Judicael

Ouagadougou sous caméras de surveillance

Des caméras de surveillance dans les rues de Ouagadougou. Le fait est nouveau, pas inquiétant, mais intrigant. Qui ou quoi doivent surveiller ces caméras ? C’est la question que plusieurs Ouagalais se posent.

« Des satellites option : surveiller. Il parait que c’est nous ils veulent surveiller », chantait un jeune rappeur burkinabè dans les années 2000. Et bien à Ouaga, ce ne sont pas encore des satellites. La ville de Ouagadougou est parsemée de caméras de surveillance depuis un certain temps. Sur des poteaux de lampadaires, des antennes de radio ou sur des édifices situés à des points stratégiques de la ville, les caméras sont présentes partout dans la capitale burkinabè. Sans gêner les Ouagalais, ces outils de surveillance intriguent souvent. Depuis le début de la guerre au Mali voisin, les Burkinabè se sont inquiétés de l’intrusion d’ « éléments indésirables » dans la capitale. Dès lors, on a observé un renforcement de la sécurité à certains endroits de la ville de Ouagadougou où on a commencé à voir des agents de sécurité, en l’occurrence des gendarmes parés de gilets pare-balles devant des ministères comme celui des Affaires étrangères. La preuve palpable de cette volonté de sécuriser davantage vient sans doute de l’ambassade de France. Elle a bâti un autre mur en béton armé, à vue d’œil, plus haut et manifestement plus résistant que la première clôture. Cela suffit-il à affirmer que la présence des caméras de surveillance est inhérente à la situation sécuritaire dans la sous-région ?

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Comme celle-ci, elles sont nombreuses les caméras de surveillance à Ouagadougou

Rien n’est moins sûr. Ce qui est évident, c’est que ces caméras apparaissent aussi lors des grandes manifestations notamment les différentes marches contre l’installation du « fameux Sénat du Blaiso » et la modification de l’article 37 de la Constitution. Que recherchent-ils en installant ces engins de surveillance ? Avorter toute tentative de déstabilisation du régime en place ou assurer la sécurité des Ouagalais ?

Quel que soit la ou les raisons, il faut éviter que ces outils ne soient utilisés pour des intérêts égoïstes et pour servir de chasse aux sorcières du genre : identifier les meneurs des manifestations contre le régime et procéder à des représailles. Le pays n’en a pas besoin. A l’heure où nous sommes, nous avons besoin de l’action de toutes les parties pour construire un Burkina Faso paisible et qui soit sur la voie d’un véritable développement. Pas celui qui se limite à construire des quartiers pour bourgeois.

Ces caméras ne doivent être utilisées que pour la cause nationale, pour la sécurité du pays et pas autre chose !


Médiation au Burkina: le miracle n’a pas eu lieu

Le groupe de médiation autosaisi jette l’éponge. N’ayant pas réussi à convaincre opposition et majorité à poursuivre le dialogue pour une sortie de crise politique au Burkina Faso, les médiateurs se sont contentés de proposer des plans de sorties de crises.

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photo lefaso.net
Les médiateurs n’ont pas atteint leur objectif

Le groupe de médiation composé de l’ancien président, Jean-Baptiste, de Mgr Paul Ouédraogo et d’El adj Mama Sanou, a échoué comme il fallait s’y attendre. Les deux camps, opposition et majorité, avaient des positions tellement distantes que nul ne s’étonne de l’échec de cette médiation. Alors que l’opposition exigeait un mandat du président du Faso avant toute poursuite des négociations, la majorité affirmait que cela n’était pas envisageable puisque le président est au « dessus des partis politiques ». Une réussite de JBO et compagnie, relèverait d’un miracle. Malheureusement, le miracle n’a pas encore eu lieu. En l’absence de ce fameux mandat autorisant la majorité a parlé au nom du président du Faso et le contraindre à accepter les conclusions de cette médiation, les deux parties se sont quittées et la médiation s’est résolu à présenter seulement des plans de sorties ci-dessus:

. LE SCENARIO D’HONNEUR.

Le Président du Faso prend sur lui la responsabilité de son départ en 2015, à la fin constitutionnelle de son mandat. • Il respecte la constitution en son article 37.
• Il fait économie du Referendum.
• Il sort par la grande porte et suscite l’admiration de tous au plan national et international. Il peut faire exemple en la matière.
• Il se fait un capital de respect, de considération et de confiance qui lui ouvre les portes pour un service plus large (Union Africaine, Francophonie ou ONU) surtout en matière de médiation.
• La tension sociale baisse énormément au Burkina. Chaque camp se prépare pour les échéances électorales de 2015.
• La Majorité joue la carte de la responsabilité et positionne son candidat le plus à même de lui assurer la victoire.
• Cette décision magnanime facilite le travail de l’Assemblée Nationale qui devra finaliser la question de l’immunité à accorder au Président.

2. LES SCENARII DE DEFAITE.

a) Défaite au Référendum

En cas d’échec de la modification de l’Article 37 de la Constitution :
• Le Président sort en 2015 par la petite porte, humilié ; il perd plus que des élections (crédit et considération tant à l’interne qu’au niveau international)
• L’agitation sociale autour de la victoire de l’Opposition peut connaître des dérapages aux conséquences incalculables.
• Cette défaite est nécessairement un gros plomb dans l’aile de la Majorité qui s’expose à des humiliations difficiles.

• Cette victoire au compte de l’Opposition peut être source de troubles graves avec des allusions du genre « puisque vous avez perdu, dégagez tout de suite » ; revendication inconstitutionnelle, mais légitime qui peut causer des dommages graves aux personnes et au pays.

b) Défaite aux élections Présidentielles de 2015.

• Victime d’une coalition, le Président sort par la petite porte comme le Président WADE.
• La liesse de la victoire peut conduire à des débordements.
• Là également, le Président perd plus que des élections.

3. LES SCENARII A RISQUES

a) Victoire de la Majorité au Référendum et aux élections Présidentielles.

• Le Président doit gouverner en faisant face à une fronde sociale importante car la victoire ne sera pas un raz de marée.
• Le pays peut devenir « ingouvernable », exposant l’Exécutif à des répressions plus ou moins disproportionnées, dans un pays où toute mort d’homme va devenir la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

b) Transition apaisée négociée.

• Le Président renonce à être candidat aux prochaines élections présidentielles et l’annonce officiellement.
• Le Code Electoral est modifié et repousse les élections en 2017, les faisant coïncider avec les législatives.
• L’Assemblée Nationale prépare la mise en œuvre de cette solution pour légitimer la transition en dehors des délais constitutionnels actuels.
• Il est souhaitable de mieux rédiger la close limitant les mandats en précisant que « nul ne peut exercer plus de deux (02) mandats consécutifs » et sans doute, faire passer cette close au titre des articles non modifiables (Art 165).

• La négociation de cette transition peut être difficile et provoquer une fronde sociale à cause de son caractère de « bonus » après deux septennats et deux quinquennats. Seul un renoncement formel et officiel du Président à être candidat peut ouvrir quelque chance à cette solution.

• La solution a l’avantage de donner un peu plus de temps à tout le monde :

- Le Président pour se retirer

- La Majorité pour se préparer

- L’Opposition pour s’organiser.

• L’exécutif dans ce cas de figure, est nécessairement un Gouvernement d’Union Nationale dont la mission majeure est de préparer les élections.

• Ce Gouvernement d’Union Nationale sera présidé par un Premier Ministre neutre (Société Civile )

• Un consensus au niveau des Partis politiques pour cette solution peut faciliter la gestion de la fronde sociale qui sera quand-même là.

• L’immunité reste toujours acquise, alors que les scenarii de défaites peuvent la remettre en cause.

• C’est une porte de sortie honorable, mais moins grande que dans le scénario d’honneur.

• Ce retard dans la disponibilité peut handicaper le Président pour les postes internationaux. De plus, ce scénario le rend moins attrayant pour tous ceux qui l’attendaient du côté de la grande porte.

