JR (abcdetc)

Elle est toujours si belle notre planète vue de là haut !

Même quand elle se dérègle.

Le typhon Haiyan (ou Yolanda) a donc frappé les Philippines qui mettront bien du temps à s’en relever. Il serait l’un des plus violents que notre monde ait jamais connu et les dégâts sont encore amplifiés par la précarité des habitations et la pauvreté des infrastructures.

Hier soir, au moment où j’écrivais ces lignes, la radio me rappelait qu’il était encore trop tôt pour dresser un bilan définitif des dégâts. Et des victimes.

Pourtant, mes confrères ne se sont pas privés de communiquer sur ce bilan, dans une sorte de surenchère assez détestable où l’on se serait cru à la corbeille d’une bourse quelconque assistant à la hausse du cours d’une action quelconque. Avec, parmi des dizaines (des centaines, des milliers, des millions ?) d’autres titres :

France 24

BFM

Le Figaro
(qui a pris la peine d’une mise à jour mais pas de la suppression du h superflu…)

L’Express

Le Monde

S’il est trop tôt pour établir un bilan, il est temps de renouveler un constat : l’information en continu ne nous informe pas toujours.

Et ce soir, au moment de conclure ce billet qui sera en ligne demain, jour de commémoration, je pense aux dizaines, aux centaines, aux milliers de survivants, à leur douleur, au soulagement balayé par le deuil, à la lente reconstruction d’eux-mêmes et de leur environnement. A partir de ce seul visage trouvé dans la galerie mise en ligne par Libération, qui n’a pas perdu de temps pour nous montrer (informer sur) la dévastation…

(Photos : NASA, NOAA – National Oceanic and Atmospheric Administration, Erik de Castro)

Ce titre-là a déjà quelques années, il date de 2008. Mais il reste pourtant tellement d’actualité !

Mon Pays, par Sidi Touré, qui vient juste de sortir un nouvel album, Alafia.

[youtube a-dqT57LUnw 600 338]

Après l’érection du Christ et celle du doigt d’honneur de Maurizio Cattelan, si je continue dans la statuaire, je vais finir par être catalogué.

Comme quand j’ai risqué l’étiquette “blog religieux”.

Bref.

Je prends le risque de rentrer dans une catégorie, avec les trois nouvelles statues du jour.

La première – de 3 mètres de haut et dont j’ignore qui en est l’auteur – représente Hugo Chávez. Elle a été offerte à la Bolivie par le Venezuela et a été inaugurée par Evo Moralès en personne le 6 novembre dernier dans la petite ville amazonienne de Riberalta. Il paraît qu’elle fait déjà polémique mais, à l’heure où j’écris ce billet, elle est toujours debout.

Les deux autres ont bien du mal à rester en place.

J’ai donc ainsi appris tout récemment, que le Coup de tête de l’artiste franco-algérien Adel Abdessemed, immortalisant le dernier geste sportif du (plus grand des) footballeur français en finale de la coupe du monde 2006 avait été déboulonnée le 30 octobre dernier, un mois seulement après son installation à Doha (Qatar). L’œuvre – de 5 mètres de haut et naguère exposée devant le centre Pompidou à Paris – est accusée de favoriser l’idolâtrie, contraire aux principes de l’Islam.

Quant à la statue que Jerzy Bohdan Szumczyk, étudiant des Beaux-Arts de Gdansk, a érigé dans sa ville dans la nuit de samedi 12 à dimanche 13 octobre, elle ne sera pas restée en place plus de 24 heures avant d’être démontée par la police. Prévisible… Cette sculpture grandeur nature qui représente un soldat soviétique violant une femme enceinte avait été installée tout près d’un monument de l’époque communiste dédié à l’armée rouge.

Et la morale de tout ça, le rapport entre ces trois statues, la chute de ce billet ?

J’avais une vague idée du rapport entre le foot et le viol en commençant ce billet, mais je n’arrive pas à faire coïncider la révolution bolivarienne avec les chars russes…

(photos : Jorge Bernal, DR/AFP, Jerzy Bohdan Szumczyk)

Aucun rapport avec un quelconque appel au viol.

Love the one you’re with…

Un classique personnel, dont j’ai été étonné de retrouver tant de reprises. Comme quoi…

1. Crosby, Still, Nash & Young
2. The Supremes
3. Aretha Franklin
4. Chantoozies
5. Luther Vandross
6. ManoaDNA

J’étais vraiment à la bourre hier soir en rentrant du travail (celui qui me paye) vers 21 h 30, avec aucune photo en réserve pour le billet d’aujourd’hui.

Bref.

En regardant vaguement les informations du monde, j’ai vu que le réseau social des illettrés* avait plus que réussi son introduction à la Bourse de New York, avec un titre gagnant près de 75 % dans la journée et une capitalisation frôlant les 25 milliards de dollars.

