ASSOUMANE Habibou

Niger : certains grands chantiers s’arrêtent à la pose de la première pierre !

img_lancement_cimenterie_keita_23-04-2014Certains grands projets lancés par Issoufou dans son programme de renaissance du Niger n’ont jamais débutés. Après les cérémonies grandioses de pose de la première prière, les terrain sont abandonnés à eux-seuls. Des travaux la boucle ferroviaire un an après son démarrage avance à pas de caméléon.Ce chantier, lancé en Avril 2014, par son Excellence le Président de la République Elhadji Mahamadou Issoufou  devrait concerner l’axe Niamey-Dosso. Le chemin de fer au Niger, on n’a jamais vu et personne ne l’espérait. C’est  société Bolloré qui devrait transformer ce rêve séculaire en réalité grâce à un partenariat public privé. Autrement dit, à travers un tel accord,  l’Etat nigérien autorise cette société de réaliser et gérer l’exploitation de cette infrastructure commerciale à sa place. L’Etat accepte de prendre uniquement des taxes auprès de l’entreprise exploitante  ou donne un délai d’exploitation qui, lorsqu’il est à échéance, l’Etat reprend l’investissement et procède à sa nationalisation. L’investissement devient ainsi un bien national.  Raison pour laquelle, un responsable de Bolloré affirme lors de sa sorti d’une audition que lui accordé le président de la république, que le chemin de fer qu’ils sont entrain de construire ne coûtera RIEN à mon pays. Je sais comme beaucoup de Nigériens la phrase de ce Monsieur cache beaucoup de choses. Ce sont ces mêmes types de cadeaux empoisonné que nous offrait toujours l’occident.

Les techniciens de cette société ont pris le lourd pari de faire siffler le train un 18 décembre 2014 dans la somptueuse cité des Djermakoyes rénovée sur fonds propre des contribuables nigériens à hauteurs de plusieurs dizaines de milliards de F CFA. DOSSO SOGA, il faut le reconnaitre, est quand même un chantier bouclé à temps (à quelques exceptions prêtes) à la grande satisfaction de tout un peuple qui était venu partager sa joie dans cette ville pour les festivités du 18 décembre. Le président de la république a promis au Dossolais dans un de ces points de presse de venir chez eux en train. Le 18 Décembre 2014, jour de la fête de l’indépendance au Niger, Zaki (sobriquet du président Nigérien actuel) n’est pas arrivé à Dosso dans aucun train. À cet effet,  les journaux locaux ont rempli leurs colonnes de cette histoire avant et après la date fatidique annoncée par les autorités nigériennes de l’inauguration du premier rail nigérien. Mais, la présidence de la république a fait de ça un non événement.

A la tête des grands chantiers en mal d’achèvement,  il y a le rêve  « préhistorique » du Niger colonial, de disposer d’une autonomie énergétique par la réalisation de son propre barrage hydro-électrique (Kandadji). Cette promesse alléchante a mobilisé tout un peuple autour de cet idéal. 48 mois après la prestation du serment de son excellence à la magistrature suprême, le Nigérien est en train de se convaincre que ce dit barrage  n’est qu’un mirage qui s’éloigne chaque jour de l’horizon. Le site minier d’Imouraren qui devrait confirmer le Niger au 2ème rang mondial des pays fournisseurs de l’uranium se fond comme du beurre exposé au soleil du midi. La liste sera très longue et  encore longue pour citer les grands chantiers non finis.

A Tahoua, c’est le cas de la nouvelle cimenterie de Garadaoua (département de  Keita) dont la construction a été attribuée à l’entreprise BORKIR International, filiale de Dangote Group. Cette dernière, ne fait plus parler d’elle malgré la promesse très séduisante de l’entreprise qui promet aux nigériens le sac du ciment de Keita au plus tard au milieu de l’année 2015. Presque un an après rien n’est encore fait. Jusqu’à cette date, aucun n’ouvrier n’est sur le site. En juillet 2014, c’était à la pose de la première pierre du Complexe charbonnier de Salkadamna, dans la commune rurale de Takanamatt (département de Tahoua) qui devrait être réalisé par la société américaine Sources California Energy Services n’est pas en marge de cette situation. . Ici encore, les travaux tardent à démarrer. La société américaine n’est-elle pas prête ? Le  mercredi, 4 février 2015, à Bouza, toujours dans la région de Tahoua, a eu lieu le  lancement officiel des travaux  du cadet des grands chantiers, le bitumage de la Route Madaoua-Bouza-Keita-Tamaské. Nos amis Chinois ont la grâce insigne d’exécuter ce contrat. Personne au monde ne doute de leur capacité mais, au regard des autres chantiers, il y a lieu de ne pas commencer à leur jeter des fleurs. Et il est important de se poser certaines questions. Ce chantier est en droit de s’inquiéter de l’épidémie de « nanisme » qui empêche son frère, le  bitumage du tronçon  Niamey-Filingué-Tahoua de grandir rapidement. Mais comment peut-on expliquer cette lenteur ? L’objectif de la renaissance du Niger n’est plus à l’ordre du jour ? Le Ministre de l’équipement et les bureaux d’études concerné sont-ils vraiment au courant de tout ce qui se passe ?


Agadez et la 36ème édition du championnat national de lutte traditionnelle du Niger

Combat de lutte traditionnelle au Niger
Combat de lutte traditionnelle au Niger

L’ouverture de cette  édition de la lutte traditionnelle du Niger a eu lieu hier vendredi, dans l’enceinte de l’arène Aboubacar Djibo d’Agadez. Elle se déroulera du 14 au 22 Mars 2015. C’est 80 lutteurs (10 par région) qui sont sélectionnés chaque année pour participer à cette compétition. Ils entreront dans l’arène pour battre d’émotions le cœur des Nigériens. Chaque lutteur présent à Agadez,  peut bien remporter le prestigieux titre du champion du Niger, mais un seul et un seul aspirant sera aux anges un soir du 22 mars prochain et brandira le sabre national du haut de son cheval harnaché. Ce Symbole de majesté durera une année. Le vainqueur ne sera pas celui qi a été la proie de charlatans mystiques, ni celui qui est le plus fort de muscles, mais sera celui la qui s’est préparé physiquement, moralement et techniquement pour une telle compétition. Paix et solidarité à travers la lutte, c’est le thème choisi pour cette 36e édition de lutte tradition d’Agadez. Le choix de ce thème n’est pas fortuit si on se réfère aux dernières déclarations de l’opposition politique nigérienne qui appellent à une guerre civile. C’est pour  la  5e fois de son histoire depuis 40 ans (1975-2015) que la cité légendaire de l’Air organise un championnat de lutte traditionnelle au Niger.

