Boukari Ouédraogo

FESPACO 2011, le compte à rebours a commencé

La 22ème édition du Festival Panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou se tient du 26 février au 05 mars à Ouagadougou. Le thème retenu cette année est « Cinéma africain et Marchés ». Pour la réussite de cette biennale du cinéma africain, les organisations s’attellent pour être au rendez-vous.

Le siège du Fespaco à Ouagadougou

Mardi 15 avril 2011. 17 h 00 environs. Chantier au niveau du siège du Festival Panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Sur la voie longeant le siège, le visiteur est accueilli par la poussière. Des travaux de réfection sont en cours depuis plusieurs mois. A moins d’une dizaine de jours, l’entreprise en charge de la réfection de cette route  redouble d’efforts pour être prête le jour J.

A l’intérieur du siège, des travaux sont également en cours. Une dizaine  d’hommes travaille. Le bruit des machines font « grincer » les tympans. Le siège du FESPACO fait son toilettage pour être  prêt le 26 février 2011. Le seul hic, le bâtiment inachevé est toujours en état délabrement. Au niveau du bâtiment principal, les séquelles de l’inondation du 1er septembre 2009 ont disparu. Le mur qui avait été emporté par les eaux a été remplacé. 17 heures 30 passé, les employés sont toujours présents. Le travail doit être surement intense. C’est là que vont converger les cinéphiles. Le comité d’organisation semble tout mettre en œuvre pour que ces derniers soient à l’aise.

En plus du siège du FESPACO, les  trois plus grandes salles de cinéma de la capitale burkinabè (le cinéma Nerwaya, le Ciné Burkina, le Ciné Oubri, sont en rénovation. Il s’agit de la réparation de quelques chaises en mauvais état. Chaque arrondissement de la ville de Ouagadougou possède au moins une salle de cinéma. Les promoteurs de ces salles reçoivent chaque année un petit financement pour les remettre en bon état. Cela va permettre aux jeunes de tous les quartiers de pouvoir suivre au moins un film.

La cérémonie d’ouverture du FESPACO est prévue pour le 26 février 2011. Près de 194 films seront projetés. Dans la catégorie la plus convoitée, le long métrage, 18 films sont en compétition pour décrocher l’Étalon d’or de Yennenga, la distinction suprême de la biennale. Les films burkinabè en compétition pour cette catégorie sont « En attendant le vote… » de Missa Hébié, « Le poids du Serment » de Daniel Kollo Sanou et  « Notre Étrangère » de Sara Bouyain. Les autres films viennent de l’Afrique du Sud, de l’Algérie, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de Égypte, du Mali, du Maroc, du Nigeria, du Mozambique et du Tchad.  « Un  homme qui crie » de Mahamat Saleh Haroun prix spécial du jury au festival de Canne est bien sûr très attendu. Pour ce qui concerne les autres catégories, 13 films ont retenus pour le court métrage, 21 pour le documentaire, 10 pour les films de la diaspora, 24 en fiction TV /Vidéo et 13 pour les séries TV / vidéo.

L’innovation de l’édition 2011 est la compétition des films d’écoles. Pour la première fois, les jeunes des écoles de cinéma d’Afrique pourront faire juger leurs productions par les experts du 7ème art. Un tremplin pour ces jeunes réalisateurs en devenir. L’Institut Supérieur de l’Image et du Son/Studio Ecole (ISIS/SE) de Ouagadougou crée en 2006 est présent dans cette compétition avec trois films preuve de la maturité de cette école de cinéma. Des écoles de cinéma d’Afrique du Sud, du Benin et du Maroc sont en compétition dans cette catégorie.

Tout le monde se prépare pour être au rendez-vous. Les restauratrices, les hôtels, les vendeurs ambulants mettent tout en place pour accueillir les nombreux festivaliers. Pendant une semaine, Ouagadougou sera en ébullition pour ce qu’on pourrait appeler la Coupe d’Afrique des Nations du cinéma africain.

Je vous propose la sélection officielle

1- Compétition officielle des films de fiction long métrage

TITREREALISATEURPAYS
01A small town called DescentJahmil X. T. QUBEKAAfrique du sud
02Ad- dar lakbira (la grande villa)Latif LAHLOUMaroc
03Da monzon, la conquête de samanyanaSidy F. DIABATEMali
04En attendant le vote …Missa HEBIEBurkina Faso
05Essaha (la place)Dahmane OUZIDAlgérie
06Foreign demonsFaith ISIAKPEREAfrique du sud
07La mosquéeDaoud AOULAD-SYADMaroc
08Le mec idéalOwell BROWNCôte d’Ivoire
09Le poids du sermentKollo D. SANOUBurkina Faso
10Notre étrangèreSarah BOUYAINBurkina Faso
11PégaseMohamed MOUFTAKIRMaroc
12Raconte seherazade… raconteYousry NASRALLAHÉgypte
13Restless cityDosunmu Andrew WAHEEDNigeria
14The last flight of the flamingoRibeiro JOAOMozambique
15The wedding Abdel Aziz SAMEHÉgypte
16Un homme qui crieHaroun Mahamat SALEH Tchad
17Un pas en avant- les dessous de la corruptionSylvestre AMOUSSOUBénin
18Voyage à AlgerAbdelkrim BAHLOULAlgérie



Les cd piratés et la fermeture des salles de ciné

Le Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO) se tient du 28 février au 5 mars 2011. Une occasion pour les cinéphiles africains de découvrir les meilleurs films du continent  ces deux dernières années. Si ce cinéma africain essaie de se retrouver petit à petit, force est de reconnaitre que cet élan est freiner par le phénomène de la piraterie.

Des cd piratés

Les salles de cinéma se ferment de plus en plus en Afrique. Ouagadougou, capitale du Burkina Faso n’y échappe pas. Le virus en partie responsable s’appelle « piraterie ». Au marché et dans les rues, les CD piratés ont envahi la ville considérée comme la capitale du cinéma africain. Avec un lecteur à 12.500 francs CFA, le CD ou le DVD piraté ne coute plus que 600 Francs CFA. En  prime cinq à  six films piratés sur le seul support. Dans un tel contexte, plus besoin d’aller dans les salles de cinéma pour visionner un film à 1000 francs CFA en plus du prix de l’essence pour la moto et le parking. Si les films de Hollywood étaient les plus concernés par la piraterie, les films africains n’échappent pas non plus. Sur le marché, ils se vendent comme de petits pains.  Les films lauréats de l’Etalon d’or de Yennenga, la distinction suprême au Fespaco, tels que Sarraounia de Med Hondo (1987), Tilaï de Idrissa Ouédraogo (1991), Au nom du Christ de Roger Gnoan M’Bala (1993) Guimba de Cheich Oumar Cissoko (1995), Pièces d’identité de Mweze Ngangura (1999), Ezra de Newton Aduaka (2007) se retrouvent à seulement 600 Francs CFA sur le marché. Tous ces films peuvent même être compilés sur un seul cd.

Même les séries télévisées et les sitcoms ne sont pas épargnés. Sur un seul cd, le consommateur peut se retrouver avec plus 40 épisodes. Ceux qui ont raté les Bobodiouf avec Suké et Sidiki ou Ma famille avec les acteurs tels que Michel Gohou, Michel Bohiri, Akissi Delta etc. se rattrapent souvent au marché. Le pire, des films sont vendus avant même leur diffusion dans les salles de cinéma ou à la télé.

Même le face à face Gbagbo-Ouattara n'a pas échappé aux pirates

Sur la question du piratage des œuvres, l’opinion reste divisée. Si beaucoup réclament des mesures draconiennes pour lutter contre la piraterie, d’autres pensent qu’on ne peut rien faire contre ce phénomène. Pour ces derniers acheter un cd piraté, c’est  permettre à de jeunes garçons d’avoir 600 francs CFA. Ils pensent également que la piraterie fait la promotion des réalisateurs. Ils soutiennent aussi que cela est une occasion pour les pauvres de voir les films qu’ils ne pourraient pas voir dans les salles.

Penser ainsi, c’est ignorer les conséquences de ce fléau. A Ouagadougou, presque chaque arrondissement à au moins une salle de ciné. Malheureusement, il n’y a que trois d’entre elles qui  fonctionnent régulièrement: le ciné Burkina, le ciné Nerwaya et le ciné Oubri. Pour les autres , il y a plus de concert que de films en projection. La piraterie tue le cinéma africain. Derrière les jeunes qui se promenèrent sous le soleil avec les cd, se cachent des sangsues. L’économie du pays prend également un coup.

Les mesures énergiques  d’il y a environs cinq ans n’ont pas donné de résultats. L’heure doit être à la réflexion pour trouver le plan idéal pour contrecarrer la piraterie et permettre aux artistes de récolter les fruits de leurs semences.


