Alpha Oumar Baldé


A la découverte d’une Bluezone de Conakry

BlueZone (Basket)

Tout jeune de Conakry serait d’accord avec moi pour dire que les lieux de loisir dignes du nom sont rares dans la capitale et la plupart d’entre eux sont payants. Les Bluezones font parties des rares nouveautés qui sont actuellement gratuites ici à Conakry, du moins pour l’instant, espérons que ça le restera ainsi pour toujours. Pour ma part, j’ai beaucoup entendu parler de ces fameuses « Bluezones » et je l’avoue que cela a un peu piqué ma curiosité ; alors j’ai voulu savoir de quoi ça avait l’air … Direction : la Bluezone de Sonfonia qui était la plus proche de mon lieu de résidence !

La Bluezone de Sonfonia est implantée près de la Grande université ‘’Général Lansana Conté de Sonfonia’’. Je me suis promené dans ses locaux et voici mon constat en pénétrant dans la zone :

Tout d’abord, ce qui m’a marqué en arrivant sur les lieux, c’est la facilité d’accès : l’entrée est gratuite. Mais néanmoins vous êtes priés de vous lavez les mains au chlore car nous n’avons pas oublié le récent passage de la maladie à virus Ebola. Ce que je fis volontairement et, nouveau que je suis, je me suis attarder un peu sur le tableau à l’entrée où il était mentionné les quelques règles qui régissent l’établissemBlueZone de Sonfonia - taleauent.                     Un de mes amis me poussa vers la porte parce qu’il était réellement impatient (eh oui je n’étais pas seul sur ce coup-là) . Je le suivais donc, non pas par obéissance, mais parce que j’avais fini ma lecture de ces fameuses règles !

Ensuite, je pénétrais dans l’enceinte, je ressenti alors comme une espèce de téléportation. Si je me suis senti étranger sur ce lieu c’est parce que tout simplement la zone était bien propre et ordonnée. Les gens circulaient dans les allées dans tout les sens mais – chose étonnante – personne ne jetait un bout de papier ni autre chose d’ailleurs. Ici tout était vraiment propre – « nickel » ; ce qui est très rare dans les autres lieux de loisir à Conakry d’habitude l’on butte sur des sachets en plastiques et les cannettes de sodas jetés n’importe comment par terre. Je constatais donc avec étonnement que La règle n°1 inscrite à l’entrée de la zone a bien été respecté : La propreté. BlueZone de Sonfonia (propre)

 

Voici un beau modèle à suivre pour notre ville ; reste à savoir pourquoi les rues de Conakry sont si salles malgré tant d’« efforts » ?!

 

Je continuais mon bout de chemin ou si vous préférez, ma visite. Dans cette Bluezone il y a quatre bâtiments juxtaposés : en face de l’entrée principale, il y a une « salle d’informatique », ensuite une « salle de détente » puis une « salle de classe » et enfin une « salle polyvalente ». Oui-oui, je sais, il y a beaucoup ‘’d’entre les guillemets’’ qui se suivent mais j’ai voulu conserver « l’originalité » des noms des salles que je cite. Ok. Le sol était recouvert de granite sur une bonne partie de la zone ; le reste de la surface était nu quant aux allées, elles étaient recouvertes de dallettes et délimitaient de petits espaces gazonnés. Les arbres, plantées fraîchement n’ont pas encore atteint leur maturité. Tout au bout de mon parcourt – car la zone est vaste – je découvrais un grand terrain de Basket qui est en fait constitué de trois « mini » terrains juxtaposés côte à côte.

BlueZone de Sonfonia - le terrain

Ici des amateurs de Basket-ball faisaient leurs entraînements à côté des Footballeurs et c’étaient pratiquement tous des ‘’sportifs du Dimanche’’ à en juger par leurs vêtements qui ressemblaient plutôt à des tenues mi-salon qu’à de véritables maillots de sport. Au bord du terrain se tenaient quelques spectateurs qui vibraient à chaque fois que le ballon plongeait dans le panier.

Là-bas : des jeunes filles sautaient à la corde au rythme des chants qu’elles synchronisaient avec leurs pas comme s’il s’agissait d’un orchestre. Et quel travail ! Cela se voyait par la sueur qui perlait sur leurs fronts et par leurs sweat-shirts trempés de sueurun véritable sport qui brûle des calories !

Plus loin, l’on pouvait voir un groupe de danse répéter sa chorégraphie à l’aide d’un téléphone portable qui diffusaient des mélodies concoctées par nos DJ – Beatmakers du coin !

Dans la « salle polyvalente » se tenait en fait un cours de karaté, du « taekwondo » . Nous assistâmes à quelques postures de combat et à la démonstration du maître. Il montrait à ses disciples comment parer à l’attaque d’un adversaire et comment mettre celui-ci à terre sans trop d’effort. Les élèves regardaient attentivement et nous (les curieux) nous regardions « passionnément », après tout quel est ce curieux sur terre qui refuserait un tel spectacle !? Et c’était à couper le souffle, époustouflant ! Dans ce Dojo tout allait très bien ce soir sauf une seule chose qui m’embarrassait et c’était l’absence des filles !

Les filles étaient présentes dans tous les recoins de cette « zone » mais pas celui-ci, pourquoi ? Sans doute parce que le karaté ne leur plaît pas tant que ça. Mais en réfléchissant un peu j’ai écarté cette déduction puisque des filles, il y en avait tout près de moi c’est-à-dire dans le box des spectateurs (ou des curieux) mais pas sur le tapis, aucune ! Auraient – elles peurs des sports de contact ou bien serraient – elles ‘’complexées’’ de pratiquer ce type de sport ? À ces deux questions nul ne saurait y répondre avec exactitude puisque comme on le dit souvent :

« le coeur de la femme est un océan de secret »

Quel est-donc ton secret, hein « coquinette » ?

Après cette belle démonstration le maître décréta la pause et j’en ai profité pour m’éclipser vers la salle voisine pour dénicher un petit groupe de jeunes rappeurs ; ils s’étaient enfermés dans la « salle de détente », apparemment ils travaillaient leurs textes et s’échangeaient des idées. Va falloir bosser les gars, les textes sont un peu moche à mon avis – désolé… Je quittais rapidement cette cacophonie pour aller me réfugier dans la salle la plus tranquille du coin, même la salle d’informatique étaient bruyante comparée à celle-ci et bizarrement je ne voyais pas de monde par ici non plus. Et j’étais ébahi en lisant le nom de la salle en sortant : « salle de classe » ! BlueZone de Sonfonia - la salle de classe

Ce nom à lui seul à suffit pour mettre la trouille à tous ceux qui « oseraient » y pénétrer !…

 

 

Voila, je crois que tout à été dit… ah oui, j’oubliais, il y a de l’eau potable pour tout le monde !

BlueZone de Sonfonia - pompes

 

Une visite très très sympa que je me promets de répéter encore et encore jusqu’à ce que le disque se raye – oups, j’allais dire jusqu’à ce que les bâtiments deviennent tout sales ou à défauts deviennent payants !


Guinée : la rentrée scolaire 2016 dans la morosité

Ecole Primaire Publique Mekoviade, David Stanley CC flikr.com
École Primaire Publique Mekoviade, David Stanley CC flikr.com

 

Le 4 octobre, les élèves guinéens ont repris le chemin de l’école. Et comme pour chaque rentrée scolaire, les parents d’élèves s’acquittent du mieux qu’ils peuvent de leurs devoirs vis-à-vis de leurs enfants en leur achetant les fournitures scolaires et en mettant la main dans le porte-feuille pour payer les frais d’inscription à l’école. Grâce à cela, les enfants marchent fièrement dans les rues vêtus de leurs nouvelles tenues fraîchement cousues par le tailleur … En Guinée, la rentrée scolaire rime toujours avec enfants qui se promènent le matin et à midi en tenue kaki et carrelés. Et comme l’on dit aussi que l’exception confirme la règle alors ce mardi 04 octobre est donc cette grande exception en Guinée.