Encore une fois, la lutte nigérienne, le sport le plus populaire du pays vient en témoigner de son importance, sa place prépondérante dans la vie des Nigériens. Avec son caractère très sportif et culturelle, la lutte au Niger a longtemps était un vecteur d’unité, de paix, de solidarité et de rapprochements entre les peuples. Transmise en directe à la radio et à la télévision nationales, elle  rassemble dans les arènes des milliers sinon des millions de fanatiques aussi bien en zones urbaines que rurales. Elle est un moyen de construction d’un pays, affirme le président national de la fédération nigérienne de lutte FINILUTTE. Quand au ministre du sport, il estime qu’un tel événement doit être basé sur un idéal de paix. Pour cela il affirme dans son discours d’ouverture qu’ « aujourd’hui plus qu’hier, le Niger a besoin de paix et de stabilité ». Malgré l’état de route pour se rendre à Agadez, ce sont des centaines de milliers de spectateurs qui vont se converger  dans cette ville pour se grand événement.

Cette cérémonie officielle d’ouverture a été marquée par la remise du sabre en jeu par le champion national 2014 en la personne de Yacouba Adamou. Désormais il va pour la conquête du même sabre au même titre que les autres 79 lutteurs sélectionnés. Les combats ont débutés ce matin à 9 heures, heure locale entre la région de Diffa et celle de Dosso. Le lutteur de Dosso a été le premier malchanceux a avoir mordu le sable à Agadez cette année. L’un des combats les plus attendus,  celui qui opposent les lutteurs de Tahoua et ceux de Zinder aura lieu cet après midi. Bonne chance à tous ceux qui n’ont pas encore combattu donc!


Niger : meeting du parti au pouvoir à Illéla

meting Illéla

Le samedi 7 mars 2015 s’est tenu à Illéla un gigantesque meeting organisé par la coordination départementale du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme, PNDS-Tarraya. Les sections au niveau des communes ont mis à la disposition du parti un important dispositif de moyen de transport pour acheminer gratuitement les militants. Ceci est une tradition chez tous les partis politiques au Niger.

* Depuis la veille, dans la ville d’Illéla, les différents comités d’organisation mis en place n’ont oublié aucun détail pour accueillir, hébergé et sécuriser les différentes délégations. Des drapeaux aux couleurs du parti étaient accrochés dans plusieurs rues de la ville.Une ville qui est l’un des fiefs du Parti nigérien pour le socialisme et la démocratie (parti qui a porté son candidat à la magistrature suprême). C’est aussi l’un des cantons de la région de Tahoua les plus peuplés et les plus grands.

Composé de deux départements (Bagaroua et Illéla) et de quatre communes (Illéla, Badaguichiri, Bagaroua, et Tajaé), le canton d’Illéla est un électorat sûr, pour le parti rose. Dans l’histoire de démocratie récente au Niger, jamais, un autre parti politique n’a eu une assise populaire, dans cette zone, comme l’a à ce jour le PNDS-Tarayya. De tous les scrutins organisés au Niger, ce parti n’a jamais perdu une élection démocratique en ce lieu. Les élections locales et législatives sont toujours remportées par Tarraya. Ce canton se hisse comme l’épicentre du militantisme rose.

Etaient présents au meeting ce samedi tous les gros poids du parti. Selon les organisateurs, ce rassemblement vise 2 objectifs : apporter un soutien indéfectible au président de la République ainsi qu’aux forces de défense engagées à Diffa dans les combats contre Boko Haram et réceptionner les différents dons faits par des militants du parti. Des dons comprenant 50 motos Kasea, 50 motos-pompes, 10 machines à coudre, du matériel informatique et un véhicule 4×4 en faveur des femmes Tarayya. C’est dire que le dispositif logistique pour les échéances électorales 2016 est déjà mis en place en ce début de l’année 2015 dans cette localité.

Sans l’intervention de certains sages du parti et autres responsables, la masse populaire réunie là serait dispersée. Les drapeaux du parti affichés dès la veille ont disparu le matin,  retirés et déchirés par des jeunes mécontents de la remise des témoignages de satisfaction à un groupuscule d’individus et/ou élus locaux. Pour ces jeunes, ces « affamés » de témoignages n’ont fait qu’à leur tête, car ils n’ont consulté personne sur la question et ils n’ont rien fait pour mériter une telle distinction. Vraisemblablement, ce comportement affiché par les jeunes n’est que l’arbre qui cache la forêt.

Quelques mois après l’accession d’Issoufou à la magistrature suprême, beaucoup de militants ont fustigé la manière dont certaines nominations avaient été faites. Certains militants ont fait part de leur déception. Hormis les 2 députés sur 3 du département (tous issus d’Illéla), ils estiment que le PNDS ne fait que l’affaire d’une poignée de familles dans la ville. L’un d’entre eux va plus loin en disant qu’il ne croit plus à ce parti. L’arrivée en masse des ressortissants résidents à Niamey qui jadis était chose rare est un signe précurseur de l’écartement progressif des vétérans locaux de la gestion du parti. Dans tous les cas, « un cabri mort n’a pas peur du couteau ». L’année 2016, c’est pour bientôt, comme dira l’autre, wait and see !


Journée internationale de la femme, mais quelle femme ?

Au Niger, on affirme dans le milieu intellectuel féminin que, depuis la conférence de Beijing, il y a cela 20 ans, des progrès estimables ont été enregistrés en ce qui concerne la promotion de la femme. Il est apparu une plus grande prise de conscience par les Etats de la nécessité de prendre en considération les préoccupations des femmes. Les gouvernements se sont plus qu’auparavant investis à promouvoir les droits des femmes. Ainsi ont été créés des ministères en charge de la Promotion de la femme et du genre. L’élaboration et l’adoption des politiques et programmes pour booster les changements. Une prise de conscience par les femmes elles-mêmes a été constatée et s’est traduite par un engagement sans précédent des femmes en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie.

Pour mieux les atteindre, les organismes qui appuient ces femmes leur imposent de s’organiser en groupements. Pour eux, cela favorisera sans nul doute l’entre aide et le transfert des connaissances entre elles. En cela, en 2013, le répertoire réalisé par le ministère chargé de la question féminine révèle la présence au Niger de plus de 25 000 groupements féminins avec plus de  700 000 adhérentes. Ces femmes s’investissent dans leur grande majorité dans les activités régénératrices des revenues (AGR).