Réseaux sociaux : Facebook, la nouvelle drogue

Parler de réseaux sociaux, c’est parler de Netlog, skype, badoo, tweeterou encore l’un des plus populaires de tous facebook etc. Ce réseau social est devenu presqu’une drogue pour de nombreuses personnes. Difficile de passer une journée sans se connecter  soit pour lire des messages, soit les notifications ou les commentaires, les dialogues etc.

Facebook a changé le quotidien des jeunes Burkinabè. Plutôt que de passer un coup de fil à son ami, mieux vaut se donner rendez-vous sur facebook. Là, on peut tout se dire pendant des heures. Les jeunes Ouagalais utilisent ce réseau social pour donner ou rechercher des informations. Par exemples, les baptêmes, les mariages sont publiés sur cette plateforme. Ceux qui ont raté ces évènement peuvent par exemple revoir les vidés et les photos publiés.

Les jeunes sont les plus actifs. « Il est vraiment difficile de passer une journée facebook », confie Emmanuel Kambou, un étudiant. « A chaque instant, tu te demandes si quelqu’un n’a pas fait de commentaire sur ton mur ou sur un autre sujet » relève Kambou avant d’ironiser « Faire une semaine sans se connecter à facebook peut rendre malade». Ces affirmations traduisent également le ressentiment de plusieurs autres personnes.

En rentrant dans un cybercafé, le constat est que même ceux qui y sont pour autre chose ont ouvert une fenêtre pour consulter de temps en temps leur page.

Cette drogue s’est transportée dans les bureaux. Mais là, c’est le travail qui prend un coup. Pour pallier cela, certains services ont bloqué facebook. C’est ce que confiait un jeune homme en stage dans une institution à vocation international présente au Burkina Faso.

Facebook sert de pont entre les jeunes Ouagalais, Africains et même de partout dans le monde. Dans un contexte où il est de plus en plus difficile de se voir chaque jour, les jeunes ont choisi facebook pour rester en contact avec leurs amies. Emmanuel Kambou confie avoir retrouvé des camarades de depuis l’école primaire grâce à ce réseau social.

A Côté de cela, on constate que facebook est devenu un canal de libre expression. Rarement des censures sur les commentaires : tout de se dit et rien n’est sacrée.  Attention quand même à la vie privée des gens.

Pendant la campagne pour l’élection présidentielle du 21 novembre au Burkina Faso, le Président réélu Blaise Compaoré n’a pu résister à la forte tentation. Il a crée sa page. Bien, un vrai outil de propagande. Les entreprises commencent d’ailleurs à s’y mettre.

S’il brise facilement les frontières, facebook à quelques inconvénients. Certains passent toute une journée sur leur page. Difficile dans ce contexte de consacrer du temps aux amis. Fini les rendez-vous au « grin » de thé.

Néanmoins, on pourrait dire que c’est un pont qui relie des îles.


Retour des Etalons cadets de la Can 2011 au Rwanda : I-nou-bli-able !!!

Les étalons cadets du Burkina, champion d’Afrique de leur catégorie, sont rentrés du Rwanda le mardi 26 janvier 2011. Le public sportif burkinabè  (et non sportif) a réservé un accueille mémorable à leurs héros.

Les Étalons cadets du Burkina à la descente de l'avion

Difficile de circuler à Ouagadougou, le mardi 26 janvier 2011. Les Ouagalais et aussi des supporters venus d’autres villes ont envahis la capitale burkinabè pour accueillir les Étalons cadets, champion d’Afrique de football de leur catégorie depuis le samedi 22 janvier 2011 au Rwanda. Du jamais vu au Pays des hommes intègres.

Ivoiriens aux côtés des Burkinabè à l'aéroport de Ouagadougou

Aux environs de 13 heures 30, l’avion présidentiel atterrit sur à l’aéroport de l’aéroport international de Ouagadougou. L’encadrement technique des Étalons avec à sa tête l’entraineur Rui Viera fait le premier son apparition. Ce groupe sera suivi quelques minutes après par celui des joueurs. Le capitaine de cette formation brandit le trophée sous les applaudissements d’une centaine de personnes composé d’autorités politiques, de supporters, des encadreurs de centres de formation de football, de journalistes etc.

Dehors, des milliers de supporters attendent la sortie des héros de Kigali (capitale du Rwanda). Des ressortissants de pays de l’Afrique de l’ouest ont également fait le déplacement. Lorsque les Étalons cadets sortent de l’aéroport, c’est l’hystérie générale. Ils sont acclamés par les supporters qui tentent à tout prix de les toucher. La sécurité veille sur ces enfants prodiges. Une dame néanmoins, réussi à se déjouer la vigilance de la sécurité et prend Bertrand Traoré, la star de l’équipe dans ses bras. Un moment émouvant.

A moto, pour dire merci aux Étalons

Le cortège quitte l’aéroport internationale de Ouagadougou, vers 16 heures, longe la Zone d’Activités commerciale et administrative (ZACA) (quartier Koulouba), passe par l’avenue Kwamé N’krumah jusqu’au rond point des Nations Unis. Le cortège se dirige ensuite vers la place de la nation (en plein centre ville) où il fait une pause. Une occasion pour les Étalons cadets de présenter le trophée au plus grand nombre de Burkinabè.

Après la place de nation, le cortège quitte l’avenue Bassawarga, en passant par celui portant le nom Pascal Zagré puis France-Afrique pour se diriger au palais présidentiel. Les champions d’Afrique sont salués par une foule amassée au bord des voies et habillés en rouge, vert et jaune, les couleurs figurant sur le drapeau national.

Sur des motos, des jeunes slaloms sur le goudron tandis que d’autres roulent à plein vitesse au son des klaxons. D’autres supporters sur leurs chevaux accompagnent le cortège à Kossyam, quartier où se trouve le palais du président du Faso.

19 heures passé de 20 minutes, le cortège arrive au Palais présidentielle. Pour la première, presque toute la ville de Ouagadougou s’est retrouvé au palais présidentiels accueillis par la musique rendant hommage aux Étalons. Là, le capitaine de l’équipe cadette du Burkina a remis le trophée au Président Blaise Compaoré.


Il y a des moments qui rendent fier d’appartenir à une nation. C’est le cas de cette journée qui a connu une mobilisation générale. Malgré la cherté de la vie et le chômage, les Burkinabè ont oublié pour un instant tous leurs problèmes. Comme le disait quelqu’un, même ceux qui n’aiment pas le football était se sont mobilisés ce jour là.


Soutiens-gorges «yougou yougou » climatisés

Le sujet d’un de mes précédents précédents billet portait sur les « poulets mesdemoiselles »,« poulets bicyclettes » à Ouagadougou à l’occasion de la Saint Sylvestre. Cette fois-ci il sera question des soutiens-gorges « yougou yougou » climatisés. Avant cela, ce billet est né de concert avec une amie bloggeuse Yabil Coulibaly membre de Mondoblog. Après avoir fait connaissance, nous avons décidé d’écrire des billets sur un sujet commun comme l’ont proposé Cédric Kalounji, Simon Decreux et Ziad Maalouf, des encadreurs du projet Mondoblog. Son billet sur son blog  Des habits Europe au revoir pour le 31 Pour les nouveaux lecteurs de Le Messager d’Afrique, Mondoblog est un projet de Radio France Internationale (RFI) dont l’objectif est d’initier 100 jeunes francophones à l’usage du blog.

Le commerce des soutiens-gorges « yougou yougou » est le metier d’un jeune homme du nom de Madi installé à une dizaine de mètres du grand marché de Ouagadougou Rood Wooko. « Yougou yougou » est une expression de l’Afrique de l’Ouest pour designer les friperies. S’il s’agissait de voiture, on aurait parlé de « France Au revoir » ou de « Belgique Merci ».

Sac en main, en « tissu pagne », Edwige une demoiselle de 25 ans environs ans, fouille un tas de soutiens gorges entassés sur une bâche posée à terre. D’autres sont accrochés à un mur. Elle tourne et retourne mais ne semble pas trouver son goût. Madi, le vendeur essaie de convaincre la demoiselle de faire un choix car ses soutiens-gorges sont climatisés. Ce qui arrache un sourire à Edwige qui feint de ne pas entendre les propos du commerçant. « Vrai vrai là ma sœur, ces soutiens là sont climatisés. Choisi un seulement et toi tu vas me dire ça plus prochainement ». Il prend à tout hasard qu’il montre à sa cliente. « Regardez ça. Je suis sur que ça vous va bien ». Soutiens-gorges climatisés ! J’étais vraiment surpris mais connaissant la supercherie des commerçants, je compris vite qu’il n’y avait aucune vérité dans ce qu’il disait.

