kaptueflorian

comment vivre en harmonie avec l’esprit des mortss quand on a acheté un lopin de terre en Afrique?

vous avez acheté un lopin de terre ?

Il ne faut jamais croire que l’Humanité est né avec vous me disait mon grand père Wabo Toyoutué. Là où nous sommes ce  sont  des erreurs que nous commettons chaque fois que nous disons avoir acquis des terres vierges.
Avant nous, beaucoup d’autres hommes ont existé et c’est parfois sur leur cimetière que nous bâtissons nos immeubles, notre demeure terrestre.
Pour que la communion entre nous et ces âmes décédées soit parfaite, il s’impose des rites.
A ce propos qu’est ce qu’il faut faire grand – père, car je venais d’avoir un lopin de terre en ville ?
Alors fiston, tu devras faire cuire beaucoup de repos, acheter du vin, de la bière, des jujubes, du sel et de l’huile rouge.
Qu’est-ce que je ferai de tout ça ?
Tu dois rependre une bonne quantité dans ta propriété tout en demandant les excuses à ceux que tu dois bousculer pour construire, pour qu’ils te pardonnent d’avoir emprunté sur leur réserve et qu’ils t’accompagnent dans tes œuvres et que désormais, ils admettent que tu sois parmi eux. Q cet effet, tu les invite à partager en chœur le repos que tu as réservé pour eux, ce n’est que signe de reconnaissance car tu n’es pas mieux placé pour connaître ce dont ils ont besoin dans l’au-delà.
Et l’autre partie ?
Tu invite les voisins et les amis, et vous vous partagez ce Bivouac
Fiston la question de terre est très délicate, si tu ne prends pas certaines dispositions, tu peux investir et ne jamais tirer profit de cet investissement. Tâchez d’être toujours en harmonie avec ceux qui ont vécu avant. Sachiez apaiser les Esprits des morts.


Dans les griffes de l’enfer

Rependez-vous,
Le royaume des cieux est proche
Dire que cette chanson antique de jean Baptise
Aux premières heures de l’ère de christ
Aurait eu des adeptes
On ne compterait pas une dizaine.
La terre est inculte et l’ivraie y pousse à profusion
Aurai-je l’audace de le mentionner
A la lecture de notre quotidien
Personne ne me croira
Chaque case étant devenue une Église
La prolifération des sectes au nom du christ
Le petit peuple pour s’évader
Des misères quotidiennes y vont chanter
Et crier à tue tête les louange d’un gourou au manteau du christ
Quelle misère !
Dépouillez-vous disent les gourous
Faites don à l’église
Dieu aime les humbles
Et les pauvres
Paradoxe
Les gourous roulent carrosse
Toujours bien costumés
Vins et poulets dodus à table.
Cependant,
Le ménage du petit peuple vole en éclat
Le mari ou la femme
Le conjoint ou la conjointe
Qui n’emboite pas le pas dans une Église
Est taxé de démon
vingt ans de mariage s’envolent
Le gourou joue au mari
La farce est bien enrôlée.
De tout ce cirque
Où est l’esprit de Dieu ?
Et quand les chefs d’état se donnent en Exemple.
A l’égard des femmes de ses concitoyens
Nul n’ignore le sang humain que s’offrait en café MOBOTU
Et quand par-ailleurs ses homologues s’offrent
En spectacle devant le christ avait de plonger dans la guerre
Nul n’ignore que Sadem hussein implorait la face de Alla
Et que Georges Bush invitait l’assistance du christ
Avant d’aller embraser l’Irak
Ce rendez-vous meurtrier
Couta et coute encore la vie à de millier
De pauvres citoyens tous confondus
Comment justifier ces terreurs à l’égard de l’évangile ?
Les raisons de l’anti-christ sont connues
Cette démocratie a outrance qui légalise et pacifie l’homo sexualité
Ces actes des arabes intégristes qui au nom de Alla tuent

Ce ping-pong dans les relations internationales
Qui se conjugue en massacre ou en tuerie quand
Les intérêts
Des uns ou d’autres sont menacés.
La crainte de Dieu est loin d’être le souci des hommes
Même de nos jours le cri de Jean-Baptiste
Fera figure de disque rayé
Dans les hit-parades
Heureusement pour la dizaine qui à cru
Ils peuvent servir de consolation
Et la sincérité de leur cœur joindra
La lumière du christ
Dont son sang versé est l’énergie vivifiante d’une vie nouvelle
Dont ils seront les patriarches
Abraham
Jacob
Moïse
David
Sont mort avec cette espérance et
Le diable sait qu’il sera vaincu
Élevons nos aspirations divinement
Quel Rêve !
Ricane le Diable
Vous avez faim
La famine c’est l’enfer
Dieu aurait supprimé de vous le ventre
Et il aurait eu sans gêne raison de moi
Veux-tu un bout de pain ?
Baise ta mère
Ah ! Ah ! Ah ! Ah
Tu as faim
Voila tu ne peux que me louanger
En ton état
Je suis le maitre
Les carabiniers du christ sont absents
D’ailleurs même à l’époque
De l’inquisition
Même à l’époque les croisades religieuses
Nous avons vu les dérives de cette justice barbare au nom de Dieu.
Dieu est amour et charité
Dieu est liberté et don de soi
Des thèmes dont l’enfer à horreur
L’enfer c’est la puissance
L’avarice
Le sexe
Fortune
Caractéristique de l’homme.
Montagne de chair que nous sommes
Voila ou le diable tire les ficelles de sa domination sur l’homme.
Quelle damnation !
Que l’enfer se renferme sur soi
Ce n’est pas de toute joie
Que de naitre, un être de chair
Il faut du clac,
Pour déjouer les pièges de l’enfer
De jean Baptiste à Jésus-Christ
Qu’ils inondent notre esprit
Qu’il soit plus résistant
Aux pièges de Satan
Telle est notre prière de salut
Amen !

 

 



Sans la femme, nos oeuvres artistiques et littéraires seraient fades

Femme,
Depuis l’aube du monde
Tu as le secret de captiver l’homme
De fait de sa fougue, ta passion
Pour le rendre parfois prisonnier
Je parcours plus d’une œuvre artistique
Et je découvre circonspect
Que dans trois quart de temps
Tu es sa muse
Sa profonde inspiration
Aucun artiste ne peut se prévaloir l’exception
Derrière chaque grand homme
Serpente une charmante femme
Pour baliser son chemin.
Sartre peut se vanter d’avoir eu
Dans son combat littéraire
Le fort soutien de Simone de Beauvoir
Et Mongo Béti peut se vanter
D’avoir eu à ses côtes
Une véritable bête de scène
Odile TOBNER
Qui d’autre veux-tu que je cite ?
Il n’y a pas d’artiste qui
Ne célèbre pas la femme.
En bien ou en mal
Peu importe,
Elles savent nous importuner
Nous faire rivaliser d’adresse
Pour leur faire l’Amour.
Pour la femme
Et par l’amour des femmes
Que d’artiste ont commis
De grands chefs d’œuvres
Elles galvanisent les artistes
Elles restent une source d’inspiration
Avez variées et diversifiées
Ah femme, quand tu tiens les artistes !
Te soustraire de leur monde
De leur esprit,
Te dénuer du mystère qui t’entoure
Serait tuer le génie de plus d’un artiste.
Pour nos chefs d’œuvre
Nous sommes intimement connectés
A ta vulve
Tes sécrétions vaginales sont une
Manne d’inspiration sans pareil
Pour d’aucuns d’entre les artistes
On chante le sexe
Et le public en consomme
Comme si c’était de bout de pain
On danse
On se trémousse
La bière coule à flot
C’est la fête
Grâce au corps ferrique de la femme
Sur lequel nous artiste imprimons les mots.
Quoi de plus magiques
Que de donner du bonheur au peuple
Mais, il faut le reconnaître
La femme y est pour beaucoup.
Et nous artistes, somme ingrats
Quand on nous dit salut l’artiste
Nous devons remettre cela plutôt à la femme
Mais combien d’entre nous le dise ?
Nous sommes prisonniers de notre orgueil masculin
Quel Ego !
La femme n’existera plus
Et, nous perdrions notre sublime gloire
Heureusement comme dit corneille,
Le bon Dieu est une femme.
C’est pourquoi en toutes les circonstances
Elles nous pardonnent
Voilà mère de l’humanité
Notre genou fléchit pour t’honorer
De ton charme exceptionnel
De tes largesses
Et surtout ta grandeur d’âme.
Grâce à la magnanimité de ton esprit
Notre voyage astral peut continuer
Nous pouvons continuer à voyager
Dans les nuages
Et rendre fou de joie le public
Alors, j’invite les artistes de tous les rivages
Chantons à l’unisson
Vive la femme.
Vive nos amazones
Car nous artistes, ne célébrons
Que leurs différentes richesses
Pour inscrire notre renommée
Sur roc.

 


Les clés du paradis

 

Au Cameroun,
Les enfants de la rue appellent ça
Le gué
La taille
Le caillou
Les D 10
Bref, l’herbe magique.
D’aucuns aspirent la colle forte
D’autres font un sacré mélange
Du whisky et des comprimés D 10
L’objectif, avoir de fortes sensations.
Dans la rue,
Les clés du paradis sont multiples
Les dégénérés de la société.
Pensent ainsi échapper à leur triste destin
Hors du vécu réel
Quotidienne difficulté de la vie,
Ils surnagent dans un paradis irréel
Qui soulage leur souffrance.
L’instant d’une journée
Parfois d’une semaine
Et dans la tombe
Car une overdose
Leur mènera dans l’au-delà.
Que faire en ces temps de crise économique
Venus parfois des terres lointaines.
Ayant endurés les caprices du désert
Les pièges de la police d’immigration
La rudesse du voyage
Ils n’ont pour tout refuge que l’herbe folle
Ils n’ont pour toute consolation
Que du Banga
La taille
Le caillou
Les D 10
Et que sais-je encore,
Pour vaincre momentanément
L’hostilité du pays hôte.
Si un jour, il vous arrive
De voyager par le Cameroun
Faites un tour tardivement
Dans la nuit
Vous trouverez parfois assis
Dans un angle des points chauds
Une bande d’enfants.
Sans stupeur, ils vous proposeront leur menu
Un peu de maboule
Un peu de intubo !
Un peu de rare goût !!
Et de quel bon goût ?
Un malaxé du riz avec du bon tabac.
Après le festin,
Bienvenu, un joli couchage vous attend
Vous trouverez du réconfort sur les cartons
Étalés à l’angle d’un immeuble.
Siège du paradis.

 


DE l’audace, tout simplement de l’audace pour la nouvelle génération

Demain sera une nouvelle ère J’en ai assez de Maudire les proches et les amis J’en ai assez de penser Que si ma machine n’est pas bien huilée C’est en raison de la faute D’un tel ou d’un tel Adieu, cette faiblesse. Demain, c’est une nouvelle ère Il faut apprendre à désormais Tenir le taureau par les cornes. Même si la sagesse africaine Témoigne du fait que « Aucun arbre n’émerge, sans prendre Appui sur l’autre Je m’en fou de cette sagesse maintenant A mes dépens ; j’ai appris Qu’il faut être le maître de son destin La vie appartient à l’audace La traine est finie Fini cette histoire de parrainage A chacun de s’armer d’audace Et de se jeter dans la mer Les mâchoires du Requin Loin de vous alarmer devraient Vous fournir plutôt des grades. Souvenez-vous du célèbre combat David et Goliath. Et vous comprendrez jeunes Africaines Que la vie appartient à l’audace N’ayons pas pour de la famine Ce dont nos élites ont redouté Et par conséquent, L’Afrique est en retard de plus De deux siècles. Nous sommes la crème intellectuelle Nous sommes la crème d’hommes d’affaires Nous sommes … De demain Notre différence sera l’audace.


je continue malgré toutes ces années passées à crier ma revolte

SAM, si nos chemins ne s’étaient Pas rencontrés Et que tu m’admis comme stagiaire dans ton journal, Quelle trajectoire ma courbe aurait prise. Quel sens aurais-je pu donner à ma vie Peut-être pas l’écriture Fils de Feyman J’aurais aisément pris le chemin. Mais comment éviter les appels du destin J’avais un chemin déjà Balisé par mon, cousin Je l’es esquivé Il ne fallait pas plus pour suivre sa trace Et en quelques années Je serai devenu sans scrupule Un fieffé homme d’affaire. Voilà tu n’as détourné de la route naturelle Naturellement, je suis venu A toi comme un fils Et tu m’as nourri Du B A = BA du journal Et mon rôle fut désormais D’être auprès des injustes De pacifier les hommes Y compris mon peuple. Ainsi, naïvement je me suis jeté Dans la gueule des loups Sans mesurer leur dangerosité Je me suis jeté dans les abimes Sans mesurer la profondeur des fosses Au lieu des oscars pour célébrer Mes recherches historiques Et soulager mes efforts intellectuels compte tenu De mon âge à l’époque 18 ans J’ai mérité la solitude Les insomnies Et plus finalement J’ai commencé à éviter Des regards Et même les tiens qui m’étaient Avant paternel. Aie ! Je continue à crier ma révolte Et à me demander Pourquoi tu ne m’as pas soutenu J’ai attendu en vain ce soutien Un geste de réconfort Un sourire ami Un regard consolateur Jamais il n’est venu. Tu es parti te refugier en France Me laissant choir dans la Démence de l’imbécilité. Je me suis posé mille et une Question Que t’avais-je fait de mal ? Hein SAM ! Dis le moi. Ah ! ta femme Aujourd’hui j’ai le courage De lui crier ma haine Elle est l’auteur de ma détresse A l’époque, ma jeunesse fut ma faiblesse Aujourd’hui j’affronte courageusement Chaque regard et, J’ai envie de me venger Heureusement que le Seigneur parle En mon cœur chaque jour De l’homme d’afric-avenir A ce fameux journaliste Le préfacier de ce livre J’ai envie de les envoyer Au cimetière avec rage. Entre toi et moi, c’est une question De père à fils Mais, ne l’oublie jamais J’ai souffert toutes ces années De ton long mutisme. Pourtant, j’ai tout fait pour Rallumer le dialogue. Orphelin, en plein carrefour Je me suis mis à scruter de Nouveaux horizons Pour dénicher où asseoir Ma colère et ma grosse déception Et surtout réfléchir à de Nouvelles stratégies visant à Entrer en possession de mon livre Si Dieu me laisse longue vie. De même quant à mon financier Je ne sais pas à quelle sauce le cuire. Pourquoi ne répondait-il plus à mes appels Quel était sa responsabilité Dans la charge qui me tenaillait Tout envie de vivre. Comment lui demander une explication Lui également en cette période Avait des démêles avec la justice. Du coup, j’avais l’impression De supporter seul la charge du ciel Aujourd’hui les choses semblent aller mieux J’ai retrouvé un nouveau repère Je travaille pour les NANGA-BOKO Ils ont tous connus comme moi Une carence affective Un désir d’être écouté J’œuvre à les donner Un brin d’espoir Un brin de sourire Pour ceux qui peuvent accéder à la lumière. De mon côté, Aujourd’hui, j’ai des livres édités Mais, il a fallu affronter mille monstres Quel chemin ! Quelle trajectoire abrupte ! Quelle trajectoire Scarpe ! Mais, je reste un grand solitaire.






CARTE POSTALE

Carte de postale Les souvenirs des nuits magiques restent une hantise. Alors où que tu sois, Reviens. Chaque avion qui survole notre espace aérien est une lueur d’espoir L’amorce de ton arrivée ainsi, Je dévisage chaque passager au bas de la passerelle Pour venir en ton encontre. Des nuits chaudes et torrides Je ne les ai connus nulle part ailleurs que dans tes bras. Ces instants de bonheur ininterrompu Se sont envolés et avec toi comme Beethoven, J’avais écrit ma plus grande symphonie d’Amour. Sans jamais avoir appris une note d’une guitare Ni le, do, ré mi, fa, so, la, si les accords les plus vulgaires. Je cours les mers et je scrute à l horizon, L’arrivée des bateaux l’espoir de ta venue. Dans chaque regard lorsque le bateau accoste, J’attends de voir le visage de cet amour. De même, Je cours les gares et devant le stationnement d’un train, D’un tram D’un métro Pêché à mon piédestal, Je dévisage chaque passager Espérant rencontre cet amour dont Les souvenirs de notre idylle sont inlassables et indéniables. Ah ! Ce Dieu Que l’on cherche sans jamais avoir vu le visage. Tu es cette carte postale dont l’effigie, Fruit de notre imagination vivifie et réchauffe notre cœur devant l’immensité Et la monstruosité du mal. Qui d’entre nous, Niera n’avoir jamais reçu une curieuse visite ? La présence de Dieu n’étant pas hors de notre essence. Et toi Seigneur Montre-toi N’est-il pas temps que tu sortes de ta cachette ? Je sens ta présence mais je veux te dévisager. Tu es ce Dieu dont nous vantons les mérites sans jamais l’avoir vu. S’il te plait où que tu sois, reviens de ta cachette. Dans les Eglise Dans les Synagogues, Dans les mosquées Et dans tous les lieux de culte, Nous attendons poster ton visage Ton vrai visage Sinon, tu demeures cette carte postale Dont l’effigie fruit de nos différentes imaginations Nous donne qu’à même les élans d’Espérer un monde meilleur à venir Au-delà de cette satisfaction Ceci laisse un gout d’inachevé pour cette fiancée Qui ne connaitra pas de sitôt le visage de son époux. Au-delà de son imagination abondante Elle peut tout caricaturer mais Cela ne ressemblera jamais à ce visage d’inconnu Dont elle n’a jamais vu mais Dont elle est follement amoureuse. Séduite par le bonheur interminable Promesse et gage de leur amour eternel, Elle demeure dans l’attente en espérant Qu’au soir des noces, elle découvre enfin le visage De son prince charmant, À la bouche sensuelle, Au regard ensorcelant Au jeu reins déroutant, D’ici la fin des temps dits démoniaques Il arrive l’époux au visage violé. Laissant l’exclusivité de la découverte A l’épouse qui a cru A l’épouse qui a eu foi A l’épouse qui a eu espoir De vivre un bonheur intarissable Auprès de ce visage inconnu. Et bientôt sur chaque carte postale, Ce ne sera plus l’image relevant D’un mythe. Ce ne sera plus l’image fantasmée de notre l’imagination Chacun caricatura son Visage Le visage réel et vrai du prince. Heureuse l’épouse, Elle a triomphé de sa patience Elle a triomphé de sa foi Elle a triomphé de son espérance. Au bras du prince, Elle gouvernera le monde à ses côtés. Le ciel nous est apparu Telle une lettre à la poste Chacun s’efforçant de mettre un visage sur les écrits. Acte de profanation. Il fallait juste croire à la magnificence de la beauté du trop saint. Heureuse dont l’épouse, Celle a cru sous doute Celle qui a accepté l’épouser même S’il était en dernier lieu, le prix Nobel de la laideur Elle a parié la pureté de son amour Sur la laideur qui fera du monde Un luxe Un charme inéluctable Une beauté inestimable Heureuse l’épouse Celle qui a finalement triomphé de ses doutes Et de ses craintes pour croire A cet illustre inconnu. Finalement elle a eu l’exclusivité De son visage Ce Dieu qui nous parait présent et lointain. Est dans tes bras Hume son parfum Exulte-toi de joie


Gilles le roi de la pègre

Cassez, brûlez, égorgez. Faites de la terreur s’il le faut, pourvu que ces fonctionnaires nous tiennent enfin en compte. Nous en avons assez des égouts et des cimetières comme logis. Nous avons suffisamment attendu d’avoir accès aux miettes de leur repas, jamais, ils ne se sont montrés rassasiés pour nous faire lécher les plats en les rinçant. N’est-il pas mieux de mourir que d’être continuellement à la merci de leur regard dédaigneux et leur rire goguenard ? Cette interrogation de Gilles avait plongé dans l’inquiétude la foule des bourgeois rassemblée dans le hall de l’hôtel résidence La falaise, un établissement hôtelier trois étoiles situé dans le luxueux quartier administratif Bonandjo dans la ville de Douala au Cameroun.