4. LE SCENARIO CATASTROPHIQUE : L’ARBITRAGE DE L’ARMEE

En cas de grave désordre un coup d’Etat et l’avènement d’un régime d’exception peut toujours se présenter

-  Soit avant 2015

-  Soit après 2015 (sortie à la TANDJA).

Dans cette remise en cause du Régime Constitutionnel, il n’y a aucune garantie et pour personne :

- Le Président

- La Majorité

- L’Opposition

- Le Pays.

- La sous Région

Le peuple burkinabè, en tous cas, croit que ses dirigeants politiques sauront faire preuve d’un sursaut de patriotisme au détriment des intérêts égoïstes et partisans au profit de la nation.


Burkina Faso : Blaise va-t-il prendre la main tendue de Diouf ?

Il est clair que depuis quelques mois le président du Faso se trouve dans une impasse. La mise en place de « son » Sénat est au point mort. La modification de l’article 37 de la Constitution n’est pas envisageable, à l’état actuel, à l’assemblée nationale, les mobilisations et les défections se multiplient contre son maintien au pouvoir.

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Photo news.ouaga.com
Abdou Diouf a demadé convaincre Blaise Compaoré de lui trouver un successeur

On le sait. Le président du Faso (PF) a le dos au mur. La modification de l’article 37 pour sa réélection ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique burkinabè, ni au sein du peuple burkinabè dans son ensemble. La négociation entreprise par les médiateurs qui devrait aboutir à une « alternance apaisée », est aussi sans issue. Le PF semble surpris par l’échéance de son départ du palais de Kossyam, le palais présidentiel. L’imposition de son petit frère comme probable successeur ne garantit pas une victoire à l’issue d’une élection libre et transparente. Ceux (Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo, Simon Compaoré) qui l’ont soutenu depuis des décennies l’abandonnent. Pire, ils créent un parti et se définissent comme opposants sérieux pour la présidentielle de 2015.  Si le Blaise s’entête à rester au pouvoir, la situation pourrait se dégradée. Il faut donc trouver une sortie honorable pour le président du Faso.

En lisant entre les lignes, je m’aperçois que la visite du Secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, entre dans ce cadre. Les deux hommes s’étaient déjà rencontrés à Paris. Au Faso, celui qui termine son mandat dans neuf mois, affirme « qu’il faut mettre la francophonie dans de bonnes mains ». En d’autres termes, il est venu demander au président du Faso pour lui demander de trouver en liaison avec ses pairs, un successeur. Le président du Faso pourrait donc être ces « bonnes mains ». L’accession à ce poste international pourrait dissuader le président du Faso à rester au pouvoir avec tous les risques d’instabilité que cela comporte pour le pays. Du moins, c’est ce que certaines personnes pensent en proposant au président du Faso ce poste. Reste à savoir si ce poste est assez séduisant ou sécurisant pour le président du Faso pour qui un parapluie diplomatique ne serait pas de trop.

Dans tous les cas, celui qui disait que Tandja allait droit dans le mur est aujourd’hui dans la même situation. « Je ne m’immiscerai jamais dans les affaires intérieures du Burkina Faso. Cela dit, je fais confiance à la sagesse légendaire du président Compaoré pour trouver une solution », a affirmé Abdou Diouf. Le médiateur est attendu au tournant. Celui qui a œuvré pour que des pays retrouvent la paix doit maintenant prouver qu’il est effectivement un homme de paix en laissant son pays dans la paix. Après 28 ans de pouvoir le Blaiso devrait pas avoir du mal un successeur en moins de deux ans de « lenga » (supplémentaires) pour terminer ses projets pour le pays. L’administration étant une continuité, son successeur va terminer. C’est l’occasion de prouver que sa sagesse est légendaire.

 


Burkina Faso : quand les avocats lavent leurs robes devant les médias

Le milieu des avocats aussi va mal au Burkina Faso. Je n’ai ni la prétention, ni l’intention d’affirmer que ces gens-là sont mauvais. Non, mais il ne se trouve que certains d’entre eux sont decries par leurs pairs.

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Photo Burkina24
Le bâtonnier de l’ordre des avocats a du pain sur la planche

Au Burkina Faso, il y a de brillants avocats qui font honnêtement leur travail, mais il y a aussi des brebis galeuses. Juste pour paraphraser le bâtonnier de l’ordre des avocats du Burkina qui trouve que certains de ses collègues ne méritent pas d’appartenir à ce corps si noble. Ces derniers font honte à la profession. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les membres du Conseil de l’ordre des avocats ont infligé des sanctions disciplinaires à trois avocats à savoir, radiation pour l’un d’entre eux et suspension de 6 à 12 mois. « Manquement au serment, manquement aux lois régissant la fonction d’avocat, notamment le respect des règles de l’ordre et un manquement aux règles de maniement de fonds, la non-représentation des fonds, la dilapidation de fonds », ce sont entre autres les raisons invoquées pour cette décision. Le bâtonnier et le conseil ont dû faire une conférence de presse afin de s’en s’expliquer.

Au centre de cette affaire, il y a de l’argent. Evidemment, ce ne pouvait être autrement pour ces commerçants de temps nouveaux, ces défenseurs de la veuve et de l’orphelin. De l’argent non débloqué, de l’argent qu’un avocat n’aurait pas remis à sa clientèle, règlement de compte après l’élection du nouveau bâtonnier, etc. Le bâtonnier aurait refusé de débloquer l’argent qu’un avocat devrait recevoir, mais qui faisait l’objet d’une décision d’être gardé en attendant d’élucider l’affaire. L’affaire n’ayant pas été réglée à l’amiable, le bâtonnier lui-même a été convoqué devant les juridictions. Les sanctions du barreau ont été publiés dans la presse, ce qui n’a pas été du gout des sanctionnés qui attaqué la publication alors que certains médias l’avaient déjà fait. Ce qui en temps normale devrait se résoudre dans une sale ne l’a pas été,  même si je crois que les citoyens ont le droit de savoir que tel ou tel avocat est suspendu ou qu’il ne l’est même plus.

Selon le bâtonnier beaucoup d’avocats font des choses qui ne « glorifient  »  pas  la profession et donnent une mauvaise image des avocats auprès des citoyens. Il est certain qu’il y a urgence à mettre de l’ordre au sein de ces hommes en noir. Mais qui le fera ? L’habitude est une seconde nature et ils s’y plaisent certainement. Le bâtonnier étant lui-même élu par ses pairs après une campagne, il me parait claire qui tentera d’éloigner les avocats de leurs mauvaises pratiques mais fructueuses ne sera pas réélu à son poste. Les avocats sanctionnés n’ont pas encore fait de déclaration officielle, ils se sont contentés seulement d’attaquer la publication de leurs sanctions dans les médias. Certainement ils vont sortir de leurs gonds dans les jours à venir.


Burkina Faso : un faux conseiller de Hollande chez Blaise

La présidence du Faso annonçait que le président recevait en audience un sénateur français, de surcroît un conseiller spécial du président français Hollande. 

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Photo Présidence par DR
Le président du Faso a reçu en audience le fameux conseiller le 03 février 2014

« Le président du Faso, Blaise Compaoré, a reçu le lundi 3 février 2014 en audience à Kosyam, le Sénateur, maire de Monmorentin en France et conseiller spécial du président François Hollande, Jeanny Lorgeoux. A sa sortie d’audience, l’hôte a confié qu’il est venu traduire les bonnes relations qui existent entre les deux pays », c’est ainsi que le quotidien d’Etat Sidwaya a relayé la visite du français. Le hic c’est qu’on a appris quelques jours plus tard, notamment sur le site https://www.jeuneafrique.com que ce dernier est un imposteur. En fait, en apprenant cette visite, je me suis dit voilà encore un français qui vient nous montrer l’importance du sénat dans un pays démocratique comme le notre. Et là, il ne m’a pas étonné puisqu’à sa sortie d’audience il fit cette déclaration : « Naturellement je suis pour le Sénat. Dans notre pays, le Senat qui représente les territoires, les traditions, les forces vives, les forces consulaires, les forces économiques, la jeunesse, doit être un élément de contre-poids dans la structure bicamérale du pouvoir. Il est bon en parlant de l’expérience française, qu’il y ait une autre chambre qui dise à l’Assemblée nationale qu’il faudra tenir compte de ceci ou de cela. Au fond, il s’agit d’injecter de l’équilibre dans le cadre du rassemblement de la nation ». Les mêmes arguments avec lesquels le parti au pouvoir s’est cassé le nez.