En se promenant le matin dans les rues de Conakry, c’est la morosité totale que l’on remarque près des écoles. Ce 4 octobre est différent parce qu’il ressemble à une banale journée, une rentrée scolaire sans tenues scolaires et sans bruits dans les classes, quoi de plus anormal et de si mystérieux à la fois !

La conjecture actuelle dans le pays est à l’origine du vide que l’on constate dans les classes. Beaucoup d’enseignants et d’élèves étaient absents dans les classes. Ce qui n’a pas empêcher les cours de débuter avec ceux qui étaient venu malgré tout. Plusieurs élèves ont suivi les cours dans leurs vêtements ordinaires ou avec leurs anciennes tenues qu’ils ont rafistolés pour l’occasion. La majeur partie de ceux présents à l’école était en classe d’examen car c’est toujours mieux de venir tôt à l’école pour prendre contact avec leurs professeurs et suivre l’explication des programmes de cours.

Ainsi marque le début des cours pour l’année scolaire 2016 – 2017 dans une morosité sans précédent mais cela s’explique aisément par la conjecture qui frappe les foyers guinéens qui ont subit un lourd tribu lors du récent passage de l’épidémie du virus Ebola qui à mi le pays à genou. Même si les salles de classe étaient plutôt vides dans l’ensemble, avec l’évolution des cours, l’espoir est qu’une remontée en flèche des effectifs des classes est toujours possible car les parents y travaillent dur ( très très)…


Au menu du jour : #28septembre

 

Stade du 28 septembre parJeff Attaway from Abuja, Nigeria CC commons.wikipedia.org
Stade du 28 septembre par Jeff Attaway from Abuja, Nigeria commons.wikipedia.org

Tout d’abord, revenons sur quelques événements marquants de notre histoire :

Nous sommes le 28 septembre 1958, un grand referendum est organisé en Guinée qui était à cette époque une colonie française. Le peuple de Guinée participa à un vote pour décider si « Oui » ou « Non » il voulait continuer à être sous dépendance française. Le 28 septembre 1958, le NON l’emporta avec une majorité écrasante ! La Guinée fut la seule colonie à rejeter le projet de constitution qui visait à l’intégrer dans la communauté française. Grâce à ce vote, le 2 octobre 1958 plus tard, la Guinée proclame son indépendance et depuis ce jour elle accède à la souveraineté nationale ! Fin de l’histoire…
Nous sommes le 28 septembre 2009, soit 51 ans plus tard, le peuple se rassembla pour un meeting politique au ‘’stade du 28 septembre’’, un stade qui porte le nom de la date du grand referendum qui s’est tenu en 1958, vous me suivez j’espère ? Pendant que les manifestants criaient ‘’Vive la démocratie’’ et scandaient d’autres slogans encore plus beaux, un groupe de militaires sorti de nul part tira à balles réelles sur eux faisant état de centaines de morts et d’innombrables blessés selon cet article de Human Rights Watch (HRW). Ces mêmes ‘’lakoro’’(soldats pourris) se sont aussi jetés sur certaines de nos sœurs pour les violer, faits confirmés dans ce même rapport de Human Rights Watch. Une marche pacifique pourtant, une marche des fils et filles de la Guinée pour réclamer Démocratie qui se termina en véritable cauchemar. Fin de l’histoire…

Nous somme le 28 septembre 2016, aujourd’hui donc, et l’on se demande toujours pourquoi ils ont travesti notre fête nationale !? Pourquoi, après sept ans jour pour jour, il n’y a toujours pas eu de justice pour les victimes de ce drame national !? Mais pensons à toutes ces femmes, à nos sœurs et à nos mères qui ont mal dans leurs chaires et qui souffrent le martyr dans leurs esprits à cause de ce qu’elles ont subit le 28 septembre 2009. Pourquoi justice tarde-t-elle encore à se faire pour le bien de ces dames qui sont – je vous le rappelle encore – nos mères et nos sœurs ? Elles méritent bien un peu d’attention, après tout ce qu’elles ont subit. Et tous ces blessés de l’époque, et tous ces morts alors ? Rendons les hommages :

Comment tout cela peut-il rester impuni dans un pays libre et où l’on dirait qu’il règne -jusqu’à preuve du contraire – une liberté d’expression. Ne dit-on pas que la démocratie c’est la voix du peuple, par le peuple et pour le peuple ; ne dit-on pas que ‘’Vox populi Vox dei’’ ? Le 28 septembre 2009, un voix a parlé ( celle du peuple) et une autre voix l’a étouffée. Étrangler serait mieux adapter pour décrire cet acte.
Et la presse dans tout ça ? Les radios et les journaux écrits foisonnent ici en Guinée mais – oh mon Dieu – que de voix si éteintes, qui passent leurs journées à nous arranger de publicités, pourquoi les stylos ne fonctionnent-ils pas pas sur ce sujet ? Et sur ce coup, l’on pourrait tirer la conclusion à savoir que les journalistes ne veulent(ou ne peuvent) pas faire la tâche qui leur revient de droit. Et même sur twitter, je me posais des questions : Le journalisme d’investigation existe-t-il en Guinée ?


Si oui, tout cela nous amènerait à nous demander si nos journalistes ne seraient-ils pas que des marionnettes aux ficelles tirées par les pouvoirs du Palais Sékoutouréya … Chers journalistes, je n’ai rien contre vous, simplement : le dossier du 28 septembre, voilà du vrai travail pour vous, mes chers. Ne laissez pas les médias internationaux venir couper le gazon sous vos pieds et vous répliquez implicitement ou explicitement : « c’est à la justice de s’en occuper ». D’accord, attendons la justice aussi longtemps qu’elle traînera, le peuple lui ne meurt jamais. l’histoire continue …


Quand une femme vous dit : « je n’ai rien à me mettre »

Ah, les femmes ! Quelle merveille, les femmes ! Si belles, si magnifiques. Si seulement une harmonie régnait entre vos corps et vos esprits. Pour ce qui est du corps : rien à dire ! Telle une lumière venue du paradis vous éblouissez nos yeux et les fonts briller de tous les feux. Depuis les belles rondeurs jusqu’aux tailles les plus fines, vous faites saliver tous les hommes sur terre depuis la nuit des temps jusqu’à nos jours. Inutiles de rappeler que nous les hommes ne pouvons vivre sans vous. Et même au paradis, on ne peut vivre sans vous ! D’ailleurs, la meilleur récompense ici bas et dans l’au-delà c’est la femme. Femmes : si seulement, sur terre, vous aviez une harmonie entre vos esprits et vos corps !

Delphine Seyrig, CC Christopher Dombres
Delphine Seyrig, CC Christopher Dombres

« Je n’ai rien à me mettre »

Oui, on entend souvent Mademoiselle ou bien Madame dire « je n’ai rien à me mettre, aujourd’hui ». A l’occasion d’un baptême, d’un mariage, d’une fête et chose étonnante encore à l’occasion d’une simple balade, une de ces balades les plus ordinaires qui soit et qui ne nécessiterait aucune attention particulière du côté vestimentaire si ce n’est que de veiller à ce que l’on soit dans des habits propres et – en bonus – bien repassés ; on les entend se plaindre, encore.

« Je n’ai rien à me mettre », allons voir cela ! Deux coups de serrures et attention à vous : les habits débordent de l’armoire où ils sont rangés, vous risquez même d’en prendre plein dans la figure. Mais malgré cette petite vérification et après lui avoir maintes fois dit qu’elle ne devrait pas « se plaindre » puisque visiblement elle ne manquait pas d’habits à un tel point que son armoire en débordait ; Madame, Mademoiselle, continuent leurs chansons :

« Je n’ai rien à…

me mettre »

Monsieur, visiblement dépassé, se met dans tous ses états et il arrive qu’il gronde et devienne tout rouge !