Les invités triés sur le volet étaient venus recevoir les oscars des meilleurs entreprises dans la vente des boisons alcoolisées. Les quatre pôles du Cameroun étaient représentés dans la salle de l’hôtel  par un directeur commercial d’une des firmes ayant fait des juteuses affaires avec les brasseries du Cameroun. Ces messieurs avaient la fortune arrogante et cela se voyait sur les différentes marques de voitures, les costumes que chaque invité arborait. L’hôtel résidence  pour ce soir inédit avait sorti son grand couvert, des whiskys et des champagnes allaient couler à flots. En jetant un coup d’œil sur les tablettes, on aurait pu dire que les bières embouteillées sur place par cette entreprise brassicole n’étaient réservées que pour les citoyens de seconde zone. Il n’y avait nulle part la marque de ces bouteilles. Par contre, on y distinguait des canettes de bières sûrement venues des usines sœurs en Europe. L’établissement  s’apprêtait ainsi à recevoir un gratin d’hommes d’affaires, de commerciaux prestigieux et d’hôtes de trop grande honorabilité.

Le lieu de réception, n’était dont pas un choix du hasard. Bonandjo situé en plein cœur de Douala ville portuaire du Cameroun est par excellence le siège des affaires administratives. Du haut de ses immeubles haut standing vous y contemplez le Wouri ce merveilleux fleuve dont toutes les mangroves sont en perte en raison de l’extension continuelle des terres fermes, sollicitation des sociétés. D’ici peu l’on redoute qui n’y ait plus de poisson dans nos plats, conséquence directe de l’extinction de ces mangroves, lieu propice pour la reproduction de la faune marine. Dommage. L’hôtel résidence La falaise est sans doute situé sur une de ces mangroves, cet hôtel jouxte les bureaux de la Camrail et est à l’épicentre même de ce quartier administratif et résidentiel. Implanté depuis plusieurs années, aux environs de la décennie 1980s par un patriarche homme d’affaires, cet homme devenu aujourd’hui propriétaire d’une chaîne hôtelière qui peut se vanter d’accueillir aux cours de l’année de très hautes manifestations. Pour les remises des prix aux entreprises brassicoles, le gouverneur de la région du littoral et le préfet du Wouri étaient les officiels de la soirée. Le gouverneur tête d’affiche était coiffé d’une tenue vestimentaire assez onéreuse ; Une veste trois fentes en soie, une chaussure en peaux de crocodile et une bague en or massif, dont la brillance attira le regard envieux des badauds, ces enfants de la rue, rangés au ré –de chaussée de l’hôtel en attente de quelques sympathies. Le préfet venu trente minutes avant l’arrivée de son supérieur hiérarchique était resté fidèle à leur tenue d’apparat traditionnelle fort remarquable. Il était couvert d’une gandoura brodée des mains de grands tisserands car la broderie qui recouvrait le tiers du vêtement était magnifique et très flatteur des yeux. Le chapeau tout aussi brodé, était scellé à ses extrémités par de très beaux cauris. Le style traditionnel et moderne alternait les costumes arborés par les hôtes de la soirée. Le dénominateur commun était l’élégance et l’arrogance de la fortune. En observant également le décor féerique de la salle de fête nous étions loin des conclusions alarmistes, le Cameroun se porte mal, les africains se bouffent entre eux. Non ici on avait toute autre idée ; l’économie du pays se porte bien en témoignait l’étoffe que chaque invité s’était paré. Au rez-de chaussée de l’immeuble, des odeurs exquises des victuailles ou des bivouacs que le vent emportait, flattaient les narines, des badauds installés là par la circonstance. Ces derniers espéraient partager, le repas et le vin des élites. L’occasion leur était donnée de manger hors des poubelles. Ils espéraient croquer de la bonne chair, une viande saignante et fraîche, D’aucuns se faisaient l’idée d’économiser au plus car, ils espéraient que ces messieurs de gros calibre se contenteraint juste de caresser les dents et se mouiller à peine la gorge. Alors ils étaient partis à la recherche des sacs pour emporter les restes dans leur gîte de fortune, égouts et cimetières. Gilles avait laissé ses camarades s’embrouiller, habitué à ce genre de rendez- vous et connaissant par expérience les attitudes de ces gros bonnets il avait laissé ses camarades apprêter les sacs en savourant en cachette son ironie, il voulait que chacun découvre de lui-même la malheureuse surprise. Cependant, il espérait et ceci lui était une contrariété qu’avec la présence du gouverneur et du préfet deux représentants de marque de la république, les choses pouvaient avoir autre couleur différente que celle dont il était habitué Cette réflexion calma ses ardeurs du début et il joua utile en surveillant les voitures des invités et en y apportant un coup de propreté de circonstance. Il se posta devant la voiture du gouverneur, la plus haute personnalité des lieux. Gilles portait ce soir là une chemise crasseuse, un pantalon jeans sur lequel à l’aide de la javel il avait écrit « Dieu n’oublie personne ». Ses chaussures devraient être sorties des tombes, elles appartenaient à une époque révolue, les talons de la chaussure étaient hauts de cinquante centimètre et le cuir dégageait une odeur de pourriture. Cet adolescent de seize ans, fils d’un freluquet originaire du Sud-Cameroun avait hérité à la mort de son père, le cordonnier du village, juste la caisse à outil déjà dénuée de son contenu. Acte ignoble de ses oncles paternels. Sa mère le traîna dans un second mariage mais la cohabitation avec son beau père ne fut pas aisée, il dût arrêter sa scolarité en classe de CP en raison du manque de volonté de son beau père et de sa famille à l’aider à continuer ses études. A peine âgé de 7ans il savait déjà se battre pour subvenir à ses besoins alimentaires et vestimentaires. Il ne tarda pas à être chassé du logis de son beau père par des bastonnades, la moindre peccadille n’était pas tolérée. Il devint enfant de la rue. Il n’avait alors que dix ans, c’est à cette âge qu’il élu domicile au cimetière de Bonadibong. Il aurait aimé être pilote. Si le destin n’avait pas été si cruel en son endroit! Dans ses vêtements effilochés ce maigrichon de dix ans, au teint foncé, à la chevelure crépue et d’une force physique impressionnante à défaut d’être pilote d’avion était devenu une terreur insaisissable. La société ne lui avait accordé d’autre choix que de sombrer dans l’imbécillité et pourtant, ce garçon à la tête sous forme de papaye solo, à l’œil vif du corbeau était doué d’intelligence. C’est pourquoi il était devenu dans la rue un leader, le maître du jeu du groupe. Gilles pour affronter les fantômes du cimetière s’était adonné très tôt à la drogue. Sa drogue de préférence était les résidus de la cocaïne. Une drogue aussi chère que la colle forte, le D10 le banga et l’alcool. D’ailleurs, il fallait éviter de partager son repas. Son repas était cuit dans des boites de conserve et il y avait du bon tabac. Il y avait longtemps que sûrement, il n’avait pas croqué une bonne chair. L’espoir y était en ce soir de remise d’oscar. Le gouverneur était bel et bien au rendez-vous, la porte étendard du gouvernement n’avait pas le droit de faire état de sa gourmandise. A l’intérieur de l’immeuble, les événements suivaient leur cours entre- coupés par la présentation scénique d’une pléthore d’artistes et les invités pour l’occasion. Certaines « nanga Boko » alléchés par l’odeur des mets s’étaient retrouvés à l’intérieur de l’immeuble en cédant aux gardiens quelques pièces de FCFA. Ainsi ils avaient troqués leur habit de fortune contre une autre assez acceptable mais une fois dans la salle, ils s’étaient cachés du regard des organisateurs de la soirée derrière les joints de l’immeuble. Ils ne voulaient pas rater l’heure de la gastronomie. Malheureusement contre toute attente, ils furent débusqués de leur cachette par un vigile qui n’était pas mêlé à la tricherie. On les pria de regagner silencieusement, l’extérieur pour ne pas attirer les bruits et croître des incidents, maîtrisant l’humeur des enfants de la rue les corrompus remboursèrent jusqu’au moindre centime toute la somme reçue pour les faire entrer dans la salle. A l’issu de cet échec tous tournèrent leur regard vers le fonctionnaire qui était au lieu des cérémonies. Le gouverneur Pense à nous suggéra Gilles. Gouverneur doit penser à nous ou, il aura de nos nouvelles articula Gilles. Ce repris de justice avait connu trois fois de suite la prison centrale de New-bell. Le quartier mineur le connaissait, il avait là, ses appartements privés et ses lieutenants les gardaient le temps que sorti après sa détention il séjourne au cimetière avant d’y retourner .Car son séjour hors des geôles était si souvent écourté par l’avènement d’un autre sinistre devant le reconduire au tribunal et par la suite dans ses appartements privés de la prison centrale de Douala. Là il avait été victime de la sodomie à l’âge de onze ans. Il avait aussi appris à sucer le pénis de ses aînés de la prison avant de devenir dealer, un poste clé et avantageux à la prison. Pour y arriver il fallait lécher les boites des aînés, il avait fait cette école. Cassez, brûlez, égorgez, faire de la terreur n’était pas un vocabulaire qu’ il ignorait. D’ailleurs il savait en faire bon usage de ces mots. La présence du gouverneur en ce lieu de la fête avait gagné sa sympathie et il avait tout de suite saisie l’enjeu et amener ses camarades a être plus sérieux et doux. Le gouverneur pouvait porter leurs différentes doléances en plus haut lieu qu’ils n’avaient jamais espéré dans leur merdier. Désormais, loin d’être comparé à la poubelle, au déchet de l’humanité, par la médiation de l’homme d’état, le gouvernement devait avoir un regard sympathisant à leur égard et, ils pourront bénéficier des actions du service social qui se faisaient rares et profitaient à toute autre cible que ceux pour qui les fonds d’une rareté extrême, telles les larmes d’un chien, étaient destinés. Bravo l’Afrique ! Voila, nous sommes les victimes innocents d’un système corrompu qui n’offre aucun espoir à un pauvre. A travers le gouverneur les carcans du pouvoir devaient être secoués depuis les sommets, il y avait des chances d’être désormais connecté à la présidence de la république qui de part l’opération Epervier devait extirper les ripoux de la république. Gilles qui était au courant et à la page des informations maximisait ses chances d’appartenir désormais à un atelier de formation. Seulement, il fallait que pour une fois le gouverneur prête une oreille attentive à ces badauds qu’il avait vu masser au ré de chaussée à son arrivée à l’hôtel. Gilles avait eu mille réflexions dans sa cervelle en présence du gouverneur : « je n’eu pas la chance de devenir pilote, aujourd’hui mécanicien, peintre, maçon etc.… peu importe, pourvu que j’ai une qualification ». Pendant qu’il était perdu dans ces réflexions, ses amis surveillaient à travers les fenêtres le mouvement des plats. Les rideaux transparents des fenêtres de l’hôtel leur permettaient d’avoir l’œil sur la remue ménage des cuillères, des fourchettes et des bouteilles de champagnes et whisky. Ils étaient déjà à bout de patience quand le prêtre amorça la bénédiction du repas. Un sourire illumina soudainement le visage des badauds. L’heure des hostilités était enfin arrivée. Gilles s’est mis à crier à l’égard des convives à travers les fenêtres, jetez nous quelques morceaux de pains et ses amis reprirent en chœur « Amen », visiblement pour saluer la fin du discours du prélat des lieux qui durait déjà une éternité. L’homme de Dieu se prêtait à cœur joie à la solennité de cet événement laïc. Dans son discours il exhorta ces chefs d’entreprise à privilégier le côté social et à penser qu’en bas des escaliers attendait cette dizaine de badauds qui peut-être depuis longtemps n’ont pas eu droit à un repas copieux. Dieu n’oublie personne mais il utilise souvent d’autres comme la passerelle pour éclairer le chemin de certains en occurrence les orphelins, les démunis les déshérites de tous bords. Vous êtes détenteurs de milliers de millions, pensez à concéder une part de cet héritage pour panser les souffrances de l’humanité .Jésus est né dans une étable dans la pauvreté absolue. Mais les mages l’ont comblés d’Emeraudes, mille trésors afin que les jours de sa jeunesse ne soient pas pénibles. Chaque enfant au rez-de- chaussée de cet immeuble est un Jésus, jouez votre rôle de mages. Le spiritain de 80ans, à la tête de tortue avait de la matière grise et pensait toucher le cœur de ces hommes d’affaires qui n’ont d’yeux que pour amasser mille trésors à leur seul compte. Le prêtre tenait à les sortir de cet obscurantisme, Arrivé au Cameroun en 1960 aux lendemains des indépendances il s’engagea dans la lutte contre la pauvreté et la discrimination sociale. Enseignant, initiateur d’un gramen bank à l’intention des plus pauvres, acteur social et promoteur de plusieurs projets à caractère social tels que les écoles, les hôpitaux, l’aménagement et l’assainissement des marécages. Il avait roulé sa bosse et était au soir de son départ pour l’éternité. On l’appelait affectueusement « bombok » « Aïeux ». Il était tellement affectueux et compatissait au sort des badauds abandonnés à l’estrade de l’hôtel. Il garda son parquet à ces enfants à sa sortie de l’édifice. Le gouverneur était attablé avec le préfet, à leur table, on pouvait compter douze bouteilles de champagnes, huit bouteilles de whisky haut de gamme ; des vins de table. Ils eurent l’honneur d’ouvrir le buffet. Dans le plat de chacun, il y avait tout les menus composant le buffet du jour. Des carottes, des laitues et des tomates pour l’entrée, Une salade des fruits pour la sortie. Le plat de résistance tenait lieu d’un amoncellement de cuisses de poulet, et de pintades, des morceaux de mouton, bœuf, c’était aussi alléchant que les belles dames qui les tenaient compagnie ce soir là. L’épouse du gouverneur était comme une perle rare, aux grands seigneurs les meilleurs gourmets. Elle pouvait mesurer un mètre soixante quinze centime et peser à peu près quatre vingt kilos. Ses fesses, de véritable instrument pour une soirée de baise. Elle passait pour la star de la soirée patentée d’un titre de gouverneur, d’une beauté pouvant exalter tout cœur, ne pouvait pas passer inaperçue. Aie ! Elle était une merveille réussie de Dieu, son parfum d’une odeur exquise donnait envie de l’embrasser et de conserver sur soi cette odeur enivrante et enviable. Ce n’était pas une affabulation de dire que la dame du gouverneur était d’une richesse incommensurable et inestimable. Comme son mari elle était parée d’ornement pouvant susciter des jalousies dans son entourage immédiat. Quelle extravagance ! Des rumeurs du cercle administratif racontaient que les deux tourtereaux, le gouverneur et sa Prusse étaient des amours de jeunesse qui ont résisté à l’usure du temps et des incidents malheureux car, monsieur le gouverneur tenait à faire savoir à la gent féminine qu’il était un gros calibre, le sexe, il pouvait vous en offrir doublé de l’argent des villas et des voitures. A le voir c’était un homme qui respirait la bonne vie, le luxe… Dieu l’avait épargné de la disette et des rancœurs que ruminait la jeune génération. Il avait profité des vannes ouvertes, de la société à son époque. Des bourses d’études, des stages à l’étranger, des grandes écoles, la gratuité du logis, de la voiture. Bref, cet homme était loin du déluge du siècle présent. Il pouvait en toute allégresse entonner « ô Cameroun, le berceau de nos ancêtre ». Cet hymne que la jeune génération maudissait de tout cœur. La jeune génération chantant précocement l’oraison funèbre de leur décès. A peine éclos, il était invité à la misère, qu’ont-ils fait pour mériter cette malédiction, se demandaient ces esprits aigris. Au contraire de cette jeunesse aux abois, l’administrateur civil se projetait d’écrire dans un avenir proche, un livre intitulé « les chansons à l’éternité » où, il fera l’éloge du Seigneur qui lui avait accordé de naître à une période faste de l’économie Camerounaise et, à une époque où la conscience nationale avait un sens. Le patriotisme ayant aujourd’hui perdu de repère au profit de l’individualisme et aussi à l’essor d’un capitalisme horripilant au visage inhumain. Pour l’administrateur civil en ce soir de festivités à l’Hôtel la Falaise pour la énième fois, il était à l’honneur. Sa bonne humeur se faisait sentir et l’ambiance bon enfant que distillait la musique en fond sonore l’exonérait de tous soucis or, en bas des escaliers les enfants de la rue étaient las d’attendre que l’homme d’état réagisse de fort belle manière. L’atmosphère commençait déjà à se surchauffer, parmi les copains d’infortune de Gilles. Gilles se voulait rassurant, le gouverneur est un homme de grand cœur se dit-il pour rassurer ses propres inquiétudes. Tous avaient la peau à fleur et la température au sein du groupe montait chaque instant d’un cran face à l’attitude du gouverneur qui tardait à aller à la rencontre des infortunés. Ils voulaient passer à l’acte mais Gilles, brave harangueur maîtrisait la petite foule d’un verbe fort flatteur. La patience suggère les promesses d’une grande fleuraison, fit entendre Gilles. « Seulement, l’arbre peut perdre toutes ses fleurs en raison d’une longue sécheresse » rectifia un de ses acolytes. En toute chose il faut la mesure du temps