Richard Konan


« Quand j’aurai ma voiture… « 

Quand j’aurai ma voiture, beaucoup de choses vont changer. Bon, c’est clair je ne vais plus avaler les kilomètres à pied et me faire bousculer par des piétons bien trop pressés. Mais à part cela, (je l’ai déjà dit) beaucoup de choses changeront.

Imaginez-vous, je ne serai plus obligé de passer près d’une heure sur le trottoir à attendre un taxi qui voudra me déposer à la gare même si je n’ai pas de monnaie. Ma voiture m’évitera d’entendre tous les matins cette fameuse phrase: « Montez avec la monnaie hein, je n’ai pas envie de bavarder. » Cette mise en garde sort tout droit de la bouche du conducteur de « woro-woro* ».

Ma voiture m’évitera de subir des causeries téléphoniques dont le but inavoué est de me pousser à bout ou de me faire mal débuter la journée. Tenez-vous bien, souvent les deux personnes au bout du fil n’ont rien à se dire. « Tu as mangé quoi hier ? Hum, et tu ne m’as pas invité. » J’apprends plus tard que la personne avec laquelle bavarde mon voisin de taxi est à… Yamoussoukro. A quoi aurait donc servi l’invitation ? Quand j’aurai ma voiture, je ne subirai plus tout ça.

De plus, ma voiture me permettra d’écouter la musique que je veux. Plus jamais un chauffeur de taxi ou de « gbaka* » ne me torturera avec une musique dont lui seul connaît la provenance. Quand j’aurai ma « caisse », je pourrai tranquillement en descendre après avoir bien stationné. Désormais, aucun taxi ne redémarrera alors que j’ai toujours une jambe dans la voiture. Tout ça ne sera qu’un triste souvenir.

 

Mais pour l’heure, je n’ai pas encore MA voiture donc je me hâte de préparer la monnaie pour emprunter rapidement un taxi.

* woro-woro : véhicule assurant le transport en commun dans une commune

* gbaka : minicar de transport reliant des communes


Et les hommes créaient le selfie… pour se déformer le visage!

Comment vous portez-vous chers amis? De mon côté, tout va pour le mieux sous le baobab. Mais dites que les hommes sont férus de selfie!

Le samedi dernier, j’ai voulu profiter du weekend en sirotant un bon café sous les feuilles fraîches du baobab quand ma quiétude a été troublée par des visiteurs. Ceux-ci fascinés par mon arbre fétiche ont décidé de venir y faire des photos. Moi qui croyais que ses admirateurs allaient se regrouper pour nous sortir une belle photo je me suis planté! Eh oui! Chacun d’eux a brandi son appareil et l’a pointé en sa direction. Flash! Mais quelque chose chose m’a frappé au moment où ils se prenaient en photo: leurs visages avaient le même aspect.

Affaires de selfie!

Si je m’en tiens à l’encyclopédie en ligne Wikipédia, le selfie peut être appelé autoportrait photographique. En général, on le réalise grâce à un appareil photo numérique, un téléphone mobile ou une webcam. Si vous voulez, le « photographié » est le photographe. En principe, le but du selfie n’est pas de garder la photo dans l’appareil qui a servi à la réaliser mais plutôt à la partager sur les réseaux sociaux. Tout ceci pour dire « voilà moi dans un bar ou au concert de tel artiste », histoire de faire le malin. Pour l’origine, Wikipédia nous apprend que le selfie a vu le jour dès le début du XXè siècle. A cette époque-là, les gens utilisaient les appareils photographiques Brownie en s’aidant de miroir et en stabilisant « l’appareil photo en le posant sur un objet à proximité ».

Le selfie et le visage

Là où ce phénomène m’inquiète, c’est quand j’observe les visages des gens qui s’offrent un selfie. Ils allongent la bouche (surtout les filles); écarquillent les yeux (ils sont souvent l’air étonné). Je n’ai jamais compris pourquoi. Un ami à moi à force de forcer (remarquez le jeu de mots) a commencé à avoir un autre aspect. A le regarder, on a l’impression que quelque chose le surprend. Que non! C’est l’effet selfie. Ses yeux ont l’impression de vouloir sortir de leurs orbites tellement il les écarquillent. Que dire de la bouche de mon amie à qui je tiens beaucoup? La belle bouche de cette dernière a fini par ressembler à celle d’un…poisson. Elle est tout le temps en train de se prendre en photo. Résultat: son visage se déforme. Dommage. C’est comme si tous les amoureux du selfie s’étaient passés le mot. On tire la bouche, on gonfle les joues, on ouvre grand les yeux et flash! c’est dans la boite. Résultat: on se ressemble quasiment (surtout les filles).