Pas mal pour un truc à polluer le monde entier de SMS…

En cherchant les images pour illustrer cette pitoyable nouvelle, j’ai pensé aux sinistres plans de rigueur qui se développent dans nos pays développés pour gratter les quelques milliards dépensés par les spéculateurs en une journée. J’ai aussi pensé à tous les salariés qu’on licencie au motif de la baisse de bénéfice de leur entreprise, quand une boîte qui ne fait aucun profit trouve à se vendre aussi facilement.

Puis en cherchant une troisième photographie de (3 ?) chiens en balade devant Wall Street, j’ai trouvé cette autre photographie prise au même endroit, en 2008, quand une poignée de manifestants osaient protester contre le plan Paulson de renflouement des banques étasuniennes pour 700 milliards de dollars (environ 500 milliards d’euros).

Et au passage, j’avais déniché (sur un compte Twitter) une quatrième photographie, prise devant la Bourse de Milan cette fois. Mais si j’ai réussi facilement à trouver qu’il s’agissait d’une statue du sculpteur italien Maurizio Cattelan intitulée L.O.V.E., je n’ai trouvé par contre aucune mention du photographe qui a réalisé le cliché.

En 140 caractères, on ne peut pas tout dire !

* A titre de comparaison, il y a 1700 caractères dans ce billet vite fait (cette note incluse…)

(photos : Lucas Jackson, Mark Lennihan, Nicholas Roberts, DR…)

Pour la musique aussi j’étais un peu dépourvu. Mais comme je m’offre ce soir un concert du Nigérien () Omar Moctar (alias Bombino), je me suis donné un avant-goût que je partage volontiers avec vous… Vous venez au Transbordeur ce soir ?

[youtube Ss9Znucx4GM 600 338]

Je n’ai pas reçu le prix Goncourt lundi dernier. Normal, je n’ai pas encore fini d’écrire mon premier livre. C’est votre faute aussi (un peu) : je vous consacre tellement de temps.

Je sais, c’est une mauvaise excuse.

Bref.

Le rapport avec ce qui suit n’est pas évident. Je sais…

Non, ce n’est pas Divālī, la fête des lumières, que célébraient dimanche les enfants de Gaza. Plutôt l’obscurité, signe de la défaite… Ils ont manifesté dans la nuit dimanche. Une nuit rendue plus dense par l’absence d’électricité. L’unique centrale ayant cessé de fonctionner vendredi après un épuisement de ses stocks de carburant.

“Nous ne pouvons plus recevoir de carburant égyptien en raison de la destruction des tunnels par l’Égypte. Nous avons essayé d’obtenir du carburant en provenance d’Israël via l’Autorité palestinienne mais cette dernière a imposé des taxes prohibitives”, a expliqué Fathi el-Cheikh Khalil, adjoint au président de l’Autorité de l’énergie.

Restent les livraisons d’électricité depuis Israël. Mais elles couvrent à peine la moitié des besoins. Les 1,75 millions de Gazaouis sont donc alimentés en électricité par tranches tournantes de 6 heures toutes les 24 heures. Le reste du temps, ils reviennent aux bougies, dont on ignore l’état des stocks.

A la lueur des bougies, les enfants de Gaza appellent donc à l’aide une communauté internationale qui les voit si mal dans la pénombre de relations diplomatiques compliquées.

Ces enfants sont-ils le signe de notre futur privé d’énergie. Écriront-ils un jour le récit de cette pénurie, de pétrole, d’électricité, de chaleur, de lumière, d’humanité ? Et quel sera alors le prix qu’ils recevront après avoir payé le prix des conflits de leurs aînés ?

(photos : Mohammed Salem, Suhaib Salem, Ashraf Amra, DR)

A propos de prix…

Même si je n’avais pas voté pour lui, mon esprit démocratique et musical salue la victoire de Smarty, proclamé Prix Découvertes RFI 2013, à une large majorité du jury et du vote des auditeurs (plus de 7000 voix sur 18000 pour le Burkinabé). Chapeau ! … du chef.

[youtube w_sarpcjfV0 600 338]

C’est une phrase ancienne, en réminiscence d’un exil intérieur. A laquelle je repense chaque fois que l’actualité nous parle de migrants, d’exilés, de déplacés, de réfugiés…

C’est une phrase qui me revient souvent.

Une phrase triste qui aujourd’hui a retrouvé un peu de sourire.

Je voudrais rentrer à la maison…

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont obtenu “une victoire totale”, a annoncé le gouvernement congolais.

