Africa Mousso

Bon vent Madame la présidente, la lionne de Mondoblog

L’investiture de la première femme présidente du bureau des étudiants de l’université Senghor (Beus), opérateur direct de la Francophonie s’est tenue, dimanche 8 novembre 2015 à Alexandrie en Egypte. L’Ivoirienne, Traoré Karidja seule femme en lice pour la présidence des étudiants de la XVe promotion de l’université Senghor a remporté avec 36 % des voix le scrutin qui s’est déroulé le 30 octobre dernier dans les locaux de l’université.

Des élections jugées exemplaires

Ce scrutin l’opposait à Kalao Simdoro, du Togo, qui récolte 33, 34 % et Mukadi Emmanuel de la RDC qui s’en sort avec 30, 38 % des voix. Albert Lourdes, recteur de l’université Senghor n’a pas manqué de féliciter au cours de la cérémonie d’investiture, la commission électorale, mise en place par le collectif des étudiants. « Cette élection me paraît avoir été exemplaire, vous avez rédigé un code électoral, il y’a même eu des observateurs. On voit que l’esprit démocratique vous anime. Et ce modèle est valable ailleurs. Au nom de la Francophonie, et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés par l’accord de siège et par le règlement de l’université Senghor, je constate et j’atteste de l’installation du bureau des étudiants de la XVe promotion », a-t-il affirmé, entérinant ainsi la prise de fonction du Beus.

Une amazone après une autre

Le règne de la commission électorale avec à sa tête, Rana Katibi aura duré deux semaines. Sa mission prenant fin avec l’investiture de la présidente des ‘’Senghoriens et Senghoriennes’’. La présidente de ladite commission, a souhaité plein succès au nouveau bureau. « J’exhorte la présidente à être la présidente de tous les étudiants, sans distinction de sexe, de nationalité ; de région, de culture et de religion ; et surtout de prôner l’unité dans la diversité, afin de développer des valeurs de solidarité et de partage au sein de la XVe promotion ». Ce à quoi la nouvelle élue a répondu : « Je voudrais ce mandat sous le signe de la concertation, de l’approche participative et inclusive pour la recherche des solutions aux conditions d’étude et de vie de la communauté. Venus d’horizon divers, nous formons aujourd’hui une famille unie dans sa diversité. Nous sommes la famille senghorienne. Une famille dotée de valeurs ».

Mariam Sorelle


La XV ème promotion de l’Université Senghor d’Alexandrie fait son entrée

Le Recteur de l’Université Senghor d’Alexandrie, Albert Lourde, a témoigné, le 17 septembre 2015, la  bienvenue à la XVème promotion de l’Université Senghor d’Alexandrie en Egypte.

«Au cours de ces deux années universitaires que vous allez passer ici vous devez développer vos connaissances, enrichir votre identité, tisser un réseau d’amis solide de lien durable. Je voudrais vous féliciter d’avoir choisi l’Université Senghor, d’avoir réussi à y entrée.  Et je vous souhaite plein succès dans vos études.  Qu’elle vous fasse acquérir une excellente formation qui vous permettra par la suite d’être des acteurs du développement en faisant reculer l’ignorance, la pauvreté et la maladie », a affirmé le Recteur Albert Lourde.

De nombreuses personnalités parmi lesquelles, le patron de l’académie française, en sa qualité de président des universités d’outre-mer et les diplomates des pays de l’Afrique francophonie présent en Egypte ont pris part à cette cérémonie solennelle de rentrée académique 2015-2017 de l’université Senghor d’Alexandrie.

L’Afrique en miniature

Pour cette XV année universitaire, ce sont au total 200 cadres de l’Afrique francophone, composé de 74 femmes et 126 hommes (Soit 37% de femmes sur 63% d’hommes) et 25 nationalités qui font leur entrée pour un cursus en master de développement dans 9 spécialités. A savoir management de projets, gouvernance et management public, gestion de l’environnement, gestions des aires protégées, gestion du patrimoine culturel, gestion des industries culturelles, communication et médias, santé internationale, politiques nutritionnelles.

Jamais, l’Université Senghor d’Alexandrie qui célébrera dans les jours à venir ces 25 ans au service du développement africain n’avait accueilli, en son sein, autant de cadre venus se former pour deux années universitaires. Il est à noter que 2787 aspirants ont concouru au test d’entrée.