Et pourtant, le selfie est dangereux

J’ai lu quelque part que le selfie peut être dangereux quand on appuie un peu trop sur le champignon. En voici quelques extraits: « La « selfie dépendance » prend de l’importance lorsqu’elle se trouve en contact des réseaux sociaux. Beaucoup de jeunes publient leurs photos directement sur leurs profils Facebook, Instagram, Twitter. Ces clichés, exposés aux yeux de tous, font souvent l’objet de commentaires négatifs qui peuvent se profiler vers du harcèlement moral »(in branchez-vous.com). Non seulement le selfie défigure les visages mais nous crée des problèmes d’ordre psychologique! Je pense que désormais il faut réfléchir par deux fois avant de faire des selfies à n’en point finir. Souriez! Clic!


Jeux de la Francophonie… say what?

Les VIIIèmes Jeux de la Francophonie se déroulent actuellement en terre ivoirienne. Le spectacle s’est ouvert depuis le 21 juillet et le rideau tombera le 30 juillet 2017. « Actuellement on parle français », dit un gars de mon quartier.

Mais attention! Ce n’est pas tout le monde qui « parle français » actuellement. Un tour sur les réseaux sociaux nous montre que les Jeux de la Francophonie ne font pas plaisir à tous les Ivoiriens. Il y en a qui estiment que la vie est assez dure pour « gaspiller » de l’argent dans des jeux. Tenez-vous bien! Il y a aussi ceux qui réussissent la prouesse de transposer le débat politique dans l’arène des Jeux de la Francophonie. Ces experts en politique ne se sentent pas concernés par ces festivités culturelles et sportives. Quand vous leur dites « Francophonie », ils vous répondent « Say what? ».

Si vous souhaitez échanger avec eux dans la langue de Molière, repassez le 31 juillet. Du coup, ils ne parlent plus français, du moins jusqu’au 30 juillet. Sinon, pour l’heure, « say what? ». Les Jeux de la Francophonie seraient, à les écouter, une autre forme de colonisation, un instrument à l’aide duquel la France garderait un œil jaloux sur ses anciennes colonies. Ne tentez pas de leur faire entendre raison. Le ballon qui roule les met hors d’eux; le sprinteur pour eux a du temps à perdre, le basketteur s’ennuie et le conteur n’a vraiment rien à dire. Que dire des marionnettes géantes? Bonnes pour effrayer les enfants. De toutes les façons, ils ont leur motivation. Pour l’heure, « parlons français » et laissons-les s’exprimer librement en une autre langue. Say what?


Abidjan : au secours ! Des « pièces lisses » !

A Abidjan, mieux vaut être démuni de pièces d’argent que d’avoir des « pièces lisses » plein les poches. Et là, je vous parle très franchement ! « Une pièce lisse » c’est pire que la pauvreté. Quand vous êtes sans argent, au moins vous savez clairement que vous n’en avez pas. Il est donc évident que vous ferez tout pour quitter le cercle vicieux de la pauvreté. Mais souvent, l’Ivoirien sort de chez…


Expliquez-moi les élections !

Dans certains pays africains, à l’approche de l’élections présidentielle, des hommes et des femmes quittent les villes pour se réfugier dans leurs villages d’origine, en prélude à la crise. J’aimerais comprendre pourquoi les politiciens utilisent l’argument de la force au lieu de la force des arguments.


A quand remonte ta dernière lecture?

Chers amis comment vous allez ? Aujourd’hui, j’ai envie de partager une réflexion avec vous. Mais permettez que je vous pose une toute petite question: à quand remonte votre dernière lecture ? Peu importe le livre. Je vois que certains font un vrai retour en arrière. Le décor étant planté, let’s go! Je crois bien que c’est le reggae man Kajeem qui aimait dire ceci: « Tant qu’ il n’y aura…