Mais ce à quoi je m’attendais pas, c’est qu’un homme de son âge, puisqu’il est né le 2 janvier 1950, et de sa classe politique puisse user de faux et tomber si bas, son pays avec. Malgré son inspiration à défendre le sénat et sa lecture des relations entre la France et le Burkina Faso, ce Lorgeoux n’est pas un conseiller spécial de François Hollande. C’est vrai qu’il est sénateur, élu depuis le 25 septembre 2011, de la Loire- et –Cher, appartenant à des groupes comme la délégation sénatoriale à l’outre-mer ou encore du groupe social et apparenté. Mais le Sénat français dit ne pas être  au courant de sa visite au Burkina Faso encore mois l’Elysée. Je comprends alors que c’est un larron qui veut profiter du désarroi du président du Faso. Alors que Blaise Compaoré a des problèmes à mettre en place « son sénat », jugé inutile et budgétivore par beaucoup de Burkinabè, il accepte l’aide du premier venu. Sachant cela, ce faux conseiller de Hollande est venu proposer ses services et prendre ce qu’il doit prendre. Mais ce qui est grave, c’est comment une présidence peut se laisser berner par un sénateur français qui se prend pour conseiller du président français ? Et l’ambassade française au Burkina n’était-elle pas au courant de cette visite ?

Si l’Elysée veut démontrer qu’elle n’est pas de mèche avec le hâbleur, elle doit prendre des sanctions pour éviter que des gens mal intentionnés ne pillent les ressources des pays d’Afrique au nom de leur proximité avec la présidence française. Il est vrai que ce n’est pas la première fois que des hommes politiques français essaient de profiter de la situation d’un président africain mal au point pour se remplir les poches.

Toujours est-il que cette visite montre encore que nos dirigeants comptent surtout sur les occidents pour enracinés leur pouvoir.


Ouagadougou: crocodiles et jardiniers chassent sur le même terrain

Pas de problèmes entre les crocodiles du parc urbain bangr-weogo et les jardiniers des alentours. Les premiers sortent souvent pour se réchauffer et les pépiniéristes font leur travail sans les inquiéter. Seuls quelques curieux s’arrêtent pour les observer. 

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Comme ce crocodile, ils sont au moins 300 à vivre au sein du parc urbain Bangr-wéogo de Ouagadougou

C’est la coexistence pacifique entre jardiniers et crocodiles du parc urbain Bangr-weogo. Cela peut sembler un peu surprenant, mais les uns font leurs affaires sans s’occuper des autres. Les alligators sortent le plus souvent pour se réchauffer, mais ne posent aucun problème aux jardiniers des abords du parc. Alors que je pensais loin de là, je m’entretiens avec deux jardiniers. Elie Nikiéma y depuis 10 ans. Pour lui, « les crocodiles ne posent aucun problèmes aux jardiniers. Ils sortent le plus souvent sous le pont de l’autre côté », me confie-t-il.

Arrivé sur les lieux, j’ai effectivement trouvé des passants observant deux crocodiles sous le pont. Pour le jardinier d’à côté, ces crocodiles sont inoffensifs. « Les crocodiles n’agressent personne. En tous cas ils m’ont jamais attaqué et je n’ai jamais entendu qu’ils ont agressé quelqu’un ». Il en veut pour preuve cette anecdote.

« Un jour un crocodile est venu se poser à côté de ma motopompe pour bénéficier de la chaleur qui se dégage du tuyau d’échappement. Lorsque j’ai fini d’arroser mes plants, je suis allé éteindre ma motopompe sans que le crocodile ne bouge ». Pour les jardiniers des abords du parc urbain Bangr- weogo. Le problème, c’est surtout les passants qui, en voulant admirés ces créatures, obstruent du même coup la circulation. Pour nous convaincre sur le caractère inoffensif de ces créatures, le directeur du parc urbain Bangr –wéogo, me confie que ce sont des crocodiles sacrés. La seule fois qu’ils sont quitté leur biotope, c’était lors des inondations du 1er septembre 2009.  On peut les apercevoir, mais ils restent toujours dans l’espace du parc. Ils sont au nombre de 300  et vivent dans le bois sacré depuis très longtemps. En fait, ils sont chez eux. Les jardiniers sont venus les trouver là-bas. Ils ne n’agressent personne, que personne le les dérange non plus. C’est ainsi, que « croco » et jardiniers travaillent sur le même site sans se poser d’obstacles.


22e sommet de l’UA : Blaise Compaoré n’y sera pas

Alors que le sommet de l’Union africaine ouvre ses portes à Addis-Abeba, Blaise Compaoré reçoit en audience la représentante spéciale du secrétaire des Nations unies pour la réduction des catastrophes Margareta Wahlström dans son palais de Kossyam. Certainement pas parce qu’il accorde plus d’importance à la réduction des risques de catastrophes, mais peut-être pour ne pas prendre de risques dans l’état actuel.

 

Blaise Compaoré fait-il preuve d’un soudain regain d’intérêt pour son pays ou pour son maintien au pouvoir ? Habitué des grands sommets africains et médiateur dans plusieurs crises africaines, Blaise Compaoré n’ira pas cette fois-ci à Addis-Abeba à l’occasion du 22e sommet de l’Union africaine. A la radio-télévision publique du Burkina,  aucun communiqué sur le voyage présidentiel.

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photo autre presse.
Blaise est resté au palais Kossyam

Depuis plusieurs années les Burkinabè avaient l’impression que le président du Faso (PF) s’éloignait de plus en plus des réalités du pays. « Blaise Compaoré a-t-il oublié le pays ? », s’interrogeait un des mes confrères. En dépit de toutes les marches contre la vie chère et toutes les autres préoccupations des citoyens burkinabè, le « Blaiso » ne parlait jamais. Il préférait poursuivre ses médiations en Côte d’Ivoire, au Mali ou faire libérer des otages. Ce sont des actions louables, mais il ne fallait pas donner l’impression que l’international prime sur le national.

Si donc, pour l’une des rares fois, Blaise Compaoré ne se rend pas à Addis-Abeba, c’est qu’il a ses raisons. Des raisons sans doute liées à sa volonté de ne pas mettre en péril son fauteuil, mais aussi  de freiner les velléités de dissidence au sein de son parti. Un certain nombre de présidents africains ont été évincés du pouvoir, interdits d’atterrissage, au retour de sommets surtout africains. Et « Le Blaiso » le sait, surtout que lors de beaucoup d’ évènements malheureux qu’a connus le Burkina : assassinat de Norbert Zongo, inondations du 1er septembre 2009, etc. il se trouvait hors du pays.

Cette fois, l’enfant terrible de Ziniaré va rester dans son palais et essayer de colmater les brèches laissées par les démissionnaires, ses anciens proches collaborateurs : Salif Diallo, Simon Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré. Ces derniers ont déjà leur parti : le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Donc le Blaiso va contre-attaquer et essayer d’arrêter l’hémorragie qui, selon certaines indiscrétions, sévirait même au sein de son gouvernement. Il semble que la classe politique, sauf les opposants moutons, sont contre la modification de l’article 37 de la Constitution même si certains ne le disent pas haut pour le moment. A l’Assemblée nationale aussi, ils seraient une trentaine de députés partisans des démissionnaires. Dans la situation actuelle, « on ne sait pas qui est qui » ni qui est avec qui. C’est une confusion totale qui règne au sein du parti de la majorité. Alors « le Blaiso » prend ses précautions, comme à son habitude.


Division au sein des Ivoiriens au Burkina Faso : l’ambassadeur mis en accusation

Le torchon brûle entre les ressortissants ivoiriens au Burkina Faso. Une affaire d’argent serait à l’origine de cette discorde des enfants de la lagune ébrié  installés au Pays des hommes intègres.