Après plusieurs fouilles, Edwige fini par faire un choix.  Celui qui de son point de vue pourra mieux mettre en valeur ses seins. Pour elle, si ces soutiens-gorges ne sont pas climatisés, ils sont tout de même de bonne qualité. C’est ce qui explique sa présence dans ce coin de vente de soutiens-gorges « yougou yougou ». Elle estime que ces sous-vêtements venus d’Europe sont moins chèrs et meilleurs que certains vendus dans des magasins huppés de la capiale.

Les habits « yougou yougou » serait plutôt l’affaire des pauvres. Ce que désapprouve Edwige. Toutes les filles s’habilleraient en « yougou yougou ». « Quand vous voyez vos petites gos s’habiller avec les habits « dernier cri » là, c’est dans les friperies» lance Edwige d’un air moqueur. Madi pense la même chose. Les pauvres selon ses explications, ne sont pas les seuls à s’habiller en « yougou yougou ». Les filles de toutes les catégories sociales, riches ou pauvres, élèves ou étudiantes, viennent se ravitailler les mercredis et générale car les vêtements arrive en général ce jour là ou le mardi soir.

L’engouement des demoiselles pour ces habits venus de l’Europe s’explique par leur bas prix et leur originalité. Selon Madi, les soutiens-gorges les plus originaux, les meilleures marques se trouvent dans les friperies.

Les « yougou yougou » seraient également les vieux vêtements dont se sont débarrassés les Européens. Madi n’est pas d’accord avec cette rumeur. Pour lui, ce sont des soutiens-gorges démodés en Europe qui sont ramenés au Burkina. Il assure d’ailleurs que ces sous-vêtements viennent souvent avec leurs emballages d’origine. Edwige confirme ces propos en notant que certains magasins achètent des « yougou yougou » pour les réemballer et les commercialiser. Les filles achèteraient des soutiens-gorges « yougou yougou » sans le savoir.


Cinquantenaire du Burkina : le soutien d’un malien

– Tu ne peux pas aller à Bobo et tu ne parles pas de ça dans ton blog

– Non c’est Ouaga qui m’intéresse

– Même si c’est Ouaga qui t’intéresse, un Ouagalais à Bobo pour le cinquantenaire de l’indépendance du Burkina, ça mérite un papier au moins…

Petit resumé d’une discussion avec un ami, lecteur régulier des billets sur ce blog. L’appareil avec lequel j’ai pu capturer les images n’étant pas le mien, je n’ai pas pu récupérer les photos à temps.Le 11 décembre 2010, le Burkina Faso a célébré les cinquante ans de son indépendance à Bobo Dioulasso la capitale économique du Burkina Faso. Défilés militaires et civils ont marqué principalement cette journée sur l’avenue Félix Houphouët Boigny de Bobo Dioulasso. L’attraction, ce jour là était également ce jeune malien sur la photo. Peint aux couleurs du Burkina, une jarre aux mêmes couleurs sur sa tête et le portrait du Président Blaise Compaoré en main, ce jeune malien sur la photo est venu apporter son soutien au peuple burkinabè pour la célébration de ses cinquante ans de d’indépendance. Son geste à attirer l’attention de nombreuses personnes qui ont salué son initiative. La veille au Stade Sangoulé Lamizana de Bobo Dioulasso et l’occasion de la finale du cinquantenaire qui a opposé le Burkina au Mali, ce malien habillé aux couleurs des deux pays à encourager les deux équipes preuve que l’unité de l’Afrique est possible.

Un malien aux couleurs du Burkina, c’est un malien dans la peau d’un burkinabè, c’est un signe que les Africains se sentent chez eux partout où ils vont. Cela devrait donner à réfléchir  aux dirigeants africains. Les peuples à la basse n’ont aucun problème entre eux. Il suffit d’une volonté politique que l’Union Africaine soit une réalité.


Noël, pluie de crèches à Ouagadougou

Noël, est considérée comme la fête des enfants. A cette occasion, les parents leurs achètent des cadeaux. Tous n’auront pas de  cadeau de sorte que certains enfants se fabriquent eux même leurs jouets comme dans de nombreux villes du Burkina ou dans d’autres coins de l’Afrique. A Madagascar par exemple, Ariniaina, une jeune blogueuse de la plateforme Mondoblog, nous raconte comment les enfants fabriquent eux mêmes leurs  propres jouets. Noël, c’est également la naissance du christ. A Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, de nombreux enfants ont décidé de construire des crèches pour accueillir  Jésus Christ.C’est leur cadeau au sauveur. A travers ce billet, Le Messager d’Afrique vous permet de découvrir ces chef-d’œuvres de ces enfants âgés pour la plupart de moins de seize ans. De vrais architectes. Presque devant chaque cour, vous trouverez une crèche à Ouagadougou.

A la découverte de quelques crèches à Ouagadougou.

Wish you a merry chritmas

Bonne année

Simple mais jolie

Le sauveur est né


Femina Fm, la radio des femmes et de ceux qui les aiment

Femina Fm, La radio des femmes et de ceux qui les aiment. Depuis plusieurs mois, bien que ne pouvant m’empêcher d’écouter Radio France Internationale (RFI) et certains de ses concurrents pour être au parfum de l’actualité mondiale, il m’arrive d’écouter certains stations locales. Il s’agit de Femina FM. L’ambition de cette radio comme le clament ses animateurs est de donner la parole aux femmes. Ce qui intrique, c’est que toutes les émissions que j’ai pu écouter étaient animées par des hommes.Cela m’a poussé à me rendre dans cette station située dans le quartier Dassasgho de Ouagadougou à 100 mètres de l’Ecole Nationale de la Régie Financière (ENAREF). Evelyne Salembéré, l’une des promotrices de Femina FM explique la création de cette station par une volonté de donner la parole aux femmes. « Il fallait leur permettre de pouvoir parler aux femmes ». Si cela est normal, ce n’était l’objet de ma visite dans cette radio. Qu’est ce qui explique la présence massive des hommes dans une maison de femmes. « Beaucoup de personnes nous posent cette question. Notre slogan est « la radio des femmes et de ceux qui les aiment » » répond Evelyne Salembéré. D’après ses explicatons, il fallait permettre aussi aux hommes de parler aux femmes et de leur permettre d’écouter à leur tour les préoccupations de celles qui sont leurs moitiés. Les femmes écouteraient mieux les hommes plutôt que leurs sœurs selon elle. Le constat d’Evelyne Salembéré est que les hommes participent beaucoup aux émissions animées par des femmes. Contrairement aux autres radios gérées par des femmes et pour les femmes, la moitié du personnel est constituée d’hommes.

Une animatrice de femina FM

L’idée de création de la radio Femina FM est née à la suite d’un voyage d’étude au Canda en gestion et animation culturelle. De retour au Burkina Faso, elle décide en collaboration avec sa sœur jumelle de créer cette radio pour donner la parole aux femmes. Femina FM a vu le jour en 2007. Bien que très jeune dans le paysage radiophonique burkinabè, elle est l’une des radios les plus écoutés. Des émissions sur les droits des femmes, la santé de reproduction permettent de sensibiliser les auditrices et les auditeurs. Presque toutes les émissions sont interactives. Elles sont animées en langues nationales mooré, peulh, dioula, gourmantché et aussi en français. « Nécrée » (le réveil en français) animée en mooré est la plus populaire de Femina FM. Pendant cette émission, l’animateur dénonce certains tars de la société et s’en prend, la plupart du temps, aux comportements déviants des jeunes.

Evelyne Salembéré, veut desormais aux populations à la périphérie de Ouagadougou qui n’ont pas accès à la radio de pouvoir la capter.  Elle souhaite également installer des antennes dans des villes comme Bobo Dioulasso, la capitale économique du Burkina Faso.


Alima, lesbienne à Ouagadougou

L’homosexualité existe bien en Afrique. Au Burkina Faso, on retrouve une communauté qui tente de vivre sa différence malgré  une certaine hostilité. Alima, c’est le nom que nous lui donnons, en fait partie. Cette lesbienne âgée de 44 ans a découvert sa tendance depuis l’âge de quatorze ans et assume pleinement sa situation.

Comment avez-vous compris que vous étiez lesbiennes?

Alima : C’est depuis mon enfance que j’ai compris cela. Vers l’âge de douze ans j’étais attiré par la femme. Je dirais plutôt par que c’est la beauté féminine qui m’attirait. A l’époque, je n’avais naturellement aucune notion sur la sexualité. Pour moi, c’était juste de l’amusement. Je me sentais bien en étant en contact avec les femmes. On faisait tout, sauf pensé à la sexualité. C’est vers l’âge de quatorze ans que les vraies choses ont commencé. Ça été vraiment une attirance sexuelle que je ressentais. J’ai pu avoir une première copine à cet âge là et c’est avec elle que je commencé.


Le Messager d’Afrique: En découvrant votre tendance. Cela ne vous a-t-il pas paru bizarre ?