agença un autre et, Gilles de conclure, voila le gouverneur qui s’amène. D’une mobilité extrême, les enfants s’attroupèrent auprès de sa voiture ;le Virgile fit appel à Gilles pour le port des males du gouverneur. Une bonne cargaison s’étonna Gilles, homme doué d’une curiosité extrême et d’une agilité expresse, il fit un gros trou sur les cartons pour voir ce dont le gouverneur ramenait. Le gouverneur intima l’ordre à son chauffeur d’ouvrir la male arrière de sa voiture. Gilles y déposa le contenu de la cargaison. Le gouverneur une fois à bord de sa voiture sourit, orgueilleusement à l’égard des badauds et referma sa portière. Au moment de démarrer le bolide, les enfants de la rue firent halte à tout déplacement ; la voiture du gouverneur fut prise en otage. Gilles fit descendre de la voiture monsieur le gouverneur, le traina vers une ancienne bâtisse coloniale aujourd’hui abandonnée, le fit asseoir au milieu du lac qui recouvrait la cour de cet entrepôt colonial. Les cris d’alerte rouge des Nanga Boko mirent le reste des invités à cette soirée élogieux au scandale. Ce fut le fiasco général et la débandade totale. Chacun cherchant à se frayer une issue de sortie. Les journalistes invités à la couverture médiatique de cet événement eurent là, le scoop et la une des journaux du lendemain. Gilles levait la voix et ses coéquipiers reprenaient en cœur : cassez brûlez ; Egorgez faites de la terreur afin que ce gouverneur et ses alliés prennent enfin en compte les milliers de ces enfants de cul de jattes qui n’ont eu pour certains comme tout héritage que le souvenir vague de leur parent. L’amour, nous n’avons jamais connu pas celui de nos parents, ni celui de nos familles respectives et encore moins la sollicitude de l’état. Monsieur le gouverneur j’enrage d’envie de te couper la tête. Avez-vous déjà entendu parle de la glutine ? N’allons pas si loin. Avez- vous déjà dormi dans la tombe de je ne sais qui au cimetière ? Ce soir, vous allez faire une palpitante expérience. Monsieur le gouverneur vous avez mangé n’est-ce pas. Vous avez bu du bon vin. Vos enfants vont à l’école, vous avez des fortunes colossales dans diverses banques à travers le monde. Savez- vous qu’ils se comptent pas milliers des enfants et des adolescents qui meurent chaque jour de faim ? Oui je le sais. Savez vous qu’il se compte par millier des enfants qui ne connaitront jamais le chemin de l’école, l’apprentissage d’un métier ? Oui je le sais. Ah ! Vous le savez et que faites vous de vos moyens personnels pour remédier à cette situation ? Et le gouvernement ? Dans votre malle arrière il y a du champagne, du poulet, du plantain et autres victuailles dont je m’épargne toute énumération. Où alliez vous avec ? Chez-moi Et que faites vous de nous ? Cruelle gourmandise, élite africaine Monsieur le gouverneur, ce soir nous vous amènerons à notre hôtel .Il faudrait que vous voyiez notre merdier, de cette expérience, peut être nous gagnerons votre estime et celle de vos collègues et le parterre de tous ces convives. Allons- y Au cimetière Au cimetière Scandaient les coéquipiers de Gilles. Malheureusement, le groupement d’intervention mobile mis au parfum de ce grave parjure sur la personne du gouverneur coupa court le chemin aux enfants de la rue. Gilles ne céda pas aux injonctions du commissaire de la police de laisser partir le gouverneur. Gilles, d’une mobilité expresse sortit un poignard et le dirigea sur le cou du gouverneur. Ce fut la panique générale et les houlà de la foule. Gilles reprit le commissaire de police dont la figure de cet adolescent ne lui était pas étrangère. Vous avez pris la république en otage, laisse partir le gouverneur et parlementons. Non repartit Gilles, vous tuez mes camarades pour un larcin parce qu’ils quêtent de quoi stopper une famine hémorragique et les bandits de la république, ces gros bandits à col blanc que faites- vous d’eux ? Il y a désormais, l’opération épervier Quelle connerie votre épervier depuis qu’ils sont dans les geôles combien de centime de franc ont-ils rembourse ? La justice suit son cours Monsieur le commissaire le destin a déjà scellé mon sort. J’étais mort avant d’être né. Que Ferez-vous de moi ? Alors fiston, du calme, du calme lança le prêtre revenu sur ses pas parce que alerté d’urgence de la situation qui prévalait à l’hôtel. La mise était inestimable pour faire de sorte que Gilles revienne à de meilleur sentiment et reprenne de l’esprit ou de la raison. Le père réussit à le faire sourire et la foule respira mieux, le commissaire de police faisant venir le prélat savait qu’il jouissait d’une haute estime dans la communauté des Nango Boko. Il était l’unique espoir pour désamorcer la bombe et d’une rapidité extrême il fit renoncer Gilles. Le gouverneur respira profondément pour reprendre des forces et du courage. Sous haute escorte policière, il regagna sa voiture cette fois ci en esquissant un sourire complice à Gilles. Le lendemain matin tous les canards à grands tirages titrèrent « la république prise en otage par Gilles, le roi de la pègre ». L’image de Gilles en compagnie du prêtre accompagnait ce titre à la une des journaux. Gilles regagna après un bref procès, la prison de New-Bell pour la quatrième fois, à 10 ans. Assis dans ses appartements prives de la prison, Il fit le soir de son arrivée la boucle des médias, la télévision, les médias électroniques et Internet faisant le point de l’actualité sur les événements capitaux traités. Les différentes chaînes de télé et autres supports médiatiques diffusaient en gros plan la photo du gouverneur avec un couperet sur la gorge. Ils ne diffusaient pas entièrement la photo des protagonistes Gilles se reconnut néanmoins sous la bande qui cachait la figure. Il sourit pour se féliciter de sa bravoure en tirant cette conclusion « nous ne sommes pas tous des méchants ». Ils faillaient tout simplement procéder d’une manière forte pour qu’on s’interroge sur le sort des laissés pour compte tant pis si nous avons entaché les emblèmes nationaux. Ils tiendront désormais compte de la racaille. Nous n’avons rien fait de mal pour mériter être tous jetés à la poubelle de la république sans discernement. Il y a bien de génies parmi nous. Des hommes qui bien formés, donneront une plus value à la performance de notre société. Je caressais le rêve de devenir un jour pilote d’avion si j’avais eu un coup de pouce de l’élite. De la société, mon rêve ne se serait pas évaporé comme une boule de neige sous le soleil. De mon emprisonnement naîtra la volonté politique du gouvernement et des leaders d’entreprise tiendront compte du phénomène « Nanga Boko » si la société civile prend acte de la légitimité de nos revendication, nous sommes un corps avec lequel il faudrait négocier dans un proche avenir pour le salut de la patrie et le respect des mentors de la république. Il n’y aura plus de paix sociale si nous ne sommes pas pris en considération. il voudrait mieux que tout le système s’effondre et que les survivants du déluge repartent à zéros dans un nouveau contrat social. Au quartier mineur de la prison centrale de New-Bell, il y avait un compartiment chic des geôles, où résidaient quelques élus de l’opération épervier. Gilles stupéfait de les avoir comme codétenus avait déjà parmi ces hommes quelques affinités. Il s’était approché de quelques uns espérant creuser en aparté leur estomac pour découvrir le pot au rose de ce dont il appelait la maffia politico politicienne. Il s’étonnait du fait qu’aucuns des accusés n’avaient jamais plaidés coupable à la barre pourtant, dans la démonstration des juges les faits étaient irréversibles qu’ils avaient commis pour la plupart des crimes économiques ignobles. Pour Gilles puisqu’ils s’obstinaient à ne pas reconnaître les faits, il faillait passer à la politique chinoise. Mettre deux de ces bandits politiques comme il convenait de les appeler selon machiavel, à la planche ou au poteau et leur tirer deux balles dans les crânes. Peut-être cette mesure sérère devait dissuader les autres à ne plus tenir la langue de bois. Pour Gilles à quoi cela servait de condamner à perpétuité ou a trente ans, vingt ans, ces aïeux qui ne demandaient déjà qu’un asile tranquille pour y passer la retraite. Le pays était à genou à cause des fautes de gestion de ces croulants. Il y’avait certainement quelque chose digne d’incompréhension pour Gilles. Ces hommes plaidaient tous ou pour la plupart non coupable mais comment sans être des hommes d’affaires à l’exception d’un ou deux ils expliquaient leur colossale fortune. Des multi- plex par ci, des bunkers par là, des immeubles d’une insolence caractérisée dans toutes les métropoles économique du pays. Des duplex à paris, à Londres et ou Canada. L’arrogance de la fortune de leurs favoris, les proches et les maîtresses. Quel salaire de la fonction publique pouvait leur permettre d’avoir un tel train de vie et de traîner des richesses inestimables ? Ces réflexions troubles procuraient à Gilles un mal vivre, chaque un instant qu’il passait auprès de ces éperviables l’écœurait et le consumait à petit feu dans ses profondeurs. Le fait qu’il soit passé à côté de son dessein d’être un jour pilote renforçait en son for intérieur une profonde rancune à l’égard de ces hommes que l’épervier tenait dans ses griffes comme responsable de l’effondrement total du pays. Gilles céda un jour à la tentation d’imposer à ces éperviables sa justice. Il prit en otage, coutelas à la main le colonel oténo ex directeur du port autonome de Douala. La confrontation fut rude. Monsieur Dis-nous où tu as planqué l’argent du port ou je te tranche la gorge. Comme pour signifier que l’heure était grave, et que la menace était à prendre au sérieux cette fois, il coupa net un des phalanges du colonel. La panique gagna la prison centrale de Douala, de nouveau la presse fut alertée et les corps administratifs. Le commissaire de police monsieur Renard refit surface. Encore toi, à Gilles Ah ! Monsieur le commissaire vous avez été incapable de faire le boulot, suivez mon exemple. Sur ce il trancha un nouveau doigt Gilles débarrasse- toi de ton arme ou je tire. De mon sang germera la semence d’une société équitable. Alors monsieur le commissaire ce que vous avez été incapable de faire, laissez moi y vous aider. Je vais lui sectionner le cou et transformer la main en saucisse. Les félicitations se levèrent de la foule du quartier mineur, monsieur le commissaire de police, prit de panique, appuya sur la détente de son pistolet automatique et Gilles tomba sur le côté En moins de deux second tout le périmètre de la prison fut quadrillé par une patrouille mixte armée lourdement. Gilles fut conduit au cimetière le lendemain après-midi. Si vous faites un tour au Bois de Singe, le cimetière qui jouxte les hangars de l’aéroport international de Douala vous y trouverez là-bas une tombe sur laquelle est écrit. ICI REPOSE GILLES LE ROI DE LA PEGRE 1990-2007Cassez, brûlez, égorgez Faites de la terreur s’il le faut, Pourvu que ces fonctionnaires nous tiennent enfin en compte. Nous en avons assez des égouts et des cimetières, comme logis. Nous avons suffisamment attendu d’avoir accès aux miettes de leur repas, jamais, ils ne se sont montrés rassasiés pour nous faire lécher les plats en les rinçant. N’est-il pas mieux de mourir que d’être continuellement à la merci de leur regard dédaigneux et leur rire goguenard ? Cette interrogation de Gilles avait plongé dans l’inquiétude la foule des bourgeois rassemblée dans le hall de l’hôtel résidence la falaise, un établissement hôtelier trois étoiles situé dans le luxueux quartier administratif Bonandjo dans la ville de Douala au Cameroun. Les invités triés sur le volet étaient venus recevoir les oscars des meilleurs entreprises dans la vente des boisons alcoolisées. Les quatre pôles du Cameroun étaient représentés dans la salle de l’hôtel résidence la falaise, par un Directeur commercial d’une des firmes ayant fait des juteuses affaires avec les brasseries du Cameroun. Ces messieurs assez distingués, et dont l’arrogance de leur fortune pouvaient se lire des différentes marques de voitures, aux costumes que chaque invité arborait. L’hôtel résidence la falaise pour ce soir inédit avait sorti son grand couvert, des whiskys et des champagnes allaient couler à flot. En jetant un coup d’œil sur les tablettes, on aurait pu dire que les bières embouteillées sur place par cette entreprise brassicole n’étaient réservées que pour les citoyens de seconde zone. Il n’y avait nulle part la marque de ces bouteilles ; par contre, on y distinguait des canettes de bières sûrement venues des usines sœurs en Europe L’Hôtel Résidence la Falaise s’apprêtait ainsi à recevoir un gratin d’hommes d’affaires, de commerciaux prestiges et d’hôtes de trop grande honorabilité. Le lieu de réception, n’était dont pas un choix du hasard. Bonandjo situé en plein cœur de Douala ville portuaire du Cameroun est par excellence le siège des affaires administratives. Du haut de ses immeubles hauts standings vous y contemplerez le Wouri ce merveilleux fleuve dont toutes les mangroves sont en perte en raison de l’extension continuelle des terres fermes, sollicitation des sociétés. D’ici peu l’on redoute qui n’y ait plus de poisson dans nos plats, conséquence directe de l’extinction de ces mangroves, lieu propice pour la reproduction de la faune marine. Dommage L’hôtel résidence la falaise est sans doute situé sur une de ces mangroves, cet hôtel jouxte les bureaux de la Camrail et est à l’épicentre même de ce quartier administratif et résidentiel. Implanté depuis plusieurs années, au environ de la décennie 1980 par un patriarche homme d’affaires, cet homme devenu aujourd’hui propriétaire d’une chaîne hôtelière à commence en aménageait des auberges et aurait fait fortune dans plusieurs petits commerces. Son hôtel timbré trois étoiles est une grande fierté pour sa nombreuse semence. Cette chaîne hôtelière peut se vanter d’accueillir aux cours de l’année de très hautes solennités. Pour le majestueux événement des remises des oscars aux entreprises brassicoles, le gouverneur de la région du littoral et le préfet du Wouri étaient les officiels devant servir des patrons de la soirée. Le gouverneur tête d’affiche était coiffé d’une tenue vestimentaire assez onéreuse ; Une veste trois fentes en soie, une chaussure en peaux de crocodile et une bague en or massif, dont la brillance attira le regard envieux des badauds, ces enfants de la rue, rangés au ré –de chaussée de l’hôtel en attente de quelques sympathies. Le préfet venu trente minutes avant l’arrivée de son supérieur hiérarchique était resté fidèle à leur tenue d’apparat traditionnelle fort remarquable. Il était couvert d’une gandoura brodée des mains de grands tisserands car la broderie qui recouvrait le tiers du vêtement était magnifique et très flatteur des yeux. Le chapeau tout aussi brodé, était scellé à ses extrémités par de très beaux cauris. Le style traditionnel et moderne alternait les costumes arborés par les hôtes de la soirée. Le dénominateur commun était l’élégance et l’arrogance de la fortune. En observant également le décor féerique de la salle de fête nous étions loin des conclusions alarmistes, le Cameroun se porte mal, les africains se bouffent entre eux. Non ici on avait toute autre idée ; l’économie du pays se porte bien en témoignait l’étoffe que chaque invité s’était paré. Au rez-de chaussée de l’immeuble, des odeurs exquises des victuailles ou des bivouacs que le vent emportait, flattaient les narines, des badauds installés là par la circonstance. Ces derniers espéraient partager, le repas et le vin des élites. L’occasion leur était donnée de manger hors des poubelles. Ils espéraient croquer de la bonne chair, une viande saignante et fraîche, D’aucuns se faisaient l’idée d’économiser au plus car, ils espéraient que ces messieurs de gros calibre se contenteront juste de caresser les dents et se mouiller à peine la gorge. Alors ils étaient partis à la recherche des sacs pour emporter les restes dans leur gîte de fortune, égouts et cimetières. Gilles avait laissé ses camarades s’embrouiller, habitué à ce genre de rendez- vous et connaissant par expérience les attitudes de ces gros bonnets il avait laissé ses camarades apprêter les sacs en savourant en cachette son ironie, il voulait que chacun découvre de lui-même la malheureuse surprise. Cependant, il espérait et ceci lui était une contrariété qu’avec la présence du gouverneur et du préfet deux représentants de marque de la république, les choses pouvaient avoir autre couleur différente que celle dont il était habitué Cette réflexion calma ses ardeurs du début et il joua utile en surveillant les voitures des invités et en y apportant un coup de propreté de circonstance. Il se posta devant la voiture du gouverneur, la plus haute personnalité des lieux. Gilles portait ce soir là une chemise crasseuse, un pantalon jeans sur lequel à l’aide de la javel il avait écrit « Dieu n’oublie personne ». Ses chaussures devraient être sorties des tombes, elles appartenaient à une époque révolue, les talons de la chaussure étaient hauts de cinquante centimètre et le cuir dégageait une odeur de pourriture. Cet adolescent de seize ans, fils d’un freluquet originaire du Sud-Cameroun avait hérité à la mort de son père, le cordonnier du village, juste la caisse à outil déjà dénuée de son contenu. Acte ignoble de ses oncles