François Touré
photo faso.net
Français Touré accuse l’ambassadeur ivoirien au Burkina Faso d’être à l’origine des divisions au sein de l’Union

« Pour eux ne dort pas dehors », comme on le dit chez le voisin. Les membres de l’Union des ressortissants de la république de Côte d’Ivoire au Burkina Faso (U RE CI B). Les membres déclarent avoir subis des attaques depuis que le président Alassane Ouattara leur avait remis une somme de 10 millions de F CFA. Une partie des membres, sous prétexte d’une mauvaise gestion de cette somme, a voulu entrer en dissidence et prendre la gestion de l’union. A l’issue des tractations judiciaires, le camp de François Touré est maintenu à la tête de l’association au détriment de Mamadou Koné. Le président de l’Union des ressortissants de la république de Côte d’Ivoire au Burkina Faso, met en accusation l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Burkina Faso qui, selon lui, serait à l’origine de toutes les divisions au sein de la communauté ivoirienne au Burkina Faso. Il l’accuse, je cite :

 « Il est à la base de poursuites judiciaires contre nous parce qu’il paye des honoraires d’avocats. Il fait du népotisme  au niveau de sa gestion à l’ambassade. Son fils y travaille, le petit frère de sa femme, le grand frère de sa femme. Il a renvoyé six personnes pour prendre 13 personnes qui sont ses proches ».

Et comme on peut le constaté, sa « bouche ne porte caleçon » dira-t- on à Abidjan. Des accusations graves des ivoiriens contre leur ambassade en terre burkinabè. Ces ivoiriens vont plus loin en demandant la démission de l’ambassadeur ivoirien au Burkina Faso. Ils réclament également un audit sur la gestion financière et du personnel de l’ambassade de Côte d’Ivoire au Burkina Faso.

Alors que leur pays est sur le chemin de la réconciliation, que toutes les parties font des efforts pour la consolidation de la paix, les ivoiriens installés au Burkina Faso gagneraient mieux à s’entendre. Que des intérêts égoïstes ou des jeux d’appartenance  sème pas la désolation dans la communauté ivoirienne.


L’affaire Boukary au Burkina : Salif Diallo convoqué par la justice

Volonté de rendre justice ou machination politique ? L’affaire Dabo Boukary alimente de nouveau les conversations au Burkina avec la récente convocation de Salif  Diallo par le juge. Une convocation qui a été relatée par notre confrère de Mutations dans son numéro 44. Les étudiants restent partagés quant à l’issue de cette procédure. Alors que pour certains, c’est un espoir pour faire la lumière sur cette affaire pour d’autres, c’est pour tromper la vigilance du peuple. Salif Diallo de son côté clame son innocence.

 

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S’il y a une affaire qui défraie la chronique depuis des années à l’université de Ouagadougou, c’est bien l’affaire Dabo Boukary. Etudiant en 7e année de médecine et membre de l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB), Dabo Boukary est enlevé et assassiné en 1990 lors d’un mouvement de grève. La récente convocation de Salif Diallo, ancien ministre d’Etat et homme fort du parti devant le juge est une lueur d’espoir pour certains étudiants de voir la lumière dans cette affaire. Mais Salif Diallo qui vient de quitter le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) rejette toute implication dans cette affaire :

« Je vous dis très sincèrement que je n’ai rien à voir dans l’affaire Dabo Boukary. (…) Je n’ai ordonné l’arrestation d’aucun étudiant ».

A l’université de Ouagadougou, en tous cas, certains étudiants croient que cette convocation peut être le début d’une lueur sur cette affaire. En témoignent les propos de cet étudiant :

 « Si Salif Diallo n’est pas coupable, c’est que d’autres sont coupables. Maintenant qu’il a quitté le CDP, je pense que la lumière sera faite au fur et à mesure que nous avançons. Actuellement, on voit que le parti au pouvoir est en train de se déchirer, donc c’est maintenant que la vérité va sortir sur cette affaire ».

Vu la situation politique, l’on est en droit de se poser la question de savoir si cette convocation n’est qu’une volonté des ex-camarades de Salif Diallo de salir son image au moment où il quitte le parti au pouvoir pour former un parti d’opposition. Un journal proche du pouvoir a fait aussi allusion à une affaire d’escroquerie au Niger dans laquelle l’ancien ministre serait impliqué. Il est évident que toutes ces tractations et machinations n’ont pas pour seul but de dénouer cette affaire. Depuis 24 ans les étudiants réclament justice pour Dabo Boukary sans obtenir gain de cause, et c’est au moment où Salif Diallo quitte le CDP qu’on en parle.

Dans tous les cas, c’est une occasion de faire la lumière sur cette affaire, mais aussi sur d’autres affaires comme celle de Norbert Zongo. Ayant passé tant d’années dans le gouvernement Salif doit être au courant de plusieurs affaires. Celui qui était l’artisan du pouvoir de Blaise Compaoré va peut-être faire face à la justice, une occasion de démontrer son innocence dans l’affaire Dabo Boukary, mais aussi de déballer certaines affaires. Cela rend intéressante la suite de l’affaire, mais pourrait l’étouffer aussi.


Burkina : les dinosaures quittent le navire CDP

Les ténors du parti au pouvoir ont choisi la première semaine de janvier pour présenter leur démission. Depuis un certain temps, ces anciens camarades de Blaise Compaoré étaient relégués au second plan au sein du parti qu’ils ont créé et nourri. Ils ont donc fini par quitter le parti en invoquant un manque de démocratie.

Roch Marc Christian Kaboré est l'un des dissidents du CDP
Roch Marc Christian Kaboré est l’un des dissidents du CDP

Salif Diallo, Roch Marc Christian Kaboré,  Simon Compaoré, Clément Sawadogo pour ne citer ceux-là ont démissionné du parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Ceux-ci ont occupé des postes de haute responsabilité aussi bien au sein du parti de Blaise Compaoré que dans son gouvernement. Roch Marc Christian Kaboré a été premier ministre, président de l’Assemblée nationale, président du bureau national du parti. Simon Compaoré ex-membre du bureau national du CDP et ancien maire de la commune de Ouagadougou pendant 17 ans. Et que dire de Salif Diallo ancien ministre de l’Agriculture, ancien homme de Blaise Compaoré et artisan du parti au pouvoir. Ces ténors ont démissionné du parti avec près de 80 autres membres. L’hémorragie va certainement continuer, dans les jours à venir, quand on sait la capacité de mobilisation de ces démissionnaires, et leur rôle dans la création et l’enracinement du parti au sein du peuple burkinabè.

Cette vague de démissions ne surprend pas les observateurs avisés de la scène politique burkinabè. En effet, depuis plusieurs années, le parti au pouvoir fait une épuration. Les cadres du parti sont mis au garage au profit de militants de la dernière heure. Des militants partisans de François Compaoré, le frère du président. Il était donc évident que  ces ténors ne pouvaient pas se contenter des seconds rôles que leur ont réservés les arrivistes de Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré (FEDABC).

Ce qui se tramait depuis au moins deux ans a fini par se manifester. Les leaders du parti au pouvoir démissionnent, évoquant un manque de démocratie et une déviation idéologique. Ils envisagent ainsi préserver les acquis démocratiques et économiques du pays. Mais que peut apporter ce mouvement dans le paysage politique burkinabè ?

Ces ex-ténors du parti au pouvoir peuvent-ils réellement apporter quelque chose de bien pour le pays ? Roch Marc Christian Kaboré,  qui a défendu la modification de l’article 37 de la Constitution se contente d’un mea culpa en disant que c’était une erreur. Aujourd’hui ces mêmes personnes s’opposent à la modification de l’article 37 et à la mise en place du Sénat. Est-ce un sursaut de patriotisme ou un simple positionnement pour 2015 ?

Ces dissidents ont rencontré le président du Faso avant leur démission officielle. De ce qu’ils se sont dit, rien n’a filtré. Blaise aurait-il donné le feu vertà ces anciens camarades pour créer un autre parti ? Ou ont-ils reçu l’assurance du « Blaiso » de ne pas se représenter en 2015 ? Selon Roch Marc Christian Kaboré, cela ne peut être dit aux médias.

