René Nkowa

Et s’il y avait partition du Soudan?

Depuis hier dimanche, la partie sud du Soudan est soumise à un référendum d’autodétermination qui décidera de la partition ou non du Soudan. Ce processus arrive à la suite d’une longue guerre civile dans le pays  et d’une non moins longue série de négociations. Cette partition du soudan, qui semble assez inéluctable entraînera la formation.


Mondoblog en 2010: mes pépites!

Une année s’achève et pour beaucoup, c’est le moment de faire le bilan, de s’ouvrir des perspectives. Cette année, je me suis lancé dans une aventure fort passionnante, qui est celle du blogging, que j’ai découverte par  Mondoblog qui est une plateforme de lancée par Radio France International (et animée par l’Atelier des Médias) qui […]


(in)Justice populaire, cela a trop duré!

Ce matin, une fois de plus, une fois de trop, j’ai allumé mon poste de radio. Ce matin, une fois de plus, j’ai appris en modulation de fréquence qu’un individu a été appréhendé par la population, la main dans le sac, commettant un acte très peu  glorieux. Une fois de plus, ce matin, la voix de mon transistor m’a dit que la foule en furie l’a exécuté séance tenante!

Ne vous méprenez pas, la population de ma chère ville n’est pas retournée à l’époque des westerns où l’on pendait des gens haut et court. Le commentateur de la chaîne de radio que j’écoutais a appelé cela la justice populaire. Mais à bien y regarder, il s’agit plutôt d’une injustice. Et ce pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, comment en est-on arrivé là? Le phénomène de justice populaire a émergé à Douala au milieu des années 1990. La ville ayant pris le parti de pencher du côté des opposants au pouvoir en place, a,  à titre de représailles, été abandonnée à elle-même par ledit pouvoir et les hors-la-loi en ont alors  fait un vaste terrain de jeu, opérant à toute heure du jour et de la nuit. Ils ne se contentaient malheureusement pas seulement d’emporter les biens des pauvres gens qu’ils cambriolaient, mais procédaient à des tabassages, des tortures, des viols et aussi à des assassinats. Les forces de l’ordre dans tout ça? Quand vous les appeliez, soit ils vous disaient que « les véhicules n’ont pas de carburant », soit c’était: « Euh, Monsieur, nous ne sommes pas fait de métal, car les armes qui produisent les coups de feu qu’on entend en fond sonore là, elles peuvent aussi nous tuer hein! » En quelques mots, chacun devait se démerder. En plus de cela, les rares malfrats sur lesquels on parvenait à mettre la main se retrouvaient libres dans les jours qui suivaient et appliquaient méthodiquement leur vengeance sur des populations de plus en plus terrorisées. Face à cet état de fait, les habitants de la cité, excédés, ont décidé qu’ils n’appelleraient plus la police, mais plutôt les pompiers!

A partir de là, les individus pris la main dans le sac étaient jugés séance tenante et la sentence rendue immédiatement exécutoire. De façon systématique, le malheureux était condamné à la potence. On procédait alors à la mise à mort soit par une lapidation en bonne et due forme, soit par l’immolation (avec l’aide de vieux pneus passés autour du corps de la victime et d’un peu d’essence), soit par injection en intraveineuse d’une solution d’eau et de lait ou simplement d’essence. C’était la mort assurée. Celui de ce matin a été tabassé jusqu’à ce que mort s’en suive.

Cette pratique est une injustice parce que les populations n’obtiennent pas des pouvoirs publics que les délinquants paient pour leurs actes, ceci à cause de la corruption endémique. Elle est une injustice car les populations ne doivent pas se faire justice elle-mêmes. Elle est enfin une injustice parce que beaucoup ont subi ce funeste sort en toute innocence. Ainsi, il suffisait que quelqu’un crie: « Au voleur » en se mettant aux trousses d’un individu pour que le sort de ce dernier en soit scellé, même s’il n’avait rien fait!