paternels. Sa mère le traîna dans un second mariage mais la cohabitation avec son beau père ne fut pas aisée, il dût arrêter sa scolarité en classe de CP en raison du manque de volonté de son beau père et de sa famille à l’aider à continuer ses études. A peine âgé de 7ans il savait déjà se battre pour subvenir à ses besoins alimentaires et vestimentaires. Il ne tarda pas à être chassé du logis de son beau père par des bastonnades, la moindre peccadille n’était pas tolérée. Il devint enfant de la rue. Il n’avait alors que dix ans, c’est à cette âge qu’il élu domicile au cimetière de Bonadibong. Il aurait aimé être pilote. Si le destin n’avait pas été si cruel en son endroit! Dans ses vêtements effilochés ce maigrichon de dix ans, au teint foncé, à la chevelure crépue et d’une force physique impressionnante à défaut d’être pilote d’avion était devenu une terreur insaisissable. La société ne lui avait accordé d’autre choix que de sombrer dans l’imbécillité et pourtant, ce garçon à la tête sous forme de papaye solo, à l’œil vif du corbeau était doué d’intelligence. C’est pourquoi il était devenu dans la rue un leader, le maître du jeu du groupe. Gilles pour affronter les fantômes du cimetière s’était adonné très tôt à la drogue. Sa drogue de préférence était les résidus de la cocaïne. Une drogue aussi chère que la colle forte, le D10 le banga et l’alcool. D’ailleurs, il fallait éviter de partager son repas. Son repas était cuit dans des boites de conserve et il y avait du bon tabac. Il y avait longtemps que sûrement, il n’avait pas croqué une bonne chair. L’espoir y était en ce soir de remise d’oscar. Le gouverneur était bel et bien au rendez-vous, la porte étendard du gouvernement n’avait pas le droit de faire état de sa gourmandise. A l’intérieur de l’immeuble, les événements suivaient leur cours entre- coupés par la présentation scénique d’une pléthore d’artistes et les invités pour l’occasion. Certaines « nanga Boko » alléchés par l’odeur des mets s’étaient retrouvés à l’intérieur de l’immeuble en cédant aux gardiens quelques pièces de FCFA. Ainsi ils avaient troqués leur habit de fortune contre une autre assez acceptable mais une fois dans la salle, ils s’étaient cachés du regard des organisateurs de la soirée derrière les joints de l’immeuble. Ils ne voulaient pas rater l’heure de la gastronomie. Malheureusement contre toute attente, ils furent débusqués de leur cachette par un vigile qui n’était pas mêlé à la tricherie. On les pria de regagner silencieusement, l’extérieur pour ne pas attirer les bruits et croître des incidents, maîtrisant l’humeur des enfants de la rue les corrompus remboursèrent jusqu’au moindre centime toute la somme reçue pour les faire entrer dans la salle. A l’issu de cet échec tous tournèrent leur regard vers le fonctionnaire qui était au lieu des cérémonies. Le gouverneur Pense à nous suggéra Gilles. Gouverneur doit penser à nous ou, il aura de nos nouvelles articula Gilles. Ce repris de justice avait connu trois fois de suite la prison centrale de New-bell. Le quartier mineur le connaissait, il avait là, ses appartements privés et ses lieutenants les gardaient le temps que sorti après sa détention il séjourne au cimetière avant d’y retourner .Car son séjour hors des geôles était si souvent écourté par l’avènement d’un autre sinistre devant le reconduire au tribunal et par la suite dans ses appartements privés de la prison centrale de Douala. Là il avait été victime de la sodomie à l’âge de onze ans. Il avait aussi appris à sucer le pénis de ses aînés de la prison avant de devenir dealer, un poste clé et avantageux à la prison. Pour y arriver il fallait lécher les boites des aînés, il avait fait cette école. Cassez, brûlez, égorgez, faire de la terreur n’était pas un vocabulaire qu’ il ignorait. D’ailleurs il savait en faire bon usage de ces mots. La présence du gouverneur en ce lieu de la fête avait gagné sa sympathie et il avait tout de suite saisie l’enjeu et amener ses camarades a être plus sérieux et doux. Le gouverneur pouvait porter leurs différentes doléances en plus haut lieu qu’ils n’avaient jamais espéré dans leur merdier. Désormais, loin d’être comparé à la poubelle, au déchet de l’humanité, par la médiation de l’homme d’état, le gouvernement devait avoir un regard sympathisant à leur égard et, ils pourront bénéficier des actions du service social qui se faisaient rares et profitaient à toute autre cible que ceux pour qui les fonds d’une rareté extrême, telles les larmes d’un chien, étaient destinés. Bravo l’Afrique ! Voila, nous sommes les victimes innocents d’un système corrompu qui n’offre aucun espoir à un pauvre. A travers le gouverneur les carcans du pouvoir devaient être secoués depuis les sommets, il y avait des chances d’être désormais connecté à la présidence de la république qui de part l’opération Epervier devait extirper les ripoux de la république. Gilles qui était au courant et à la page des informations maximisait ses chances d’appartenir désormais à un atelier de formation. Seulement, il fallait que pour une fois le gouverneur prête une oreille attentive à ces badauds qu’il avait vu masser au ré de chaussée à son arrivée à l’hôtel. Gilles avait eu mille réflexions dans sa cervelle en présence du gouverneur : « je n’eu pas la chance de devenir pilote, aujourd’hui mécanicien, peintre, maçon etc.… peu importe, pourvu que j’ai une qualification ». Pendant qu’il était perdu dans ces réflexions, ses amis surveillaient à travers les fenêtres le mouvement des plats. Les rideaux transparents des fenêtres de l’hôtel leur permettaient d’avoir l’œil sur la remue ménage des cuillères, des fourchettes et des bouteilles de champagnes et whisky. Ils étaient déjà à bout de patience quand le prêtre amorça la bénédiction du repas. Un sourire illumina soudainement le visage des badauds. L’heure des hostilités était enfin arrivée. Gilles s’est mis à crier à l’égard des convives à travers les fenêtres, jetez nous quelques morceaux de pains et ses amis reprirent en chœur « Amen », visiblement pour saluer la fin du discours du prélat des lieux qui durait déjà une éternité. L’homme de Dieu se prêtait à cœur joie à la solennité de cet événement laïc. Dans son discours il exhorta ces chefs d’entreprise à privilégier le côté social et à penser qu’en bas des escaliers attendait cette dizaine de badauds qui peut-être depuis longtemps n’ont pas eu droit à un repas copieux. Dieu n’oublie personne mais il utilise souvent d’autres comme la passerelle pour éclairer le chemin de certains en occurrence les orphelins, les démunis les déshérites de tous bords. Vous êtes détenteurs de milliers de millions, pensez à concéder une part de cet héritage pour panser les souffrances de l’humanité .Jésus est né dans une étable dans la pauvreté absolue. Mais les mages l’ont comblés d’Emeraudes, mille trésors afin que les jours de sa jeunesse ne soient pas pénibles. Chaque enfant au rez-de- chaussée de cet immeuble est un Jésus, jouez votre rôle de mages. Le spiritain de 80ans, à la tête de tortue avait de la matière grise et pensait toucher le cœur de ces hommes d’affaires qui n’ont d’yeux que pour amasser mille trésors à leur seul compte. Le prêtre tenait à les sortir de cet obscurantisme, Arrivé au Cameroun en 1960 aux lendemains des indépendances il s’engagea dans la lutte contre la pauvreté et la discrimination sociale. Enseignant, initiateur d’un gramen bank à l’intention des plus pauvres, acteur social et promoteur de plusieurs projets à caractère social tels que les écoles, les hôpitaux, l’aménagement et l’assainissement des marécages. Il avait roulé sa bosse et était au soir de son départ pour l’éternité. On l’appelait affectueusement « bombok » « Aïeux ». Il était tellement affectueux et compatissait au sort des badauds abandonnés à l’estrade de l’hôtel. Il garda son parquet à ces enfants à sa sortie de l’édifice. Le gouverneur était attablé avec le préfet, à leur table, on pouvait compter douze bouteilles de champagnes, huit bouteilles de whisky haut de gamme ; des vins de table. Ils eurent l’honneur d’ouvrir le buffet. Dans le plat de chacun, il y avait tout les menus composant le buffet du jour. Des carottes, des laitues et des tomates pour l’entrée, Une salade des fruits pour la sortie. Le plat de résistance tenait lieu d’un amoncellement de cuisses de poulet, et de pintades, des morceaux de mouton, bœuf, c’était aussi alléchant que les belles dames qui les tenaient compagnie ce soir là. L’épouse du gouverneur était comme une perle rare, aux grands seigneurs les meilleurs gourmets. Elle pouvait mesurer un mètre soixante quinze centime et peser à peu près quatre vingt kilos. Ses fesses, de véritable instrument pour une soirée de baise. Elle passait pour la star de la soirée patentée d’un titre de gouverneur, d’une beauté pouvant exalter tout cœur, ne pouvait pas passer inaperçue. Aie ! Elle était une merveille réussie de Dieu, son parfum d’une odeur exquise donnait envie de l’embrasser et de conserver sur soi cette odeur enivrante et enviable. Ce n’était pas une affabulation de dire que la dame du gouverneur était d’une richesse incommensurable et inestimable. Comme son mari elle était parée d’ornement pouvant susciter des jalousies dans son entourage immédiat. Quelle extravagance ! Des rumeurs du cercle administratif racontaient que les deux tourtereaux, le gouverneur et sa Prusse étaient des amours de jeunesse qui ont résisté à l’usure du temps et des incidents malheureux car, monsieur le gouverneur tenait à faire savoir à la gent féminine qu’il était un gros calibre, le sexe, il pouvait vous en offrir doublé de l’argent des villas et des voitures. A le voir c’était un homme qui respirait la bonne vie, le luxe… Dieu l’avait épargné de la disette et des rancœurs que ruminait la jeune génération. Il avait profité des vannes ouvertes, de la société à son époque. Des bourses d’études, des stages à l’étranger, des grandes écoles, la gratuité du logis, de la voiture. Bref, cet homme était loin du déluge du siècle présent. Il pouvait en toute allégresse entonner « ô Cameroun, le berceau de nos ancêtre ». Cet hymne que la jeune génération maudissait de tout cœur. La jeune génération chantant précocement l’oraison funèbre de leur décès. A peine éclos, il était invité à la misère, qu’ont-ils fait pour mériter cette malédiction, se demandaient ces esprits aigris. Au contraire de cette jeunesse aux abois, l’administrateur civil se projetait d’écrire dans un avenir proche, un livre intitulé « les chansons à l’éternité » où, il fera l’éloge du Seigneur qui lui avait accordé de naître à une période faste de l’économie Camerounaise et, à une époque où la conscience nationale avait un sens. Le patriotisme ayant aujourd’hui perdu de repère au profit de l’individualisme et aussi à l’essor d’un capitalisme horripilant au visage inhumain. Pour l’administrateur civil en ce soir de festivités à l’Hôtel la Falaise pour la énième fois, il était à l’honneur. Sa bonne humeur se faisait sentir et l’ambiance bon enfant que distillait la musique en fond sonore l’exonérait de tous soucis or, en bas des escaliers les enfants de la rue étaient las d’attendre que l’homme d’état réagisse de fort belle manière. L’atmosphère commençait déjà à se surchauffer, parmi les copains d’infortune de Gilles. Gilles se voulait rassurant, le gouverneur est un homme de grand cœur se dit-il pour rassurer ses propres inquiétudes. Tous avaient la peau à fleur et la température au sein du groupe montait chaque instant d’un cran face à l’attitude du gouverneur qui tardait à aller à la rencontre des infortunés. Ils voulaient passer à l’acte mais Gilles, brave harangueur maîtrisait la petite foule d’un verbe fort flatteur. La patience suggère les promesses d’une grande fleuraison, fit entendre Gilles. « Seulement, l’arbre peut perdre toutes ses fleurs en raison d’une longue sécheresse » rectifia un de ses acolytes. En toute chose il faut la mesure du temps agença un autre et, Gilles de conclure, voila le gouverneur qui s’amène. D’une mobilité extrême, les enfants s’attroupèrent auprès de sa voiture ;le Virgile fit appel à Gilles pour le port des males du gouverneur. Une bonne cargaison s’étonna Gilles, homme doué d’une curiosité extrême et d’une agilité expresse, il fit un gros trou sur les cartons pour voir ce dont le gouverneur ramenait. Le gouverneur intima l’ordre à son chauffeur d’ouvrir la male arrière de sa voiture. Gilles y déposa le contenu de la cargaison. Le gouverneur une fois à bord de sa voiture sourit, orgueilleusement à l’égard des badauds et referma sa portière. Au moment de démarrer le bolide, les enfants de la rue firent halte à tout déplacement ; la voiture du gouverneur fut prise en otage. Gilles fit descendre de la voiture monsieur le gouverneur, le traina vers une ancienne bâtisse coloniale aujourd’hui abandonnée, le fit asseoir au milieu du lac qui recouvrait la cour de cet entrepôt colonial. Les cris d’alerte rouge des Nanga Boko mirent le reste des invités à cette soirée élogieux au scandale. Ce fut le fiasco général et la débandade totale. Chacun cherchant à se frayer une issue de sortie. Les journalistes invités à la couverture médiatique de cet événement eurent là, le scoop et la une des journaux du lendemain. Gilles levait la voix et ses coéquipiers reprenaient en cœur : cassez brûlez ; Egorgez faites de la terreur afin que ce gouverneur et ses alliés prennent enfin en compte les milliers de ces enfants de cul de jattes qui n’ont eu pour certains comme tout héritage que le souvenir vague de leur parent. L’amour, nous n’avons jamais connu pas celui de nos parents, ni celui de nos familles respectives et encore moins la sollicitude de l’état. Monsieur le gouverneur j’enrage d’envie de te couper la tête. Avez-vous déjà entendu parle de la glutine ? N’allons pas si loin. Avez- vous déjà dormi dans la tombe de je ne sais qui au cimetière ? Ce soir, vous allez faire une palpitante expérience. Monsieur le gouverneur vous avez mangé n’est-ce pas. Vous avez bu du bon vin. Vos enfants vont à l’école, vous avez des fortunes colossales dans diverses banques à travers le monde. Savez- vous qu’ils se comptent pas milliers des enfants et des adolescents qui meurent chaque jour de faim ? Oui je le sais. Savez vous qu’il se compte par millier des enfants qui ne connaitront jamais le chemin de l’école, l’apprentissage d’un métier ? Oui je le sais. Ah ! Vous le savez et que faites vous de vos moyens personnels pour remédier à cette situation ? Et le gouvernement ? Dans votre malle arrière il y a du champagne, du poulet, du plantain et autres victuailles dont je m’épargne toute énumération. Où alliez vous avec ? Chez-moi Et que faites vous de nous ? Cruelle gourmandise, élite africaine Monsieur le gouverneur, ce soir nous vous amènerons à notre hôtel .Il faudrait que vous voyiez notre merdier, de cette expérience, peut être nous gagnerons votre estime et celle de vos collègues et le parterre de tous ces convives. Allons- y Au cimetière Au cimetière Scandaient les coéquipiers de Gilles. Malheureusement, le groupement d’intervention mobile mis au parfum de ce grave parjure sur la personne du gouverneur coupa court le chemin aux enfants de la rue. Gilles ne céda pas aux injonctions du commissaire de la police de laisser partir le gouverneur. Gilles, d’une mobilité expresse sortit un poignard et le dirigea sur le cou du gouverneur. Ce fut la panique générale et les houlà de la foule. Gilles reprit le commissaire de police dont la figure de cet adolescent ne lui était pas étrangère. Vous avez pris la république en otage, laisse partir le gouverneur et parlementons. Non repartit Gilles, vous tuez mes camarades pour un larcin parce qu’ils quêtent de quoi stopper une famine hémorragique et les bandits de la république, ces gros bandits à col blanc que faites- vous d’eux ? Il y a désormais, l’opération épervier Quelle connerie votre épervier depuis qu’ils sont dans les geôles combien de centime de franc ont-ils rembourse ? La justice suit son cours Monsieur le commissaire le destin a déjà scellé mon sort. J’étais mort avant d’être né. Que Ferez-vous de moi ? Alors fiston, du calme, du calme lança le prêtre revenu sur ses pas parce que alerté d’urgence de la situation qui prévalait à l’hôtel. La mise était inestimable pour faire de sorte que Gilles revienne à de meilleur sentiment et reprenne de l’esprit ou de la raison. Le père réussit à le faire sourire et la foule respira mieux, le commissaire de police faisant venir le prélat savait qu’il jouissait d’une haute estime dans la communauté des Nango Boko. Il était l’unique espoir pour désamorcer la bombe et d’une rapidité extrême il fit renoncer Gilles. Le gouverneur respira profondément pour reprendre des forces et du courage. Sous haute escorte policière, il regagna sa voiture cette fois ci en esquissant un sourire complice à Gilles. Le lendemain matin tous les canards à grands tirages titrèrent « la république prise en otage par Gilles, le roi de la pègre ». L’image de Gilles en compagnie du prêtre accompagnait ce titre à la une des journaux. Gilles regagna après un bref procès, la prison de New-Bell pour la quatrième fois, à 10 ans. Assis dans ses appartements prives de la prison, Il fit le soir de son arrivée la boucle des médias, la télévision, les médias électroniques et Internet faisant le point de l’actualité sur les événements capitaux traités. Les