Alima : Oui. En observant autour de moi je savais que c’était quelque chose qui était totalement différent. Je voyais mes frères, mes sœurs, mes amis, tout le monde était dans une relation hétérosexuelle. Mais ça ne me disait rien du tout. Je me rappelle qu’au même moment ou j’étais attiré par les femmes, il y’avait des hommes qui venait vers moi. Ils me faisaient la cour pourtant ils ne m’attiraient pas. C’était un peu dérangeant. Il y’avait une sorte de dualité. Mais l’autre coté était plus forte. Je me sentais bien quand j’étais avec une femme plutôt qu’avec un homme.

Le Messager d’Afrique: Donc les hommes ne vous attirent pas ?

Alima : Je peux dire non. Nous sommes dans une société où l’homosexualité est mal vue. Et nous sommes obligés de nous cacher derrière des hommes pour pouvoir vivre dans notre société. Sinon, ce n’est pas une attirance en tant que telle.

Le Messager d’Afrique: Est-ce que c’est votre cas ?

Alima : Oui c’est mon cas depuis très longtemps. Je me sentais bien avec les femmes mais les « Qu’en dira t- on » étaient tellement forts que j’acceptais les avances des hommes pour me cacher derrière eux pour que ça ne se voit pas.

Le Messager d’Afrique: Est-ce que cela signifie que vous ne ressentez aucun plaisir lorsque vous faites l’amour avec un homme ?

Alima : Non. Moi particulièrement Non. Ce n’est même pas la peine! Pourtant, j’ai un vagin comme toutes les femmes, j’ai des trompes comme toutes les femmes. Ça veut dire qu’un homme peut coucher avec moi au lit. Pourtant, quand on un homme couche avec moi, c’est moi je donne. Alors que l’amour, c’est donner et recevoir. Si tu fais l’amour et que tu donnes sans recevoir, ce n’est pas la peine. Dans l’hétérosexualité, la femme lorsqu’elle ne reçoit pas, elle fait semblant, parce qu’on lui donne quelque chose (Ndlr le matériel). La majorité de mes copines sont des hétérosexuelles. J’ai même des copines qui ont des enfants mais elles comprennent que leur relation n’est pas vraiment ce qu’elles espèrent. L’amour vrai n’attend rien en retour. Lorsqu’on prend un temps à donner quelque chose, c’est donner avec la joie. Ce n’est parce que je suis avec une femme que je suis obligé d’aller payer une dot? Chez nous ça n’existe. La base, y est déjà: l’amour.

Le Messager d’Afrique:Quelle a été la réaction des parents quand ils ont appris que vous étiez lesbiennes ?

Alima : Mon papa ne savait. Ma maman l’a appris très tard et elle est décédée par la suite. Elle n’a pas eu le temps de réagir. Mes deux parents sont donc décédés. Ils ne savaient. J’ai passé tout mon temps dans la cachette. Je savais que s’ils l’apprenaient ce ne serait pas bien parce qu’ils sont de religions chrétienne. En fait, c’est Association raëlienne des minorités sexuelles (ARAMIS) qui m’a emmenée à ne plus avoir peur, à pouvoir m’exprimer librement.

Le Messager d’Afrique: Comment faites vous pour savoir qu’une personne est de la même tendance sexuelle que vous ?

Alima : Effectivement nous sommes dans une société où la majorité est hétérosexuelle. C’est un ressenti pour mon cas. Je prends le soin d’observer la personne qui m’attire. J’essaie de voir si une relation peu marcher entre moi et cette personne avant de m’engager. Très souvent, ça marche. Mais comme toute relation amoureuse, il y a des échecs et des réussites. C’est comme ça aussi. Sinon, il n y a rien d’extraordinaire, comme pour dire que lorsqu’on voit une personne homosexuelle dès le premier coup d’œil on le reconnait. Non. Ce n’est pas comme ça. Ça commence par l’attirance. Quand tu voies qu’une personne te plait, tu essais de lui faire comprendre cela. Si elle te comprend et qu’elle t’accepte, c’est la joie totale. Sinon, ce n’est écrit derrière personne qu’il est homosexuel ou pas.

Le Messager d’Afrique: Quand on se met à votre place, quel regard a-t-on des hétérosexuels ?

Alima : Les homosexuels sont nés de l’union d’un couple hétérosexuel. Je suis la réussite d’une relation hétérosexuelle bien appliquée. J’ai été d’abord conçue… j’ai fait neuf mois dans le ventre d’une mère, je suis sortie victorieuse, cela veut dire que je ne suis pas mort-née. J’ai reçu une éducation de la part des hétérosexuels. La seule différence, c’est que je ne suis pas comme eux. Nous les considérons comme nos pères, comme ceux là qui nous ont générés. Ce sont eux qui nous refusent sinon nous reconnaissons que nous venons d’eux et nous leur devons du respect. Eux ils ont de l’hostilité, de la discrimination, des jugements envers nous. On ne peut obliger quelqu’un à avoir la même sexualité que vous. Dans la nature, il y a tellement de diversité qu’on ne peut pas s’appesantir sur l’hétérosexualité.

Le Messager d’Afrique: On sait bien que le pape, et partant de là la religion en générale, est opposé au mariage homosexuel. Qu’est ce que vous pensez de cette opposition du Vatican?

Alima : Je pense que le mariage est l’union entre deux êtres. Pas forcement différents. Deux êtres de même catégorie peuvent s’unir tout comme deux êtres de catégories différentes. Dans le cadre de la sexualité, deux personnes de même sexe qui se sentent bien peuvent choisir de rester ensemble. De nos jours on voit bien que deux hommes qui se sentent bien ensemble s’associent pour créer une entreprise. C’est vrai que ce n’est pas la sexualité. Ils ont des affinités communes, ils font des choses ensemble. Donc, si deux personnes se sentent bien dans leur peau, on ne doit pas leur empêcher d’être ensemble. Dans la société actuelle, on n’a pas besoin du pape, des parents ou d’une quelconque loi pour dire qu’on veut être ensemble. Le reste, c’est du papier, c’est rien du tout. Ça ne sert à rien. Que ce soit au niveau de la religion, de la loi, on a pas besoin d’un maire ou d’un pape pour prouver qu’on s’aime. Il y a plein d’homosexuels qui se marient chaque jour que Dieu fait. Au moment où je vous parle, il y a deux qui se mettent la bague au doigt. Ils n’ont pas besoin d’église, ils n’ont pas besoin de témoin. C’est ça, le vrai mariage. Le reste, c’est pour montrer aux autres… Il n’y a qu’à voir le nombre de divorce qu’on enregistre par jour.

Le Messager d’Afrique: Dans la société actuelle, l’homosexualité est jugée contre nature…

Alima : Ceux qui disent cela ne connaissent même pas la nature. Dans le monde, il y a plus de 400 milles espèces animales qui pratiquent l’homosexualité. On dit que c’est contre nature, pourquoi dit-on que c’est contre-nature et moi je peux me trouver dans cette nature et pratiquer quelque chose contre? Ce n’est pas possible! C’est tout à fait paradoxal. Rien ne se perd rien ne se créé, tout se forme et je pense que tout ce qui se passe sous ce soleil a toujours existé, ça existera toujours et ça devrait exister. L’homosexualité fait parti de la sexualité que ce soit avec les animaux ou les humains. Ceux qui disent que ce sont des lois contre nature, je leur dit qu’ils ne connaissent pas leur nature. L’homosexualité est pratiquée par les animaux. Demandé aux bergers, ils vous diront. Chercher, vous trouverez. Je pense qu’il faut chercher à comprendre

Le Messager d’Afrique:Comment se passent les relations sexuelles entre deux femme?

Alima : D’abord, il faut comprendre le terme faire l’amour. Il faut savoir faire la différence entre «baiser» et «faire l’amour à quelqu’un».« Baiser une femme », c’est autre chose: on voit un pénis rentré dans une matrice en train de cogner comme si on pilait du fonio. Mais « faire l’amour », c’est prendre le temps, de regarder la personne de la tête jusqu’aux pieds, de le toucher, de la ressentir, de lui apporter ce qu’on  a de meilleur. Donc, dans la relation homosexuelle entre femmes, la majorité n’a pas besoin d’une bite. Nous nous célébrons le vagin. Tout le corps de la femme est célébré entre deux femmes qui s’aiment. Chez les hommes par exemple, c’est le pénis qui est célébré. Donc, il n’y a pas à se demander comment cela se fait. Chaque amour qui est fait dans le lit ou ailleurs, est une œuvre d’art. Bakary ne fera pas l’amour de la même manière que Ousmane. Chaque fois, même si c’est avec la même personne, il y a toujours une différence. Seulement, si vous n’avez pas la conscience de l’acte que vous posez, vous la faites de façon mécanique, ça devient une routine et ça passe. Chez nous, il n’y a pas d’intérêts. J’ai un corps de femme, elle a un corps de femme. On se donne. Alors que l’hétérosexualité est basée sur l’intérêt : tu es une femme, je suis un homme, donc tu peux m’apporter quelque chose. Et si tu es bien « calé », tu peux m’apporter de l’argent. Chez nous, c’est l’amour qui prime. Même l’intérêt de faire des enfants, ça vient plus tard.


