Lagrenouille

Le cerveau qui drague

La drague ? Noooon ! Pas ça ! J’aurais même accepté de parler politique, mode ou pire encore : foot ! Mais pas la drague ! Je sors mon fouet à clou (oui, un seul clou, je suis un tout petit peu sado). Mais au fait, comment ça se passe la drague dans le cerveau ?

Voici mon problème. Il fut un temps où la présence d’une personne de la gente féminine à moins de trois mètres de moi provoquait l’effet suivant (et ce n’est pas ce que vous croyez) : une énorme montée d’adrénaline.

« L’adrénaline est sécrétée en réponse à un état de stress (…), entraînant une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la vitesse des contractions du cœur, une hausse de la pression artérielle, une dilatation des bronches ainsi que des pupilles.

Elle répond à un besoin d’énergie, par exemple pour faire face au danger.« 

(Merci wikipedia)

J’avoue que ce n’est pas sexy comme entrée en matière et encore, je vous épargne les passages sur la sudation excessive. Mais voilà, j’ai été une personne très timide et la drague pour moi, c’est un sujet difficile à traiter. C’est pas que j’y connais rien en drague, je sais tous les petits trucs et astuces mais quand on a un système limbique qui s’affole, la théorie de la drague reste de la théorie.

Système limbique ? Je m’explique. Avoir de la conversation être sûr de soi, être émotif ou pas, avoir confiance en soi, tout ça, c’est dans la tête. Et notre cerveau, il est dans notre tête (si si, je vous assure !), il dialogue constamment avec lui-même, entre trois parties qui ont chacune leur personnalité :

cerveau
Le cerveau des émotions en très très simple – Rock’n’Science

Le tronc cérébral, qui se comporte un peu comme un homme préhistorique. Il agit à l’instinct et gère des choses telles que l’instinct de survie, et… l’instinct de reproduction. C’est lui qui estime quel prototype de partenaire sexuel est potentiellement « bon » ou « pas bon » (selon ses propres termes).

Le cortex qui est une sorte d’intellectuel, doué de logique et de rationalité, il passe son temps à observer, interpréter, anticiper. Il communique sans cesse ses observations aux autres parties du cerveau.

Enfin, et c’est lui qui m’a causé des problèmes en tant que timide, le système limbique a la personnalité d’un type hyper-sensible et agit comme un lanceur d’alertes.

Les dialogues entre ces trois compères peuvent prendre la forme de :

  • « Ah ? une femme ! Observe Cortex, elle a l’air jolie mais elle est un peu loin, vous en pensez quoi les gars ?  »

Tronc Cérébral, aux rustres habitudes préhistoriques fait remarquer qu’elle a l’air « bonne » car elle a de « bonnes loches », ce à quoi le cortex répond que « ce n’est pas comme ça qu’on va aborder la dame. »

Mais Tronc Cérébral persiste :

  • « Bonne ».

Afin de tempérer, Cortex remarque que, puisque la connaissance populaire stipule « bien de loin, loin d’être bien », un rapprochement physique serait nécessaire. Et là, le système limbique se fait remarquer.

  • « Quoi ? Se rapprocher ? Mais… elle va nous voir !
  • Tranquilou Limbique ! Rétorque Cortex, c’est pas comme si on la draguait, on se rapproche pour voir si elle vaut la peine d’être draguée, c’est tout !

  • Ouais c’est ça ! Mate et drague mon gros, lance Tronc Cérébral, ce gros rustre !

  • Mais enfin, s’indigne Cortex, quelles manières !

  • C’est comme ça que j’ai survécu à tous ces millions d’années gros naze, lui répond Tronc Cérébral !

  • ARRÊTEZ TOUT DE SUITE DE VOUS DISPUTER ! »

Limbique est au bord de la crise de nerfs et le « baltringue va ! » lâché par Tronc Cérébral n’arrange rien et ce, malgré les informations rassurantes de Cortex :

  • « Alleeeeeez quoi ! Elle a l’air sympa ! Elle ne va pas nous manger, on ne drague pas une zombie bouffeuse de cerveau !

  • Oui mais c’est une femme ! Elle peut se moquer de nous et on va se taper la honte !

  • Mais elle est peut-être gentille, on n’en sait rien !

  • Belle paire !, fais subtilement remarquer Tronc céphalique.

  • Une belle paire de quoi ?, demande Cortex.

  • Et en plus elle a de belles paires ?, s’inquiète Limbique. Ça veut donc dire qu’on n’est pas les seuls à vouloir la draguer ! Elle va nous jeter des pierres et se moquer de nous ! Et tout le monde aussi va se moquer de nous ! Ce sera notre suicide social de draguer cette fille ! Oh putain ! Je flippe les gars, JE FLIIIIIIIIIIPE !

  • NOOOON, crie Cortex, n’appuie pas sur le bouton !

  • FEEEEEESSSSSSSSEEEEEEES ! (Tronc céphalique)

  • Ok ! Je panique !

  • NOOOOON !

  • CUUUUUL !

  • Ne fais pas ça, pas sur le bouton ! PAS L’ADRENAL …

  • … TROP TAAAAAARD !

Et à ce moment, le corps tout entier se figea. Les paupières de l’œil gauche, mues par un spasme, donnèrent à l’individu tout entier un air niai, bête. Les auréole commencèrent à apparaître au niveau des aisselles. Le corps tout entier fit demi-tour, la queue mue entre les pattes.

Jeff Ikapi, cerveau
Conflits cérébraux et drague – Merci Jeff Ikapi pour le dessin !

Qui a connu ça ? Lève les bras en l’air ! Ah non, on peut pas, on a des auréoles en-dessous des bras.

En tous les cas, moi j’ai connu ça. Même pire. Ado, des filles se sont moquées de mon comportement « bizarre », de mon allure de « geek », et ont affirmé avec de stupides complices bêtes et méchants (des ados quoi) que j’étais moche et con. Le système limbique étant également le siège de la mémoire émotionnelle accumule ces informations et plus ça se passe mal, plus il intègre l’information que « draguer = honte ».

Alors, comment s’en sortir ?

Ce n’est évidemment pas une recette universelle, chacun trouvera le moyen de s’en sortir (la timidité n’est pas une fatalité) mais partir de son contexte, se forcer à se confronter à des situations nouvelles aide pas mal : on augmente les chances d’accumuler des expériences positives. Et le système limbique s’en souviendra, il aura moins peur de situations répétées positivement comme être en présence d’une fille et d’avoir une chouette conversation avec elle, se marrer pour des conneries, être complices.

Pour ma part, ma solution a été de prendre mon sac à dos après mes études et de partir. J’ai rencontré plein de gens et j’étais obligé de parler avec eux, de nouer des contacts, même avec de belles filles et ça s’est très souvent bien passé ! Il m’est même arrivé de me faire draguer (ouais, c’est ça, fais le malin !).

J’ai longtemps pensé que la sélection naturelle aurait raison de ma lignée et de sa timidité… Je me dois de vous l’avouer mais, c’est après mes vingt ans que j’ai eu ma première petite amie. Mais voilà, j’ai réussi à rencontrer une personne que j’arrive à faire rire, malgré tout ce qu’elle a vu et vécu. Et pour ma part, j’arrive à lui montrer que je me sens bien avec elle.

C’est important de montrer qu’on se sent bien.

Ce sera ma conclusion et mon seul conseil de drague.


Gif ta science

Ça y est, je me lance dans les Gif de sciences ! C’est cool, rapide à faire et c’est pas mal pour illustrer un phénomène scientifique simple.

