Osman Jérôme

R.I.P «Ti Ble»

Crédit Photo:  Osman

En effet, depuis déjà quelques temps, mon petit « Acer » bleu, dont la taille d’écran est 8.9, ne faisait presque pas signe de vie. Avant, il souffrait d’un grave problème de surcharge. Il commençait tout d’abord à prendre du temps pour se démarrer. Une heure pour lancer une page, une journée pour télécharger une photo. Et n’en parlons même pas d’un fichier audio ou vidéo. J’ai été reproché de trop emmagasiner sur le disque dur de  ce petit appareil, seulement d’une capacité de 160 Go.

Malgré toutes les injures, tous les mots dont il en a été victime, il était toujours mon plus proche ami. Mon plus franc collaborateur, sur quoi je pouvais toujours compter pour la préparation de mes travaux de l’école, le traitement des billets de mon blog, entre autres.

Maudite, soit une fois de plus, cette pluvieuse soirée au cours de laquelle, l’écran de «Ti ble», nom affectif attribué à mon premier mon ordinateur personnel, a été mortellement trempé.

En fait, vous vous demandez sans doute, où étais-je donc avec un outil aussi sensible et fragile sous une pluie? Hé bien, honteusement, laissez-moi vous dire que, ce soir-là, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, je me suis confortablement installé sur le toit de ma maison. Profitant d’une connexion de wifi «no limit» pour surfer sur le net.

Subitement, une forte pluie, accompagnée d’une rafale de vent, venant de où, je ne sais pas, m’a surpris, et m’a complètement mouillé. Mon chouchou n’a pas été épargné. Et depuis cette soirée cauchemardesque, l’écran de mon ordi porte un deuil.

Crédit Photo: Jérome Osman

La semaine dernière, j’ai été voir un technicien. Le cas s’est gravement détérioré. Maintenant, non seulement je dois changer l’écran endommagé, mais aussi installer un nouveau Windows, parce que l’autre est défectueux. Jésus-Marie-Joseph !

Changement d’écran et installation du nouveau Windows? Un nouvel ordinateur? Il me faut décider. La deuxième option serait bien évidemment plus élégante. Mais aussi plus coûteuse.

Entre temps, un Titanic  de remerciement à mes amis, qui mettent toujours leurs ordinateurs à ma disposition pour effectuer mes travaux, dont le traitement de mes billets notamment.

En attendant de me procurer un nouvel appareil, que l’âme de «Ti ble» repose en paix.

Sincères condoléances à tous ceux (blogueurs, étudiants, professionnels), ayant été déjà  attristés par la disparition douloureuse d’un outil indispensable dans leur vie professionnelle.

Osman Jérôme


Je suis Haïtien donc je suis superstitieux

Crédit Photo:musique.haiti.free.fr

Ce n’est un secret pour personne : Haïti, à l’instar de certains pays de l’Afrique, la patrie-mère, est réputée pour être une terre où les gens se versent beaucoup dans la sorcellerie et dans la magie. Tout ce qui arrive dans la vie d’un Haïtien doit avoir une signification mystérieuse. Croire aux sciences occultes semble faire partie de la nature humaine même de l’Haïtien. Et ne soyez pas surpris. Cette tendance mondaine est aussi présente dans certaines familles dites chrétiennes.

En fait, de la chose la plus banale à celle la plus importante, l’Haïtien authentique vous dira tout bonnement que, ce qui lui est arrivé n’est pas simple, ce n’est pas naturel. On cherche toujours une interprétation imaginaire pour expliquer les phénomènes naturels de la vie. Les preuves scientifiques, les apports techniques, on dirait, jouent un rôle secondaire dans les recherches aux solutions à certains problèmes.

La maladie, la mort, les accidents de circulation, la réussite, la défaite, la richesse, tout semblerait avoir un lien direct avec la superstition, selon ce qui est encré dans la mentalité de certains Haïtiens. Comme quoi, on ne peut pas être tombé malade, ni avoir des richesses tout naturellement. Le diable, les « lwa », les esprits malfaiteurs joueraient leur part de partition dans tel succès ou tel échec de monsieur X ou de madame Z.

Dans cette forme de croyance utopique, où l’occultisme est presque porté gagnant sur l’esprit rationnel, il est évident que la situation sociale va de mal en pire. « Car au lieu de chercher à comprendre pourquoi ou par quoi se produit tel phénomène naturel, et comment on peut éviter les dégâts par les données scientifiques, malheureusement la spéculation gagne nos pensées, accapare nos réflexions », regrette Jimmy Registre, un jeune étudiant en Psychologie.

« Combien d’accidents de voiture, ayant eu lieu à cause du mauvais état de nos routes ? Combien de constructions anarchiques, sont à l’origine de plusieurs glissements de terrain? Combien d’enfants qui sont morts de malnutrition ? Et pourtant, les causes sont attribuées à des esprits malfaiteurs », se questionne le futur scientifique, qui pense que, désormais l’Haïtien doit rompre avec cette ridicule pratique qui le porte à vouloir tout expliquer par le mystère.

Dans un tel contexte où la spéculation est primée sur la science, certains se demandent à quel changement de profil social l’on doit s’attendre réellement en Haïti ? En tout cas, si la magie, la sorcellerie et la superstition font partie du monde irréel haïtien, on ne peut pas les nier dans notre existence de vie de peuple. Cependant, l’esprit rationnel ou l’esprit scientifique doit être au-dessus de tout, car la superstition comme croyance non fondée ne nous emmène nulle part, sinon de nous induire en erreur.

Osman Jérôme


Haïti est choquée par une sextape

Shassy (C) https://haitinews2000.net
Shassy (C) https://haitinews2000.net

Définitivement, la morale, qu’on croirait être dans le coma en Haïti, serait pourtant bien vivante. Après la pub gratuite faite pour l’obscénité musicale «Fè wana mache», maintenant c’est au tour de Shassy d’être chassée par nos moralistes circonstanciels.

En effet, depuis la semaine dernière, Chasmaille Odéra aka Shassy, une jeune présentatrice de télévision et prétendue chanteuse, défraie la chronique en Haïti. Elle occupe les premières pages des magazines people. Et quant aux réseaux sociaux, n’en parlons même pas. L’affaire Shassy se déchaine.

La raison ? L’interprète de «M’ap chat» se fait filmer en pleine séance de masturbation. Et cette scène érotique de 45 secondes a été rendue publique. Par comment ? Même l’intéressée ne peut pas être précise. Et déjà c’est le buzz.

De BBM aux e-mails, les parties les plus intimes de la jeune présentatrice de 20 ans ont été envoyées, dévoilées et vues par plusieurs centaines de personnes.

Je n’ai pas vu la scène. Tant mieux. Cependant, si certains sont satisfaits, d’autres seraient insatisfaits, voire même sidérés. Le contenu est trop choquant ? La vidéo est trop courte ? Le corps de l’artiste n’est pas aussi vendable ? Qui sait !

Apparemment chauffée par la pression sociale, la coupable se fait filmer de nouveau, mais cette fois-ci dans une position décente. Elle présente vaguement des excuses au près du public, choqué par ce, qu’elle considère elle-même comme un rien.

D’ailleurs, en l’écoutant, on comprend vite, qu’elle n’a pas accordé une centime d’importance à ce que nos moralistes en herbe tenteraient de dramatiser. « D’abord, j’ai été étonnée, et je cherche encore à savoir qui est-ce qui l’a partagée. Mais sinon, ça ne me dit rien. Après tout, je n’ai rien fait de mal. Je dirais plutôt que je me faisais du bien ! », a-t-elle vomi à une question de Ticket Magazine sur ce sujet.

Dans la foulée, si certains sont choqués par ce qui est arrivé, par contre, d’autres ne se sont pas donné la peine. «C’est Shassy. C’est un produit local, on est vexé. Croyez-moi, beaucoup se paieront très cher pour voir une scène érotique de Angelina Jolie, les courbes redondantes de Hally Berry. La société haïtienne est tellement  hypocrite», a vociféré un ami chanceux, ayant vu cette fameuse vidéo.