différentes chaînes de télé et autres supports médiatiques diffusaient en gros plan la photo du gouverneur avec un couperet sur la gorge. Ils ne diffusaient pas entièrement la photo des protagonistes Gilles se reconnut néanmoins sous la bande qui cachait la figure. Il sourit pour se féliciter de sa bravoure en tirant cette conclusion « nous ne sommes pas tous des méchants ». Ils faillaient tout simplement procéder d’une manière forte pour qu’on s’interroge sur le sort des laissés pour compte tant pis si nous avons entaché les emblèmes nationaux. Ils tiendront désormais compte de la racaille. Nous n’avons rien fait de mal pour mériter être tous jetés à la poubelle de la république sans discernement. Il y a bien de génies parmi nous. Des hommes qui bien formés, donneront une plus value à la performance de notre société. Je caressais le rêve de devenir un jour pilote d’avion si j’avais eu un coup de pouce de l’élite. De la société, mon rêve ne se serait pas évaporé comme une boule de neige sous le soleil. De mon emprisonnement naîtra la volonté politique du gouvernement et des leaders d’entreprise tiendront compte du phénomène « Nanga Boko » si la société civile prend acte de la légitimité de nos revendication, nous sommes un corps avec lequel il faudrait négocier dans un proche avenir pour le salut de la patrie et le respect des mentors de la république. Il n’y aura plus de paix sociale si nous ne sommes pas pris en considération. il voudrait mieux que tout le système s’effondre et que les survivants du déluge repartent à zéros dans un nouveau contrat social. Au quartier mineur de la prison centrale de New-Bell, il y avait un compartiment chic des geôles, où résidaient quelques élus de l’opération épervier. Gilles stupéfait de les avoir comme codétenus avait déjà parmi ces hommes quelques affinités. Il s’était approché de quelques uns espérant creuser en aparté leur estomac pour découvrir le pot au rose de ce dont il appelait la maffia politico politicienne. Il s’étonnait du fait qu’aucuns des accusés n’avaient jamais plaidés coupable à la barre pourtant, dans la démonstration des juges les faits étaient irréversibles qu’ils avaient commis pour la plupart des crimes économiques ignobles. Pour Gilles puisqu’ils s’obstinaient à ne pas reconnaître les faits, il faillait passer à la politique chinoise. Mettre deux de ces bandits politiques comme il convenait de les appeler selon machiavel, à la planche ou au poteau et leur tirer deux balles dans les crânes. Peut-être cette mesure sérère devait dissuader les autres à ne plus tenir la langue de bois. Pour Gilles à quoi cela servait de condamner à perpétuité ou a trente ans, vingt ans, ces aïeux qui ne demandaient déjà qu’un asile tranquille pour y passer la retraite. Le pays était à genou à cause des fautes de gestion de ces croulants. Il y’avait certainement quelque chose digne d’incompréhension pour Gilles. Ces hommes plaidaient tous ou pour la plupart non coupable mais comment sans être des hommes d’affaires à l’exception d’un ou deux ils expliquaient leur colossale fortune. Des multi- plex par ci, des bunkers par là, des immeubles d’une insolence caractérisée dans toutes les métropoles économique du pays. Des duplex à paris, à Londres et ou Canada. L’arrogance de la fortune de leurs favoris, les proches et les maîtresses. Quel salaire de la fonction publique pouvait leur permettre d’avoir un tel train de vie et de traîner des richesses inestimables ? Ces réflexions troubles procuraient à Gilles un mal vivre, chaque un instant qu’il passait auprès de ces éperviables l’écœurait et le consumait à petit feu dans ses profondeurs. Le fait qu’il soit passé à côté de son dessein d’être un jour pilote renforçait en son for intérieur une profonde rancune à l’égard de ces hommes que l’épervier tenait dans ses griffes comme responsable de l’effondrement total du pays. Gilles céda un jour à la tentation d’imposer à ces éperviables sa justice. Il prit en otage, coutelas à la main le colonel oténo ex directeur du port autonome de Douala. La confrontation fut rude. Monsieur Dis-nous où tu as planqué l’argent du port ou je te tranche la gorge. Comme pour signifier que l’heure était grave, et que la menace était à prendre au sérieux cette fois, il coupa net un des phalanges du colonel. La panique gagna la prison centrale de Douala, de nouveau la presse fut alertée et les corps administratifs. Le commissaire de police monsieur Renard refit surface. Encore toi, à Gilles Ah ! Monsieur le commissaire vous avez été incapable de faire le boulot, suivez mon exemple. Sur ce il trancha un nouveau doigt Gilles débarrasse- toi de ton arme ou je tire. De mon sang germera la semence d’une société équitable. Alors monsieur le commissaire ce que vous avez été incapable de faire, laissez moi y vous aider. Je vais lui sectionner le cou et transformer la main en saucisse. Les félicitations se levèrent de la foule du quartier mineur, monsieur le commissaire de police, prit de panique, appuya sur la détente de son pistolet automatique et Gilles tomba sur le côté En moins de deux second tout le périmètre de la prison fut quadrillé par une patrouille mixte armée lourdement. Gilles fut conduit au cimetière le lendemain après-midi. Si vous faites un tour au Bois de Singe, le cimetière qui jouxte les hangars de l’aéroport international de Douala vous y trouverez là-bas une tombe sur laquelle est écrit. ICI REPOSE GILLES LE ROI DE LA PEGRE 1990-2007vCassez, brûlez, égorgez Faites de la terreur s’il le faut, Pourvu que ces fonctionnaires nous tiennent enfin en compte. Nous en avons assez des égouts et des cimetières, comme logis. Nous avons suffisamment attendu d’avoir accès aux miettes de leur repas, jamais, ils ne se sont montrés rassasiés pour nous faire lécher les plats en les rinçant. N’est-il pas mieux de mourir que d’être continuellement à la merci de leur regard dédaigneux et leur rire goguenard ? Cette interrogation de Gilles avait plongé dans l’inquiétude la foule des bourgeois rassemblée dans le hall de l’hôtel résidence la falaise, un établissement hôtelier trois étoiles situé dans le luxueux quartier administratif Bonandjo dans la ville de Douala au Cameroun. Les invités triés sur le volet étaient venus recevoir les oscars des meilleurs entreprises dans la vente des boisons alcoolisées. Les quatre pôles du Cameroun étaient représentés dans la salle de l’hôtel résidence la falaise, par un Directeur commercial d’une des firmes ayant fait des juteuses affaires avec les brasseries du Cameroun. Ces messieurs assez distingués, et dont l’arrogance de leur fortune pouvaient se lire des différentes marques de voitures, aux costumes que chaque invité arborait. L’hôtel résidence la falaise pour ce soir inédit avait sorti son grand couvert, des whiskys et des champagnes allaient couler à flot. En jetant un coup d’œil sur les tablettes, on aurait pu dire que les bières embouteillées sur place par cette entreprise brassicole n’étaient réservées que pour les citoyens de seconde zone. Il n’y avait nulle part la marque de ces bouteilles ; par contre, on y distinguait des canettes de bières sûrement venues des usines sœurs en Europe L’Hôtel Résidence la Falaise s’apprêtait ainsi à recevoir un gratin d’hommes d’affaires, de commerciaux prestiges et d’hôtes de trop grande honorabilité. Le lieu de réception, n’était dont pas un choix du hasard. Bonandjo situé en plein cœur de Douala ville portuaire du Cameroun est par excellence le siège des affaires administratives. Du haut de ses immeubles hauts standings vous y contemplerez le Wouri ce merveilleux fleuve dont toutes les mangroves sont en perte en raison de l’extension continuelle des terres fermes, sollicitation des sociétés. D’ici peu l’on redoute qui n’y ait plus de poisson dans nos plats, conséquence directe de l’extinction de ces mangroves, lieu propice pour la reproduction de la faune marine. Dommage L’hôtel résidence la falaise est sans doute situé sur une de ces mangroves, cet hôtel jouxte les bureaux de la Camrail et est à l’épicentre même de ce quartier administratif et résidentiel. Implanté depuis plusieurs années, au environ de la décennie 1980 par un patriarche homme d’affaires, cet homme devenu aujourd’hui propriétaire d’une chaîne hôtelière à commence en aménageait des auberges et aurait fait fortune dans plusieurs petits commerces. Son hôtel timbré trois étoiles est une grande fierté pour sa nombreuse semence. Cette chaîne hôtelière peut se vanter d’accueillir aux cours de l’année de très hautes solennités. Pour le majestueux événement des remises des oscars aux entreprises brassicoles, le gouverneur de la région du littoral et le préfet du Wouri étaient les officiels devant servir des patrons de la soirée. Le gouverneur tête d’affiche était coiffé d’une tenue vestimentaire assez onéreuse ; Une veste trois fentes en soie, une chaussure en peaux de crocodile et une bague en or massif, dont la brillance attira le regard envieux des badauds, ces enfants de la rue, rangés au ré –de chaussée de l’hôtel en attente de quelques sympathies. Le préfet venu trente minutes avant l’arrivée de son supérieur hiérarchique était resté fidèle à leur tenue d’apparat traditionnelle fort remarquable. Il était couvert d’une gandoura brodée des mains de grands tisserands car la broderie qui recouvrait le tiers du vêtement était magnifique et très flatteur des yeux. Le chapeau tout aussi brodé, était scellé à ses extrémités par de très beaux cauris. Le style traditionnel et moderne alternait les costumes arborés par les hôtes de la soirée. Le dénominateur commun était l’élégance et l’arrogance de la fortune. En observant également le décor féerique de la salle de fête nous étions loin des conclusions alarmistes, le Cameroun se porte mal, les africains se bouffent entre eux. Non ici on avait toute autre idée ; l’économie du pays se porte bien en témoignait l’étoffe que chaque invité s’était paré. Au rez-de chaussée de l’immeuble, des odeurs exquises des victuailles ou des bivouacs que le vent emportait, flattaient les narines, des badauds installés là par la circonstance. Ces derniers espéraient partager, le repas et le vin des élites. L’occasion leur était donnée de manger hors des poubelles. Ils espéraient croquer de la bonne chair, une viande saignante et fraîche, D’aucuns se faisaient l’idée d’économiser au plus car, ils espéraient que ces messieurs de gros calibre se contenteront juste de caresser les dents et se mouiller à peine la gorge. Alors ils étaient partis à la recherche des sacs pour emporter les restes dans leur gîte de fortune, égouts et cimetières. Gilles avait laissé ses camarades s’embrouiller, habitué à ce genre de rendez- vous et connaissant par expérience les attitudes de ces gros bonnets il avait laissé ses camarades apprêter les sacs en savourant en cachette son ironie, il voulait que chacun découvre de lui-même la malheureuse surprise. Cependant, il espérait et ceci lui était une contrariété qu’avec la présence du gouverneur et du préfet deux représentants de marque de la république, les choses pouvaient avoir autre couleur différente que celle dont il était habitué Cette réflexion calma ses ardeurs du début et il joua utile en surveillant les voitures des invités et en y apportant un coup de propreté de circonstance. Il se posta devant la voiture du gouverneur, la plus haute personnalité des lieux. Gilles portait ce soir là une chemise crasseuse, un pantalon jeans sur lequel à l’aide de la javel il avait écrit « Dieu n’oublie personne ». Ses chaussures devraient être sorties des tombes, elles appartenaient à une époque révolue, les talons de la chaussure étaient hauts de cinquante centimètre et le cuir dégageait une odeur de pourriture. Cet adolescent de seize ans, fils d’un freluquet originaire du Sud-Cameroun avait hérité à la mort de son père, le cordonnier du village, juste la caisse à outil déjà dénuée de son contenu. Acte ignoble de ses oncles paternels. Sa mère le traîna dans un second mariage mais la cohabitation avec son beau père ne fut pas aisée, il dût arrêter sa scolarité en classe de CP en raison du manque de volonté de son beau père et de sa famille à l’aider à continuer ses études. A peine âgé de 7ans il savait déjà se battre pour subvenir à ses besoins alimentaires et vestimentaires. Il ne tarda pas à être chassé du logis de son beau père par des bastonnades, la moindre peccadille n’était pas tolérée. Il devint enfant de la rue. Il n’avait alors que dix ans, c’est à cette âge qu’il élu domicile au cimetière de Bonadibong. Il aurait aimé être pilote. Si le destin n’avait pas été si cruel en son endroit! Dans ses vêtements effilochés ce maigrichon de dix ans, au teint foncé, à la chevelure crépue et d’une force physique impressionnante à défaut d’être pilote d’avion était devenu une terreur insaisissable. La société ne lui avait accordé d’autre choix que de sombrer dans l’imbécillité et pourtant, ce garçon à la tête sous forme de papaye solo, à l’œil vif du corbeau était doué d’intelligence. C’est pourquoi il était devenu dans la rue un leader, le maître du jeu du groupe. Gilles pour affronter les fantômes du cimetière s’était adonné très tôt à la drogue. Sa drogue de préférence était les résidus de la cocaïne. Une drogue aussi chère que la colle forte, le D10 le banga et l’alcool. D’ailleurs, il fallait éviter de partager son repas. Son repas était cuit dans des boites de conserve et il y avait du bon tabac. Il y avait longtemps que sûrement, il n’avait pas croqué une bonne chair. L’espoir y était en ce soir de remise d’oscar. Le gouverneur était bel et bien au rendez-vous, la porte étendard du gouvernement n’avait pas le droit de faire état de sa gourmandise. A l’intérieur de l’immeuble, les événements suivaient leur cours entre- coupés par la présentation scénique d’une pléthore d’artistes et les invités pour l’occasion. Certaines « nanga Boko » alléchés par l’odeur des mets s’étaient retrouvés à l’intérieur de l’immeuble en cédant aux gardiens quelques pièces de FCFA. Ainsi ils avaient troqués leur habit de fortune contre une autre assez acceptable mais une fois dans la salle, ils s’étaient cachés du regard des organisateurs de la soirée derrière les joints de l’immeuble. Ils ne voulaient pas rater l’heure de la gastronomie. Malheureusement contre toute attente, ils furent débusqués de leur cachette par un vigile qui n’était pas mêlé à la tricherie. On les pria de regagner silencieusement, l’extérieur pour ne pas attirer les bruits et croître des incidents, maîtrisant l’humeur des enfants de la rue les corrompus remboursèrent jusqu’au moindre centime toute la somme reçue pour les faire entrer dans la salle. A l’issu de cet échec tous tournèrent leur regard vers le fonctionnaire qui était au lieu des cérémonies. Le gouverneur Pense à nous suggéra Gilles. Gouverneur doit penser à nous ou, il aura de nos nouvelles articula Gilles. Ce repris de justice avait connu trois fois de suite la prison centrale de New-bell. Le quartier mineur le connaissait, il avait là, ses appartements privés et ses lieutenants les gardaient le temps que sorti après sa détention il séjourne au cimetière avant d’y retourner .Car son séjour hors des geôles était si souvent écourté par l’avènement d’un autre sinistre devant le reconduire au tribunal et par la suite dans ses appartements privés de la prison centrale de Douala. Là il avait été victime de la sodomie à l’âge de onze ans. Il avait aussi appris à sucer le pénis de ses aînés de la prison avant de devenir dealer, un poste clé et avantageux à la prison. Pour y arriver il fallait lécher les boites des aînés, il avait fait cette école. Cassez, brûlez, égorgez, faire de la terreur n’était pas un vocabulaire qu’ il ignorait. D’ailleurs il savait en faire bon usage de ces mots. La présence du gouverneur en ce lieu de la fête avait gagné sa sympathie et il avait tout de suite saisie l’enjeu et amener ses camarades a être plus sérieux et doux. Le gouverneur pouvait porter leurs différentes doléances en plus haut lieu qu’ils n’avaient jamais espéré dans leur merdier. Désormais, loin d’être comparé à la poubelle, au déchet de l’humanité, par la médiation de l’homme d’état, le gouvernement devait avoir un regard sympathisant à leur égard et, ils pourront bénéficier des actions du service social qui se faisaient rares et profitaient à toute autre cible que ceux pour qui les fonds d’une rareté extrême, telles les larmes d’un chien, étaient destinés. Bravo l’Afrique ! Voila, nous sommes les victimes innocents d’un système corrompu qui n’offre aucun espoir à un pauvre. A travers le gouverneur les carcans du pouvoir devaient être secoués depuis les sommets, il y avait des chances d’être désormais connecté à la présidence de la République qui de part l’opération Epervier devait extirper les ripoux de la république. Gilles qui était au courant et à la page des informations maximisait ses chances d’appartenir désormais à un atelier de formation. Seulement, il fallait que pour une fois le gouverneur prête une oreille attentive à ces badauds qu’il avait vu masser au ré de chaussée à son arrivée à l’hôtel. Gilles avait eu mille réflexions dans sa cervelle en présence du gouverneur : « je n’eu pas la chance de devenir pilote, aujourd’hui mécanicien, peintre, maçon etc.