N'Guessan Jean Christ Koffi

Les Eléphants en finale de la CAN, la température monte à Abidjan

Vingt-trois ans après sa première finale de CAN (Coupe d’Afrique des nations), qu’elle remporta d’ailleurs, la seule, malheureusement, la Côte d’Ivoire disputera sa troisième finale ce dimanche 8 février 2015. Ô que le chemin fut parsemé d’embûches depuis les éliminatoires jusqu’à cette finale. C’est sans doute ce parcours particulier de nos pachydermes qui donnent plus de saveur aux victoires des Éléphants en Côte d’Ivoire. Et ce parcours-là rassure en quelque sorte les Ivoiriens. Ces derniers, d’abord indifférents à leur équipe nationale de foot au début de la compétition, s’y intéressent désormais fortement, mais sans verser dans l’excès de confiance pour celle-ci.

Au coup de sifflet final du match Léopards de RDC- Éléphants de Côte d’Ivoire, les Abidjanais ont manifesté leur joie dans les rues  comme après les victoires contre le Cameroun et l’Algérie. Femmes, hommes et enfants, en dépit de la psychose causée par les enlèvements d’enfants sont sortis à chaque victoire des Éléphants pour manifester leur joie, et jusque tard dans la nuit. Mais, il ne pouvait en être autrement, car des heures avant les matchs des Éléphants, les espaces publics aménagés pour suivre les rencontres de la CAN avaient été pris d’assaut par les supporteurs. La moindre télé sur une terrasse ou dans un maquis attire les foules.

Les supporteurs des Eléphants attendent le coup d'envoi du match Côte d'Ivoire - RDC Crédit photo : Christ Koffi
Les supporteurs des Éléphants attendent le coup d’envoi du match Côte d’Ivoire – RDC Crédit photo : Christ Koffi

Les Ivoiriens aiment leur équipe nationale, mais contrairement aux années passées,  ils n’ont pas versé dans l’excès de confiance. Néanmoins, des signes font bien voir qu’ils ont  retrouvé confiance dans leurs joueurs. Oui, maillots, drapeaux, chapeaux de toutes les tailles, ainsi que bracelets, bandeaux, écharpes, casquettes et autres gadgets à l’effigie de l’équipe nationale de foot sont plus visibles partout dans les commerces. Et, les Ivoiriens se les arrachent comme des gboflotos (beignets), avec le vœu que la coupe vienne enfin sur les bords de la lagune Ebrié. Mais, ce vœu-là, les Ivoiriens tentent tant bien que mal de le rendre secret, car ils ont encore en mémoire les traumatisantes finales perdues de 2006, surtout celle de 2012.
Cependant, les Ivoiriens restent toujours dignes et sereins dans leur soutien aux Éléphants, car comme le dit un proverbe nouchi : « Ce n’est pas toujours qu’on perd » ou encore « Les yeux peuvent couler des larmes de malheur, comme des larmes de bonheur ».
Dans tous les cas, Bonne chance aux Éléphants de Côte d’Ivoire ! Mais surtout, Vivent le foot et les belles émotions qu’il procure à ces fans.


Côte d’Ivoire : enlèvement des enfants, la population entre psychose et colère

rassemblement devant une école primaire Crédit photo : Christ Koffi
Rassemblement de parents d’élèves devant une école primaire à Yopougon Crédit photo : Christ Koffi

 