Gif ? Pour « Graphic Interchange format », ce sont ces fameuses séquences courtes d’images en boucles. Ce format d’image(s) était très populaire dans les années ’90 …

… et puis, plus rien …

… mais voilà que le Gif a fait un sacré retour en force ces dernières années, on en est totalement bombardé sur les réseaux sociaux !

Et donc, je me suis mis à faire des gifs de sciences, j’ai créé un compte sur giphy, histoire de voir comment ça fonctionne et pour partager quelques gifs comme celui-ci par exemple, la réaction de précipitation entre le nitrate de plomb et l’iodure de potassium :

Gifscience science yellow chemistry experiment

Oui, je sais, le plomb a une valence 2 et donc, la formule du nitrate de plomb doit être Pb(NO3)2… Flagellation.

Ou alors, ceci :

https://media0.giphy.com/avatars/gifscience/6oyYEz3YvXQe.gif

Argh.

Comment faire des gifs ? Facile, je les fais à partir de séquences vidéos filmées avec mon téléphone portable et ensuite, j’utilise une application gratuite (par principe, je veux tout faire avec des programmes libres et gratuits) qui est Gif maker – Gif Editor, sur Androïd. Le logo de l’app est le suivant :

L’usage de cette application est simple et intuitif.

Bon, allez, amusez-vous bien ! Et n’hésitez pas à me faire partager vos Gifs de sciences !

Ah, on me signale dans l’oreillette que mon texte est trop court et que la densité du mot-clé principal, « Gif » est supérieur à 2,5%, le maximum conseillé. Je tenterai donc d’éviter d’écrire encore Gif, même si je dois meubler la fin de mon texte pour arriver aux 300 mots minimums recommandés pour un post de blog digne de ce nom. Sans mentionner que ce post parle de Gif de sciences. Merci de votre compréhension. Encore dix mots. Les voici que les voilà que le Gif est ici.


Dr Dre n’aime pas les youtubers scientifiques

Depuis quelques années, j’anime une modeste chaîne youtube de science parmi une joyeuse communauté de youtubers scientifiques. Mais certaines de mes vidéos se sont vues réclamer des droits d’auteurs, et pas des moindres !

Et qui me réclame des droits d’auteurs ? Eh bien Kurt Cobain – que je croyais mort, les Red Hot Chili Peppers, Dr Dre, Kyuss, Rage Against the machine, groupes desquels je mettais quelques courts passages musicaux…

Mais voilà. Quand je dis que ma chaîne est modeste, je veux dire que mes vidéos dépassent rarement les 300 vues ! A part une exception pour une vidéo à 3416 vues, mais c’est une sex tape. C’est dire si, avec une sex tape j’arrive à cartonner ! J’ai 65 gentils abonnés et même 3 likes sur une vidéo ! Trop content. En plus de cela, mes vidéos ne sont pas monétisées. Pourquoi me réclamer des droits d’auteurs ? Pourquoi est-ce que ces mastodontes s’en prennent à moi et mes petites vidéos que je fais pendant mes quelques heures libres pour rigoler avec des amis et des élèves ?

Pourquoi tant de haine ?

Pendant un petit temps, je me suis dit que j’allais laisser couler mais je me suis rendu compte récemment que Youtube avait imposé des restrictions sur la diffusion de mes vidéos sujettes à réclamations de droits d’auteurs… C’est malin. Alors, j’ai pris le taureau par les cornes et, comme je ne voulais pas me faire molester par les avocats de Dr Dre, entre autres, j’ai changé les musiques… J’ai opté pour les refrains, libres de droits, proposés par youtube.

Alors, voici les changements.

La fameuse vidéo où je me suis mis à dos Red Hot Chili Peppers et Dr Dre. Un bon métal apaisera tout ce tumulte mercantile pour une expérience de gaz enflammé dans un tube transparent :

« Breed » de Nirvana a été remplacé par « Takeoff » de Ethan Meixsell, au moment ou un professeur allume un fumigène en classe pour illustrer l’état gazeux dans cette vidéo sur les états physiques de la matière, un « harlem shake physico-chimique » :

J’ai remplacé « freedom run » de Kyuss par une chanson pour enfants afin d’illustrer une neutralisation acido-basique.  C’est du plus bel effet :

Et enfin, dans cette vidéo, les Skatalites en leur « guns of navarrone » ont laissé place au non-moins excellent « sax attack » de Dougie Wood, impeccable pour illustrer une vidéo de catapultes :

Bon ! Voilà ! J’espère que je suis en ordre et que les gros bras du star-system ne viendront pas débarquer avec des machins et des brols juridiques et tout ça car moi, je me lance sur la voie du succès – vous pouvez aller voir mes autres vidéos si vous voulez, et puis, paraît-il, les youtubers scientifiques francophones – videosciences – ont le vent en poupe, hasta la vista baby !

(« Hasta la vista baby », mais quelle chute minable !)


Observer un fluide

Une p’tite manip’ super simple pour observer le comportement d’un fluide. Ça se passe sur la chaîne vidéos de Rock’n’Science !

L’expérience est toute simple. On fait d’abord réagir une solution de nitrate de plomb avec une solution d’iodure de potassium, de même concentration 0,1M. Le précipité formé, de l’iodure de plomb, formera de minuscules paillettes dont le mouvement permettra de modéliser et d’observer le comportement d’un fluide !

Bon assez parlé, et bonne vision de la vidéo :

 


Copie cours de chimie S4

Ça devait être une histoire bien belge… J’explique brièvement : cela fait deux ans qu’un changement de programme est annoncé pour le cours de chimie en enseignement secondaire de la Communauté Française Wallonie Bruxelles, mais le nouveau programme n’est pas encore d’application.

Donc, les anciens manuels de chimie ne sont plus réédités et les éditeurs ont quant à eux sorti un nouveau manuel mais pour un programme qui n’est pas encore d’application (sauf dans des écoles pilotes, mais l’Ecole Belge de Kigali n’est pas encore une école de pilotes).

Conclusion : mes chers élèves de 4ème secondaire n’ont, pour la plupart pas leur manuel de chimie… Sauf ceux qui ont des grands frères ou sœurs dans l’école qui leur ont refilé leur vieux livre écorné (et aux exercices complétés ! NON ! Il faut gommer les résolutions d’exercices avant de revendre votre manuel ! OUI ! Je sais, un manuel avec les exercices complétés se vend plus cher… Mais soit, jouez le jeu quoi !)

Donc voilà, je ne sais pas trop si c’est légal mais voilà, je vous laisse ici, chers élèves, la possibilité de télécharger les scans des pages du manuel dont vous aurez besoin pour les 3 premiers thèmes (Approche expérimentale du tableau périodique et du modèle atomique, Classification périodique des éléments et Modèle atomique simple) du cours de chimie S4

Rendez-vous complice d’un crime d’assassinat de livre (oui, la photocopie et le scan tuent le livre, je tue le livre et vous vous partager son cadavre… C’est glauque)

Clique sur les liens et le reste suivra :

Octet

mendeleev

Bohr

Isotopes

Labo MX

masse atomique et moleculaire

structure-atomes

A bientôt pour de nouvelles aventures.

 


Un monument est tombé – partie 2

[Reportage] L’immense acacia tombé dans la cour de récré de l’Ecole Belge de Kigali nous réserve encore quelques découvertes. Suite de notre recensement de biodiversité d’urgence, avec Naznin Jinah et Thibaut Sixela comme photographes attitrés.

Ce post fait suite à la première partie du monument qui est tombé.

L’acacia ralentit sa croissance lors de la grande saison sèche, ce qui est visible sur une coupe de tronc. Les cernes sombres sont les saisons sèches subies par l’arbre. Une saison sèche par année donne, si on compte les cernes de croissance, une idée de l’âge de l’arbre : aux alentours de 50 à la base du tronc. Et pour le comptage, nous avons été aidés par une araignée crabe qui, lorsqu’elle est à l’affût, place ses pattes antérieures comme…

…un crabe ! Une fois qu’un petit insecte s’approche d’elle, elle l’attrape et n’hésite pas à le poursuivre si nécessaire !

