo
  • J’y parviendrai
  • Yele Yele
  • O me wè
  • Alléluia
  • L’Orphelin
  • Ya Zaelee


Diplomatie : Paul Biya est allergique à ses pairs africains

Comme d’habitude, le chef de l’Etat camerounais était le grand absent du 27e Sommet de l’Ua du 17 au 18 juillet 2016 à Kigali, au Rwanda.

Le N°1 camerounais n’est pas sérieux. Pendant que ses collègues du continent traitent des sujets d’intérêt général dans la capitale rwandaise, le doyen des chefs d’État africains préfère rester coucher à Yaoundé. Où il a surement suivi, comme moi, cette rencontre dans les médias internationaux.  A la seule différence qu’il a envoyé le Jeune Mbella Mbella, son ministre des Relations extérieures (Minrex) le représenter. Comme pour dire que « vos histoires africaines là ne m’intéressent pas ».

Paul Biya: A travers ce bout de papier, le Jeune Mbella Mbella me représente au Sommet de l'Ua
Paul Biya: A travers ce bout de papier, le Jeune Mbella Mbella me représente au Sommet de l’Ua

Un nègre ne sera jamais blanc

Le père de Brenda Anastasie se prend pour un étranger en Afrique. Mais il faut savoir, M. le président que même si vous courez après les présidents Français lorsqu’ils sont en visite sur notre continent n’importe comment pour défendre vos intérêts, vous resterez nègre, comme moi. Un noir ne deviendra jamais blanc, même s’il a une peau aussi claire que la vôtre. Le racisme aux États-Unis le prouve à suffisance. M. le président, veuillez donc vous occuper de vos affaires ! Je veux parler des affaires africaines. Parce que quand notre pays est touché par nos ennemis, les premiers secouristes sont nos voisins. D’autre part, je vois mal vos maîtres colons pour qui « vous roulez », vous interdire de tenir des réunions avec vos collègues africains pour l’intérêt du continent.

En toute sincérité, rien ne justifie votre absence au 27e Sommet de l’Union africaine (Ua) au Rwanda. Quand j’imagine qu’une chaîne de télévision locale, « Afrique Média », pour ne pas la nommer, vous présente souvent comme un panafricaniste. Tsuippp ! Dites-moi M. le président, cette rencontre était-elle moins importante que vos multiples séjours « privés » en Europe, au cours desquels vous dépensez des milliards de nos FCFA, alors que les soldats et des familles souffrent au front dans la lutte contre le terrorisme, ou encore vos vacances improvisées à M’vomeka’a, votre village natal ? Je pense pour ma part que ce sommet était capital pour l’avenir du continent dans lequel vous vivez, M. le président !

Paul Biya: je préfère traiter avec les blancs
Paul Biya: je préfère traiter avec les blancs

La situation sécuritaire était pourtant au menu  

Parfois, je me dis que vous n’avez plus de sentiments. Parce que je ne comprends pas comment un chef d’État n’arrive pas à aller rencontrer les victimes de guerre dans la partie septentrionale du pays qu’il dirige, entre autres maux qui rongent les populations camerounaises. C’est bien d’avoir des représentants sur le terrain, mais les familles victimes de cette barbarie se sentiraient mieux en vous voyant venir les consoler personnellement.

Le Sommet de l’Ua était une plateforme idoine pour plaider leur cause. Malheureusement, vous étiez le seul chef d’État de la sous-région Afrique centrale à répondre aux abonnés absents. Cela ne surprend plus personne. Mais vous en faites un peu trop. Vive la diplomatie façon camerounaise !


Ça y est, c’est décidé, je vais aussi devenir un bon « bon » pasteur !

Des maisons de prière naissent tous les jours. En même temps, certains leaders prennent la poudre d’escampette après avoir commis des sales besognes. Pendant que d’autres roulent dans des grosses cylindrées et se font construire des gratte-ciels par leurs brebis. Moi, si je deviens pasteur par l’onction du Saint-Esprit, j’exigerai une seule chose à mes fidèles : la mise en pratique intégrale des saintes écritures.  

Quand j’étais malade, j’ai rencontré des pasteurs et prophètes pour ma guérison. Et pas des moindres s’il vous plaît ! Mais des vrais comédiens. Un jour, un ami qui était fatigué de me voir souffrir m’a amené voir un prophète gros comme Big Joe à Deido, dans la métropole économique camerounaise. Je suis allé dans l’église de ce monsieur parce qu’il me fallait absolument guérir. Le premier jour, il a commencé à prophétiser sur moi. Il disait que j’étais sous l’emprise du diable. Là, j’étais d’accord avec lui, à cause de la maladie qui me rongeait. Il faisait tomber ses fidèles pêle-mêle, comme s’ils étaient tous possédés. J’ai vu un chef de famille en tenue blanche s’enrouler au sol comme un porc, alors que le prophète l’avait à peine frôlé. Il m’a poussé avec force pour me renverser aussi. Mais il ne savait pas que je déteste la comédie et que je suis un vrai sportif qu’on ne renverse pas aussi facilement.