Le Messager d’Afrique: Alors n’avez vous pas envie de faire des enfants ?

Alima : Je dirais que nous nous ne sommes pas obligés d’avoir des enfants. Quand vous regarder dans la nature, il y a un moment pour faire des enfants et un moment pour se procurer du plaisir. C’est le côté plaisir que nous choisissons sans intérêt.Tous les enfants du monde sont nos enfants. On n’est pas accroché … à savoir que l’enfant qui sort de moi, c’est lui qui est forcement mon enfant. Même si la loi nous refuse d’adopter des enfants, pour le moment, ce n’est pas notre problème. La société nous forme à être possessifs. Nous sommes dans une société de l’avoir. Quand un enfant n’est pas sorti de toi, on a tendance à dire que qu’il n’est pas le tien. A notre niveau, l’enfant de mon frère, l’enfant de ma sœur, je peux le traiter comme si c’était mon propre enfant. Il n’y a pas de problème. Peut-être que d’autres homosexuels auront ce problème, sinon, nous sommes des gens hautement spirituelles. L’avoir ne nous dit rien. C’est vivre, c’est aimé. C’est se sentir bien sur terre. C’est ça pour tout homosexuel.

Le Messager d’Afrique:Vous dites que vous cacher derrière quelqu’un. Est-ce que l’homme avec qui vous êtes sait que vous n’êtes pas hétérosexuel ?

Alima : Il y a parfois que cette personne le sache, comme il y a des cas ou il ne le sait pas. C’est comme n’importe quelle autre femme qui à un copain et puis derrière, elle en a d’autres, les petits pompiers, c’est pareil. Si tu sais ce que si tu dis la vérité à la personne, il ne va pas aimer, tu ne le dis pas Mais si tu sais que la personne épouse cela, il n’y a pas de problème. J’ai eu la chance d’être avec des hommes qui m’ont compris et qui ne me dérange même pas.

Le Messager d’Afrique: Vous êtes minoritaires, comment vous faites pour vous retrouvez entre homosexuel? Vous vous connaissez tous ?

Alima : Je n’ai pas cherché à savoir s’il y avait un groupement d’homosexuels. Je me suis dis que ça ne pouvait pas exister. Moi, les copines que j’ai connu, elles ne venaient pas de ces associations. C’est après que j’ai connu le mouvement raëlien, une philosophie qui accepte les homosexuels tels qu’ils sont, en tant que des êtres humains. Je trouve ça génial. Je pense que que je ne peux pas m’exprimer dans une religion qui m’est hostile. On m’accepte parce que je dépose mon argent dans le panier mais on ne m’accepte pas dans mon intégralité. Je sais que je ne peux pas être chrétienne mais je peux être raëlienne parce que les raëliens ont compris qu’être homosexuel, on ne désire pas cela dans le ventre de sa maman. On n’a pas choisi de l’être, on est venu trouver que c’est comme ça.

Le Messager d’Afrique:On dit que ce sont les personnes riches qui sont homosexuels. Peut-on le dire pour votre cas ?

Alima : Moi également, j’entends parler de cela. Mais c’est peut-être lié à la propreté. Deux femmes qui se retrouvent rentrent, l’une et l’autre, dans leur intimité. Pour cela, il faut qu’elles soient vraiment propres. Les hommes n’ont qu’un seul objectif, c’est plongé la dedans (Ndlr, le sexe de la femme) et ressortir. Alors que nous vérifions tout de la tête aux pieds. Si tu n’es pas propre, tu n’es pas la bienvenue. Peut-être que c’est lié à cela. Nous aimons tout ce qui est produit cosmétique, tout ce qui est propre. Sinon, les deux ne vont pas de paires. Pour avoir de l’argent il faut travailler. Ce n’est pas sexualité qui apporte la fortune. Ce n’est pas vrai.

Le Messager d’Afrique: Ailleurs, en Europe, il y’a des luttes pour que l’homosexualité soit légalisée. Au Burkina, ce n’est pas le cas. Les gens se cachent toujours…

Alima : On n’a pas besoin que la loi confirme un mariage. Nous sommes dans une société il y a qui sont privilégiés. Si vous remontez dans l’histoire, vous constaterez que l’homosexualité a toujours existé et était bien vue. Comme la vie est une roue qui tourne, l’hétérosexualité a été popularisée et l’homosexualité a été réduite. Nous sommes toutes des êtres humains. Alors que je décide d’aller avec une femme ou un homme, c’est ma vie, c’est mon droit et on doit ne pas me priver de cela. Je dois avoir les droits comme tout citoyen. Je pense qu’en Afrique ici, il faut un temps pour préparer les gens à pouvoir accepter cela. Ça va venir petit à petit.


Le Messager d’Afrique: Comment êtes vous arrivés dans le mouvement raëlien?

Alima : J’ai connu ce mouvement au cours d’une conférence. J’ai compris leur message et ça m’a plus et ça me convenait. Après ils ont crée l’association sans savoir même que j’étais lesbiennes. Comme la lutte se menait sur le continent, le leader de ce mouvement a décidé de créer cette association pour permettre aux homosexuels de se retrouver, à mieux vivre et à apporter les la lumière à ceux qui ne nous connaissent pas.

Le Messager d’Afrique: Qu’est ce que le mouvement raëlien ?

Alima : C’est mouvement athée qui croit en l’existence des extras terrestres (…). Si on commence maintenant, on ne pourra pas finir. Ceux qui veulent bien nous connaitre, qu’ils passent chaque dimanche à partir de 10 heures à la cité AN II villa 111. C’est le siège du mouvement à Ouagadougou. Certains pensent qu’un homosexuel est un obsédé sexuel. C’est différent. Moi je ne tombe pas sur n’importe quelle femme. Il faut qu’il y ait une attirance. Vous pouvez avoir une lesbienne parmi vous pendant longtemps sans qu’elle ne vous fasse de proposition tant que vous ne l’attirez pas. Ce n’est pas une obsession mais plutôt une attirance. Je demande aux gens de s’informer, de fouiller partout pour bien nous connaitre.

Le Messager d’Afrique:Pourquoi les homosexuels ne cherchent pas devenir hétérosexuels ?

Alima : Parce que l’hétérosexualité a perdu tout son sens. Tout est basé sur l’intérêt. Je t’aime donc on doit se marier. Je t’aime donc il faut que tu m’achètes des bijoux. Je t’aime donc tu dois m’acheter un pagne. Le sens de l’amour est perdu dans l’hétérosexualité de sorte que la fille qui a duré dans l’hétérosexualité lorsqu’elle a des relations avec une lesbienne, elle ne veut plus retourner à son ancien statut.


Côte d’Ivoire : Et Blaise Compaoré dans tout ça ?

Une fois de plus, le Messager d’Afrique devra tordre le coup à sa ligne éditoriale (faire connaitre Ouagadougou et ses hommes) pour s’intéresser à un sujet brulant. Il s’agit de l’impasse dans laquelle se trouve la Côte d’Ivoire pays voisin du Burkina Faso. Le Messager d’Afrique qui a déposé sa camera se pose des questions. Quelle attitude doit adopter le médiateur de la crise ivoirienne Blaise Compaoré?

La Côte d’Ivoire a deux Président. Le Président Laurent Gbagbo et l’ancien premier ministre Alassane Dramane Ouattara. Ce dernier a été désigné vainqueur de l’élection présidentielle ivoirienne par la Commission Électorale Indépendante (CEI) avant que le conseil constitutionnel désigne le Président sortant vainqueur de cette élection. Ce qui a crée une confusion totale en Eburnie. Le chef de l’Etat burkinabè Blaise Compaoré a assuré la médiation dans cette crise depuis le 4 mars 2007 à travers les es accords de Ouagadougou. Les Nations Unies, l’Union Européenne,  les États Unis, la France, le Premier ministre Guillaume Soro etc. ont reconnu Alassane Dramane Ouattara comme Président élu de la Côte d’Ivoire. Le médiateur de la crise ivoirienne depuis 2007 Blaise Compaoré est resté muet. Que se passe t-il dans sa tête ? Actuellement, celui-ci devrait être en train de se torturer les méninges afin de trouver une solution au cas où il serait consulté. Il se trouve peut-être dans son laboratoire afin de fouiller les différentes théories de négociation et de médiation pour sortir la Côte d’Ivoire de l’impasse et éviter le piège qui vient de lui être tendu. Compaoré se trouve dans l’une des positions les plus inconfortables depuis qu’il est médiateur dans cette crise. Qui doit-il féliciter ? Alassane Ouattara ou Laurent Gbagbo ? Dur dur. « Et pourtant, j’avais réussi.  J’y étais presque.» Voila ce que se dit peut être le Président du Faso.

