Odilon Doundembi

Afrique, jeunesse et emploi: «comment stimuler l’innovation et l’entreprenariat des jeunes dans les TIC et dynamiser l’employabilité de la jeunesse ?»

Beaucoup sont les jeunes africains qui s’interrogent le plus souvent sur leur avenir quant à l’obtention d’un emploi. Dans le cadre de la célébration de la semaine mondiale de l’entrepreneuriat (Global Entrepreneurship Week), l’incubateur d’entreprises Jokkolabs en partenariat avec le collectif OSER l’Afrique, a organisé à Dakar  le 21 Novembre dernier à l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), des séries de conférences, ateliers, networking events animées par des experts, et professionnels des TIC.

Cette journée était également l’occasion pour les jeunes étudiants, jeunes entrepreneurs et autres jeunes acteurs des TIC de se retrouver, échanger et créer des synergies autour d’un thème et d’un secteur qui les passionnent: «Jeunesse, Emploi et TIC.»

TIC (Technologies de l’Information et de Communication) : secteurs porteurs et analyse du marché.

L’écosystème des TIC en Afrique se porte bien car beaucoup de services, applications…restent à développer. Il n’y a pas assez d’entreprises pour répondre convenablement à la demande des populations. Il est nécessaire  de souligner qu’il existe des facilitateurs tant privés que publiques d’innovations et à la création d’entreprises dans certains pays africains. Le Sénégal en est un exemple en matière des TIC, dans les pays francophones de l’Afrique. Les jeunes porteurs de projets, ont la chance d’avoir à leur côté des incubateurs comme JOKKOLABS et CTIC qui « accompagnent les entreprises TIC… ainsi que les porteurs de projets, dans la création, le développement et la croissance. » Sans oublier l’ADEPME qui accueille et informe les promoteurs et les opérateurs sur les différents services d’appui aux entreprises…Ces derniers offrent un cadre dynamique de partage d’expérience au travers des ateliers, conférences, l’encadrement et suivi des jeunes étudiants ou chômeurs ayant un comportement innovateur. Si seulement les autres pays, surtout ceux de la zone CEMAC pouvaient suivre ce chemin…

Etre entrepreneur exige de la maturité et de la responsabilité. Si, étant étudiants ou chômeurs, vous avez la chance de trouver un emploi, allez-y acquérir de l’expérience avant de vous lancer dans l’entreprenariat. Sinon il n’y a rien d’anormal à vouloir oser monter son entreprise.

Quelle attitude faudrait-il adopter pour réussir le démarrage de son entreprise et garantir sa pérennité?

La plupart des jeunes africains sont attentistes, ils veulent toujours perdre de temps à attendre que l’on fasse des choses à leur place. Il ne faut pas remettre à demain ce qu’on peut faire aujourd’hui. Il ressort de cette journée, beaucoup de conseils qui pourraient stimuler les jeunes africains à innover ou à créer leur propre business:

  • Identifier vos points forts (talents) et en avoir confiance, mais aussi chercher à trouver un moyen de monétiser vos savoir-faire.
  • Avoir un projet qui répond aux besoins de la population. Pour ce faire, il est nécessaire d’avoir la connaissance du marché. C’est-à-dire, savoir au préalable les besoins des consommateurs pour pouvoir leur en proposer des solutions et se  demander: qu’est ce que j’ai de nouveau (d’innovant) à proposer? Ne pas se précipiter dans la réalisation de son projet.
  • Accepter les risques pour pouvoir y faire face, comme je l’ai mentionné dans mon précédent article. Il est facile de développer une application, mais difficile de le vendre (faire la promotion de son projet ); Eviter de vous comparer négativement aux autres; Se battre pour surmonter les obstacles. Ceux-ci peuvent être l’influence que les autres ont sur vous, les gens qui ne croient pas en vous ou qui ne prennent pas au sérieux ce que vous faites…
  • Vivre son projet, c’est-à dire prendre de l’engouement dans  ce que vous faites. Je voudrais dire par là qu’il faut vraiment croire en son projet et le tenir quoique l’on vous dise. Il faut surtout écouter les conseils et s’approcher des gens expérimentés à savoir les professionnels ou les entrepreneurs. De nos jours, nous avons à notre disposition des réseaux sociaux tels que : viadeo, LinkIn…qui nous permettent d’entrer en contact avec des entrepreneurs ou professionnels très facilement. Echanger avec les amis…

Pour montrer à quelqu’un qu’on veut oser, il faut d’abord prouver à cette personne ce dont on est capable (par exemple pour avoir un financement, il faut d’abord commencer avec les moyens de bord, c’est-à-dire le peu de sous dont on dispose. Cela peut motiver la personne à vous faire confiance…). Pour survivre sur le marché d’emploi, il est primordial d’étudier le comportement de chaque client par tous les moyens: utiliser la langue qu’il comprenne, lui poser toutes les questions possibles concernant ce dont il a besoin, laisser lui le temps de s’exprimer au maximum. Personne ne peut comprendre le problème du client que lui-même. Il faut aussi s’interroger sur l’éventuelle réticence des clients.

