Christian ELONGUE

La Légende du Roi Wazal (Fin)

Ton grand-père Wazalking, se souvenant subitement qu’il avait laissé la marmite sur le feu, se rendit aussitôt à la cave. Il trouva son fils qui planait dans les airs, à dix mètres du sol. Il fit reculer au fond de la pièce son serviteur puis il prononça une formule magique : il utilisa trois lettres « wzl » pour communiquer avec les ancêtres. Trois minutes plus tard, Wazalion sortit de son emprise et atterrit, ébaubi, sur un banc. Wazalking le confia au serviteur afin de l’emmener dans sa chambre. Il prit le temps d’éteindre soigneusement le feu et de ranger la cave. Wazalion, dans son sommeil entra en communication avec sa défunte mère Wazaliane. Elle lui annonça la mort prochaine de son père et qu’il en serait le successeur. Elle lui expliqua également qu’il devrait se rendre en haut du Mont Cameroun, appelé Montagne des dieux afin de rencontrer le Bantoutator, guerrier Bantou qui a combattu aux côtés du roi, afin de récupérer ses pouvoirs et d’apprendre à les maîtriser.

De la même façon pour toi, après avoir récupéré les pouvoirs de ton père, tu devras retourner au village, et afin de prendre les bonnes décisions, tu devras toujours être en harmonie avec les wazalciens pour prendre soin du peuple. En effet, les wazalciens sont les Sages du village, ne l’oublie jamais, même si tu es le roi, leur sagesse est incontournable.

Mais avant cette première épreuve, je dois te livrer encore un autre secret.

–          Mais, fais donc, allons-y !

–          Tu as un petit frère Wazalstyle

–          Un frère ! Mais je suis fils unique !

–          Il a été conçu hors mariage ; il a toujours vécu à Wazalville. Il a hérité d’un don de créateur : c’est lui qui a confectionné toutes les tuniques et vestes du village, ainsi que celle que tu portes aujourd’hui. La couronne ne l’a jamais intéressé.

–          Où est-il ?

–          Les Mécanikators alliés aux Futurators, l’ont pris en otage lors de la dernière attaque contre Wazalville.

–          Mais que cherchent-ils, que veulent-ils ?

–          Ils utilisent ses dons afin de gagner des concours face aux autres créateurs. Il est maintenu attaché par des chaines aux poignets avec des électrodes sur le corps et sur le crâne.

–          Et surtout, ils cherchent à conjurer la prédiction entrevue par Futurator : leur perte lors de la prochaine attaque. Ils veulent donc s’emparer de la racine du tissu Wazaliane et avoir ainsi tous les pouvoirs pour être à la tête de tous les empires.

Ta première mission sera de sauver ton frère.

–          Mais comment le pourrais-je, je ne le connais pas ?

–          Wazalstyle a le crâne nu et sur le haut un « W »

Détailler l’histoire du frère : il a deux dons dont un qu’il ignore

Préciser l’alliance obligatoire des deux frères (l’un ne peut réussir sans l’autre)

Les premiers entraînements commencèrent pour Wazal car Wazaldringo voulait qu’il soit prêt pour l’ultime combat.  Ils décidèrent d’apprendre tous les rudiments, et charges attribuées à un roi. Il travaillait dur, était aussi à l’écoute et ne se laissait distraire par personne. Excepté par cette jeune femme qui entrait au palais avec sa mère, la servante qui accomplissait des tâches ménagères du  feu roi Wazalion. Appelée Eliane, elle venait souvent aider sa mère. Wazal était attiré par elle,  mais n’osait pas le lui dire, ni même se l’avouer. Un jour à son réveil alors qu’il faisait le tour de son royaume il entendit les cris d’une jeune fille et de plusieurs hommes. Il se précipita au palais et ouvrit la chambre d’où venaient les cris : Il vit deux hommes autour de la jeune servante.

–          Qui êtes-vous, que lui voulez-vous ?

–          De quoi te mêles-tu jeune homme ? Nous avons ordre de la capturer.

La jeunesse fille, leste et rapide comme l’éclair, profitant de l’irruption de Wazal, donna un coup de pied au premier homme mais le deuxième se précipita sur elle et en profita pour lui fixer une puce sur l’épaule. Elle dut les maîtriser sans même l’aide du roi. En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, le tour était joué. Aussitôt après elle s’en prit à Wazal :

–          Deux hommes veulent me kidnapper, et toi tu converses avec eux, au lieu de me  venir en aide. Sache que je n’ai peur de personne ni de rien. On m’appelle la Rebelle !

–           Tu as raison je te présente mes excuses, mais qui t’a appris à te battre ? J’aime ta façon de te battre. Mais que faisais-tu dans la chambre seule, sans ta mère ?

–          Quand ma mère n’est pas là je la  remplace.

–          Et les hommes tu les connais ?

–          Non !

Le roi appela les gardes pour aller à la recherche des deux hommes afin de les enfermer. Mais ils étaient déjà bien loin et les gardes revinrent bredouille.

Aussitôt les espions prirent la route vers la tribu des Mékanikators afin de faire le compte-rendu de leur mission. Les mécanikators et Futurators  les attendaient avec impatience et espéraient des bonnes nouvelles. Les espions humiliés et honteux de leur échec face à une femme, rapportèrent une histoire des faits, quelque peu transformée : ils n’avaient pas pu capturer Eliane car le jeune roi avait surgi et tout mis en œuvre pour les en empêcher. Après un long et rude combat, ils avaient dû prendre la fuite, non sans avoir auparavant installé la puce sur l’épaule de la jeune fille. Les mékanicators, furieux de cette défaite, brûlèrent leurs oreilles, et ils se concertèrent avec les Futurators en vue d’échafauder un nouveau plan.

 

Le quotidien des Wazalgeois :

Parmi les wazalgeois il y avait quelques soldats du roi wazal ; ils passaient beaucoup de leur temps libre à jouer au rugby. C’étaient des hommes  robustes, ils aimaient les sports qui faisaient appel à la force physique. En guise de maillot, ils revêtaient des tuniques pour jouer au rugby et également afin de plaire aux femmes. Ils avaient créé une technique de jeu unique et très particulière. Le roi prenait beaucoup de plaisir à les regarder jouer, perché sur la tribune avec quelques wazalciens. C’était aussi l’occasion pour lui de choisir les meilleurs soldats.

 

Certains wazalgeois aimaient cultiver, pêcher et chasser

Wazaldringo : l’Ancêtre

Wazalking : père de Wazalion

Wazalion : Fils de Wazalking et père de Wazal et Wazalstyle

Wazal : fils du roi Wazalion

Wazalcien : les anciens

Wazalstyle : demi-frère de wazal

Wazallionne (née …) : femme de Wazal

Wazall’âme : épée de Wazal

Wazaliane : épouse de Wazalking et mère de Wazalion – tissu protecteur et magique

Mécanikators : tribus voisines – hommes avec un mélange de mécanique gladiateur et terminator

Futurator : tribus voisines : des méchants

Margeritator : femme mi humaine mi fleur inspirée d’une fleur  marguerite

Toureiffelysée : un mélange de tour Eiffel et de champ Elysées

wazalkaliflagilistik : mot magique pour faire apparaître des dessins géométriques

Les tribus : Mécanikator ; Futurator ; Toureiffelysée ; Margueritator


La Légende du Roi Wazal (deuxième partie)

Wazal n’eut pas le temps de répondre, la Voix s’était évaporée. Quelque peu perturbé par l’Intrus mais néanmoins courroucé, il reprit son chemin pour retourner au village. Il ne fit part à personne de cette « rencontre » et pensa vite oublier la « mésaventure ».

Si pour le roi ses journées se déroulaient paisiblement, comme habituellement, en revanche ses nuits devinrent de plus en plus agitées. Des rêves étranges de pouvoirs occultes, de guerre, d’incendie, d’attaque de son royaume venaient hanter son sommeil. Pour fuir ces cauchemars, le roi se mit à veiller, mais sans pour autant faire de lien avec sa rencontre avec Wazaldringo. Après dix nuits d’insomnie, exténué, il alla voir les anciens pour trouver la clef de ses songes. Un des anciens qui possédait un don de clairvoyance perçut tout de suite la situation de Wazal. Il ne lui donna qu’un conseil : faire appel, dans ses songes, à Wazaldringo. Wazal, furieux, repartit obstiné et bien décidé à se débrouiller seul car même les anciens ne lui faisaient pas confiance ! Il lui fallut encore une semaine de veille pour entrevoir la nécessité d’écouter les anciens et de solliciter Wazaldringo. Il était exténué, irritable, son esprit était confus, son entourage ne le reconnaissait plus !

Humblement, il implora Wazaldringo, il lui assura être prêt à recevoir ses conseils pour protéger son peuple. Alors, la Voix de l’Ancêtre revint la nuit suivante pour lui conter ses enseignements :

–          Je suis venu t’enseigner comment entrer en possession de tes pouvoirs

–          Mais de quels pouvoirs parles-tu ?  Est-ce en lien avec les menaces sur Wazalville ?

–          Tu dois protéger ton village comme tes ancêtres l’ont toujours fait ainsi que l’étoffe précieuse wazaliane que tu portes.

–          Mais je suis un voyageur, je ne suis pas digne d’être un héros !

–          Tu es le digne fils de Wazalion, donc tu es digne de ta mission et de ce que l’on attend de toi, selon la prophétie.

Ils conversèrent longuement, la confiance s’installa et l’Ancêtre lui conta la prophétie :

« Juste avant de mourir, ton père Wazalion a demandé à ne pas être enterré. Les wazalciens ont respecté son vœu et ils eurent l’idée, afin de le protéger, de conserver son corps au creux d’un moabi, appelé arbre de vie. C’est un arbre rare et sacré. Mais après quelques semaines, un jour que les anciens vinrent se recueillir sous l’arbre, ils eurent la surprise de découvrir à la place du corps du roi, une huile de couleur fauve, rappelant la couleur du pelage du lion, mélangée à la sève de l’arbre. Les anciens se réunirent plusieurs fois afin de réfléchir à l’utilisation de cette huile et sur mes conseils, ils décidèrent de verser l’huile dans la rivière qui coule le long de la terre de tes ancêtres. Lors de leur concertation, j’ai signé un pacte avec eux afin que personne ne s’aperçoive de la disparition de la tête de Wazalion.