Il fait brouter du gazon à ses fidèles
Il fait brouter du gazon à ses fidèles

Je n’ai pas trouvé la guérison chez ce premier pasteur, qui était le plus gros et vénéré de son assemblée. Il s’avère qu’il mange trop. Ses fidèles le prenaient pour le petit ou grand-frère de Jésus-Christ. J’ai quitté cette église dont le nom m’échappe à cause de ce montage.

De retour chez moi, j’ai rencontré un ami qui m’a conduit dans une très grande église où on supplie une certaine vierge d’intercéder pour les pêcheurs auprès de Dieu. La vierge en question est une statue, incapable de parler, de voir, d’entendre ou d’exaucer mes prières. D’abord qu’elle est constamment en larme.

Dans cette immense église, j’étais régulièrement assis au dernier banc, où je dormais pendant le culte. En plus, il y avait des images d’un homme représentant Jésus-Christ partout dans la salle. Je demande hein, qui a filmé Jésus-Christ il y a plus de 2000 ans ? Pardon, je veux rencontrer ce photographe. Je trouvais que son appareil photo était très sophistiqué. Donc, j’en ai également besoin pour mes reportages. Bref dans cette église, je n’ai pas également trouvé satisfaction.

J’étais fatigué de marcher. Alors je suis allé rencontrer un marabout pour qu’il me délivre entièrement de mes maux. Mais celui-ci n’était pas différent des leaders des deux églises citées supra. Le charlatan (Alamibou, comme on les appelle ici) voulait me faire avaler un poulet entier sans casser les os. Un traitement qui devait me rendre prospère. J’ai fui.

Il se couche sur ses fidèles
Il se couche sur ses fidèles

Quelques années après, une grande et immense église où tous les fidèles étaient « saints » m’a ouvert les bras. Celle-ci avait une dizaine de prédicateurs, qui obligeaient l’achat d’un litre et demi d’eau minérale « Tangui » bénie à leurs brebis pour leur traitement.

Cette église est l’une des fidèles clientes de la société brassicole, qui la ravitaille presque chaque mois. Ici, on ne parle pas aux hommes de dieu n’importe comment hein ! On se met à genou avant de s’adresser à eux.  « Mince, je me demande si les douze apôtres se mettaient aussi à genou à l’époque de Jésus-Christ ! Et s’ils avaient besoin des milliers de bouteilles d’eau minérale bénie pour guérir les malades ». Ces pasteurs sont des vrais guignols qui ont surement des intérêts ailleurs.

J’avoue que j’ai beaucoup marché à la recherche d’une bonne église. Après celle des eaux bénies, je suis tombé sur celle des folorés (jus d’oseille) bénis. Selon le leader de cette assemblée, ce jus représentait le sang de Jésus-Christ. J’ai dit hein ! Depuis que le fils de Marie est mort à Golgotha là, son sang est encore si frais, au point de remplir des milliers de bouteilles ? Ça c’est grave ! Je suis même allé dans une maison de prières où on chasse les démons avec des pierres ou des pulvérisateurs.

« Je suis sûr que le Seigneur Jésus-Christ, du haut de son trône, se moque de ceux qui font et acceptent de tels mensonges ».

Les gars font coller leurs images géantes bien soignées par Photoshop partout sur les places publiques dans nos grandes métropoles, parfois à côté d’un type qu’ils appellent Jésus.

TB J
TB Joshua

 

Je ne sais pas trop ce que Dieu me réserve dans la suite des temps, mais j’aimerais bien devenir pasteur.  Mais pas un pasteur qui prophétisera le mensonge du genre : « Au nom de Jésus, tu vas te marier avec un blanc dans les six prochains mois » ; « Je dis qu’au nom de Jésus, les démons qui troublent ta vie brûlent désormais dans le feu de la géhenne » ; « J’ordonne à ton grand-père de détacher ta vie au village » ; « Au nom de la sainte vierge, vous êtes tous bénis ».

Massa ! Les gars parlent comme des dieux. Ils formulent des jolies phrases au point de surpasser même leur maître, Jésus-Christ. En feuilletant la Bible ce matin, je n’ai rien vu de semblable comme prière. En conclusion, c’est de la pure distraction. Sortez vite de ce milieu, car vous êtes dirigés par des bonbons pasteurs et non par des bons pasteurs.


Vive l’exploitation des enfants camerounais !