« Mais qu’est-ce qui ne va pas chez toi, hein ? Je sacrifie presque la moitié de mes économies pour t’acheter des habits de luxes et consort et toi !… Tu continues encore à te plaindre ! Regarde ton armoire, elle est pleine à craquer et tu me dis que dans tous ça tu n’a pas une seule tenue que tu pourras mettre ce soir ? ».

Attention, Monsieur, à ne pas fâcher Madame ou Mademoiselle sinon votre « p’tit-ange » se transformera vite en diablesse et vous récolterez les pots cassés : la sauce sera salée ce soir, tellement salée que vous ne pourrez même pas avaler une cuillère. Les femmes ont leurs manières à elles de faire la grève et elles n’ont nul besoin de syndicats pour arriver à leurs fins.

Un problème d’humeur(s)

Ne vous tourmentez pas, Monsieur, le problème ne vient pas de vous. Le problème c’est l’humeur, je devrais dire ‘’les’’ humeurs car les femmes en ont plus d’une et elles sont très variées.

Quand une femme vous dit qu’elle n’a pas de quoi se mettre sur le dos, elle veut dire en réalité « en cette circonstance et dans mon humeur actuelle, j’aimerais porter ceci ou cela ». Les femmes s’habillent selon leurs humeurs qui changent pratiquement tous les jours. Et ne vous étonnez pas de voir que malgré une armoire remplie à craquer, elles réclament encore des vêtements. En fait, ces vêtements représentent la réincarnation de leurs humeurs. Puisque leurs humeurs ne peuvent êtres contenues dans une seule armoire, alors ses habits à elle ne peuvent être contenues dans une seule armoire : le reste de ses « humeurs » est dans les grandes boutiques ! Et c’est la raison pour laquelle les femmes courent vers les boutiques pour faire du shopping, elles adorent cela – faire du shopping.

Que faire ?

Eh bien il vous suffit de leur accorder de l’attention. Les écouter, même si on a un bon match qui passe à la télé, on peut bien faire ça. Ça ne vous coûte rien de la complimenter par la suite, c’est le seul moyen de lui prouver que vous vous intéressez à son bien-être. Quant à l’humeur, elle est fugace, elle se dissipera avec quelques mots doux que vous lui direz en caressant sa joue !

Il ne faut surtout pas critiquer ni râler sur les « humeurs » de Madame/Mademoiselle quand elle vous le fait savoir. Attention, ne râler surtout pas sur elles car cela les met dans une nouvelle humeur : « il ne m’aime pas », Aïe ! Gare à vous Monsieur si vous les mettez dans cette humeur, la sauce sera salée (très-très) !


Mon Bout-de-Chou

Petits petons, Anne CC Flickr.com
Petits petons, Anne CC Flickr.com

Un bout-de-chou dort dans mes bras

Comment ne pas t’aimer ?

Comment t’aimer ?

Tu es si douce, si innocente

Ta respiration si calme, si harmonieuse

Tu es une mélodie qui défile sous mes yeux.

C’est à toi que j’écris ces mots,

C’est pour toi que j’écris ces mots.

J’espère que tu les liras, demain

Demain, tu seras grande

Demain t’appartient

Dors ma petite, dors mon bout-de-chou

Tu es l’avenir, tu es Demain

Chou-chou de mon cœur,

Chou-chou de ta maman

lorsqu’elle était enceinte, lorsqu’elle t’a accouchée

Chou-chou quand elle te donne le sein

Demain est un grand jour,

Demain tu auras un nom

Ce ne sera plus Chou-chou

Mais pour moi tu resteras toujours mon bout-de-chou

Alors dors mon bout-de-chou

Comment ne pas t’aimer ?

Comment t’aimer ?

Demain, tu me le dira. Tu y arriveras car tu es Demain.

Tu me liras et tu me le diras

J’ai hâte qu’on soit demain

Dors mon chou-chou, dors mon Demain

Chou-chou de ta maman,

      Chou-chou de mon cœur


Bonne fête de Tabaski à toutes et à tous !

Une fête religieuse, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org
Une fête religieuse, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org

Aujourd’hui, il ne faut rien laisser au hasard, c’est la Tabaski. Et comme toutes les Tabaski, j’ai pris le soin de choisir la tenue que je mets et j’ai pris le plus grand soin de ma toilette. J’ai mis longtemps à me préparer et le résultat en valait la peine : je suis habillé comme un prince 😉  Direction la mosquée !

Les rues sont très animées. Des groupes de gens dans leurs accoutrements partaient en direction de la mosquée, des motos zigzaguaient entre les flaques de boue.

Arrivé à la mosquée, les groupes de fidèles avaient déjà pris place. Une foule dense et colorée écoutait religieusement le sermon de l’imam. Je me joins à eux naturellement, le cœur léger…

Eh oui, c’est une tradition aussi en Guinée : tant vaut ton mouton, tant vaut ta Tabaski ; merci à mon frère Mawulolo pour ce beau billet, bonne fête à toi !

L’autre tradition c’est bien sûr de souhaiter bonne fête à sa famille, à ses amis, et surtout de leur réclamer les « salimafo ».

Donc c’est le lieu pour moi pour souhaiter bonne fête à toute ma famille, à mes ami(e)s et à toute la communauté musulmane d’Afrique et d’ailleurs. Bonne fête de Tabaski à vous mes frères et sœurs et surtout mes « salimafo ».

Mes « salimafo » également à toute l’équipe de Mondoblog, à mes ami(e)s Mondoblogeurs et à mes lecteurs également. J’espère que notre aventure sera agréable ensemble, main dans la main, nous irons loin, très loin 😉 !

Je pense également à notre chère planète, ce monde dans lequel nous vivons, et pour cela j’ai fais un vœu, une prière pour que cesse les conflits armés et que toutes les âmes puissent manger à leur faim dans le monde.

Encore une fois : bonne fête à toutes et à tous. Je vous invite, vous êtes les bienvenus chez moi, vous êtes la bienvenue dans mon cœur. Pour finir, à mes cousins Camara et Diallo je les conseillerais de manger avec modération, sinon, après la fête ce sera la défaite 😀 !


En route vers Tougué !

Une fleur de Tougué
Une fleur de Tougué

Depuis longtemps, je rêvais de ce voyage et il me fallut un an pour le préparer, car tous les renseignements qui m’ont été données ici et là insistaient sur un point : un tel voyage ne s’improvisait pas. Maman était l’une des plus réticentes à l’idée que je parte au village…

Malgré toutes les mises en garde, je décidais à me rendre à Tougué en voiture.

L’Afrique a ses valeurs, ses mystères que le monde occidental ignore ou du moins décide d’ignorer. Mais nous, enfants du pays, savons très pertinemment de quoi il s’agit : sorcellerie et magie noire ; d’où les inquiétudes de maman !

Un matin, j’embarquais dans un taxi impressionnant. Vu de l’intérieur, cette voiture ne m’inspirait guère confiance. Pour vu que son moteur tienne le coup, en tout cas une panne en pleine brousse serait le pire scénario que je pouvais m’imaginer et serait ainsi une confirmation de toutes les mises en gardes que j’ai reçu ici et là. « Des contes pour enfants ! », me rassurais-je intérieurement.

Un nuage de fumée s’éleva et notre voiture s’éloigna. Je voyais de loin maman debout, les yeux pleins de larmes. Je partais, le cœur lourd…

Quand nous arrivâmes à la route nationale, je me senti des ailes. La traversée de la basse-côte, l’arrivée à Mamou, la « ville-carrefour », me procura un grand plaisir. Un magnifique paysage, une nature verte à perte de vue. Rien d’autre ne m’intéressait.