Cernes de croissance et araignée crabe
Cernes de croissance et araignée crabe

La coccinelle, insecte prédateur également, a son plat préféré : les pucerons. C’est d’ailleurs à cet effet que la coccinelle est utilisée en lutte agricole biologique.

Coccinelle
Coccinelle, Epilachna spp.

Après la reproduction, la mante religieuse femelle mange son « ex ». Sympa. Ce repas nuptial lui permettra de pondre ses œufs dans une réserve de nourriture qu’elle a elle-même fabriqué. Cet ensemble, c’est l’oothèque. Dans la photo ci-dessous, les bébés sont déjà sortis il y a, houlala, belle lurette !

Oothèque de mante religieuse
Oothèque de mante religieuse

Pour poursuivre dans la reproduction, il y a certains insectes qui profitent des tissus végétaux pour y créer un abri pour leurs œufs. Après que les insectes aient pondu dans les tissus végétaux, la plante s’adapte et forme ce genre de tissus en boule :

Cocon végétal
Cocon végétal

Et à l’intérieur, ça donne ça : on y distingue les petites loges.

Cocon végétal : vu de l'intérieur
Cocon végétal : vu de l’intérieur

En en parlant d’œufs, si on retrouve ça, des œufs de gecko, eh bien, il doit y avoir…

Oeufs éclos de geckos
Oeufs éclos de geckos

…ça :

Gecko, Hemidactylus spp. (mabouia ?)
Gecko, Hemidactylus spp. (mabouia ?) Focus sur ses pattes !

Un gecko ! Focus sur ses pattes, dont la structure particulière lui permet de rester collé sur les murs et les plafonds des maisons, sur les troncs et les branches, la tête à l’envers. Un magnifique insectivore. Mais ce qui nous a surpris sur cet individu, c’est sa queue, observez-bien :

Gecko à la queue qui repousse
Gecko à la queue qui repousse

Elle est effectivement amputée, mais elle repousse ! Si vous avez déjà essayé d’attraper un animal pareil, vous tenterez sûrement de l’attraper par la queue, comme la plupart de ses prédateurs d’ailleurs ! Le gecko a développé une tactique assez particulière : si on lui attrape la queue, elle se détache ! Un sacrifice qui lui permet de fuir pendant que l’ennemi se concentre sur le bout de chair gagné. Cependant, le gecko a besoin de ce bout de queue pour lui donner de l’impulsion pour ses déplacements, alors elle repousse. C’est ce que l’on peut observer là, le petit moignon de queue qui commence à repousser tout à l’arrière de la bête. Et pour les âmes sensibles, le gecko ne souffre pas quand il est comme ça entre mes doigts.

Et finissons par une jolie image d’un mille-pattes sur une coupe de tronc.

Millipède, mille-pattes
Millipède, mille-pattes

Malheureusement, la vraie fin sera celle là. Et ce sera la « chute » de l’article aussi…

Découpe de l'Acacia
Découpe de l’Acacia


Florian Kaptue est un extraterrestre

Florian Kaptue, notre frère de plume et de clavier nous a quitté subitement. Étais-ce vraiment un accident ? Une analyse objective révèle le contraire : Florian a décidé de partir parce que c’était un extraterrestre et qu’il avait fini sa mission sur terre.

A l’annonce du décès de Florian Kaptue, notre frère de plume et de clavier à mondoblog, j’étais évidemment incrédule. Non, Florian ne peut pas mourir, pas lui, pas dans un accident de la circulation ! Pas après avoir passé cette formidable semaine avec les mondoblogueurs à Dakar !

Là, il faut que je m’ouvre une bière pour accuser le coup. Je commence à réaliser. La vie tient à tellement peu de choses. Le dernier contact que l’avais eu avec lui était une conversation messenger brève du genre « bonjour Eric, bonjour Florian, alors depuis le Sénégal, tu te portes bien ? (…) » je voulais répondre plus tard. Flemme. Procrastination. Tout moi ça. Et puis voilà, je n’ai plus personne à qui répondre. On croit qu’on aura le temps, mais la mort est là pour nous rappeler que non, on a pas tout notre temps. Je devrais me rappeler de ça tous les jours d’ailleurs. J’ai failli mourir plusieurs fois, dans un accident de circulation entre autres, avec ma femme, freins du bus qui lâchent, tonneaux… Et puis aussi, je ne sais par quelle chance, j’ai survécu à ma naissance, rien que ça, les docteurs ont réussi à me sortir alors que mon cœur avait arrêté de battre.

Ma bière est déjà bien entamée. Mon cerveau carbure. Florian préférait le vin. Lors de son vol retour vers le Cameroun, sa terre natale, Ecclesiaste Deudji nous raconte qu’après avoir eu beaucoup de peine à mettre sa ceinture, Florian boit un verre de trop et se met à crier aux hôtesses « je veux rencontrer le pilote ! Je veux rencontrer le pilote ! »

Et puis, il y a l’article étrange que Florian a publié sur son blog, ce troublant « Comment j’ai pu assister à mes obsèques« , dans lequel il explique qu’il a rêvé qu’il décède dans un accident de la route… Vraiment troublant.

Je m’ouvre une autre bière.

J’adore l’amertume.

Moi aussi j’ai rêvé de la mort. Pas de ma mort en particulier, mais de la mort. Je venais de passer par une période difficile. Deux mois auparavant, je retrouvais ma collègue et voisine pendue chez elle. Mon rêve était la fin, selon moi, de mon processus de deuil, le signe que j’avais encaissé le choc de cette rencontre macabre. Dans mon rêve, je percevais la mort comme l’absence de conscience, la perte des souvenirs. L’inconscience d’être. En me réveillant, en me rendant compte que j’étais vivant, je pris une forte inspiration, énorme et bruyante, comme un retour à la vie je suppose… Je voulais dire à ma femme que je l’aime et serrer mes enfants dans les bras. Ma femme n’était pas d’humeur, mon fils devait faire pipi et ma fille voulait rester avec sa maman. J’étais de retour à la vie.

Et puis, je me rappelle de Florian. Quels souvenirs est-ce que j’ai de lui ? Son regard fixe. Son cahier A4 avec couverture en carton dont il ne se séparait jamais. Sa posture avec un bras dans le dos qui tenait l’autre au niveau du coude. J’avais eu quelques conversations avec lui, mais elles avaient toujours été étranges. Florian était un type étrange. D’un coup, l’évidence me frappe l’esprit :

Florian était un extraterrestre.

Que je m’explique. Sa manière étrange de parler n’était pas uniquement liée au fait qu’il était camerounais… Quand il se déplaçait, ses jambes n’avaient pas l’air de bouger car oui, Florian se déplaçait par téléportation. S’il ne se téléportait pas, il marchait très lentement, car, je suppose, la gravité devait être moins forte sur sa petite planète. J’ai aussi le souvenir que, lorsqu’il voulait venir vers moi pour me parler, il commençait d’abord  par me regarder fixement de loin, sans expression sur le visage. Une fois que je détournais mon attention de lui, il se retrouvait tout à côté de moi, de manière instantanée ! Oui, il se téléportait, j’en suis sûr à présent. Il était venu en mission de très loin pour observer les humains. Toutes ses observations étaient consignées dans son fameux cahier cartonné de format A4 dont il ne séparait jamais. Il y notait des adresses principalement, de ses contacts terriens.