Les TIC sont une source de revenu potentiel et de création d’emploi voire d’alphabétisation des populations africaines. Les technologies pourraient être utilisées pour éduquer les populations à travers l’usage des Smartphones dotés d’applications en langues locales. Les incubateurs doivent davantage faire émerger les jeunes ayant l’esprit de créativité.

Voici quelques exemples de projet, application ou plateforme crées par des africains pour élucider tout ce qui précède:

FINETA (Porté par la startup Piamm Technologies du Togo) est une application web de génération et d’analyse collaborative d’états financiers OHADA.

Cardioglob (un projet développé par Marc Arthur ZANG du Cameroun). c’est un logiciel destiné à réduire le taux de mortalité due aux maladies cardiovasculaires en palliant au manque de cardiologues dans les pays pauvres grâce à la mise en œuvre de méthodes innovantes permettant d’effectuer les examens cardiaques et l’interprétation à distance. Ceci à travers une transmission des données biomédicales via le réseau  téléphonique mobile.

Sama Event (plateforme de billetterie en ligne créée par des jeunes au Sénégal)…

La liste est longue, mais je suis persuadé qu’il existe de panoplies de potentialités en Afrique qui ont juste besoin d’être encourager par tous les moyens afin de mettre en exergue leurs talents.

« Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ne laissez pas le brouhaha extérieur étouffer votre voix intérieure. Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition… »  Stev Jobs


Après les études, vient le chômage

S’il y a une chose à affronter après les études pour la plupart des jeunes, c’est bien le chômage. Rappelons que le chômage est l’état d’inactivité d’une personne souhaitant travailler. Et le chômeur quant à lui, est une personne qui peut et qui veut travailler, mais qui ne trouve pas d’emploi. En général, Il y a trois manières de conquérir le marché d’emploi : on peut passer par un stage, obtenir directement un travail en entreprises publiques ou privées ou créer sa propre entreprise. Il n’est pas donné à tout le monde de trouver du travail juste après avoir terminé les études, encore moins pendant les études.

Certes, le stage constitue la plus intense expérience d’apprentissage et est l’unique occasion d’enrichir vos CV, mais est-il facile d’en trouver?

Les stages sont rares et s’ils le sont, cela est en partie dû au fait que les charges sont jugées lourdes et pas toujours faciles à supporter pour les employeurs. Cela s’est empiré en partie à cause de la crise financière internationale. Des charges ou des contraintes lourdes entraînent un gel des stages de la part des employeurs, faisant ainsi nager les étudiants dans une rivière sans eaux.

Certains témoignages montrent combien c’est difficile d’avoir ne serait-ce qu’un stage en Afrique.

« Je m’appelle F. Diop, j’ai 25 ans et je suis étudiante en ingénierie juridique, banque assurance. Je viens de terminer mon master.

Depuis lors et avant même, je suis à la recherche de stage et d’emploi, mais je n’ai pas encore reçu de réponse positive. Le chômage ne cesse de progresser d’année en année dans notre pays, et ceci est un véritable problème pour nous les jeunes diplômés.

J’ai commencé à déposer des demandes de stage depuis ma 2e année à l’université pour au moins m’exercer dans le milieu professionnel durant les vacances. Mais j’espérais l’obtenir jusqu’à ce que les cours reprennent à l’université.

Arrivée à ma 3e année, je déposais en même temps des demandes de stage et d’emploi qui restaient sans suites. Finalement à ma 4e année, j’ai obtenu un stage de moins d’un mois grâce à l’appui d’une connaissance.

Durant ce stage, j’accomplissais les mêmes tâches que les employés, mais il n’y avait pas de rémunération pour les stagiaires ni de quoi se payer le transport.