Les policiers qui naguère regardaient tout cela d’un oeil narquois, interviennent maintenant. Ainsi, bienheureux est le bandit qui, dans sa souffrance, entend le hululement d’un car de police. Car ironiquement, ce sont les policiers qui viennent sortir les gangsters des griffes des populations en furie! Il faut dire que ce n’est pas souvent le cas, comme ce matin…

Chacun doit prendre ses responsabilités, car nous, citoyens de la ville, sommes fatigués de voir le paysage urbain ainsi souillé! Je me souviens d’un soir où ma mère est revenue toute bouleversée de son travail. Le matin, elle avait vu deux corps sur son chemin et le soir, elle a croisé une foule remontée. Quand elle a cherché à savoir ce qui se passait, un homme lui a répondu: « On l’a surpris en train de voler et on va le tuer ». Les pouvoirs publics doivent trouver des solutions qui donneront satisfaction aux requêtes de la population. Sans oublier que les personnes qui se livrent à ce rituel ne sont rien d’autre que des meurtriers qui méritent d’être condamnées! Mais jamais, au grand jamais, je n’ai entendu que quelqu’un a été poursuivi pour avoir participé à ces scènes de mise à mort collective!

Que cette injustice s’arrête enfin. Elle n’a que trop duré!



Les preneurs d’otages

L’Afrique me fait mal. J’ai beau continuer à avoir un amour ténu pour elle, mais elle me fait très mal. D’autant plus que ce sont ses propres enfants qui me font subir ça.

Ma voix va se noyer au milieu de centaines, de milliers, de millions d’autres. Qu’importe, elle aura quand même oralisé ma pensée.

Les politiciens africains ne sont que des égoïstes amputés de leur coeur. J’ai été profondément choqué il y a trois jours (et je continue de l’être) quand, lors de ma séance de zapping, je tombe sur une chaîne française, LCI pour ne pas la citer. On parle de la Côte d’Ivoire et de ses élections présidentielles. Je vois un homme baraqué arracher des feuillets des mains d’un autre. Et là, le commentateur explique que l’homme aux feuillets est le porte-parole de la Commission ivoirienne chargée des élections (CEI) et qu’il s’apprêtait à passer à la lecture de certains résultats – partiels – de la présidentielle qui se fait ainsi agresser par un partisan de Laurent Gbagbo, le sortant! J’en suis resté pantois! Après cela, il s’en est suivi deux jours d’attente et hier, la CEI a proclamé les résultats provisoires qui ont tout de suite été invalidés par le Conseil Constitutionnel pour cause de forclusion.

Il ne faut pas être un érudit pour comprendre ce qui se passe; Gbagbo et cie ont voulu jouer la montre en empêchant la CEI de publier les résultats dans les temps. Sachant que le Conseil Constitutionnel, qui est à leur solde, recupérera le dossier. Dans la journée de lundi, la CEI a proclamé les votes des ivoiriens de l’étranger. Ouattara avait battu Gbagbo à plate couture. Le lendemain, le porte-parole de la CEI se fait agresser. Le partisan de Gbagbo (qui selon les indiscrétions est le représentant de la mouvance au pouvoir à la CEI) savait en commettant son acte que ce qui allait être lu n’irait pas à l’avantage de son champion. Ce qui s’est confirmé par la suite lors de la publication des résultats (par la suite invalidés) par la CEI.

Ce que je veux voir maintenant, c’est quel tour de prestigitation ils vont effectuer pour renverser les chiffres de la CEI qui étaient de 54% pour Alassane Ouattara et de 46% pour Laurent Gbagbo. Et ce serait une HONTE non seulement pour la Côte d’Ivoire, mais aussi pour toute l’Afrique!

On l’appelle le ‘Boulanger d’Abidjan’ mais qu’il ne se dise pas qu’il peut rouler tout le peuple ivoirien dans sa farine politique. D’autres ont essayé et ils s’y sont brûlé les doigts. Tout observateur de la politique ivoirienne sait que Alassane Dramane Ouattara n’a personne à sa mesure en Côte d’Ivoire. Il est imbattable à la régulière. Tous les politiques de ce pays, depuis Konan Bédié à Koudou Gbagbo en passant par Robert Gueï se sont attaqués à lui. Le peuple en a décidé autrement. Et le peuple a toujours raison.