 

Cette huile est le symbole de la puissance de ton père, tu dois la récupérer. Pour cela, tu devras nager jusqu’au milieu du lac Tchad, un des plus grands lacs du monde et dont les eaux sont douces ; tu verras alors une tâche ayant la couleur du lion. Tu plongeras au milieu de cette tâche d’huile et la magie opèrera alors : tu auras des cheveux nattés en forme de queue de lion et une épée gravée sur le haut du dos, il s’agit de l’épée Wazall’âme, qui signifie respect, puissance et créativité. Grâce à cette épée, qui se transmet de père en fils, tu possèderas le pouvoir, la force, le courage et la rapidité de mille lions.

Je dois te conter encore l’histoire de cette huile magique : le père de Wazalion, ton grand-père Wazalking, était guérisseur. Il savait composer de savants mélanges de potions afin de guérir les siens. Dans un village lointain, vivaient deux tribus, les mécanikators, et les futurators : on les appelait ainsi car leurs armures étaient fabriquées à l’aide de pièces mécaniques de moteur, un mélange de mécanique gladiateur et terminator.  Un jour, les mécanikators alliés avec les futurators ont lancé une attaque contre le village de Wazalville car ils souhaitaient récupérer la racine du tissu protecteur. Afin de protéger son village, ton grand-père élaborait un mélange de toutes les herbes et huiles qui se trouvaient dans sa cave. Il souhaitait aussi multiplier ses forces. Avant de tester sa potion, il fallait la laisser mijoter doucement. Il s’éloigna quelque temps de la cave. Mais ton père, qui rentrait de voyage alla directement voir son père à la cave ; trouvant une marmite entrain de bouillir, curieux du contenu, il goûta sans réfléchir à la potion. Aussitôt, Wazalion se mit à tousser puis il ressentit un malaise. Après quelques minutes il se ressaisit et se leva. Mais quand il regarda autour de lui, il découvrit avec effroi le sol à deux mètres de son corps : il planait !!! Il tenta en vain d’appeler son père : aucun son ne sortait de sa gorge. Son père, loin d’imaginer le retour de son fils, mais cependant doté d’un sixième sens s’enquit auprès d’un serviteur afin de vérifier son intuition : son fils, de retour en effet et le cherchant, s’était rendu à la cave !

N’hésitez pas à trouver la fin de l’aventure dans le prochain épisode !


La Légende du Roi Wazal (première partie)

Il était une fois, à l’extrême Nord du Cameroun,  vivait le roi Wazalion au Royaume Wazalvilles. Wazalvilles était un village calme, paisible, où la sagesse de ses anciens permettait d’assurer la pérennité du village. Pour tout visiteur extérieur, il donnait l’impression d’un village robuste, difficile à conquérir. Ses murs anciens laissaient paraître les différentes et nombreuses batailles déjà menées, et reflétaient une force majestueuse indescriptible. Le roi Wazalion était un homme d’une grande sagesse, patience et intelligence. Doux dans ses actes et ses paroles, il disposait d’une puissance et d’une maturité redoutables qui forçaient le respect. Aimé de tous, il n’hésitait pas à partir au combat afin de protéger ses terres et répondre aux besoins de son peuple. C’est lors d’une embuscade que le bon roi Wazalion trouva la mort : le village avait été pris d’assaut. Wazalion cacha son épouse et son fils dans une cave secrète afin de les mettre à l’abri. Puis il réunit ses armées pour protéger le village. A l’aide de son armure et de son épée Wazall’âme, le roi Wazalion accompagné de ses soldats et de son fidèle ami Bantoutator se lancèrent dans un combat sanglant au cours duquel le roi perdit la vie. Bantoutator ayant échappé à la mort promit de venger la mort de son ami Wazallion.

A sa mort il laissa derrière lui un fils, Wazal, qui signifie « lion, roi de la jungle ».

Un jour les wazalciens et wazalgeois du village se réunirent pour nommer le nouveau chef du village.

Comme le prédisait la prophétie, le courageux guerrier qui porterait ce titre serait assigné à la lourde et honorable tâche de protéger la terre des ancêtres et le secret de son « trésor » LE WAZALIANE, du nom de la grand-mère de Wazal. Wazaliane était l’épouse de Wazalking, fidèle et toujours à ses côtés. C’était une femme sage, née de la tribu Margeritator, seule de cette tribu née sans marguerite sur sa tête. Après sa mort, le roi Wazalking, par respect et par amour pour son épouse, voulut lui rendre hommage. Il décida de planter une marguerite sur sa tombe. Six mois plus tard, surpris de découvrir un parterre de fleurs sublimes, il demanda aux villageois d’en faire la récolte. Les fleurs étaient mélangées avec le sang de la reine. Ils créèrent alors une fibre transformée en fil tissé, utilisé pour la fabrication du tissu que les rois et wazalciens portent aujourd’hui. En hommage à l’épouse de Wazalking, ce tissu fut appelé WAZALIANE : tissu magique très précieux, qui signifie « plus riche », recherché et convoité par tous les villages voisins. Ce tissu procurait la sagesse et la protection à qui le revêtait. Pour le décorer, il suffisait de prononcer un mot magique « wazalkaliflagilistik » que le roi Wazal connaissait : des messages géométriques et codés de Paix, Modernité, Fécondité apparaissaient alors.

Porter le tissu Wazaliane n’était pas un acte anodin ; en effet, l’étoffe servait également à fabriquer les costumes du roi et les tuniques des Wazalciens, en revanche les Wazalgeois n’y avaient pas accès.

A l’issue du conseil des Wazalciens et Wazalgeois,, fils du roi Wazalion fut naturellement nommé Roi de Wazalville.

Le roi Wazal aimait voyager et partir à la découverte d’autres mondes ; c’était quelqu’un de réfléchi et très curieux. Il était passionné par l’art et la nature. Au retour de chaque voyage, il rapportait des provisions à ses serviteurs.

Un jour, revenant d’un voyage épuisant, il décida d’aller se ressourcer dans les terres de ses ancêtres. Après quelques heures de marche, il entendit soudainement, et venant de très loin, un écho. Curieux il continua de marcher quand tout à coup l’écho retentit, et cette fois de façon plus audible : « /////

Wazal fils de Wazalion, j’ai un message pour toi. Je suis ton Ancêtre, souverain de la cité des anciens, premier roi de Wazalville, gardien, conseiller et protecteur, connu par tes pères sous le nom de Wazaldringo.

Le roi, surpris, sursauta, mais l’Ancêtre lui parla d’une voix calme :

–          N’aie crainte, je suis là pour te livrer un message de la part des Ancêtres ; Wazalville est en danger.

–          Je ne crains rien et je n’ai de leçons, à recevoir de personne ! Wazalville est un village paisible, j’en suis le roi incontesté. Nul ne viendra troubler notre quiétude.

–          Je te demande de me faire confiance et de m’écouter. L’heure est grave. Ne t’obstine pas, ne te crois pas invincible et capable de faire abstraction du conseil de tes ancêtres.

–          Je connais parfaitement l’histoire de mes ancêtres, tu es un imposteur et je te demande maintenant de retourner d’où tu viens.

–          Soit ! Fais comme il te semble ! Sache que si tu le souhaites vraiment, il te suffira de m’appeler dans tes songes pour entendre le message de tes Ancêtres…

Ne ratez pas le prochain épisode, prévu pour la semaine prochaine !

Auteur: AYISSI Joseph

Site : www.wazalshop.com


Avez vous l’étoffe pour diriger ?

Si vous voulez réduire au silence, une salle pleine de dirigeants, demandez leur « Etes vous vraiment qualifier pour diriger ? » nous conseillent Robert Goffee et Gareth Jones, des consultants en comportement organisationnel. Et ils ont toujours obtenu la même réponse : un silence soudain et stupéfait. On entendait plus que les pieds de l’assistance frotter nerveusement le sol.

Les dirigeants ont de bonnes raisons d’être effrayés par cette question. Rien n’est possible dans une entreprise, une organisation ou  une équipe si personne ne vous suit. Or en ces temps où déléguer est à la mode, trouver des « suiveurs » est plus difficile. Les leaders ont donc intérêts à savoir diriger de manière efficace ; ils doivent trouver des moyens de mobiliser les gens et de susciter leur engagement dans la réalisation des objectifs. Mais la plupart ne savent pas comment s’y prendre et qui pourrait le leur repprocher ?

Tout le monde s’accorde à dire que les leaders doivent avoir autorité, énergie, stratégie et vision. Cependant, une étude exhaustive des théories dominantes sur le leadership, réalisée par Gareth Jones et Robert Goffee avec des milliers de dirigeants confirmés et débutants, ont permis de découvrir que les grands leaders partagent quatre qualités inattendues.

REVELEZ VOS FAIBLESSES !

Ils dévoilent leurs faiblesses de manière sélectives : des défauts choisis. La règle d’or est de ne jamais avouer une fragilité qui serait perçue comme un défaut rédhibitoire. C’est-à-dire un vice qui compromettrait l’essence même de votre rôle professionnel. En 2014, lorsque je débutais l’enseignement de la langue anglaise dans un lycée à Dschang, j’ai avoué à mes élèves, que jadis, je considérais aussi la maitrise et le maniement de l’anglais comme une faculté ou don divin. « L’Anglais… c’est Dieu qui donne3, disait-on alors. En admettant ainsi la difficulté de cette langue pour un locuteur francophone, je reconnaissais une certaine vulnérabilité en me montrant accessible et humain. Cet aveu de vulnérabilité contribue à créer une atmosphère de confiance et favorise l’implication ou l’adhésion de vos collaborateurs.

DEVELOPPEZ VOTRE INTUITION !

La seconde qualité des leaders exceptionnels est qu’ils recourent principalement à l’intuition pour apprécier le bon timing et le déroulement de leurs actions. Les personnes intuitives captent aisément les sentiments non exprimés.

PRATIQUEZ LA BIENVEILLANTE FERMETE !

Troisième qualité des grands leaders : ils dirigent avec bienveillance et fermeté. Pratiquer une « bienveillante fermeté » signifie, par exemple, donner à son équipe, ce dont ils ont besoin et non ce qu’ils désirent. Ces leaders manifestent un intérêt profond et réaliste pour les gens et leur travail, et font preuve de sincérité. Les leaders bienveillants sont ceux qui tiennent à quelque chose, qui ont une passion, car ils sont plus enclins à se montrer tels qu’ils sont. Ils sont non seulement plus authentiques, mais ils ne se contentent pas de jouer un rôle. Personne ne s’engagera auprès d’un dirigeant qui se borne à remplir ses fonctions. Vos collaborateurs veulent plus ; ils désirent travailler auprès de quelqu’un qui s’intéresse profondément à eux et à ce qu’ils font, tout comme eux le font pour vous.