De longues heures se sont écoulées ainsi pendant lesquelles s’alternaient plaines boisées, plateaux verdoyant et massifs montagneux. Finalement, nous fîmes halte à la sortie de Mamou en fin de soirée pour manger et se dégourdir les jambes. La route est longue et nous en étions au dernier quart restant ! Jusque là il n’y a pas eu un incident de parcourt et la route bitumée était praticable malgré les nids-de-poule…

Les vendeuses attendaient notre arrivée. Elles nous présentaient toutes sortes de nourritures. Il y en avait pour tous les goûts. Chacun se dirige vers la salle à manger. C’est une vaste salle décorée de guirlandes, éclairée par des lustres et meublée de chaises et de petits bancs fixés à des tables. Celles-ci (les tables), étaient couvertes de nappes de tissus traditionnels et garnies de couverts en plastiques, majoritairement. Après le repas, les plus courageux d’entre nous se retrouvaient dehors pour prendre l’air et marcher un peu ; les moins courageux restaient sur place comme après une rupture de jeun ou comme un bon match de football. La fatigue se lisait sur tous les visages.

Quelques instants plus-tard nous voici de nouveau sur la route, décidés à terminer notre parcourt, le soleil s’était couché. Pendant notre escale, les autres véhicules nous avaient rejoins et ensemble nous formions un immense convoi. Le reste du parcourt n’était pas sécurisant. En effet, la route était non bitumée et elle est traversée par de nombreux cours d’eau, ce qui la rendait impraticable. La progression était très pénible et il fallait se retrousser les manches en cas d’enlisement d’un des véhicules du convoi. Une seule règle était d’actualité : « on ne laisse personne derrière ».

Ce voyage me révéla toute la vérité, car pour la première fois de ma vie, j’entendais parler de l’existence des coupeurs de routes, ici en Guinée. Mon cœur ratait un battement et j’en ai eu la chaire-de-poule ! Mais, notre convois qui était « fort » d’une vingtaine de véhicules faisait trembler toute la montagne lors de notre passage et cela me rassurai beaucoup : l’union fait la force !

Pendant la traversée, des amitiés se nouèrent, on promet de s’écrire, de se téléphoner, de se revoir ; promesse aussitôt oubliées car chacun est bientôt pris par de nouvelles occupations quotidiennes et ne se souvient plus de ses compagnons de route. La plupart d’entre eux ont rejoint un village voisin et les rares rencontres ont lieu à la ville à l’occasion du marché hebdomadaire.

Ce sont des moments que l’on oublie pas. J’avais réalisé un de mes (nombreux) rêves et je me sentais une âme de héro en arrivant à Tougué.


Attention, l’erreur est humaine !

Le pular : Vernaculaire ou Véhiculaire ?

 

J’aime les critiques, les critiques objectives surtout. Elles sont la preuve palpable pour un auteur, un blogueur comme moi que mes lecteurs s’intéressent de près à ce que j’écris. Par celles-ci (les critiques), je sais que je suis surveillé de près et que je n’ai pas droit à l’erreur : je dois rester professionnel.

Hier, j’ai reçu ce tweet dans lequel un blogueur en Pular et chercheur en langues et cultures africaines mentionne mon nom dans son article :

Dans son article, il nous livre son opinion qui est une belle critique de mon billet intitulé : « Le français, cette langue qui influence le pular« . Si dans l’ensemble nous sommes d’accord sur le fait que le français influence le pular, il attire notre attention sur le fait que le pular n’est pas une langue vernaculaire mais plutôt véhiculaire. Aussi il nous renseigne que le français s’enrichit du pular 😉 !

Dans son article, très pertinent je l’avoue, il nous livre quelques détails croustillants concernant le pular afin d’éviter que cette langue soit traitée de vernaculaire.

Parfois, dans le feu de l’action, quand des idées illuminent l’esprit du petit blogueur, celui-ci, sans trop réfléchir ou mener des recherches approfondies, publie des articles sans prêter attention aux choix des termes qu’il emploie. Il en résulte alors des erreurs, des « lapsus orthotypo-grammaticales » qui sont, je le rappelle, propres à l’être humain. Ces petites erreurs se voient non pas par l’auteur (qui a pourtant relu son article) mais par les lecteurs. Ainsi, il peut sans le remarquer doubler les les mots ou encore les lettrres ou tout simplement oublier de mettre un ‘’s’’ à la fin du pluriel de certains mot(s), c’est aussi valable pour les ‘’e’’, etc. Bien, ces genres d’erreurs sont anodines et s’expliquent par la fatigue ou l’inattention de celui qui les commet.

« Mieux vaut les critiques d’un seul que l’assentiment de mille. » Proverbe chinois

Il y a certaines erreurs qui sont impardonnables et qui doivent être signalées. Parmi lesquelles figurent le fait de confondre le pular à une langue vernaculaire. Mais ce genre d’erreur se comprend et se corrige car, je vous le rappelle, « l’erreur est humaine ». L’ignorance n’est pas à blâmer. Est blâmable celui qui signe et persiste dans son ignorance !

« Avant de critiquer il faut savoir se mettre à la place de celui ou de ceux que l’on critique. » Gilbert Louvain

Voilà un beau proverbe qui doit être longuement médité !

Merci.


Chers Guinéens, aimons-nous pour sortir du sous-développement

Drapeau Guinéen

Chers guinéens,

1958 – 2016, voici maintenant 58 ans que la Guinée a accédé à la souveraineté nationale.

Certes, nous sommes libres et tenons les rênes de notre destinée. Mais nous arrivons difficilement à joindre les deux bouts !

Certes, nous sommes Guinéens, « souverains ». Mais nous continuons encore à tendre la main vers les puissances occidentales et les organismes internationaux dans l’attente d’un don.

Mais, chers Guinéens, pourquoi ?

Mais, chers compatriotes, qu’est-ce qui nous empêche donc de sortir du « sous développement » ? D’autres nations ont réussies. Pourquoi pas nous?

Nous avons de la bauxite (1ère réserve mondiale) ; de l’or ; du diamant ; du fer …

Nous sommes le château d’eau de l’Afrique Occidentale, de l’eau nous en avons en abondance !

Nous avons des forêts diverses et variées, du bois nous en avons !

Nos terres sont fertiles et nous avons des bestiaux !

Scandale géologique, terres cultivables et eau qui coule toute l’année, telle est le cadeau que mère nature nous a gratifié.

Mais, chers guinéens, pourquoi ?

Qu’est-ce qui nous empêche de sortir du « sous développement » ?

Certes, nous étions parmi les premiers à accéder à l’indépendance. Nous avions choisi « la liberté dans la pauvreté […]. » Mais nous aurions bien pu continuer dans « […] l’opulence dans l’esclavage ».

Certes, nous sommes devenu mature au fil des années que nous avons passé sans les maîtres d’entant. Mais notre mentalité, elle, n’a pas évoluée d’un pouce ! Elle est restée figée, stagne depuis des lustres, telle notre marre de Baro. Alors reconnaissons-le : nous ne nous aimons pas entre nous ! Nous privilégions nos intérêts personnels au détriment de celui de la nation. Nous sommes donc égoïstes et c’est là la source de tous nos malheurs.

Vous vous rappelez de mon article sur « le calvaire des usagers des routes guinéennes« ? Vous souvenez-vous « comment ce voyage me révéla toute la vérité » sur les coupeurs de routes ici en Guinée ; Quoi d’autre ? « Conakry, quand des policiers corrompus foisonnent nos carrefours » ou encore mon aventure « Dans un taxi de Conakry (2) » ? Une bonne partie de mes articles traite de la malhonnêteté dont ont fait preuve certains de nos concitoyens. J’ai l’impression que cela ne changera jamais. Ce que je vois n’est qu’une infime partie, le sommet de l’iceberg. Nous devons maintenant accepter de voire la vérité en face et de l’admettre. Et cette vérité c’est que : nous devons changer de mentalité, tous, autant que nous sommes. Nous devons laisser de côté l’ethnocentrisme. Nous devons nous aimez entre nous.