Des organisations non gouvernementales (ONG) et autres associations ont vu le jour dans le seul et unique but de défendre le droit de la femme au Niger. La situation administrative des femmes citadines et instruites a considérablement évolué. Sa représentation à l’Assemblée nationale a considérablement augmenté passant d’une femme député en 1999 à 16 femmes députés à la dernière législature en 2011. En même temps le nombre de femmes au gouvernement est passé d’une femme à 8 femmes actuellement. Les femmes rurales siègent dans des conseils de municipalités en tant qu’élues locales. Elles sont au nombre de 630 femmes conseillères municipales. Parmi elles, deux ont été élues maires de leur commune respective dans la région de Tahoua. Bien que des progrès considérables aient été accomplis depuis, beaucoup restent à faire. On parle d’amélioration des conditions de vie, évolution, progrès ou émancipation des femmes, mais de quelles femmes il s’agit ?

Pendant des siècles, le statut de la femme rurale était le même. Au Niger, des études consacrées aux rapports hommes-femmes et les mouvements conduits en faveur des femmes au cours de ces dernières décennies ont abouti, de nos jours, à l’adoption de plusieurs textes qui visent l’égalité des sexes et la promotion de la femme. Il en est ainsi de la Constitution de 2010, qui interdit toute discrimination entre les hommes et les femmes en son article qui stipule que « le Niger est un Etat de droit, il assure à tous l’égalité devant la loi sans distinction de sexe, d’origine sociale, raciale, ethnique ou religieuse ». Malgré ces bonnes intentions, les contraintes socioculturelles continuent de faire obstacle au processus de l’égalité entre les hommes et les femmes. Cette situation est très visible dans les zones rurales où les comportements relatifs aux rapports hommes-femmes sont fortement rattachés aux pratiques coutumières et aux croyances traditionnelles. C’est-à-dire que les manières d’agir se conforment à la juridiction traditionnelle qui régit la vie du groupe, de la communauté ou de la société dans son ensemble.

 


Niger: Le Salon de l’Agriculture, de l’Hydraulique et de l’Elevage est à sa 2e Edition

Visite StandsLe Salon de l’Agriculture, de l’Hydraulique et de l’Elevage du Niger, SAHEL, en abrégé se tient cette année, du 3 au 8 Mars dans la capitale nigérienne, Niamey. Ce salon s’ouvre au moment où la tension devient de plus en plus ferme entre l’opposition  politique et le Président de la république, alias « Charli » (c’est le surnom ironique que lui attribue l’ARDR) . Avec comme thème « Valorisation des produits du terroir », cette rencontre est la 2e du genre qui regroupe quatre jours durant les exposants, les bailleurs et innovateurs des différentes régions de notre pays ainsi que des délégations des pays invités. Il est organisé par le réseau national des chambres d’Agriculture du Niger (elles sont au nombre de 8) en collaboration avec les ministères de tutelle. Le lancement officiel du SAHEL-Niger 2015 a vu la participation du chef de l’exécutif nigérien, les membres du gouvernement; des députés et autres invités de marque. Le salon de l’agriculture, de l’hydraulique, de l’environnement et de l’élevage, est une vitrine aux acteur et promoteurs de l’Agriculture. Il met sans nul doute en valeur de notre production nationale. C’est pourquoi, les organisateurs notamment, le réseau national des chambres d’agriculture sollicite l’appui des autorités. En effet, la présente édition démontre combien le Niger est un pays d’agriculture et d’élevage. Malgré les contraintes climatiques, nos produits agricoles (dans leur quasi-totalité bios) sont très compétitifs dans la sous région. C’est en cela que les autorités actuelles ont initié la Maison du Paysan. Cette maison du Paysan qui entre dans les efforts des autorités actuels à juguler les problèmes récurrents de famine est créée dans les 265 communes (52 urbaines et 213 rurales)  du pay. C’est un ensemble des services intégrés. Un centre multifonctionnel de proximité devant servir aussi bien pour la vente des intrants agricoles, des zootechniques mais, également pour la formation et l’éducation des producteurs.

Longtemps restée tributaires des aléas climatiques et autres poids démographiques et culturels, l’agriculture nigérienne ne nourrit plus son homme. Je vous assure que les habitants de mon village sont tous des cultivateurs/éleveurs. Mais rares sont ceux qui dépendent des produits de leurs récoltes. Raison pour laquelle, nous avons un taux migratoire très élevé. Nous avons besoin d’une véritable révolution agricole.   Comme l’année précédente, les meilleurs producteurs, recevront des prix des mains des plus hautes autorités. L’année dernière c’est la région de Diffa qui remporta le 1er prix d’un montant de 5.000.000 de Francs  CFA (plus de 7000 Euros).


Migration vers une télévision numérique terrestre au Niger

Le Niger, pays sous-développé, veut en matière de télécommunication marcher avec le reste du monde. Pour cela, l’Etat s’est engagé dans une restructuration en vue de réussir la transition de l’analogique vers le numérique par la télévision numérique terrestre ( TNT ). Cette télévision, dont l’avantage est une meilleure qualité de son et de l’image offerte au public ne verra le jour au pays qu’en juillet prochain. Un comité a été installé hier, pour la mise en oeuvre de cette politique. Ils sont 17 membres; un groupe composé des représentants des ministères ; des institutions de régulation ; des structures syndicales et des télévisions publiques et privées qui doivent réfléchir sur le passage aisé de l’analogique au numérique à travers des propositions de restructuration juridiques et institutionnelles de l’Office des radios et des télévisions du Niger. C’est en effet l’ORTN qui est choisi pour expérimenter cette migration. Ce comité, premier de son genre, a une tache ardue et très peu de temps pour relever le défi de la date butoir de transition du passage numérique prévu pour le 17 juillet 2015.

« L’avènement de la télévision numérique terrestre va bouleverser la chaîne des valeurs actuelles par l’arrivée de nouveaux acteurs tels que l’opérateur de multiplex, l’opérateur de transport ; l’opérateur de diffusion et l’opérateur de distribution » a affirmé le ministre chargé de la Communication . Une réforme structurelle de cette institution sera opérée en vue de la séparation des activités de diffusion et d’édition des contenus. Cette séparation entraînera la création de deux entités distinctes pour répondre à la demande de l’ensemble des éditeurs des contenus publics et privés. Dans cette optique, il sera institué un régime transitoire sur les infrastructures, en regroupant les activités radiophoniques au sein d’une seule structure publique pendant une période d’essai de 5 ans. A la fin de ce régime transitoire, une étude sera menée, pour envisager l’ouverture des différents segments du marché des radios numériques concurrentielles a-t-il ajouté.

Malgré d’énormes efforts consentis par les différents gouvernements nigériens dans le domaine des télécommunications, il reste beaucoup à faire. Il existe toujours des quartiers dans la ville de Tahoua où il est très difficile de capter les signaux de la télévision nationale. Aussi, avec la télévision numérique terrestre, les anciens récepteurs ne sont plus utilisables. En cela, les utilisateurs sont obligés d’acheter de nouveaux équipements. Dans cette précarité économique, cela constatera un coût pour le consommateur nigérien.