OSEZ LA DIFFERENCE !

La quatrième qualité des leaders les plus remarquables est leurs capacités à capitaliser sur leurs différences. Ils se servent de ce qu’ils ont d’unique pour se distancier des autres, ce qui entraine leurs collaborateurs à se dépasser. Cependant, à force de se vouloir différent, le risque, bien sur, est de se singulariser à l’excès. C’est ainsi qu’à force de vanter votre intelligence ou exploits, vous ne deveniez arrogant et orgueilleux pour vos suiveurs. Votre différence, mal exprimée, se révèle ainsi fatale.

Ces quatre qualités sont nécessaires à un bon leadership mais ne doivent pas être utilisées de manière mécanique. Un bon leader les combine et les adapte de manière à répondre aux exigences de chaque situation. Plus important, ces qualités soulignent l’authenticité chez les leaders c’est-à-dire « être soi-même, avec talent ». Précisons-le, cette théorie au sujet des quatre qualités essentielles du leadership ne concerne pas les résultats eux-mêmes. En effet, un grand nombre de leaders réalisent d’excellentes performances financières mais ne parviennent pas à inspirer les gens en captivant leur cœur, leur esprit et leur âme. Le charisme ne fait pas tout, mais les bons leaders en connaissent la valeur.

Pour avoir un impact irrésistible, les leaders doivent avoir ces quatre qualités : n’en posséder qu’une ou deux ne suffit pas. Ceux qui assument fièrement leurs différences mais dissimulent leurs faiblesses, par exemple, sont généralement inefficaces : personne ne veut d’un dirigeant ou leader parfait. Prenons un autre cas, celui de l’humour que je pratique souvent. C’est une manière très efficace d’affirmer sa différence : utilisé à bon escient, l’humour diffuse le charisme d’un leader ; mais lorsque cela est placé à des moments inopportuns, cela peut te faire passer pour un être superficiel voire un imbécile. Et je l’ai souvent expérimenté. Indescriptible est le malaise qu’on ressent après avoir lancé une blague pour détendre l’atmosphère et qu’elle n’a pas d’effet. Les regards et le silence qu’on reçoit sont plus éloquent que milles paroles.

Et toi, au regard des points précédents. Es tu qualifié pour diriger ? (J’attends ta réponse ! )


« Enlève-nous aujourd’hui les démons de la corruption et du tribalisme »

Dans la mouvance des fêtes de fin d’année, nous constatons avec regret que les comportements s’engagent avec une frénésie vers les sentiers très glissants de la déliquescence, des écarts de conduite qui prennent racine dans la concupiscence.
Les pasteurs et les prêtres prêchent à tue-tête les plus divines et belles paroles des saintes écritures, et leurs fidèles embrassent les plus belles et démoniques pommes défendues, commettant les plus odieux péchés. Les autorités administratives font des pieds et des mains pour maintenir la sécurité sur les routes, et certains délinquants et véreux usagers des axes routiers étalent des corps et des têtes, par des accidents, sur le macadam.
Les autorités traditionnelles et dignitaires religieux commandent de donner l’aumône aux pauvres, de faire les salaka au village alors que les fins d’année sont les sanctuaires obscurs et belliqueux où règnent le narcissisme, l’égocentrisme argentocratique et l’orgueil jusqu’auboutiste. Les jeunes gens devraient se concentrer, observer un temps d’arrêt pour comprendre ce qui se passe dans leurs vies et pourtant, que de grossesses, que de preuves de vacuité opaque et aveugle observe-t-on chez ceux-ci.
Devant la spirale incandescente de mauvais vents qui traversent notre globe camerounaise, vue les incomplétudes destinées qui se dessinent dans l’horizon de nos vies, halte! Un moment et une seconde, malgré la banalité que prend cette chanson pour les uns, conçue par les autres comme un rituel, plions les jambes, regardons vers le ciel, laissons nos cœurs, nos âmes, nos vies, nos esprits emportés par les spiritueux et très rares et furtifs moments de raison qui se pavanent dans les airs de la fin d’année.
Voici les syllabes qui sortent de la bouche de celui qui souhaiterait se voir épargner les averses odieuses et colériques du temps :
« Notre père qui dans les cieux des fêtes de fin d’année,
Que ta colère sur nos manquements soit effacée
Que les bonnes attitudes et habitudes descendent sur moi et sur mes frères
Que les personnes augmentent aussi réfléchies que raisonnables comme dans le nombre de motos taxis qui pullulent dans nos rues et ruelles
Enlève-nous aujourd’hui les démons de la corruption et du tribalisme
Pardonne à nos morts et nos erreurs d’Eseka comme nous pardonnons à vos papa-noël et autre Saint-Sylvestre qui nous trompe et nous mente à longueur de journée
Ne soumets point notre jeunesse à un coma éthylique mais délivre nous des camions de bière et de quelque alcool ou parole endormissantes des pasteurs des églises réveillées
Car c’est toi qui dois chasser les détourneurs de deniers publics, les soulards et les japman
Pour l’émergence et la Can 2019 ! Amen »
Fin de citation.


Corruption:une gangrène qui (continue) à ronger…

La Gangrène

Comment décrire avec des mots
Ce fléau responsible de tant de maux
Qui s’appesantit davantage sur nos dos

Elle est omnisciente et omniprésente
Elle refoule le mérite et le travail
Et nous retient dans ses mailles
Et tel un cauchemar, elle me hante

La corruption de ce qu’il y’a de meilleur est la pire.
Et notre situation bien que critique, s’empire.
Elle change la société en une jungle
Où ne survivent que ceux qui « jonglent »
Plus l’Etat est corrompu, plus il y a de lois

Avec elle, l’absence et l’excès sont dangereux
Au banquet de la corruption, l’or vaut plus que la foi !
Et elle nous rend médiocre qu’heureux.
Un seul mauvais exemple une fois donné,
Est capable de corrompre toute une nation
Et l’habitude devient une tyrannie, une chaine

Qui retient l’Afrique au banc des nations
Malgré les discours s’y rapportant
Une question demeure importante :
Comment devrions nous sortir
De cette prison?

Comment échapper à ce martyr ?

By: Christianovich Scotfield.
Poème réalisé dans le cadre des activités du Cercle des Poète Le Relais, Université de Dschang, 2012.
J’ai fidèlement reproduit le texte tel que je l’avais conçu à l’époque.


N’attendons jamais !

Poème : N’attendons jamais

N’Attendez pas un sourire pour être gentil…
N’Attendez pas d’être aimé pour aimer…
N’Attendez pas d’avoir beaucoup pour partager un peu…

N’Attendez pas d’être seul pour reconnaître la valeur d’un (e) ami (e)…
N’ Attendez pas d’avoir le meilleur emploi pour commencer à travailler…
N’Attendez pas d’avoir le temps pour pouvoir servir…

N’Attendez pas la chute pour vous rappeler des conseils…
N’Attendez pas le malheur pour croire au Seigneur et en la prière…
N’Attendez pas la douleur de l’autre pour demander des excuses,
Ni la séparation pour penser à la réconciliation.

N’ATTENDEZ PAS CAR …

Vous ne savez combien de temps vous avez.
Vous ne savez pas ce que le futur vous réserve.
Vous ne savez de quoi demain sera fait.

ALORS…
Aimons passionnément et profondément
C est la seule façon de vivre intensément
Il n’y a pas d’amour de Vivre
Sans désespoir de Vivre.

Dschang, le 12-07-2011

By: C.S


Laisse toi brûler par cette flamme…

Poème: Flamme

Je me surprends un matin,
Et agissant comme un pantin,
T’écrivant les vers de ce poème
A la manière d’un Bohème.

Illuminé, je cogitais seul dans mon taudis.
Mais je savais déjà que je ne te dirai rien d’inédit,
Etant donné que je suis encor loin d’être un érudit.
… à tes yeux je voudrais avoir du crédit.

Je voudrais t’exprimer
De façon explicite
Pourquoi en ton être entier
Mon amour s’y abrite.

J’inventerais les mots
De la langue de mon cœur
Car ceux de mon cerveau
Ne sont à ta hauteur.

Te faire la cour, j’en ai parfois eu peur.
A ta vue mon être chantait en chœur
Battait la chamade, mon cœur.

Pour moi, tu es l’une des sept merveilles.
Et ce n’est pas l’ordi qui te rend belle.
Cette beauté de déesse, tu la tiens de notre Seigneur et Dieu
Triste, je songe souvent à tes sourires rayonnants et radieux.

Mes Pensées sont monopolisées par ton image :
Ton visage est mon plus beau paysage.
Ta taille svelte, tes grands yeux noirs brillants,
Tes petites lèvres rieuses, tes gestes sémillants,

Ta peau plus douce que la soie,
Et ta silhouette de Sylphide si fine,
Pourraient faire de toi une dauphine.
Tu es mon nirvana, ma morphine.

De mon passé, je garde des épines.
Laisse-moi faire de toi mon insuline.
Tes yeux rendent jaloux le ciel d’après la pluie.
Et je voudrais être ton héros, ton parapluie.

Je sais tu aimes le Bongo et Jésus, notre idole.
Je sais tu aimes la musique et faire la folle.
Par amour et Hiro te rappellent des souvenirs.
Mais de toi dépendra certainement mon avenir.

L’amour n’est qu’un mot jusqu’à ce qu’on trouve la personne qui y donne un sens.
Mon cadeau est de te voir et à ta vue je crois que je perds un peu mes sens.

Comment exprimer tout ce qu’il y a dans mon cœur ?
Je ne le sais pas.
Pourquoi est ce toi que j’aime ?
Je ne le sais pas.

Tout ce que je sais c’est que j’ai besoin de toi
Car je t’aime et si c’est ma plume qui te l’écrit
C’est mon cœur qui le lui dicte.

Mon cœur ta choisi et je suis absolument d’accord avec lui.
Je n’ai pas ma place dans ce monde,
Alors voudrais-tu m’en faire une dans ton cœur ?

12/02/2013

By: C.S


Comment lutter contre la féminisation de la pauvreté ?

  • Il faut bien éduquer et former les femmes au leadership

Il y a un proverbe africain qui dit : « Quand on éduque un garçon, on forme un homme. Quand on éduque une fille, on forme un village. » Non seulement c’est vrai, mais on peut le mesurer. Par exemple, une femme est beaucoup plus susceptible de consacrer ses revenus aux soins de santé et à l’éducation qu’un homme : elle y consacre jusqu’à 90% de ses revenus, contre seulement 30 à 40% pour un homme. Cette façon de faire a des répercussions sur l’ensemble de la société, au-delà des générations. L’apprentissage n’est que la première étape à franchir, et le travail la deuxième : il permet aux femmes de s’épanouir et d’exprimer tout leur potentiel.