Le phénomène est en nette recrudescence depuis le début des vacances. Il n’est pas surprenant de croiser des gosses dans presque tous les carrefours s’activant à des activités avilissantes avec la bénédiction de leur parent. Où sont passés les droits des enfants dont on parle tant ?
Un forage qui étanche la soif de tout un quartier ! Celui qui a eu la brillante idée de le doter aux populations de Ngangué, dans le deuxième arrondissement de Douala, est un vrai génie, un peu comme Moïse, qui, frappant un rocher, donna à boire aux enfants de Dieu dans le désert.
Sauf que devant ce forage ce matin, il n’y a que des tout-petits pour recueillir de l’eau dans des seaux de plusieurs dizaines de litres. Ils ravitaillent ainsi leurs domiciles sans l’aide de leurs parents.

Un enfant comerçant
Un enfant commerçant

Nombreux sont-ils qui doivent se dépêcher d’accomplir cette tâche avant d’aller s’occuper à autre chose, à d’autres corvées imposées par leurs géniteurs après une dure rentrée scolaire. Le commerce des prunes, oranges, goyaves, pour certains, du maïs, arachides grillés ou bouillis pour d’autres, etc., est ce qui a remplacé les leçons de grammaire ou d’arithmétique données dans les salles de classe. En tout cas, c’est ainsi que les enfants des pauvres passent les vacances au bercail !

Enfants commerçants
Enfants commerçants

Pas d’enfants débrouillards chez moi !
Ce mardi 5 juillet, je me rends au cybercafé de Nathalie M. sis à un jet de pierre de ma mini-cité et en face du forage qui ravitaille les riverains en eau potable.
Nathalie prend son téléphone portable, compose le numéro de sa fille de 10 ans et lance l’appel. Au bout de quelques secondes, j’entends ceci : « Allo ! Comment tu vas ? », Interroge la jeune maman. Son enfant de l’informer qu’elle revient du marché « Mboppi », où elle est allée vendre l’eau glacée avec l’une de ses amies du quartier. « Quoi ?! » s’étonne la maman, avec un sourire en coin aux lèvres. « Qui t’a demandé d’aller vendre quelque chose hein ? Tu as alors vendu combien ? » Gronde-t-elle. « 250 FCFA », réplique l’adolescente au bout du fil. Nathalie va lui recommander de ne plus recommencer. « Bébé, il faut souvent me demander avant de te lancer dans ce genre d’activité hein ? Le dehors est très mauvais. En plus, tu sais que ton père n’aime pas ça », tente de raisonner cette mère responsable qui pense que les vacances sont faites pour le repos et aux activités ludiques.
A la merci des dangers
Contrairement à Nathalie, beaucoup de parents camerounais ne voient pas les dangers qui guettent leurs enfants-commerçants, qui inondent les rues de nos grandes métropoles depuis le début des vacances.

« Dans la zone industrielle où je travaille, m’apprend une jeune femme croisée dans le cybercafé de Nathalie, il y a des vrais bébés qui circulent avec des plateaux sur la tête. Ils vendent presque tout. Heureusement qu’on les connait déjà. Mais ils n’ont aucune chance face aux Nanga Boko (sans domiciles fixes) qui peuvent facilement arracher leurs marchandises et manger sans que personne ne vienne à leur secours, car la zone fait très peur ».

Eva de son vivant
Eva de son vivant

La zone industrielle dont parle la jeune femme est un lieu isolé. C’est à peine si on peut y croiser un piéton. Mais curieusement, c’est dans ce périmètre que les enfants, issus en majorité de parents pauvres et n’ayant même pas fini le cycle primaire, circulent avec des gros plateaux de marchandises sur la tête. Leurs parents font semblant d’ignorer les dangers qu’ils en courent quand bien même l’environnement (le dehors comme on dit chez nous) est devenu de plus en plus cruel, où la pédophilie a fait son nid, les crimes rituels aussi sans que cela ne surprenne ou n’émeuve plus personne dans un pays où les enquêtes ouvertes pour des cas de viols et tueries d’enfants n’ont jamais livré leurs verdicts. En parlant justement de ces crimes, une seule question me ronge les lèvres au moment où je finis mon billet : Que devient l’enquête sur la petite Eva, décapitée l’année dernière à Maképé-Missoké à Douala? Question de conscience.