« Tu perds ton temps, ce n’est que peine perdue » me diront certains ; « courage » me lanceront d’autres avec un sourire ironique, un pincement de lèvre qui reflète avec exactitude le genre d’attitudes que je voudrais combattre. Quitte à être considéré comme un dégénéré ou pire. Car ici nous avons la fâcheuse habitude de critiquer les bonnes idées. Les esprits mal-intentionnés ont tendance à étouffer tous ceux qui prônent la bonne voie, l’amour. Mais moi je vous dit que le fou c’est celui qui suit et se cramponne derrière les mauvaises habitudes, qu’elles nous soient léguées par les générations antérieurs ou non. Je ne dis pas par la que tout ce que nos aînés nous ont laissé est mauvais, non, loin de là. Il y a des bonnes manières qui sont mélangées à de mauvaises. Telle la graine d’arachide pourrie qui fait que l’on recrache les bonnes, la mauvaise habitude en fait autant sur les bonnes.

1958 – 2016 , que d’années parcourues ensemble!

Chers compatriotes ! Nous devons nous séparer de toutes nos mauvaises graines : corruption – détournement de bien publics – gabegie financière – ethnocentrisme … ; la liste est longue, je préfère m’arrêter là. Encore une fois : changeons de mentalité !

Je suis fou-hein ? Mais moi je t’aime et toi non plus!


Conakry, quand des policiers corrompus foisonnent nos carrefours

Balance, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org
Balance, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org

Combien de fois ai-je aperçu des policiers de ma capitale accepter des sous ? Tiens, ce matin même, j’en ai encore vu. Décidément c’est la coutume. J’ai aperçu une policière accepter des miettes, des pots de vin. Pots de vin serait trop honorable pour celle-ci car cette somme-là c’est rien du tout, c’est de la miette au sens propre du terme ! Ce matin j’ai aperçu cette dame en uniforme, belle comme elle est. Dans sa main, même le détective le plus rusé ne pourrait deviner qu’il s’y cache un papier, un franc-glissant, ou encore un vilain billet de mille franc guinéens ! Avec son air autoritaire, je l’avoue (et dur!) Madame la policière a pris le billet. Elle l’a fermement enrobé et glissé ; où ? dans sa poche ! Mille francs guinéens, mille franc-glissants …

Dites-moi, quand vous voyez la loi marcher sur elle-même, qu’est-ce que vous êtes censés faire ? Si les hommes qui sont chargés de faire respecter la loi se comportent de la sorte alors que diriez-vous des malfrats, que diriez-vous de vous-même ? Franchement c’est du laissez-aller. C’est pour cette raison que je me dois d’interpeller cette policière, qui comme certains de ses collègues hommes et femmes, se livre à de telles pratiques :

Madame la policière,

Je viens très respectueusement et « légalement » vous annoncer que ce vilain billet de mille francs guinéens que vous avez accepté ce matin de la part de votre généreux taximan en compensation des « torts » qu’il a commis en stationnant sur un espace interdit m’a profondément ému.

Que vous êtes belle dans votre uniforme ! Mais quelle tâche de boue vous avez mis sur lui en acceptant ce billet ! La vie est dure, je l’admets. Mais ce n’est pas en acceptant mille francs que vous joindriez les deux bouts. Tenez, votre coiffure coûte vingt fois plus chère. J’espère qu’elle n’a pas été subventionnée par vos généreux donateurs ! Vous avez un salaire, maigre diriez-vous. Et vous acceptez des pots de vins. Puisque vous avez osé, j’oserai aussi. Vos nuits devraient êtres hantées par cet acte ignoble mais, au lieu de cela, vous vous en réjouissez. Sachez que vous êtes la risée des usagers des routes guinéennes.

Que vous êtes belle dans votre uniforme ! Vous croisant une heure plutôt, vous m’inspireriez tout le respect du monde mais il y a eu bien ça, ce geste, votre geste.

Madame, aussi vrai que je croyais les femmes plus honnêtes que les hommes, vous m’avez prouvé que j’avais tort, vous m’avez prouvé qu’ici en Guinée, il règne une grande équité. Vive l’égalité entre homme-femme donc. Personnellement, j’admirais les femmes aux métiers d’hommes jusqu’à aujourd’hui, quand je vous ai aperçu, serrant la paume de ce « bon » taximan qui vous glissa le magot, tel des dealers de came qui eux ne s’exposeraient pas comme vous l’avez fait ainsi sous les yeux du monde et en plein jour ! Quel manque de pudeur ! Méditez donc sur votre acte. En tout cas, pour vous, moi j’ai honte… imaginez si c’était un touriste qui était à ma place : que dirait-il ? Quel souvenir emporterait-il en rentrent chez lui ? « Conakry est doux, mais… ». Qui sait, peut-être avez-vous tendu la main à l’un d’entre eux par hasard ? Tels les mendiants sur le pont du grand marché de Madina, vous quémandez les chauffeurs quand vous les arrêtez.

Je n’ai qu’une envie, celle de la bonne foi, que les lois que vous avez tant piétinées soient votre raison d’existence. Comprenez donc ce billet qui n’est autre que le cri de mon âme. Tant que vous oserez, j’oserai aussi !

Veillez agréer, Madame la Policière, l’expression de mon cœur meurtri par vos actes.


Au menu du jour : nid de poule !

Le calvaire des usagers des routes guinéennes

Il faut bien l’avouer, concernant les routes guinéennes, nos dirigeants nous disent parfois des bêtises : « les routes que nous construisons sont de qualité, dans les normes internationales. » Ils ont tout faux. Les routes guinéennes ne respectent aucunes normes ; dans leur écrasante majorité. Ils disent aussi : « Construire une route de qualité demande beaucoup de moyens financiers. » Certainement. Mais ils ont la fâcheuse habitude de penser que la qualité est forcément chère. Sachez qu’une route de « qualité » ne se transforme pas en quelques années d’utilisation en ceci :

route délabrée, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org
route délabrée, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org

La vie du guinéen est devenue pathétique. Chaque jour, depuis des années, le même menu : nid de poule et caniveaux bouchés. Chaque soir à la télé, les mêmes promesses des hommes politiques. Chaque soir, à 18 heures, les bouchons sur les grands axes de la capitale. Chaque année, un budget en milliards de francs guinéens voté à l’assemblée nationale : riz, route, eau, électricité, etc. Qui sauvera le malheureux peuple de Guinée de cette gangrène interne ?  « J’ai besoin de secours, dit-il à ses dirigeants. J’aimerais avancer et sortir du sous développement, manger à ma faim. » Mais ses « Messieurs » dont-elle crie au-secours sont trop occupés dans leurs besognes qu’est celui d’amasser des fortunes. A peine arrivés sur leurs postes de responsabilités ils s’empressent de dénigrer leurs prédécesseurs ainsi que leurs concurrents. Mais nous le savons tous : ils s’en iront sans rien changer !


Comment cracker une clé internet ?

Des Clés internet, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org
Des Clés internet, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org

Pas besoin d’être un Geek ou du MIT (Massachusetts Intitute of Technology). Pas besoin d’être un diplômé d’une Université de technologie ni même de Boudlard (comme Harry Potter). Vous aimeriez cracker une clé internet, rien de plus facile ; faites comme moi 😉 .