Le Niger présente 3 films au FESPACO 2015

Affiche d'un des films nigérien
Affiche d’un des films nigériens

Les festivités officielles de la 24e édition du Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou, 2015 ont débuté le 28 Février dernier au Burkina. Une centaines de films seront projetés dans des lieux différents pendant 7 jours d’affiler. Cette fête fait la fierté de plus d’un Africain en général et des Burkinabés en particulier. Mon pays le Niger est un habitué de cette cérémonie. Il était présent depuis la première édition en Février 1969. Nos cinéastes comme, Oumarou Ganda ou Moustapha Alassane étaient une révélation. Le premier avec son film Le Wazzou polygame rafle l’Etalon de Yennenga en 1972. Quand au second il remporte le prix OCAM du long métrage avec son film : Femme, villa, voiture, argent (FVVA), toujours dans la même année. Les figures du cinéma, nous en avions : Damouré Zika ; Djingarey Maïga et Moustapha Diop pour ne citer que cela.  Les films aussi, nous en produisons. Mais l’éco de la plus part d’entre eux ne dépassent mêmes pas la capitale à plus forte raison la frontière.

Cette année pour la compétion officielle il y a: Des films fiction long et court métrage ; des documentaires; des films séries télévisuelles ; des films des écoles africaines de cinéma. Le Niger, est présent avec 3 films. Un film fiction (court métrage) de Rahmatou Keita intitulé JIN’NAARIYÄ (les alliances). Le second est un documentaire du cinéaste Sani Magori, originaire de Galmi, un village nigérien reconnu pour son oignon et son hôpital de référence dans la région de Tahoua. Son œuvre mise en compétition s’intitule : Koukan Kourci, les Médiatrices. En fin, c’est dans la catégorie film des écoles africaines de cinéma, que Amadou Dénis Para et Roufay Charifatou présentent leur film dénommé Croix d’Agadez  sous l’égide de l’Institut de Formation aux Techniques de l’Information et de la Communication (IFTIC) du. Nonobstant les menaces sécuritaires et autre Ebola, FESPACO 2015 a eu lieu. Les organisateurs qui ont pu défier la peu,  régaleront pendant une semaine , les Ouagalais   des films purement africains. Pendant toute cette durée, la capitale burkinabé sera en fête. Ainsi, la rumeur de la déprogrammation du film  Timbuktu d’Abderrahmane Sissako a été tombée comme  un cheveu dans la soupe.

Une autre cérémonie similaire, a été organisée ( les mois passsés ) cette fois à Abuja au Nigeria: La MTN KANYWOOD. Elle récompense les meilleurs acteurs et actrices des films Hausa au Nigéria.. L’édition 2015 des Prix Kannywood a décerné  à titre posthume le prix du meilleur comédien au regretté Rabilu Musa, dit Dan Ibro, décédé en Décembre dernier. Les autres résultats sont les suivants : Sani Sadiq élu meilleur acteur, Hadiza Gabon meilleure actrice. Le talentueux Aminu Saira gagne encore le prix du meilleur réalisateur sans ‘oubliez que le FESPACO 2015 a fait de gros absents, en la personne de Blaise.


Etapes officielles d’un mariage Hausa

Particpants à un mariage HausaLe mariage, c’est ce lien secret qui uni l’homme est la femme . Il est un moyen indispensable qu’utilisent les humains pour la consolidation des liens favorables  à la survie de leurs sociétés. Le mariage est un bon baromètre de mesure du degré de responsabilité  des hommes dans les sociétés traditionnelles nigériennes. Une personne célibataire n’a pas les mêmes considérations, le même respect qu’un autre marié. Ses propos, ses avis dans une prise de décision n’ont pas un grand point. Être marié chez moi veut dire beaucoup de chose. C’est également avoir des grandes responsabilités.

Dans mon village natal, pour se marier, le jeune homme doit verser au moins une somme équivalente à 185€ aux parents de sa dulcinée. Le processus du mariage débute le jour de la fatiha (communément appelée cérémonie religieuse). C’est alors que, l’on parle de littéralement « attacher ou ligoter le mariage ». Pour attester ce contrat, dès la veille, la famille de la jeune mariée se prépare pour recevoir la délégation du jeune marié composée d’un représentant du père, d’un Imam du village ou du quartier et d’autres personnes proches. La particpation dès un et des autres, depend du rend social des familles qui se marient. La délégation se rend à un moment choisi en commun accord entre les deux parties. Elle amène avec elle la cola, (un fruit interdit à l’exportation en Arabie Saoudite) et une somme d’argent qui permet de faire face à certaines exigences coutumières. Pour la bonne marche des choses, la délégation du jeune marié est obligée de payer 20.000 à 30.000 F CFA. Une sorte de taxe qui sera partagée dans le village d’accueil entre le chef du village, les marabouts, les chefs de files de jeunes et des femmes, les grands parents de la jeune mariée, les « gaillards » du village, les coiffeurs, les forgerons et les griots, pour ne citer que cela. Un vrai business!

Après avoir réglé ces exigences avec en même temps la distribution de la cola (il n y a jamais de cérémonie  chez nous sans ce petit excitant). l’Imam prononce le « fatiha », au cours de laquelle, on procède au rituel de la demande en mariage qui consiste à ce qu’un parent du jeune marié demande à un parent de la jeune mariée la main de leur fille par cette formule : « je demande la main de votre fille pour mon enfants (les noms des concernés sont cités) ». Et l’autre de répondre « je lui ai donné ». La formule est répétée jusqu’à trois fois. Tout comme chez le Père ou le Pasteur à l’Eglise. La seule différence, c’est qu’ici tout ce passe en l’absence des futurs mariés. Après, l’Imam, prend la foule présente en témoin et entérine l’union sacré des deux mariés.

Après le mariage c’est une autre nouvelle vie, celle de couple qui attend les mariés. C’est la phase de gestion de foyer. Elle est  très difficile pour presque tous les couples. C’est une étape que moins de foyers arrivent à gérer. En ce moment précis, l’union créée pour le bien-être devient une illusion. Mal géré, le lien conjugal devient une conjugaison de problèmes. Cela peut désunir et engendrer des tentions entre les familles ou des groupes ethniques.