Gosses, nous étions joyeux et (in)divisibles

Quelques souvenirs de mes plus beaux moments d’enfance.   Nous étions insouciants. Des ados qui se prenaient pour les maîtres du monde. Des supers héros. Des gosses portant régulièrement des maillots démembrés de couleur orange. Qui formaient une équipe de football surnommée Energy du Foot, en hommage à Energy Club, le centre de remise en forme du père de Marc. Nous rêvions de devenir des stars. D’être comme Ronaldo ou…


Cameroun : Monsieur le Président, vos décrets portent malheur

La plupart des gens que le président de la République du Cameroun nomme finissent généralement derrière les barreaux. Même s’ils sont blancs comme neige, il y a toujours un rapace « Opération épervier » qui plane au dessus de leur tête. Comme pour leur rappeler qu’on ne peut gérer les affaires de cette République sans grignoter dans les caisses de l’Etat. De peur de finir foiré, ou de croupir en prison, je propose de rejeter les postes de Ministre, Président du conseil d’administration, Directeur général, etc. que vous offre le prince.  

Charles Ndongo, le nouveau Dg de la Crtv
Charles Ndongo, le nouveau Dg de la Crtv

Charles Pythagore Ndongo est le nouveau patron de la Cameroon Radio Television (CRTV). « C’est le destin » ; « Non c’est la patience » ; « Non, je crois que c’est le professionnalisme ». Chacun dit ce qu’il peut sur les réseaux sociaux pour justifier le décret présidentiel qui fait de ce monsieur le N°1 du média public depuis le 29 juin 2016. Je dirais pour ma part que le président a nommé son journaliste pour la continuité de l’œuvre qu’il a entamée depuis des décennies. Certainement avant ma naissance. Ce dernier a toujours manipulé la langue française en faveur de son patron. « Il parait même qu’il connait toutes les couleurs des slips que le président porte. Parce qu’il parle de lui comme un saint », s’exclame une jeune femme après avoir suivi un commentaire de Charles Ndongo sur Paul Biya.

Sans blague, il a toujours servi son patron avec dévouement et professionnalisme pour les partisans du régime en place et « griotisme » pour l’opposition. De toutes les façons, le gars a persévéré. Et le « Nkukuma » (le président Biya), croit qu’il mérite le poste de Directeur général de ce média, où il a gravi tous les échelons. Même si ses proches pensent le contraire. Nombreux, bière à la main, sourire aux lèvres, fêtant la victoire de leur champion comme il est de tradition au Cameroun lorsqu’on nomme quelqu’un à un poste de responsabilité, pensent que Charles P. Ndongo méritait ce poste depuis plus d’une décennie déjà.

Paul Biya nomme un nouveau Dg à la Crtv
Paul Biya nomme un nouveau Dg à la Crtv

Il faut quand même reconnaître que le gars a été patient hein ! Tout en multipliant des belles phrases pour polir son seigneur. Il est malin hein, le big boss de Charles ! Il fait souvent comme s’il était aveugle ou sourd. Mais quand il frappe, ça fait des bruits « zouskaaaa », le sourd entend et l’aveugle voit !

De louanges en louanges

Ça paie finalement tant que Biya est encore au trône. Il le fallait. Cette récompense. A deux mois de sa retraite. Ouf ! Le vieux a échappé à la retraite. Vous savez, quand un vieux prend sa retraite dans ce pays, il se croit au chômage. Que penser alors des jeunes qui vieillissent au chômage pendant que les pépés, en panne de stratégies, pilotent toujours les affaires de la République ? Fermez les yeux un instant (pendant 30 secondes), imaginez un vieux pilote de plus de 80 ans au contrôle d’un aéronef dans lequel vous devez embarquer, avec des stewards de plus de 50 ans à bord. Quelle sera votre première réaction en les voyant dans leurs tenues, tous fatigués ? En tout cas moi, je ne grimperais pas dans cet avion. Heureusement que Charles Ndongo, qui remplace Amadou Valmouké à la tête de la CRTV, n’a que plus de 50 ans.

Sales draps

Amadou Valmouké, ce ressortissant de la région septentrionale du Cameroun est dans de sales draps. Il n’aurait pas dû accepter le poste de DG de la CRTV, juste après Mendo Ze, un autre professeur d’université devenu évangéliste derrière les barreaux dans le plus grand pénitencier de Yaoundé. Je me demande ce que Amadou va devenir. Imam ? Je ne sais pas trop comment ça se passe chez eux, moi, je suis chrétien. Jusqu’au moment de la rédaction de ce billet, j’ignore toujours ce que ce papa a fait à une certaine presse, au point de régulièrement faire la Une avec des titres du genre : « Valmouké bientôt à Kondengui » ou encore : « A qui le tour après Valmouké ? ». J’ai peur pour le nouveau DG de la CRTV. Surtout que certaines langues disent qu’il « n’affectionne » pas trop les médias privés. Est-ce que son patron lui-même affectionne d’abord ces « petits » médias ?

Les ministres et DG des geôles 

Essimi Menye a échappé aux griffes de l’épervier. L’ancien ministre des Finances, puis de l’Agriculture, ne posera plus (certainement) jamais l’orteil dans ce pays qui a voulu sa tête. Il y a quelques mois, on l’annonçait gravement malade à l’hôpital de la CNPS à Yaoundé, alors que le type cherchait tout simplement un trou pour s’évader de cet enfer.