La pauvreté est profondément enracinée dans le déséquilibre qui existe entre ce que les femmes font et ce qu’elles possèdent. Pour lutter contre la féminisation de la pauvreté, il est crucial de renforcer les capacités des femmes et de réduire les inégalités entre les sexes pour permettre aux femmes de transformer leur propre vie et celle de leur famille et de leur communauté. Le FIDA (Fonds international de développement agricole) s’emploie à créer les conditions requises pour que les ruraux pauvres soient partie prenante au développement économique et social, et se libèrent de la pauvreté. Cela passe par un meilleur accès aux actifs fondamentaux que sont, par exemple, l’eau, la terre, le capital financier, le savoir et la technologie, ainsi que par un plus grand contrôle de ceux-ci. Le Fonds s’attache plus spécialement à supprimer les obstacles matériels, institutionnels et politiques qui empêchent les ruraux pauvres, notamment les femmes, de réaliser leur potentiel.

Dans ses programmes et projets, le FIDA assortit l’intégration des questions de parité hommes-femmes de mesures spécifiques d’autonomisation des femmes. Concrètement, cela se traduit par une prise en compte systématique du rôle et des relations des hommes et des femmes dans les initiatives de développement, et par une attention spéciale à une participation équilibrée des hommes et des femmes à ces initiatives ainsi qu’aux bénéfices qui en découlent. Cependant, dans la mesure où les besoins, les droits et les intérêts des femmes sont souvent négligés, des activités spécifiques sont également conçues en leur faveur afin qu’elles aient les mêmes chances de participation que les hommes. Pour appliquer cette approche d’autonomisation des femmes, l’appui des hommes est indispensable. Pour favoriser l’égalité entre les sexes, le FIDA articule son action autour de l’amélioration du bien-être des femmes. En somme, nous pouvons et devons faire notre part pourFéminisation de la pauvreté_Afropolitanis que les femmes partout dans le monde aient accès aux ressources, aux compétences, aux connaissances et aux occasions dont elles ont besoin pour devenir les moteurs de leur propre épanouissement à long terme.

Contre la féminisation de la pauvreté
Contre la féminisation de la pauvreté
  • Il faut lutter contre les violences faites aux femmes.

La résolution et  le plan  d’action du Sommet   sur les OMD  montrent  que,  pour  la  communauté,  l’égalité  entre les  hommes  et  les  femmes  et  l’autonomisation des  femmes  contribuent également de manière  cruciale  à  la  réalisation  des  autres  OMD et  à  la  réduction  des violences menées contre les femmes. C’est dans cette perspective que la société civile à travers le PSVF (Projet Social contre les Violences faites à l’égard des Femmes (PSVF) a organisé en septembre 1998 le premier des ateliers consacrés au problème en encourageant la  production  et la représentation des pièces de théâtres et autres jeux éducatifs, des chants et danses, la confection des spots  publicitaires radiodiffusés et télévisés pour illustrer les répercussions de la violence sur les femmes et leurs familles. Les militantes du PSVF ont également crées des clubs d’éducation dans plus d’une plus d’une quinzaine d’écoles secondaires du Cameroun. Les mêmes clubs organisent des activités locales destinées à briser les stéréotypes qui incitent à la violence et à rapprocher filles et garçons en vue de mettre un terme à  la violence dans leurs communautés, permettant ainsi à la femme d’occuper une place de choix dans la prise de décisions.

Notons également qu’avec l’avènement du digital, ces violences sont davantage accentuées notamment à travers le harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux. Cet article élabore davantage sur les stratégies que peuvent développer les femmes pour mieux naviguer sur internet sans crainte.

  • Il faut réduire les inégalités dans l’accès aux droits de propriété.

En dépit de l’importance de la terre pour la subsistance des femmes, dans de nombreuses parties du monde, les femmes ne possèdent pas de terres ou de propriétés. Lorsqu’elles en possèdent, ces propriétés sont généralement plus petites que celles des hommes. En fonction du pays en Amérique latine, les hommes agriculteurs représentent de 70 à 90 % des propriétaires officiels des terres agricoles. Au Kenya, les femmes propriétaires ne représentent que 5% des propriétaires fonciers enregistrés. De nombreux facteurs contribuent à ces inégalités, dont les pratiques discriminatoires en matière d’héritage, l’accès inégal aux marchés fonciers et les réformes agraires inéquitables. Ces facteurs entravent la capacité des femmes d’assurer leur productivité agricole et leur sécurité alimentaire et de protéger leur subsistance et celle de leur famille. De plus, les femmes ne jouissent toujours pas d’un accès égal au logement et aux technologies qui pourraient alléger leurs charges de travail. Ensemble, toutes ces inégalités minent la capacité des femmes d’assurer plusieurs aspects de leur bien-être, dont la santé, l’éducation, l’emploi et la sécurité physique.

La terre représente la part la plus importante des biens d’un ménage. Pour les personnes qui n’ont pas d’emploi, elle peut servir de filet de sécurité dans les périodes financièrement difficiles. Dans bon nombre de pays en développement, l’agriculture continue d’être une importante source d’emploi et de subsistance. Les femmes sont souvent beaucoup plus dépendantes des emplois liés à l’agriculture que les hommes. En 2008, en Asie et en Afrique, les femmes représentaient respectivement 43% et 50% de la main-d’œuvre dans le domaine de la production alimentaire. En effet, lorsque  les  agricultrices  ne jouissent  pas  de  la  sécurité  foncière,  comme  c’est  le  cas dans de nombreux pays, surtout en Afrique, elles ont un accès plus limité au crédit et aux facteurs de production et les sols ne sont pas exploités de manière efficace, ce qui a pour effet de réduire les rendements.

Par suite de la discrimination sur les marchés du crédit et les obstacles auxquels  peuvent  se  heurter  les  femmes  qui  cherchent à  avoir  accès  à  des  intrants  productifs,  il  est  aussi  plus difficile  pour  les  entreprises  qui  ont  une  femme  pour chef d’être aussi productives et rentables que celles qui sont dirigées par un homme. Assurer  aux  agricultrices  le  même accès  qu’aux  agriculteurs  à  des  engrais  et  à  d’autres facteurs  de  production  agricoles  permettrait  d’accroître le  rendement  du  maïs  de  11  à  16  %  au  Malawi  et  de 17  %  au  Ghana.  Renforcer  les  droits  de  propriété  des femmes  au  Burkina  Faso  aurait  pour  effet  d’accroître la production agricole totale des ménages d’environ 6 %, sans  aucun  apport  de  ressources  supplémentaires.  Selon   les   estimations   de l’Organisation  des  Nations  Unies  pour  l’alimentation et  l’agriculture  (FAO),  donner  aux  agricultrices  et  aux agriculteurs  le  même  accès  aux  ressources  productives pourrait  entraîner  un  accroissement  de  la  production agricole  de  l’ordre  de  2,5  à  4  %  dans  les  pays  en développement. Alors qu’est ce que nous attendons pour passer à l’action ? Valorisons la femme par nos actions et pas seulement dans nos discours. Et toi, que fais-tu pour la promotion du  genre ?


Soyons fiers de nos différences !

« Pourquoi renier ce qui constitue notre être ?
Pourquoi s’éloigner de ce qui contribue à notre bien-être ?
Pourquoi considérer notre culture d’obsolète ?
Pourquoi prendre nos modes de vie pour désuètes ?

Nous préférons le costume au boubou.
Nous aimons porter les DVD, VCD, CD et,
Nous rejetons nos si beaux Kaba et Gandoura.
Nous dénigrons nos langues et artefacts.
Je me sens triste et révolté
De voir ma société désorientée
Je me sens triste et révolté
Car nous sommes nus, sans fierté.

Les médias nous aliènent et nous abrutissent
Et s’il est vrai qu’ils nous assujettissent,
C’est parce que nous le voulons ;
Nous acceptons tout tel des moutons.

Cessons de traiter notre civilisation de barbare,
Acceptons que chaque culture ait ses tares.
Nos crânes, statuettes et modes de pensée,
Ne doivent plus être l’objet de notre risée.

Car si l’acculturation est occidentale,
Elle se passe dans notre mental.
Alors soyons fiers de nos différences,
Et vivons avec nos carences. »

Discours dédié à toute la jeunesse africaine.

By: C.S

Poème rédigé au sein du cercle de poésie Le Relais sur la thématique « Acculturation », Université de Dschang, 2013.
Il s’inscrit également dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale de la Tolérance le 16 Novembre de Chaque année


L’expérience de l’émergence et la bière

 

                                                                                                    La bouteille contenant l’émergence

                                                                                            Verser la flamme rouge

                                                                                        Dans ce ventre humain

                                                                             Verser l’enivrant, dionysiaque et divin 

                                                                       é      Liquide dans ce récipient maudit. Il dort, 

                                                                   m                    Il dort, il rêve, il chante les plaisirs du jus amer

                                                                e                                    Il vante, il loue il croque les piments du jus de mais

r

g

e

n

c

e

dans la volupté de sa matinée,                 chante l’éthylique et malencontreuse chanson de celui qui vend son ame à Bacchus

la soulardise ! Quand il viole          les feux de la route, il est sous le feu des policiers, c’est la braise de l’alcool

c’est un jus, non des jus ah !      des fus de jus amer qu’il engloutit dans le terrain non fertile de l’ém-

ergence. A midi, son milieu du jour, est illuminé par l’astre de la nuit. Sa nuit est ma jour-

née son soleil la lune et les lampadaires de rues. Son wouri il peut le remplir en

un an. Son sanaga alors, il dit avoir bu quand il urine le liquide qui rempli

la Bénoué. Est-ce qu’il connait même la pudeur? Il enlève son bit

partout et il balance les bêtises dans la rigole. Tant pis si

ça maudit même tout son destin on s’en tape et on

continue. On tongo on tongo que sauf

ce matin on voyait une rivière

coulée dans les cani-

veaux du kwater

et    tonton

là ne s’

appelle

jamais

hom

jean

bou

teil

le

Et mon émergence submerge sous l’effet de Jean La Bière

By Guetchuetchi Gäetan.


Un sonnet pour le weekend !

Poème: Juste un sonnet pour le weekend.