Analysant la situation, on peut bien se demande avec pertinence ; qui est Shassy ? D’où vient-elle ? Qui l’a propulsée ? Qui a fait d’elle ce qu’elle aujourd’hui ? N’est-ce pas ces mêmes moralistes de «rat mòde soufle» ?

Et par ailleurs, personne ne peut m’empêcher de douter que, si la publication de cette sextape n’ait pas été planifiée. D’ailleurs, d’autres artistes de la scène internationale ont utilisé ce même moyen pour créer du buzz autour de leur personnage. Paris Hilton en est un exemple.

Enfin, sans avoir l’obscène intention d’encourager quiconque à emprunter la voix trop facile de Shassy pour se rendre célèbre dans une musique insipide ou dans une vidéo de scènes intimes, mais je crois qu’il y a mieux à faire. Laissons Shassy tchatter paisiblement. Et qu’elle continue à se donner du plaisir sexuel, en se faisant filmer par son copain. A moins que ses prouesses ne soient plus publiées. Il y a d’autres sujets plus significatifs à s’en occuper.

Osman Jérôme


Port-au-Prince sans cinéma

Ciné Capitol: Photo de:forumhaiti.org

Le cinéma c’est toujours mieux au cinéma″. Donc, on n’est nulle part si bien pour regarder ou assister à une projection d’un film que dans une salle de cinéma. Dans toutes sociétés constituées, le cinéma est une expression artistique de haute valeur. En tant que tel, le cinéma déniche des talents, crée des emplois, génère des fonds, mais exige aussi de l’investissement.

Comme partout ailleurs dans le monde, nous autres en Haïti, nous avons (nous avions) notre industrie cinématographique, dont l’historicité est remontée à l’apparition même de celle-ci dans les autres pays.

Fin des années 90-début des années 2000 fut une époque retentissante, florissante pour le cinéma haïtien. Des longs et des court-métrages de bonne qualité, des projections à succès, des nominations dans des festivals internationaux, des prix par-ci, des récompenses par-là. C’était une belle période pour le septième art. Nos salles de projection ne se passent pas un mois sans de nouvelles affiches. Notamment à Port-au-Prince, où parfois on était dans l’embarras du choix de savoir où aller. Les cinéphiles étaient bien gâtés.

Cap à la une, Cicatrices, La peur d’aimer, Barikad, Protège-moi, Millionnaire par erreur, Le vent du désir, I love You Anne, La rebelle, Vocation, Sonson, La victime, Alelouya, Le président a-t-il le sida, Cousines, Chomeco pour ne mentionner que ceux qui me viennent tout juste en mémoire. Que de films qui, pour une raison ou une autre ont créé des longues files, causé des embouteillages, suscité des émotions, des délires et des folies intenses dans les différentes salles de ciné du pays, particulièrement dans la capitale.

En effet, depuis quelque temps, on assiste à une dégradation vertigineuse de l’industrie cinématographique locale. Les feux clignotent aux rouges. La situation est critique. Cinéastes abandonnés, absence de production, fermeture des salles de projection, cinéphiles déconnectés…le cinéma haïtien est à son point mort.

Aujourd’hui à Port-au-Prince, il n’existe aucune salle de projection équipée depuis que les responsables de Loisirs S.A ont procédé à la fermeture de  Capitol et de Impérial, deux plus grandes salles de ciné du pays (durant ces dernières années.)

En fait, on peut se demander, qu’est-ce qui peut-être à l’origine de cette dégradation du cinéma haïtien ? Et comment peut-on redresser la pente ? A ces interrogations, Handy Tibert, acteur très populaire dans le milieu a répondu : «Le Cinéma Haïtien est une industrie avec des problèmes assez complexes. Cette perte de vitesse s’explique tout d’abord par le fait que l’industrie en elle-même n’a pas pu tenir face aux coûts de la production. En Haïti le cinéma n’a jamais été subventionné, ce qui a causé un relâchement dans la qualité des films qu’on produisait récemment.
Ensuite est venu s’ajouter la prolifération des chaines de télévision en Haïti, et surtout qui ne respecte rien en termes de droit d’auteur et de qualité des films étrangers surtout qu’elles diffusent
», a lamenté l’acteur vedette de Barikad.

«Redresser la barre ne sera pas chose facile, mais on peut commencer par fournir l’accès aux films dans des salles appropriées. Ainsi le consommateur sera plus ou moins soulagé. Mais l’industrie du cinéma, tout comme dans les autres pays demande une prise en charge de l’Etat haïtien. Le Secteur privé a certainement sa partition à jouer, mais l’Etat est le premier concerné qui doit soutenir une industrie créatrice d’emplois et génératrice de revenue pour le pays», a conseillé le jeune cameraman.

Une capitale de Port-au-Prince sans salles de cinéma où les jeunes ont plutôt tendance à se tourner vers le «Raboday» et du «zokiki», on doit vite agir pour cicatriser la plaie.

Bon, il y a encore de l’espoir, puisque récemment on a annoncé les réhabilitations du ciné Triomphe et de Rex Théâtre. C’est plus qu’une bonne nouvelle. Cependant, dorénavant, l’Etat haïtien doit commencer par s’impliquer dans le cinéma, car ce dernier, en plus d’être un art, mais c’est aussi une source de divertissement et de loisir pour une jeunesse, qui en a tant besoin.

Osman Jérôme


Des aides qui n’aident pas

Crédit Photo: Fotopedia

Comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays du Sud, on dirait que la communauté internationale est très, voire même trop impliquée dans les affaires d’Haïti. Quand ce n’est pas pour la civilisation et l’évangélisation, c’est pour la stabilisation.  Politique, économie, société, sécurité, le pays est comme un élève maternel qui s’assoit gentiment pour recevoir la dictée piégée de son professeur au regard malicieux. «Qui reçoit, s’assoit», diraient les plus avisés.

Depuis cette perte de pouvoir politico-économique, qui est remontée, selon certains observateurs, en 1986 soit à la chute des Duvalier, on assiste à une République d’Haïti dépendante, dont la grande partie des projets sont financés  par les «Aides» des pays dits Amis. Avec son «bol ble» toujours suspendu, le pays est devenu mendiant.

Apparemment, les donateurs internationaux se montrent plutôt très généreux quant il s’agit d’apporter leurs assistances aux haïtiens. Surtout dans les moments les plus difficiles : les catastrophes naturelles, les désastres, entre autres.

Des aides pour la reforme de l’éducation, des aides pour la construction des routes, des aides pour la santé, des aides pour les élections, des aides pour l’agriculture…presque tout ce qui se fait en Haïti, est, d’une manière ou d’une autre, de près ou de loin, directement ou indirectement soutenu, financé par un organisme international ou par la diaspora haïtienne. Cette drrnière qui est très forte d’ailleurs.

Entre la communauté internationale, les ONG (Organisations Non Gouvernementales) et nos dirigeants, parfois on se demande avec ambiguïté ; qui décide vraiment sur l’avenir du pays. Qui décide quoi ? Qui fait quoi ? Comme se demanderait récemment, notre ami blogueur  Nelson Deshommes dans une réflexion publiée sur la crise haïtienne, dans laquelle les gens du Nord sont très impliqués. Une situation qui, aujourd’hui, semblerait-il, est loin d’être sous le contrôle de nos dirigeants «tèt kale». Car pour exécuter beaucoup de projets du gouvernement, il faut attendre le décaissement de fonds des bailleurs internationaux dont FMI (Fond Monétaire International), Banque mondiale, etc. N’a-t-on pas toujours dit : «Qui finance, gouverne». Suivez bien mon regard.