Son regard fixe. Florian fixait des yeux pour tenter une communication télépathique avec ses interlocuteurs terriens. Je pense cependant qu’il s’est vite rendu compte que nous étions d’une intelligence inférieure à ses congénères extraterrestres. D’où venait-il ? Il est parti sans nous le dire.

Vous pensez probablement que je délire avec cette histoire d’extraterrestre ? Eh bien non, je n’exagère pas, ce n’est pas que la bière, j’ai des preuves concrètes, regardez cette photo, analysée par les soins de la science :

Florian

A première vue, on pourrait croire que c’est Ecclésiaste l’extraterrestre, mais les apparences sont trompeuses (il est pire que ça !). Regardez les regards étonnés des personnes de la photo, ils sentent quelque chose. La personne de droite en particulier pointe du doigt un phénomène paranormal, un « orb », ces sphères qui apparaissent sur la photo, pointées avec des flèches. Quelle est la seule personne qui ne s’étonne pas de la situation ? Florian, avec son regard assuré, c’est lui qui est à l’origine de ce phénomène paranormal !  Alors voilà, si avec une preuve pareille vous n’êtes pas convaincus que notre camarade était un extraterrestre, eh bien alors, en vérité je vous le dis, je suis le fils du Pape !

J’ai aussi analysé son texte prémonitoire sur son blog qui annonçait son départ… Dans son texte, Florian explique qui suite à son rêve, il décide d’aller avec son grand-père Wabo Toyontue consulter un voyant, Tamuedjou, dans sa case sacrée. Tamuedjou, à entendre le rêve de Florian explique que « il faut faire vite sinon notre petit-fils -Florian- sera victime d’un accident qui est un signe annonciateur du déluge (…) ». Le jour où j’ai appris la nouvelle, le Rwanda, mon pays de résidence, venait d’être victime de terribles pluies diluviennes. Les glissements de terrains ont été dévastateurs. La prophétie du rêve de Florian s’est réalisée. Comment tout cela est-il possible ? La seule explication rationnelle : Florian Kaptue était un extraterrestre.

Florian, mon humour et ce post, c’est ma manière de te rendre hommage. Je sais que tu aurais apprécié. A ta manière cependant…

Tu sais que je ne crois pas en Dieu, ni au paradis et encore moins à l’enfer. Je crois en la bonté de l’Humain. Tu étais quelqu’un de bon, je le sais. Je ne sais pas sur quelle planète tu te reposes actuellement après ta courte mission sur terre, mais je te souhaite d’y rencontrer toute la paix de notre magnifique univers.

Au revoir Florian.


Un monument est tombé (1)

[Reportage] En arrivant  ce 27 avril à l’Ecole Belge de Kigali, je découvre une scène pour le moins singulière : des élèves contemplent, comme si ils avaient devant eux une baleine échouée, l’immense acacia écroulé la nuit même dans la cours de récré. Ce sera l’occasion de faire un cours d’écologie et quelques photos pour une sorte de recensement de biodiversité d’urgence.

élèves acacia

Kigali est en pleine mutation. Une urbanisation effrénée a malheureusement raison des vieux arbres de la ville. A l’Ecole Belge, notre vieil acacia (Fabaceae spp.) a préféré rendre les armes par lui-même. Suite à une forte pluie, la terre ramollie ne lui a probablement plus apporté le soutien nécessaire et l’immense arbre est tombé. Heureusement qu’il n’y avait personne en-dessous à ce moment là !

Mais il faut avouer que l’occasion est trop belle, la plupart des organismes vivants qui vivent sur ce genre d’arbre son visibles dans leur partie aérienne ! Maintenant écrasé au sol, toute cette vie grouillante sera plus facile à observer, avant que tout l’arbre ne soit débité et évacué. Alors voilà, avec les élèves de S6, nous en avons profité pour faire notre cours d’intro à l’écologie, voici ce que nous y avons appris. Merci à Naznin et Thibaut pour les photos !

Commençons par les mousses et les lichens.

mousse lichen
Mousse et lichen sur le tronc
lichen
Lichen
Mousse sur le tronc

Quand on parle d’écologie, on parle d’écosystèmes. Un écosystème, c’est une communauté d’organismes vivants en interactions entre eux et avec les composants non-vivants de l’habitat. Souvent, on imagine les écosystèmes comme d’immenses ensembles tels que une forêt, ou une mare. En réalité, l’image qui correspond le mieux aux écosystèmes est une fractale, un ensemble qui se divise en parties qui se divisent en parties, qui se divisent et qui se divisent en parties jusqu’à l’infiniment petit :

Exemple d'image de fractale
Exemple d’image de fractale, https://desracinesetdesailes.files.wordpress.com

Prenons la surface de la terre, ses êtres vivants et l’ensemble des leurs habitats, c’est la biosphère. Cette biosphère est elle-même subdivisée en biomes, un ensemble d’écosystèmes sous un même climat, la savane par exemple. Cette savane regroupe différents écosystèmes en fonction de leurs habitats : près de l’eau, dans une marre, sur un plateau herbeux. Dans ce dernier, on retrouve des arbres adaptés à passer plusieurs mois avec très peu d’eau : les acacias. De part ses branches, ses feuilles, l’ombre qu’il procure, l’humidité qui peut s’y accumuler, l’arbre recèle une infinité de micro-conditions très variées dans lesquelles les organismes vivants y trouvent leur compte. Les mousses en sont un bon exemple et constituent à elles-seules de véritables écosystèmes aussi ! Elles grouillent de micro-organismes observables au microscopes, bactéries, protozoaires, petits pluricellulaires tels que nématodes, tardigrades, aoûtats, qui vivent dans un environnement humide et riche en matière organique : le buffet est ouvert !

Les lichens eux, c’est une symbiose entre un champignon et une algue. Ils sont très sensibles à la pollution atmosphérique, leur présence révèle donc une excellent qualité de l’air à Kigali ! Malheureusement, cela est en train de changer.

Les fourmis et les termites sont essentielles pour le maintient des écosystèmes : ils récupèrent et recyclent la matière organique. De plus, avec leurs galeries  et structures en terres, elles apportent une foule de minéraux aux plantes du secteur.

fourmis
Les fourmis tentent d’évacuer au plus vite leurs œufs et pupes
Reste de nid de fourmis
Restes de nid de fourmis
Structure en terre, reste de présence de termites
Structure en terre, vestige de présence de termites

Beaucoup de papillons ont été observés. Pour rappel, il est interdit de les tuer ou de les prélever pour collections, beaucoup d’espèces sont menacées.

Papillon, Acraea spp.
Papillon, Acraea spp.
Papillon, Colotis spp.
Papillon, Colotis spp.

Les cétoines sont de gros insectes caractéristiques de l’Afrique de l’Est, ils sont communs dans nos jardins, à se reposer ou butiner sur les fleurs.

Cétoine
Cétoine, Pachnoda spp.

Les carabes sont des coléoptères prédateurs, ils se nourrissent d’insectes et autres arthropodes plus petits qu’ils chassent.

Carabidae spp.
Carabidae spp.

Les Ptyelus sont des sortes de cicadelles. Ce qui est remarquable avec cet insecte, est son camouflage sur sa partie supérieure ; dans un feuillage, il passe totalement inaperçu !

Ptyelus spp.
Ptyelus spp.

Le même Ptyelus, typique d’Afrique de l’Est, mais vu de face : sous son thorax, on observe son organe piqueur suceur, qu’il utilise pour aspirer la sève des plantes. C’est un parasite des végétaux.

Ptyelus spp.
Ptyelus spp.

Les Syrphes, contrairement à ce qu’on pourrait penser sont des mouches ! Ces insectes sont capables d’effectuer des vols stationnaires. Et cette coloration du genre « attention, je suis peut-être une abeille qui pique » leur permet de ne pas se faire embêter par les prédateurs habituels des mouches. C’est le mimétisme batésien.