Mariam Sorelle

 


Les larmes du départ

Difficile de partir.

Difficile de dire au revoir.

Difficile de lire dans le regard des êtres chers l’envie de nous retenir.

Je me dois de partir, malgré ce nœud dans la gorge qui m’étreint.

Je laisse derrière moi Amour, Famille et Amis.

Le temps passera, à mon absence ils s’habitueront.

Moi, je vivrai encore longtemps dans les vagues souvenirs des moments passés auprès d’eux.

Du temps, il m’en faudra pour m’adapter, du courage pour surmonter le poids de l’éloignement et du cœur pour tenir.

Ce voyage, si je l’ai désiré.

Pourquoi suis-je triste à l’heure du départ ?

Pourquoi mes joues sont-elles humides ?

Je reviendrai…

Nous nous reverrons…

Ce n’est qu’un au revoir…

L’espoir de futures retrouvailles me donne la force ce jour de partir.

Le cœur lourd mais reposé.

Mariam Sorelle


Les blogueurs invités à s’intéresser à la thématique de la migration

  L’Association des Blogueurs de Cote d’Ivoire (ABCI) avec le soutien de l’Institut PANOS Afrique de l’Ouest a organisé, le samedi 6 juin 2015, un tweet-up a Abidjan, sur la migration (clandestine).

Objectif de ce cadre d’échange réaliser une curation de données web ivoirien sur les questions de migration et familiariser les blogueurs à la production de contenus sur la migration. Les pros du blog ont pu profiter du retour d’expérience du journaliste reporter des frontières de l’Institut PANOS Afrique de l’ouest, Suy KAHOFI sur la migration et le blogging. « La réalité des migrations n’est pas forcément celle qu’on nous présente aujourd’hui.

La migration du Sud vers le Nord ne représente que 3% du flux migratoire. Ils (les occidentaux) ont le droit de tomber amoureux de l’Afrique, mais pourquoi pas nous (Africains) ? Il est grand temps que les Africains décident de rester pour faire le développement de l’Afrique », a souligné le journaliste, Suy Kahofi, dans sa communication. Il a, par ailleurs, révélé que la migration est doublement difficile pour les femmes qui en ressortent pour la plupart brisées. Les échanges ont par la suite porté sur le thème le rôle que peut jouer le bloggeur dans le partage de l’information.

Au cours des discussions, Nnenna , participante à ce Tweet-up, s’est dite sensible à la question de la migration et a invité l’assistance à s’investir dans le combat pour freiner la migration du Sud vers le Nord. « Il n’y a pas un pays au monde où la pauvreté n’existe pas, alors fuire la pauvreté est une fausse idée. Profitons de ce que nous avons et voyageons dans la dignité ». Comme ébauche de solution à la migration, Florent Youzan a évoqué l’éducation, pour lui il faudrait montrer les valeurs de l’Afrique aux enfants. Cette rencontre de l’ABCI et l’Institut PANOS Afrique de l’Ouest a enregistré près de 400 tweets.

Mariam Sorelle


L’égalité du genre : L’un des défis majeurs que Donald Kaberuka cède à Akinwumi Adesina

La 50éme édition des Assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement (BAD) a refermé ses portes le 29 mai 2015 à Sofitel Hôtel Ivoire, à Abidjan Côte d’Ivoire, après 5 jours riches en événement. Le point d’orgue de ces assemblées annuelles est l’élection du Nigérian Akinwumi Adesina, 55 ans qui succédé au Rwandais Donald Kaberuka.