Il y a un an de cela j’ai acheté une clé internet chez un grand opérateur mobile de la place dont je ne ferais pas de pubs gratos ici. Mais au fil du temps je voyais des promos superbes du côté de ses concurrentes alors j’ai voulu essayé. Mais seulement voila : je n’avais plus de sou pour me payer d’autres clés internet pour pouvoir profiter des autres offres. Alors j’ai voulu savoir si c’était possible de – je ne sais pas comment le dire – Pirater ou Hacker ma clé pour qu’elle puisse fonctionner avec n’importe quel opérateur, sans aucune restriction. Waou, imaginez bien cela : une clé internet UNIVERSELLE ! Hummm, doudou, c’est pas ton rêve ça ? Bien-sure que si voyons, alors je me suis renseigné et j’ai trouvé la solution et comme je ne suis pas égoïste j’ai décidé, aujourd’hui, de la partager avec tout le monde.

Oui, grâce à un ami, j’ai trouvé les codes et les gestes à appliquer avec tact et en toute vigueur pour que, comme moi, vous vous débarrassiez de toutes les clés codées. Qu’elles soient anciennes ou neuves. Quoique les neuves vous feraient plus d’effet car je sais que vous n’avez pas oublier la somme d’argent que vous avez déboursée pour elles. Dans tous les cas je vous garanti que vous serez vraiment étonnés du résultat. « spectaculaire » diriez-vous, oui j’en suis convaincu !

Mais quant à moi, je ne pourrais plus me regarder dans la glace, je ne dormirais plus, une fois que j’aurai divulgué ce secret. Oui c’est bel et bien un secret. Tous les grands hackers le garde jalousement et si moi je vous le livre maintenant je serai maudit par toute une communauté. Eux, ils ont bossé dur pour y arriver ; quant à moi, rien. J’ai juste lu quelques mots dans ma boîte au lettre qu’un pote à moi m’a envoyé ce matin, m’expliquant comment résoudre ce problème. Le pauvre, il s’est cassé la tête à apprendre des codes bizarres de programmation : « C/C++, JAVA, Python » me disait-il, quand je pense que je suis sur le point de le trahir… bon ça suffit maintenant. Trêve de bavardage. Je vous livre le secret, et je vous le rappelle, c’est gratuit et ça marche à 100 %.

Pour cracker une clé internet, il faut procéder avec tact, comme suit :

– retirer la clé de son pc (si elle est neuve : du carton ou de l’emballage) ;

– la poser doucement sur un support solide et rigide, de préférence en métal ;

– et enfin……. CRACK !!! A l’aide d’un pilon ou d’un marteau, administrer un ou deux bons coups de massue sur votre clé internet selon votre habileté et le tour est joué ! La clé est crackée…

Si après cette manœuvre votre clé n’est toujours pas crackée alors venez me voire, j’accepte de vous aidez 😉

 


Quand il pleut à Conakry

Une rue inondée à Conakry, par Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org

Ce matin encore, des nuages commencent à s’accumuler progressivement dans le ciel ; ils annoncent l’arrivée de la pluie. Le ciel s’est obscurcit et ce, pour la 3è journée consécutive. Malgré que le soleil s’était levé avec une lueur d’espoir qui nous annonçait un moment de répit. Maintenant il se trouve compromis, encerclé par d’immenses nuages noirs qui le prennent en otage. Mais le soleil ne s’en ira pas comme ça, il a son dernier mot à dire ! […]

Comme c’est aujourd’hui mon premier jour de vacance alors je me suis installé près de ma fenêtre, le regard tourné vers l’extérieur, la rue. D’ici je contemple ce petit coin de rue. J’observe, impuissant, cette lutte entre les différents éléments de dame nature. Un grondement de tonnerre et quelques éclairs montrent clairement que le soleil perd peu à peu son combat et maintenant un souffle de vent signe sa reddition. Le soleil nous abandonne. Il a abdiqué et a rendu le pouvoir à la pluie qui n’a pas attendue longtemps pour se saisir de son dû et pour marquer son nouveau territoire, elle commence déjà à gicler quelques gouttes sur le sol. C’est le début d’une longue et ennuyeuse journée de pluie.

Je vois les gens se précipiter dans tous les sens pour regagner leurs domiciles ou un petit abri qui les protégera de la pluie. Très lentement, la pluie se déchaîne en créant de petits lacs d’eau qui ont fini par communiquer entre eux et finalement ils forment les premières eaux de ruissellement qui se jetteront très certainement dans les caniveaux déjà remplies par la pluie de la veille…

Petit à petit l’eau monte. Elle atteint maintenant les chevilles des piétons qui ont plié leurs pantalons ou soulever leurs pagnes par crainte de les mouiller. Quant aux malheureuses personnes qui ont portés des paires de chaussures de sport, des souliers ou les dames avec leurs talons, eh bien ; elles sont obligées de patauger dans cette inondation. Franchement, Mesdames et Messieurs, pourquoi porter de telles chaussures en ce temps pareil ? Dans une eau de ruissellement qui prend peu à peu la teinte brune de la terre que des véhicules ramènent en surface par leur passage sur cette ruelle non bitumée.

Cela fait maintenant une heure que je suis assis près de la fenêtre en train d’observer ce petit coin de rue. Une heure pendant laquelle dame pluie n’a pas baissée en intensité ; une bonne heure pendant laquelle elle déverse des tonnes d’eau sur cette terre. L’eau monte, elle monte toujours et vite ; maintenant elle dépasse largement le niveau des chevilles.

Il faut pourtant regagner son domicile ; il faut cuisiner. Alors Les dames en provenance du marché du quartier font du mieux qu’elles peuvent. Elles pataugent, ça et là, avec un panier remplie de condiments et parfois sans parapluie. Un bonnet en plastique pour ne pas se mouiller les cheveux. Je les regarde regagner leurs domiciles.

Je me rappelle encore des images de cette inondation qui ont été diffusée à la chaîne nationale. De l’eau de ruissellement avait pénétré dans des maisons la nuit alors que les occupants dormaient. L’eau mouilla une bonne partie de leurs biens et causa la destruction de certains d’entre eux. Ce jour-là, il avait plu sans interruption. Les caniveaux bouchés par les ordures n’auraient pas rempli leurs rôle et l’eau auraient débordé vers les habitations. Espérons que ce genre d’incident n’arrivera pas aujourd’hui car je vois que l’eau monte, toujours.

Je m’ennuie, je voudrais que cette pluie cesse enfin pour que je puisse sortir et me promener. Mais sachant que cela m’est impossible pour l’instant alors j’opte pour une autre solution, un plan B : la lecture ! Rapidement je sors mon nouveau livre que j’avais rangé le mois dernier par manque de temps et je me plonge dans ses pages avec appétit. Peu à peu j’oublie la pluie au fur et à mesure que je feuillette les pages de mon livre car en ce moment mon livre est mon monde, le monde est le livre. Alors qu’il pleuve !


Dans un taxi de Conakry (2)

Un taxi de Conakry, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org
Un taxi de Conakry, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org

Tous les chemins mènent à Rome

Il est 7h30 et je suis encore au bord de cette ruelle étroite de Conakry. Les taxis sont très prisés et chaque véhicule qui passe est déjà très chargé en passagers. A cette heure de pointe, c’est surtout les fonctionnaires, les élèves, étudiants et aussi les commerçants qui occupent les abords des routes.

« Il faut que je gagne un taxi » : cette voix, tenace, provient de mon subconscient qui ne cesse de me marteler l’esprit. Je dois faire vite car j’ai une importante évaluation à passer. Alors je fais de mon mieux avec mon bras levé et le doigt qui indique quel axe je voudrais emprunter – comme il est de coutume ici dans la capitale guinéenne… Finalement, j’obtiens mon taxi sans trop de bousculade.

Je me suis installé – à vrai dire « coincé » – à la banquette arrière, là, à côté d’autres passagers. Impossible de se faire entendre, impossible donc pour moi de saluer à cause de cette musique assourdissante. Mais apparemment cela plaisait bien à certains. Je les voyais remuer légèrement la tête mais aussi les pouces !