S’il reconnait la victoire de ADO il risque de soulever la colère de la population ivoirienne contre ses compatriotes nombreux dans ce pays. Si Blaise Compaoré choisi Laurent Gbagbo, il s’opposera donc à la Communauté internationale. Ce qui ne l’arrange pas. Walaye, il ne fait pas bon être à la place de Blaise Compaoré. Tout ce que Blaise Compaoré a fait n’a  donc servi à rien? La Côte d’Ivoire est dans l’impasse et le Président du Faso se trouve face à un dilemme cornélien. Espérons que Henri Konan Bédié ne prête pas serment en tant que troisième Président.


Le téléphone salvateur

Le téléphone portable a fait son apparition au Burkina en 1995. Seuls quelques privilégiés pouvaient se procurer ce nouvel outil de communication. Mais, il s’est par la suite vulgarisé au grand bonheur de certaines couches de la société. Des jeunes Ouagalais se sont trouvé un emploi grâce à la vulgarisation des téléphones portables. A chaque carrefour, le long des goudrons, à côté des marchés ou devant les sièges des téléphonies mobiles etc., les vendeurs de portable et de cartes de recharge, des réparateurs offrent gagnent leur pain grâce cet outil de communication.

Des vendeurs de portables à Ouagadougou

Mardi 23 novembre 2010, nous sommes au siège de l’Office Nationale des Télécommunications (ONATEL) du Burkina Faso en plein centre ville de Ouagadougou. Jean Baptiste Congo était un ancien « débrouillard » au grand marché de Ouagadougou avant l’avènement des téléphones portables selon ses affirmations. A l’époque, il récupérait des articles de toutes sortes à des commerçants qu’il revendait en majorant le prix pour se faire des bénéfices. Il était obligé de faire ainsi chaque jour pour avoir juste de quoi à manger. « Il y’a des jours ou je ne vendais rien. C’était compliqué » se souvient-il. Lorsque que les téléphones portables ont commencé à devenir populaires, Jean Baptiste Congo s’est lancé dans la vente des cellulaires en aidant les commerçants à vendre leurs appareils. Petit à petit se rappelle M. Congo, il a réussi à économiser et à s’acheter plusieurs téléphones portables. Grâce à cette initiative, le jeune commerçant s’est installé à son propre compte  en faisant des économies. Aujourd’hui, c’est d’autres jeunes qui jouent le rôle de revendeur comme il le faisait.

Combien Jean-Baptiste gagne t-il par jour ? « Je ne peux pas dire ce que je gagne par jour mais les bénéfices que je gagne sur chaque portable est de milles à milles cinq cent francs ». Il fait le compte de ce qu’il gagne chaque fin de mois. Le bénéfice s’élève à 40.000 Francs CFA. Pour arrondir les fins de mois, il récupère également les vieux cellulaires pour les vendre après les avoir réparés.

Ablassé Congo, vendeur de cartes de recharge à Ouagadougou

Si Jean-Baptiste gagne son pain dans la vente des portables, Ablassé Congo (les deux Congo ne se connaissent pas) gagne le sien dans la vente des cartes de recharges depuis deux ans et demi. Il s’approvisionne auprès des différentes compagnies de téléphonies mobiles. La vente des cartes de recharges de 5000 francs CFA lui procure des bénéfices 350 Francs CFA. Pour une carte de 1000 Francs CFA il gagne 120 Francs CFA. Après calcul, Ablassé gagne 90.000 Francs CFA par mois puisqu’il travaille rarement les dimanches. Les « honoraires » de celui qui a arrêté très tôt l’école équivaut au salaire de certains fonctionnaires burkinabè. Cette somme permet à Ablassé Congo de venir en aide à ses parents. Pour lui, la vente des cartes n’est qu’un tremplin, car il souhaite se trouver un magasin pour la vente de matériels divers.

A côté de ces vendeurs de portables et de carte de recharges, se trouvent les réparateurs. Bien que n’ayant subi aucune formation, ils arrivent à réparer correctement les cellulaires de leurs clients. En plus, ceux qui ont perdu leur chargeur ou qui n’ont pas d’électricité peuvent faire recharger leur portable auprès de ces réparateurs à 50 Francs CFA.

Une meilleure organisation de ce secteur pourrait permettre à ces jeunes du secteur informel de vivre décemment de leur métier.


Classico Barça # Real, ça se passe aussi à Ouagadougou

Le FC Barcelone a battu son grand rival le real de Madrid 5 à 0 à l’occasion de la 13ème journée. Ce derby était très attendu à Ouagadougou également. Depuis de nombreux jours, presque toutes les conversations tournaient autour du classico. Ouagadougou a vibré au rythme  du classico.o

A 19 heures, j’attends mon ami Jean Baptiste en vain. 19 heures 30, pressé, je l’appelle sur  son téléphone. Il l’avait fermé. A ce moment, Je suis partagé entre aller chercher une « maison canal » ou « Canal+ » si vous voulez. A 19 heures 45 minutes, Jean Baptiste arrive enfin. Je me plains de son retard. Nous risquons de ne pas avoir de place pour poser nos vielles fesses. Il m’explique qu’il était en cours. Je prends le guidon de sa moto et au moment de démarrer, le char se trouve à plat. « Mon gars, débrouille toi. Moi je vais prendre le taxi ». Jean Baptiste me laisse seul, malgré mes menaces de laisser la moto à la merci des voleurs.

Il est 19 heures passé de 45 minutes environs. Je pousse la moto et je trouve un mécanicien sur l’avenue Charles de Gaules de Ouagadougou. « La nuit ça fait deux cents francs CFA» me dit le mécanicien. Le prix du collage double la nuit. Ce que j’avais oublié. Le mécano s’affairait sur une moto. Conséquence, je n’ai pas vu la première période de jeu et bien sûr, les deux premiers buts barcelonais.

Dès qu’il a fini.  J’enfourchais la moto et me mis à rouler à vive allure. J’ai repéré une « maison  Canal» à un kilomètres et non loin de l’avenue Charles de Gaulle. Arrivé dans cette « maison canal », qui, porte d’ailleurs le nom Canal+., je constatai qu’il n’avait presque plus de place. Une vraie marée humaine. Près de trois télés et les téléspectateurs  se retrouvent en trois groupes. A peine entrée « buuuuuuuuut » 53ème minutes, David Villa vient d’inscrire le troisième but des catalans. Des cris et des sauts de joie. La salle était acquise à la cause de Lionel Messi et ses camarades. On se croirait même dans un stade de football. Les supporters étaient habillés  en blanc, ou en  blaugrana. Certains avaient eu la place et comme beaucoup d’autres, je devais m’arrêter pour suivre le reste du match alors que j’ai payé 200 francs CFA au lieu de 100 comme d’habitude. Les commentaires allaient bon train, « Messiiiiiii va s’y fait la passe à Villa » etc. A la suite du 4ème but, barcelonais, un gaillard qui n’avait pas eu la place comme moi, sauta de toute sa force pour atterrir sur mon pied droit.  Il ne se rendit même pas compte qu’il avait piétiné quelqu’un.

A l’écran on avait une belle démonstration de football faites de passes courtes, de dribbles courts.

Certains supporters du Real Madrid, ne tenant plus le coup quittèrent la salle. D’autres  restèrent dans la salle avec l’hypothétique espoir que leur équipe reviendrait dans le match. Espoir éteint dans les derniers instants de jeu par Jeffren qui venait à peine de rentrer. Cette fois-ci, la Maison Canal se vida des supporters du Real Madrid. « Mourihno n’a pas dis qu’il peut, il n’a qu’a faire on voir maintenant », «maintenant, le Real va nous respecter », «  vous là, ce n’est pas le Real qui a perdu hein, c’est Mourinho », « s’ils savaient qu’il n’allait pas jouer, ils n’avaient qu’à nous le dire, on allait signer forfait » « c’est l’arbitre qui les a aider sinon ils allaient prendre huit» s’exclamait les supporters du FC Barcelone.

Dehors, les supporter du Barça jubilaient et les coups de klaxon avaient envahi la ville. je suis rentré chez moi avec la moto de mon ami Jean Baptiste. Quand il aura besoin de ça il passera à la maison.

Je pensai en même temps à mon esclave Judicaël Gaël Lompo supporter inconditionnel du Real Madrid et qui se trouvait du côté de Koupéla une ville du Faso. Il allait surement passé une mauvaise nuit. Vous voulez surement savoir dans quel camp je suis. Non Je ne vous le dirais pas. Mais reconnaissons que le football est une véritable religion. Cette soirée a encore confirmer que le football est une véritable drogue au Faso.