Crédit photo: https://fr.africatime.com/cap_vert/pays-une/all

Au cours de son mandat qui débute officiellement le 1er septembre 2015, le nouvel homme fort de la BAD aura pour responsabilité première de garantir et de consolider les acquis de son prédécesseur. Parmi ces acquis à consolider on note le développement inclusif qui vise à faire de l’Afrique, un continent où nul ne serait laissé pour compte. « Imaginez une Afrique ou les femmes africaines participent pleinement à la prise de décision, où leurs compétences et leurs capacités sont optimisées et mises à contribution pour multiplier les opportunités économiques», comme l’indique la sud-Africaine Géraldine J. Fraser-Moleketi, nommée en septembre 2013 par Donald Kaberuka, au premier poste d’envoyé spéciale de la BAD pour les questions de Genre.  Le rapport de la Stratégie du Groupe de la Banque en matière de genre  démontre, par ailleurs qu’ ‘’en Afrique, les inégalités entre les femmes et les hommes sont parmi les plus importantes au monde.  Les femmes et les filles d’Afrique sont parmi les plus pauvres au monde et elles détiennent les plus forts taux d’analphabétisme. La participation des femmes au secteur formel du travail est faible, et, dans de nombreuses régions du continent, la discrimination à l’égard des femmes entrepreneures, travailleuses et chefs d’entreprises, affecte négativement leur productivité et a pour résultat de grandes disparités de revenus entre les femmes et les hommes. Même dans l’agriculture, qui est largement dominée par les femmes, la productivité des femmes est de 30% inférieure à celle des hommes car les femmes ont un accès limité aux intrants vitaux’’. Il incombe, dorénavant, à Akinwumi Adesina de porter ce rêve africain entamé par Donald Kaberuka pour mettre en phase ‘’ l’Afrique et le nouveau paysage mondial’’, thème central de ces assemblées annuelles qui l’on hissé à la tête de l’institution bancaire.
Mariam Sorelle

 


les antillais et Guyanais vivants en Côte d’Ivoire commémorent leurs ancêtres

L'affiche publicitaire des Journées Mémoires
L’affiche publicitaire des Journées Mémoires

En marge à l’inauguration du mémorial ACTe en Guadeloupe le 10 mai 2015, l’Association des Antillais et Guyanais de Côte d’Ivoire (AAGCI)a organisé, avec le soutien du ministère de la Culture et de la Francophonie, la cérémonie d’ouverture des journées mémoires à Abidjan-Plateau. Moment symbolique, de lutte contre l’oubli, ces journées mémoires s’étendront sur un mois à savoir du 10 mai au 10 juin 2015. Avec pour toile de fond une exposition permanente de livre, de photos, d’objet d’art… en rapport avec la traite des noires et la vie des esclaves des colonies d’Amériques et des Caraïbes. Elles seront ponctuées par des conférences, des projections de films, des représentations artistiques. Et prendront fin par un diner gala baptisé ‘’le retour’’. Si l’Institut Français de Cote d’ivoire a abrité  la cérémonie d’ouverture des journées mémoires c’est la bibliothèque nationale de Côte d’Ivoire qui elle va accueillir l’ensemble de ces activités.
Le sens de ces journées…

Selon Maurice Bamba, historien et enseignant, ami de l’Association des Antillais et Guyanais de Côte d’Ivoire, de par ces journées mémoires, les antillais et Guyanais de Côte d’Ivoire veulent se souvenir avec les populations ivoiriennes de ce que fut quatre (4) siècles leurs histoires commune qui est l’esclavage. « C’est un appel à se souvenir du combat passé, à lutter contre les formes modernes d’esclavages et l’aliénation pour construire un monde meilleure plus solidaire », a-t-il souligné. Pour Sidibé Adam Traoré, représentante de Mme Keita Aminata Maiga, Première Dame du Mali, invité spéciale des journées mémoires, cette commémoration est : « Une invite à ceux qui continuent de souffrir les affres d’autre type d’esclavage, une pensée militante pour les enfants soldats, les différentes victimes des différentes formes d’extrémistes. Un moment propice pour jeter un regard plus humain sur les femmes victimes de toutes les formes de violences, sur tous ces désespérés défiants la furie des océans pour plus de paix et de dignités ». Notons que ces journées mémoires ont pour thème : la traite Négrière de l’Afrique à l’esclavage aux Antilles et en Guyane Français. Le public est  attendu sur ces journées mémoires riches en quantités et en qualités.
Mariam Sorelle