Une mouche !
Une mouche !

Et puisqu’on voit les feuilles de l’Acacia, profitons-en pour un petit focus. Pour éviter de perdre trop d’eau quand il fait chaud, les pétioles des feuilles se replient sur elles-même.

Feuille d'acacia qui réagit à un stress hydrique
Feuille d’acacia qui réagit à un stress hydrique

Nous avons encore pu observer plein de choses, à découvrir la semaine prochaine sur ce même blog, ne ratez pas le rendez-vous !

A bientôt…

tree down giant


Les liaisons métalliques foutent le boxon

[Courrier des lecteurs] Philippe me signale qu’il n’est pas aisé de comprendre le concept de liaisons métalliques avec le concept d’électronégativité.

Oui, de fait… Bonjour Philippe. Les liaisons métalliques sont là un peu comme ça, dans l’article précédent, on ne sait pas pourquoi, mais comme elles étaient dans la caricature que le précédent post était sensé expliquer… J’ai fait le choix, pour expliquer les liaisons chimiques, de les aborder sous l’angle de l’électronégativité. Dans ce cadre, on peut comprendre que les éléments métalliques purs peuvent s’échanger leurs électrons puisqu’ils ont la même électronégativité, mais, c’est pas super-convainquant ! Quel est le moteur de ces échanges d’électrons ? Leur structure électronique…

AaaAaaAaargh ! Encore un terme technique nom d’une burette bouchée !

Alors, relevons nos manches et au boulot.

Reprenons notre tableau périodique :

Tableau periodique, scienceamusante.net

La structure électronique, c’est la manière dont les électrons s’organisent autour du noyau. L’hydrogène (H, en haut à gauche) a un seul électron qui lui gravite autour, sa structure électronique est composée d’un seul atome. Ensuite, l’hélium (He, en haut à droite) a deux électrons. L’hélium se trouve dans la dernière colonne du tableau périodique. Ça change quoi ? Un truc important : les éléments de la dernière colonne ont leur structure électronique complète ! C’est pour cette raison qu’ils n’ont pas envie d’interagir avec aucun de leurs collègues atomiques ! Une vraie bande d’asociaux de la molécule. Et encore mieux : tous les autres éléments chimiques veulent être stables comme eux !

Descendons d’une ligne et regardons ce qui se passe avec le lithium (Li, en dessous de H). Le lithium a trois électrons, c’est à dire qu’il a une couche tout près de son noyau qui est complète avec deux électrons et une nouvelle couche avec un seul électron. Au fur et à mesure qu’on avance dans la ligne, la deuxième couche se rempli d’électrons jusqu’à en arriver au néon (Ne, en dessous de He), qui a deux couches complètes : la première avec deux électrons et la deuxième avec huit électrons. Pour chaque période, on en rajoute une couche (d’électrons) !

As-tu suivi lecteur ? Ça veux dire quoi ? Que les périodes au nombre de 7, les lignes du tableau, classent les éléments selon leur nombre de couches électroniques. Et les familles alors, les colonnes ? Elles reprennent les éléments en fonction de leurs propriétés. La famille de la colonne 1, aussi appelée les alcalins, sont tous des métaux  avec un seul électron dans leur couche externe. Ils sont très réactifs, comme le sodium et le potassium et peuvent s’enflammer et même exploser au contact de l’eau.

Lithium (Li)… On comprend vite pourquoi les piles au Li réagissent

une fois ouvertes, le lithium peut réagir violemment avec l’humidité de l’air !

Potassium (K)

Rubidium (Rb)

Césium (Cs), qui explose même le cristallisoir !

https://deergoddess.tumblr.com/tagged/alkali-metals

A l’autre extrême du tableau, la dernière colonne avec les gaz nobles, ne contient que des éléments stables, qui ne réagissent jamais puisque leurs couches sont complètes. Voilà le désir le plus intime de chaque atome de l’Univers : ressembler à un gaz noble ! Et c’est là que la notion d’électronégativité prend tous son sens : pour ressembler à un gaz noble, un élément de la première colonne aura tendance a se débarrasser de son unique électron de la dernière couche alors qu’un élément de l’avant dernière colonne aura tendance à voler un électron pour compléter sa dernière couche.

Les éléments qui donnent facilement leurs électrons sont des métaux et ceux qui ont tendant à en attraper sont des non-métaux. Sur notre tableau periodique, les éléments métalliques sont en bleus et en rose, ce sont les non-métalliques. C’est donc pour cela que Chlore (Cl) et Sodium (Na) s’entendent bien pour leur liaison ionique : le sodium se débarrasse de son électron pour ressembler au Néon (Ne) alors que le chlore gagne un électron pour ressembler à son idole, l’Argon (Ar)

Et les liaisons métalliques dans tout cela ? Eh bien, les métaux essaient constamment de se refiler leurs électrons les uns aux autres ! Comme des patates chaudes, ce qui fait que leurs noyaux baignent dans une nuée d’électrons…

https://i.imgur.com/oIoEZhH.gif
www.docsity.com

…et à la moindre occasion, comme un courant électrique par exemple, ce nuage se déplace en sautant d’un atome à l’autre pour créer un courant électrique…

Pfiouu, pas facile à expliquer tout cela !

Et puis, aussi, quelques personnes me signalent que la blague du logarithme n’est pas drôle ou n’est pas compréhensible. Bon, pour les mécontents, il y a aussi les blagues à Toto.

water face bravo balloon hits
https://giphy.com/

Merci.


Les liaisons chimiques en mode comics

[COURRIER DES LECTEURS] : « J’y pige que dalle » m’explique en commentaire Monsieur G. sur la page Faceboook de Rock’n’Science! après que j’y aie posté cette image :

Les liaisons chimiques, c'est rigolo, posté à l'origine par "Analytical Chemistry Techniques"
Les liaisons chimiques, c’est rigolo. Crédit : Analytical Chemestry Techniques

Je dois avouer que la remarque de Monsieur G, sans animosité aucune, m’a fait le même effet que lorsque je raconte la blague de logarithme qui dit à exponentielle qui boude en soirée : « allez, fais un effort quoi, essaie de t’intégrer quoi ! » et qu’exponentielle lui répond « oui mais noooon ! M’intégrer ? Mais tu sais bien que ça donne toujours la même chose ! » Et là :

 

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Voilà, on me prend pour un gros nerd. « Mais tu es un nerd » comme dirait ma femme. Merci. Bon, ça va, je le vis bien.

Mais pourquoi cette histoire de caricature sur les liaisons chimiques est-elle drôle ? Et comment expliquer un truc compliqué de manière simple sur un blog alors qu’il fait beau dehors et que je viens de manger du poulet ? « La science, ma chère Madame, est un engagement de tous les jours. »

Allez, c’est parti.

La matière est composée d’atomes. Il y en a au moins 118 qui sont tous regroupés dans le fameux tableau périodique ou encore tableau dit de Mendeleïev, du nom de son inventeur visionnaire – qui ressemble étrangement à Gimli du seigneur des anneaux, Dimitri Mendeleïev, à droite, au cas où.

MendeleievGimli

 

 

 

 

 

 

Mais bon, sinon, le tableau périodique des éléments ressemble à ceci :

 

Tableau periodique, scienceamusante.net

7 lignes, les périodes et 18 colonnes, les familles.

Tous les éléments du tableau constituent une liste d’ingrédients pour cuisiner de la matière. Par exemple, si je mélange du Chlore (Cl) et du Sodium (Na), j’obtiens du NaCl, du chlorure de sodium, le sel de cuisine. Ou encore, si je prends 6 atomes de carbone avec 12 atomes d’hydrogène  et 6 atomes d’oxygène, j’ai la molécule C6H12O6, du sucre.