Depuis plusieurs mois maintenant, la Côte d’Ivoire fait face à l’horrible phénomène d’enlèvement d’enfants. Ce phénomène est d’autant plus ignoble que ces enfants sont retrouvés morts avec des parties de leur corps manquant. J’en avais même parlé dans un précédent billet en décembre. Mais ces derniers temps, ce phénomène a pris des proportions inquiétantes. Les autorités ivoiriennes, jusqu’alors malheureusement muettes, commencent à s’y intéresser au point de prendre des mesures pour rassurer les parents. Mais, apparemment, la population n’est pas rassurée.
Ce jeudi matin, je sors de chez moi à 8 heures. Les gens vaquent normalement à leurs occupations. Après avoir cherché en vain une connexion dans des cybers café de mon quartier, je décide de remettre à plus tard tout ce que j’avais à faire sur le net ce matin là. Aux environs de 11 heures, en train de travailler à la maison, je sens qu’il y a beaucoup d’agitations dehors. En tendant l’oreille, des récits d’enlèvement d’enfants, le matin même, et dans mon quartier, me parviennent. Je décide donc de sortir pour aller me rendre compte de moi-même de ce qu’il se passe.

Parents partis chercher leurs enfants à l'école Crédit photo : Christ Koffi
Parents partis chercher leurs enfants à l’école Crédit photo : Christ Koffi

Dès que je me retrouve dehors, je me rends compte que c’est la panique : des parents rentrent précipitamment à la maison avec leur enfants qu’ils sont allés chercher à l’école et dont ils tiennent fermement la main ou qu’ils portent au dos ou dans les bras.

Je remonte la rue. Devant une première école primaire de mon quartier, il y a une foule compacte et très agitée. Pères, mères, grands frères, grandes sœurs, oncles, tantes ou domestiques sont venus chercher les enfants à l’école. Mais, impossible de laisser partir ceux-ci sans la présentation de la carte scolaire, selon le directeur, lui-même à la tâche au portail ce jeudi matin.
Je décide de faire un tour dans le quartier. C’est la panique partout dans les rues, comme devant les écoles primaires. En allant un peu plus loin, je vois un groupe de femmes en short ou en pantalon et avec de casseroles. Elles tentent d’improviser une marche pour protester contre l’enlèvement des enfants. Mais elles n’auront que leur bouche pour proférer des malédictions contres les auteurs de ces enlèvements. La marche n’a pas eu lieu. Elle s’est plutôt et très vite transformée en contrôle des voitures. Avec l’aide de jeunes gens qui érigent des barrages, ces femmes se mettent à fouiller les voitures qui passent par là, à la recherche des enfants qui auraient été enlevés ce matin là. Les nombreuses déviations dans Niangon (Yopougon) permettent d’avoir un grand nombre de voitures à fouiller. Ces femmes sont par ailleurs décidées à en découdre avec les automobilistes qui montrent la moindre réticence à laisser fouiller le coffre de leur véhicule.

Fouille de véhicules à Yopougon Crédit photo : Christ Koffi
Fouille de véhicules à Yopougon Crédit photo : Christ Koffi

Il est midi.  Un peu plus loin se trouve un centre de protection de la petite enfance ou une école maternelle publique. Les maîtresses causent entre elles devant le portail car elles ont libérés leurs petits élèves depuis bien longtemps.