Du côté de l’opposition, on applaudit sans chercher à sonder les réelles intentions de ce futur parti. Ces ex-leaders, qui ont mis en place le système CDP, que peuvent-ils proposer d’autre ?

Sans applaudir ces dissidents, comme le font les partis d’opposition regroupés autour du chef de file de l’opposition, je suis certain que si ces gens s’y mettent sérieusement, ils peuvent modifier la hiérarchie des partis politiques au Burkina Faso. Ils envisagent même participer à la marche de protestation contre la modification de l’article 37 et la mise en place du Sénat qu’organise le CFOP (Chef de file de l’opposition politique).


2014 : une année de paix pour l’Afrique !

Comme toutes les autres parties du monde, l’Afrique est entrée dans une nouvelle année. Une année pleine d’espoir pour beaucoup d’Africains. Même si la situation actuelle donne lieu à des inquiétudes un peu partout sur le continent, je pense que 2014 est une occasion pour les dirigeants africains d’oeuvrer pour la paix et le développement de leurs pays.

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A l’orée de cette année 2014, je souhaite que la paix règne enfin sur le continent noir qui a été encore meurtri par tant de violences en 2013. Le monstre de la guerre a trainé sa bosse un peu partout en Afrique entrainant ainsi désolation et confusion dans les cœurs des survivants de la guerre ou des violences de toutes sortes.

C’est pourquoi, pour 2014, je souhaite que mon continent connaisse la paix. Que les foyers de tensions soient inondés de paix. Mon vœu le meilleur pour « Le Pays des hommes intègres », c’est que l’intérêt suprême du peuple et la sagesse l’emportent sur les intérêts égoïstes de nos dirigeants politiques. Que les tensions issues de la volonté d’instaurer le Senat et les velléités de modification de l’article 37 de la Constitution trouvent une solution pacifique et honorable, et que le peuple burkinabè vive une paix durable gage d’un réel développement. Que le Blaiso et Zéph, l’opposition et le pouvoir, recherchent tous le bien du pays et non leurs propres intérêts.

Je voudrais également que la Centrafrique vienne à bout de sa guerre civile qui ravage tant de personnes. Que les enfants centrafricains sachent que se démarquer que ses seigneurs de la guerre qui les amènent à utiliser les armes les uns contre les autres. Que chrétiens et musulmans reviennent à une coexistence pacifique sur leur terre commune. Et que dire du dernier Etat du continent africain. Crée seulement en 2011, ce jeune Etat a connu une fin d’année très difficile. A peine libérés de leurs voisions du Nord, que les Sud soudanais se battent entre eux.  Vivement que le président Salva Kiir et son ex-vice président, Riek Machar puissent se retrouver autour d’une même table pour parler et agir pour la paix et arrêter l’hémorragie interne. Le Mali a connu une percée significative vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel avec les élections présidentielle et législatives. Puisse ce pays se débarrasser de ses agresseurs jihadistes et reprendre le chemin de la cohésion sociale.

Je voudrais que cette année soit une année de paix pour toute l’Afrique, que les dirigeants pensent plus à leurs peuples qu’à leurs biens, que les jeunes africains cessent de se suicider aux larges de Lampedusa. Mon souhait : Paix pour l’Afrique ! « Peace et love in Africa », diront certains.


Norbert Zongo : déjà 15 ans d’impunité

Voilà 15 ans que le journaliste Norbert Zongo, qui signait ses articles  Henri Sebgho, a été assassiné sur la route de Sapouy. Alors qu’il écrivait sur plusieurs dossiers brûlants notamment celui de David Ouédraogo, le directeur de publication du journal L’indépendant a été sauvagement assassiné, criblé de balles puis brûlé. Que reste-t-il aujourd’hui  de la mémoire de Henry Sebgho ?

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Le combat continue pour que justice soit rendue pour Norbert Zongo et ses trois compagnons

Le 13 décembre 1998, c’est la date fatidique, le jour de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons. Depuis cette date les citoyens burkinabè se sont mobilisés à travers des marches meeting dans tout le pays. Jamais assassinat d’un homme n’avait engendré autant d’écœurement et de révolte au « Pays des hommes intègres ». Des organisations syndicales, de défense des droits de l’homme, scolaires et estudiantines se sont mobilisées pour que justice soit faite pour Norbert Zongo et ses trois compagnons.

Quinze années après, justice n’est toujours pas rendue. Mais le nom de Norbert Zongo résonne toujours dans la mémoire du peuple burkinabè. Cela est vraiment important que sa mémoire soit toujours vivante dans l’esprit des Burkinabè. L’ensemble du peuple a toujours une pensée pour ce journaliste hors du commun dont le credo était les droits de l’homme. Il se souvient toujours de son œuvre, de son combat pour le peuple même si la mobilisation n’est pas comparable à celle du lendemain de cet acte crapuleux.  Petit à petit, le temps a joué son rôle et certains se sont découragés de cette lutte qui ne porte pas fruit. La justice burkinabè a conclu à un non-lieu dans cette affaire. Ce qui a conduit les défenseurs des droits de l’homme à scruter la justice internationale notamment  la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, à Arusha, en Tanzanie. On attend le délibéré. Cette situation trouble peut-être encore le sommeil de certaines personnes qui peuvent être mises en cause. Quelle que soit l’issue de cette affaire, des Burkinabè garderont toujours dans leur esprit le souvenir cet homme qui était un grand journaliste.

Lorsque les journalistes français ont été tués, au Mali, beaucoup de réactions sont venues du Burkina Faso. De nombreuses personnes ont déploré ce double assassinat. De Norbert Zongo, qui osera faire cas à l’occasion de ces 15 ans d’impunité ?


Madiba, repose en Paix !

La nouvelle est tombée comme une massue. Nelson Mandela n’est plus. L’un des combattants pour une Afrique du Sud sans ségrégation a tiré sa révérence. Les hommages qui fusent de partout montrent l’immense grandeur de l’homme.

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L’icône de la lutte anti apartheid, s’en est allé

Le vieux s’en est allé. On le savait fatigué, mais on se refusait de l’admettre. Ce qui était devenu un cauchemar depuis plusieurs mois est arrivé malheureusement ! Le combattant de la liberté, celui qui a voulu voir Blancs et Noirs libres dans une Afrique du Sud prospère pour tous ses habitants a passé l’arme à gauche. Celui pensait qu’« Etre libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ».

« Au cours de ma vie, je me suis entièrement consacré à la lutte du peuple africain. J’ai lutté contre la domination blanche et j’ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d’une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. J’espère vivre assez longtemps pour l’atteindre. Mais si cela est nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ». Cette déclaration lors du procès de Rivonia, en 1964, résume si bien toute la vie de cet homme. Et Dieu merci, à 95 ans, Nelson Mandela vu des changements importants dans la vie de la nation sud-africaine. Bien plus, il les a même vécus, puisqu’il a est le premier président de noir de l’Afrique du Sud. Madiba a su lutter quand il le fallait, il n’a faiblit devant aucun obstacle même pas devant l’ignominie et la violence des ségrégationnistes avec la clef 27 ans de prison.  Mais Mandela a su surtout se retirer quand il le fallait. Un seul mandat, et il a préparé et transmis le pouvoir à son successeur Tabo Mbeki. Nelson Mandal, c’est un exemple pour toute l’humanité.

Aujourd’hui les présidents africains et tous les présidents  du monde lui rendent hommage. C’est un hommage bien mérité pour Nelson Mandela. Mais ils gagneraient aussi à suivre son exemple. Il n’y a pas de « père de la Nation » plus que Mandela, personne d’autre n’a souffert autant pour son pays. En dépit de tout cela, Mandela ne s’est pas accroché au pouvoir comme le font les autres présidents africains. Mandela est aujourd’hui une icône. L’autre rôle de l’icône, c’est de servir d’exemple. Donc la meilleure façon de rendre hommage à Nelson Mandela, c’est de travailler à réaliser son idéal pour l’Afrique. Ce n’est pas seulement de dresser des tribunes à Paris et d’envoyer des messages tout en chassant qu’on fait le contraire.