« J’ai pas de monnaie » cria le chauffeur. Là aussi, je ne dis mot car de toutes les façons il n’entendrait pas et je n’avais pas l’intention de crier à mon tour. Mais par contre je vérifiais mon calepin et heureusement tout était en ordre pour mon arrivée à destination : j’avais de la monnaie.

Débordant d’énergie, casquette à l’envers, ce jeune taximan se fiche pas mal du code vestimentaire et pas que : serviette salle autour du cou ; sa chemise – verte – était déchirée par endroits et il portait une culotte bleue qui laissait entrevoir ses genoux minces (ou maigres je n’en suis pas sure). Quant à ses pieds, ils étaient très actifs dans ses ‘’Pouff’’ de couleurs roses. Ce jeune taximan conduisait comme dans une compétition. Il démarra au quart de tour et déjà il doubla quelques voitures qui nous avaient dépassées durant ce laps de temps d’arrêt qui m’a permis de monter à bord. Et Maintenant nous roulons tantôt au beau milieu de la route, tantôt sur le trottoir : « Tous les chemins mènent à Rome » !

‘’Nous’’ 

Peut-être que oui, je devrais dire « nous » puisque je n’ai pas protesté et eux non plus d’ailleurs (les passagers). Donc « nous » étions les propriétaires de cette route, les seuls usagers qui ont droit à tout.

Alors, nous progressions malgré l’embouteillage sur notre seconde ligne que nous avions créée en incitant d’autres véhicules qui suivaient peu à peu notre bel exemple. Comme si cela ne suffisait pas, parfois, nous faisions quelques détours du côté de chez nos amis ‘’les piétons’’ qui nous insultaient de tous les mots.

Je le dis bien : je ne tenais pas le volant et les passagers non plus mais « nous » progressions malgré l’embouteillage. Donc toutes les infractions commises jusque-là, c’est ‘’lui’’ (le taximan) qui les a commises :

-excès de vitesse ;

-conduite dangereuse ;

– non-respect du code de la route ;

– circulation en sens interdit et même sur l’espace piéton

– comme les panneaux de signalisation ne marchent plus, sinon, j’ajouterais aussi : « il a grillé un feu ! »

Attention aux bonnets noirs

Nous arrivons à un carrefour et les  bonnets noirs des policiers se profilent à l’horizon. Notre taximan s’active dans ses ‘’Pouff’’ roses pour retourner sur la ligne. Les voitures qui nous talonnaient en font autant : la seconde ligne se dissipa comme par enchantement. Notre cortège s’était rompu, chacun regagnant la position légale…

Une main posée sur le boîtier de vitesse et l’autre sur le volant, la serviette qui aspirait la sueur qui perlait de son cou ; le chauffeur se réveilla aussitôt que nous dépassions les hommes en uniformes et recommença sa course effrénée.

Le signal du départ était quand le policier gonfla ses joues d’air et souffla énergiquement dans son sifflet. Il tendit ensuite son bras vers la voie libre ; il nous disait clairement par ce geste majestueux : vous pouvez y aller.

Égoïsme, vitesse et précipitation

Le départ est autorisé. Les moteurs qui ronronnaient jusque-là sont enfin libérés et chacun se précipite pour passer le premier. Moi d’abord, « moi premier ». Personne ne veut céder le passage à son prochain.

Notre chauffeur de taxi était parmi les premiers à se lancer. Il bloqua le passage à ses adversaire et se faufila entre deux voitures personnelles dont l’une d’entre elles lui jeta quelque mots à l’oreille : « fou-le-camp ! ». Et à ces mots il répondit : « In cognaï » (on cogne)… Il passa tout près du véhicule de ce homme en cravate noire qui venait de lui lancer ces mots puis se rapprocha très près de lui ; si près qu’il effleura le rétroviseur de celui-ci pour enfin continuer sa route-oups, notre route […]

 

Tels sont les événements qui se sont passés dans ce taxi qui m’a conduit à la fac lors de ma dernière évaluation. Mon cœur ratait un battement à chaque manœuvre risquée de notre chauffeur de taxi. Je ne disais mot ; je ne protestais pas. Moi qui avais l’habitude de faire des reproches aux chauffeurs de taxi quand ceux-ci font de l’extravagance sur la route. Ce matin-là je ne l’avais pas fait, ce matin-là j’étais complice. Complice de celui qui m’a évité de venir en retard pour mon évaluation. Heureusement pour lui que j’étais en retards sinon il aurait eu affaire avec moi….


Orange Guinée : trop c’est trop !

Clé internet Orange Guinée, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org
Clé internet Orange Guinée, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org

Trop c’est trop ! Voici la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ce matin, mon cœur a frémit en voyant ma page d’accueil où j’ai l’habitude d’acheter les pass de connexion. Après de longues années de misère et de galère provoquées, moi,  petit internaute guinéen se demande où allons-nous ? Oui, où allons-nous réellement en Guinée…

Après toutes ses années d’utilisation d’un pseudo 3G+, je constate avec amertume que les choses ne vont qu’en s’aggravant et que les débits de connexions des différents opérateurs mobiles sont toujours très médiocres. Et comme si cela ne suffisait pas, il y a eu les taxes sur les communications. Ces fameuses 1GNF/s que l’Etat guinéen prélève à ses citoyens sur chaque communication. Et maintenant pour couronner le tout les opérateurs mobiles jouent avec le tarif de leurs pass internet comme si c’était des tours de « pass-pass », de magie, tout ça pour mieux soutirer de l’argent à leurs pauvres abonnés.

Elle ne l’a même pas annoncé et durant tout ce temps mon portable était allumé et plein de réseau. Elle qui sait pourtant faire des sms de promos de ses différents produits, elle ne l’a pas fait. Oui, elle a changé ses tarifs internet sans me l’annoncer. Elle, c’est la société de téléphonie Orange Guinée. Ses nouvelles tarifications ne sont pas du tout adaptées aux besoins des utilisateurs, la preuve est que j’ai acheté leur pass de 30 MB/jour et tenez-vous bien : le pass s’est épuisé au bout de deux minutes de connexions. Milles francs guinéens de jetés pour quoi au juste : deux minutes ?

Pour qui elle se prend, cette société ? Comment peut-elle modifier ses tarifs sans communiquer à ses abonnés. Mais où est donc cette agence de régulation des télécommunications et où sont passées toutes ces institutions chargées de veiller au grain, les blogueurs ? Franchement je suis déçu. Pas parce qu’ils se comportent de la sorte, non, mais plutôt que personne ne réagisse.

Et c’est comme ça, chacun s’en fiche et les sociétés privées font la fête. Et maintenant elles ont le droit de réclamer l’argent de leurs beurres périmés – oups, j’allais dire connexions périmées.

Merci à Orange Guinée pour ce magnifique cadeau de ‘’salimafo’’. J’espère que ABLOGUI saura lui remercier comme il se doit.


Le cercle

Le cercle, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org
Le cercle, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org

J’ai fait une découverte ou plutôt une redécouverte fabuleuse qui m’a rendu très nostalgique. Il s’agit là d’une de ces choses qui vous transporte littéralement dans les belles années de votre enfance et qui réveille en vous des souvenirs enfouis au plus profond de votre être, malheureusement oubliés et perdus dans un petit coins de votre mémoire.

Ce soir-là, tandis que je marchais dans la rue, j’aperçu un petit groupe de personnes formant un cercle avec des objets à l’intérieurs. Le genre de cercle qui attire toujours les petits curieux comme moi. Eh oui, la curiosité n’est PAS un vilain défaut, alors je m’en rapproche un peu plus près pour découvrir ce que c’était : il y avait de jeunes enfants, des garçons qui tenaient de petits cerceaux en métal, des jeunes filles toutes souriantes et qui poussaient de petits cris d’excitation quand elles loupent une belle occasion et enfin, il y avait le reste, c’est-à-dire les accompagnateurs et les curieux dont je venais de rejoindre à l’instant et ensemble nous formions la foule, nous étions le cercle.