Ce jeudi après midi, il n’y aura pas cours dans les écoles du quartier, et même ce vendredi, les enfants sont à la maison.
Après avoir tenté de vérifier les informations d’enlèvement d’enfants ce jeudi matin, je me rends compte qu’il ne pourrait s’agir que d’une simple rumeur car le lieu de l’enlèvement des enfants, et le nombre de ces enfants varient selon les personnes et les versions. Il ne faut néanmoins pas minimiser les événements, ni ignorer la psychose et la colère que ce phénomène crée dans Abidjan car à Marcory, Yopougon et attécoubé, des communes d’Abidjan, des suspects ont été lynchés.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que, excédées par la persistance des rapts d’enfants, les femmes ont décidé de faire la police à ces kidnappeurs d’enfants qui les utilisent pour des sacrifices. Selon le ministre de l’intérieur 21 cas de disparition d’enfants ont été signalés aux forces de l’ordre. Les auteurs de ces enlèvements seraient selon Madame la ministre de la famille, de la femme et de l’enfant, Madame Anne désirée Ouloto : « des jeunes gens (…) d’un âge variant entre 15 et 25 ans qui seraient en général menés par des personnes tapies dans l’ombre, des diseurs de bonne aventure qui promettent richesse à ces enfants là (les jeunes gens) ».
Ainsi, comme on le voit, et selon cette déclaration de la ministre, les auteurs de ces crimes sont au moins à deux niveaux : les exécutants et les commanditaires. Ce qui annonce déjà la difficulté à mettre fin à ce phénomène. C’est sans doute pour cette raison que 1500 éléments des forces de l’ordre sont mis à contribution par le ministère de la sécurité et de l’intérieur.
Le clergé ivoirien même n’a eu de cesse d’interpeller les Ivoiriens sur ce phénomène horrible d’enlèvement des enfants dont la motivation est l’enrichissement facile et illicite. Et, les évêques ont enfin formalisé leur répugnance de ce phénomène à travers une déclaration commune dans laquelle ils appellent simplement les hommes politiques à éviter les crimes rituels.
Bref, ainsi se présentait ce jeudi matin dans Niangon. Nous espérons seulement que la mobilisation générale contre le phénomène d’enlèvement des enfants à Abidjan permettra de mettre un terme à cet acte immonde et d’arrêter les auteurs de celui-ci. Dans le cas contraire cette mobilisation créera la psychose parmi la population et la colère de celle-ci avec ce que cela peut engendrer comme victimes collatérales ou drames. Pour éviter cela, il revient aux autorités ivoiriennes d’assurer leur responsabilité : la sécurité des Ivoiriens.


Côte d’ivoire : Réveillon de la Saint Sylvestre plus église que maquis à Abidjan

 

Réveillon de la saint sylvestre dans une église Crédit photo : Christ Koffi
Réveillon de la saint sylvestre dans une église Crédit photo : Christ Koffi

Depuis plusieurs années maintenant, à Abidjan, en période de fête de fin d’année, particulièrement dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, les églises et les maquis se disputent les Abidjanais. Il en a été de même cette année encore. Mais, par rapport aux précédentes nuits de la Saint Sylvestre, la dernière a été particulière car entre les églises et les maquis, les Abidjanais ont apparemment fait le choix des églises. D’anciens maquis même à Abidjan ne sont plus que des églises.

Comme toujours, enfin, depuis 10 ans maintenant, je termine mon année à l’office du 31 décembre. Cette année encore, j’y étais, plus précisement à la paroisse Saint Pierre de Niangon sud, à Yopougon.

Ce 31 décembre, en quittant la maison à 20 heures 25 minutes pour l’église, j’avais certes 25 minutes de retard, mais pour moi, ce n’était pas alarmant puisque la messe commençait à 22 heures. Elle serait précédée d’un enseignement que je voulais suivre. Emprunter un wôrô-wôro (taxi communal) pourrait m’éviter de perdre encore du temps, pensais-je. Mais impossible d’en avoir un. Cause : double tarification, trop grande affluence, embouteillage, etc. Je dû donc faire ce kilomètre jusqu’à l’église à pied, et en souliers : pour avoir le paradis, il faut en payer le prix. Et, Heureusement je n’étais pas le seul à l’avoir compris, j’avais des compagnons de marche : qui en taillon à aiguille ; qui, en souliers aussi, etc.

Non loin de l’église, j’achetai avec les servants de messes la bougie avec laquelle je rentrerais dans la nouvelle année. Des gens qui n’avaient rien des petits  servants de messes s’étaient improvisés vendeurs de bougies. Et, je n’allais pas tarder à comprendre pouquoi.

Vingt minutes après mon départ de la maison, j’étais enfin à l’église. Ce fut la surprise. Les balcons et les devantures des bâtiments de l’école primaires de la paroisse : occupés par des gens ; d’ailleurs, toute la cours de l’église était noire de monde. Les 5000 chaises en plastique achetées il y a deux ans par les paroissiens :  toutes occupées, comme les centaines d’autres qu’il y avait avant, ainsi que les dizaines de bancs. Prévoyants, certains paroissiens ont préféré venir avec leur propre siège ; d’autres avec des nattes ou des morceaux de pagne qu’il occupaient à même le sol.