Madiaba, tu as fait ce que tu as pu pour ton pays et pour toute l’Afrique. Aujourd’hui tu n’es plus simplement un Noir, pas seulement un Africain et tu appartiens à toute l’humanité. Patrimoine de l’humanité, repose en paix !


Lycées et collèges du Burkina Faso : quand la grève devient une (sale) habitude !

Le Burkina Faso connaît une série de grèves depuis 1998, surtout au mois de décembre. Des grèves qui ont fini par donner à certains élèves le goût de la paresse plutôt qu’un engagement pour une cause noble. Et ces derniers sont désormais nombreux dans les lycées et collèges du « Pays des hommes intègres ». Dans certains cas ces élèves invoquent des raisons mineures, presque rien. Parfois, ils sont prêts à mobiliser les autres pour un débrayage dont eux seuls connaissent les objectifs réels. Loin de nous, les temps où le « peuple réel » se battait pour la justice et la liberté du citoyen burkinabè.

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Photo lefaso.net
Les grèves au Burkina atteignent leur pic en décembre

Alors que ce matin-là j’étais chez mon mécano du quartier pour qu’il ajoute un peu d’air dans la roue arrière de ma motocyclette, je surpris la conversation d’une  catégorie d’élèves. Ces élèves qui partent toujours à l’école par obligation, qui ont hâte de voir les jours fériés arriver et qui souhaitent que le professeur soit malade ou tout simplement qu’il ne vienne pas au cours. C’est donc ce genre d’élèves que j’ai croisés. Ils étaient deux, chacun sur sa bicyclette, en route pour l’école. Et l’un d’eux a eu cette réflexion : « L’année scolaire n’est pas intéressante, jusqu’à présent, il n’y a pas eu de grève ». Et le deuxième de lui répondre, « Ahan, les grèves c’est en décembre. Ça va venir ». Des élèves qui ont retrouvé le chemin des classes, il y a à peine deux mois, cherchent déjà des occasions de cesser les cours ! Résultat : depuis plusieurs années le mois de décembre est effectivement ponctué de grève. C’est presque un mois perdu dans le système éducatif du Burkina Faso. Les enseignants ne considèrent plus ce mois dans leur temps de cours.

Une grève est observée sur toute l’étendue du territoire national à la date du 13 décembre commémorant ainsi la date anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Le 13 décembre 1998 est une date tristement célèbre dans l’histoire du Burkina Faso. Donc à chaque 13 décembre les élèves aussi réclament justice et vérité pour Norbert Zongo. Mais cette date et cette grève ne posent pas de problème.

Le problème ce sont les autres grèves qui se greffent par-ci par-là. Si par exemple un groupe d’élèves ne veut pas faire ses devoirs, ils sont capables d’entraîner tout un lycée ou les établissements d’une ville entière pour un problème qu’on pouvait résoudre sans avoir besoin de perdre des heures de cours. Parce qu’on a besoin d’un hangar dans un lycée, on fait sortir tous les élèves d’une ville en pillant au passage les stations d’essence et les commerces des honnêtes citoyens. Quelle relation y a-t-il entre exiger la construction d’un parking dans un établissement et piller une boutique ou un véhicule transportant de la bière?

Pour la race d’élèves dont je parle, peu importe l’objet de la grève, l’essentiel c’est de faire la grève. C’est pourquoi ils s’en prennent souvent aux honnêtes citoyens. Et ce sont ces mêmes élèves qui, à l’approche des examens, se rendent compte que les programmes ne sont exécutés qu’en partie par les enseignants. Alors ils se plaignent encore ! Il y a des choses pour lesquelles, il faut lutter. Pour d’autres pas besoin de battre le pavé !

 


Télévision Numérique Terrestre : L’Afrique et le Burkina Faso seront-ils au rendez-vous de 2015 ?

Les pays africains sont à divers niveaux d’exécution dans la mise en œuvre de la transition de la radiodiffusion sonore et télévisuelle vers le numérique. Certains pays comme le Burkina Faso sont un peu en avance dans la réalisation de la Télévision numérique de terre. Mais tous les pays africains font face à un même problème : les finances. Ce qui pourrait freiner leur engagement vers l’échéance de 2015.

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Les Etats africains doivent s’organiser pour l’échéance de 2015

Le processus de transition vers la radiodiffusion numérique est en marche au Burkina Faso depuis plusieurs années. Pour être au rendez-vous de 2015, le gouvernement burkinabè a mis en place des structures comme le Comité de pilotage et une commission technique nationale. Une stratégie nationale de migration vers le numérique a également été élaborée. Au plan juridique, la loi portant règlementation de la radiodiffusion sonore et télévisuelle  de terre au Burkina Faso a été adoptée et promulguée.

Pour ce qui est de la phase d’exécution la Société de télédiffusion du Burkina (STB) a été créée. C’est elle qui sera chargée de la transmission, du multiplexage et de la diffusion des chaines du premier multiplex sur toute l’étendue du territoire national.  Un cahier des charges pour la fourniture, l’installation et la mise en service des équipements de la Télévision Numérique de Terre a été rédigé. Afin d’exécuter un rythme d’exécution du déploiement de la TNT, un chronogramme prévisionnel des travaux a été élaboré et devrait permettre une réalisation du projet dans un délai de 14 mois.

Le passage de la radiodiffusion analogique au numérique a de nombreux avantages notamment l’amélioration de la qualité de l’image et du son à la réception, une plus grande capacité de diffusion, des chaines à haute définition.  Mais il présente aussi des contraintes et non des moindres.

La mise en œuvre de la TNT a un coût global énorme pour les budgets des états africains qui ont d’autres priorités. Pourtant la transition vers télévision terrestre numérique impose une date butoir notamment 2015. Comment donc mobiliser en si peu de temps une quarantaine de milliards pour le Burkina Faso en seulement une année d’exercice budgétaire ?

Pour optimiser le déploiement du réseau de diffusion TNT de nouveaux sites doivent être également crées et aménagés dans les meilleurs délais dans les régions du pays. Par ailleurs le pays doit respecter le délai d’extinction de la diffusion analogique de juin 2015.

Pour réduire le poids de la contrainte financière, les pays africains recherchent les financements dans les ensembles sous régionaux ou régionaux comme l’UEMOA, LA CEDAO ET l’AU. Dans tous les cas ils devraint faire en sorte de ne pas rater ce nouveau rendez-vous mondial. « Rater ce virage serait s’exposer à subir ce qu’on appelle déjà techno- apartheid », indiquait Fily Keita, président de l’Union des Radiodiffusion et télévision libres du Mali (Urtel), lors du Festival des Ondes, grand rassemblement de radios africaines, organisé en novembre 2009 à Bamako par l’Institut Panos.


Quand le Blaiso reçoit Zéph

Le Président du Faso (PF), Blaise Compaoré, a reçu en audience l’opposition politique burkinabè dirigée par son chef de file Zépherin Diabré. Ils étaient tous présents ou presque, Norbert Tiendrébéogo du FFS, Tahirou Barry du PAREN, Ablassé Ouédraogo du Faso autrement. Il manquait quand même Arba Diallo et Bénéwendé Stanislas Sankara, qui d’après Zéph, étaient en déplacement.

Une poignée de main entre le Blaise compaoré et Zéphirin Diabré qui augure un dialogue politique au Burkina Faso
Une poignée de main entre le Blaise compaoré et Zéphirin Diabré qui augure un dialogue politique au Burkina Faso

Quand le pouvoir et l’opposition se rencontre, c’est pour se dire la vérité ! C’est pourquoi, cette rencontre a été une occasion pour les partis politiques d’opposition de réaffirmer leur opposition quant à la mise en place du Sénat et la modification de l’article 37 de la Constitution burkinabè. Cette rencontre peut augurer un dialogue politique entre le gouvernement et l’opposition quant aux problèmes sociopolitiques qui minent le pays des hommes intègres. L’unité d’action qui semble régner au sein de cette opposition oblige aussi le gouvernement à l’écouter. Les partis politiques d’opposition ont également attiré l’attention du chef de l’Etat sur d’autres question importantes notamment l’éducation, la santé, contenu dans le mémorandum ci-dessous.