Des millions, des milliards Dollars et d’Euros décaissés chaque année pour la construction des routes, des hôpitaux, des écoles, pour la reforme dans l’agriculture…Même l’Haïtien le moins sensé se demande parfois où sont passées ces sommes ? Car cet argent fait tout, sauf les projets pour lesquels, qu’ils ont été destinés.

Par conséquent, les populations nécessiteuses ne perçoivent presque jamais l’odeur de cet argent. Au contraire, ces sommes faramineuses contribuent à enrichir les dirigeants, lester leurs greniers à satiété, ériger leur mégalomanie. Ce, pendant que la population continue à moisir dans la crasse, à vivre dans la pitance.

Si aujourd’hui, vu la précarité de la situation, on est unanime à reconnaitre qu’Haïti ne puisse se passer de l’aide internationale pour «dekole» (décoller), pour reprendre l’évangile politique du moment, il faudrait au moins une autre forme de gestion de ces assistances financières, pour qu’elles puissent être bénéfiques au profit de la population, sinon on risque de faire pas sur place sur le piste du décollage.

Retrouvez cette réflexion sur: https://haitipublicnews.com

Osman Jérôme


Mes premières fois au gymnase

En pleine pratique (Crédit Photo Jérome Osman)

Après 15.000 réflexions, 10.000 tentatives, me voici enfin le mardi 6 novembre 2012 dans une salle de gymnase. C’est la concrétisation d’un rêve, plus de 2012 fois caressé. En fait, mes proches, mes amis qui me connaissent par mes traits physiques «papita», mes muscles de «spaghetti» se réjouiront sans doute de cette nouvelle. Mes os trop «griyen», trop exposés, trop calés ne font du tout honneur à ma réputation masculine.

L’être humain est à la fois physique et spirituel. Je ne vous l’apprends sûrement pas. Donc, les deux doivent être pris en considération pour le bon équilibre du corps. Par conséquent, celui qui se respecte vraiment, cherche toujours à maintenir les deux en bon état. Un esprit saint, dans un corps saint, dit-on d’ailleurs.

En effet, j’ai été toujours attiré par les matériels qui servent de décor aux gymnases. Cependant, mes activités quotidiennes conjuguées à ma paresse (dans ce cas s’il faut bien le préciser) ont eu toujours raison de mon envie de me lancer dans le bodybuilding. L’intéressant exercice de «leve fè».

Depuis quelques jours, j’ai été plus que déterminé. Cette motivation a été plus grande que mon habitude de me réveiller à 9h du matin dans mon lit.

Culotte, t-shirt, chaussures, équipements, tout est disponible. Mardi 6 novembre dernier, j’étais déjà prêt pour une première séance dans une salle de pratiques sportives, non loin de chez moi.

7h00 AM. Dans une tenue inhabituelle, avec une culotte qui laissait entrevoir la  longueur extraordinaire de mes jambes, j’ai laissé la maison en direction du club. Les gens du quartier se mettaient tous à me déshabiller des yeux, comme si j’étais un «Just come», un «congo» a peine débarqué, pour répéter l’expression locale. Alors, faites-vous-même une idée. J’ai été un peu gêné dans ma peau. En tout cas, passons, ils me regarderont pour de bon dans les prochains jours. Qui sait !

Arrivé au gymnase, même si ce n’était pas ma première visite dans un pareil milieu, mais l’environnement a tout de suite éveillé mes sens. Le décor, les installations. Les équipements. Physiquement tout est presque bien campé.

Les décibels d’une musique techno envahissent agréablement l’espace. Des jolies gazelles aux fesses redondantes en plein exercice. Leurs mouvements synchronisés épousent avec galanterie mon attention. Des mecs aux biceps bien musclés en pleine démonstration. C’était beau à voir. L’environnement est bien attrayant.

Cependant, malgré ce beau spectacle dont je vous décris, j’ai pris du temps à retrouver mon aise. Heureusement que quelqu’un était disponible et disposé à orienter les nouveaux venus.

Durant cette première séance, j’ai été soumis à des exercices préliminaires en vue de relâcher mes muscles. Desserrer  les tissus de mon corps, qui en avaient grandement besoin. Après environ  60 minutes de pratique, je repars chez moi avec le corps en sueur, comme si je viens de concourir Usain Bolt dans un sprint de 100 m.

Peu de temps après ma douche, j’ai le corps tremblant, comme si je suis atteint d’un grand frisson. J’étais même en difficulté de tenir bien un crayon pour corriger un travail que devais remettre à l’université. Je suis tombé de panique.

«C’est normal, ce n’est pas grave», a tenté de me rassurer un compagnon d’appartement. Avec une moquerie a peine cachée, il a conclut que :«les exercices sont à l’origine de ton malaise».J’ai passé tout le reste de la journée du mardi 6 novembre avec un air vivement fourbu. J’avais l’impression que mes muscles ont changé de position, qu’ils ne sont plus les mêmes.

Au lendemain matin, j’ai failli même oublier de me réveiller. Mon corps déjà fébrile paraissait épuisé, déboulonné. Mais, en dépit de tout, je me suis rendu au club pour une autre séance.

A mon grand étonnement, cette deuxième séance me vient comme un «apse sou klou», une plaie qui vient d’être blessée. Migraine, douleur musculaire, nausée, étourdissement, tous les symptômes me sont apparus d’un trait. Ha, ce n’était pas du tout intéressant.

Cependant, tant que les jours s’écoulent, les douleurs et les malaises s’éloignent de moi petit à petit. Et maintenant après bientôt un mois d’exercice, je peux vous dire que je me sens bien dans ma peau, et mes muscles sembleraient bien prêts pour un combat de boxe. Je me sens déjà tellement «gwonèg».

Etre physiquement bien, est une garantie pour la santé mentale. Donc, si vous n’y êtes pas encore, après la lecture de ce billet, faites votre plan pour que prochainement vous vous lanciez dans une quelconque pratique sportive. Les bénéfices seront impayables. Croyez-moi.

Osman Jérôme


Le plaisir et le défi d’être blogueur en Haïti

Accessoires pour bloguer (C) pixabay.com
Accessoires pour bloguer (C) pixabay.com

Voilà que cela fait à peine un an et quelques mois depuis que je me suis véritablement lancé dans le blogging. Et en si peu de temps, je développe une telle passion pour cette forme d’expression médiatique, qu’il est difficile de m’en passer. Ce, en dépit de certaines embuches rencontrées dans le travail.

Malgré des tentatives à canalblog et overblog, ce n’est que grâce au projet MONDOBLOG de Rfi que j’ai eu mon petit premier média sur Internet. Et depuis, parallèlement à mes études, bloguer devient pour moi une activité très passionnante.

En fait, bloguer est pour moi, et pour bien d’autres collègues blogueurs, une autre manière de commenter, de traiter certaines actualités. Parfois avec beaucoup d’humour et de plaisanterie. De la rigueur aussi quand il le faut. Parler de ce qui n’est pas souvent dit dans les médias traditionnels.

Bloguer, c’est s’exprimer avec le ton qui convient sur un fait, un sujet, sans inquiétude d’être borné et censuré par un chef supérieur. Bloguer, c’est parler du monde, de son pays, de sa ville, de son quartier, de sa maison, de sa vie privée quand le désir et le besoin s’imposent. Cependant, tout en respectant certains principes liés au blogging.

Le blogging est une forme d’expression médiatique très en vogue à travers le monde. Il n’est pas inconnu en Haïti. Même si la popularité reste encore à faire. Des journalistes, des étudiants, des artistes, des simples citoyens, je connais quelques amis dans mon entourage qui ont leurs propres blogs où ils commentent régulièrement l’actualité du monde et celle d’Haïti en particulier.

Récemment, dans une courte recherche effectuée sur la Toile, j’ai été surpris de tomber sur presqu’une centaine de blogs, administrés par des Haïtiens vivant en Haïti ou ailleurs. Ils traitent des sujets variés; dont la politique, l’économie, l’éducation, la société. En fait tout ce qui concerne Haïti est vu sous la loupe de ces blogueurs haïtiens, expatriés un peu partout à travers le monde.