Hommes, femmes, jeunes gens, adolescents, enfants, tous les âges étaient représentés à cette dernière messe de l’année.  Des musulmans et des animistes y étaient même, invités par leur connaissance chrétienne, prouvant ainsi que la Côte d’Ivoire est une mosaïque réligieuse.

Cette forte affluence pourrait s’expliquer soit par le fait que l’année qui s’achevait, marquée par des horreurs, avait été décevante pour beaucoup de ces milliers d’Ivoiriens, ou encore par le fait que tous mettent leur espoir en la nouvelle année qu’aucun Ivoirien n’ignore est une année d’élection en Côte d’Ivoire.

Dans tous les cas, avoir une place assise sur cet espace d’environs 2500 mètres carré relevait du miracle. Pourtant, il a eu lieu pour moi ce miracle car tout de suite après mon arrivée, j’ai eu une place sur un banc.

Durant l’office, nous avons décidé de faire table rase des peines, des douleurs et des rencoeurs de 2014. Nous avons aussi pris de nobles et fermes résolutions pour 2015. Nous avons également et avec ferveur prié pour la paix dans le monde, pour la paix dans notre pays, la Côte d’Ivoire ; dans nos familles, et pour la paix avec nous-mêmes. Puis, nous sommes entrés dans la nouvelle année avec les bougies allumées, mais pas de contact physique pour se souhaiter bonne année, prescriptions contre Ebola obligent.

Nous avons ensuite été aspergés d’eau bénite par le curé et ses vicaires. Puis, nous avons reçu les bénédictions solennelle du curé. Il faut dire que tout le monde, y compris moi, attendait ces deux premiers rites de la nouvelle année avant de quitter l’église. Des personnes qui trainaient dehors se sont même pressées à l’intérieur de l’église pour bénéficier de leur part de bénédiction.

Nous nous sommes séparés au de-là de minuit. les 15-24 ans poursuivirent la fête dans les maquis. Quant aux plus âgés, ayant certainement d’autres chats à fouetter, ils ont préféré rentrer à la maison ou  se rendre dans une église où la veillée continuait jusqu’à l’aube.

Bonne et heureuse année à tous ! Et, que les élections de cette année en Côte d’Ivoire soient apaisés, mais surtout que les Ivoiriens de  tous les bords politiques et de toutes les régions de la Côte d’Ivoire désarment leur esprit pour ne le consacrer qu’à la justice et la paix !

 


Côte d’Ivoire : Abidjan, légendes urbaines et/ou réalité: des enfants et des jeune filles victimes de crimes rituels

 

Une foule autour de la voiture d'un présumé meurtrier de jeunes filles. "crédit photo : Christ Koffi
Une foule autour de la voiture d’un présumé meurtrier de jeunes filles. « crédit photo : Christ Koffi »

Depuis plusieurs semaines maintenant, les Abidjanais vivent dans la psychose. Et, il y a de quoi, des enfants et des jeunes filles sont portés disparus. D’autres sont tués, et des parties de leur corps emportées. Bien que certains auteurs de ces crimes soient simplement mis à mort par la population quand elle les prend en flagrant délit ou rrêtés par les forces de l’ordre, ce phénomène que l’on attribue aux fameux « brouteurs » abidjanais perdure.

Abidjan. Commune de Yopougon, place Ficgayo, à l’aube du 3 novembre 20014, une fillette  de dix ans prénommée Inès, sort verser les ordures dans le coffre à ordure déposé sur cet espace. Soudain, les Abidjan matinaux passant sur la voix principale qui côtoie l’espace Ficgayo situé en contrebas, voient un jeune homme dont la main, tenant un objet, exerce d’étranges mouvements de bas en haut. En observant plus attentivement, ils se rendent compte que celui-ci a en main une machette. Et c’est sur une fillette qu’il exerce de tels mouvements. Ils entendent de plus la petite implorer son agresseur : « Pardon, tonton », supplie l’enfant. Mais, indifférent à ses supplication, le jeune homme poursuit sa basse besogne, aidé par un complice.