… peu importe, pourvu que j’ai une qualification ». Pendant qu’il était perdu dans ces réflexions, ses amis surveillaient à travers les fenêtres le mouvement des plats. Les rideaux transparents des fenêtres de l’hôtel leur permettaient d’avoir l’œil sur la remue ménage des cuillères, des fourchettes et des bouteilles de champagnes et whisky. Ils étaient déjà à bout de patience quand le prêtre amorça la bénédiction du repas. Un sourire illumina soudainement le visage des badauds. L’heure des hostilités était enfin arrivée. Gilles s’est mis à crier à l’égard des convives à travers les fenêtres, jetez nous quelques morceaux de pains et ses amis reprirent en chœur « Amen », visiblement pour saluer la fin du discours du prélat des lieux qui durait déjà une éternité. L’homme de Dieu se prêtait à cœur joie à la solennité de cet événement laïc. Dans son discours il exhorta ces chefs d’entreprise à privilégier le côté social et à penser qu’en bas des escaliers attendait cette dizaine de badauds qui peut-être depuis longtemps n’ont pas eu droit à un repas copieux. Dieu n’oublie personne mais il utilise souvent d’autres comme la passerelle pour éclairer le chemin de certains en occurrence les orphelins, les démunis les déshérites de tous bords. Vous êtes détenteurs de milliers de millions, pensez à concéder une part de cet héritage pour panser les souffrances de l’humanité .Jésus est né dans une étable dans la pauvreté absolue. Mais les mages l’ont comblés d’Emeraudes, mille trésors afin que les jours de sa jeunesse ne soient pas pénibles. Chaque enfant au rez-de- chaussée de cet immeuble est un Jésus, jouez votre rôle de mages. Le spiritain de 80ans, à la tête de tortue avait de la matière grise et pensait toucher le cœur de ces hommes d’affaires qui n’ont d’yeux que pour amasser mille trésors à leur seul compte. Le prêtre tenait à les sortir de cet obscurantisme, Arrivé au Cameroun en 1960 aux lendemains des indépendances il s’engagea dans la lutte contre la pauvreté et la discrimination sociale. Enseignant, initiateur d’un gramen bank à l’intention des plus pauvres, acteur social et promoteur de plusieurs projets à caractère social tels que les écoles, les hôpitaux, l’aménagement et l’assainissement des marécages. Il avait roulé sa bosse et était au soir de son départ pour l’éternité. On l’appelait affectueusement « bombok » « Aïeux ». Il était tellement affectueux et compatissait au sort des badauds abandonnés à l’estrade de l’hôtel. Il garda son parquet à ces enfants à sa sortie de l’édifice. Le gouverneur était attablé avec le préfet, à leur table, on pouvait compter douze bouteilles de champagnes, huit bouteilles de whisky haut de gamme ; des vins de table. Ils eurent l’honneur d’ouvrir le buffet. Dans le plat de chacun, il y avait tout les menus composant le buffet du jour. Des carottes, des laitues et des tomates pour l’entrée, Une salade des fruits pour la sortie. Le plat de résistance tenait lieu d’un amoncellement de cuisses de poulet, et de pintades, des morceaux de mouton, bœuf, c’était aussi alléchant que les belles dames qui les tenaient compagnie ce soir là. L’épouse du gouverneur était comme une perle rare, aux grands seigneurs les meilleurs gourmets. Elle pouvait mesurer un mètre soixante quinze centime et peser à peu près quatre vingt kilos. Ses fesses, de véritable instrument pour une soirée de baise. Elle passait pour la star de la soirée patentée d’un titre de gouverneur, d’une beauté pouvant exalter tout cœur, ne pouvait pas passer inaperçue. Aie ! Elle était une merveille réussie de Dieu, son parfum d’une odeur exquise donnait envie de l’embrasser et de conserver sur soi cette odeur enivrante et enviable. Ce n’était pas une affabulation de dire que la dame du gouverneur était d’une richesse incommensurable et inestimable. Comme son mari elle était parée d’ornement pouvant susciter des jalousies dans son entourage immédiat. Quelle extravagance ! Des rumeurs du cercle administratif racontaient que les deux tourtereaux, le gouverneur et sa Prusse étaient des amours de jeunesse qui ont résisté à l’usure du temps et des incidents malheureux car, monsieur le gouverneur tenait à faire savoir à la gent féminine qu’il était un gros calibre, le sexe, il pouvait vous en offrir doublé de l’argent des villas et des voitures. A le voir c’était un homme qui respirait la bonne vie, le luxe… Dieu l’avait épargné de la disette et des rancœurs que ruminait la jeune génération. Il avait profité des vannes ouvertes, de la société à son époque. Des bourses d’études, des stages à l’étranger, des grandes écoles, la gratuité du logis, de la voiture. Bref, cet homme était loin du déluge du siècle présent. Il pouvait en toute allégresse entonner « ô Cameroun, le berceau de nos ancêtre ». Cet hymne que la jeune génération maudissait de tout cœur. La jeune génération chantant précocement l’oraison funèbre de leur décès. A peine éclos, il était invité à la misère, qu’ont-ils fait pour mériter cette malédiction, se demandaient ces esprits aigris. Au contraire de cette jeunesse aux abois, l’administrateur civil se projetait d’écrire dans un avenir proche, un livre intitulé « les chansons à l’éternité » où, il fera l’éloge du Seigneur qui lui avait accordé de naître à une période faste de l’économie Camerounaise et, à une époque où la conscience nationale avait un sens. Le patriotisme ayant aujourd’hui perdu de repère au profit de l’individualisme et aussi à l’essor d’un capitalisme horripilant au visage inhumain. Pour l’administrateur civil en ce soir de festivités à l’Hôtel la Falaise pour la énième fois, il était à l’honneur. Sa bonne humeur se faisait sentir et l’ambiance bon enfant que distillait la musique en fond sonore l’exonérait de tous soucis or, en bas des escaliers les enfants de la rue étaient las d’attendre que l’homme d’état réagisse de fort belle manière. L’atmosphère commençait déjà à se surchauffer, parmi les copains d’infortune de Gilles. Gilles se voulait rassurant, le gouverneur est un homme de grand cœur se dit-il pour rassurer ses propres inquiétudes. Tous avaient la peau à fleur et la température au sein du groupe montait chaque instant d’un cran face à l’attitude du gouverneur qui tardait à aller à la rencontre des infortunés. Ils voulaient passer à l’acte mais Gilles, brave harangueur maîtrisait la petite foule d’un verbe fort flatteur. La patience suggère les promesses d’une grande fleuraison, fit entendre Gilles. « Seulement, l’arbre peut perdre toutes ses fleurs en raison d’une longue sécheresse » rectifia un de ses acolytes. En toute chose il faut la mesure du temps agença un autre et, Gilles de conclure, voila le gouverneur qui s’amène. D’une mobilité extrême, les enfants s’attroupèrent auprès de sa voiture ;le Virgile fit appel à Gilles pour le port des males du gouverneur. Une bonne cargaison s’étonna Gilles, homme doué d’une curiosité extrême et d’une agilité expresse, il fit un gros trou sur les cartons pour voir ce dont le gouverneur ramenait. Le gouverneur intima l’ordre à son chauffeur d’ouvrir la male arrière de sa voiture. Gilles y déposa le contenu de la cargaison. Le gouverneur une fois à bord de sa voiture sourit, orgueilleusement à l’égard des badauds et referma sa portière. Au moment de démarrer le bolide, les enfants de la rue firent halte à tout déplacement ; la voiture du gouverneur fut prise en otage. Gilles fit descendre de la voiture monsieur le gouverneur, le traina vers une ancienne bâtisse coloniale aujourd’hui abandonnée, le fit asseoir au milieu du lac qui recouvrait la cour de cet entrepôt colonial. Les cris d’alerte rouge des Nanga Boko mirent le reste des invités à cette soirée élogieux au scandale. Ce fut le fiasco général et la débandade totale. Chacun cherchant à se frayer une issue de sortie. Les journalistes invités à la couverture médiatique de cet événement eurent là, le scoop et la une des journaux du lendemain. Gilles levait la voix et ses coéquipiers reprenaient en cœur : cassez brûlez ; Egorgez faites de la terreur afin que ce gouverneur et ses alliés prennent enfin en compte les milliers de ces enfants de cul de jattes qui n’ont eu pour certains comme tout héritage que le souvenir vague de leur parent. L’amour, nous n’avons jamais connu pas celui de nos parents, ni celui de nos familles respectives et encore moins la sollicitude de l’état. Monsieur le gouverneur j’enrage d’envie de te couper la tête. Avez-vous déjà entendu parle de la glutine ? N’allons pas si loin. Avez- vous déjà dormi dans la tombe de je ne sais qui au cimetière ? Ce soir, vous allez faire une palpitante expérience. Monsieur le gouverneur vous avez mangé n’est-ce pas. Vous avez bu du bon vin. Vos enfants vont à l’école, vous avez des fortunes colossales dans diverses banques à travers le monde. Savez- vous qu’ils se comptent pas milliers des enfants et des adolescents qui meurent chaque jour de faim ? Oui je le sais. Savez vous qu’il se compte par millier des enfants qui ne connaitront jamais le chemin de l’école, l’apprentissage d’un métier ? Oui je le sais. Ah ! Vous le savez et que faites vous de vos moyens personnels pour remédier à cette situation ? Et le gouvernement ? Dans votre malle arrière il y a du champagne, du poulet, du plantain et autres victuailles dont je m’épargne toute énumération. Où alliez vous avec ? Chez-moi Et que faites vous de nous ? Cruelle gourmandise, élite africaine Monsieur le gouverneur, ce soir nous vous amènerons à notre hôtel .Il faudrait que vous voyiez notre merdier, de cette expérience, peut être nous gagnerons votre estime et celle de vos collègues et le parterre de tous ces convives. Allons- y Au cimetière Au cimetière Scandaient les coéquipiers de Gilles. Malheureusement, le groupement d’intervention mobile mis au parfum de ce grave parjure sur la personne du gouverneur coupa court le chemin aux enfants de la rue. Gilles ne céda pas aux injonctions du commissaire de la police de laisser partir le gouverneur. Gilles, d’une mobilité expresse sortit un poignard et le dirigea sur le cou du gouverneur. Ce fut la panique générale et les houlà de la foule. Gilles reprit le commissaire de police dont la figure de cet adolescent ne lui était pas étrangère. Vous avez pris la république en otage, laisse partir le gouverneur et parlementons. Non repartit Gilles, vous tuez mes camarades pour un larcin parce qu’ils quêtent de quoi stopper une famine hémorragique et les bandits de la république, ces gros bandits à col blanc que faites- vous d’eux ? Il y a désormais, l’opération épervier Quelle connerie votre épervier depuis qu’ils sont dans les geôles combien de centime de franc ont-ils rembourse ? La justice suit son cours Monsieur le commissaire le destin a déjà scellé mon sort. J’étais mort avant d’être né. Que Ferez-vous de moi ? Alors fiston, du calme, du calme lança le prêtre revenu sur ses pas parce que alerté d’urgence de la situation qui prévalait à l’hôtel. La mise était inestimable pour faire de sorte que Gilles revienne à de meilleur sentiment et reprenne de l’esprit ou de la raison. Le père réussit à le faire sourire et la foule respira mieux, le commissaire de police faisant venir le prélat savait qu’il jouissait d’une haute estime dans la communauté des Nango Boko. Il était l’unique espoir pour désamorcer la bombe et d’une rapidité extrême il fit renoncer Gilles. Le gouverneur respira profondément pour reprendre des forces et du courage. Sous haute escorte policière, il regagna sa voiture cette fois ci en esquissant un sourire complice à Gilles. Le lendemain matin tous les canards à grands tirages titrèrent « la république prise en otage par Gilles, le roi de la pègre ». L’image de Gilles en compagnie du prêtre accompagnait ce titre à la une des journaux. Gilles regagna après un bref procès, la prison de New-Bell pour la quatrième fois, à 10 ans. Assis dans ses appartements prives de la prison, Il fit le soir de son arrivée la boucle des médias, la télévision, les médias électroniques et Internet faisant le point de l’actualité sur les événements capitaux traités. Les différentes chaînes de télé et autres supports médiatiques diffusaient en gros plan la photo du gouverneur avec un couperet sur la gorge. Ils ne diffusaient pas entièrement la photo des protagonistes Gilles se reconnut néanmoins sous la bande qui cachait la figure. Il sourit pour se féliciter de sa bravoure en tirant cette conclusion « nous ne sommes pas tous des méchants ». Ils faillaient tout simplement procéder d’une manière forte pour qu’on s’interroge sur le sort des laissés pour compte tant pis si nous avons entaché les emblèmes nationaux. Ils tiendront désormais compte de la racaille. Nous n’avons rien fait de mal pour mériter être tous jetés à la poubelle de la république sans discernement. Il y a bien de génies parmi nous. Des hommes qui bien formés, donneront une plus value à la performance de notre société. Je caressais le rêve de devenir un jour pilote d’avion si j’avais eu un coup de pouce de l’élite. De la société, mon rêve ne se serait pas évaporé comme une boule de neige sous le soleil. De mon emprisonnement naîtra la volonté politique du gouvernement et des leaders d’entreprise tiendront compte du phénomène « Nanga Boko » si la société civile prend acte de la légitimité de nos revendication, nous sommes un corps avec lequel il faudrait négocier dans un proche avenir pour le salut de la patrie et le respect des mentors de la république. Il n’y aura plus de paix sociale si nous ne sommes pas pris en considération. il voudrait mieux que tout le système s’effondre et que les survivants du déluge repartent à zéros dans un nouveau contrat social. Au quartier mineur de la prison centrale de New-Bell, il y avait un compartiment chic des geôles, où résidaient quelques élus de l’opération épervier. Gilles stupéfait de les avoir comme codétenus avait déjà parmi ces hommes quelques affinités. Il s’était approché de quelques uns espérant creuser en aparté leur estomac pour découvrir le pot au rose de ce dont il appelait la maffia politico politicienne. Il s’étonnait du fait qu’aucuns des accusés n’avaient jamais plaidés coupable à la barre pourtant, dans la démonstration des juges les faits étaient irréversibles qu’ils avaient commis pour la plupart des crimes économiques ignobles. Pour Gilles puisqu’ils s’obstinaient à ne pas reconnaître les faits, il faillait passer à la politique chinoise. Mettre deux de ces bandits politiques comme il convenait de les appeler selon machiavel, à la planche ou au poteau et leur tirer deux balles dans les crânes. Peut-être cette mesure sérère devait dissuader les autres à ne plus tenir la langue de bois. Pour Gilles à quoi cela servait de condamner à perpétuité ou a trente ans, vingt ans, ces aïeux qui ne demandaient déjà qu’un asile tranquille pour y passer la retraite. Le pays était à genou à cause des fautes de gestion de ces croulants. Il y’avait certainement quelque chose digne d’incompréhension pour Gilles. Ces hommes plaidaient tous ou pour la plupart non coupable mais comment sans être des hommes d’affaires à l’exception d’un ou deux ils expliquaient leur colossale fortune. Des multi- plex par ci, des bunkers par là, des immeubles d’une insolence caractérisée dans toutes les métropoles économique du pays. Des duplex à paris, à Londres et ou Canada. L’arrogance de la fortune de leurs favoris, les proches et les maîtresses. Quel salaire de la fonction publique pouvait leur permettre d’avoir un tel train de vie et de traîner des richesses inestimables ? Ces réflexions troubles procuraient à Gilles un mal vivre, chaque un instant qu’il passait auprès de ces éperviables l’écœurait et le consumait à petit feu dans ses profondeurs. Le fait qu’il soit passé à côté de son dessein d’être un jour pilote renforçait en son for intérieur une profonde rancune à l’égard de ces hommes que l’épervier tenait dans ses griffes comme responsable de l’effondrement total du pays. Gilles céda un jour à la tentation d’imposer à ces éperviables sa justice. Il prit en otage, coutelas à la main le colonel oténo ex directeur du port autonome de Douala. La confrontation fut rude. Monsieur Dis-nous où tu as planqué l’argent du port ou je te tranche la gorge. Comme pour signifier que l’heure était grave, et que la menace était à prendre au sérieux cette fois, il coupa net un des phalanges du colonel. La panique gagna la prison centrale de Douala, de nouveau la presse fut alertée et les corps administratifs. Le commissaire de police monsieur Renard refit surface. Encore toi, à Gilles Ah ! Monsieur le commissaire vous avez été incapable de faire le boulot, suivez mon exemple. Sur ce il trancha un nouveau doigt Gilles débarrasse- toi de ton arme ou je tire. De mon sang germera la semence d’une société équitable. Alors monsieur le commissaire ce que vous avez été incapable de faire, laissez moi y vous aider. Je vais lui sectionner le cou et transformer la main en saucisse. Les félicitations se levèrent de la foule du quartier mineur, monsieur le commissaire de police, prit de panique, appuya sur la détente de son pistolet automatique et Gilles tomba sur le côté En moins de deux second tout le périmètre de la prison fut quadrillé par une patrouille mixte armée lourdement. Gilles fut conduit au cimetière le lendemain après-midi. Si vous faites un tour au Bois de Singe, le cimetière qui jouxte les hangars de l’aéroport international de Douala vous y trouverez là-bas une tombe sur laquelle est écrit. ICI REPOSE GILLES LE ROI DE LA PEGRE 1990-2007