Amadou Valmouké, ancien Dg de la Crtv
Amadou Valmouké, ancien Dg de la Crtv

Il faut quand même avouer que les gens ont le gros cœur ici dehors ! Un grand fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI) comme Essimi Menye, ose quitter son prestige de l’autre côté de la mer, pour venir occuper un poste de responsabilité offert par le patron des patrons d’un pays de règlements des comptes, où les gros dinosaures se mangent entre eux et se servent de la presse pour faire la peau à leurs adversaires. Les plus faibles finissent en prison. Des prisons déjà saturées jusqu’au cou.

Sauf si Abah Abah, l’ancien ministre des Finances qui y séjourne depuis des années, peut me prouver le contraire. Heureusement que Essimi Menye a vite fait de tomber malade afin de bénéficier d’une évacuation sanitaire aux Etats Unis. Depuis qu’il est là-bas, le gars est retourné dans ses affaires, loin des griffes de l’épervier. Des cas similaires se comptent au bout des doigts ou n’existent même pas au Cameroun. La plupart de ceux qui ont accepté les postes du prince, même ses amis, ont fini derrière les barreaux. D’autres nous saluent de là-haut. Il parait même qu’il y a tout un gouvernement à Kondéngui qui réclame un chef.

 


Médicaments contrefaits : l’Inde et la Chine ravitaillent l’Afrique

Ces deux pays asiatiques sont pointés par l’Institut International de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM) comme principaux animateurs des réseaux de fabrication et de distribution de mauvais produits de santé publique sur le continent. Voici mon enquête de la semaine sur cette question juste pour vous.

« La criminalité pharmaceutique », c’est la terminologie utilisée par Interpol, la police transnationale. Selon l’Institut International de recherche anti-contrefaçon (IRACM), ce réseau criminel est entretenu par deux acteurs: la Chine et l’Inde. Chaque jour dans ces deux pays, des membres du service de nettoyage des hôpitaux revendent les conditionnements, des agents de l’hôpital les achètent, des grossistes et enfin les fabricants de médicaments contrefaits. Selon Jiang Yiqun, du service de la police des crimes économiques de Jinhua, un agent de nettoyage peut toucher 1 500 yuans (240 dollars) pour un package complet de médicaments traitant le cancer du sein (avec le flacon, les instructions et les labels d’authenticité), et 1 200 yuans (190 dollars) pour un médicament traitant le cancer des ganglions.

Contre les faux médicaments. Crédit photo "L'Express"
Contre les faux médicaments. Crédit photo « L’Express »

D’après un responsable du service d’inspection des médicaments de New Delhi, la plupart des médicaments exportés vers les pays pauvres contiennent de l’amidon ainsi que de la poudre de blé et peuvent entrainer de sérieuses maladies voire des décès. En novembre 2011, la mobilisation de 16 000 agents de police a permis l’interpellation de 1 770 suspects dans le cadre de ce trafic et la valeur des médicaments contrefaits saisis a été évaluée à deux milliards de yuans (315 millions de dollars) par les autorités chinoises. 1 400 officines de fabrication ou de commercialisation de médicaments contrefaits ont aussi été découvertes. En 2015, la Voix de l’Amérique, reprise par le site d’information de l’Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM) informe que l’Afrique est un marche juteux pour l’Inde, devenue le chef de file mondial dans la fabrication et l’exportation de médicaments génériques. A ce titre, son Premier ministre Narendra Modi, avait rencontré les chefs d’Etat de plus de 50 pays africains pour examiner les moyens pour l’Inde d’améliorer l’infrastructure de santé du continent africain. « L’exportation de médicaments génériques en Afrique serait estimée à 15 milliards de dollars pour l’économie indienne. Mais l’Inde est également pourvoyeuse de médicaments falsifiés ou de qualité inferieure qui sont dangereux : soit parce qu’ils contiennent des ingrédients toxiques; soit parce qu’ils n’ont aucune efficacité », apprend-on.

Le 29 avril 2016 à Dakar, au Sénégal, on apprenait au cours d’un séminaire sur les médicaments contrefaits organisé par la fondation Chirac, et la Fédération internationale des fabricants et associations pharmaceutiques en partenariat avec Develop Innovate Advance, que les médicaments contrefaits en Afrique font des ravages. En 2013, on a enregistré la mort de 122 350 enfants africains due à un faux antipaludéen et à un médicament de qualité inferieure. « Cette contrefaçon atteint 30% sur le continent africain, mais elle est bien supérieure dans certains pays de la région. Le prix élève des médicaments, la porosité des frontières, l’absence de laboratoires de contrôle, une réglementation incomplète, des peines peu dissuasives, et aussi peu de pharmacie en milieu rural, tant de raisons qui font de l’Afrique le continent le plus en danger », s’indignent les experts des médicaments. Et d’accuser: « L’Afrique fabrique moins de 5% de ces médicaments contrefaits, la majorité provenant d’Inde et de Chine. Ces pays ont un rôle à jouer pour empêcher ces médicaments d’arriver sur le continent africain ».