Alerté par les pleurs et les cris de l’enfant, et voyant ce qui se passe, les passants accourent. Voyant les gens arriver, le complice de l’agresseur de la petite s’en fuit. Le premier à arriver sur le lieu de l’agression est un chauffeur de taxi communal. Il percute l’agresseur avec son véhicule. Ce dernier tombe, mais se relève et tente d’agresser le chauffeur de taxi qui le percute une seconde fois. Une fois par terre, l’agresseur de la petite est achevé avec des cailloux par les autres personnes qui avaient accouru. Les sapeurs pompiers sont appelés aussitôt. Mais, malheureusement, l’enfant qui avait été sérieusement taillader, et dont les membres supérieurs et inférieurs avaient été sectionnés et qui avait de plus perdu beaucoup de sang, rendra l’âme dans l’ambulance qui la conduisait à l’hôpital.

Cette enfant a perdu la vie dans des conditions atroces. D’autres enfants portés disparus auraient subi le même sort : cette petite de trois ans qui aurait été livré pour 500000 FCFA par un jeune, gérant de cabine cellulaire. Celui-ci aurait expliqué son geste ignoble par le fait qu’il avait besoin d’augmenter ses affaires. La petite aurait été retrouvée morte, ses entrailles emportées ; le corps de ce petit garçon qui aurait été retrouvé, mais dont il manquait la tête.

Ces drames ne toucheraient pas que les enfants. Dans la nuit du 20 au 21 novembre dernier, trois jeunes filles, pendant une soirée arrosée au maquis, dans la commune de Yopougon, auraient accepté l’invitation d’un homme à faire un tour dans sa voiture. Ils partent donc ensemble.  Mais quelques temps après l’une des filles serait  revenue au maquis, toute affolée. Elle y aurait été rejointe par l’homme comme si de rien n’était. Celui-ci aurait certianement voulu mettre la main sur la fille pour l’empêcher de dévoiler certaines choses. Entre-temps, elle aurait pris soin d’informer le gérant du maquis et ceux qui étaient là cette nuit là de ce qui s’était passé. Une fois au maquis, l’homme est pris à parti, jusqu’à l’aube, par les gens qui y sont et les jeunes gens qui habitent les environs. Tout ce monde veut savoir ce qu’il a fait des deux autres filles, surtout que le sang que certains auraient vu dans le coffre de sa voiture en dit long du sort qu’il leur aurait réservé.

le véhicule d'un présumé meurtrier de jeunes filles. "crédit photo : Christ Koffi"
le véhicule d’un présumé meurtrier de jeunes filles. « crédit photo : Christ Koffi »

N’eut été la présence de la gendarmerie venue en renfort à la police, cet homme aurait été lynché par la foule. Les gendarmes qui l’exfiltrèrent ont même été lapidé par la foule en colère. Ce n’est qu’environs une heure après, où le esprits se calmèrent un peu, que la police nationale et les policiers de l’opération des nations unis en Côte d’Ivoire vinrent faire le constat. Les corps des deux autres jeunes filles auraient été retrouvés plus tard. Elle auraient été égorgées, leur partie génitale emportée.

Un fait tout aussi frappant que ces crimes atroces d’enfants et de jeunes filles est qu’ils sont réalisés par des jeunes gens. Ils ont dans la vingtaine, souvent moins. Le jeune âge de ces bourreaux n’est pas surprenant car il s’agirait de certains de ces escrocs du net qu’on appelle communement à Abidjan : les « brouteurs ».