Le Mouvement du 23 mars (M23) a annoncé de son côté sa décision “de mettre un terme à sa rébellion et de poursuivre, par des moyens purement politiques, la recherche des solutions aux causes profondes qui ont présidé à sa création”.

Après plus d’un an et demi de combats, la paix a-t-elle des chances de revenir en République démocratique du Congo (RDC) ?

Bien sûr, on a envie d’y croire. Les bonnes nouvelles se font rares sur cette planète en proie à tellement de violence, de haines, d’appétits… Comme ceux autour du sous-sol congolais. Mais on a envie d’y croire et d’espérer que les dizaines de milliers de personnes “déplacées” par ce conflit pourront retrouver leur terre, leur vie d’avant, leur maison.

Comme ce gosse.

Oui, laissez-moi y croire le temps d’un billet comme une bulle d’espoir. Plus longtemps peut être. Le temps d’une vie. Et au-delà…

(photo Junior D. Kannah)

Au moment où je concluais ce billet, la radio diffusait Peace de Asa. J’aurais bien aimé vous la proposer, mais mon perfectionnisme a été contrarié de n’en trouver qu’une version audio… Et puis j’ai trouvé cette reprise de Gainsbourg par la même Asa. Et je me suis dit que c’était mieux que rien…

[youtube YOx_3_8LlDo 600 338]

L’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, envoyés spéciaux de Radio France Internationale (RFI) à Kidal, a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Jusqu’à la prochaine information. C’est le jeu des médias.

Cet événement tragique vient poser, une fois encore, la question du droit à l’information, l’un des piliers de nos idéaux démocratiques, bien érodé dans tant de régions du monde et au besoin par chez nous.

Bref.

Parmi les pays où (et d’où) il devient bien difficile de délivrer une information, on pense immédiatement à la Syrie, d’où nous parviennent les cris étouffés d’une population oppressée, quelques images de leurs “libérateurs” dont les attaches islamistes de certains laissent planer des doutes sur la future libération et … ces photographies de l’érection de Jésus !

Une statue géante du Christ a en effet été érigée mi octobre sur le Mont des Chérubins, dans l’ouest du pays, près de la ville de Seidnaya dont certains habitants parleraient encore araméen… Cette statue de 32 mètres de haut est l’œuvre d’un sculpteur arménien et une initiative de religieux russes, nous apprend la presse de ce pays… Outre la Syrie, elle sera visible depuis le Liban, la Jordanie, la Palestine et Israël, incarnant un “espoir de paix dans toute la région du Proche-Orient”.

Il n’est pas sûr que cela suffise, mais l’espoir reste une belle expression humaine.

(photos Samir El-Gadban)

Ne voulant pas pratiquer d’amalgames, j’ai évité hier d’évoquer d’autres morts que celles de Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Mais la mort, de soif et d’épuisement, de près de 90 migrants dans le désert nigérien, si elle n’a rien d’un assassinat en a cependant toute la violence…

Alors, pour accompagner l’émotion, j’ai trouvé ces autres images du désert posées sur la superbe musique du bassiste suisse Mich Gerber (dont je vous encourage à aller écouter le magnifique et éclectique Wanderer).

[youtube g87-KRItylc 600 338]

Mine de rien, je reviens d’une semaine de vacances, même si, grâce aux merveilles technologiques dont je dispose, j’ai pu éviter de vous priver de votre billet quotidien.

En une semaine, il s’est passé beaucoup de choses, comme le changement d’heure et de mois. Je déteste l’entrée dans novembre et les perturbations qui vont avec, la fatigue, le spleen et autres effets secondaires. Comme je ne pratique ni la luminothérapie ni l’halloween d’importation douteuse, je fais avec les moyens du bord : sourires et quête de lumière.

Ce matin, j’ai cru pendant une microseconde que le gouvernement était avec moi en entendant Laurent Fabius déclarer qu’il mettait tout en œuvre pour que “la lumière soit faite”. Mais il parlait d’autre chose. Il réagissait à l’assassinat de deux journalistes de RFI au Mali : Ghislaine Dupont et Claude Verlon.

La directrice de RFI, Cécile Mégie, a utilisé les mêmes mots et formulé la même demande “que toute la lumière soit faite”. Mais, je ne sais pas pourquoi, dans sa bouche ces mots-là étaient plus crédibles, moins convenus, plus sincères. La recherche de la vérité, de la lumière, de l’information c’est sans doute plus son métier et celui de ses confrères que celui de nos politiques. Ghislaine Dupont et Claude Verlon s’étaient d’ailleurs rendus à Kidal pour y “donner la parole à toutes les parties”. Et l’une des parties les a réduits au silence.

Il y a encore tellement de chemin à parcourir pour que toute la lumière soit faite au Mali déchiré comme dans tant d’autres “parties” de ce monde en détresse.