Ce qui fait le plus mal dans ces stages, c’est qu’on le fait juste pour être de passage dans ces entreprises, car à chaque fois que l’on y postule pour leur recrutement, on n’est pas pris. On va même finir par oublier qu’on y était une fois. » Tel est  le témoignage d’une jeune femme diplômée et au chômage fait lors du lancement du Rapport mondial de suivi sur l’Education pour tous à Dakar, Sénégal.

La question de l’emploi des jeunes en Afrique, reflète les problèmes sociaux, politiques et économiques de ces dernières décennies. Le taux de chômage de plus en plus croissant et l’absence de réelles opportunités sont aggravés par la démographique de nombreux pays. Cela peut s’expliquer par la prédominance des jeunes au sein de la population active et, surtout, par l’absence d’une politique spécifique en faveur de l’emploi en général et pour les jeunes plus particulièrement.

Un tour sur le blog dénommé « Le Flambeau », précisément dans l’article intitulé « Chômage pour certains, combat pour d’autres´», vous permet d’en savoir davantage sur ce phénomène si répandu en Afrique.

La philosophie farfelue qui est celle d’appartenir à l’ethnie des dignitaires, soit d’être proche d’un haut responsable ou cadre de l’entité qui recrute est à bannir s’il y a vraiment la volonté de changer les choses. Si l’expertise ne paie pas bien dans la plupart des pays africains, c’est parce que les relations sont au-dessus de la compétence.

Ailleurs, les travailleurs sont très ravis de partir en retraite après des années de sacrifice alors que chez nous en Afrique, la retraite reste un sujet tabou dans bon nombre d’administrations. Les fonctionnaires veulent s’accrocher à leurs postes. Je me demande s’ils n’ont pas garanti leur retraite ou c’est par ce que la pension des retraités tombe souvent en dents de scie ? Le travailleur africain a tendance à passer le reste de sa vie dans un bureau. Si cela perdure, il y a une forte probabilité de rencontrer des chômeurs à vie en Afrique…, imaginez ce qui va en découler comme conséquences.

Au lieu de s’apitoyer  sur son sort ou de continuer à accuser nos dirigeants tout en sachant qu’ils ne vont pas changer grand-chose, il serait mieux de songer à ce qui peut nous faire gagner un peu de sous. On peut également créer des emplois à travers nos différentes activités personnelles pour nous aider les un des autres. La réussite n’est pas seulement dans les bureaux, la politique, ni dans l’immigration. Le champ d’activités à développer est encore très vaste en Afrique.

Il est important pour un chômeur de méditer cette question: pourquoi ne pas monter son propre business après toutes ces années d’études ? Il faudrait être conscient des risques encourus par un entrepreneur et toutes les tracasseries qui vont avec. L’essentiel est de savoir ce dont on est capable, d’avoir la conviction de pouvoir y arriver en dépit des obstacles. Ce n’est pas gagner d’avance, mais avec le temps tout ira bien.

Chaque pays d’Afrique devrait instaurer une politique nationale d’emploi et de formation professionnelle et encourager le secteur privé à augmenter sa capacité d’embauche afin de réduire le taux de chômage. Pour cela, il faudrait favoriser les conditions d’investissement dans les secteurs d’activité à forte capacité de main-d’œuvre.

A bon entendeur, salut!


Que reste-t-il du tourisme en Centrafrique?

Un pays enclavé situé en plein cœur de l’Afrique, La République Centrafricaine (RCA), de par la forte insécurité qui y règne, ne tente pas beaucoup de touristes. Pourtant, entre savane et forêt tropicale, se cachent mille merveilles en attente de pouvoir être admirées. La promotion du secteur touristique en Centrafrique est une condition primordiale non seulement pour l’économie du pays, mais aussi pour montrer sa meilleure image à l’extérieur. Oui, c’est possible! Mais comment? que faut-il faire? Pour arriver à cette fin, je vais essayer de vous montrer,certains éléments qui suscitent une vive admiration de ce beau pays sur le plan touristique. A mon avis, l’important n’est pas seulement de les présenter, mais d’étayer les différents maux qui gangrènent ce secteur afin d’en proposer des solutions en tant que citoyen.

Quelques sites touristiques de la République Centrafricaine

Situé à 95 kilomètres de Bangui  la capitale de la RCA, les chutes de Boali constituent un atout touristique majeur. Elles sont également la principale source d’énergie du pays.

Les Chutes de Boali (Crédit photo: aeroportbangui.org)
Les Chutes de Boali (Crédit photo: aeroportbangui.org)

L’attraction touristique la plus célèbre de la RCA, reste sans doute sa faune, considérée comme l’une des plus riches, des plus diversifiées et des plus représentatives de l’Afrique.