Plusieurs éléments ou atomes ensemble, c’est une molécule. NaCl et C6H12O6 sont des molécules. Dans les molécules, les atomes sont unis par des liaisons. Ces fameuses liaisons peuvent être de nature différente : ionique, covalente ou métallique.

Un atome, c’est un noyau composé de protons et de neutrons, des particules qui ont une charge positive et neutre respectivement. Autour de ce noyau gravitent des électrons de charge négative. C’est le nombre de protons  et d’électrons, qui détermine la nature de l’atome.

L’hydrogène H par exemple a 1 seul électron et un seul proton alors que le chlore Cl a 17 électrons et 17 protons. Ce nombre, 1 pour H et 17 pour Cl s’appelle en chimie le Numéro Atomique et est unique pour chaque élément du tableau périodique, c’est leur carte d’identité.

Parmi les propriétés des atomes, il y a la force avec laquelle ils gardent leurs électrons pour eux, cette force s’appelle l’électronégativité. Lorsque les atomes décident de se mettre ensemble, ils entament une relation sous forme de liaison, ces liaisons se font en convoitant les électrons et comme dans toutes les liaisons, certains éléments ont beaucoup de caractère, d’autre moins alors que d’autres sont altruistes et enfin, il y a ceux qui n’en n’ont rien à foutre de rien. Ces traits de caractères, ce tempérament électronique, c’est l’électronégativité. L’électronégativité évolue de la manière suivante dans le tableau périodique :

électronégativité

Alors voilà, on y est, faisons un peu d’analyse de combinaison de caractères chimiques.

Si on prend un élément qui se trouve à droite du tableau, avec un tempérament de cochon, il veut tout pour lui et volera le/les électrons des atomes de la gauche du tableau qui veulent se frotter à lui, c’est le cas du NaCl. C’est le cas des liaisons ioniques. Le gros chien, c’est Cl et le malheureux freluquet, c’est Na. Pourquoi ces atomes restent ensemble alors ? Le Cl, qui prend l’électron (-) devient négatif et donc, par défaut, Na devient positif, et c’est bien connu, les opposés s’attirent 🙂

Liaison ionique
Liaison ionique

Il y a aussi des éléments plus sympas entre eux, leur caractère se ressemble, ils ont une électronégativité similaire et donc, ils mettent leurs électrons en commun pour faire une liaison. Ce sont les liaisons covalentes. C’est ce qui arrive quand l’oxygène O et l’azote N se mettent ensemble, ou des atomes identiques, comme les longues chaînes de carbone des molécules organiques.

Liaison covalente
Liaison covalente

Les atomes métalliques qui s’associent entre eux, comme dans un câble de cuivre Cu, une tôle de zinc Zn, une feuille d’aluminium Al par exemple s’amusent en s’échangeant tout le temps leurs électrons, comme des balles. C’est pour cette raison que les métaux sont conducteurs d’électricité. En effet, le courant électrique est un déplacement d’électrons.

Liaison métallique
Liaison métallique

Un dernier cas, celui des atomes de la dernière colonne, la famille des gaz nobles : ils ne réagissent avec aucun élément, ils n’en n’ont rien à foutre de rien ! Ils gardent leurs électrons pour eux et les électrons des autres ne les intéresse pas non-plus…

Cher Monsieur G, savoir tout cela ne changera évidemment pas votre vie… Est-ce vraiment important tout cela ? Les petits oiseaux, les liaisons chimiques, les électrons et tout ça. Mais voilà, il y a surtout le fait que je ne trouve pas de chute à ce post.

Et pour les fidèles lecteurs, si vous avez une question, le courrier des lecteurs de R’n’S! est là ! Vous pouvez poser vos questions dans les commentaires ou sur la page FaceBook.

Tchussssss


Quelques perles d’examens

Les examens de bio et chimie sont enfin corrigés à l’Ecole Belge de Kigali en cette session de Noël 2015. Place au rire, place aux perles d’élèves !

De retour de Dakar après une semaine exceptionnelle entouré de mes formidables collègues mondoblogueurs et l’atelier des médias de rfi, il aura fallu que je me replonge dans unes de mes dures réalités : la correction d’examens… (c’est ici qu’on peut enchaîner avec « at my job » des Dead Kennedys)

Mais heureusement, qui dit examens dit aussi perles d’examens ! Allez, voici la récolte de cette session de Noël.

Sur une feuille de brouillon d’un examen de bio, l’osmose est une grande source d’inspiration !

L'osmose provoque beaucoup d'enthousiasme
L’osmose provoque beaucoup d’enthousiasme

Chez cet élève, il y a un lobe du cerveau qui est soumis au contrôle parental. « C’était plus facile à retenir que pariétal » m’a-t-il à la vue de la correction.

Le lobe (contrôle) parental
Le lobe (contrôle) parental

Le cerveau toujours, avec sa nouvelle fonction « régulation du temps ». Trop cool ! Je veux la même appli sur le mien !

Le cerveau régule le temps
Le cerveau régule le temps

Chez cet élève, les synapses prennent un étrange aspect d’extra-terrestres !

alien
Les synapses sont des aliens

Et entre temps, ma fille prend le contrôle du bic 4 couleurs pour faire les corrections à ma place.

Des corrections enfantines
Des corrections enfantines

Le classique des classiques chez les profs de bio ! Les oreillettes du cœur qui deviennent… Des oreilles.

Les oreillettes transformées en oreilles
Les oreillettes transformées en oreilles

Quand on a pas son matériel à l’examen, il faut se convaincre que la réalité, en fait, c’est une grosse connerie subjective !

vert rose
La réalité, c’est pas assez cool

Ici, tranquille, l’élève modifie les données de l’énoncé pour trouver la réponse qu’il veut à sa manière… En fait, face à une question à laquelle il ne sait pas répondre, l’élève utilise une tactique classique : tenter d’embrouiller le prof avec des, comment dire, des trucs.

Et on modifie l'énoncé !
Et on modifie l’énoncé !

Cette élève-ci n’a vraiment pas peur ! Et relève des défis pas possible !

Les parisiens sont gentils sur papier
Les parisiens sont gentils sur papier

Et enfin, le meilleur pour la fin : une super bonne blague ! Une blague à caractère scientifique donc oui, parfois, ça fait un peu « private joke ». Ceux qui ne comprennent pas la blague peuvent poliment faire semblant de rigoler.

Les gaz nobles peuvent être pétés
Les gaz nobles peuvent être pétés

Voili-voulou les loulous ! Les perles de la session Noël c’est fini chez Rock’n’Science!

On se retrouve en juin 2016… Allez, patience !


Comment je suis devenu prof de sciences : épisode 6

Débuter comme prof de sciences dans le secondaire, c’est du rock, avec un peu plus de claques que dans un pogo

De retour à Bruxelles, je devais trouver un boulot, et vite ! Le portefeuille était très léger. Etant bioingénieur, le côté « ingénieur » permettait de rapidement décrocher des jobs dans le privé : banque et des trucs comme ça. Mais c’est pas pour moi. Alors, quand on m’a proposé de remplacer une prof de sciences en congé de maternité à l’Institut De Mot-Couvreur à Bruxelles, une école technique et professionnelle, j’ai pas hésité. Rock’n’roll. Ça me laisserait un peu de marge pour chercher un autre job.