Pardonner sans toutefois oublier

C’est en parcourant les réseaux sociaux ce matin que j’ai réalisé qu’on était le 11 avril. Date commémorative de l’arrestation de l’ex-président Laurent Gbagbo qui mettait ainsi fin à six longs mois de crise postélectorale sanglante en Côte d’Ivoire. Ce 11 avril, les populations ivoiriennes la perçoivent différemment. Pour certains, c’est une fête, pour d’autres, c’est une défaite. Si je ne sais pas trop où me situer entre ces deux mondes. Je ne suis pas pour autant insensible à cette date. Quand j’ai pris conscience qu’on était le 11 avril, je me suis souvenue des heures chaudes de la crise postélectorale. Comme si une main invisible avait activé le bouton ‘’replay’’ d’une commande, les images affluaient dans ma mémoire. Réveillant en moi la peur, l’angoisse et la tristesse d’autrefois.
STOP…
Ma mémoire s’est attardée sur ce jour, où, pendant la crise postélectorale je suivais ‘’Les douze coups de midi’’ sur TF1, quand des bruits provenant de l’extérieur ont attiré mon attention. Je me suis levée. J’ai tiré soigneusement les rideaux de la fenêtre. Dans les rues de mon quartier, des jeunes torses nus armés de Kalachnikov étaient en train d’investir tout le périmètre. Ils se dirigeaient sur les positions de l’armée fidèle à Laurent Gbagbo postée à l’entrée du quartier. L’un d’eux me repéra et s’écria ‘’Mogor bé san fai’’ ce qui signifie en langue malinké ‘’il y’a quelqu’un en haut’’. ‘’On termine ce pourquoi nous sommes venus et après on viendra régler ce détail’’ lança un autre. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Les minutes d’après, les échanges de tirs éclataient entre les deux groupes rivaux. Mon quartier se transformait en champs de bataille.
Une paix retrouvée
Ces jours noirs sont bien loin à présent. Chacun en Côte d’Ivoire a souffert d’une manière ou d’une autre de cette crise. Ce 11 avril 2015, je souhaite pour ma chère Côte d’Ivoire des élections apaisées. Que Dieu panse les blessures et estompe tous les désirs de vengeance.
Plus jamais ça en Côte d’Ivoire.
Mariam Sorelle


La journée internationale de la femme célébrée par les Women Techmakers

La première communauté Women Techmarkers de Côte d’Ivoire a organisé le samedi 28 mars 2015 une journée dédiée aux femmes passionnées de technologies. Une activité qui s’inscrit dans la célébration de la journée internationale de la femme.   ‘’ Connecter- Créer- Célébrer’’ a été le thème retenu par le Groupe de Développeurs Google du campus Miage-GI pour inciter les femmes et les jeunes filles à s’intéresser aux technologies. Soulignant que les jeunes filles dans les formations technologies se sentent à l’écart et finissent par opter pour une autre carrière.  Les Women Techmakers d’Abidjan ont montré l’intérêt pour la gente féminine de s’approprier le domaine des TIC.  « La femme africaine ne fait pas un pas sans son téléphone portable. Elle est hésitante sur le chemin du clavier mais s’émerveille devant toutes les informations qui se présentent à elle. Elle s’intéresse, aujourd’hui, aux possibilités offertes par la toile ». Tel a été  le profil de la femme africaine encore hésitante à emprunter le chemin de la technologie, dressé au cours de cet international women’s day 2015 (IWD15).

Mariam Sorelle


Grossesses précoces: Moyens de contraception, une solution… l’abstinence, une réponse.

Agée de 15 ans, anciennement élève en classe de CM2, Fatou a quitté les bancs depuis deux ans. Elle s’est reconvertie en vendeuse ‘’d’eau glacée’’ dans les rues d’Abidjan. « Ma tante m’a envoyé en ville pour vendre de l’eau. Pour survenir au besoin de mon fils. J’aurai bien aimé poursuivre mes études. Mais le mal est fait », affirme t’elle avec une pointe de regret. Tout en s’éloignant proposer  sa marchandise aux éventuels clients.  Si l’école ivoirienne est confrontée depuis une décennie aux grossesses précoces, le phénomène a pris une proportion inquiétante ces dernières années.  En effet, environ 5000 cas de grossesses non désirées ont été enregistrés durant l’année scolaire 2010-2011. Et 5076 cas pour l’année 2013-2014, selon les autorités ivoiriennes. Le ministère  de l’éducation nationale, préoccupé par l’ampleur du phénomène a institué  un vaste programme de sensibilisation dénommé « Zéro grossesse en milieu scolaire ». Ce programme permet de mettre à la disposition des élèves des préservatifs, des pilules du lendemain et des ateliers en santé sexuelle et de reproduction. Je félicite ces actions qui visent à réduire les grossesses en milieu scolaire. Mais je suis toute de même froissée que l’accent soit mis lors de la campagne de sensibilisation sur les moyens de contraceptions.    À aucun moment l’abstinence sexuelle n’est évoquée. Cette affiche de sensibilisation illustre bien mes inquiétudes.