Ouagadougou, le 14 novembre 2013

MEMORANDUM DE L’OPPOSITION POLITIQUE

ADRESSE AU PRESIDENT DU FASO

 

Monsieur le Président du Faso,

L’Opposition politique a inscrit résolument son action dans une démarche républicaine basée sur le respect des lois et règlements en vigueur dans notre pays. Elle est fortement attachée à la cohésion nationale et à la paix sociale, dont elle mesure l’importance pour le  progrès de notre pays.

L’’Opposition politique est  d’avis  que, pour que cette paix et cette cohésion se renforcent  au bénéfice de tous, il est important que  les préoccupations légitimes des burkinabè   reçoivent,  de la part du Gouvernement,   une  meilleure  considération.

C’est pour cela qu’elle saisit l’occasion de l’audience que vous  lui accordez ce jour 14 Novembre 2013, pour attirer à nouveau votre très haute attention, sur un certain nombre de questions d’intérêt national, dont l’Opposition politique ne cesse de dire l’urgence, et  au sujet desquelles elle a déjà donné son sentiment,  notamment à travers la lettre ouverte qu’elle vous a adressée le 29 Juin 2013, restée sans suite.

Malgré certains progrès enregistrés par notre pays, de nombreux problèmes continuent d’assaillir les burkinabè, parmi lesquels on  peut citer :

1)      La Pauvreté des ménages

 

La pauvreté s’aggrave pour la majorité des burkinabè. Elle se traduit au quotidien  par l’incapacité des ménages à faire face à l’augmentation constante des prix des produits de première nécessité, aux charges incompressibles de logement, de transport, d’éducation, de santé, etc… Cette pauvreté s’illustre par l’aggravation de l’insécurité alimentaire dans notre pays. Les mesures sociales prises récemment par votre Gouvernement ne suffisent pas à juguler le phénomène.

 

 

 

 

 

2)      L’avenir de notre jeunesse

 

La détérioration du système éducatif compromet gravement l’avenir de la jeunesse burkinabè. Cette détérioration  se traduit par l’inadéquation entre les enseignements, la formation et l’emploi, l’insuffisance des infrastructures, le manque d’enseignants, des crises récurrentes dans nos écoles et universités…

Le chômage de très longue durée est devenu le  premier emploi des jeunes, du fait du manque d’opportunités d’emplois  dans les secteurs publics et privés, de l’inorganisation et de l’absence d’accompagnement du secteur informel et du monde rural.

La  jeunesse burkinabè manque cruellement de repères à tous les niveaux et bien que  constituant la majorité de la population, elle est exclue du processus de développement économique et social du pays.

 

3)      La situation des femmes

 

La participation des femmes aux processus de développement et de prise de décision dans notre pays est marginale. L’absence structurelle de cadres appropriés et de mesures d’accompagnement en termes d’accès aux crédits, au droit à la terre, et à la formation entraîne  un manque à gagner pour l’économie nationale et constitue une entrave à l’épanouissement de l’autre moitié du Burkina.

 

4)      La Santé des populations

 

L’Opposition politique est largement préoccupée par la détérioration continue du système de santé dans notre pays. Cette situation se caractérise, entre autres, par des équipements obsolètes  et insuffisants, des infrastructures également insuffisantes, le coût très élevé des médicaments entraînant des soins de santé de moindre qualité.

 

5)      La gouvernance nationale

 

L’Opposition politique relève la persistance de la mauvaise gouvernance prédominée par la corruption qui se généralise, encouragée par une inertie du Gouvernement. Cette situation est source d’impunité, de révoltes et d’incivisme avec une tendance de plus en plus marquée des populations à se rendre justice elles mêmes. L’absence de l’Etat dans ce domaine constitue un risque majeur de remise en cause de son autorité et une menace inacceptable pour le citoyen.

 

Les défaillances de cette gouvernance se font sentir cruellement dans la gestion de notre économie, qui est devenue la propriété d’un clan organisé, et qui est gérée sans transparence comme on le voit avec les marchés publics et les mines, au profit des puissants opérateurs économiques et au détriment des plus faibles notamment les petits commerçants.

 

 

 

6)      L’insécurité

 

L’insécurité en ville et dans les campagnes demeure une préoccupation majeure des populations. Cette insécurité est aggravée par la  situation sous régionale caractérisée par une montée de l’extrémisme, toute chose qui,  compte tenu de la position du Burkina, met notre pays en situation de vulnérabilité.

 

7)      Le projet de mise en place du Sénat

 

L’Opposition politique juge que dans le contexte actuel de notre pays, un Sénat est inopportun, en plus d’être inutilement budgétivore. C’est aussi un puissant facteur de division de la nation comme l’attestent les mécontentements et les frustrations qui se sont exprimés récemment. Les modifications qui viennent d’être introduites dans la Constitution ne répondent pas à la demande de l’Opposition et des burkinabè, qui attendent une suppression pure et simple de toute référence au Sénat dans notre Constitution.

 

8)      La question du respect de la limitation du mandat présidentiel

 

L’Opposition politique a toujours affirmé son attachement au principe républicain de la limitation du nombre de mandats présidentiels telle qu’inscrite dans notre Constitution. Comme elle, les burkinabè sont inquiets d’entendre des responsables éminents de votre parti appeler à une modification de l’article 37 de notre Constitution consacrant cette limitation.

 

9)      Le Vote des burkinabè de l’étranger

 

La loi a consacré le droit des burkinabè de l’étranger à prendre part à certaines consultations électorales se déroulant sur le territoire national. Après s’être  longtemps abstenu de rendre ce droit effectif, le Gouvernement, depuis quelques temps, développe des initiatives qui, en plus d’être  unilatérales, n’augurent  rien de bon pour ce qui est de la tenue d’un scrutin transparent et crédible.

 

La délivrance des  cartes consulaires dans des pays comme la Côte d’Ivoire pose de sérieux problèmes dont deux nous paraissent devoir être évoqués :

–          Le prix de la carte consulaire, fixé à 7000 Francs, est de notre avis, trop élevé. Rien ne peut expliquer un tel niveau de prix lorsqu’on connait les coûts de fabrication de ce genre de documents à travers le monde ;

–          L’opérateur retenu, ne parait pas offrir toutes les garanties de compétence, de neutralité  et de probité pour qu’on mette ainsi à sa disposition l’important fichier des burkinabè de Côte d’Ivoire. Le Gouvernement doit fournir des explications sur le processus ayant abouti à ce choix.

 

 

 

 

10)   Le dialogue républicain entre le pouvoir et l’Opposition

 

Les dispositions légales notamment l’article 10 de la Loi 009-2009/AN/B/PRES portant statut de l’Opposition dispose : « le Président du Faso et le Chef du Gouvernement peuvent consulter l’Opposition sur des questions d’intérêt national ou de politique étrangère ».  En dépit de ces dispositions, l’Opposition observe que ces concertations n’ont jamais eu lieu quand la situation nationale l’exigeait.

Pire, le Gouvernement a décidé de modifier la loi  portant statut de l’Opposition, sans même prendre la peine d’informer celle-ci.

 

Monsieur le Président du Faso,

C’est dans le souci de contribuer  à l’édification paisible de notre pays, que nous avons jugé utile de vous rappeler ces graves préoccupations de nos compatriotes.

L’Opposition politique continuera de jouer le rôle qui est le sien dans l’organisation démocratique de notre pays, et n’hésitera pas à appuyer toute initiative de votre part qui va dans le sens des intérêts de notre peuple.

 

Veuillez recevoir, Excellence Monsieur le Président du Faso, l’expression de notre très haute considération.