Je débarque légèrement en retard pour ma première journée de travail. Un seul rang reste dans la cour, accompagné de madame la directrice Mme Tasiaux qui me lâche un mémorable « bon je vous les laisse, bonne chance. ». Ah ? Et effectivement, de sacrés castards cette classe de 3sciencesB ! Un élève en bout de rang se donne la peine de se déplacer pour se poster devant moi, scanne mon vieux pantalon, veste en cuir, cheveux peu coiffés. Il crie « c’est une histoire de ouf ! », tout le reste du groupe éclate de rire. Je leur demande de se rendre dans leur local mais, ne connaissant pas cet immense établissement du vieux Bruxelles, les élèves en profitent pour me faire visiter l’école pendant l’heure de cours. Je dois avouer que depuis que je suis prof, j’ai connu mes premières vraies migraines. Cependant, alors que beaucoup de personnes seraient parties en courant après une telle mésaventure, j’ai décidé de m’accrocher, je ne voulais pas rester sur un échec, même si, au départ, l’enseignement était alimentaire et temporaire. Mais les formidables collègues de DeMot – je ne pourrai pas tous les citer – et la bienveillance discrète de Mme Barzin – préfète des études et ancienne prof de bio – qui en vu défiler plein d’autres ne sont pas du genre à me laisser seul dans un coin ! Ça donne pas mal de courage. Je me rappelle d’Atman Kourcha, prof de techno, méditant devant sa tasse de café dans la salle des profs « moi, je suis un barbouze de l’enseignement, on me donne une mission, je la fais ». Et on se donnait des airs de mercenaires avant de retourner en salle de cours, yeah.

Deux ans après ma première journée épique dans l’enseignement – oui, j’ai survécu – je commence à me sentir à l’aise avec mes élèves mais surtout, j’inscris une classe à l’expo-science, concours scientifique organisé chaque année par les jeunesses scientifiques de Belgique. Mes élèves présentent une expérience qui modélise le réchauffement climatique, un truc tout simple mais efficace : deux aquariums identiques et fermés hermétiquement avec une ampoule de même puissance à l’intérieur. Un des deux aquariums, à différence du deuxième, a une atmosphère chargée en dioxyde de carbone. Un thermomètre montre que la température est plus élevée dans une atmosphère chargée en CO2 ! Quelques panneaux, 2-3 vidéos, de bonnes explications, des élèves sympas et bang ! On remporte le prix du public ! On nous redemandera même de remettre le couvert pour les cinquante ans des Jeunesses scientifiques devant le prince – à l’époque – Philippe et le ministre de la Recherche scientifique. La grande classe.

Avec le Prince et Monsieur le Ministre

Après cette aventure avec mes élèves aux jeunesses scientifiques, j’ai en quelque sorte senti que j’avais le feu sacré. Alors voilà, je m’inscris pour passer l’agrégation en chimie-bio. Je vais encore faire la rencontre de sacrés numéros !

Mais ça, c’est pour le prochain épisode.

Remarque : cette série de billets est publiée dans le cadre du projet « blogue ta science » de l’Agence Science Presse, « il s’agit d’un projet de promotion des carrières scientifiques auprès des adolescents, par la lorgnette de l’humain : les passions, les rêves et le cheminement professionnel à travers ses obstacles et ses aspirations« , comme l’explique très bien Isabelle Burgun, coordinatrice aux blogues – ah ben ouais, à Québec, « blog » ça se dit « blogue » – à l’Agence Science Presse.


Comment je suis devenu prof de sciences épisode 5 : « On the road »

Après cinq ans d’études de bioingénieur arrive le moment de faire mon travail de fin d’études. Ce sera l’occasion de réaliser un vieux rêve : aller en Amérique latine.

Le temps était venu de laisser derrière mois les auditoires bondés, les profs et les cours qui m’ont marqué tels que Heinz Hurwitz et sa vision du monde au travers de la chimie, qui faisait vider les auditoires pour qu’on aille rejoindre les ouvriers de Clabecq en grève ; l’ «Evolution» de Michel Milinkovitch grâce à qui j’ai une fois pour toutes renoncé à croire en Dieu ; les cours hilarants de parasitologie ; les délires d’obsessionnel compulsif d’un entomologiste comme Deligne qui volait dans les collections de ses étudiants avant de s’enfermer dans son labo pour ne pas entendre nos réclamations ; la géomorphologie qui finalement est très cool, et j’en oublie tellement. J’ai passé de belles années sur le campus de l’Université libre de Bruxelles.

Je décroche une bourse au Fonds Lefranc pour financer une partie de mon travail de fin d’études. Une fois l’administratif réglé et les vaccins injectés, je pars. Yeah ! La première ville dans laquelle je débarque est Lima, une ville de fous, j’adore les villes de fous. Je dois rejoindre l’Altipano bolivien pour y réaliser un stage dans une exploitation de cultures vivrières sous serre. Je repars ensuite en bus pour la Colombie, direction Tumaco afin de travailler sur l’exploitation du palmier à huile mais comme la ville a entre-temps été prise par les Forces armées révolutionnaires de Colombie, je change de plans pour me rendre à Cali pour un projet de ferti-irrigation dans la vallée du Cauca.

Je reviens en Belgique pour soutenir mon mémoire le 12 septembre 2011 et je dois avouer que le jour d’avant, je n’ai pas trop préparé ma défense, collé devant Euronews à me demander si les tours de Manhattan explosées par des avions de ligne étaient une mauvaise blague ou pas…
Finalement, tout se passe bien pour moi et je suis « bioingénieur » ; on disait encore « ingénieur agronome » à l’époque. Officiellement admis dans la communauté scientifique.

Une fois que j’ai mis assez d’argent de côté en travaillant avec un copain dans une entreprise de création et entretien de jardins, je repars vite en Amérique latine, sac au dos. D’abord pour un vague projet de construction de ponts et baignoires pour lamas en Bolivie et ensuite pour fabriquer du yaourt et des fromages frais, monter un labo pédagogique de microbiologie, aider à une recherche en Amazonie sur l’agriculture chez les Guarayos, me marier, effectuer une consultance en géologie pour un journal local…

Mais en 2003, la situation est très explosive en Bolivie. Des révoltes contre le gouvernement de l’époque et sa politique d’exploitation des ressources naturelles mènent à la fuite du président bolivien. La situation est à la crise et mes ressources s’amenuisent… Un retour – temporaire – en Belgique s’impose.

La suite au prochain numéro ! (c’est là où je deviens prof de sciences pour de vrai !!!)

Remarque : cette série de billets est publiée dans le cadre du projet « blogue ta science » de l’Agence Science Presse, « il s’agit d’un projet de promotion des carrières scientifiques auprès des adolescents, par la lorgnette de l’humain : les passions, les rêves et le cheminement professionnel à travers ses obstacles et ses aspirations« , comme l’explique très bien Isabelle Burgun, coordinatrice aux blogues – ah ben ouais, à Québec, « blog » ça se dit « blogue » – à l’Agence Science Presse.


Comment je suis devenu prof de sciences : épisode 4

Des études universitaires se réussissent avec de la passion, de la motivation et la solidarité des étudiants.

Ah, l’Unif. Je suis sûr que beaucoup d’autres personnes le diront mais mon passage dans cette université correspond aux plus belles années de ma vie : stimulation sociale, intellectuelle, bref, la vie. Je me suis inscrit en Ingénieur Agronome, soit, pour être moderne. Bio Ingénieur, orientation tropicale.

A l’Université Libre de Bruxelles, c’est une école inter-facultaire de bio-ingénieur, à cheval entre polytechnique et la faculté des sciences. On y apprend aussi bien de la bio pure et dure que des techniques de labo de chimie, de la physique, des stats, des techniques de construction, de la mécanique, comptabilité… J’étais sûr qu’avec un tel diplôme en poche, je pourrais me débrouiller dans n’importe quelle situation.