Je n’ai pas le pouvoir de M. Fabius, auquel j’ai parfois envie de conseiller de faire lentement demi-tour pour voir le monde en entier et même si possible changer de manière de voir. Je ne peux que m’associer, à ma modeste manière, à la recherche de lumière des chercheurs de vérité.

Si vous souhaitez rendre hommage aux deux journalistes de RFI, vous pouvez le faire sur le site de la radio : rfihommage@gmail.com.

Et parce que le monde a besoin de lumière, je vous glisse deux photos de Divālī, la fête des lumières hindoue qui se déroule actuellement.

(photos : Pierre Andrieu, RFI, Dibyangshu Sarkar)

Et pour poursuivre dans la quête de lumière, c’est au pays du soleil levant que je vous ai trouvé la musique du jour. La joueuse de koto Yumi Kurosawa, enregistrée ici pendant le “Concert pour le Japon” à New-York en avril 2011.

[youtube -VBALHQQHb0 600 338]

Le Palais de Darulaman est une des images emblématiques de Kaboul. Son nom signifierait demeure de la paix. Ce qui est également assez symbolique.

Bref.

L’endroit inspire les photographes, puisque récemment, à une semaine d’intervalle (les 11 et du 19 octobre), j’ai trouvé ces deux photographies d’enfants jouant au football au pied de ce fantôme de pierre. Les informations nous parlaient bien peu de l’Afghanistan alors, mais beaucoup du déficit étasunien de 16900 milliards de dollars. Et, sans aller jusqu’à reconstruire la paix et son palais, je me suis dit qu’avec les milliards dépensés pour aller “pacifier” l’Afghanistan, on aurait pu trouver quelques dollars de plus pour mettre des buts sur le terrain.

Et pendant qu’on y était, acheter des cerfs-volants…

Mais bon, je dis ça, je dis rien !

(photos : Noorullah Shirzada, Muhammed Muheisen, Ahmad Massoud)

Vous avez reconnu le titre du billet ?

Where do the children play ?

Pas de mosaïque aujourd’hui, pour raisons techniques et d’un peu de paresse, mais je vous offre quand même trois vidéos de la même chanson :

Interprétée en live par Cat Stevens, quelque part en 1976 :

[youtube C2rDp6FnbP0 600 338]

Toujours en live par le même, mais devenu Yusuf Islam, quelques années plus tard :

[youtube PiiZrZTrOFY 600 338]

Et la version originale que je suis allé vous extraire depuis Harold et Maude, un de mes films de chevet, que j’ai eu la chance de pouvoir revoir au cinéma il y a une quinzaine de jours et que j’ai toujours au fond de mon ordinateur :

[vimeo 77827309 600 338]

Après le violon d’hier, un peu de danse classique…

Samedi 19 octobre dernier à Zurich, a été donnée une étrange interprétation de La Mort du cygne, dans laquelle la ballerine a fini engluée dans une nappe de pétrole.

Cette représentation était proposée par Greenpeace qui entendait ainsi dénoncer le sponsoring des concerts de la série Classical Highlights à la Tonhalle par le groupe pétrolier russe Gazprom.

L’ONG dénonce les forages pétroliers qui menacent les conditions d’existence des humains et des animaux qui vivent dans l’Arctique. Le groupe russe de son côté expose dans sa communication tout plein d’arguments dégoulinants, non pas de pétrole mais de développement durable.

Question de point de vue qui ont du mal à s’accorder.

Comme ceux de ces autres activistes de Greenpeace accusés de piraterie par le gouvernement de Vladimir Poutine.

(photos : Arnd Wiegmann, Nicolas Fotju)

Je vous ai même trouvé une vidéo du ballet…

[youtube numOfc2k_3A 600 338]

Quand on verra apparaître l’herbe de l’Arctique, elle sera peut être bleue… pétrole.

Je sais, c’est assez limite comme introduction à cette étrangeté que je vous ai trouvé en cherchant tout autre chose (la fameuse sérendipité) : l’orchestre chinois The Red Chamber (紅庭) accompagnant John Reischman et ses Jaybirds, dans un authentique bluegrass : Katy Hill.

[youtube 7LALgWz0xc0 600 338]

Ceci est bien un violon.

Mais pas n’importe lequel.Celui-ci a appartenu au chef d’orchestre du Titanic et a été vendu aux enchères le 19 octobre dernier par la maison Henry Aldridge & Son à Wiltshire (Angleterre) pour la modique somme de 900.000 livres (1,063 million d’euros). Et on doute qu’il soit en état de jouer quoi que ce soit.