Finalement, c’est ce peuple qui souffre. Entre divisions, Marcoussis, conflits, crises, ivoirité, mandats gratis, Licorne, ONUCI et j’en passe, l’ivoirien a été oublié. Ce fleuron a presque sombré. Et au nom de son peuple, certains égocentriques se battent pour leur propre nombril.

L’Afrique, avec de telles mentalités, ne pourra jamais évoluer. Jamais! Dans mon pays, ce n’est pas mieux… De quoi me plains-je même?

Le couvre-feu a été décrété, les frontières ont été fermées depuis hier et le signal des grandes chaînes internationales a été coupé. Le pays s’est refermé sur lui-même. Ca ne sent pas bon, tout ça. Pas du tout. Ca risque de barder et les ivoiriens sont pris en otage dans tout cela.

La politique… Les africains se sont échinés à donner malheureusement raison à Machiavel qui disait dans Le Prince: « La politique est l’art d’atteindre le pouvoir et le garder »… Et ce par tous les moyens, vraisemblablement!

Je m’en vais suivre l’évolution de la situation… Peut-être que Monsieur Gbagbo a finalement remporté cette élection, qui sait…

Par René Jackson.


« Parfois, ici au Cameroun, le téléphone a plus d’inconvénients que d’avantages »

Ainsi s’exprime une dame âgée d’une cinquantaine d’années il y a plus d’un an. Nous étions plusieurs centaines en rang depuis des heures dans le hall d’une agence de mon opérateur téléphonique favori. La campagne d’identification de tous les abonnés au mobile du Cameroun venait juste d’être lancée par le gouvernement et le délai imparti […]


Les petites et grandes affaires du téléphone mobile à Douala.

La téléphonie mobile a fait naître et alimente dans son sillage un marché d’une extraordinaire diversité. Autour du téléphone mobile gravitent nombre d’activités. Et la grande majorité des personnes exerçant dans ce domaine tirent leur épingle du jeu. Et bien évidemment, ce sont les multinationales qui opèrent dans le secteur qui font les plus grosses […]


L’environnement de la téléphonie mobile au Cameroun

Dans mon pays, trois opérateurs officient dans le domaine de la téléphonie mobile. Aux deux opérateurs mobiles GSM traditionnels (Orange et MTN) est venue se greffer la Camtel avec sa formule CTPhone (qui fonctionne uniquement avec des portables utilisant une technologie différente du GSM, le CDMA). A elles seules, les sociétés Orange et MTN revendiquent […]


Coupe du Cameroun: une finale et des questions

La finale de la Coupe du Cameroun de football s’est jouée hier au Stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé avec l’absence remarquée de M Paul Biya, Président de la République du Cameroun. Paraît-il qu’il ne serait pas encore rentré au Cameroun depuis qu’il l’a quitté pour le Sommet de la Francophonie…

La finale de la Coupe du Cameroun de football s’est jouée hier au Stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé avec l’absence remarquée de M Paul Biya, Président de la République du Cameroun. Paraît-il qu’il ne serait pas encore rentré au Cameroun depuis qu’il l’a quitté pour le Sommet de la Francophonie (qui s’est tenu du 22 au 24 octobre dernier à Montreux en Suisse).Et cette absence fut un tort, parce que au niveau du spectacle, ce fut un match très enlevé. Les occasions se succédaient et dans les arrêts de jeux de la seconde mi-temps, Trésor Owona Zoa, le joueur de Fovu de Baham marqua un but tout autant salvateur pour son club que pour l’image du Cameroun (on verra pourquoi). Ce but permit à son club d’emporter la finale sur le score de 2 buts à 1 aux dépens d’Astres de Douala. Mais au delà de ce match et de son score, cette finale suscite une série de questions:

1- Le Président de la République est-il obligé d’être présent lors de la finale de la Coupe du Cameroun? La réponse (le plus souvent) positive à cette question engendre un spectacle lamentable pour tout le mouvement sportif camerounais. Une chose doit être au préalable considérée: traditionnellement, la finale de la Coupe du Cameroun de football est l’évènement qui se veut être une apothéose et qui est sensée clore la saison sportive, et ce pour toutes les disciplines (football, bien entendu, mais aussi hand-ball, tennis, judo, etc). La maxime qui dit que le Président doit assister à cette cérémonie pousse très souvent à attendre que la Présidence de la République communique la date à laquelle elle doit avoir lieu. Et cette attente peut durer des mois. Cette année, par exemple, l’attente a duré quatre mois et demi!