Blouses, chimie et rencontre inoubliable

C’est aussi la première fois que je fais des labos de chimie ! Et ça a été une révélation ! Ah, le fantasme des blouses blanches.

J’avais cependant toujours des problèmes en physique. J’ai donc été aux séances de « remédiation » organisées par des étudiants en dernière année de physique. Et c’est là que j’ai rencontré Xavier Bekaert. Il m’a bien aidé ce satané physicien. Mais voilà que le soir de notre première rencontre sauvetage pré-examinatoire de physique, est organisée la prise d’un squat dans un quartier populaire de Bruxelles. En rentrant dans une pièce obscure du vieux bâtiment laissé en pâture à la spéculation, je distingue, dans un vieux fauteuil, uns silhouette familière : ce satané physicien ! Et moi qui pensait que les physiciens ne sortaient pas de leur bureau ! C’est depuis ce moment qu’est née une grande amitié, teintée de militantisme et de science. Même si je dois avouer que je ne comprends toujours pas quel était exactement le sujet de sa thèse de doctorat… Elle devait être plutôt réussie, puisque Xavier est aujourd’hui Docteur en physique maintenant. Satané physicien !

Remarque : cette série de billets est publiée dans le cadre du projet « blogue ta science » de l’Agence Science Presse, « un projet de promotion des carrières scientifiques auprès des adolescents, par la lorgnette de l’humain : les passions, les rêves et le cheminement professionnel à travers ses obstacles et ses aspirations« , comme l’explique très bien Isabelle Burgun, coordinatrice aux blogues – ah ben ouais, à Québec, « blog » ça se dit « blogue » – à l’Agence Science Presse.

Retrouvez ici les épisodes 1, 2 et 3 de cette saga


Le système digestif revisité

C’est la saison des corrections des examens, et donc de la récolte des perles ! Une moisson particulièrement abondante pour l’examen de bio des troisièmes secondaires avec leurs schémas du système digestif…

On commence par le pingouin mutant, avec un système respiratoire directement relié au système digestif… On doit être face au fameux pingouin de la blague, celui qui respire par l’anus et qui meurt étouffé :

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Dans la rubrique « accidents », voici la version « passé sous le train » :

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Et deux « accidents de la route » :

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Il y a aussi les « questions de style« , avec tout d’abord le Moustachu :

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La Grunge :

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Le Punk :

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Monsieur Muscu :

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Et puis, il y a aussi la « maladie congénitale » :

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Et les « trucs du genre », avec la Version simplifiée :

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Le Gastéropode :

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« J’suis un fou, j’mélange tout ! »

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Voilà… Bon, c’est pas tout ça, je retourne à mes corrections.

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Comment je suis devenu prof de sciences : les profs sympas

La science est belle hors de l’école!

Bien sûr, je n’ai pas rencontré que des profs traumatisants ! Il y avait aussi les «sympas», qui laissent un petit sourire dans les souvenirs et ceux qui ont carrément marqué un tournant dans la vie, même à retardement.

Je pense encore souvent à M. Geerinck, prof de bio. Rien que ça, ça veut tout dire ! Il était à fond dans son truc. Il avait dans son local un aquarium d’eau croupie. Une légende racontait qu’il élevait, à des fin de recherche, des tiques sur ses jambes qu’il avait poilues, sous son éternelle blouse de labo, sale, évidemment. Et il parlait aux arbres. Mais surtout, il m’a fait découvrir deux choses importantes: le monde microscopique et une clef de détermination des arbres.

Avec le microscope j’ai vu qu’il y avait tout un monde dans l’aquarium d’eau croupie de M. Geerinck! J’ai été fasciné par toutes ces bestioles qui se poursuivaient affairées autour d’une colonie de bactéries ou qui se cachaient dans une forêt d’algues.

En puis, la clef de détermination d’espèces ligneuses de Belgique: j’avais dans les mains quelques feuilles rédigées par des scientifiques que je savais utiliser! La classe. Mais surtout, en enfourchant mon vélo pour aller observer les arbres, les plantes, les insectes et plein d’autres trucs, ce que je faisais depuis que je roule en vélo, je me suis rendu compte que je faisais déjà de la science depuis tout petit. Mais pas la science de l’école. C’est à ce moment que j’ai pris une décision importante: plus tard, je continuerai à faire de la science comme ça!

Cependant, mes résultats à l’école allaient pousser mes profs à tenter de me dissuader d’entreprendre des études universitaires scientifiques. Les profs peuvent se tromper.

La suite au prochain épisode!

 

Remarque : cette série de billets est publiée dans le cadre du projet « blogue ta science » de l’Agence Science Presse, « il s’agit d’un projet de promotion des carrières scientifiques auprès des adolescents, par la lorgnette de l’humain : les passions, les rêves et le cheminement professionnel à travers ses obstacles et ses aspirations« , comme l’explique très bien Isabelle Burgun, coordinatrice aux blogues – ah ben ouais, à Québec, « blog » ça se dit « blogue » – à l’Agence Science Presse.

 


Comment je suis devenu prof de sciences : les mauvais profs

C’est pas vraiment à l’école que ma vocation de prof est née. Et j’adore mon boulot de prof de sciences. Comment expliquer cette belle contradiction ? Grâce aux hasards de la vie, de la passion et du rock’n’roll.

On m’a toujours fait comprendre à l’école que je ne cadrais pas avec le profil du scientifique. La conseillère d’orientation du secondaire me voyait une « carrière d’artiste », non pas pour mes résultats en dessin – la prof jetait mes dessins à la poubelle. Mais plutôt par défaut de bons résultats en sciences. C’est facile de taper sur le système scolaire… mais voici quand même le palmarès des pires profs de science que j’ai croisés en secondaire.

Madame Van E, prof de physique alcoolique. Elle cachait sa petite bouteille d’alcool dans son sac banane et faisait des crises d’angoisse quand il faisait noir. Alors, on passait son temps à la faire stresser.

Monsieur B, prof de physique qui ne préparait pas ses cours et qui passait son temps à nous raconter des trucs étranges.

Madame P, vieille. Ce n’est pas grave en soi d’être vieux, mais c’est le genre de bonne femme qui est née vieille. Vous voyez le genre ? Arrivée sur le tard dans l’enseignement, sa béquille et sa mèche de cheveux blancs nous faisaient dire qu’elle avait été chef des Gremlins ou qu’elle avait travaillé dans une centrale nucléaire. Sa phrase fétiche était « tu n’as pas compris ? Mais il faut être bête pour ne pas comprendre ! »

Oui, à l’école, je me sentais bête. Mais il n’y a pas que l’école dans la vie.

Et ça, c’est pour le prochain épisode.

Remarque : cette série de billets est publiée dans le cadre du projet « blogue ta science » de l’Agence Science presse, « il s’agit d’un projet de promotion des carrières scientifiques auprès des adolescents, par la lorgnette de l’humain : les passions, les rêves et le cheminement professionnel à travers ses obstacles et ses aspirations« , comme l’explique très bien Isabelle Burgun, coordinatrice aux blogues – ah ben ouais, à Québec, « blog » ça se dit « blogue » – à l’Agence Science Presse.


Einstein était un réfugié

Qui voyez-vous sur la photo ? Un réfugié. Albert Einstein a fui le régime nazi. Il avait de plus en plus de difficulté à exercer ses fonctions à l’Académie prussienne des sciences, malgré son prix Nobel de physique décerné en 1921. En 1931, il s’exile aux États-Unis. Il était passionné de math et de musique durant sa jeunesse. Loin d’être un bon élève, un de ses professeurs lui dit même « vous n’arriverez à rien ». Maja, sœur d’Albert Einstein, raconte qu’il présentait de telles difficultés dans ses premières années avec le langage que sa famille doutait qu’il puisse parler un jour.