Voilà la solution à bien des problèmes du monde : organiser une vente aux enchères ayant appartenu aux divers naufragés de la planète, ceux de Lampedusa comme ceux victimes des rigueurs (climatiques et surtout) économiques causés par les naufrages financiers, passés, présents et à venir. En vendant nos vieilles défroques aux spéculateurs, on aura de quoi se renflouer…

(photo : Peter Muhly)

Je vous ai cherché un violon en état de marche pour compléter le billet du jour et j’ai trouvé celui de Wouter Vandenabeele, accompagné de Bao Cissoko à la kora… Un petit moment de beauté que je vous offre. Gratuitement…

[youtube LiCMpw1dA3s 600 338]

Je ne célèbre pas Halloween. Pour des questions de génération autant que par une certaine aversion pour des coutumes d’importation…

Bref.

Je vais quand même vous parler de zombies en cette veille de foire aux citrouilles.

De voiture zombie précisément. 僵尸车 qui se prononce Jiāngshī chē signifie voiture zombie en chinois. Et il paraît qu’il n’est pas rare d’en croiser au coin des rues chinoises, abandonnées par leur propriétaire qui n’ont peut être pas la chance de bénéficier de reprises alléchantes chez leur concessionnaire et qui n’ont pas les moyens d’emmener leurs carcasses jusqu’à la casse.

La voiture photographiée ce mois-ci dans la ville de Huayang, dans la province de Suchuan (selon mes sources), a fait le tour des réseaux sociaux chinois. Et elle est même arrivée jusqu’à moi.

Il faut dire qu’elle bat tous les records puisque, abandonnée depuis plus d’un an, elle s’est laissée gagner par la végétation, au point d’en être pratiquement recouverte. Loin d’encourager ce geste de développement durable, la police du lieu a évacué l’objet de curiosité. Il n’en reste pas moins que la voiture zombie de Huayang est un beau signe d’espoir : le jour où les millions de voitures du parc automobile mondial seront toutes recouvertes et reconverties en arbres, ça fera une sacrée belle forêt.

(photos DR)

Une impression peut cacher une tout autre réalité.

Ainsi, en voyant la photo bucolique de la Canadienne Layla Zoe sur la page d’accueil de son site, on pourrait s’attendre à une gentille blonde à voix fluette… Mais quand elle se met à chanter, ça bluese à vous donner la chair de poule.

[youtube HFt8ibmzPVc 600 338]

Tiens, je ne savais pas ça… me suis-je dit en trouvant cette étrange photo hier et paraphrasant Michka.

On les appelle les “Topeng Monyet” (“singes masqués” en français). Ils viendraient d’une ancienne tradition indonésienne selon laquelle les singes mendient pour les hommes. Affublés de masques et étrangement accoutrés, ils tendent donc la main aux carrefours de Jakarta, après une pirouette ou une acrobatie.

Mais le nouveau gouverneur de Jakarta, Joko Widodo, a décidé de mettre fin à ces pratiques inhumaines. Euh, excusez-moi : insimiesques.

“Ayons pitié de ces singes, maltraités par leurs propriétaires” a-t-il déclaré en promettant l’éradication des montreurs de singes pour 2014. Et parce que les montreurs de singes ne sont souvent pas les propriétaires et qu’ils risquent de devoir payer une amende d’1 million de roupies (80€) s’ils perdent l’animal, le gouverneur a décidé d’offrir un million de roupies, ainsi qu’une formation à une véritable profession, à tout montreur qui rendrait volontairement son macaque.

Une drôle d’association d’idées m’est venue entre les clowns de samedi et les singes d’aujourd’hui. Si l’on offrait un million à tous les clowns, singes (et guignols pendant qu’on y est) politiciens du monde entier, quelle véritable profession seraient-ils capables d’embrasser ?

Mais je digresse (je divague et tergiverse aussi pendant qu’on y est). Excusez-moi.

(photo : Tatan Syuflana)

Le titre du jour m’a été inspiré par le photographe finlandais Perttu Saksa qui a publié récemment une belle galerie de ces étranges et tristes macaques (je parle de ceux de Jakarta pas des politiciens), sous le titre A kind of you…

Je n’étais pas chez moi hier pour préparer ce billet, aussi je n’avais pas mes sites favoris sous la main. En voulant retrouver l’un d’eux, je suis tombé sur les charts du moment. Pris dans l’ambiance indonésienne autant que par curiosité, j’ai cliqué sur l’onglet Asia, et j’ai trouvé Sukhi Sivia, chanteur punjabi qui nous interprète Sarkara.

[youtube TJEZmR4P-sc 600 338]

Je ne ferai aucun commentaire sur qui singe qui…

Et vous pouvez zapper pour passer à la vidéo suivante. J’ai découvert Daan hier soir sur une scène parisienne. Et pour boucler sur une “sorte de moi” je partage avec vous cet homme averti des Parfaits mensonges…

[youtube hDULBCCf5FY 600 338]

Et puisqu’on en est aux vidéos pas trois (mais ne vous habituez pas, hein !)