Etre blogueur dans un pays du Sud comme Haïti est, pour tout passionné de  l’écriture comme moi, une activité combien intéressante. Les conneries de nos politiciens, la paresse avilissante de nos musiciens, la passivité des citoyens, la mentalité traditionnelle des gens, la vente des nourritures sous des tentes, la transaction des devises sous les trottoirs, l’achat des médicaments en pleine rue, la résignation de la population…, en fait toute la quotidienneté haïtienne est ponctuée des faits et événements qui peuvent être servis de sujets de réflexion aux blogueurs observateurs. Et moi, quand l’occasion se présente, seuls les claviers de mon ordinateur peuvent me monter des obstacles. Sinon je m’y suis adonné obsessionnellement.

Cependant, conjointement à cette passion d’écrire, le blogueur haïtien doit aussi faire face à  une panoplie de défis ; le phénomène du black out, la mauvaise connexion de l’Internet, les difficultés de trouver certaines informations sur le terrain, etc. Donc, être blogueur en Haïti, c’est aussi des coups de sang, de coups de colère quand les conditions de travail ne sont pas toujours réunies.

Imaginez-vous un blogueur, qui n’a même pas une connexion Internet personnelle. Il est obligé d’allouer des heures à un cybercafé pour publier ses billets. Faire la promotion de ses textes sur les réseaux sociaux. Répondre aux commentaires des visiteurs. Un tas de problèmes qui pourraient se transformer en des tourbillons de découragement. Ce qui risque parfois d’emporter l’intéressé vers les nuées obscures de l’abandon.

Mais, sachant pertinemment que nos blogs reçoivent régulièrement des visites selon les statistiques de Google Analytics. Dans la foulée, la patience, le courage, la détermination, la passion font allumer en nous la bougie du plaisir à produire beaucoup plus de billets intéressants pour le plaisir de nos visiteurs. Car le blogging est, avant tout, un amour pour l’écriture, un sens de sacrifice à être toujours présent, sinon on risque de passer inaperçu.

Osman Jérôme


Quand la bande FM est saturée à Saint-Marc

Radio Bande FM (C) pixabay.com
Radio Bande FM (C) pixabay.com

Malgré l’expansion des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, la radiodiffusion comme médium d’information, de formation et de distraction est très prisée dans certains milieux en Haïti. Surtout que certains Haïtiens ont souvent tendance à faire foi évangélique à ce qui est dit à la radio qu’ailleurs. En dépit de certaines lacunes structurelles, certaines de nos grandes chaines médiatiques gardent un niveau très professionnel. Pendant que d’autres ne jurent par l’amateurisme. 

Saint-Marc, c’est la deuxième ville du département de l’Artibonite. Certaines rumeurs feraient croire que c’est la première ville de province haïtienne en matière de radiotélédiffusion. Peut-être que c’est au regard de la quantité de stations de radio qui y diffusent. En tout cas, si cette flatteuse approche reste à prouver par des investigations objectives, la Cité Nissage Saget est fière d’avoir produit plusieurs voix, très appréciées dans le paysage médiatique en Haiti.

Pour une population estimée à 242 485 habitants (en 2009), à la publication de ce billet, la ville compte environ une quarantaine de fréquences radiophoniques. Si par hasard un jour, vous serez de passage dans la zone, je vous laisse cette liste, qui vous permettra d’identifier plus facilement la radio à laquelle vous êtes à l’écoute : Shékina 92.7, Jérusalem 91.7, Apocalypse 91.1, Notre-Dame, Réalité 105.3, News 94.3, Caravelle 102.1, Gémini 101.3, Delta 105.7, Tête à Tête 102.9, Atlantic 97.1, Dynamic 93.7, LJS 100.5, RCH 96.7, Max 104.5, Option Plus 94.7, Mise Star 97.5, Mégalaxy 106.9, Triomphe 92.1, Lakay 99.3, Milenium3 99.9, Dynastie 107.7, Sensation 89.7, l’Union 97.9, Zénith 102.7, Saint-Marc 104.9, Alpha 106.1, Continental 107.3, Amazone 98.5, Vérité 97.1, Evolution Inter, Voix du Salut 102.3, Mélomane, Sisco 88.1, Régional 106.7, Compétence 2000 90.3, Vision 95.5, Dolgui P International 103.3, Sonic 96.3, Freedom 90.7, Carida fm 88.5

Pauvre contenu à l’antenne 

Parler de ce qui est diffusé sur les ondes de la majorité de ces radios (si je me permets d’utiliser le concept), renvoie tout bonnement à la grivoiserie complète. De l’expression la plus obscène à la musique la plus vile, nos opérateurs et nos animateurs ne nous épargnent de rien. C’est de la médiocrité mise à l’antenne. Et croyez-moi bien si vous voulez, le contraire serait étonnant. Car le concept radio dont je vous parle ici ne se définit bien souvent qu’à une chambrette mal aérée, une console, un ou plusieurs microphones. Point final.

Et bien souvent, à l’exception d’une dizaine (si je ne fais pas trop de pitié), ce sont des émetteurs qui sont allumés au gré de leur propriétaire et suivant la distribution de l’énergie électrique sur la ville. Donc, aucune programmation, aucune norme, aucune structure. Tout se fait dans l’amateurisme le plus avilissant.

Par ailleurs, combien de ces stations de radio sont reconnues par le CONATEL (Conseil National des Télécommunications)?, étant l’instance de l’Etat responsable d’attribuer des fréquences selon des normes. Si cette interrogation demeure pendante, cependant, légale ou illégale, chacune de ces radios ont leurs auditeurs.

En dépit de beaucoup d’efforts consentis par certains patrons de ces radios, qui se sacrifient pour garder le niveau, mais on dirait que la force de la médiocrité des autres est beaucoup plus puissante. On ne peut pas s’empêcher d’être inquiet quant au demain de la radiodiffusion  à Saint-Marc.

D’ailleurs, pendant qu’on assiste à cette bousculade de fréquences sur la FM (fréquence modulée), d’autres noms sont annoncés: Explosion FM, Romance FM, Kolezepòl, Magnum FM etc…Souhaitons de tout cœur que ce ne sera pas pour aggraver cette plaie déjà trop béante, mais améliorer cette situation, à laquelle il faut absolument améliorer.

Osman Jérôme


Le prix d’être étudiant haïtien en République dominicaine

UASD de Puerto Plata-Crédit photo : Osman Jérôme
UASD de Puerto Plata (c) Osman Jérôme

République d’Haïti, République Dominicaine. Deux pays. Un bout de terre séparé par des frontières, mais deux situations socio-économiques différentes. Les deux nations doivent leur passé historique à la féroce colonisation des européens (français et espagnols). Bien que partagés l’Ile Hispaniola à deux, pourtant les relations ne sont pas toujours très bonnes entre Port-au-Prince et Saint-Domingue. Il y a toujours des contentieux qui créent des troubles entre les deux peuples.

Ils ont pris officiellement leur indépendance nationale le 27 février 1844 entre les mains des Haïtiens. Ces derniers qui les ont dirigés pendant une vingtaine d’années sous la longue présidence de Jean-Pierre Boyer. Depuis, autant que je le sache et que je l’apprenne, les Dominicains ne voient jamais leurs voisins haïtiens de bon œil. Particulièrement ceux qui, par la force des choses se sont obligés à installer chez eux.

Le flux migratoire des étudiants haïtiens ne cesse de s’accroître. Et le nombre est de jour en jour imposant. La crise socio-économique qui persiste et la faillite du système éducatif haïtien sont entre autres certaines causes de cette migration massive de ces jeunes haïtiens sur le sol dominicain.