« waï grand, a misaï »

Sans me rendre compte, le gérant du jeu avait détecté ma présence. Il se rapprocha de moi et m’adressa la parole « waï grand, a misaï » ce qui signifie littéralement : « oui grand, tu veux miser ? ». Qui, moi ? Décidément ce jeune homme sait tout ce qui ce passe dans son cercle car c’est bien lui le propriétaire des objets à l’intérieur. Des objets bien prisés d’ailleurs puisque à cause d’eux les joueurs tentent leurs chances. Ils misent de l’argent –une petite fortune quand on fait la sommation- et cela sans s’en rendre compte. Mais qu’obtiennent-ils en retour ?

Et bien si ils sont chanceux ou habiles, parfois ils peuvent obtenir l’un des fameux objets placés à l’intérieur du cercle. Une lancée et hop-là, ils gagnent !!!

Une bouteille de jus de fruits ou une cannette de soda, parfois quelques biscuits ou encore des jouets de toutes sortes ; voici les fameux objets qu’ils espéraient avoir.

-« Non » répondis-je. Mais le gérant ne fut point déçu par cette réponse, et maintenant il comptait près de moi sa petite fortune qu’il avait amassée durant la journée. La pêche a été bonne aujourd’hui vu la liasse de billets qu’il tenait dans ses mains couvertes de terre à force de ramasser les cerceaux que les joueurs lançaient par terre… Il portait une petite culotte munie de grandes poches où il glissait ses liasses de billets après chaque décompte. Mais quand il ne ramassait pas les cerceaux, il se fondait dans la masse parmi ses parieurs. Et maintenant que je l’avais découvert, je constate aussi qu’il redresse la tête pour guetter les alentours et cela me faisait sourire intérieurement. Mais que cherche-t-il au juste, de nouveaux clients ? Certainement pas… ah oui, j’ai trouvé, je me souviens !

Course Poursuite

A l’époque c’est-à-dire à mon enfance, ce genre de jeux finissait toujours très mal pour celui qui l’organisait et c’était à cause de la police ! Il débarquent et c’est la course poursuite qui s’engageait entre eux et le gérant. Si par malheur celui-ci tombait entre les mains de la police, il était conduit manu-militari dans un véhicule d’intervention et direction la maison centrale pour les pourparlers habituels car ici tout se négocie à l’amiable ou –si tu n’as rien- à la cravache. Et je comprends mieux cette attitude de notre petit « hors-la-loi » quand il guettait l’arrivée de la police : il craignait pour son petit business. Et moi alors,  qu’est-ce que je fais encore parmi tous ces gens ? Suis-je en train de cautionner ce délit, n’ai-je pas mieux à faire ailleurs ? Ne suis-je pas en train de crouler sous les documents non lus et les devoirs inachevés?

Bien-sûre que j’ai mieux à faire, bon il faut que je bouge d’ici, ma curiosité est satisfaite.


Le français, cette langue qui influence le pular

 

francophonie, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org
francophonie, Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org

 

Le français est une langue qui ne cesse d’influencer les autres langues. Il s’agit de mots et d’expressions que ses semblables lui empruntent pour s’enrichir, des expressions dont la beauté ne se remarque que si elles sont écrites ou prononcées en français. C’est pour cette raison que l’on retrouve les mots et expressions d’origine française dans plusieurs langues dont l’anglais. Des exemples dans cet articles du Wikipédia : influence du français sur l’anglais.

Si le français influence les autres langues dites internationales, pourtant très riches, alors qu’en est-il des langues vernaculaires présentes en Afrique ? C’est pour répondre à cette question que j’ai décidé de faire une interview avec notre invité, Mr Baldé, qui n’est autre que moi-même 😉 . Aujourd’hui il accepte de nous livrer son opinion concernant l’influence du français sur sa langue maternelle : le pular.

(Doudou) – Bonjour Mr Baldé ! Merci de nous avoir accordé un peu de votre temps pour répondre à mes questions.

(Mr Baldé) – Bonjour. Tout le plaisir est pour moi.

(Doudou) – Alors, qu’en dites-vous, Mr Baldé ? Le français influence-t-il votre langue ?

(Mr Baldé) – Oui, je le confirme. Le français est présent dans mes conversations. Que ce soit en famille où j’ai l’habitude d’employer quelques expressions en français pour me faire comprendre par mon entourage. Ou bien tout simplement à cause de ma familiarisation avec cette langue, je me surprends à répondre par ‘’oui’’ et à saluer par ‘’bonjour’’. Entre amis, nos conversations mêlent le français et le pular : des phrases entières en français puis en pular et vice-versa.

(Doudou) – Bien, Mr Baldé, qu’en est-il de vos pensées ?

(Mr Baldé) – Bon là c’est 50-50, comme le dirait les Anglo-Saxons c’est ‘’fifty-fifty’’. Mes idées et mes réflexions dans le domaine scientifique se font en français. Dans ma tête il y a constamment un monologue qui est engagé : c’est le pular quand je m’autocritique. J’adopte le français dans mes rêves. Oui je rêve beaucoup. Je plane dans les airs dans un méli-mélo de français et de pular…

(Doudou) – Le français est souvent décrit comme une langue qui ne cesse d’influencer les autres langues. Avez-vous peur de perdre le pular ?

(Mr Baldé) – Oui, j’ai bien peur que cela se produise. C’est pourquoi je vous dirais ceci :

« Pular, je sais que tu es encré en moi. J’ai tété à ton sein et tu m’as aidé  à effectuer mes 1er pas. Donc aucun doute la dessus : je ne t’oublierai jamais. Ce qui me préoccupe par contre c’est l’idée de perdre tes plus beaux mots : ‘’Toundadjë’’ ; ‘’Sala’’ ; ‘’ko töly’’ etc. Avec eux, je suis poli ; aucun équivalent en français ! »

(Doudou) – Si le français continue à influencer le pular, est-ce une évolution vers le créole ?

(Mr Baldé) – En tout cas je ne sais pas. Mais je suis sûr d’une chose : le phénomène ne se limite pas à moi seul. Certains de mes amis en font autant que moi ou pire. Il y en a même qui ne parle que français que ce soit à la maison ou en société.

Ce qui est frappant c’est que le phénomène se rencontre aussi dans les autres langues de mon pays : le Soussou, le Malinké et j’en suis sûr que les autres langues n’échappent pas à la règle.

(Doudou) – Qu’en dites-vous de vos enfants ou des générations futures, quelle(s) langue(s) parleront-t-ils ?

(Mr Baldé) – En ce qui me concerne, je parle mal Poular mais j’en suis conscient du danger. Je m’efforce de corriger mes erreurs de langage. Je comble mes lacunes en capturant tous les mots absents de mon vocabulaire. Je n’hésite pas à demander leurs significations et en français si possible.

En ce qui concerne nos enfants qui grandissent le plus souvent dans un environnement où le français est la langue la plus parlée (ce qui s’observe dans les grandes villes et les familles aisées). J’ai bien peur que ceux-ci ne puissent parler convenablement le pular. Nous ne ressentirons cela que dans plusieurs générations. D’abord les premières parleront très mal le pular, ensuite très peu le pular et enfin les mots se substitueront progressivement et laisseront place à du français. Qui sait, peut-être nous finirons par parler 100% français un jour ! Ou bien du Créole, à défaut.

(Doudou) – Oui, qui sait, l’avenir nous réserve des surprises. C’est sur ces mots que je vous dis merci, Mr Baldé, pour votre aimable impression et à la prochaine.

(Mr Baldé) – Merci et au revoir.