Traqués par la police économique et leurs techniques étant connues de tous, pour escroquer de nouvelles personnes, ces jeunes gens auraient décidé d’ajouter à leur maîtrise de l’outil informatique le mystique, en l’occurence le sacrifie humain. Ce phénomène appelé « Zanmou », réalisé avec la complicité de marabouts et de fétichistes, permettrait aux « brouteurs » d’envouter les personnes qu’ils escroquent sur la toile. Ce qui leur garantirait dit-on de grandes sommes d’argent de la part de leurs victimes, toujours sur la toile.

Cet argent serait blanchi, soit en servant à monter des affaires, notamment l’ouverture de grands maquis, soit à faire simplement la vie. Il n’est donc pas surprenant qu’en cette période de fête de fin d’années, ces crimes rituels, simples légendes urbaines et/ou réalités soient aussi fréquents.

Mais si ces crimes étaient rituels et de plus réels, il ne pouvait en être autrement car le « broutage » n’a non seulement pas été endigué, mais personne ne s’est jamais posé de questions sur l’origine de l’argent qui sert à ouvrir certains grands maquis ou à acheter des voitures pour fanfaronner dans Abidjan.

L’impuissance des autorités ivoiriennes face au « broutage » et ses conséquenses (crimes rituels, blanchiment d’argent, fanfaronnade, etc.) vient certainement du nouveau et malheureux et tournant qu’a pris la société ivoirienne : plus que jamais gagnée par la pauvreté, elle bafoue consciemment les valeurs morales ; elle n’est préoccupée que par le gain, rien que le gain et la satisfaction de plaisirs en tout genre. Et cette mentalité va de tous ceux qui sont munis de la moindre autorité (parents, aînés, autorités politiques, administratives, etc.) jusqu’à ceux qui devaient faire de ces autorités là leurs modèles, ou recevoir de celles-ci une éducation…

Que pouvons-nous dire d’autre, sinon souhaiter que l’âme de ses personnes mortes à cause du gain repose en paix ; mais aussi implorer Dieu de veiller sur nos enfants, nos soeurs, et notre pays en cette dangereuse période de fête et après celle-ci.


Côte d’Ivoire : Bouaké, prévient-on vraiment Ebola ?

 

crédit photo Christ Koffi
Fut d’eau javellisée posé au beau milieu du parking de l’université Alassane Ouattara (ex université de Bouaké) crédit photo Christ Koffi

           Depuis plusieurs mois maintenant, Ebola fait rage dans la sous-région ouest-africaine au point d’avoisiner les 7000  morts. Mais, ayant très tôt pris le taureau par les cornes, les autorités ivoiriennes ont, grâce à plusieurs mesures,  pu éviter l’entrée du virus Ebola en Côte d’Ivoire.

Dernièrement, la Côte d’Ivoire est passée à la vitesse supérieure en déconseillant les serrages des mains, les accolades, etc., mais encore plus en conseillant de se laver fréquemment les mains. C‘est ainsi que lors de la messe, par exemple, l’on ne sert plus les mains pour se souhaiter la paix dans les églises catholiques de Côte d’Ivoire, les élèves comptent parmi leur liste de fournitures scolaires, eau de javel, savon en poudre et gèle hydro alcoolique.

A l’université Alassane Ouattara (ex université de Bouaké), on prévient aussi Ebola. Ainsi un grand fut blanc  (photo ci-dessus) sur lequel est inscrit :  » lavage de mains ici ; eau + javel » attend étudiants, enseignants, employés de l’université et visiteurs. Mais c’est vraiment dommage car c’est à peine si l’on prête attention à ce fut d’eau javellisée.

Autant qu’un malade d’Ebola qui inspire méfiance et crainte, ce fut blanc, tout droit sorti d’un film de science fiction, semble être mis en quarantaine sous le chaud soleil, au beau milieu du parking de l’université Alassane Ouattara (ex université de Bouaké).  Ainsi y-a-t-il prévention contre Ebola puisque ce fut d’eau javellisé ne sert véritablement pas ? Ou bien préfère-t-on plutôt guérir que prévénir ? J’espère que non.