Cette nuit Morphée m’a montrée un visage
Dont la claire douceur a soudain caressé
Mon rêve de bonheur adorable, et bercé

Le souvenir charmant d’une jeune fille,
Noire d’ébène qui chante et qui scintille,
Dont je rêve comme poète et que l’homme chérit.

Mais chaque fois qu’elle me gratifie d’un sourire
J’en oublie mes peines et même le pire.
Sourire qui occulte le verbe souffrir
Qui s’en va périr dans un lointain exil.

En ce matin,
Ce sonnet, est le seul butin
Que je puisse t’offrir pour te souhaiter avec délicatesse
De passer un bon week-end L…

23/10/2013

By: C.S


Regard croisé sur la place de la culture entre le Cameroun et le Sénégal

   Deux pays au paysage culturel contrasté ! 

 Si vous faites un tour au Sénégal, vous serez immédiatement frappé par la place qui est accordée à la culture ! La culture occupe une place centrale dans le développement et le rayonnement du Sénégal ! Le gouvernement et les populations l’ont compris et la politique de gestion du patrimoine culturel en témoigne ! Le Sénégal est l’un des rares pays d’Afrique subsaharienne a disposé d’une politique culturelle assez bien structurée ! C’est vrai que mes frères sénégalais n’en sont pas satisfaits mais c’est normal, on n’est jamais prophète chez soi ! C’est au contact de la politique culturelle camerounaise qu’il comprendrait l’écart, non ! je dirais plutôt le fossé qui existe entre nos deux pays ! C’est vrai que de sérieux efforts et réformes devraient encore être réalisées mais le visage de la culture y est moins lamentable qu’au pays des lions indomptables.

Cette place accordée à la culture au Sénégal a été initiée par le Poète-Président Senghor ! Ce chantre de la Négritude va lancer les bases du développement culturel du pays de la Teranga et ses successeurs vont s’inscrire, à des degrés divers, dans cette dynamique. Le plus récent ayant marqué les esprits est sans doute Abdoulaye Wade. Un ami sénégalais, Amidou Diallo, me résume la différence entre ce dernier et l’actuel président en ces termes :

 « Abdoulaye Wade s’intéressait davantage à la gestion de la culture qu’à celle du politique alors que Macky Sall se préoccupe plus de la gestion du politique que de la Culture »

En effet, des mégaprojets culturels et structurels ont été engagé et matérialisés sous le mandat de Maitre Wade : le monument de la renaissance Africaine, l’organsiation du 3èmeFestival mondial des arts nègres (FESMANIII), et l’on ne saurait oublier les « sept merveilles » architecturales qui vont former le Parc culturel de Dakar : le Grand Théâtre National, l’Ecole des Arts, l’Ecole d’Architecture, les Archives nationales, la Maison de la Musique, la Bibliothèque nationale et le Musée des civilisations noires (idée originale de Senghor !)…Et Macky Sall ne ferait que poursuivre les projets initiés par son prédécesseur.

     Quoiqu’il en soit, on ne peut qu’être fasciné de découvrir des pans de l’histoire sénégalaise à travers des monuments, sites historiques, musées, centres culturels qui foisonnent au sein de la capitale politique Dakar. On en retrouve à chaque grand carrefour :  des noms de hautes personnalités comme nom de rue, des statues de héros, des lieux commémoratifs, des graffitis et bien d’autres… Tous ces éléments évidemment contribuent à embellir le paysage urbain et séduisent le touriste que je suis. Tel est également le cas dans les pays Européens : En France, chaque quartier a son histoire, les ruelles portent le nom des personnes ou évènements marquant du lieu et des statuts ou espaces commémoratif existent dans chaque quartier. Tel est aussi le cas au pays des Pharaons où les bordures des routes sont couvertes par de très belles peintures rupestres, fruit de l’imaginaire social égyptien… Quand on découvre l’importance que ces pays donnent à la culture considérée comme facteur de développement et de rayonnement, la séduction laisse plutôt un gout amer ! Un gout de colère ! Un gout de frustration ! D’étonnement ! D’incompréhension !

Quand les chiffres parlent d’eux mêmes…

       Oui comment se fait-il que nos Etats, surtout d’Afrique Noire francophone, continuent à considérer la culture comme le pilier le moins important pour le développement ou « l’émergence » s’agissant du Cameroun ? Les textes prévoient de très belles dispositions et règlementations mais sur le terrain c’est un capharnaüm total ! Ces ministres se plaisent à aller passer leurs vacances ou faire du tourisme à l’étranger, à y dépenser des sommes vertigineuses et faramineuses pour acheter des souvenirs de voyage ou s’offrir de « petits plaisirs ». Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, ce sont les premiers à voter pour l’allocation d’un minuscule budget au ministère de la Culture ! Le budget alloué au ministère de la Culture et de la Communication au Sénégal est de 14.635.774.000 FCFA pour l’année 2016, une hausse de deux milliards comparés à celui de 2015. Au contraire celui du Cameroun, déjà de très loin inférieur à celui du Sénégal comme de bien d’autres pays africain, est en baisse passant de 4, 072 milliards de Fcfa (2015) à 4,059 milliards en 2016. Avec cette enveloppe budgétaire, le Ministère des arts et de la culture camerounaise occupe la 36ème pour ne pas dire le dernier parmi les ministères au Cameroun. Et celui des Travaux publics trône au sommet de la pyramide ! Quel paradoxe !!! Oui ! C’est un véritable paradoxe puisqu’il faut un sensibilité ou une éducation culturelle des citoyens pour qu’ils puissent préserver et conserver ces infrastructures qui seront construites ! Aller faire un tour au Cameroun: visitez les Archives nationales, le Musée national, la Bibliothèque nationale… Leur état est… pitoyable !!!

Lorsqu’on compare notre budget pour la culture avec celui du Sénégal, on ne peut que s’étonner toujours car nous disposons d’un budget très supérieur à celui du Sénégal : 4234,7 milliards Fcfa pour le Cameroun en 2016 contre  3 022 milliards de F CFA  pour le Sénégal. Il ne s’agit donc pas d’un problème de moyens mais de volonté politique et surtout même de prise de conscience politique ! Or la prise de connaissance précède toujours la prise de conscience et la révolte : d’où la nécessité de passer par une bonne éducation artistique et culturelle de la jeunesse africaine pour une meilleure sensibilité culturelle. Ce combat, de nombreuses associations sénégalaises, camerounaises ou internationales le mènent ! Et vous ? Avez-vous reçu une bonne éducation artistico-culturelle ? Savez vous appréciez la valeur d’une œuvre d’art ? Reconnaissez vous de la bonne musique ? La valeur d’un musée ???

Un problème d’aliénation culturelle ?

       Nos dirigeants ne prennent pas la pleine mesure de la culture dans la promotion du tourisme ! Autre secteur à l’abandon sur lequel nous ne nous attarderons point ici ! Mais nos gouvernants devraient savoir que la plus terrible et redoutable des dominations n’est point militaire mais culturelle. Le psychanalyste Albert Camus dans ses études sur les effets de la colonisation dresse le portrait du colonisé et démontre avec acuité que la plus grande réussite du colonisateur était d’avoir pu coloniser et emprisonner non pas nos corps mais notre pensée. Cette prison mentale de l’esclave vis-à-vis de son bourreau est la plus dangereuse puisqu’il préfèrera toujours inconsciemment la captivité à la liberté ! Albert Camus tout comme Albert Memmi, analyse « l’aliénation » du colonisé, et plus particulièrement du Noir antillais. Pour le jeune psychiatre martiniquais, cette aliénation est inhérente au système colonial. « Le colonialisme exerce une violence psychique, son discours : le colonisé est “laid”, “bête”, “paresseux”, a une sexualité “maladive”, explique la politologue Françoise Vergès. Et pour Fanon, « le colonisé finit par intégrer ces discours de stigmatisation, le sentiment d’être inférieur, il finit par mépriser sa culture, sa langue, son peuple, il ne veut plus alors qu’imiter, ressembler au colonisateur« . 

Afropolitanis_Christian Elongue
La culture vue par Albert Camus

Cette image de la puissance de la culture se mesure davantage à travers le cas des Etats Unis ou de la France. Regardez les performances des athlètes américains lors des récents J.O de RIO 2016 ! Qui ne connait le Cinéma Hollywoodien et ses héros ! Les superstars planétaires de musique hip hop ou RnB américaine : Beyoncé, Chris Brown, Usher, Rihanna… dont les clips se vendent comme des bouchées de pain… Je ne saurais épuiser ici les éléments culturels qui constituent la première force de pouvoir des Etats Unis ! La France, quant à elle, a largement diffusé et imposé ses idées et ses valeurs par le biais des arts et de la littérature. En effet, comme le dégageait Pierre Angoulvent :

« Le livre est le support attitré de l’idéologie d’un pays, son meilleur ambassadeur spirituel… Il est aussi le véhicule naturel des technique en honneur dans son pays d’origine, l’apologiste de ses mœurs, l’historiographe de ses gloires. Il prépare le terrain à l’exportation des produits nationaux, il sert d’introduction aux hommes et aux choses » (L’édition française au pied du mur, Paris, 1960, p. 70)

Nos dirigeants refusent obstinément à comprendre que le développement est d’abord endogène avant d’être exogène. Comme nous l’enseignait d’ailleurs mon Très Cher Professeur Joseph Ki-Zerbo qui disait : On ne développe pas, on se développe.  Je m’interrogeais même dans un autre article pour savoir si nous ne refusions pas plutôt le développement au regard de nos attitudes et actions. Le « développement » est d’abord un problème de mentalité lié au culturel, au cultuel et au spirituel avant d’être économique car c’est la culture qui façonne notre manière d’être, notre savoir être, savoir-faire. Notre vision du monde se construit ou évolue en fonction des échanges interculturels. D’où l’importance des voyages. C’est ce que le Sénégal a légèrement compris au regard de la gestion du patrimoine culturel qu’on y observe ! On ne peut que souhaiter que bien d’autres pays d’Afrique Subsaharienne et surtout Centrale, prennent le pas !