Les désagréments du téléphone portable

(seraye gbich numero 548)

Le portable a changé nos modes de vie. Il est un couteau à double tranchant.  S’il permet de réduire les distances, il est à la base de nombreux désagréments. Ce n’est pas Mahamadi qui dira le contraire. Amie avec Mamounata depuis que celle-ci était petite et l’ayant vu grandir dans un village en Côte d’Ivoire, Mahamadi était heureux de retrouver Mamounata au Burkina Faso. Elle avait grandi et s’était déjà mariée. Elle invite chez elle son ancien grand frère du village, pour qu’il puisse connaitre son mari. Comme on le dit en Afrique  « on ne sait jamais ». Ils peuvent un jour se rencontrer en ville et se rendre service. Après une visite de courtoisie chez Mamounata et son  mari, Mahamadi est rentré tranquillement chez lui. Mais comme de par le passé, les plaisanteries entre lui et sa petite sœur et amie reprirent. Ils s’envoyaient des messages « provocateurs »,Ce jour la, il pleuvait mais moi je transpirais » se rappelle encore Mahamadi. Ce simple message selon lui, a été la cause d’une mauvaise atmosphère dans le foyer, fait de suspicion, jusqu’à ce jour explique t-il. Depuis lors, il s’est interdit d’envoyer des messages à son ancienne amie ou même de l’appeler. (Leur amitié en a pris un grand coup. Cette histoire est vraie et nous avons simplement changer les noms des intéressés). moqueurs etc. mais amicaux. Un jour, Mahamadi envoye un message à Mamounata qui dormait en ce moment. Son mari trouva le message. Le contenu lui paru suspect. Il réveilla sa femme et lui demanda l’auteur. Malgré les explications de Mamounata, son mari pensa que sa femme sortait avec Mahamadi. Pourtant, le message était simplement amical. Le mari de Mamounata décida alors de la répudier. Elle fit appelle à son ami pour la sortir du pétrin dans lequel elle se trouvait. «

Le portable cause beaucoup d’autres désagréments. Il y a des personnes qui n’hésitent pas à vous biper à trois heures du matin alors que vous êtes en plein sommeil. Lorsque vous rappeler, ils vous répondent, « c’est juste un bonsoir » ou « j’ai pensé à toi et je te bipe ». En Afrique, lorsqu’on appelle ou bip quelqu’un à cette heure, c’est qu’il y a un problème sérieux à résoudre. A la mosquée ou à l’église des fidèles laissent sonner leurs portables ce qui perturbant ainsi les autres. Lors de cérémonies malgré les recommandations, il arrive que des personnes laissent leur téléphone sonner au lieu de les placer en mode vibreur ou silencieux.

Le téléphone cellulaire est également appelé téléphone portable. Mais cet outil ne répond pas souvent à son nom. Les femmes sont accusées de ne jamais avoir leur téléphone portable en main. Toujours dans le sac. « Vous passer de longues heures à les appeler et elles ne décrochent pas  parce que le téléphone est dans leur sac comme si le cellulaire s’appelle « téléphone à sac » ». Voila ce qu’on entend souvent dire lorsqu’on parle de l’usage du téléphone portable.

« Il y a de ces jours, tu sors avec ta copine. Son téléphone sonne, elle se lève comme si a côté de toi y a pas de réseau ». Il en est de même pour les hommes, ces situations sont généralement suspectes.

Le téléphone portable même s’il rapproche les gens, reconnaissons quand même qu’il peut les diviser.


Keyt, un artiste sur les traces de Amadou et Mariam

Gamin, aveugle, orphelin, Keyt est en train de conquérir la scène musicale du Burkina Faso. La vie de ce garçon né en 1989 aurait pu être autre chose. Mais son courage lui a permis de prendre le dessus sur son handicap.

J’aurais pu ne rien écrire sur ce jeune artiste. Il aurait fallu que je fasse tout simplement un écouter un de ce titre pour connaitre son histoire. Keyt de son vrai nom Yaya Keita est la nouvelle coqueluche de la musique burkinabè. Victime de la méningite, il n’a pas échappé aux séquelles de cette maladie. Le petit ne pourra plus jamais voir la lumière du jour alors qu’il n’a que deux ans. A ce lourd fardeau, vient s’ajouter la mort de son père et sa mère.  Contrairement à beaucoup de personnes handicapées, Keyt refuse de mendier dans les rues de Bobo Dioulasso. A six ans le natif de Bobo Dioulasso à l’Ouest du Burkina rejoint le centre de l’Association Burkinabè pour la promotion des Aveugles et des Malvoyants (ABPAM). Malgré son infirmité, Keyt décide de faire la musique à l’exemple d’autres aveugles comme Solo Jah Kabako,  Amadou et Mariam ou encore Steve Wonder.

Son premier album « Mon histoire », pour un coup d’essai est un coup de maitre. La voix mélodieuse et déchirante de Keyt est irrésistible. Sa voix enfantine fait frémir et donne même la chair de poule. La musique de Keyt transperce les cœurs. Le titre « Mon histoire », où il raconte sa vie, tourne en boucle depuis le mois d’octobre 2010 sur les ondes de toutes les radios de la capitale burkinabè. Plus aucune cérémonie sans Keyt.

Ce petit aveugle qui marche sur les traces de Amadou et Mariam a pu réaliser son album grâce à la direction artistique de Mwandoé du groupe de rap Yeleen. Keyt a surmonté son handicap. Il est en passe de devenir une star de la musique burkinabè, s’il ne l’es pas déjà.


Les « Maisons Canal » de Ouagadougou

Au Burkina Faso, les amoureux du ballon rond luttent de plus en plus pour suivre les championnats européens étant donné que les chaines  locales les diffusent rarement. L’abonnement aux chaines cryptées n’étant pas a la portée de tous, certains ont crée ce que l’on pourrait appeler par abus de langage « les maisons Canal ».

« Les maisons Canal » n’est pas le terme adapté pour décrire ces endroits où les Ouagalais se retrouvent chaque week-end pour vivre au rythme  du  football  européen et parfois des matches internationaux. Cependant, il n’y a pas d’autres mots pour le designer sauf  ceux utilisés par téléspectateurs.Il s’agit de salles aménagées des bancs et des télés pour permettre vivre en direct les championnats européens. Souvent, des  briques servent de bancs. Dans certains cas, ce sont des hangars aménagés et lorsqu’il pleut, le gérant est obligé de tout ranger. Un ou deux écrans (géants souvent) sont généralement installés. Un décodeur permet de capter les chaines sportives européennes comme Canal + Sport (c’est le bouquet Canal Sat Horizon qui a donné son nom à ces maisons) où tout autre chaine (arabes également) susceptibles de diffuser des matches européens. Les abonnements se font avec Canal Sat Horizon ou Nerwaya Multivision.

Tous les week-ends, les amateurs du football se retrouvent pour suivre en direct Les prestations de leurs équipes favorites. Avec deux écrans, les spectateurs peuvent suivre deux matches en même temps. Surtout, lorsque plusieurs clubs populaires (Marseille, PSG en France, Chelsea, Manchester United, Manchester City, Arsenal, Liverpool en Angleterre, le Real Madrid, le FC Barcelone) jouent à peu près à la même heure. Le prix d’entrée varie entre 100 et 150 francs CFA.

Moussa Sawadogo, rencontré à Différence Club Canal est un inconditionnel. Passionné du football, il ne rate aucun match du club anglais Chelsea. Il se dit fan de l’ivoirien Didier Drogba. S’il vient dans les « maisons canal », c’est pour l’ambiance qui y règne et la possibilité de suivre deux matches à la fois. «Même si tu as un décodeur chez toi, tu es obligé de sortir parce qu’il n’y a souvent personne avec qui discuté. Les matches, ce n’est pas bon de les regarder seul« Quand on est au « canal », c’est comme si tu es au stade parce que les gens crient, ils font des commentaires. Souvent, il y a d’autres qui pleurent » explique t-il. ». Les discussions sont généralement passionnées et peuvent souvent se terminer par la bagarre. Ce que déplore Moussa Sawadago.

Le bonus, les spectateurs suivent les résumés des matches les dimanches aux environs de 21 heures TU « l’équipe de dimanche » sur Canal + Sport. Il faut débourser 50 ou 100 francs CFA pour suivre les résumés de ces rencontres. Le gérant lui refuse de dire ce qu’il gagne par semaine. Mais, étant personnellement habitué de ces maisons canal, je pense qu’il gagne beaucoup car les salles sont chaque week-end pleines et des spectateurs ont obligés de rester débout. En soustrayant la dépense (abonnement, électricité et taxe) nous sommes sûrs que les gérants de « Maison Canal » se font de gros bénéfices. Le prix du ticket peut doubler ou même triplé lorsqu’il y a des derbys.