Un déguisement ridicule pour donner la mort

IMG_0202[1]Après l’usage des jeunes filles comme kamikaze, les combatants de boko haram se déguisent en femme pour se dissimiler dans les foules et accomplir leur forfait. C’est très grotesque, très immoral de s’habiller de la sorte  pour juste  tuer des pauvres innocents. Selon des sources sécuritaires nigérianes, le  malheureux combattants (sur la photo) a été arrêté à Baga. Dans une autre localité, ces mêmes combattants auraient abandonnée leurs propres armes. Le chasseur est devenu gibier. Car au début, c’est eux qui mettaient en déroute les  soldats nigérians et ramassaient tous leurs armes et minutions. Aujourd’hui c’est eux qui fuient et abandonnent les leurs. Les taux sont resserrés contre boko haram. Ils sont mis en sandwich par les armées camerounaises, nigériennes, tchadiennes ainsi que nigérianes. Si ce siège continu, Shekau et sa clique n’auront pas la tache facile. En cela, tout semble à croire, qu’ils sont en manque d’idées et de tactiques maintenant. Raison pour laqelle, ils utilisent des moyens maladroits pour atteindre leurs objectifs.

Le malchanceux combattant ou complice, pris à Baga par les militaires n’a pas eu vraiment de chance. Il n’a pas de chance, car même son déguisement ridicule a été contre lui. L’infortuné a oublié de bien raser la barbe et les moustaches. Même si certaines femmes nigérianes possèdent quelques poils sur le menton, celles de notre pseudo jihadiste ne peut pas tromper la vigilance d’aucun agent de sécurité. Aussi ses babouches sont beaucoup plus masculines que féminines. La secte Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’Awati Wal-Jihad a des jours très difficiles devant elle.


Niger : les fausses rumeurs sur la marche du 17 février

Le 17 février dernier,  c’est une marée humaine indescriptible qui a apporté son soutien aux forces de défense et de sécurité qui combattent Boko Haram dans la région de Diffa. Mais certains esprits ont voulu que cette marche échoue. Dans leur litanie de mensonges, ils ont même fait courir des rumeurs qu’il y avait danger à participer à cette marche. Des SMS anonymes ont été envoyés à plusieurs personnes. Des messages faisant croire aux participants qu’il y avait une dizaine de jeunes filles prêtes (venues du Nigeria) à se faire exploser dans la foule. Malgré tout, les Nigériens ont transcendé tous ces ragots et ont marché.

D’après certaines sources jamais, une telle manifestation n’a réuni autant de monde. La réussite de cette marche a été historique. Elle fut la plus grande marche du pays qui a rassemblé toutes les forces vives de la nation. Cela a failli déranger certains frères. Les malins oiseaux se plaisent à raconter pour qui veut entendre leurs chants, que se qui ont marché le mardi passé ont été achetés encore. En clair, on leur a donné de l’argent pour qu’ils marchent. Des ministres, des députés, des ambassadeurs, des étudiants, des syndicalistes, des braves femmes, les vieillards, des enfants, la société civile, la jeunesse nigérienne, les religieux, tous ont étaient soudoyés ? Mais acheté par qui ? Et à combien ? Cela est une insulte à l’endroit de plus d’un million de personnes à travers tout le Niger qui ont participé à cette marche.

La participation à ce mouvement était libre ? Cela n’est un secret pour personne. Alors, pourquoi faire de l’intoxication, de la manipulation ? Ce que les hommes oublient et vite, un mensonge reste toujours un mensonge. Il rattrape son propriétaire, toujours quelle que soit la situation. Dans ce monde en perpétuelle mutation, même ceux qui disent la vérité payent parfois à leurs dépens. Les Nigériens ont prouvé leur capacité à raffermir leur unité quand le pays est en danger. En danger, surtout avec une présence dans son territoire des gens sans loi ni foi, comme ces terroristes de Boko Haram.

Une autre action, celle de récolter des fonds toujours au profit de nos soldats qui sont sur le front à Diffa a été initiée par un réseau de journalistes de la place. Vous qui voyez le mal partout, quel sera le gain des promoteurs d’une telle initiative ? Mais « chaque jour est une vie. Travaillons à la beauté des choses ».

 


Les Nigériens manifestent contre Boko Haram

Mardi 17 février 2015, à l’appel du président Issoufou Mahamadou, nombreux étaient les Nigériens qui ont participé à la marche républicaine de soutien aux forces de dépense et de sécurité (FDS) qui combattent les islamistes de Boko Haram dans la région de Diffa. Cette marche pacifique contre l’agression de notre pays a été organisée dans les huit régions que compte le Niger.

Les rues étaient presque désertes à Tahoua hier. Toutes les écoles étaient fermées. Face à la nébuleuse Boko Haram et sa volonté de détruire certains pays, l’union sacrée derrière les forces armées s’est imposée. Cette manifestation très impressionnante retransmise en direct sur les ondes de la radio publique et de la télévision publique et privée témoigne de la volonté des filles et fils du Niger de dire non au terrorisme.

A Tahoua, cette marche qui a vu la participation de toutes les couches socioprofessionnelles de la région s’est déroulée dans une ambiance festive. Le peuple nigérien a apporté un soutien massif aux forces de défense. Abubakar Shekau aura du fil à tordre au Niger. Pour reprendre les propos du président de la République hier à la place de la concertation « le Niger sera sans nul doute le tombeau de Boko Haram ».


Comment BOKO HARAMA arrive à convaincre ces fillettes à être des kamikazes ?

https://koaci.com/nigeria-femmes-kamikaze-nouvelle-arme-boko-haram-97184.htmlL’un des moyens utilisés par Boko Haram pour tué et faire beaucoup de victimes est l’attaque à la bombe. Une personne transporte des charges explosives qu’elle fait sauter dans un marché, une école ou tout lieu public qui grouille de monde. Etonnamment ce sont des femmes ou plus précisément de jeunes filles qui font ce sale boulot pour Shekau. Ce sanguinaire gêné, veut faire croire à tout le monde qu’il est un jihadiste. Contrairement à beaucoup de ces islamistes,  le « Jihâd » ne signifie pas forcement la guerre sainte. C’est la lutte pour accomplir le bien et éradiquer l’injustice, l’oppression et le mal dans son ensemble de la société. C’est  une lutte sérieuse et sincère pour l’intérêt du musulman. Dans l’argumentaire des fanatiques religieux, une personne morte en jihad ira directement au paradis où 70 épouses toutes vierges lui son réservées. Partout où on parle de la guerre ce sont les hommes que l’on voit. Mais comment Boko Haram a pu convaincre ces jeunes filles ? Si elles savent bien qu’elles vont mourrir, il faut un raisonnement en peton pour leur faire accepter ce choix difficile. Ce n’est pas la promesse du paradis ni moins les vierges aux yeux noirs. Car non seulement elles sont des femmes et il n’est fait aucune mention dans le Coran du nombre exact de vierges au paradis. Le mariage entre le même sexe peine à s’imposer dans nos sociétés.  Mieux, selon les récits  religieux, concernant le paradis cela ne sera pas possible. Espérons que ce n’est pas parmi les lycéennes de Tchibok kidnappées qu’il puise sa nouvelle armée.