Aujourd’hui, ils sont plusieurs milliers d’étudiants haïtiens  à être éparpillés dans plusieurs Universités et centres de formation supérieure à travers tout le territoire dominicain. UTESA, UASD, PUCMM, UFHEC, APEC, INFOTEP, O & M sont les écoles et universités les plus fréquentées par ces jeunes immigrants, venant pour la plupart des grandes villes haïtiennes dont Port-au-Prince, Cap-Haitien, Gonaïves, Saint-Marc, Jacmel, les Cayes, Port-de-Paix…

Ils rêvent de faire carrière en Médecine,  Agronomie, Psychologie, Génie civil, Génie industriel, Gestion des Affaires, etc.…Ces futurs professionnels sont très souvent livrés à eux-mêmes sur cette terre étrangère où la représentation diplomatique haïtienne est presque fantomatique. Sinon qu’on a des représentants qui s’expriment quand des Haïtiens sont lynchés ou tués par des Dominicains. Et dans ces cas, c’est toujours le même refrain ; on déplore ce qui est passé, que le gouvernement dominicain prenne ses responsabilités.

Le prix à payer !

Discrimination, humiliation, haine, abus…le quotidien de certains étudiants haïtiens en République Dominicaine est un véritable cauchemar. Etre étudiant haïtien en RD exige une forte maîtrise de soi, une fouge inébranlable, un courage de fer.

Etre étudiant haïtien en RD, c’est être victime de la méchanceté, de l’ignorance et de la barbarie de certains policiers dominicains qui ne se font pas prier pour vous traiter avec tant d’humiliation.

Etre étudiant haïtien en RD, c’est accepter de vous asseoir chaque jour aux côtés du Dominicain qui vous prend très souvent comme son inférieur. Le Dominicain qui vous balance méchamment certains propos racistes qui transpercent votre cœur d’haïtien comme une épée tranchante.

Etre étudiant haïtien en RD, c’est accepter d’être tout le temps ironisé par le Dominicain quand vous ne maîtrisez pas trop bien certains mots espagnols.

Et enfin, le dernier scandale, la dernière connerie révoltante, est-ce que, dorénavant être étudiant haïtien en RD c’est accepter  de rentrer tous les mois en Haïti sous peine de ne pas être rançonné par les agents de l’Immigration dominicaine. On a pas le droit passer plus qu’un mois sur le sol dominicain sans rentrer en Haiti. Sinon, on sera pénalisé. De 1 à 3 mois on paie 800 pesos. Tant que le séjour s’allonge, le montant que  à verser à la frontière quand on rentre en Haïti sera multiplié.

Récemment, le passeport de mademoiselle Mimose Paulmé, étudiante en Médecine à Universidad Tecnológica de Santiago (UTESA) a été confisqué à la frontière de Jimani. Elle a dû payer 5000 pesos dominicains avant de retrouver son document de voyage, pour avoir passé un an et quelques mois sans rentrer en Haïti.

Personnellement, quelques jours de cela, j’ai été victime de cette mesure discriminatoire. En allant en Haïti, j’ai été obligé à payer 800 pesos dominicains à la frontière de Dajabón pour ne pas partir sans mon passeport.

˝C’est un abus, c’est inacceptable˝, ont amèrement lâché plusieurs étudiants interrogés sur ces dernières mesures mises en vigueur par l’Immigration dominicaine, visant à les indemniser. Pour eux, ce n’est que de l’absurdité.

Rappelons qu’une session d’Université dure au moins 4 mois en République Dominicaine. Absurdité, vol, humiliation ? Les autorités haïtiennes restent toujours muettes dans cette affaire scandaleuse.

Voilà en gros, en quoi se résume la vie d’un étudiant haïtien RD, même si dans quelques cas isolés, certains profs et étudiants dominicains se font de bons amis de quelques étudiants haïtiens.

Retrouvez ce billet sur: www.haitipublicnews.com

Osman Jérôme


Saint-Marc se déplace en «taxi-moto»

Crédit:goudou-goudou.net

Contrairement à certaines grandes villes de province du pays, Saint-Marc ne dispose pas encore d’un service de taxi-voiture. A part les bicyclettes et les voitures privées, pour se déplacer d’un quartier à un autre, la grande population, les élèves surtout utilisent fréquemment les « taxi-motos ». Constamment, ces petits véhicules deviennent de plus en plus nombreux dans les rues de la ville.

La journée de travail de certains chauffeurs de taxi commence très tôt le matin (4h) et se termine fort tard le soir. Le prix normal d’un trajet est de 10 GHT. Cependant, ça peut-être varié, dépendamment du parcours. Par contre, vu que le tarif n’a pas été fixé par les autorités concernées, parfois chauffeur et passager arrivent même aux mains pour une différence de quelques gourdes.

Au regard des rentrées économiques de cette activité, beaucoup de jeunes garçons s’y adonnent. Surtout quand on a pas trop de choix pour résister à la pression du chômage qui étrangle une bonne partie de la population.

« Une journée de travail peut se terminer avec une remise de 300 gourdes, suivant le moment« , m’a expliqué Pierre, ce jeune chauffeur de taxi, affirmant que les jours de classe sont les plus rentables. « Parfois, on a tellement des élèves à transporter, on est débordé », a-t-il lâché avec un sourire, laissant deviner sa satisfaction.

Outre les passagers réguliers qu’ils transportent, ces « taximan », comme on les appelle couramment, ont des abonnements avec des particuliers, des écoliers surtout qui s’abonnent à eux pour se rendre au travail ou à l’école.

Toutefois, en dépit de son utilité dans la communauté, cette forme de transport très prisée, laisse parfois des regrets, comme n’importe autre d’ailleurs. L’incompétence de certains conducteurs, conjuguée à l’excès de vitesse de beaucoup d’autres, entrainent souvent des accidents de circulation, ayant même engendré parfois des pertes en vie humaine.

Souhaitons vivement une meilleure coordination de cette activité par les autorités de la circulation, en vue d’avoir plus ou moins un contrôle sur les véhicules et les conducteurs qui, souvent ne font aucun respect aux principes de la circulation.

Osman Jérôme


Des Haïtiens, non-Haïtiens

Passeport haïtien (C) Osman
Passeport haïtien (C) Osman

Paris, 02 novembre 2010. Numéro spécial de Couleurs tropicales, consacré exclusivement à Haïti. Pour l’occasion, Claudy Siar recevait aux studios de la radio mondiale,  Wadson Désir, son correspondant à Port-au-Prince. Il lui parlait entre autres de l’actualité musicale.

Avec un ton  engagé qu’on lui reconnait d’ailleurs, l’animateur a introduit son show par des expressions fortes et frappantes : «Il est important que l’Afrique soit forte, tous pour un même but. Voilà notre force. Mais l’Afrique ne peut pas être forte, désormais nous le savons sans sa diaspora. Et l’un des pays, l’une des terres où l’on est fier, où l’on est fort, c’est Haïti. Et ce, malgré les péripéties». Fin de citation.

Des expressions au sens fort. Aux significations très lourdes. Une approche pompeuse. Une déclaration flatteuse, susceptible de faire naître en chaque Haïtien digne de ce nom un sentiment de gloire, de fierté et de grandeur. Cependant, loin d’avoir une quelconque idée contraire à celle du patron de Couleurs tropicales qui, pertinemment sait de quoi il parlait. Moi personnellement j’ai des réserves quant à la notion de fierté dont il a fait référence dans le cas d’Haïti et de sa diaspora.

La force, le courage, deux des principales caractéristiques du peuple haïtien. Car Haïtien est, selon Jean-Price Mars, l’éminent auteur du fameux «Ainsi parla l’Oncle» : » un peuple qui chante et qui souffre, qui peine et qui rit« . La diaspora haïtienne est dense, forte, oui. Mais fière? Mh ! On pourrait en discuter longuement.