Pendant ce temps, les joueurs et le staff des deux malheureuses équipes finalistes continuent à s’activer, tandis que les autres sont en vacances. Les joueurs sont gardés sous pression, parce que la Présidence communique très souvent moins d’une semaine avant la date qu’elle prévoit. Cette année, il s’est écoulé deux jours (!) entre la publication du communiqué et le match lui-même.

Quand on pose la question, deux réponses sont avancées: A la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), on dira que selon les statuts de 1972 toujours en vigueur, c’est le Chef de l’Etat qui fixe la date à laquelle doit se jouer cette finale. A la Présidence de la République, on rétorquera que la FECAFOOT ne communique pas assez tôt le calendrier de sa saison, et que « le calendrier d’un Président de la République se prépare un an à l’avance ». D’ou la question: la finale de la Coupe du Cameroun ne peut-elle se jouer qu’en présence du Chef de l’Etat? Hier dimanche, la réponse était clairement « non », puisqu’il n’était pas là. Dans ce cas, si les finalistes sont connus au mois de juin, pourquoi ne pas dès lors programmer le match pour qu’il soit joué avant la fin du mois de juillet et d’ainsi permettre à l’ensemble du mouvement sportif camerounais de souffler pendant les mois d’août et de septembre?

2- Peut-on jouer un match de football en nocturne au Cameroun? Dans les petites ruelles faiblement éclairées de nos quartiers, oui. Mais dans un stade en bonne et due forme, non. C’est clairement non. Voulez-vous savoir pourquoi le but in extrémis de Trésor Owona Zoa a sauvé l’image du Cameroun? Parce que la nuit tombait déjà sur la ville de Yaoundé et que selon des indiscrétions, les techniciens du stade s’affairaient depuis des heures, et en vain, à faire démarrer les pylônes d’éclairage. Ce footballeur a épargné à tout un pays la honte de voir ce match reporté pour défaut d’éclairage. Des chaînes radio et TV étrangères diffusaient ce match en direct. Pour vous situer, le Stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé représente pour le Cameroun la même chose que Wembley pour l’Angleterre ou Maracana pour le Brésil. Ceci pousse fatalement à s’interroger sur le problèmes d’infrastructures sportives au Cameroun. Ce sujet est trop vaste et trop triste pour commencer à en parler ici.

3- Est-il normal que deux clubs d’un même championnat de première division aient un dirigeant commun? Fovu de Baham et Astres de Douala, finalistes de la Coupe du Cameroun édition 2010 et par ailleurs pensionnaires toutes les deux de le MTN Elite One (championnat de première division) ont un même président (et donc, propriétaire). N’y a-t-il pas là un sérieux risque de conflit d’intérêts? Je me souviens que certains, sous d’autres cieux, sont contraints à abandonner l’un de leurs postes si les clubs qu’ils dirigent doivent compétir dans un même tournoi. Se sachant gagnant quelqu’en soit le cas, le président de ces deux clubs a fait peser un chantage sur la FECAFOOT, en menaçant de faire boycotter l’une de ses équipes, en occurrence Fovu de Baham (le futur vainqueur) car il accusait l’instance fédérale de lui avoir retranché trois points qui avaient fait descendre son club en deuxième division.

4- Et les Lions Indomptables dans tout ça? Ils ne sont rien d’autre que l’arbre qui cache la forêt. Enfin, étaient… Avec le mauvais visage affiché par cette équipe pendant ces dernières années, il commence à devenir criard que derrière elle, il n y a rien. Elle ne représentait qu’un trompe-l’oeil qui voilait le marasme dans lequel est plongé le football camerounais et le sport dans ce pays dans son ensemble!