Première étape du mariage, en société Hausa

demande de mariageDans cette société à prédominance islamique, le mariage est de type dotal le mari doit verser une dot pour sa femme. La dot (sadaki) versée, exclusivement en argent, est de 30 000 Fcfa à 50 000 Fcfa. Elle est considérée comme le cachet légalisant l’union entre un homme et une femme selon les principes islamiques. La dot est remboursée par la femme lorsqu’elle décide de quitter son mari. C’est ce qu’on appelle le rachat. Dans le cas contraire elle revient de droit à la femme. Ce mariage  fait en plusieurs étapes. Aujourd’hui j’ai essayé de vous éclaircir sur la première étapes celle des démarches non officielles.

Les démarches officieuses :

Au début dans  les villages, que ça soit pour le jeune garçon ou pour la jeune fille, les parents décident de leur mariage sans demander leurs avis. C’est ainsi que deux chefs de famille peuvent décider de marier leurs enfants pour renforcer les liens familiaux ou amicaux. Les conjoints ne sont pas consultés mais ils sont informés. On utilisait cette formule qui a tendance à faire de la fille un objet ; lorsqu’il s’agissait d’informer le jeune garçon par exemple on disait : « je t’ai donné une telle » ou « je t’ai réservé une telle ». Mais pour informer la jeune fille, on disait et on continue à le dire  même maintenant dans les zones rurales: « je t’ai donnée à un tel ». Ces propos tenus par le chef de famille, étaient de caractère autoritaire et souvent sans recours. Beaucoup de femme ont perdu leur mariage en tentant de s’opposer à une décision de l’époux concernant un mariage.

De nos jours, la situation tend à changer pour les garçons, mais elle reste et demeure la même pour les filles. Le jeune homme, pour sa part, opère son choix, soit parmi les jeunes filles proposées par ses parents ( c’est le plus fréquent) ou ses camarades, soit sur la fille qu’il a librement choisie.

Cependant, il y a des rares cas où les parents imposent au garçon leurs choix. Après cette phase, les parents du jeune homme se renseignent sur la jeune fille, sa famille dans un premier temps (si elle est méconnue par ces derniers) . Ainsi, s’il n’y a pas d’obstacles et autres empêchements (lignage lépreux, esclave, griot, forgeron, etc.). Ils vont chez les parents de la jeune fille. Dans un deuxième temps, le père du jeune homme accompagné d’une ou de deux personnes de sexe masculin et/ou les délégués de celui-ci vont chez la famille de la jeune fille pour demander la main de la fille ; ce que l’on appelle : Tanbaya arme ou aure « demande en mariage ». Cette démarche est effectuée selon la formule ordinaire : Mu tahi in da uwayen ta ou wakilan ta « On va chez ses parents ou ses tuteurs ». Ces parents sont généralement masculins car lorsqu’on trouve uniquement les femmes, c’est elles mêmes qui disent : ku tahi ku ga maza « allez-y voir les hommes ». En fait les femmes bien qu ‘elles peuvent s’opposer dans certaines circonstances, ont généralement une voix consultative. Après la rencontre des deux parties, le verdict est soit prononcé sur  le champ lorsque la famille de la jeune fille accepte la démarche, soit repoussé à une date ultérieure lorsque la nécessité d’une consultation intrafamiliale (famille de la jeune fille) s’impose. Lorsque l’avis est définitivement favorable, les deux parties fixent le jour où on doit célébrer le contrat (cérémonies religieuses) de mariage, « daurin aure ». Ainsi, la famille de la jeune fille fait tous les frais pour recevoir la délégation du jeune homme, lorsque la jeune fille réside dans un village autre que celui du futur conjoint.


Niger : Commémoration sans fin et sans résultat du 9 février

indexLe Lundi 09 février 2015, l’Union des scolaires nigériens a commémoré le 25ème anniversaire des évènements tragiques du 09 février 1990. En ce jour-là, trois scolaires étaient tombés sous les balles des forces de l’ordre, sur le pont Kennedy Niamey. C’est la seul voie terrestre qui relie la capitale à Harobanda, Ces scolaires participaient à une manifestation pacifique contre la dégradation continue des conditions de vie et d’études des scolaires nigériens et le rejet du Programme d’ajustement structurel (PAS) imposait par le FMI que le régime du Général Ali Seïbou s’apprêtait à mettre en application à l’époque. Sous la houlette de leur puissant syndicat USN (Union des Scolaire Nigériens), ils s’opposaient formellement à la mise en œuvre du projet Éducation III avec son système de double flux  dans les écoles primaires.

Les scolaires morts ce jour sont : Abdou Maman Saguir et Alio Nahantchi et Issaka Kaïné (collégien). Depuis ce jour, chaque année, ils sortaient dans les rues aux cris de Abats! Que justice soit faite!. Ils veulent que justice soit faite suite à cette tuerie de leur camarade sur ce pont qu’ils coupaient ce jour là. Aujourd’hui, 25 ans après les faits, la justice n’est toujours pas rendue aux parents  des victimes et à l’ensemble des scolaires nigériens. Cette justice pourrait-elle être rendue un jour ? Deux décennies après, les revendications restent les mêmes. Jamais la justice ne s’est intéressée à ce dossier. Après tout ce temps passé, il est difficile sinon très difficile que ces revendications trouvent gain de cause. Malheureusement, c’étaient tous les régimes qu’avait connu le Niger qui ont prêté une sourde oreille à cela. les auteurs, coauteurs et complices de la tuerie courent toujours.

Mais en plus, avec le temps, même les scolaires commencent à ne plus croire à la possibilité d’un procès sur les évènements du 09 février 1990. Pour beaucoup d’entre eux, qui ignorent même ce qui s’est passé ce jour-là, la commémoration de cette date est plus un moment de joie que ce long et interminable deuil. La joie de ne pas aller à l’école, mais aussi de se rendre maîtres de la circulation en bloquant les artères de la capitale et des autres villes du pays pendant une bonne partie de la journée. Hier matin, quand je sortais pour une livraison, j’ai rencontré leur cortège aux alentours du CHR  (Centre Hospitalier Régional). Des petits enfants m’ont bloqué le passage et m’ont obligé à monter sur le trottoir. Je sais qu’ils ne plaisent pas. Ils peuvent m’assainir de coups gratuitement si je ne leur obéis pas. La CASO , (la Commission des affaires sociales et de l’ordre) une force de frappe terrible,  qui tenait tête ne me fera aucun cadeau.