Félicitation  à ces rares personnes qui se lavent les mains à cette eau javellisé, faisant ainsi comprendre qu’on n’a pas besoin de côtoyer des malades d’Ebola pour savoir qu’il faut prévenir cette terrible maladie. Il serait trop tard.


Côte d’Ivoire : Abidjan, Stop à la léthargie, Yopougon se réveille

 

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Les habitants de la commune de Yopougon, à Abidjan, se disent certainement que leurs autorités se réveille d’un autre pied depuis un certains temps.

Quel riverain de Yopougon, celui en tout cas , par exemple, habite le quartier de Niangon, et qui n’est pas atteint d’une quelconque cécité, n’a pas remarqué ces routes barrées, ces déviations, ces monticules de sable de construction, de granite, de vieux goudrons fraîchement grattés, ces engins lourds, ces barils de goudron, ces casques orange et vert-fluo s’affairant sous le chaud soleil, à la lumière même des lampadaires : la voirie de la commune de Yopougon est en train d’être refaite pour le bonheur de son presque 2 millions d’habitants. C’était une promesse de ses autorités municipales. Et, elles la tiennent … après avoir repeinte sa mairie annexe aux couleurs de leur parti politique.

Yopougon se réveille donc. Mais l’habitant de cette commune sait que dans 11 mois, c’est les élections présidentielles en Côte d’Ivoire. Faut-il donc que les élections soient en vue pour que monsieur et madame tout le monde puisse voir son quotidien s’améliorer ? Simple calcul politique ou démonstration d’une incompétence notoire ?


Côte d’Ivoire : Abidjan, entre poussière, boue et odeurs pestilentielles

 

Côte d'Ivoire : Abidjan, entre poussière, boue et odeurs pestilentielles "crédit photo : Christ Koffi"
Côte d’Ivoire : Abidjan, entre poussière, boue et odeurs pestilentielles « crédit photo : Christ Koffi »

On peut les compter sur les doigts d’une main, les Abidjanais qui se réjouissent d’un climat ou d’un autre, ou qui sont simplement fous de leur ville.

Quand le temps est clément à Abidjan, l’humeur de l’Abidjanais n’en est pas autant car il doit faire face à la poussière. Aussi incroyablement que cela puisse paraître, c’est sur le tronçon urbain des plus 5000 kilomètres de voies bitumées que compte la Côte d’Ivoire que s’élève cette poussière.

Après la pluie, « Dieu merci », devait-on s’attendre de la part de l’Abidjanais qui, en même temps, aurait retrouvé sa bonne humeur. Au contraire, c’est des « M… » qu’il lance à chaque bond car il doit affronter une autre réalité: la boue. Et, sur ce même bitume. Mais où est donc passé notre bitume ? Ou, à quand un nouveau bitume ? Puisque, le bitume n’est éternel, j’imagine.

Que ce soit avec la poussière, ou avec la boue, l’Abidjanais doit faire face à un autre drame. il est, en permanence, et de tout côté, assailli par les odeurs : odeur de tas d’ordures, odeur d’eaux sales et d’immondice s’écoulant sur le bitume, devant des habitations, et dans l’indifférence totale. L’habitude est vraimnt une seconde nature. Et l’Abidjanais, lui, se trouve dans un insidieux étau.