Il est connu, Haïti compte une forte communauté de diaspora éparpillée un peu partout sur plusieurs villes du monde. Aux Etats-Unis, au Canada, au Mexique, en Europe, en Afrique, en Asie, en République dominicaine…Intelligemment, on a même baptisé cette communauté d’expatriés de 11e département en complémentarité aux 10 départements géographiques du pays.

Pour une raison ou une autre, ces Haïtiens qui, volontairement ou involontairement sont obligés à laisser leur terre natale, se retrouvent bien souvent dans des conditions de non-retour. Instabilité politique, précarité de la vie, mauvaise presse sur le pays, parfois certains d’entre eux ont tout carrément honte de dire qu’ils sont Haïtiens. Aux Etats-Unis, à Montréal, à New-York, et même ici en territoire voisine, ce phénomène est très courant.

Cela fait déjà trois ans, depuis que je me suis installé en République dominicaine, spécialement à Puerto Plata, province touristique située dans Nord du pays. Ici, contrairement à certaines autres grandes villes dont notamment Santo Domingo, Santiago ou Higuey, la communauté haïtienne n’est pas trop dense, mais elle est remarquée en tout cas.

On y retrouve des étudiants, des professionnels, des commerçants, des marchands ambulants,etc. Parmi eux, comme dans la communauté locale,  on retrouve des noirs et des gens de couleur, souvent très difficiles à distinguer des Dominicains. Cependant, qu’ils soient noirs ou gens de couleur, je suis déjà tombé sur plusieurs de mes compatriotes qui, pour une raison ou une autre cachent bêtement leur identité haïtienne. Comme quoi c’est une injure d’être Haïtien, comme le croiraient beaucoup Dominicains qui, avec un air souvent très raciste  qualifient les Haïtiens de « Maldito haitiano« , « haitiano es diablo« .

Jai du mal à accepter que cette honteuse pratique soit aussi active dans le secteur universitaire, dit éduqué, cultivé et civilisé même. Des jeunes filles haïtiennes qui portent des perruques, dépigmentent méchamment leur peau pour se faire prendre pour des Dominicaines. Des mecs qui appliquent du gel à leurs cheveux pour se rapprocher des Dominicains. Une vraie crise d’identité.

Personnellement, je côtois divers Haïtiens, étudiants comme moi à UTESA qui nient ouvertement leur identité haïtienne, par peur, bien évidemment de ne pas êtreironisés, mal vus par certains de leurs collègues dominicains. Où est alors cette fierté, cet orgueil d’être fils et filles de la Première République Noire indépendante? En tout cas, quoiqu’on dise, quoiqu’on fasse, il n’y a rien de plus honorable que d’être fier de sa patrie.

Osman Jérôme


Port-au-Prince à l’ère de «Toulèbagay»

Crédit Photo: Culture 509

J’appartiens à cette génération dont les jeunes sont des friands des nouveautés, des accros aux slogans de la rue. Ici en Haïti, on s’adepte facilement aux néologismes qui envahissent agressivement notre parler du quotidien.  Sans être trop branché, parfois, il m’arrive inconsciemment à faire usage de ces nouveaux slogans pour m’exprimer avec mes potes. En tout cas, c’est vraiment loin d’être un péché.

En effet, «toulèbagay» (toutes choses) est l’un des derniers arrivés dans le vaste champ lexical des «bredjenn». C’est le titre de la dernière chanson carnavalesque de Barikad Crew (BC), groupe à tendance rap très populaire en Haïti. Si la musique en soi n’a pas connu trop de succès, mais le titre, qui s’est rapidement transformé en un slogan, a beaucoup gagné en popularité. Peu importe la nature des conversations entre amis, «toulèbagay» revient souvent sur les lèvres.

En fait, même après une seule audition de cette chanson, qui a fait danser plusieurs milliers de festivaliers lors des deux dernières manifestations carnavalesques organisées au cours de cette année en Haïti, vous ferez l’idée que cette Port-au-Prince de «toulèbagay» décrite ici, est loin d’être celle de la moralité, de l’union, de la bonne gouvernance. Mais plutôt celle de la dépravation, de la corruption, de la perversion, de la délinquance, de l’impudicité et de l’immoralité.

«Nou te vle jwenn libète, manje alèz, edikasyon. Men kounya se pa sal ye, tout kote se dezinyon. Se vagabon fè sak pa bon, tout ti jèn nan koripsyon».

«M wè nèg ap souse pou nèg tande, y’ap moute do nèg tande». «Pandann bezwen peyi a devlope, Ayiti dekole. Gen lòt moun se nan pèvès, nan koripsyon yo vle rete kole».  Bricks.

Corruption étatisée, malversation institutionnalisée, la cité dégage une odeur puante de la dépravation. Prostitution, perversité, on est face  à une déviance sociale inquiétante.

C’est l’ère du «bredjenisme», du «bouzinisme» et surtout du fameux phénomène «zokiki», défini comme des rapports sexuels existant entre des mineures et des adultes. On colle aussi à ce phénomène, une série d’activités dévergondées organisées dans des boites de nuit et des clubs. Le menu n’est autre que de la musique hot, la forte senteur de l’alcool, l’odeur étourdissante de la cigarette ou de la marijuana. Tout se déroule dans un sombre décor pornographique.

Oui, c’est vrai. Au sens propre comme au figuré, la ville est exposée à «toulèbagay», qui visent à ternir son image. «Granmoun yo echwe» (les ainés ont échoué) et les jeunes sont déviés (Jèn yo dejwe). Oui, Port-au-Prince se livre à «toulèbagay» qui risque de la supprimer sur la carte morale du globe. On ne prophétise pas le malheur, mais Sodome et  Gomorrhe l’ont été déjà dans le passé.

De la saleté, de l’immoralité, de la perversité…dans cette règne de «toulèbagay», l’inacceptable devient l’acceptable, l’université est «désuniversitarisée», le parlement devient une scène de comédie et de connerie. N’importe qui parle à la radio comme journaliste ou animateur. Notre fierté se meurt à petit feu. Le drapeau de la moralité est en berne. Les valeurs sont foulées aux pieds.  Point de normes pour organiser et guider le comportement des individus. Donc aucune construction de l’idéal.

Osman Jérôme


Facebook: réseau social, réseau sentimental

Facebook (C) pixabay.com
Facebook (C) pixabay.com

Aujourd’hui dans la vraie vie, un individu peut ne pas posséder une pièce d’identification, mais avoir au moins un ou plusieurs profils sur les réseaux sociaux sur Internet. Une communauté virtuelle dont Facebook tient le haut du pavé. Déjà pour ce mois de septembre écoulé, on a parlé d’une vertigineuse prévision d’un milliard de membres pour le réseau bleu.  

Un réseau social, selon le site techno-science.net est «un ensemble d’entités sociales tel que des individus ou des organisations sociales reliées entre eux par des liens créés lors des interactions sociales. Il se représente par une structure ou une forme dynamique d’un groupement social. Donc, c’est un site communautaire, comme un site d’internet qui permet à ses utilisateurs de partager des informations avec un groupe d’amis choisis».

Avant, la communication à distance n’était pas aussi facile. Il n’y avait jamais eu au tant de moyens de maintenir le contact aussi proche et constant avec ses amis et familles. Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (TICs) nous offrent désormais cette grâce. Et des gens en profitent bien. D’autres même trop.

Comme partout ailleurs dans le monde, la fièvre des TICs s’abat sur Haïti. Le virus des réseaux sociaux n’épargne presque personne. En 2010, selon l’agence en ligne Alterpress ; li y avait plus de 60,000 utilisateurs du site de Mark Zuckerberg en Haïti. Nous sommes presqu’à la fin de 2012, faites-vous même une idée.