Pourquoi il faut intégrer les guérisseurs traditionnels dans le système de santé national

De mémoire, je ne connais que l’Afrique du Sud et le Sénégal qui disposent d’hôpitaux traditionnels reconnus et intégrés au sein du système médical. Celui de Keur Massar, crée en 1980 par la biologiste française Yvette Parès après avoir été initiée par le maître peul Dadi Diallo. L’hôpital traditionnel de Keur Massar a redonné à la médecine traditionnelle africaine ses lettres de noblesse, fut la première de ce genre au Sénégal et peut-être au monde. Aujourd’hui, cette structure est d’une très grande utilité dans le soin des maladies locales comme les tuberculoses, les hépatites, les paludismes, les dermatoses et même le… SIDA (C’est pas moi qui le dit oh, c’est sur leur site ^_^)

Des plaidoyers sans retours…

A contrario, au Cameroun, les tradipraticiens, bien que jouissant d’un statut légal à travers les associations des tradipraticiens de santé, ont un manque de visibilité et de soutien étatique. L’État a créé de grands « hôpitaux modernes » où des médecins officient dans des bureaux (parfois climatisés) alors que nos tradipraticiens s’époumonent dans les marchés et les places publiques pour écouler leurs produits. Seuls quelques-uns, parmi lesquels le Dr. Dewah, ont réussi à échapper à cette situation précaire et militent aujourd’hui pour la reconnaissance, la promotion et l’expansion de la tradithérapie en Afrique. C’est aussi le cas pour le Docteur béninois ERICK V. A. GBODOSSOU qui a crée en 1971 à Dakar une ONG spécialisée dans la promotion, la restauration et la conservation de la médecine traditionnelle: PROMETRA. Dans son livre Éthique, science et développement, il milite pour une symbiose entre les deux médecines ou plus de respect envers la médecine traditionnelle:

« En matière de sciences nous avons rien à envier au Nord »

Au Cameroun, la plupart des tradipraticiens ont des entreprises ambulantes. Leur bureau est le plus souvent le marché ou les agences de voyage de train ou de transport inter-urbain. Leur capital ou « fonds de commerce » réside dans une mallette (pour les plus nantis) ou un simple plastique à l’intérieur duquel vous retrouverez des plantes, des poudres et des décoctions aux vertus thérapeutiques incalculables. Qui d’entre nous n’a pas encore été assailli lors d’un voyage Douala-Yaoundé par ces tradipraticiens qui usent de la puissance de leur verbe pour nous amener à acheter leur produit ? Et comme, les camerounais sont des « Thomas », qui aiment voir avant d’accepter, ce n’est qu’après avoir gouté ou écouté les retours (témoignages) positifs des anciens clients (patients) qu’ils se décident à débourser la modique somme de 500 FCFA (ou +) pour acheter le produit. S’il n’est pas suffisamment éloquent, persuasif et comique, il peut même arriver qu’il ne vende rien et descende au terminus bredouille.

Leur service après-vente (SAV) se fait par deux canaux : en présentiel ou à distance. Le mode SAV en présentiel est pour ceux qui possèdent des centres de distribution dans les grandes métropoles et le mode SAV en ligne pour ceux qui n’en ont pas ou les deux. Tel est le cas pour le Docteur Aboubacar dont l’ingéniosité l’a amené à se servir des opportunités du numérique pour promouvoir ses produits et maintenir le contact avec ses clients. Je vous laisse découvrir une des posologies de ses médicaments visible sur son blog :

Promotion du médicament "Bouba 3" d'un guérisseur traditionnel © Christian Elongue
Promotion du médicament « Bouba 3 » d’un guérisseur traditionnel © Christian Elongue

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Comme vous pouvez très bien vous en rendre compte, il s’agit d’un tradipraticien « très polyvalent » dont le champ de compétence est très vaste. Son médicament nommé « Bouba 3 » à lui seul serait capable de soigner 32 MALADIES de « l’absence de règles à la malédiction et la malchance ». 32 ici n’est qu’une estimation et les vertus de « BOUBA 3 » pourraient aller au-delà puisque l’on retrouve le mot et cetera : « [Les MST (syphilis, chaude pisse, clamédia etc…)

Et ce n’est pas tout… !!! Dr Bouba vous assure également que son produit est efficace contre les problèmes coutumiers notamment les cas de « lavage, blindage contre la sorcellerie, poison de nuit et de jour… ». Je reconnais que seuls les camerounais pourraient connaitre les référents de la plupart de ces maladies. Un ami ivoirien à la vue des différentes maladies prises en charge par le produit « BOUBA 3 » n’a pu s’empêcher de s’exclamer :

« Yes papa ! Le produit là est puissant dèh ! Ton Dr. Bouba là est un magicien ou quoi ? »

Moi-même je ne puis lui répondre, certains parleraient de charlatanisme… C’est en tout cas ce qui ressort des propos du professeur Ouba H. Razakou, Délégué National du groupe d’initiative commune de guérisseurs de la médecine traditionnelle africaine du Cameroun, lors de la 10ème journée Africaine de la médecine traditionnelle : « […] le secteur est miné par bons nombre de faux médecins, et d’hommes aux multiples casquettes. C’est la raison pour laquelle ce genre de célébrations est organisé pour démasquer et nettoyer les brebis galeuses qui minent notre activité et travaillent à nous décrédibiliser »

ET TOI COMMENT CONSIDÈRE TU CETTE AFFICHE SUR LES VERTUS DU PRODUIT « BOUBA 3 » ?

QUE PENSE TU DE LA PLACE DE LA « MÉDECINE TRADITIONNELLE » AU CAMEROUN ?

       Quant à moi j’estime que l’importance de la médecine « traditionnelle » africaine n’est plus à démontrée. Elle est un héritage commun et jusqu’à ce jour le plus accessible étant donné qu’en Afrique, 80% de la population recoure aux services des « guérisseurs traditionnels » régulièrement. Ces derniers ont la réputation d’être capables de prédire la cause d’une maladie et les problèmes sociaux d’une personne. Beaucoup d’entre eux ont des connaissances très approfondies sur les matières végétales et leur puissances curatives. Ils utilisent des graines, tiges, écorces, racines et feuilles pour traiter les symptômes et la plupart sont à la fois herbalistes et devins.

Un pont entre la santé et les traditions

Contrairement aux médecins qui ont des « formations en sciences occidentales » et se concentrent sur les causes biomédicales des maladies, eux par contre adoptent une approche beaucoup plus holistique de la vie qui maintient un équilibre entre l’esprit, le corps et notre environnement. Il se concentre donc plus sur l’état général du patient que sur la douleur ou la maladie. C’est pourquoi je pense que la « médecine traditionnelle est un modèle de comportement pour l’homme ». Ses effets positifs sont plus durables et elle est plus respectueuse de l’environnement que la médecine « conventionnelle » dont les produits biochimiques intoxiquent nos organismes et les rendent dépendant. C’est d’ailleurs le principal mode de traitement des pygmées dans le Sud du Cameroun

Leur accessibilité…

      L’accès au médicament demeure un grand problème en Afrique et pire encore au Cameroun, la « médecine traditionnelle » est donc populaire parce qu’elle est disponible et à la portée de toutes les bourses. Un paysan des zones rurales ou enclavées ne dispose point de pharmacie. La majorité des zones rurales et péri-urbaines camerounaises ne disposent point de « pharmacies » ou de centre de santé adéquat et suffisant pour les populations locales. La situation est plus terrible et inquiétante dans la partie septentrionale du pays où les couts médicaux élevés ne permettent pas non plus aux pauvres d’avoir accès aux services de soins de santé.  Les gens alors préfèrent les guérisseurs traditionnels qui ne demandent pas toujours l’argent liquide immédiatement et sont beaucoup plus nombreux que les médecins.  Ils consultent les guérisseurs traditionnels peu importe qu’ils sont capables de payer pour les services médicaux ou non.

Des sources d’informations sur la santé et le traitement des populations

           Les guérisseurs traditionnels sont très importants lorsqu’il s’agit de développer de nouveaux médicaments, de donner des rapports sur de nouveaux cas de maladies contagieuses et trouver les moyens de garantir que les malades continuent à prendre des médicaments prescrits. Le ministère de la santé en sud-africain a mis sur pied un Conseil intérimaire des praticiens de la santé traditionnelle pour développer et gérer les connaissances des médicaments traditionnels africains ; et vise à moyen terme à publier un cadre pour la réglementation des médicaments traditionnels africains à l’horizon 2019.

Guérisseurs Traditionnels_Afropolitanis
Nhamburo Masango, guérisseur traditionnel du Zimbabwe, entouré d’herbes, d’os et d’autres remèdes

Le schéma est très différent au niveau du Cameroun où la coopération entre les tradipraticiens et les médecins est purement formelle et officielle. La situation sur le terrain contraste énormément avec les textes et législations. Les guérisseurs traditionnels sont victimes d’un déni de reconnaissance et du mépris de certains médecins qui les qualifient de « charlatans » ou de « marabouts » (au sens camerounais du terme !).

      S’il est vrai de sérieuses complications résultent de l’utilisation des médicaments traditionnels, cela est aussi en partie due à l’inaction du gouvernement qui n’a pas suffisamment pris des mesures pour la réglementations et l’institutionnalisation des pratiques et praticiens de la « médecine traditionnelle » ; qui devient de plus en plus la « Cour du Roi Pétaud », un terrain où tout le monde peut s’installer sans pour autant avoir les qualifications professionnelles requises. Au Cameroun, il n’est pas rare de voir des individus changer de statut du jour au lendemain : ils passent du métier de « chômeur » à celui de « tradipraticien ». L’association en charge de la réglementation n’étant pas suffisamment étanche et rigoureuse dans la sélection. Pour éviter ces complications et autres dérives, le gouvernement camerounais devrait encourager et intensifier la recherche sur les médicaments traditionnels avant leur utilisation. Sinon l’on continuera à retrouver de pareilles posologies comme celle de notre « Très cher et Honorable Dr Aboubakar ».

       Je ne pourrais, dans un billet, épuisé les arguments sur l’importance des « guérisseurs traditionnels » dans nos systèmes de santé, j’y reviendrai dans un prochain billet. Toutefois, si la médecine dite « conventionnelle » est étrangère et détachée de nos réalités, nos croyances et systèmes de soins traditionnels, c’est à nous que revient la tache de valoriser nos propres méthodes de soins. Cette valorisation est d’abord terminologique : qu’on arrête de qualifier notre médecine de « traditionnelle » et qu’on passe de l’expression : médecine traditionnelle africaine à médecine africaine. Nous sommes les seuls à procéder ainsi car les Chinois n’appellent point acupuncture de traditionnel mais de médecine chinoise.