Querelle d’identité culturelle entre deux communautés villageoises au Cameroun

Une note de l’église. Heureux sont ceux qui ont faim, ils auront le saint esprit plein l’estomac. Heureux ceux qui ont soif, ils auront la coupe divine pleine la panse. Heureux ceux qui recherchent l’équité, ils auront la terre promise, terre trois fois sainte comme demeure. En ces sublimes phrases, le père Kamga nouveau curé du diocèse, doublé fils du village avait ainsi auguré l’entame de sa première messe. En l’honneur à ce prélat, jamais le public ne s’était réuni si nombreux à un rendez vous. La paroisse saint esprit de HOK Bamoudjo avait fait le plein d’œuf, il n’ y’avait pas d’espace dans cette salle archi comblé même pour le moindre insecte. Cet évènement était doublement attendu par la communauté à plus d’un titre. Primo Bamoudjo venait de gagner en dignité. Le père Kamga du haut de son autel ou de son prétoire ignorait toutes les attentes que son rang distinctif au sein du clergé catholique avait suscité auprès de la communauté chrétienne et dans les différents milieux, composant la population de la région et surtout également au sein de la sphère politique, administrative du KOUNG-KhI .pour plus d’une raison, il incarnait l’ultime espoir pour un peuple meurtri depuis soixante ans par un conflit fratricide dont les enchères et les surenchères étaient entretenus par des administrateurs civils et militaire de la région. La gestion de ce conflit étant devenu pour ces dissolus une opportunité pour se faire pleines les poches au détriment de ce peuple aux abois. Ce peuple pris dans ce guet apens d’un conflit idiot était victime d’une escroquerie et pis parfois avait la complicité de ses fils, loin de démêler les nœuds pour pacifier la zone, triomphaient par la recherche des intérêts particuliers. D’où, un autre reconnu pour ses appétits fonciers est venu s’accaparer avec l’armée en appui de plus de cent mille hectares de terre au grand dam des paysannes complètement spoliées. Par bien de récompense pour un peuple qui vit sous le poids d’énormes injustices et coiffé de plus d’un bandit politique car il faut dire que Bamoudjo était devenu un fief électoral pour tous ces fieffés menteurs de politiciens en quête d’électeur pour briguer différents postes lors des multiples élections. Avoir un fils du village dans le clergé catholique qui sans doute pouvait jouer un rôle prépondérant dans la gestion de cette crise en raison de l’attachement des élites de la région pour cette religion était un pesant d’or, un don divin, incomparable. Et du coup à la suite de Kamga devait naître des ministres, des administrateurs civils et corps d’arme, des hommes d’affaires d’un aura particulier ; surtout pas des âmes dissolues. Jamais plus d’avatars et une élite affamée espérait-on. Qui était donc cet homme qui remportait tous les suffrages pour la gestion future de la crise ? Arraché tôt du cordon ombilical par le décès de sa mère, admis à l’orphelinat de la mission catholique, Kamga fit ses classes aux frais de l’église et aux soins des spiritains. Nanti quelques années plus tard d’une licence en philosophie il accéda naturellement au grand séminaire pour y ressortir prêtre non sans beaucoup d’abnégation car devenir prêtre laissa un goût mi figue mi raisin pour sa famille nucléaire qui avait dûment souhaité qu’il succède à son défunt père et fonde une nombreuse famille pour peuplé la grande concession de son géniteur qui, n’eut pas la chance d’avoir en dehors de Kamga, une large semence vivante. Peu importe, désormais Kamga était prêtre et il sera le soleil d’un peuple. Drapé dans leur arrogant accoutrement, assis sur une chaise mousseuse, du haut de son autel, accompagné de ses pairs, Kamga que pour cette cérémonie avait reçu tout le prestige de son peuple contemplait avec allégresse les pas rythmés et cadencés, la multitude des danses folkloriques et les louanges chantées en son honneur devait sûrement faire des jaloux car c’était pour une toute première fois que le tapis rouge, signe distinctif des rois était déroulé pour un fils du village. En cela, il fallait ajouter la pléthore des cadeaux et leur beauté. Des habits faits de soi d’une haute gamme, des toges conçues dans un style profondément traditionnel et ensellés en peaux d’animaux les plus expressifs dans les coutumes et marqués des cauris, marque de variété d’hommes prestigieux dans la communauté à son instar. En somme, le cadeau d’une haute portée symbolique qu’il reçu et ceci des mains du roi de la communauté fut un bâton de commandement tapissé dans le plus grand secret des tisserands, pour ce, ces artistes n’ont pas fait dans l’économie de leur art. Désormais, Kamga devenait le phare du peuple. Cet homme d’un mètre presque quatre vingt centimètre, chauve, aux yeux ressortis légèrement des orbites, doué d’une sagesse et d’une intelligence extraordinaire comme laissèrent entendre ses enseignants, devait il être à la hauteur de toutes ses attentes ? Certains signes précurseurs témoignèrent d’ores et déjà des lendemains heureux. L’église qui accueillait Kamga, construite par une élite très contestée par une frange de la population Moudjo en raison de son rôle trouble dans la gestion du conflit et du fait que, c’est sur ordre que les gendarmes donnèrent une fessée horrible et inoubliable aux vieilles femmes, ces septuagénaires venues réclamer naturellement droit de propriété sur leur terre que de force, ce fameux élite s’accaparait. Jamais la presse ne fit mention de cette acte hideux même pas le comité local des droits de l’homme. L’adage selon lequel la raison et la force suivent toujours ceux qui ont de l’argent s’est une fois de plus vérifié. Pour ce énième événement et relativement trop proche de la manifestation sacre mentale du prêtre, on avait craint que l’église ne rassemble pas tous ses ouailles de la région et que surtout tous ceux qui pouvaient jouer un rôle fondamental et déterminant dans le déroulement de cette fraude ne viennent pas à ce rendez-vous capital. Au vu de tous les abonnées présents au rendez-vous ce fut une erreur d’avoir pensé que d’aucuns ne viendraient pas. Nos sombres et funestes idées n’avaient pas eux droit de cité, nos idées étaient des fruits dénoués de toute saveur. Tous les grands dignitaires, hommes politiques économiques, administrateurs civils et militaires y compris les gendarmes, les notables, les patriarches de grand acabit et même le collectif de ces vieilles femmes qui récurent jadis la fessée du milliardaire fut présent. On semblait croire que les dieux accordaient désormais leur violon pour pacifier la zone .pour le peuple Bamoudjo, c’était un ciel nouveau. Pour accompagner cette symbiose, père KAMGA choisi pour la célébration eucharistique, deux éléments fondamentales qui concourent à la réalisation de l’osmose et rend homogène toutes les surfaces disparates. La cola fut servi en lieu et place de la communion. De part son importance dans nos coutumes ou traditions, elle symbolise le partage et l’amitié. C’était ainsi une invite, aux deux peuples fratricides de cesser de se regarder en chien de faïence. De vivre dorénavant main dans la main et de chanter à l’unisson l’hymne de la paix en chantant ‘‘donnons nous la paix’’. Père KAMGA, sans faire l’économie de sa sagesse, choisit deux élites qui pesaient du poids d’un éléphant dans ce conflit. Il les invita sur l’estrade et leur donna un bâton de bambou sec. Ordonna à chacun de le briser ce qu’ils furent sans peine et sans gêne. A la suite, il ajouta à chacun trois autres bâtons liés par une corde. A sa demande, aucuns des deux élites ne défia la ténacité et la rudesse du paquet. Voilà dit-il en terme de conclusion ‘‘Ensemble, nous sommes plus fort’’. Cette ruse plut à plus d’un ancien, la mémoire de l’Afrique restait encore vivante sinon, d’où venait-il qu’un enfant parti trop tôt du village vers des lieux lointains et étrangers garda encore en mémoire, la vieille sagesse africaine. WABO SOFFO, le plus ancien des patriarches se félicita des merveilles des dieux, en venant en cette cérémonie, il avait pris soin d’aller dans les différentes lieux sacrés du village et surtout au pied du grand Baobab qui jouxte. L’entrée de la chefferie Moudjo, faire d’énorme sacrifices aux dieux, protecteurs et gardiens du village. Ce patriarche aux jambes déjà frêles mais à ma mémoire très fraîche nous fit étalage de savoirs de sa bibliothèque. Sa petite tête ronde dégarnie au trois quart des cheveux était vraiment une mine de savoir. Son regard pétillait de sagesse, sa voix entre coupée par des sarcasmes à notre égard laissait en même temps trahir ses émotions et ses convictions. Comment en vient-on à ce conflit idiot ? Jamais, l’administration a été si corrompu. Jamais les dignitaires et les patriarches et même autres chefferies de la localité n’ont prêché de mauvaise. Ils ont pris du plaisir à voir couler la dynastie Moudjo. Jamais les princes et certains nobles ou élites Moudjo n’ont été si saugrenus. Nous, fils Moudjo avons si peu souvent regardé dans la même direction. Nous avons tous eu des langues de vipères pour certains de nos frères qui en vrai patriote ont voulu se donner pour notre village. Comment comprendre qu’en raison d’une bande de vautours ou de charognards WABO Teti a démissionné de la construction d’un palais pour le village. Voici que depuis 60 ans, nous n’avons plus eu de fils digne de faire un tel don. Ce n’est que regret et je coule les larmes sur mon village. Dans les années 1960, le chef Bamoudjo patronnait comme chef du tribunal coutumier à l’ouest. Comment l’histoire veut-il le nier ? Que le président Amadou Ahidjo sorte de sa tombe et laisse libre cours aux documents historiques, pour ce, mon fils, le nouveau prélat, peut faire ressortir aux yeux du monde toute la documentation et archives de l’église. Personne ne niera que l’église est construite sur la terre des Moudjo et non Famla II, ce nom de rat dont certaines élites mal intentionnés le revêtent comme manteau. Au demeurant, voici la petite histoire. Dans les années 1960, lors de l’ascension du président Amadou Ahidjo après les indépendances comme le premier président de la République unie du Cameroun, il développa une politique axée sur le développement autocentrée. Bamoudjo porté par un administrateur civil de regretté mémoire Beloe fit de cette politique son cheval de bataille. Le peuple Bamoudjo débout comme un seul homme construira la case de santé, développera une école primaire et au vu de ce maigre progrès, Bamoudjo fut pris comme un repère au point d’être pointé comme le village pilote. C’est donc à partie de ces moments que des rivalités sourdines entre les villages de l’actuel KOUNG-KHI eurent des jalons. Chaque village voulant se développer en absorbant les efforts conjugués des autres, pourquoi pas les annexer tout simplement. Nous avons redouté, fils du village Moudjo que la construction de l’Eglise, par un fils parfait exemple des idées annexionnistes du village voisin soit une stratégie d’élargir les terres de ce village. ‘‘Heureux ceux qui ont le christ en partage il ne suffit pas de construire les Eglises il faut vivre cet acte de charité et de partage avec l’autre’’ Mes fils sans avoir fait l’école de théologie excusez que j’usurpe la place de père KAMGA un instant. Aura-t-il le courage de le dire à ses ouailles d’une manière forte et courageuse ? Pour les morts de ce conflit, pour des relations d’amitié sapées ou détruites par ce conflit, pour l’escroquerie du peuple, quand les coupables de tous bords se confesseront ? Cette tirade fut interrompue par le bréviaire du prêtre. Le Dieu que nous servons est un Dieu juste. Heureux ceux qui rétribuent la justice. Ils seront assis à la table des saints. Cependant, il ne suffit pas de prêcher l’illusion et d’amener le peuple de Dieu à douter de la rectitude de votre pensée ou amour. Soyons fidèle à l’écriture. Que A, soit A et que la parole inscrite sur du roc serve de repère à l’église et à la multitude des hommes qui cherchent la vérité et veulent vivre en paix et en harmonie. L’Eglise devant s’élever des considérations politiques et économiques. L’Eglise devant s’élever des orgueils des hommes pour demeurer le regard vertical de Dieu. Que chaque homme qui veut accompagner l’Eglise dans l’accomplissement de sa tâche se dénoue de ses faiblesses de ses lamentations de son orgueil et s’humilie devant les hommes pour le triomphe de la vérité. A ce prix, il gagnera le salut de l’éternel et vivra auprès du christ qui n’avait qu’un seul mot comme dénominateur commun ‘‘Le pardon’’. A ce titre, chers frères et sœurs en christ, humblement, laissons fléchir nos jambes et disons-nous pardon. Pour la communauté ecclésiastique se lève un ciel nouveau. Grâce à l’éternel qui ne cesse d’accomplir les merveilles, nous ne sommes pas encore totalement aux portes du désarroi, il reste en nous un dernier souffle. La prédication du prêtre eut quelques années plus tard des effets positifs. Si un jour il vous arrive de voyager par le pays Bamiléké à l’Ouest du fleuve Noun, vous trouverez à l’extrémité de la rive gauche, un majestueux Baobab. La marque légitime de la chefferie Bamoudjo. Cet arbre verdoyant aujourd’hui est revenu il y a si peu de son état comateux. Après la vacance de sa chefferie, sa majesté, KENGNE Anatole vient d’être intronisé comme le quatre vingt seizième chefs de la dynastie Moudjo. Ceci est l’œuvre inédite de la volonté politique de ceux que nous prenions hier comme des pires ennemies de la royauté Moudjo. La pomme de discorde semble de plus en plus céder la place au compromis pour la paix. Les plus caciques des conservateurs se sont véritablement élevés vers les cieux. L’Eglise s’étant constituée en caravane de paix, Dieu n’est pas mort dans son église, il est vivant .la flamme du désespoir à Moudjo n’est plus qu’un lointain souvenir. L’éternel a oint d’un sceau particulier tous les protagonistes à ne concourir plus que pour l’intérêt général de son peuple. Il reste certes du chemin à parcourir si traditionnellement ou coutumièrement la chefferie Bamoudjo relève la tête, il reste encore du point de vue politique que l’administration témoigne de son cachet rouge, la légalité de cette chefferie. Il reste également que de nouvel homme fort réuni tous les élites et la population autour d’un même objectif. Halte à la volte-face, halte à la duplicité du langage, détail commun d’une caste de nobles Moudjo à une époque donnée. Ce n’est qu’à ce prix que l’Eglise restera forte dans ses principes et son engagement. Dieu n’étant pas un prostitué évitons de prostituer ses principes cardinaux et le père KAMGA de conclure : ‘‘Ne vivons pas sur terre comme si le paradis étant un ailleurs, étranger à nous’’. Nous pouvons vivre des prémices d’une vie paradisiaque, cela va du sens que nous donnons à notre existence. Ce dont nous recevons par la suite, est la somme de nos vœux. N’oublions pas que qui sème le vent récolte sûrement la tempête or, tous ceux qui portent le pardon, un message de paix reçoivent miséricorde. Du sens donc nous donnons à nos vies, nous recevons nos récompenses. Plantons dès à présent, le décor angélique de notre paradis et célébrons le futur. Demain c’est un nouveau jour, Un ciel nouveau pour notre communauté et ne l’oublions jamais ; les révolutions du futur, c’est maintenant que ça se préparent. Ceux qui s’amusaient hier en disant que Dieu est absent de son église se sont amèrement trompés. Il y est vivant et plus fort que jamais.