Derrière chaque profil se cache une ou plusieurs raisons, dont se faire de nouvelles amitiés, retrouver des camarades de classe perdus, promotionner ses produits et ses entreprises, pour ne mentionner que les plus courantes. En fait, ce n’est pas tout. Le réseau social bleu s’est transformé depuis quelque temps dans certaines communautés, en un « moteur de recherche amoureuse« . Force est de constater que des mecs y viennent pour draguer des filles. Des filles sont inscrites pour charmer des mecs. Des « facebookers » qui se lancent agressivement à l’asseau des cœurs. Hé oui des cœurs ! Des cœurs sensibles, des cœurs généreux, des cœurs soupirants, des cœurs occupés, des cœurs libres. Des cœurs et des cœurs. Jeunes et vieux, petits et grands. A cette catégorie de « chercheur sentimental », on y retrouve toutes les catégories d’âge.

Le monde bouge, les sociétés évoluent, on dirait l’amour et le sentiment aussi. En effet, depuis quelque temps, le réseau social Facebook comme beaucoup d’autres d’ailleurs sur la Toile, est devenu pour des utilisateurs, dont certains frères et sœurs haïtiens un podium de recherche amoureuse. Un espace virtuel de faire la cour à une gazelle, de charmer un mec, de faire une déclaration de cœur à quelqu’un, d’avoir une ou plusieurs relations dites sentimentales à distance. Courtiser des gens que l’on ne connait même pas dans la vraie vie. Il suffit, dans certains cas de partager seulement certaines informations personnelles. Et déjà la connexion est faite en un clic.

Actuellement en Haïti, à défaut d’une connexion Internet personnelle, toujours un luxe dans certains milieux, les cybercafés sont très fréquentés par les accros du Web, dont les utilisateurs des réseaux sociaux en première loge. Dépendamment de la zone géographique, le prix d’une heure de temps de navigation varie entre 30 à 50 gourdes, soit environ US $1. Certains, pour mieux faciliter leur passe-temps se font tout simplement abonner à ces centres, qu’on retrouve d’ailleurs à chaque coin de rue.

Récemment, dans une petite enquête réalisée auprès de certains internautes, retrouvés dans plusieurs cybercafés à Saint-Marc, l’occasion m’a été donnée de voir comment et combien les jeunes se sont adonnés à l’Internet pour faire la cour à des gens. La majorité des interviewés âgés entre 18 à 30 ans affirme avoir déjà au moins une relation amoureuse avec quelqu’un rencontré sur un réseau social, notamment Facebook.

Sur Facebook, ils ont des rapports avec des Haïtiens et Haïtiennes de l’intérieur comme de l’extérieur. Ils côtoient des gens dans d’autres régions du monde qui adorent leur avatar « photoshoppé ». Ils ont cousu des liens avec des gens qui leur envoient de l’argent, et qui ont envie de leur rencontrer, ont-ils fièrement lâché.

Personnellement, j’ai plusieurs amis qui, grâce au site du jeune américain de 28 ans, ont déjà rencontré une âme sœur. Deux se sont déjà mariés. Il y en a pas trop long temps, j’ai un ancien camarade de classe qui a dû laisser Haïti à destination de l’Équateur pour rencontrer une belle Jamaïcaine,  qu’il dit avoir gagné le cœur sur Facebook.

Peut-être, en lisant ce billet avec les yeux rivés sur le petit écran de votre appareil, vous avez la pensée ailleurs. Combien de fois vous êtes déjà dragués (es), courtisés (es) par certains de vos amis virtuels? En combien d’occasions aussi vous êtes déjà tombé (es) amoureux (euse) d’un inconnu rencontré sur Facebook? En tou cas,  vive le réseautage social du monde. Vive l’amour. Vive Facebook.

Osman Jérôme

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Richie, un musicien de « klass »

Jean Hérard Richard (Richie)

Ingéniosité, dextérité, créativité, virtuosité, originalité… Les mots ne sont pas trop flatteurs pour présenter Jean-Hérard Richard aka Richie, l’un des plus valeureux et talentueux musiciens que le Kompa Direk, la musique dansante haïtienne, a connu durant ces vingt dernières années. Richie, un nom qui, après 12 ans d’exercice musical professionnel s’inscrit déjà en grandes lettres dans le panthéon des figures emblématiques de la musique locale. Ce qui lui a valu l’estime de toute une génération, de tout un peuple.

Capois très fier, l’homme au look tape à l’œil appartient à cette Nouvelle Génération du Kompa, fortement estampillée par la paresse et la médiocrité avilissantes des compositeurs, musiciens et paroliers qui se versent plutôt dans la facilité la plus insensée au détriment du travail bien fait. Après quelques expériences, peu fructueuses, celui qui avoue être né avec la musique dans le sang a commencé officiellement à jouer le Kompa en 1992 au sein du groupe de Tah-paj avec des têtes qui, aujourd’hui sont très connues et appréciées en Haïti dont Arly Lariviere, Gazzman “Couleur” Pierre, Nixon Mésidor, etc. Cette expérience, bien que fugace, lui a tout de même valu quelques lauriers de compliments.

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MINUSTAH : une Mission de Paix et de Peur !

MINUSTHA: noticiassin.com

Entre la paix et la peur, grande est tellement l’écart qu’il serait difficile d’imaginer, de concevoir une cohabitation des deux ensembles. Mais le caractère dualiste du monde, exige que le bonheur et le malheur partagent le même lit, le bien et le mal boivent dans le même verre, l’amour et la haine habitent le même cœur. D’ailleurs, on a même avancé que “ Toute chose existe par son contraire“.

En fait, pour l’étrange titre de ce billet, certains diraient peut-être que je suis trop branché sur le côté contradictoire de certaines réalités. Ben, ce n’est pas grave, puisque la contradiction en soi fait partie intégrante de notre faculté intellectuelle.

Haïti, début 2004. Suite au départ fracassant de l’ancien Président Jean-Bertrand Aristide du pouvoir le 29 février, ayant dressé sur le pays un décor inesthétique du chaos, l’Organisation des Nations Unies (ONU)dont Haïti est membre depuis le 24 octobre 1945,  a en urgence délégué un contingent de militaires et soldats à Port-au-Prince dans une mission de stabilisation : MINUSTAH (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti). Ils sont pour la plupart des brésiliens, chiliens, uruguayens, népalais entre autre ayant constitué le noyau de ces soldats et militaires étrangers, basés presque sur tous les 22750 km2 du territoire national. Entre eux, on compte quelques ingénieurs et médecins de formation.

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Saint-Marc en mode vacances estivales

Amani-Y Beach de Saint-Marc © Osman
Amani-Y Beach de Saint-Marc © Osman

Animation de Disc-Jockeys (DJs), journées de mer, championnats de football, de basket-ball et de volley-ball interzones, bals, festivals…traditionnellement, les grandes vacances en Haïti, à Saint-Marc notemment présentent toujours un plat dont l’ambiance, le défoulement et le divertissement constituent les principaux ingrédients. Peu importe les conditions économiques exécrables, les contextes politiques sans issue, les situations sociales inélégantes, je peux jurer sur la tête des vacanciers qu’il en sera toujours ainsi. Surtout que l’Haïtien est réputé pour être un peuple festif, courageux même dans les plus pires moments de son existence.

En effet, depuis quelques jours on respire l’odeur festive des grandes vacances estivales. Elles s’annoncent pour une nouvelle fois en fanfare sur la ville, dont le visage est en train d’être soigné avec l’assainissement de certains quartiers. Même si par contre, la réparation de la place Philippe Guerrier et le phénomène du black out restent des défis majeurs pour les autorités municipales.

Sur les ondes des stations de radio et dans plusieurs affiches placées à divers carrefours, nombreuses sont les annonces faisant de la pub pour des activités et spectacles, les uns s’annoncent plus intéressants que les autres. On peut citer par exemple Disip au Corsaire Nigth Club le 2 août, Nu-Look à la Colline Hôtel le 9 août et surtout la troisième édition du festival d’été Saint-Marc, très attendue au parc Levelt les 4 et 5 août avec un line-up vachement alléchant.  L’été s’annonce plutôt à la cité du Lion.