CAN 2015, quelles leçons retenir ?

337e0Après le désistement inattendu du Maroc à organiser  la 30e  Edition de la CAN 2015, l’honneur a été fait à la Guinée Equatoriale.  C’était un ouf de soulagement pour Issa Hayatou et les amateurs du ballon rond, si Teodoro Obiang Nguema Mbasogo avait accepté d’organiser une telle compétition dans son pays. Il a bien reçu le pari que beaucoup de « petits pays » ne réussiront jamais à faire tout en mettant à l’écart le prétexte fallacieux d’Ebola. Pendant un mois, les télévisions du monde entier ont projeté en direct tous les 32 matchs. Cette 30e édition n’a pas eu beaucoup d’enjeu au Niger à cause de l’absence du grand voisin, le Nigéria. Sur beaucoup de points aussi, la CAN (Confédartion Africaine de Football) 2015, a failli être un mauvais souvenir pour le pays organisateur et certaines équipes. Le temps fort qui a retenu mon attention est sans doute l’avant dernier match du pays organisateur contre la Tunisie. Après sa sortie triomphale des derniers mouvements sociaux du printemps arabe, les Tunisiens ont vu leur espoir de continuer la compétition se dégonfler comme un ballon à cause d’une incapacité de l’arbitre à contenir le match. Sans être un expert du football, on s’aperçoit aisément que la Tunisie a été lamentablement éliminé à cause de la non impartialité de monsieur l’arbitre. A la grande surprise de tout un chacun, la CAF annonce quelque temps après, une amende de 50 000 dollar à cette même équipe de la Tunisie. Pourquoi ? Pour avoir manifester son mécontentement. Les dernières décisions de la CAF? montrent clairement le manque de démocratie dans cette institution dont beaucoup d’observateurs l’accusaient. Cela corrobore d’une part, les propos de Hayatou par lesquels il a dit  » trouver une façon de remercier » la Guinée Équatoriale. D’autre part, combien ont-ils payé cet arbitre mauricien pour qu’il sabote ce match de façon flagrante?  Car il ne peut pas prendre un si gros risque comme celui-ci et pour rien. il n’est un secret pour personnes, depuis un certain temps, les noms des responsables des confédérations sportives sont associés à des scandales de corruption.

La finale a opposé comme vous le savait, la Côte d’Ivoire contre le Ghana, deux pays Ouest africains et limitrophes. La Côte d’Ivoire a été déclarée victorieuse à l’issue d’une épreuve de tir aux buts tout comme la petite finale aussi qui a opposé le pays organisateur contre le Congo. Le tir aux buts, est la phase que j’admire la moins dans une compétition footballistique. A part tout cela, le football n’est plus ce jeu compétitif, où se confronte les meilleures équipes. Il est devenu aujourd’hui, un vrai business. les stades sont devenus un lieu d’affrontements physiques entre les supporteurs, et autres comportement anti sportifs.  A cause de l’argent, on est capable de tout.

En fin, aucun cas d’Ebola n’a été déclaré pendant toute la durée de la compétition.


C’est quoi la féminité chez vous?

« Même si les choses semblent aller à l’avantage des « mâles », ce n’est pas toujours le cas, comme tu le montre bien ». Ce sont les propos d’un lecteur dans son commentaire sur un article que j’ai posté la semaine passée. En cela et pour faire justice aux femmes (comme on le dit) j’ai décidé de poster ce modeste billet. La femme noire africaine est différente des autres femmes. Mais de façon générale, les caractères physiques de la femme telles que l ‘élégance et l’esthétique sont très appréciés. Certaines femmes sont jugées plus belles que d’autres souvent par leurs formes et leurs teints ; critères très appréciables pour la beauté d’une femme, or le processus par lequel on parvient à une beauté socialement acceptable peut être très destructeur tant sur le plan physique que psychologique. Ainsi, les pressions exercées sur les femmes dans certaines sociétés pour qu’elles se rendent séduisantes afin de trouver un conjoint et assurer la survie économique et sociale de la famille les obligent à effectuer des démarches élégantes. Dans cette situation, la femme est dépossédée de sa responsabilité en tant qu’être humain, l’essentiel de la personnalité de l’être humain. Sans cette chose essentielle intérieure, elle est réduite à sa peau extérieure ou enveloppe. Elle agit en tenant compte plus du goût de l’homme que son goût à elle (ACP-UE, N°183, 2000 :42).

Chez mois dans les sociétés hausa, il serait étonnant, mais pas rare d’entendre les femmes dirent entre elles qu’ «  une telle est une vraie femme ! ».

Chez moi au Niger, une femme se distingue des hommes par l’entretien du corps. Il en est de même de la propreté de la maison qui est exclusivement féminine. Lorsque la maison est sale, la femme est la seule à être condamnée par l’entourage. Dans les villages, l’embonpoint et la corpulence de la femme sont privilégiés dans la détermination de son caractère féminin. C’est pourquoi, généralement après les récoltes (Octobre-Décembre), les femmes dans les villages organisent un concours qui consiste à organiser les femmes, généralement jeunes, en plusieurs équipes des deux. Ainsi chacune est mise en compétition avec une femme de son calibre. On attache un fil au cou de chaque membre de l’équipe. La présidente du groupe (appelée en langue local kungiya) et ses associées donnent aux femmes en compétition des produits modernes et des décoctions pour qu’elles grossissent. Elles fixent une durée de 3 mois, après laquelle les concurrentes sont évaluées. Celle dont les muscles auraient augmenté plus que l’autre membre de son équipe sera déclarée gagnante.

 

Chez moi, dans le ménage, la femme dépend de son mari et doit lui obéir. Le marabout en les unissant leur prescrit formellement ces recommandations (lors des cérémonies dites religieuses). Quand la femme se conduit mal et n’obéit pas à son mari, ce dernier informe en principe ses parents qui à leur tour informent les parents de la femme qui interviennent auprès d’elle pour l’inviter à l’obéissance. Certains époux sont rigoureux et dominateurs vis-à-vis de leurs épouses. Les malchanceuses sont battues à mort. Lorsque la femme se sent angoissée par le comportement indigne qu’elle a observé chez son mari, elle se soulage en faisant recours à son moyen de défoulement et d’interpellation qu’est le pilon. Ne pouvant pas s’adresser face à face à son époux, la femme balance son pilon en l’air, claque les mains et extériorise ses pensées. S’adressant à l’homme qui est toujours à la maison, qui ne part pas en exode, la femme dit : « Lèves-toi ce paresseux, les vrais hommes sont à Abidjan, ils envoient à leurs femmes des complets par paires. Si tu peux m’envoyer même une pièce de 500 Francs CFA »(moins d’un euro).