Des tueurs silencieux
Des tueurs silencieux

 «Gazon»

Au Marché central de Douala ce 23 juin 2016, les vendeurs de médicaments sont alignés les longs des trottoirs. La majorité dispose des parasols pour protéger leurs marchandises contre les intempéries. Comme s’ils se sont passé le mot, aucun revendeur ne dévoile les origines de ses médicaments. Ils en ont de toutes les couleurs et a des prix extrêmement bas. « Avec 100 F CFA, tu peux trouver ce que tu veux ici », nous apprend un commerçant. Un peu plus loin devant, vers la route qui mène à la pharmacie de la Mosquée, un jeune homme transporte un seau de médicaments sur la tête. Ce dernier est sur le point de parcourir plusieurs quartiers de la ville à pied à la recherche des clients. « Quand je rencontre quelqu’un qui est souffrant et qui n’a pas beaucoup d’argent, je lui propose des comprimés à un prix très bas. C’est ma façon à moi d’aider les malades », explique le vendeur ambulant.

Apres hésitation, il nous apprend finalement que ses produits pharmaceutiques sont d’origine chinoise. Pendant qu’il parle, le jeune homme pointe du doigt un immeuble où on aperçoit un centre de santé chinois qui est ouvert aux populations de Douala depuis plusieurs années déjà. « Ils viennent de leur pays avec des lots de médicaments qu’ils mettent à la disposition des revendeurs. C’est de la même manière qu’ils viennent avec des habits et chaussures dans des conteneurs. Mais moi, je ne fais pas dans la vente des habits, mais des médicaments », renchérit notre interlocuteur. Des revendeurs ambulants comme ce dernier sont légion dans la cité économique camerounaise. Il existe également beaucoup de personnes qui ont transformé leurs maisons en centre de santé. Ils y vendent des comprimés, administrent des perfusions aux malades et leur établissent même parfois des ordonnances quand il leur manque des médicaments. Certains y trouvent satisfaction pendant que d’autres s’en plaignent et trouvent souvent la mort faute de soins de qualité.

 Bataille

En sa qualité de médecin, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (CUD) mené une lutte acharnée contre le désordre urbain. Et les vendeurs de « gazon » basés le long des trottoirs de la capitale économique camerounaise sont dans le viseur de Fritz Ntonè Ntonè. Seulement, on constate que ceux-ci ont la peau dure. Mais M. Ntonè Ntonè ne lâche pas prise. Encore qu’il a sa petite idée sur les origines de ces tueurs silencieux. A l’en croire, ces médicaments contrefaits entrent au Cameroun par le port de Douala. Une opération des personnes véreuses dont le seul objectif est de se faire les poches au détriment des populations très souvent naïves des dangers qu’elles courent en se ravitaillant dans la rue. Pour sauver des vies, le premier magistrat de la ville de Douala promet de prendre des dispositions concrètes à son niveau pour combattre ce phénomène dans sa circonscription. Ce fléau gangrène et tue les populations de la sous-région à petit feu, alors qu’il existe des services compétents censés contrôler tous les conteneurs qui y entrent. Ce qui laisse croire qu’il y a des complicités internes qui avancent masquées. Mais à l’extérieur, aux côtes africaines, Bernard Leroy, le directeur de l’IRACM, basé en France, dénonce un complot contre l’Afrique. A l’en croire, les trafiquants des médicaments illicites en Afrique subsaharienne sont originaires d’Asie.

Des vendeurs ambulants
Des vendeurs ambulants

C’est un crime organisé qui donne beaucoup d’argent, au même titre que la drogue, selon Bernard Leroy. « La principale, c’est essayer d’interrompre les conteneurs qui viennent d’Inde et de Chine et qui apportent des millions de médicaments. Mais nous essayons également de faire d’autres choses : la lutte contre les faux médicaments,… persuader les gouvernements de rendre accessible des médicaments à des prix pas cher, l’action auprès des patients, pour les sensibiliser aux risques des faux médicaments », indique le français, qui invite les autorités de la sous-région à neutraliser les gros bonnets de ce domaine a l’extérieur avec des moyens modernes et harmonisés, tout en adhérent aux textes d’Europe et de l’Organisation des Nations unies (Onu) en matière de faux médicaments.