Mis à part ces affiches mentionnées, il y aura bien évidemment les traditionnelles activités ,dont les championnats de football/quartier, le basket-ball au G&C complexe sportif et récréatif, le volley-ball au Petit-Club, les week-ends de mer à Amani-y et Grosse-roche Beach, et notamment les animations des Disc-jockeys (DJ).

Soirées dansantes, boites de nuit, football, basket-ball, volley-ball, pool party, plages…cette année encore, le menu des grandes vacances est bien concocté pour les Saint-marcois et ceux qui y seront en visite au cours de cette chaude période estivale. Et ce, malgré les faibles conditions économiques des « bredjenn », qui ne garantissent pas une participation massive dans les spectacles payés. Cependant, comme d’habitude, certains misent encore et toujours sur l’aide financière d’un quelconque papa, maman, oncle, tante, cousin, cousine ou un ami de la diaspora pour se procurer une nouvelle chemise, un nouveau jeans, une nouvelle paire de chaussures. Sinon, ils ne pourront pas se mettre à « Open the Body » avec beaucoup de « swag ». Surtout qu’ici à Saint-marc, ce que tu portes comme vêtements est presque pris pour ta carte d’identité ou de présentation.

 Osman Jérôme

 


Mondoblog et moi : un an déjà et ça ne fait que commencer…

Ma rencontre avec la plateforme de Mondoblog se diffère peut-être de celle de certains autres collègues « mondoblogueurs ». En effet, j’étais déjà membre de l’Atelier Des Médias (ADM) où je commençais timidement à publier mes réflexions sur l’actu sociopolitique haïtienne. Sans un guide, sans un coach, je me peinais à comprendre cet intéressant outil de communication en ligne, qui est le blogging, auquel je me suis lancé.

Mon inscription à l’ADM fut pour moi une grande première dans la blogosphère , même si j’étais pas à mon premier coup d’essaie. Car j’ai déjà tenté à canalblog et overblog. Mais ça n’a pas toujours marché. C’est en effet à l’ADM que je sais que des gens visitent ma page, lisent mes billets et en font des commentaires.

Et l’aventure de Mondoblog 

Sur l’ADM, Ziad Maalouf, l’un des animateurs de ce programme hebdomadaire sur RFI et également membre administratif de la plateforme sur le web, fait partie de ma petite liste d’amis. Sachant pertinemment de quoi monsieur est capable, je me rappelle avoir toujours lui proposé de jeter un regard critique et correcteur sur les billets que je publie sur ma page. Puis un beau jour, il m’a envoyé une correspondance, dans laquelle il m’a suggéré d’améliorer, voire même corriger certaines choses. Il en a également profité à me proposer de rejoindre la communauté de Mondoblog, une autre entité de l’ADM. Une bénédiction du ciel, retrouvée sur terre. Et voilà comment, depuis le mois de juillet de l’année dernière, a pris la naissance de ma belle aventure avec la plateforme. Et c’est de là aussi que ma passion pour le blogging a véritablement commencé.

12 mois d’apprentissage, 12 mois de partage, 12 mois de passion pour la lecture et l’écriture. Parallèlement à mes études, depuis ces 12 douze derniers mois, j’ai consacré une bonne partie de mon temps à ce blog dont je compte améliorer de jour en jour.

Juste avant de passer aux titres de certains billets, qui ont retenu le plus mon attention durant cette année, je ne dois pas sitôt oublier l’accueil chaleureux que m’ont réservé les membres de la plateforme, quand Simon Decreuze m’a présenté à eux sur notre page Facebook. C’est inexplicable, ce qui se passait cet après-midi là ; Charles, René, Florian, David, Alimou et les autres, tous ont d’une manière ou d’une autre  apporté quelque chose de spécial pour m’accueillir « mondoblogueusement » parmi eux. Et ça m’a beaucoup marqué.

Durant ces douze derniers mois, beaucoup de billets sont déposés sur la plateforme, dont certains plus intéressants, plus drôles, plus instructifs que les autres. Evidemment, j’ai pas eu le temps de tout lire, mais quand c’est possible je dévore avec appétit ceux qui sont tombés sous mes yeux. Certains, pour une raison ou une autre ont épousé avec galanterie mon attention et ma curiosité de lecteur :

« A Abidjan, tout le monde veut être claire » de SUY Kahofi. Dans ce billet, l’auteur nous raconte avec clarté et précision le phénomène de la dépigmentation très en vogue dans la capitale économique ivoirienne où les produits cosmétiques occupent une place de choix dans les rayons de certains magasins.

« Douala, version sans caleçon » de  René Jackson. Ha !, voilà un titre qui a fait hit sur Mondoblog, jusqu’à être ensuite publié sur la page Facebook de RFI. Consterné jusqu’aux tripes, le blogueur camerounais n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ces activités nocturnes au menu dévergondé dans lesquelles prennent part certaines adolescentes de Douala, qui y viennent pour s’exposer presque dans leur nudité provocatrice.

« Ces démon_crates qui nous gouvernent » de Jeogo. On dit Démocrate, ou Démon_crate ? Dès le premier coup d’œil, le titre de ce billet a vitement capté mon attention pour l’image qu’il incarne.

« L’homme est un loup pour l’animal » d’Alimou Sow. Encore un titre très incitateur comme le précédent. Dans cet intéressant billet, l’homme de « Ma Guinée plurielle » nous parle avec peine, bien sûr, de la mésaventure du chien de sa maison, que son oncle ne voulait plus voir sous ses yeux.

« Facebook, youtube, twitter, mon expérience des réseaux sociaux ». Tout le monde veut être ami avec tout le monde. Tel est la phrase qui me revient toujours à l’esprit quand je reçois sur ma page Facebookdes demandes d’amis que je ne connais pas dans la vraie vie. Je l’ai tirée dans ce joli billet de Andriamihaja.

Je ne peux oser conclure ce chapitre sans faire un coup d’œil à David Kpelly et Charles Lebon qui ne nous épargnent jamais de leurs textes provocateurs dont eux seuls savent comment le faire.

Big dédicace à Manon, Salma, Ariniaina, Nelson et j’en passe.

En fin, merci à toute l’équipe administrative dont Simon Decreuze en particulier, qui ne ménage jamais son effort pour apporter son appui technique à chacun des blogueurs quand c’est nécessaire. Merci à chacun de vous, collègues et amis de la plateforme qui, par votre sens d’humour, de partage et de professionnalisme arrive à faire du projet  MONDOBLOG ce qu’il est aujourd’hui. Je termine ce post avec un clin d’œil bien mérité à Florian et Boukary, nos deux champions de la dernière édition de la BOB’s.

Que vive la blogosphère ! Que vive Mondoblog et ses blogueurs !

Osman Jérôme

 

 


Des veillées de prière, pas trop spirituelles

J’imagine déjà que les avis peuvent se partager, quant au titre de ce billet qui, peut paraître un peu provocateur pour certains, et très humoristique pour d’autres. S’il en est ainsi vraiment, je dois m’en réjouir, puisque, en produisant ce texte j’ai nullement l’intention de plaire à un groupe et d’insulter à un autre.

À l’instar de certaines activités mondaines, jugées dévergondées par leur contenu, des « veillées de nuit » et « services de prière nocturne » ne jouissent pas d’une bonne réputation à Saint-Marc, voire en Haïti. Certaines sont souvent étiquetées de désordre organisé. Les mauvaises langues parlent même des rendez-vous entre amoureux. Raison pour laquelle, peut-être certains parents responsables interdisent à leurs jeunes filles d’y prendre part.

Il y a de ces scènes, dont il fallait être témoins pour mieux en comprendre les faits. Certaines histoires méritent d’être vécues, non être tout le temps racontées. Surtout qu’ici on a une spécialité dans l’art de faire courir les rumeurs.

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