Pour l’Opposition politique,

                                                                      le Chef de File de l’Opposition Politique

 

                                                                                                               Zéphirin DIABRE      

                                                                                                               Président de l’UPC                                          

 


Orpaillage traditionnel au Burkina :Un secteur porteur mais dangereux

Le secteur minier est en plein essor au Burkina Faso. Depuis 2009, le métal jaune est devenu le premier produit d’exportation du Pays des hommes intègres. L’exploitation traditionnelle, source de nombreux inconvénients, occupe une place de choix dans cette croissance.

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photo zoodomail.com L’orpaillage traditionnel se fait souvent dans des conditions précaires

L’orpaillage traditionnel occupe une place importante dans l’économie du Burkina Faso. Il permet ainsi de lutter contre le chômage des jeunes, surtout des ruraux,  en les employant  sans tenir compte de leur niveau d’instruction. Le pays a connu une croissance importante de cette exploitation minière ces dernières années avec « l’apparition » du métal jaune un peu partout sur l’étendue de territoire national. C’est une activité qui est menée sur plus de 200 sites et qui nourrit plus de 200 000 personnes, vivant principalement en milieu rural. Ces chiffres sont de 2006, ce qui nous laisse supposer, qu’aujourd’hui, les sites d’exploitation traditionnelle dépassent largement ce nombre.

Si cette activité procure de l’argent à beaucoup personnes, il n’en demeure pas moins qu’elle engendre également de nombreux inconvénients aussi bien sur l’homme que sur la nature.

Conséquence de l’orpaillage sur l’homme et son environnement

L’orpaillage traditionnel contribue à la déforestation et à la dégradation du sol. Les hommes ne ménagent aucun effort à la recherche du métal jaune. La coupe du bois aux entours des sites entraine forcement un déboisement, les puits et les produits chimiques causent des dommages importants aux sols et les rendent infertiles. Ainsi, tout le couvert végétal est fortement meurtri sous la pression des orpailleurs. Le site signifiait  https://www.mediaterre.org que : « Les rejets directs de mercure sous forme liquide au cours des opérations d’amalgamation du concentré d’or dans les sols dont le lessivage par les eaux de ruissellement favorise la mobilisation et la dispersion des métaux lourds dans l’environnement, notamment dans les eaux de surface (fleuves, rivières, lacs, barrages et retenues d’eau), et dans les eaux souterraines par infiltration. La méthylation du mercure est favorisée par les conditions physico-chimiques du milieu aqueux, conduisant ainsi à la forme la plus toxique et dangereuse du mercure pour la santé publique ».

Au-delà de l’environnement, l’homme n’échappe pas aux effets que lui-même a produits.  La poussière, l’inhalation des produits toxiques, ou la consommation de produits prohibés pour mieux travailler engendre souvent des maladies. La toux, l’angine, la pneumonie ou même des maladies sexuellement transmissibles sont les risques que courent les orpailleurs traditionnels.  L’argent attire tout le monde. Et les travailleuses du sexe aussi. C’est pourquoi, ces dernières voient aussi leur activité fleurir sur les sites d’orpaillage, là où « l’argent est comme la poussière ». Sur les sites, elles ont aussi leur quartier. Et les tarifs, semble-t-il, n’ont rien à voir avec ceux de la ville. Fermons cette parenthèse, parlons d’une autre couche plus vulnérable : les enfants. Avec ou sans la bénédiction de leurs parents, ils sont nombreux à déserter les écoles pour les sites miniers. C’est le cas d’un élève de la classe de troisième qui, après avoir échoué au BEPC, a fait un saut à la mine pendant les vacances. La prise a été bonne pour lui, puisqu’il a obtenu 12 millions de FCFA. Une raison pour lui d’abandonner totalement les bancs en affirmant que ses professeurs même n’ont jamais eu cette somme. D’autres enfants plus jeunes encore sont sur les sites miniers à la recherche du métal jaune alors que, selon leur âge, ils devraient être encore à l’école. Ils sont ainsi laissés à la proie des accidents de travail et sans aucune protection. L’autre conséquence, c’est le renchérissement de la vie dans les villes ou villages environnants. Les habitants assistent impuissants à la hausse des produits de consommation. « Les poulets que nous achetions  à 1000 F CFA, se vendent maintenant au double. Parce que les vendeurs savent que si nous n’achetons pas à ce prix là, sur le site ils vont avoir plus que cela ». Voilà comment le loyer, prix des œufs, de la boisson, de la viande s’augmente facilement.

Impuissance ou laxisme gouvernementale

Silence, au gouvernement on réfléchit ! A l’Assemblée nationale, une députée a posé une question orale en demandant au ministre des mines comment le gouvernement peut réglementer ce secteur tout en sauvegardant le niveau de vie des populations concernées au regard des avantage qu’il procure ? Le ministre avait répondu que la pratique l’orpaillage dans le respect de la réglementation nationale permet effectivement de procurer des revenus et dans une moindre mesure réduire le chômage des jeunes ruraux. Avant de préciser :   « … au niveau de mon département, nous réfléchissons à un cadre réglementaire amélioré du secteur de l’orpaillage de sorte à prendre en compte les intérêts des orpailleurs, des collectivités qui abritent les sites et de l’Etat ». vivement que ce cadre soit trouvé et appliqué à temps.


Haro sur les réseaux de téléphonies mobiles du Burkina !

dLes consommateurs de téléphonies mobiles du Burkina Faso ne savent pas où mettre la tête. Aucun des trois réseaux ne donne satisfaction ni aux consommateurs ni à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP).

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Telecel Faso, Airtel Burkina, Telmob, ce sont les trois réseaux qui assurent les télécommunications notamment la téléphonie mobile au Burkina Faso. Des réseaux qui du reste, ne satisfont plus leur clientèle depuis plusieurs années. Durant ces derniers mois, les Burkinabè ont remarqué que les appels étaient devenus difficiles à effectuer. Difficile donc de joindre les personnes à qui vous voulez parler, et si vous arrivez à trouver la personne, la communication est mauvaise. Vous êtes obligés de raccrocher au risque de finir vos unités pour rien. Souvent les appels sont transmis à des personnes autres que celles que vous appelez. La situation est encore pire lorsque vous voulez appeler à l’intérieur du pays. Et cette mauvaise prestation est générale. La mauvaise qualité des services est la chose la mieux partagée par tous les trois réseaux, comme s’ils s’étaient entendus pour offrir un service de qualité médiocre tout en renflouant leurs caisses. Il y a une année, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) avait exprimé son insatisfaction quant aux services rendus par les trois réseaux de téléphonies mobiles. Pour cela, elle les leur avait des sanctions pécuniaires, première dans la sous région, à hauteur trois milliards francs CFA. Entre novembre et décembre 2012, l’ARCEP a encore entrepris une campagne de mesures des indicateurs de qualité de service, pour s’assurer que les opérateurs ont remédié aux manquements pour lesquels ils ont été sanctionnés en février 2012. Un autre consultant est entrain de faire un autre audit sur la qualité de service des opérateurs. Tout cela a-t-il produit une amélioration de la qualité du service des opérateurs ?

Ce qui est sûr, jusque là, rien n’a changé pour les consommateurs. Les choses de vont de mal en pis. Dans ces conditions comment peut-on progresser ensemble alors que c’est la croix et la bannière pour un simple coup de fil ? Comment peut-on offrir plus, si on n’est même pas capable d’offrir le service pour lequel vous êtes payés ?

Les consommateurs commencent à s’interroger quant à la volonté réelle de l’ARCEP d’amener ces réseaux de téléphonie mobile à rendre un service de qualité. Mais l’autorité rassure :

« Nous comprenons tout à fait l’impatience de la population et plus particulièrement celle de la presse en ce qui concerne la mauvaise qualité de service des réseaux de téléphoniques. Mais je dois rappeler que nous sommes dans un secteur réglementé par une loi et des textes d’application », a déclaré Maturin Bako, président de l’ARCEP.

Certains consommateurs appellent un quatrième réseau pour renforcer la concurrence afin d’amener ces réseaux à améliorer leurs services. Les Burkinabè doivent prendre leur mal en patience, en attendant que les trois réseaux se décident d’améliorer la qualité de leur service ou que l’ARCEP, se décide de prendre des véritables sanctions pour les contraindre à offrir des meilleurs services.