[youtube 41B8sWnhf7s 600 338]

Je ne crois pas en l’égalité des sexes mais je me battrais toujours pour l’égalité des droits.

Bref.

La police a tenu la promesse qu’elle avait faite et verbalisée une quinzaine de femmes qui avaient osé prendre le volant pour répondre à l’appel lancé par les féministes locales. Aussi les photos manquent. Mais abcdetc soutient toujours les Saoudiennes, les seules femmes de la planète auxquelles il est interdit de conduire.

Avec des prétextes plutôt surréalistes.

“Les femmes ont le droit de conduire seulement si leur mari est blessé, ou si elles se trouvent au milieu du désert. Si une femme conduit une voiture, autrement que par pure nécessité, cela peut avoir des impacts physiologiques négatifs sur leurs ovaires […] et provoquer des malformations sur leurs enfants…” a notamment déclaré le Sheikh Saleh al-Lohaidan en réponse à la campagne saoudienne intitulée “Donnez aux femmes le droit de conduire”.

Le mouvement FEMEN lui a répondu en image devant l’ambassade arabe en Ukraine, avec ce commentaire :

« Le fait de répandre des idées plus stupides les unes que les autres sous couvert de se préoccuper de la santé des femmes augmente gravement les risques d’impuissance sexuelle chez les hommes. »

Je n’ai rien à ajouter. A part que sans aller jusqu’à conduire la poitrine à l’air, j’espère que les Saoudiennes auront aussi un jour le choix de se voiler … ou pas !

(photos : Marwan Naarmani, Faisal Al Nasser, Femen, DR)

Beaucoup de perturbations dans les programmes d’abcdetc aujourd’hui.

D’abord pour le billet : j’avais prévu de marquer un anniversaire avec un texte (une suite) que je ne suis pas parvenu à écrire. Mais la pensée demeure.

Ensuite dans la musique.

J’avais trouvé une belle parodie en illustration du billet de remplacement :

[youtube aZMbTFNp4wI 600 338]

Mais je ne peux pas ne pas rendre hommage à Lou Reed disparu hier à l’âge de 71 ans. Même s’il fait partie des rares artistes dont j’ai fui le concert avant la fin, au milieu d’un Sweet Jane massacré… Non c’était pas en 1974 !

[youtube Uc26EFI1_nw 600 338]

Et clin d’œil, après avoir trouvé enfin une version avec intro, j’ai reçu un mail au titre très évocateur : “Doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo”. Je ne pouvais pas passer à côté. Et j’ai trouvé aussi ça :

[youtube RsVLIiI8Vfo 600 338]

C’est vrai qu’il aurait été dommage de se priver de la phrase saxo de la fin…

C’est la troisième fois que j’utilise le même titre (voir les 1 et 2). Et je n’arrive toujours pas à vous trouver la chanson de David McNeil qui va avec.

Bref.

C’est pas que je crois plus que ça en l’existence de Dieu (qui a une bonne excuse, j’espère) mais je crois de plus en plus en l’absolue nécessité des clowns.

Alors, quand ils se rassemblent, comme ici à Mexico, j’en profite pour vous en faire profiter. La 18e convention international de clowns (Convención internacional de payasos) a réuni cette semaine dans la capitale mexicaine plus de 500 clowns d’Amérique latine. En plus de quelques échanges professionnels, les participants ont égayé les rues, notamment lors d’une “fête du rire contre la paix” d’une quinzaine de minutes, en expliquant leur objectif :

“Nous voulons la paix car il y a tant de violence […] Nous savons à quel point la situation est difficile en ce moment. Nous voulons un peu de paix, répandre la bonne humeur, des rires et des sourires. C’est pour cela que nous sommes des clowns.”

Les mauvais clowns qui nous gouvernent pourraient bien s’inspirer d’un tel programme. Et pour la photo officielle, ils peuvent aussi demander à Dario Lopez-Mills, auteur d’une bien belle galerie en noir et blanc…

(photos : Ronaldo Schemidt, Edgard Garrido, Dario Lopez-Mills)

L’internationale sera-t-elle un jour du genre hilare. Toujours est-il que les clowns savent souvent nous faire rire au delà du langage.

Pour les paroles, il faut une traduction…

On a appris cette semaine le décès de Gianni Ferrio. La mosaïque du jour est donc logiquement consacré au compositeur du cultissime Parole(s), parole(s).