 

Dans la zone rurale hausa, le respect des responsabilités socialement attribuées selon le sexe est quasi strict par rapport au milieu urbain. Ces dernières années, on constate un transfert de certaines responsabilités qui sont socialement attribuées à l’homme sur la femme. Ainsi, on a tendance à s’acheminer vers une nouvelle orientation des obligations et des rôles familiaux dans le foyer à travers un rétrécissement de l’autorité de l’époux sur certaines questions de la famille. Cela s’explique par une émancipation plus ou moins timide des femmes au sein du ménage, dans la gestion de certaines charges domestiques et l’exercice de certaines responsabilités. L’émergence des associations féminines au Niger, a contribué aussi, d’une façon à une autre à faire changer cette tendance. Aujourd’hui, les femmes, dans beaucoup de cas, s’occupent de la clôture des maisons bien qu’elle soit en paillote ; elles financent les colmatages des maisons conjugales, en l’absence des maris ; elles construisent leurs cuisines et paient des fois les portes et fenêtres pour leurs maisons. Mais parfois, souvent après, le divorce, on voit des portes, des fenêtres et des cuisines démantelées sous le regard impuissant du mari. En plus, parfois dans ces mêmes situations, la femme refuse de partir sans le reliquat de sa dote qui n’a pas été payé.

 


C’est quoi la masculinité chez vous ?

Etre homme chez moi, c’est être capable d’assumer toutes les responsabilités. Le système patriarcal en tant que socle de la société nigérienne en général et du monde «hausa» en particulier, consacre un effacement de la femme dans la prise des grandes décisions au sein de famille et de la communauté. Dans cette société où le patriarcat est reconnu comme l’unique régime familial, les hommes et les femmes peuvent être prisonniers d’un système de relations de dépendance qui cause des frustrations aux uns et aux autres. C’est pourquoi, au nombre des problèmes actuels, figurent la place et le rôle de la femme. Hier encore, elle était occultée dans la société, aveuglement soumise aux innombrables tabous,  écrasée par une excessive autorité maritale et par la pression des traditions. Elle se trouve aujourd’hui face aux exigences de l’évolution moderne, d’où la question du genre.

Dans  la société traditionnelle nigérienne l’homme, est le porte-flambeau de la communauté en général et de son lignage en particulier. Il doit affronter les obstacles. C’est pourquoi quand un mari manifeste son désir de se désengager face à une situation qu’il juge dangereuse ou délicate, sa femme lui dit « Kawo wondo in baka zane ». Littéralement, ça veut dire « donne-moi le pantalon je te donne le pagne » (chez moi aucun mari ne veut se trouver dans une telle situation). Cela constitue un grand défi lancé à l’homme par la femme, car le pantalon symbolise la force, l’agressivité tandis que le pagne c’est la faiblesse, la tendresse et la ruse. Ne pas agir, c’est être lâche, c’est se féminiser. L’homme ne médit pas. Au cours d’une bagarre, il ne se contente pas de tenir des propos dilatoires ou diffamatoires pour neutraliser son adversaire. Mais, il fait usage de sa force physique pour se faire entendre contrairement à la femme. Cette dernière, fait de la diffamation sa meilleure arme pour asphyxier psychologiquement l’adversaire. Un vrai homme ne se bagarre jamais avec une femme. Le combat n’est pas « loyal ». L’homme ne pleure pas à haute voix quelles que soient les circonstances, mais il larmoie. Il ne recule pas face à l’adversaire. Il ne s’éclate pas de rire, mais sourit.

Toutefois, ces qualités sociales de différenciation entre l’homme et la femme ont des conséquences souvent négatives sur le vécu masculin. Parfois, certains hommes qui ne sont pas en mesure de déployer les pouvoirs et les compétences qu’on attend d’eux, adoptent une attitude passive ou se réfugient hors de leur localité d’origine. Beaucoup d’hommes ont détalé de leur village parce qu’ils pensaient avoir commis un acte « honteux » : voler un voisin ; tentative de viol, perdre une compétition pour ne citer que cela.


Niger : ces mouvements migratoires qui vident les villages

Les populations nigériennes surtout celles de l’Ader sont très mobiles aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la  région. Ces mouvements dépendent des calendriers agricoles. C’est ainsi qu’on observe à certaines périodes de l’année, les déplacements des nomades en hivernage (Peuls et Touaregs) vers le nord considéré comme zone de pâturage et vers le sud après les récoltes où ils campent quelques temps autour des points d’eau. S’agissant des sédentaires cultivateurs, les villages se dépeuplent juste après les travaux champêtres de leurs bras valides et il ne reste que les vieillards, les femmes et les enfants.

Au Niger, la population active est en grande majorité très jeune (plus de 50 %). Cela s’observe dans tous les secteurs. La population masculine est très mobile en raison d’un environnement austère et d’une forte dépendance à la pluviométrie et à l’utilisation des moyens de production archaïques. Ainsi, ces bras valides travaillent à peine 5 mois sur 12, en dehors de quelques-uns qui optent pour les cultures de contre-saison. La réussite de celles-ci dépend aussi sur bien des cas de l’hivernage. C’est-à-dire que, pour ceux qui s’engagent dans cette activité, s’ils n’ont pas une alimentation suffisante pour couvrir leurs besoins le restant de l’année. Les produits de l’effort reviendront aux commerçants usuriers qui leur font des avances. C’est pourquoi, face à un sous-emploi important qui se développe, cette population vit dans une oisiveté semi-permanente. N’ayant rien à faire durant plus de la moitié de l’année, ces jeunes migrent vers les grands centres et les pays voisins, en majorité vers la Côte d’Ivoire, le Nigeria, ou les pays de l’Afrique de l’Est. Le choix du pays se fait parfois en un simple hasard. Quelquefois, il est influencé par les récits de cela mêmes qui ont fait les premiers pas. Les grands aventuriers tentent la mer pour rejoindre l’Europe. Hier, j’étais dans un village situé à 30 km au nord de Tahoua appelé Barmou. On peut compter les rares personnes qui sont présentes.

Ils font tout cela dans le seul but de trouver le bonheur pour eux et leurs familles restées au Village. Dans cet intervalle, il est difficile de trouver après les récoltes une famille qui n’a pas au moins une personne en exode. Si un problème surgit dans un village, aucun bras valide pour y faire face. Ces vieillards, les femmes et les enfants, sans défense, seront toujours les premières victimes. A travers l’initiative 3 N (les Nigériens nourrissent les Nigériens) le gouvernement actuel pense réduire ce phénomène migratoire.