A 800 km de Bangui, le Parc national du Manovo-Gounda Saint Floris, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, est l’une des réserves les plus riches d’Afrique. Rhinocéros noirs, éléphants, panthères, lions, girafes, guépards, gazelles à front roux… cohabitent sur un territoire un peu plus grand que la moitié de la Belgique. Les espèces de primates et d’oiseaux y sont nombreuses et la mare de Gata, dans le secteur nord-est accueille la plus grande concentration d’hippopotames au monde. D’autres réserves se trouvent dans le nord du pays principalement celles de Bamingui-Bangoran.

Crédit photo: photos-afrique.fr (Hippopotames)
Hippopotames (Crédit photo: photos-afrique.fr)

Qu’en est-il des problèmes? 

J’ai posé la question sur les problèmes qui freinent le bon fonctionnement de ce secteur à un cadre de l’une des Sociétés touristiques de la place dont je m’abstiens à donner le nom. Voici l’intégralité de sa réponse.

D’après monsieur Cyrille D : « Suite aux récents événements survenus dans le pays le secteur du tourisme se trouve dans une situation particulièrement délicate. Les sociétés touristiques investissent depuis toujours (achats de véhicules, construction de camps de luxe en dur pour la clientèle et le personnel, achat de générateurs etc…) dans le but de développer ce secteur en RCA.

A travers les amodiations, les taxes d’abattages et les emplois fournis aux populations locales, la présence de ces sociétés sur le terrain (parcs nationaux) a un impact très significatif sur l’économie du pays. Mais courant Décembre 2012 jusqu’à ce jour, les installations de nos camps  ont été vandalisées et pillées voire détruites suite à ces derniers événements.

Je désire aussi profiter de ce courrier pour te faire part de problèmes récurrents qui entravent de plus en plus notre activité, et qui, s’ils ne sont pas traités rapidement entraîneront la disparition du tourisme en RCA.

–  Le premier point n’est pas nouveau, puisque voila près de 30 ans que les braconniers soudanais ont commencé à envahir le pays. Au fil des années ils ont progressé et sont maintenant actifs sur les 3/4 du territoire national. Lourdement armés, ils ont contribué à la diminution du nombre d’éléphants, léopards, lions, buffles et autres sur près de la moitié de la RCA. En terrorisant les populations et en entravant le développement économique du pays, ces bandes armées colonisent petit à petit le pays à cause de l’insécurité.

un petit groupe d'éléphants (Crédit photo: 123.rf.com)
un petit groupe d’éléphants (Crédit photo: 123.rf.com)
Des éléphants abattus par les braconniers en Centrafrique. (Crédit photo: journalDeBangui.com)
Des éléphants abattus par les braconniers. (Crédit photo: journalDeBangui.com)
Les braconniers abattent les éléphants juste pour s'approprier des ces Ivoires. (Crédit photo: sauvegardedefaunesauvage.fr)
Les braconniers abattent les éléphants juste pour s’approprier des ces Ivoires. (Crédit photo: sauvegardedefaunesauvage.fr)

– Le deuxième point n’est pas nouveau non plus, mais prend des proportions très préoccupantes. Ajoute toujours M. Cyrille. Les éleveurs peuls s’installent sur les zones de chasse amodiées faisant fi de toutes les lois en vigueur relatives aux couloirs de transhumances. Ces éleveurs ont troqué leurs arcs traditionnels pour des armes automatiques (Kalachnikov, RPG pistolet …) . De plus, ils sont forts et agressifs en ce moment, ce qui engendre un climat d’insécurité croissant dans les parcs.

– Le troisième point, depuis quelques années, prend des proportions inadmissibles et dévastatrices. Le braconnage local devient une activité économique à part entière, ceci au détriment des acteurs économiques impliqués dans le tourisme cynégétique mais surtout au détriment de la population locale qui tire son épingle du jeu. Cette dernière, est à la solde de quelques bandits armés, venant piller nos zones en instaurant un braconnage devenu pratiquement industriel…

Dans ces conditions, tu comprends aisément que la saison cynégétique ne pourra pas se dérouler convenablement. Tout cela a conduit à la mise en chômage pure et simple du personnel de ce secteur parce qu’aucun touriste ne peut oser s’aventurer dans ce pays qui reste encore très instable où l’autorité de l’État ne se limite qu’à Bangui (bref).