Parmi tant d’autres interprétations :

1. Dalida bien sûr, sans Alain Delon, introuvable mais que remplace fort bien Roger Pierre.
2. En italien, par la sublime Mina, qui l’a chanté la première en duo avec Alberto Lupo, remplacé ici par… Adriano Celentano
3. En allemand, par Vicky Leandros & Ben Becker
4. En allemand encore, et de nouveau par Dalida (et ???)
5. En néerlandais… par Paul de Leeuw et Willeke Alberti
6. En espagnol, par Pimpinela (et ???)
7. En Chinois (?) sous-titré en vietnamien, par Lam Anh
8. Et de nouveau en français, par Alain Delon qu’on a fini par retrouver, mais en duo avec Marine Le Pen… euh non, Céline Dion.

Vous avez peut être remarqué (comme hier) mon aisance toute relative avec la langue de Shakespeare qui au fil des siècles est devenue celle de l’oncle Sam. Mais abcdetc ayant une vocation internationale, il faut bien que je fasse des efforts.

Bref.

En voyant les premières images des manifestants de Detroit contre la faillite annoncée de leur ville, je me suis dit que ça allait être ma fête, avec toutes ces pancartes brandies. Parce que sur les photos, c’est difficile de copier le texte pour le coller dans un traducteur automatique. Heureusement, il n’étaient que quelques centaines devant le tribunal devait statuer sur la demande de banqueroute de la ville dévastée aux 18 milliards de $ de dettes. Et ils demandaient finalement tous la même chose : qu’on arrête de payer une dette à des banques qui n’ont fait qu’amplifier la faillite, qu’on cesse de les renflouer et qu’on s’occupe plutôt des gens, qu’on préserve leurs salaires et leurs pensions. Quelques centaines à peine…

Les autres seraient-ils tous banquiers, partis ailleurs, résignés ?

La première puissance du monde donne des sales signes de mauvaise santé. Et ce n’est pas avec leur système de protection minimal et leurs assurances privées à 125$ par mois que ça va aller mieux.

Mais quand on leur parle de sécurité sociale (même d’un embryon…) les élus républicains provoquent un shutdown.

Faillite, shutdown, surendettement… et paupérisation de la population. Le rêve américain ou le cauchemar étasunien ?

Allez, il leur reste la langue.

(photos : Bill Pugliano, Pau Sancya, Rebecca Cook, Romain Blanquart)

PS : J’ai ajouté un autoportrait de Van Gogh extrait des collections du musée de Detroit pour mettre un peu de couleurs et à cause de la rumeur qui a couru sur la vente des collections qui pourrait servir à éponger (une partie de) la dette de la ville.

Il n’est pas au catalogue Motown…

Mondomix le présente comme le premier sur la barricade de la prochaine révolution musicale et les Inrocks le jugent “hybride et fascinant”. Yannick Ilunga, né à Bruxelles de parents congolais et angolais, a grandi et vit maintenant en Afrique du Sud, d’où il nous adresse une musique multiforme qu’il joue sous le nom de Petite Noir.

[youtube PEmVVEePqr0 600 338]

Et pour que vous vous rendiez mieux compte de la palette du gaillard, je vous en mets une seconde dans un tout autre style :

[youtube um4mFtmJPwU 600 338]

La couverture de l’information par les médias français étant plus que minimaliste, j’ai dû recourir à la presse anglo-saxonne qui nous explique que :

“Israel’s security service and the military say Israeli forces have killed a Palestinian man in the West Bank believed responsible for a Tel Aviv bus bombing last year”

Les services de sécurité et l’armée israélienne révèlent que les forces israéliennes ont tué en Cisjordanie un Palestinien suspecté d’avoir participé à un attentat contre un bus à Tel Aviv l’an passé. La traduction vous va ?

“The Shin Bet says security forces sought to detain the suspect near the Palestinian village of Bilin on Tuesday. It says the suspect took cover in a cave, from where he later fired at Israeli forces, prompting the troops to kill him. The security service says two of his accomplices were arrested.

Le Shin Bet affirme que les forces de sécurité ont cherché à capturer le suspect près du village palestinien de Bilin, mardi. Il raconte que le suspect s’est réfugié dans une grotte, d’où il a ensuite tiré sur les forces israéliennes, ce qui a incité les soldats à le tuer.

J’ai eu un peu du mal avec la traduction des “says” et, malgré l’emploi répété du conditionnel par les autorités israéliennes, je ne dis pas que Mohamed Aatzi, militant du Jihad Islamique de 28 ans, était un pacifiste innocent. Je trouve simplement qu’abattre un suspect lors de sa capture en territoire étranger est assez cavalier – pour le moins – quant au respect du droit pénal comme international.

Ce genre d’abattage avant sans procès m’a évoqué la “capture” d’Oussama Ben Laden, il y a deux ans et demi. Déjà ! Mais la culpabilité de Ben Laden n’était pas au conditionnel.