Pour conclure, permets-moi de te laisser en compagnie de cette réflexion de l’anthropologue de la santé béninois Roch Houngnihin:

 «Aujourd’hui en Afrique, la médecine traditionnelle n’est pas une alternative à la médecine conventionnelle. Elle constitue la principale source de soins médicaux face aux besoins croissants de la population et aux nombreux défis auxquels les systèmes de santé sont confrontés et qui se caractérisent par la faible performance des services préventifs et curatifs, le coût élevé des prestations dans les établissements hospitaliers, la forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur en matière d’approvisionnement en médicaments essentiels, l’insuffisance du personnel, les pesanteurs socioculturelles relatives à la perception, la prise en charge et la prévention des maladies, etc

« N’y a-t-il donc pas à craindre la disparition de la médecine traditionnelle devant l’ampleur de la déforestation en ville  ? »

Cet article est ma contribution dans le cadre de la campagne #SantéPourTous initiée par les blogueurs camerounais. Pour participer à cette campagne, vous pouvez suivre le hashtag #SantépourTous sur les réseaux sociaux, et partager les articles publiés dans le cadre de la campagne. Vous pouvez également (re)lire et partager les articles publiés avant celui-ci :

Le médecin n’est pas un faiseur de miracle (Fotso Fonkam)

VIH SIDA : comment vivre longtemps avec le virus ? (Thierry Didier Kuicheu)

Les hôpitaux camerounais sont des malades très mal soignés (Fabrice Nouanga)

VIH-SIDA : la nécessaire éducation (Christian Cédric)

Pourquoi l’argent est-il la priorité dans les hôpitaux au Cameroun ?(Tchakounté kémayou)

 

Le suivant sera de #Mireille Flore Chandeup et portera sur : la prise en charge des femmes enceintes jusqu’à l’accouchement. Ne le ratez surtout pas !!! (^_^)

Crédit photo de couverture: scidev.net 


8 différences entre les taxi-ville au Sénégal et au Cameroun

Les métropoles africaines se singularisent par une diversité et une hétérogénéité des modes de transport. Dans chaque pays, les façons et manière de se déplacer sont le reflet des dynamiques sociales. J’aimerais ici vous présenter des rapprochements entre les taxis de Dakar au Sénégal et ceux des capitales camerounaises.  Si vous alliez au Sénégal et empruntiez des taxis-ville, voici les éléments qui pourraient vous frapper :

1- Etat des véhicules : Les taxis de Dakar sont en meilleur état que ceux de Yaoundé!

J’ai même vu des Mercedez en très bon état qu’on utilisait pour le taxi ! A Dakar, 70 % du parc automobile est en bon état mais c’est près de 40% au Cameroun. La plupart des voitures qui servent de taxi sont celles en âge de prendre la retraite après de bon et loyaux services ! Mais est ce que les gars comprennent ça alors ? La voiture chez nous a 4 cycles de vie : le premier c’est à Mbeng lorsqu’elle vient de sortir de l’usine. Le second c’est en « Occasion Belgique » c’est-à-dire lorsqu’elle est importée ; elle sert ici de voiture de luxe à usage personnel. (Il faut voir comment les gars se sentent avec… !). La 3ème vie est en mode « taxi » et quand elle est déjà très bien amortie, on s’en sert pour faire le « clando » ou pour escorter les gens au champ. En gros, une voiture importée sert au moins 20 ans avant de décéder et ce sont les accidents de circulation (très fréquent) qui les sauvent même parfois sinon…

2- Où et comment négocier le prix ?

La règle de base c’est de ne jamais stopper le taxi devant un lieu de « luxe » comme les hôtels, supermarché, à l’entrée d’un ministère, d’un restaurant chic… Il faut toujours s’en éloigner légèrement sinon…

Il faut être patient dans la négociation, ne jamais prendre le premier taxi venu ! C’est après avoir subi le refus de trois taxis que vous pouvez décider de hausser légèrement votre offre. Si tu viens par l’aéroport, ne jamais lui montrer que tu ne maîtrises pas le système sinon ils vont te « vacciner ». Pour plus de sûreté, il est possible de contacter des chauffeurs personnels comme c’est le cas au Cameroun.

Si tu es accompagné d’un toubab ou si tu ne parles pas wolof et demande le coût du trajet en français, alors il faut le diviser en 2 voire trois. Sinon…

3- Le code linguistique : les chauffeurs dakarois sont majoritairement « wolofphones ».

Ceux qui ne parlent que le français ou l’anglais là, attention ! Si le lieu où tu vas n’est pas très connu, il y’a de forte chance qu’il ne puisse t’y conduire mais il te dira qu’il maitrise parfaitement l’endroit ! A défaut, il te déposera à 500 m ou 1 Km dudit endroit après que vous vous soyez perdu même trois fois . Quand tu lui parles français, il sourit, se gratte légèrement la tête puis te répond en Wolof ! Un dialogue de sourd quoi ! Dire que c’est le pays de Léopold Sédar Senghor, un des pères de la francophonie… ! Ici c’est la Wolofonie, à prendre ou à laisser !!!

4- Le « chargement » : les chauffeurs dakarois ne surchargent pas !

Afropolitanis_Christian Elongue
Surcharge de taxi au Cameroun_Cameroon24.net

Les chauffeurs dakarois font l’effort de respecter le nombre de places règlementaires. Chez nous, si vous n’êtes pas au moins 7 ou 9 (ils en mettent souvent deux ou trois dans la malle arrière !!!), le gars ne bouge pas. Vous vous retrouvez serrés comme des sardines dans une boîte de conserve et si tu oses revendiquer pour lui dire qu’il est en situation de surcharge, voilà ce qu’il te répond : Je dis hein mon frère ! C’est toi qui m’a mis en route ? Tu sais même comment on fait pour mettre une voiture en route ?  Si ça te vex (énerve), tu n’as qu’à buy ta part de voiture pour rouler avec. Donc, arrêtes de m’embrouiller hein ! Si tu veux être bien assis, tu n’as qu’à payer le prix de deux places ou alors tu me prends en mode « course ». C’est alors facile ?! Si tu n’es pas un muna tété ou un bôbô, tu peux tenter ? Le plus souvent c’est quand quelqu’un est coincé et pressé qu’il accepte saigner pour prendre un taxi seul. Or à Dakar, quand tu prends un taxi pour une destination, il ne s’arrêtera plus en cours de route pour faire le ramassage. Le taxi dakarois c’est donc par défaut en mode une place. Mais…

5- Le taxi-ville du Cameroun est un taxi-clando au Sénégal.

Comme je viens de vous le dire, les taxi qui circulent au Centre ville à Dakar ne surchargent pas et sont tous légalisés. Ceux qui surchargent et évoluent en clandestinité sont concentrés dans les banlieux. Or c’est le contraire au Cameroun…

6- Les taxi-ville de Dakar ont des queues…

Afropolitanis_Christian Elongue
taxi-avec-queue-de-cheval_ariniaina-mondoblog.org

Oui ! Vous avez bien entendu ! Au départ très surpris j’ai eu du mal à m’accoutumer à la présence d’une queue de cheval bien visible à l’arrière des taxis. Les taximans vous diront qu’il s’agit d’un porte bonheur ! Il y’a aussi ces effigies ou postiches de célèbres marabouts que vous trouverez sur ou dans leur taxi ! Chez nous, les porte-bonheur sont des postiches de Saint ou alors des chapelets accrochés au parebrise interne. Le plus souvent, les chauffeurs baptisent (bénissent) leur taxi (pour les chrétiens) ou le fétichisent avant de le mettre en route pour éviter des accidents !

7- Le taxi dakarois est cher le feu sort seulement !

Vous vous en doutiez bien ! Rien n’est gratuit, le confort a aussi son prix ! Le prix du taxi à Dakar est donc 4 ou 5 fois plus cher que celui du Cameroun ! Même si tu veux seulement parcourir 10 m, le chauffeur te prend d’abord 500 FCFA. Si c’est un peu loin,  tu te retrouves à payer entre 1000 ou 5000 FCFA ! Quand j’y étais, j’ai effectué seulement 3 « petits trajets » et cela m’a couté 4500 FCFA ! J’ai frolé le palu surtout quand je comparais cela avec nos prix au Camer où on paie le taxi entre 100 et 500 FCFA. 500 quand le trajet est franchement long et la distance comparable à un mini-voyage. Si tu lui proposes 100 FCFA ou 300, le gars va biguine (se mettre) à te lap (rire) et te djoss dans un français bricolé et rafistolé : 100 Frs pour taxi ? Cé né pas dé l’argent déh ! Lé taxi cé à partir de millé francs mon frère, toi aussi ! A ce rythme ci, nos sœurs camerounaises trouveraient facilement leur « compte » avec ces chauffeurs dakarois. Surtout quand on sait qu’un taxi réalise en moyenne 70 trajets par jour. Je vous laisse le soin de faire le calcul…

8- Les systèmes de reconnaissance sont formels.

Tous les taxis dakarois sont identifiables par leur couleur et tous les chauffeurs ont leur badge professionnel à jour accroché sur le rétroviseur interne dans la voiture. Mais chez nous à Yaoundé, tu vas retrouver un « personnel » qui devient « taximan par circonstances ». Lorsqu’il rentre du travail, il se met à ramasser les clients en route et coupe ainsi l’herbe sous le pied des taximans légitimes. Ou alors, tu vois des taximans qui officient sans badge ou avec des badges expirés et cela avec des contrôles routiers dans la ville…

Et alors…

Je voudrais tout simplement souligner que les taximans dakarois sont professionnellement mieux organisés et structurés que ceux du Cameroun. Ils font au moins l’effort de respecter les réglementations de base. Si le coût du taxi y est très élevé comparé à celui du Cameroun c’est parce qu’ils ne prennent qu’un seul passager ou groupe par trajet pour optimiser en gain de temps et procurer du confort au passager. Le fait de ne point parler « correctement » français, pour moi, n’est point un handicap du moment qu’ils maîtrisent bien leur langue nationale ou maternelle ! Ils incitent ainsi les étrangers à apprendre leur langue pour des besoins de communication ! Nous devrions, nous aussi au niveau du Cameroun, assurer la promotion de nos langues nationales et les utiliser dans toutes nos situations de communication non pas seulement officieuses mais aussi officielles ! Les langues française et anglaise sont importantes certes mais pas incontournables ! Nous devons les utiliser avec sagesse et continuer à investir dans la promotion et l’usage de nos langues nationales pour éviter qu’elles ne périclitent et disparaissent ! Donc en allant à Dakar, n’hésitez pas à vous procurer un bon dictionnaire Wolof-Français et à bien garnir vos poches, sinon…


Amex Bootcamp Dakar 2016, ou la volonté de transformer nos sociétés

Je viens de participer au « American Express Emerging Innovators Bootcamp », organisé en partenariat avec l’organisation américaine Ashoka afin de détecter, rassembler et inspirer des entrepreneurs sociaux contribuant au développement de leur communauté tant dans les domaine de la santé, de l’éducation, de la sécurité alimentaire, de l’alimentaire, du numérique. De ces ateliers qui se sont déroulés à Dakar, j’en sors épuisé mais heureux.  J’aimerais décrire, échanger et partager mon ressenti suite à ce programme. J’aimerais immortaliser par les mots les moments partagés durant cet événement. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, je ne trouve point les mots. Je me remue les méninges, en quête de termes descriptifs, explicatifs ou qualificatifs à mêmes de transmettre les émotions qui me traversent en ce moment, et malheureusement, je n’en trouve point !