En présence de ses homologues de la santé et représentants des cinq autres pays de la Cemac au cours de leur première conférence internationale portant sur ces questions, organisée le 23 juin 2016 a Douala par l’ Organisation de Coordination et de Coopération pour la lutte contre les Grandes Endemies en Afrique Centrale (Oceac), André Mama Fouda, le ministre camerounais de la santé publique souhaite que leurs assises n’accouchent pas d’une souris. « Nous pensons que si les réseaux sont démantelés en amont, s’il y a une bonne coordination avec les forces des douanes, de police, nous pouvons empêcher que des médicaments contrefaits puissent entrer dans notre pays… beaucoup d’espoirs sont fondés pour cette conférence, pour qu’avec un plan stratégique commun, nous pouvons donc mener des actions communes dans la sous-région et protéger notre région des médicaments contrefaits », ambitionne le patron de la santé camerounaise.

 

Didier Ndengue


Le dernier hommage des Mondoblogueurs à Florian Kaptue

Nous avons été reçus vendredi dernier à Brazzaville, un quartier de Douala, par la famille de notre confrère fauché par un accident de la circulation il y a quelques mois.

Chez les ressortissants de l’Ouest du Cameroun, c’est les weekends qu’on organise généralement les funérailles. Mais la grande famille Mondoblog, composée de plusieurs nationalités, porte le deuil de Florian Kaptue depuis des mois. Chacun pleure en sa manière dans les quatre coins du monde. Les témoignages sont légion sur les réseaux sociaux. Chacun de nous (Mondoblogueurs de la 4e saison) a au moins eu un petit moment d’échange avec ce mystérieux garçon qui nous a malheureusement quitté.

Florian casse sa plume
Florian casse sa plume

Après l’annonce de sa mort, nous avons été choqués et la mobilisation sur les réseaux sociaux a été remarquable. Si les écrits pouvaient ressusciter un mort, ce que nos plumes ont redonné vie à notre Florian, mon compagnon de chambre à l’Espace Thialy, à Dakar au Sénégal, lors de la récente formation Mondoblog ( du 29 novembre au 6 décembre 2015). Cette saison aura certainement été la plus formidable. Elle regorgeait sans doute les meilleures personnes que notre plateforme compte. Que dirais-je de nos formateurs ? Rien. Parce qu’ils étaient simplement magnifiques. Sauf Ziad Maalouf qui jouait un peu le méchant alors qu’au fond, il n’est pas différent d’un agneau. Juste pour dire que chacun avait et était à sa place.

Après donc l’annonce de la mort tragique de Florian Kaptue, les Mondoblogueurs, à l’initiative de Dieretou Diallo, ont rédigé un billet collectif, dans lequel chacun rend hommage à notre ami en sa manière.

Florian

Au domicile de Florian

Les Kaptue étaient tous réunis le vendredi, 24 juin 2016 au domicile familial du défunt sis au lieu-dit « Brazzaville », dans le troisième arrondissement de Douala. J’y étais avec Ecclésiaste Deudjui, considéré comme le chef de file, et Yves Kemayou Tchakounté. Pendant notre récente formation, nous étions pourtant quatre (Florian, Ecclésiaste, Yves et Didier) au total en prévenance de Douala. On s’est rencontré pour la toute première fois à l’Aéroport international de notre ville. Mais aujourd’hui, Florian manque à l’appel. Nous sommes pourtant chez toi mon grand ! Et seul ton portrait géant nous a accueillis à l’entrée. Ta maman est en larme. Tes frères également. Ta seule petite sœur, la princesse de la famille, m’a-t-on dit, ne cesse de nous regarder, certainement pour voir si les larmes coulent aussi de nos yeux. Non princesse ! Tu ne peux pas voir nos larmes parce qu’elles coulent à l’intérieur.

L’un de tes petits frères vient aussi d’entrer. C’est fou est ce qu’il te ressemble ! On dirait ton jumeau. Sauf qu’il ne parait pas aussi calme comme toi. Ton grand-frère Olivier est très cool. Serein, il avoue qu’il ne prenait pas tes écrits au sérieux parce que ça ne donnaient pas les sous. Je comprends sa position. Au Cameroun, on écrit premièrement par amour. L’argent suit les bons écrivains comme toi avec le temps. Un peu de patience et de persévérance et les portes s’ouvrent.

Florian en chapeau

Remerciements

La prière et les témoignages ont ouvert la soirée. Un casier de bières et jus a été déposé. La nourriture ( riz, poisson, viande, plantain malaxé, etc.) n’était pas en reste. Nous avons transmis les condoléances de la grande famille Mondoblog. La maman était toujours sur le choc. Elle n’a cessé de nous bénir. In fine, j’ai remis un recueil de billets de notre ami à sa génitrice. Elle a également reçu la collecte des Mondoblogueurs des mains d’Ecclésiaste, loin des yeux des autres membres de la famille. Les remerciements et embrassements ont tout bouclé.