Fenêtre sur le Ngondo, l’emblême du peuple Sawa au Cameroun

LA PLACE ET LE ROLE DU NGONDO DANS LE NATIONALISME CAMEROUNAIS En dépit du fait que l’on voudrait cantonner actuellement le NGONDO à un mouvement culturel du peuple Sawa, le NGONDO fut si je ne m’abuse pas, l’âme ou l’architecte du mouvement des indépendantistes Camerounais ou le berceau du mouvement nationaliste au Cameroun. A son avènement, connu pour son souci de réglementer le commerce de tous les peuples vivants sur les bords des différents affluents du fleuve Wouri, le NGONDO a pu instaurer le « keki » (une unité de mesure des palmistes et des tarots). Ensuite le NGONDO s’est investi dans la réglementation de la société Sawa en s’illustrant par sa célèbre loi de « Talium – Diboubé » qui punissait de mort quiconque était convaincu d’homicide. C’est lors de la signature du traité de protectorat Germano – Douala en 1884 que le NGONDO prend les allures indépendantistes et révolutionnaires. Ceci s’explique par l’arrogance des Allemands qui se comportaient non pas comme des partenaires mais des maitres avérés des lieux. Cette attitude des Allemands fit du NGONDO le défenseur légitime de notre patrimoine et l’avenir du pays. L’heure des pétitions avait sonné, les différentes interventions des membres du NGONDO auprès des milieux éclairés Allemands, de la presse et du Bundestag donnèrent naissance à la genèse du nationalisme Camerounais. En réalité a quoi se résumaient les revendications des ténors du NGONDO ? Quels étaient les éléments fâcheux du traités Germano – Douala qui révoltaient tous les pères du NGONDO ? Selon Camaroes, un journal d’analyse de recherche anthropologique et de prospectore politique, « les chefs et les dignitaires Douala avaient compris très tôt que le protectorat Allemand devenait un marché de dupe qui, se traduisait par une négation des engagements contractuels consignés dans un document à savoir : – L’abolition par les Allemands du Kumi (duti la munja) (droit de péage) ; tandis que le traité stipulait que « les péages doivent être payés annuellement comme par le passé, aux rois et aux chefs ». Ensuite, vint le décret du 2 mai 1895 du gouverneur Allemand J. Von Puttkamer contre le commerce d’intermédiaires des Duala ; il stipulait : 1. Il est interdit aux chefs traditionnels, aux commerçants, à tous les membres de la tribu duala et celles de la côte qui sont apparentées de se livrer à la chasse aux éléphants, au commerce et de d’engager un personnel pour ces activités. 2. Les contrevenants seront sanctionnés par des amendes jusqu’à mille marks ou par une détention. Par ce décret les Duala perdirent une importante main-d’œuvre. Et le second décret publié le 18 juin 1895 interdisait une fois de plus aux membres de la tribu duala de s’installer, dans le but de faire le commerce ou la chasse, dans la région qui s’étend de la Sanaga jusqu’à l’embouchure Kwakwa en aval. Face à cette négation du traité et la volonté des Allemands de saper l’assise socio-économique des Duala, ajoutées aux multiples atteints à la dignité humaine de ces derniers (châtiments corporels excessifs) par le gouverneur Puttkamer, les Duala ripostèrent… Et « c’est bien dans le Ngondo, âme, foyer et levain de la résistance anticoloniale, que le peuple duala autrefois divisé à l’envie, puisa en ces circonstances des plus graves de son histoire, toute sa force de sa cohésion et de son courage ». Aussitôt une souscription populaire à raison d’un demi-mark par personne adulte et valide s’organisa. Le produit de cette quête était destiné à couvrir les frais de voyage et de séjour d’une délégation du Ngondo en Allemagne. Voici la pétition déposée au Reichstag, assortie des propositions de réformes. Elle condamnait : – L’arbitraire des décrets pris au Kamerun, surtout le décret sur l’interdiction du commerce sans la région de la Sanaga. – Les abus commis par des fonctionnaires et les soldats sur les populations (au moindre manquement les fonctionnaires et les soldats enlevaient les habits des populations ou procédaient au rasage des cheveux et de la barbe). Elle proposait comme réforme : – De ramener le siège du gouvernement de Buea à Douala, – Les contacts réguliers entre le gouverneur et les chefs traditionnels, – La célérité dans le traitement des affaires judiciaires, – L’adoption des mesures d’émulation pour récompenser l’effort des chefs traditionnels dans la promotion du petit élevage, La pétition s’achevait par : – La réinstauration de la permission de la chasse à l’éléphant – Le droit de discuter avec le ministre des affaires étrangères à Berlin pour les affaires importantes. Une autre pétition duala fut envoyée en Allemagne en 1905 et malgré les peines d’emprisonnement écopées ensuite par les signataires, le gouverneur Puttkamer fut finalement rappelé en Allemagne en 1907. Ensuite vint la terrible confrontation des Duala et du Ngondo sous la direction de Dualla Manga face à l’admistration allemande, portant sur l’expropriation des Duala sur le plateau Joss. A la fin de cette guerre où l’Allemagne fut battue par les troupes alliées, pour « les Duala, la principale préoccupation était de se fixer sur leur avenir. Beaucoup d’entre eux pensaient en 1914 que le traité de 1884 avait expiré, tandis que d’autres estimaient qu’il devenait caduc dès lors que les Allemands étaient chassés du pays. Aussi un sentiment était largement répandu selon lequel l’avenir du peuple devait être négocié ». Ainsi : « les Duala envoyèrent à la conférence de la paix à paris une pétition soulignant de garantir leur droits de propriété. Un élément important de cette pétition allait ensuite s’affirmer de plus en plus nettement au cours de la période : l’insistance des porte-parole duala à demander la garantie du statut de citoyen pour les indigènes du Cameroun ». Face aux tergiversations et appétits européens pour un nouveau découpage du « gâteau colonial », « les pétitions des chefs duala à Genève se succédèrent et chacune indiquait la montée du sentiment nationaliste et la conviction de ses auteurs qu’il fallait permettre au Cameroun une évolution politique allant bien au-delà des vagues prescriptions prévues par le Mandat. Une fois de plus, après cette pétition, les chefs duala furent embastillés et l’admistration française évoqua les liens entre la diaspora duala et les Bolcheviks en Europe. Nous mentirons également parmi les multiples réclamations et attitude de défiance des Duala envers les colonialistes la révolte des femmes duala en juillet 1932 contre l’impôt de capitation. Ainsi après les interdictions sous les allemands, puis sous les français, le Ngondo reprit ses activités en 1949, et s’apprêta encore pour de nouvelles batailles qui s’annonçaient après les promesses de la conférence de Brazzaville de 1944. Lors du précédent parcours, c’est dans l’honneur et la dignité pour la défense de la liberté de la patrie que tombèrent sous les coups des colonialistes allemands et français : le Roi Bell Douala Manga et Ngoso Din pendus en 1914, le Roi Akwa Dika Mpondo mort en détention à Campo en 1916, le Prince Ludwig Mpondo Dika exécuté en 1946, le notable bonakuomuang Dikongue Théodore Milton exécuté le 16 mars 1941. Sans oublier d’innombrables sawa jetés dans les prisons ou tués dans l’anonymat. A l’avènement des partis politiques, en commençant par l’UNICAFRA puis le RACAM (Rassemblement camerounaise), le Ngondo était présent. Le Ngondo sera également représenté le 22 juin 1948 à la Salle des Fêtes d’Akwa, lors de la présentation, au peuple de Douala, de l’UPC (Union des populations du Cameroun) . Soulignons qu’au congrès de l’UNICAFRA en 1947 à Douala : « Mathias Djoumessi s’intéressa au Ngondo Une copie des statuts le fut remise. C’est sur cette base que le chef supérieur bamiléké allait créer dans sa région, le Kumszé qui jouerait bientôt un rôle important dans l’évolution de l’Ouest Cameroun. Et à l’instar du Ngondo, naîtrons l’Efoula-Meyong, l’assemblée traditionnelle du peuple bamoum, l’association traditionnelle des peuples Eton-Manguissa-Batsenga, le Kolo-béti, le Koupé, Union du Diamaré etc… (19).


Le testament du fou

Il n’y a pas de gaieté à décrire ou de fierté à imprimer les derniers jours de mon grand-père chéri, le célèbre Wabo Tayoutué sur du papier ? Si vous aviez vu dans quel trou à rat il a fini. Si vous avez vu dans quel dénuement il a fini. Si vous saviez à quel point il a été délaissé par ses enfants. Et nous ces petits fils, avions à peine six ans. Malgré toutes nos bonnes volontés à le secourir, que pouvions-nous faire à cet âge là ? C’est humiliant voir choquant même que j’affirme que mon grand-père à consommer de la merde à ses derniers jours. Il n’y avait personne à ses cotés pour lui faire la bouffe, pour le nettoyer. Comblé de malheur il avait même perdu les facultés de la vue. Si vous saviez qu’en longueur de journée il faisait appel à ses fils et que personne n’osait venir à ses cotés, vous compatiriez mieux à ma douleur. Pourquoi avait-il mérité ce supplice ? Pourquoi l’avait-on abandonné à son triste sort ? Et comble d’ironie, le jour de son décès, il faut voir la tonne des larmes que ses fils et ses filles ont versés. Ils ont osé laisser croire qu’ils étaient trop chagriné par le décès de Wabo Tayouté, quelle hypocrisie ! Ah ! Grand-père si seulement tu pouvais savoir et mesurer le degré de ma colère quand je pense à ces jours tristes que tu aies vécu à ta fin, tu sauras que si j’étais âgé ; j’aurai eu le courage d’affronter tous les préjugés qui se tissaient autour de ta personne et te porter secours. Chacun se méfiait d’être précipité dans la tombe, il se disait que si l’un de tes fils ou petit fils venait à ton encontre, tu allais saisir cette opportunité pour le livrer à ta secte et guérir. Mes parents sans aucune réflexion ont tous cru et t’ont abandonnés. Ils ont été tous sourds à tes appels de détresse. Ils se sont éloignés de toi comme si tu étais devenu la nouvelle peste. Comme si ça ne suffisait pas, ils t’ont doublement assassinés en détournant ta succession en confiant les rênes de ta succession à l’un de tes fils qui avait de ton vivant marqué son indifférence face aux malheurs de ses frères. Il avait malgré tes recommandations à venir en aide à la venue de son frère, brillé par son indifférence. En le faisant, il signalait par ce fait que la cause générale de la famille ne l’intéressait. Comment pouvait-il prétendre à te succéder, un notable à plusieurs femmes. Comment un homme qui n’avait pas le sens du partage pouvait oser après toi être à ta suite, prendre les rênes de la succession de Wabo Tayoutué ? De ton siège parmi les ancêtres tu as marqué ton mécontentement sur le choix de cet oncle et il a désisté. Avait-il le choix ? Ses affaires étaient en plus mal, il passa par la prison de New-Belle pour une affaire dont-il était parfaitement innocent. Il fut licencié sans aucun aménagement, sans aucune prime, il a payé au prix fort à succéder quelqu’un que de son vivant il avait déshonoré. Cet héritier indigne a perdu également ta concession, tout est en décrépitude. Heureusement que par la suite les notables et les autres se sont concentrés pour donner la place à l’héritier légitime. Grand-père depuis que ton héritier légitime est sorti de l’ombre de ceux qui voulaient détourner ta succession, tout semble aller pour le mieux mais, j’ai toujours les relents de colère. Ce jour où on est venu annoncer ton décès chez ma mère, j’ai été pris dans la tourmente et j’ai eu une grosse colère à entendre que l’on t’avait retrouvé mort au pied d’un arbre. Comment expliquer qu’un homme à ta renommée, à la force de tes enfants, ait pu avoir comme dernier refuge, un arbre ? Ou étaient tes filles et tes fils pour ne pas te porter dans une chambre confortable, dans un lit d’hôpital ? Depuis ce jour, je n’ai rien contre ces gouvernements qui, d’une manière à un autre contraignent les enfants à veiller sur leur personne âgée. Grand-père, tu es mort et tu laisse un grand vide, c’est sur que tu avais encore autre enseignement à me donner. En effet, bien que tu sois déjà dans le monde des invisibles, et que tu es devenu une entité parmi les dieux de la famille qui bercent nos vies, soit bienveillant à l’égard de tes petits fils. Je sais que tu contes les mésaventures de tes derniers jours sur notre planète terre à tous ceux des tiens qui t’ont précédés dans l’au-delà. Ne les invite pas à nous maudire mais, ait la grandeur d’âme de pardonner nos erreurs surtout celles de nos parents.


Leg que nous ont laissé nos ancêtres

Des enseignements que j’ai reçus de mon grand-père, le célèbre docteur traditionnel WABO TAYOUTUE, il y a un qui ne s’efforcera pas de ma mémoire qu’après ma disposition. Ah la vieille Afrique ! Celle qui était en communion avec la Dame nature. Si vous n’aviez jamais été un témoin privilégié de nos histoires vous ne pouvez pas y croire et pourtant, cette Afrique dont je vous conte des merveilles a véritablement existé. Laissez vous déduire par ce vécu irréel mais pourtant vrai. J’ai côtoyé l’intimité de mon grand-père et il m’a accordé quelques secrets. Si je n’avais pas été qu’un petit-fils, je m’autoproclamerai héritier et nul doute, personne ne le démentirait. Mon grand-père, médecin traditionnel, avait une spécialiste. Il traitait la rate et cette science il la devait des ses ancêtres eux aussi, légitimement docteur traditionnel. C’était une bénédiction du grand Allah. Sa décoction coutait un fagot de bois. Hors de ce tribut obligatoire, il n’était tenu que de recevoir que des legs et dons de ses patients ou de leur famille. Il faut noter que ces cadeaux n’avaient pas valeur de prix pour médicament. On devait le faire en tout désintéressement. C’était une loi fondamentale et sine qua nome pour espérer une guérison après usage des décoctions. Au cas échéant potion ne donnait pas des résultats escomptés. Il était clair qu’au-delà du fagot de bois exigible, mon grand-père ne devrait plus percevoir un quelconque iota comme frais. C’était la règle d’or. Et mon grand-père marchait ainsi sur le chemin balisé par ses aïeux et tenait à le faire à le faire savoir à tout fils qui serait flatté de suivre son chemin ou, qui serait appelé par les dieux de la famille à exercer comme docteur traditionnel. Il n’est pas facile d’être établi dans les fonctions de Khämsi. Suivons la courbe évolutive de mon grand-père pour mesurer le parcours. Mon grand-père fut très tôt appelé à faire valoir ses talents une fois revenus de la folie. De quelle folie ? À l’âge de 20 ans, mon grand-père fut traversé par Une crise paranoïa. Un après-midi, de retour des travaux champêtres, après le bain, il sorti des toilettes en tenue d’Adam et se fondit dans la nature, c’était le début d’une dure période. Pendant près de six mois il déambula dans les ruelles et sentiers du village tout nu en scandant des chants inaudibles et des propos insensés retiré en campagne, il fut difficile de savoir son menu… Sa famille lui était désormais étranger, il bouffait on ne sait quoi car pour un bon bout de temps, Consterné par cet étrange événement, les villages étaient horrifiés et s’abasourdis mais les sages du village reconnurent les signes de l’appel divin à exercer comme médecin traditionnel. Réconfortée enfin par cette pensée, la famille se rapprocha de sa cachette en brousse et ce fut la surprise un soir quand il laissa entendre de le conduire auprès d’un marabout afin qu’il puisse terminer le processus de son initiation. Deux ans après mon grand-père revinrent à sa terre natale nantie des pouvoirs extraordinaire de guérison et fut confirmer comme traitant. Il nous laisse entendre que cette période d’initiation était marquée par l’apprentissage des plantes médicinales, des chants de glorification de l’éternel et des secrets pour sonder et entrer en communication avec les divinités et toutes les forces invisibles. Son retour au bercail fut l’occasion propice aux malades en particulier les enfants à venir chercher guérison. Des cet instant il faut dire que nous étions exonérer d’une corvée comme désormais aller chercher du bois et aussi grâce aux différents dons et legs en vivres frais, nos repas devinrent trop souvent diversifiés Ceci était loin de taire mes envies, mes satisfactions, curieux, j’avais remarqué que dans le jardin parmi les plantes médicinales il y avait une que mon grand-mère ne s’était jamais servi bien qu’il fut à son pied dès la première heure du jour. C’était son arbre de vie laissèrent entendre quelques indiscrétions et je fus m’enquérir de la vérité auprès du concerné. Ma question souleva quelques éclats de rire de la part du grand-père mais il ne soufra pas un seul mot. Pendant plusieurs années, j’ai mené minutieusement une enquête visant à démystifier ce secret de cet arbre de vie. Des jours, je voyais mon grand-père rentré du pied de cet arbre tout joyeux, si gaie en sifflant un air de musique qu’il aimait bien. Jeune il appartenait à un groupe de danse Traditionnelle, il existait deux genres de danses folklorique aux quelles adhéraient les jeunes gens de sexe différent. Il s’agissait de ‘‘KOUDJEN’’ pour les filles ou elles viennent drapés dans un élégant Cabas se trémousser et ceci dans le but de séduire un jeune loup du ‘‘wouop’’ pour les jeunes hommes. D’une manière générale ces danses ont un dénominateur commun ou une fonction particulière leur exécution est l’opportunité propice pour les jeunes tourtereaux de dénicher l’âme sœur en la séduisant par l’esquisse de jolis pas de danse, l’élégance de la tenue, la prestance physique du corps. L’élégance de la tenue vestimentaire, l’écho ou le génie du timbre vocal. Mon grand-père, fétiche danseur, grand choriste avait plus d’un atout en une seule journée il avait séduit simultanément deux filles. Quel terrible dandy ! Ma grand-mère et l’une de ses coépouses étaient tombées de nues face au charme de cet élégant homme. Il organisa orgueilleusement les noces en une seule soirée sans aucune des deux ne s’attire des jalousies. Ceci ne fut qu’un détail parmi tant d’autres, vous comprenez bien fort maintenant le fait que mon grand-père joyeux esquisse quelques pas de danse et siffle un air de musique bien particulier. Mais, il y avait une autre raison, une autre explication du fait de son retour joyeux du pied de l’arbre, cet arbre étrange enfoui au milieu de son jardin. Je mis du temps à le comprendre, un jour, du retour de l’arbre, il revint le visage grave, blasé, froussé et triste. Mes gesticulations ne l’arrachèrent pas un sourire. Il paru presque absent de son être, il me jeta un regard froid et me dit : – il me reste le dernier souffle ; je n’ai plus à vivre qu’un an De quoi parlait-il ? Je fus fort surpris et perdu, contrarié et vexé de ne pas saisir la profondeur de ces paroles. Il le su et m’invita à sa cuisine. – alors fiston, il y a longtemps que tu cherches à démystifier un secret. Je m’en vais te le de défaire. Cet arbre dont tu vois là, au milieu de mon jardin est bel et bien, mon arbre de vie. Allons se l’y observer de très près. – Ah grand-père, il ne le reste plus qu’une seule feuille sur une branche presque morte m’empressai-je de dire au vieux – Oui fiston mon heure à sonné et je vais te dire ce pourquoi tous les matins je viens faire un tour au pied de cet arbre. J’y viens voir sa splendeur et de découvrir l’état de sa santé car, je suis intimement connecté à cet arbre et sa clarté, son rayonnement dépend ma vie. Les sciences occultes sont un peu au dessus de ton âge mais prend le ainsi. Si tu subis les rouages des rites d’initiation, plus tard tu en découvriras de toi-même les liens sacrés qui scellent les amitiés entre l’homme et la nature. Du jour ou cet ordre a commencé à perdre les feuilles du long de ses branches et à se dessécher, j’ai compris que ma courbe était déjà décroissante. Ainsi, chaque jour je venais lire à peu près le temps, le nombre de jours qui me reste à vivre et à partager les secrets de ce monde. Comme tu l’as si bien constaté, il ne lui reste qu’une branche et une feuille à faner. Cela veut dire qu’après la chute de cette branche, je m’éteindrai absolument aussitôt. A ces propos, j’eux les yeux larmoyant et mon grand-père de rebondir – Arrête, je ne suis pas encore mort. C’est vrai mais quelques mois après, on nous interdit de venir auprès du vieux, il était entré dans le coma. Seuls les gens digne de son rang avaient désormais droit à son intimité. Un matin, on nous annonça sa mort. Ah pauvre Afrique ! Une partie de toi s’en est allé. Dommage ! Mais j’ai gagné en enseignement. Mon grand-père fut sage de me conseiller de toujours marcher dans la lumière de son peuple ainsi, je vivrai longtemps. Ce fut un mérite pour lui de mourir après plus d’un siècle.