Le corps de Ben Laden, on s’en souvient, avait été immergé. Celui de Mohamed Aatzi a été emmené, j’ignore où, par les soldats israéliens. Histoire de le priver de funérailles lui aussi ?

On s’étonnera qu’après une telle arrestation les soldats israéliens se soient fait caillasser. Mais c’est parmi les “assaillants” palestiniens qu’on dénombre plusieurs dizaines de blessés.

La paix quant à elle poursuit sa lente agonie.

(photos Nasser Nasser, Issam Rimawi

Je n’ai toujours pas résolu l’énigme du silence de Richard les jours d’actualité israélo-palestinienne… Mais je sais que ça ne dure pas.

Il y a des silences plus longs qui font plus mal.

On n’en guérit jamais, chante Charlebois (dont je ne sais même pas si je trouverai la voiture bienveillante pour aller jusqu’à son concert du 7 novembre à Grenoble, du 8 au Chambon-Feugerolles ou encore mieux du 13 à Cébazat, avec Jorane en première partie !).

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Étrange…

Alors qu’une météo plutôt clémente nous offre quelques jours de douceur en bonus avant l’entrée dans l’automne, qu’est ce que viennent faire ces images de brouillard ?

C’est la Chine qui est toujours en avance.

A Harbin, ville au nord du pays célèbre pour son festival de sculptures de glace, on a rallumé le chauffage urbain. Du coup, les fumées dégagées par les chaudières, ajoutées à celles des usines et des pots d’échappement, provoquent un brouillard de pollution dans lequel la visibilité est réduite à quelques mètres. Les transports sont à l’arrêt, on peut griller les feux rouges sans être verbalisé, l’aéroport est fermé comme les écoles. Et les 10 millions d’habitants de la ville se bouchent le nez. Car en plus d’être visible, la pollution est respirable : le taux de particules fines atteint 900 microgrammes par m3, soit presque 40 fois le seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La croissance c’est bien, jusqu’à un certain seuil.

A l’heure où j’écris ces lignes, j’ignore les mesures mises en place par les dirigeants chinois. Il paraît que ceux d’Harbin ont équipé leurs résidences et leurs bureaux de purificateurs d’air. Le communisme, lui, reste dans le brouillard. Et tousse…

(Photos DR)

L’activité humaine laisse de sacrées traces. Mais tout dans l’univers laisse à son contact une marque indélébile ou une trace subtile. c’est cette idée qui a inspiré Traces Of You, le nouvel album d’Anoushka Shankar sur lequel elle retrouve sa demi-sœur, Norah Jones.

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Leonarda… Leonarda ! Leonarda ?

A force de lire ce prénom dans les journaux et de l’entendre répéter en boucle dans les radios (heureusement je ne regarde pas la tv), j’ai cru un moment que le second volet annoncé de l’Avatar de James Cameron aurait pour héroïne la sœur jumelle du héros de Titanic : Leonarda di Capria.

Mais non, j’exagère.

Mais les médias aussi exagèrent. Comme les membres de notre (de moins en moins) classe politique.

Généraliser un fait divers n’a jamais fait avancer une société, comme mélanger les rôles : si le chef de l’État vient justifier les faits et gestes du Préfet du Doubs, est-ce la secrétaire de cabinet de celui-ci qui assure la force de frappe ?

Bref.

Hier matin, j’écoutais distraitement les derniers avatars de ce feuilleton pathétique en me félicitant de la ligne résolument non-hexagonale de ce blougui, quand j’ai été rattrapé par… un camp de Rome.

Une photographie à la une d’un de mes confrères en photographies m’apprenait que plusieurs centaines de personnes avaient décidé de camper en plein centre de la capitale italienne. Les plus enragés des dizaines de manifestants de ce week-end contre le coût social de la crise économique et qui doivent être reçu aujourd’hui par le ministre des Infrastructures et des Transports, Maurizio Lupi, pour lui faire entendre leurs revendications contre l’austérité, les expulsions et pour des logements moins chers.

Ouf ! Rien à voir. Les migrations intérieures à l’Europe et le repli frileux des habitants dans leurs frontières n’ont aucun rapport avec l’austérité qui s’installe gaillardement dans l’Union.

Tour le monde le sait. En tout cas, je n’ai entendu personne depuis une semaine faire le rapprochement.

(photos : Tiziana Fabi, Guido Montani, Gregorio Borgia, Salvatore Laporta, Filippo Monteforte)

Absolument rien à voir.

Aux dernières nouvelles, il a toujours sa carte de séjour dont il demande le renouvellement par l’intermédiaire de ses relations du Chaâba.

Mais quand il mélange les genres, Rachid Taha le fait avec talent.

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