Pour l’instant, les sociétés du tourisme sont prêtes à reprendre leurs activités, mais vu les pertes subies, nous ne pourrons le faire qu’avec l’aide des autorités. Pour compenser partiellement ces pertes, nous envisageons ( les sociétés du tourisme) une exonération de plusieurs années pour toutes les taxes liées à nos activités (amodiation, taxes d’abattages) et l’instauration de la sécurité sur toute l’étendue du territoire afin de garantir la quiétude de nos clients ( Touristes). » Cyrille D.

Espérons qu’avec l’implication de l’opinion internationale dans la restauration totale de la sécurité en Centrafrique, va permettre aux autorités de démanteler les réseaux de trafiquants afin de faciliter la relance du tourisme l’un des pilier de l’économie du pays.

 


Un regard sur la crise en Centrafrique

lexpress.fr tragedie de Bossangoa
Les réfugiés de la tragédie de Bossangoa

Un jour de plus est une souffrance de trop pour le peuple centrafricain depuis l’arrivée de « l’ancienne » coalition Séléka au pouvoir. N’est-ce pas étonnant quand je dis « l’ancienne » ? C’est parce que officiellement, cette coalition est dissoute et officieusement, elle continue de régner en maître en semant le chaos dans l’arrière-pays sans se gêner.

Un peuple en état de détresse

Dans les provinces de la RCA, notamment à Bossangoa, Bouca, Bohong et le village de Gaga, plusieurs personnes vulnérables fuient et vivent en brousse pour se mettre à l’abri de ces gens sans scrupule qui continuent de commettre des exactions. Les plus chanceux trouvent refuge, pour certains à l’école, et pour d’autres à l’église. Ceux de Bangassou vivent toujours avec la peur au ventre.

Pendant quune dizaine de filles centrafricaines résidant à Kenzo (une ville du Cameroun, frontalière avec la Centrafrique), accusées de prostitution, ont été expulsées par les autorités camerounaises vers la ville de Gamboula, à Bangui, on fait comme si de rien n’était. Personne n’en parle côté gouvernement. Heureusement que les réseaux sociaux existent.

Pendant que les chefs religieux, à savoir prêtres, pasteurs, imams et responsables de la société civile, se mobilisent pour attiser la tension entre la communauté chrétienne et musulmane afin d’éviter la tendance d’une guerre confessionnelle; certains compatriotes, je me demande si le sont réellement, lancent des cris d’appels à la haine et demandent à cette population, déjà exaspérée, de résister à ses seigneurs de guerre sans scrupule qui eux sont lourdement armés.

Pendant que les dignes citoyens de ce pays se battent en dénonçant haut et fort les exactions subies par la population ainsi que sa dramatique condition alimentaire, d’autres s’acharnent sur eux via Internet juste pour régler leur compte et gagner la confiance du chef au lieu de sensibiliser le peuple pour que revienne la cohésion sociale.

Nos leaders politiques sont de plus en plus impopulaires, comme cela a toujours été le cas d’ailleurs. Ils ne valent pas grand chose aux yeux de l’opinion internationale. Ils profitent de l’état dégradant du pays pour faire leur propagande politique. Nous avons l’obligation d’être unis sans distinction. Les Centrafricains, chrétiens, animistes ou musulmans, doivent rester unis dans la dignité en travaillant chacun selon son secteur d’activité pour que la paix et la cohésion sociale reviennent en Centrafrique.  « L’unité de l’humanité signifie : personne ne peut s’échapper nulle part », dit Milan Kundera. Cette crise doit interpeller en premier lieu, les Centrafricains de la diaspora ainsi que ceux qui sont sur place au pays. Il faut laisser de côté la haine, l’esprit partisan et la soif du pouvoir qui continuent de pourrir la vie des pauvres citoyens ne voulant rien d’autre que la paix afin de mieux travailler pour subvenir à ses besoins.

L’ONU doit arrêter avec ses baratins et agir en envoyant très rapidement des troupes, capables de remettre les pendules à l’heure à travers un désarmement de ces sniffeurs de sang de tout genre qui échappent complètement au contrôle des autorités étatiques. Il ne faut pas se voiler la face car tout le monde sait que l’heure est grave. Il est inadmissible de continuer à prononcer les mêmes discours.

« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui le regardent sans rien faire. » (Einstein)


Tabaski au Sénégal : un mouton à tout prix

Mouton tabaski
senego.net/2013/08/17/tabaski-2013-720-000-moutons

Le Sénégal fête la Tabaski ou fête de l’Aïd-el-Kebir communément connue sous le nom de « fête du mouton » en Afrique ce mercredi 16 Octobre. C’est la plus grande fête du Sénégal où la population est en majorité musulmane. Chaque père de famille doit tuer un mouton pour commémorer le sacrifice d’Abraham.

Le jour de la célébration de l’Aïd el-Kebir varie  géographiquement en fonction du moment où la pleine lune est observée selon les dates du calendrier musulman.

Tout le pays en particuliers la capitale Dakar est mouvementée au rythme des préparatifs: achat du mouton pour le sacrifice et habits neufs pour la famille. Mais, le mouton de fête fait l’objet de toutes les convoitises.

A Dakar précisément au Terminus de Liberté 5 non loin de chez moi, outre les bus de la compagnie de transport en commun Dakar Dem Dick et autres laveurs de voitures, le cadre abrite, en ces temps de Tabaski, des centaines de têtes de moutons à vendre. A l’approche de ce lieu, différentes senteurs titillent les narines, entre l’odeur du foin, celle de la pisse et des défécations de nombreux moutons parqués dans cet espace. L’endroit ne désemplit pas : bêlement, cris d’éleveurs, vendeurs ou autres resquilleurs, décorent l’âpre marchandage dans un bruit confus de voix nombreuses qui semble déranger personne.

La fête s’annonce très conviviale comme chaque année d’ailleurs, malgré le coût exorbitant des moutons.


Les Lions du Sénégal : les revanchards déçus

Les supporteurs Sénégalais lors de la CAN 2008 au Ghana
Les supporteurs Sénégalais lors de la CAN 2008 au Ghana

Tout le Sénégal a retenu son souffle le 12 octobre dernier, lors du match aller de barrage pour la qualification à la coupe du monde de Brésil en 2014.

Le match s’est soldé par la victoire des  » Éléphants  » de la Cote d’Ivoire sur les  » Lions de Téranga  » (3-1) du Sénégal. Vous pouvez en savoir davantage en cliquant ici .

Pour la plupart des Sénégalais, les Lions ont déjà perdu la chance de se qualifier au mondial 2014, suite à cette large défaite. Du coup le match retour qui aura lieu à Casablanca au Maroc, le 16 Novembre prochain, s’annonce très délicat pour eux.

A qui la faute ?

Des séries d’accusations ne cessent de pleuvoir pour justifier la  débâcle des « Lions »:

Pour certains, la faute incombe à l’entraîneur car il n’a pas su faire un bon choix tactique tant au niveau offensif que défensif. Il devrait se mettre à l’évidence en deuxième mi-temps afin de limiter le dégât à temps. La Côte d’Ivoire a été dominatrice sur tous les plans même si elle a relâché en toute fin de partie.

D’autres indexent directement les joueurs en les accusant de ne pas s’être montrés décisifs face aux « éléphants ». Il n’y avait pratiquement pas de prise de risque, aucune implication dans le jeu.

Y’avait-il un manque de détermination de la part des Lions de la Téranga?

Didier Drogba, Salomon Kalou et Gervinho, le trio gagnant des Eléphants. (AFP)
Didier Drogba, Salomon Kalou et Gervinho, le trio gagnant des Eléphants. (AFP)

On peut comprendre la frustration des uns et des autres sur cette large défaite. Je suis d’accord avec les mécontents, mais force est de constater que la Côte d’Ivoire est l’une des meilleures équipes de football africain disposant des joueurs de qualités individuelles colossales en Afrique depuis une décennie.

Les lions de la Téranga (rts)
Les lions de la Téranga (rts)

En dépit du fait que la Côte d’Ivoire reste la grande favorite de ce barrage, il est noté nulle part que les Eléphants sont imbattables. Ils ont intérêt à oublier leur succès du passé et continuer à se préparer pour le retour, car rien n’est encore gagné.

Quant aux « Lions de la Téranga », ils doivent se ressaisir et se remettre vite au travail afin de répondre physiquement et mentalement présents au match retour. Toutes les deux équipes possèdent  chacune, des joueurs talentueux.  Les Sénégalais sont bel et bien en mesure de faire face à la montagne qu’est la Côte d’Ivoire s’ils le décident vraiment en mouillant le maillot.

Les supporteurs Sénégalais doivent être patients tout en ayant confiance aux joueurs et au staff technique, surtout bien se comporter afin d’éviter le même scénario de l’année passée. Les joueurs ont besoin de se sentir soutenus par le public.