« Qui va nous sauver, ici, à Abidjan ? Qui va nous sauver, ici, à Abidjan », chantait déjà le groupe Zouglou Poussin choc en 1996. Et, moi, je vous renvoie la question : « Qui va nous sauver, ici, à Abidjan ? »

 


Côte d’Ivoire: Abidjan plus que jamais perle des lagunes

Avec la saison des pluies, Abidjan, la belle, la coquette, etc. mérite plus que jamais son petit nom de « perle des lagunes »

Il doit certainement se réjouir dans sa tombe, le père fondateur, car Abidjan est aujourd’hui plus que jamais ce qu’il avait fait d’elle au lendemain de l’indépendance de la Côte d’Ivoire : la perle des lagunes. son seul désarroi doit surement être que ce ne soit pas ses successeurs, disciples, héritiers, fils et assimilés qui s’en chargent, mais la nature. Ou au contraire, doit-il se réjouir que ce soit ceux-ci qui s’en chargent ? Nous le laissons à votre appréciation. Mais dans tous les cas, les personnes qui circulent dans Abidjan auront remarqué qu’après la moindre pluie (or Dieu seul sait à quel point Abidjan est arrosée, surtout cette année), il se forme ici et là sur la chaussée plusieurs démembrements de la lagune Ebrié.

 

 

crédit photo : Christ Koffi
Camion sur une voie d’Abidjan Crédit photo : Christ Koffi

 

Il ne manque plus que les poissons. Ah, nous oublions, il y a les ordures que l’eau a l’amitié de charrier pour nous en débarrasser. Merci madame Pluie.

Il ne manque plus que les bateaux. Ah, mais comment pouvons-nous oublier encore ? Il y a les automobiles. Abidjan est vraiment une ville futuriste et en plein émergeance.

Mais, excepté ceux qui n’ont pas le choix, les automobilistes les plus intrépides d’Abidjan (conducteurs de taxis communs (woro-woro) et de minibus (Gbaka)) ne s’aventureraient pas dans ces pièges à quatre roues, tant la nature a fait du très bon travail à la place des successeurs, disciples, héritiers, fils et assimilés. Mais, heureusement que ceux-là peuvent encore se rendre utiles en créant à coups de stylos magiques, et pour service rendu à la « partie », des districts, des communes, des régions, des ministères.

Et cela, ne fait qu’accroitre à la notoriété des « Abidjan » , perle des lagunes… pour le malheur des Ivoiriens.

 


Côte d’Ivoire, Abidjan, octobre, mois du rosaire ou de lutte contre les idéologie Ebola

 

Chrétiens catholiques faisant le rosaire "crédit photo : Christ Koffi
Chrétiens catholiques faisant le rosaire « crédit photo : Christ Koffi

Comme  pour tous les chrétiens catholiques, le mois d’otobre est également le mois du rosaire pour ceux de la Côte d’Ivoire, et ceux d’Abidjan en particulier. Mais avec le virus Ebola, ce mois prend un autre sens dans une Côte d’Ivoire où la suspiscion et la misère ont la peau dure.

la RNC (radio National catholique a saisi l’opportunité de ce mois pour entrprendre une campagne d’évangilisation sur le thème :  » Venez à moi vous qui peinez sous le poids du fardeau ».

le constat lors de la première journée d’évangélisation qui a eu lieu le 4 octobre à la cathédrale Saint André de Yopougon est que hommes, femmes, jeunes, et même enfants peinent sous le fardeau.

Loin de nier l’implication de forces extérieures dans le malheur des uns et des autres, le célébrant du jour a conseillé toute personne voulant de se libérer de sa souffrance quotidienne de réaliser une introspection. Ainsi, plutôt que de chercher midi à 14 heures, l’on gagnerait à positiver et vivre sereinement chaque jour.

Le plus marquant lors de cette journée a été l’échange de regards pleins de chaleur entre membres de l’assitance, en lieu et place du traditionel serrage des mains. Prescription contre Ebola Oblige. Cet échange de regards, comme pour faire comprendre que cette maladie ne doit pas être un prétexte pour élever des barrières entre individus, entre pays, entre nations etc.

Le principal défi de cette campagne d’évangélisation reste à présent à dépasser le cadre de l’église pour communiquer cette foi en la vie à l’ensemble de la population ivoirienne divisée par la politique et ployant sous le fardeau du quotidien.