Comment décrire ces sourires complices et de malice que nous échangions déjà entre nous rien que deux jours après nos rencontres ? Comment décrire les effets subséquents de ces conversations sur nos actions ? Comment transcrire l’impact de ces échanges sur nos visions ? Comment mesurer le poids de ces témoignages sur notre motivation ? Comment décrire le rôle de ces formations dans le renforcement de nos capacités ? Bref, je ne trouve point les mots pour étiqueter ces sentiments qui pétillent abondamment en moi !

Quoi de plus merveilleux que de rencontrer des jeunes qui partagent la même vision de l’Afrique que nous ! Quoi de plus beau que de se retrouver dans le récit de l’Autre ! Quoi de plus réjouissant que de pouvoir partager son expérience et d’apprendre de l’autre ! Quoi de plus captivant que d’apprendre de ces entrepreneur(e)s et leaders, de découvrir leur personnalité et un pan de leur intimité !

Au-delà de la formation, ces ateliers nous ont permis de tisser des liens, de construire des réseaux, de bâtir de nouvelles amitiés, d’effacer des stéréotypes et préjugés. Ce bootcamp a infléchi notre pensée, notre savoir-faire, notre savoir être. Au-delà du changement social, il s’agit d’un changement sociétal !

Ce bootcamp est une expérience inoubliable dont les souvenirs resteront à jamais gravés dans mes stèles mentales. C’est maintenant à nous, dans nos domaines de compétences respectifs, d’investir le capital acquis durant cette formation dans nos entreprises respectives. La place de l’Afrique au sein de la mondialisation repose sur sa jeunesse. Nous sommes inéluctablement engagés dans une course de relais où le repos, pour l’instant n’est point autorisés. Nous devons éviter de commettre les mêmes « erreurs » que nos parents, de reproduire les mêmes « bêtises » et apprendre du passé pour comprendre le présent et anticiper sur le futur. Ce futur est à nous, il nous revient de le bâtir. L’ entrepreneuriat est un formidable outil pour y parvenir. Les terrains à investir sont énormes ! N’hésitons point: osons, travaillons pour toucher nos rêves car nous devons transformer les mentalités, transformer la société, Impacter l’Afrique et le monde ! Le travail est énorme mais seul notre détermination et notre persévérance feront la différence. Et comme l’a confirmé la Présidente de l’Organisation humanitaire Faisons un Geste, « Il faut avoir le courage et persévérer pour atteindre ses objectifs ». Oui ! N’abandonnons jamais car l’Histoire nous prendra à témoin, nos ancêtres ont donné de leur vie pour nous permettre d’avoir cette vie. Alors ne les décevons point. Nous avons un devoir de réussir car l’Histoire nous a déjà retiré le droit à l’échec !

Napoléon Bonaparte, « Les hommes qui ont changé l’univers n’y sont jamais parvenus en gagnant des chefs, mais toujours en remuant des masses »

Mon cheval de bataille c’est d’éduquer les enfants à la culture du livre et du débat pour en faire des citoyens conscients et responsables. Je suis convaincu du fait qu’un immense potentiel sommeille en nous, il nous faut le mettre en éveil, puis en veille ! Je suis convaincu du dynamisme de notre dynamisme et cela me rassure car je sais que nous sommes appelés à nous revoir ! D’ici là, que le Tout-Puissant nous accompagne car seul l’effort fait le fort.


De la nécessité de développer des serious games en Afrique (I)

Serious Games ! Voici un mot désormais à la mode et présent dans la bouche de tous les praticiens du monde de l’éducation et de la formation ! Moi-même, je m’en servais souvent sans trop saisir les frontières sémantiques de la notion. Ce sera grâce à un MOOC que j’ai enfin pu en saisir les contours et les pourtours. Un serious Game est tout simplement un jeu dont la finalité est autre que le divertissement. C’est le fait d’ajouter une fonction utilitaire à un jeu, de joindre le pédagogique au ludique. En effet le jeu est un merveilleux moyen pour attirer et maintenir l’attention, susciter l’engagement et la motivation de l’apprenant.

Cependant, la pratique n’a rien de nouveau en soi, car quel que soit son support, l’usage du jeu dans l’enseignement remonte au début de l’histoire de l’humanité, si ce n’est avant. Certains jeux encore populaires aujourd’hui ont également des racines très anciennes, comme l’Awalé, dont l’origine remonte au VI siècle de notre histoire. Le jeu, possède une particularité par rapport aux autres œuvres : il est interactif ! Si un film « existe » même lorsque personne ne le regarde, les jeux n’existent quant à eux que quand des humains les utilisent. Mon intérêt pour les Serious games est lié à mon caractère car j’aime autant lire que faire des délires. Je perçois les jeux sérieux comme une ressource innovante dotée d’un fort potentiel, en phase avec les problématiques actuelles et notamment prendre en compte un nouveau rapport au savoir induit par le numérique, intéresser et motiver les élèves, individualiser les apprentissages.

Jeu de sensibilisation aux menaces du séisme
Stop Disaster: un jeu sérieux pour sensibiliser sur les séismes

D’après moi, les serious games sont une ressource, un outil parmi d’autres à la disposition de l’enseignant qui veut diversifier sa pédagogie – qui le doit même et de plus en plus s’il veut intéresser ses élèves. C’est une ressource qui a des spécificités particulières : simulation, interactivité, immersion, feedback et statut de l’erreur notamment. En effet, à travers le jeu, l’erreur n’est plus un facteur anxiogène pour les élèves ou apprenants.  Les choix se font à travers un personnage ou avatar, dans certains jeux les parties peuvent être rejouées, des bonus sont attribués… Le débriefing de fin de partie se déroule paisiblement et les élèves n’hésitent pas à présenter leur action et leurs difficultés dans le jeu. Cela la positionne comme ayant un vrai potentiel pour répondre aux problématiques actuelles, à condition bien sûr que le jeu soit compatible à des usages adaptés à une organisation scolaire contraignante (heure de cours, disciplines séparées).

Cela répond à une prise de conscience des enseignants qui ont envie de sortir du cadre encore très répandu du cours magistral qui, lorsqu’il est systématique, ennuie les élèves d’aujourd’hui et aussi certainement pas mal d’enseignants ! Ce dernier devient « accompagnateur » car les élèves n’hésitent pas à interpeller le professeur pour avoir un avis, de l’aide pour la progression dans le jeu… et interviennent pour s’aider mutuellement. C’’est l’enseignant qui fait le lien entre l’expérience de l’élève dans le jeu et les savoirs enseignés. Mais encore faut-il qu’il y ait des points de contact entre le jeu et les savoirs enseignés… C’est une vraie problématique : si des jeux présentent ces points de contact de manière assez évidente, d’autres, qui n’ont pas été conçus spécifiquement en rapport avec les programmes ni même pour des usages dans l’éducation, permettent néanmoins des usages tout à fait pertinents.

 

Utiliser les jeux sérieux c’est mettre l’accent sur le plaisir d’apprendre dans le cadre d’une pratique qui diversifie les approches, pour un plaisir renouvelé d’enseigner… Il existe une différence entre les serious games et les serious gaming. Les premiers désignent des jeux créer essentiellement dans une visée éducative. Le plus souvent il s’agit des organismes et entreprises spécialisées dans la formation qui développent ces jeux. Le serious gaming par contre consiste à détourner les usages d’un jeu essentiellement ludique pour lui rattacher une visée éducative. Ici on prend un jeu destiné au divertissement pour l’utiliser dans un cadre pédagogique. C’est l’option choisie par la plupart des institutions francophones car la création d’un serious game numérique nécessite en moyenne 150 000 Euros et rares sont les ministères de l’éducation qui autorisent ce genre de dépense.

De nombreuses activités pédagogiques peuvent être réalisées avec des Serious Games, de la maternelle à l’université. En Europe, certains enseignants par exemple, emploient le jeu Sim City pour illustrer des cours en Geographie sur l’aménagement urbain. Grégoire Panier, enseignant de collège à l’Académie de Reims se sert du jeu Stop Disaster pour expliquer de manière ludique la prévention et la préparation des populations face aux séismes. Fanny Hervé, Professeur d’économie et de gestion, pour illustrer les principes du commerce équitable, a intégré le jeu « Dans la peau d’un producteur de café ».  Avec l’insuffisance des jeux sérieux africains, j’ai pris l’initiave d’en créer un: Eloquentia Cards. Un jeu sérieu papier-ciseau qui permet d’initier les jeunes à la pratique de l’art oratoire et du débat structuré à travers des cartes dont le choix aléatoire permet l’attribution de roles spécifiques aux différents participants. Je vous le présenterai dans un prochain billet, de même que l’état  des pratiques pédagogiques en rapport avec le Serious Game sur le continent.

 

A Bientôt !

 


Triste spirale heureuse

Une main dans les chaînes ferrées, un œil poché, l’autre fermé. De la sardine pour l’autre rive

Un crâne qui suce les rayons. Le soleil du satrape ; le satrape l’étouffe l’utilise. Son animal ?

Et pourtant la chaleur de Harlem scande les éternels blues. Les jazz qui calment  le volcan

Le vent porte son talent au-dessus des Muses. Le noir. L’âpre destin que cet homme !

El esclavo negro

Le cacao sur la tête, le café sur le dos. Voici qu’il va peaufiner l’agape de celui-là

Celui-là le vend, l’achète et le revend. Au Négrier de malheur. L’Amérique

Son tissu verdoyant, doux de soie devient chauve. Son sous-sol le sera

L’épée le transperce et il ne meurt. Le Spiritual toujours débout !

El africano

Au crépuscule, Prométhée naitra sur ces braises. Le chaudron nègre

Les larmes du Kilimandjaro. La source des feux d’artifice des muntus gagnants

Blême, sourd. Sale, pauvre. Apre d’aujourd’hui. Flambant, craquant. Devant.  Demain

Quartier général du sourire. Lampe garde  partage. Front vert qui apaise la colère du monde.

El porvenir es Africa.