Les « Maisons canal » de Ouagadougou, le lieu de rendez-vous des amoureux du football au Burkina

Le football est une véritable passion en Afrique. Au Burkina Faso les amoureux du ballon rond luttent de plus en plus pour suivre les championnats européens étant donné que les chaines  locales les diffusent rarement . L’abonnement aux chaines cryptées n’est pas a la portée de tous. Pour pallier cela, certains ont créé ce que l’on pourrait appeler « les maisons Canal ».

Programme de matches d’une « maison canal » à Ouagadougou

« Les maisons Canal » n’est pas le terme adopté pour décrire ces endroits où les Ouagalais se retrouvent chaque week-end pour vivre au rythme  du  football  européen et parfois des matches internationaux. Cependant, il n’y a pas d’autres mots pour le designer sauf  ceux utilisés par les téléspectateurs. Il s’agit de salles aménagées des bancs et des télés pour permettre de vivre en direct les championnats européens. Souvent, des  briques servent de bancs. Dans certains cas, ce sont des hangars aménagés et lorsqu’il pleut, le gérant est obligé de tout ranger. Un ou deux écrans (géants souvent) sont généralement installés. Un décodeur permet de capter les chaines sportives européennes comme Canal + Sport (c’est le bouquet Canal Sat Horizon qui a donné son nom à ces maisons) où tout autre chaine (arabes également) susceptibles de diffuser des matches européens. Les abonnements se font avec Canal Sat Horizon ou Nerwaya Multivision.

Tous les week-ends, les amateurs du football se retrouvent pour suivre en direct Les prestations de leurs équipes favorites. Avec deux écrans, les spectateurs peuvent suivre deux matches en même temps. Surtout, lorsque plusieurs clubs populaires (Marseille, PSG en France, Chelsea, Manchester United, Manchester City, Arsenal, Liverpool en Angleterre, le Real Madrid, le FC Barcelone) jouent à peu près à la même heure. Le prix d’entrée varie entre 100 et 150 francs CFA.

Moussa Sawadogo, rencontré à Différence Club Canal est un inconditionnel. Passionné du football, il ne rate aucun match du club anglais Chelsea. Il se dit fan de l’ivoirien Didier Drogba. S’il vient dans les « maisons canal », c’est pour l’ambiance qui y règne et la possibilité de suivre deux matches à la fois. «Même si tu as un décodeur chez toi, tu es obligé de sortir parce qu’il n’y a souvent personne avec qui discuté. Les matches, ce n’est pas bon de les regarder seul« Quand on est au « canal », c’est comme si tu es au stade parce que les gens crient, ils font des commentaires. Souvent, il y a d’autres qui pleurent » explique t-il. ». Les discussions sont généralement passionnées et peuvent souvent se terminer par la bagarre. Ce que déplore Moussa Sawadago.

Le bonus, les spectateurs suivent les résumés des matches les dimanches aux environs de 21 heures TU « l’équipe de dimanche » sur Canal + Sport. Il faut débourser 50 ou 100 francs CFA pour suivre les résumés de ces rencontres. Le gérant lui refuse de dire ce qu’il gagne par semaine. Mais, étant personnellement habitué de ces maisons canal, je pense qu’il gagne beaucoup car les salles sont chaque week-end pleines et des spectateurs sont obligés de rester débout. En soustrayant la dépense (abonnement, électricité et taxe) nous sommes sûrs que les gérants de « maisons Canal » se font de gros bénéfices. Le prix du ticket peut doubler ou même triplé lorsqu’il y a des derbys.


« Si je deviens président, je vais institutionnaliser les coups d’Etat »

Dimanche 22 heures 30 je rentre à la maison après avoir publié un papier sur mon   blog . . C’est la dernière édition du journal de la télévision nationale du Burkina. C’est la période la campagne électorale pour l’élection du Présidant du Faso. Je tombe sur l’un des candidats, Boukary Kaboré dit « le Lion » en campagne dans une région du pays.  Après avoir dénoncé la mauvaise gestion du pouvoir par Président Blaise Compaoré, Le lion a affirmé que s’il était élu, il allait institutionnaliser les coups d’Etats. « Comme ça, si je veux m’accrocher au pouvoir après mon élection qu’on me fasse partir de force. Je suis d’accord pour ça ». Ce rugissement de Boukary Kaboré le Lion m’a fait sourire. Je me suis dit  « «  le lion » perd le réseau » pour dire qu’il ne sait pas ce qu’il dit.Boukary Kaboré est un compagnon fidèle de Thomas Sankara. Après la mort du Président Thomas Sankara dont il était un fidèle compagnon, « Le Lion » a tenté une rébellion qui a échoué. On raconte qu’il est doté de pouvoir mystique. Il aurait réussi à se rendre invisible après qu’il est été arrêté et ligoté par en 1987 pendant le coup d’Etat contre le Président Thomas Sankara. Cette homme, âgé de 60 ans, a sa tanière à Koudougou une ville située à une centaine de Kilomètres de Ouagadougou.

Fermons cette parenthèse pour dire que le lendemain, beaucoup de personnes discutaient sur ces affirmations de ce candidat. Pour les uns, de tels propos sont inadmissibles de la part d’un candidat à la présidentielle. Tout coup d’Etat doit être condamné et ses auteurs traqués et punis. Certains pensaient même que Lion était devenu fou et qu’il ne savait pas ce qu’il disait.  « Avec sa crinière (sa barbe) on dirait je ne sais quoi là, il ne mérite pas d’être Président »

J’ai essayé de sonder les gens sur la question. Beaucoup partageait pourtant le point de vue de « Le lion ». Ces derniers estiment que lorsqu’un dirigeant refuse de quitter le pouvoir au terme de son mandat, l’on devrait le faire partir de force. Certains ont d’ailleurs rappelé que le professeur Laurent Bado candidat à l’élection présidentielle de 2005 s’était prononcé en faveur des coups d’Etats dit « moralisateur ». Pour le Pr Bado, un chef d’Etat arrivé au pouvoir par tricherie mérite de partir par un coup de force et même si un président élu démocratiquement gère le pouvoir à des fins personnelles, il devrait être déchu par l’armée. Quelqu’un a pris l’exemple du Niger avec Mamadou Tandja qui ne respectait plus rien dans son pays. La population a salué ce coup de force a-t-il fait comprendre.

Êtes-vous d’accord pour que les coups d’Etats soient institutionnalisés ?


Jeux vidéo : la nouvelle passion de jeunes Ouagalais

Le jeu vidéo est en train de gagner le cœur des jeunes Ouagalais. Sous un semblant de kiosque de jeunes enfants  les manettes en main gesticulent devant un écran de jeu vidéo. A l’affiche un match entre deux équipe nationale. Un novice pourrait croire à un vrai match. Il s’agit pourtant d’un jeu. Dans ce mini-kiosque, sont disposés quatre postes. Deux garçons, assis sur un banc, jouent an football tandis le gérant, pratique un jeu de combat. « Ça s’appelle Dragon bull » explique Sofiane le gérant. Selon ses explications les jeux vidéo sont devenus actuellement une véritable passion pour les jeunes. Il ouvre tous les soirs entre 16 heures et 22 heures. Ce qui permet aux élèves après l’école de venir s’amuser. Ces derniers ne sont pas les seuls à s’adonner aux jeux vidéo. « Tout le monde ne peut pas jouer  et beaucoup repartent très déçu». Certains jeunes des centres de formations de football se retrouveraient chaque soir pour un tournoi. « Ils viennent souvent à dix. Ce qui ne permet pas à tout le monde de pratiquer leur jeu favori » fait remarquer Sofiane.

De grandes personnes viennent aussi s’amuser. Il existe une gamme varié de jeux comme ceux de voitures, de moto et « mortal combat ». D’après les explications de Sofiane le football est de loin le jeu vidéo préféré des pratiquants. Pour ce jeu, chaque joueur peut choisir l’équipe qu’il préfère. L’Inter de Milan serait le club le plus sollicité à cause du Camerounais Samuel Eto’o Fils. « Chaque joueur choisi son équipe en fonction du joueur qu’il préfère. Après l’Inter de Milan avec Samuel Eto’o, Chelsea pour Didier Drogba, le FC Barcelone avec Léo Messi et le Real Madrid grâce à Cristiano Ronaldo sont les équipes les plus sollicités». Même si les pratiquants jouent souvent seuls, ils préfèrent plus les derbys. Le problème dans ces duels, certains se chamaillent pour le choix des équipes. Tout le monde voudrait jouer avec l’Inter de Milan. Sofiane confie qu’il gagne près de cinq milles par soirée. Malheureusement, comme le reconnait Sofiane, certains préfèrent venir s’amuser plutôt que d’apprendre leurs leçons.