Christelle à Dominique : « Oui je le veux !»

Mon amie, l’un de mes amours de la presse camerounaise, a fixé l’anneau à son fiancé le samedi 18 juin 2016. Félicitations, chérie. Soyez heureux !

« Christelle, Christelle, …s’il te plaît un mot après ton mariage ?». Voilà une belle question à laquelle l’ancienne coordonatrice du Quotidien de l’Economie pourrait répondre au cours d’une conférence de presse portant sur sa liaison avec Dominique. J’imagine déjà la réponse de la jeune dame : « le dingue (Comme pour dire Ndengue), toi-même tu ne vois pas que je suis très heureuse ? » Elle aura ainsi répondu à ma question par une autre question. En tout cas, c’est comme ça que sa se passe au Cameroun.

Dans ce bercail rempli d’espoirs, il y a des jeunes réfléchis. Ceux qui, contre vents et marées, ont décidé de mener une vie paisible avec quelqu’un qu’ils aiment. C’est le meilleur choix. Le mariage. Depuis un certain temps, mes potes ont décidé de vivre en couple. Je pense à Christian qui a passé l’alliance à Xavière le 19 juillet 2014. Samedi dernier, c’est Christelle qui a mis la balle haute avec Dominique en s’unissant pour le meilleur et pour le pire. Ils honoreront le lit conjugal. Une promesse sacrée à laquelle se rattache le bonheur familial.

Christelle et Charles
Christelle et Charles

 Remember

Ainsi donc Christelle, on ne mangera plus notre fameux poisson braisé ensemble ! Surtout pas sans l’ok de Dominique.  Lorsqu’elle était encore à Douala, on avait ce « mangement » en projet. Mais je n’ai rien fait pour le concrétiser. Mon emploi du temps et mes poches y sont pour beaucoup.

« J’ai déjà eu à faire un papier sur le FCFA de l’Afrique centrale et celui de l’Afrique de l’Ouest avant toi. Je t’ai battu sur ton propre terrain hahahah !!!». Les devises des deux communautés sous-régionales avaient une fois alimenté ma conversation avec Christelle. Elle se réjouissait ainsi de m’avoir dominé dans le secteur de l’intégration monétaire, l’un des mes champs de bataille.

Son sourire qui laisse régulièrement voir ses dents blanches, ses petits airs de caprices, sa fausse colère, voilà autant de choses qui caractérisent la femme de Dominique. Elle recherche souvent la perfection au point où elle croit que tout le monde est allé à son école. « Ton histoire d’Afriboom là, c’est même quoi hein ? Où sont les chiffres ? Si je n’ai aucune information, je n’écris rien Ndengue », m’avait-elle menacé au cours d’un point de presse que j’ai coordonné en 2014, à l’hôtel Star Land à Bonapriso. Pendant que les autres journalistes se contentaient de la communication sommaire des responsables de cette Ong Germano-camerounaise, la femme de Dominique creusait. Elle voulait savoir ce que cette association apporte de manière concrète au Cameroun. Elle s’est débrouillé à trouver un angle à son papier. Le lendemain, ce dernier a fait le tour du net. Gars Dominique, c’était juste pour te rappeler que tu es désormais à l’école de l’excellence et de la perfection avec cette fille. Excellence et perfection partout hein !

En route, je vais retrouver Dominique
En route, je vais retrouver Dominique

Unis par l’amour pour la vie

Le samedi 18 juin 2016 était le jour de la vérité. La vérité qui vient du cœur, en plus de celle des lèvres. La cérémonie du mariage de Christelle et Dominique s’est déroulée en trois étapes. D’abord devant les hommes. Je veux parler du mariage civil bien sûr ! C’était à la Mairie de Bonamoussadi, dans le cinquième arrondissement de Douala. Le mariage religieux devant Dieu et les hommes s’est déroulé à l’église Sacré Cœur de Ndogpassi 2, (Douala 3e).  Enfin le cocktail. Il a eu lieu dans la salle paroissiale de cette même église.

"Oui je le veux"
« Oui je le veux »

J’ai oublié d’autres détails ? Oui ! La tenue des deux tourtereaux. Christelle, comme sur les photos, était belle, belle, belle comme le jour dans sa robe blanche et son amoureux était en gandoura de même couleur. C’est le mariage que tu voulais voir ? Attention la mariée descend déjà de sa voiture. Sa robe traîne au sol. Invités, tenez bien vos mouchoirs. Musique des mariés s’il vous plait ! La pluie de ce matin annonçait une pluie de bénédictions dans votre couple….soyez heureux mes amis!