Crédit Photo : https://www.facebook.com/photo.php?fbid=989179324425513&set=a.685246951485420.1073741836.100000003644105&type=1&theater
Crédit Photo : https://www.facebook.com/photo.php?fbid=989179324425513&set=a.685246951485420.1073741836.100000003644105&type=1&theater

Même constat dans les cours dispensés.

Dans le cours de SVT (Science de la vie et de la Terre) de ma jeune sœur en classe de troisième sur les moyens d’éviter les grossesses précoces. Le professeur a pris le soin d’expliquer à ces élevés, les méthodes de contraception que sont ;  le coït interrompu, l’abstinence périodique, la prise de la température rectale. Mais à aucun moment il les invite à opter pour l’abstinence sensuelle. Comme avait l’habitude de mentionner à chaque fin de cours sur la sensualité, les professeurs dans mes années collèges. Je suis peut-être vieux jeu mais entendre ma jeune sœur réciter la définition du coït interrompu me mets mal à l’aise.  A l’instar des paquets de cigarettes commercialisés où la note  ‘’Abus dangereux  pour la santé’’ est toujours mentionnée. Je voudrais qu’on puisse sensibiliser les élèves à utiliser les moyens de contraceptions sans oublier de souligner que l’abstinence sexuelle reste le moyen privilégié pour être à l’abri des grossesses précoces.

Mariam Sorelle

 


In memorium: L’histoire du mannequin rendu célèbre après sa mort

Elle fut méconnue du grand public, jusque dans la nuit du 24 mars 2014, date à laquelle, agressée à l’arme blanche par un chauffeur de Taxi, elle est admise aux urgences du Centre Hospitalier et Universitaire (CHU) de Cocody à 23h. Le lendemain, Awa Fadiga, mannequin âgé de 23 ans décède sur le carrelage du CHU de cocody, à 13h précises. « Par manque de soin prodigué par le personnel hospitalier qui exigeait d’être payé avant de réaliser les premiers soins. », révélation sur les réseaux sociaux de ses proches des heures après sa mort. Le mauvais traitement que subisse les malades dans les urgences les hôpitaux d’Abidjan est un secret de polichinelle. La mort de la jeune fille comme un cheveu sur la soupe va rencontrer l’indignation des internautes.

Le communiqué du ministre de la santé apportant un démenti sur la version des parents, n’aura pas reussi à désamorcer la mobilisation. Car le drame de la disparition du jeune mannequin Awa Fadiga a ému l’opinion publique au-delà des frontières ivoiriennes. La page facebook dénommée « Awa Fadiga, Stop plus jamais ça » créé par ses amis atteint la barre de 26K de like. La pétition « pour que les hôpitaux ne soient plus des mouroirs » en son honneur, va trouver l’adhesion de 8387 signataires. La presse internationale se saisit du dossier à la suite des journaux ivoiriens. RFI, Jeune Afrique, Paris Match… reviennent sur la mort du jeune mannequin. A Abidjan, son décès est évoqué au conseil des ministres. Des sanctions tombent. Le ministre de la santé fait profil bas. Le gouvernement ivoirien relève de ses fonctions le Directeur Général du CHU de Cocody et annonce des ‘’mesures urgentes de restauration de la fonctionnalité des services des urgences de la ville d’Abidjan. Le procureur d’Abidjan ouvre une enquête. Ce jeune mannequin, dont le beau visage fut l’étendard d’un vaste mouvement de colère contre le dysfonctionnement du système de santé ivoirien a été finalement ensevelie le 31 mars 2014 au cimetière de Wiliamsville.

Mariam Sorelle


Journée mondiale de l’excision, mon cœur est en berne

Ce  6 février, le monde entier se souvient de ces femmes, filles excisées dont le nombre ne cesse de croître. Selon les estimations de l’OMS, plus 125 millions de jeunes  filles et de femmes dans le monde sont victimes d’excision.  En cette journée internationale contre l’excision, j’ai pris de mon temps pour parcourir les écrits sur cette pratique barbare vieille d’un demi-siècle. Je suis offusquée de voir qu’au XXIe, la coutume ne faiblit pas. La pratique perdure. La mise en place d’un système juridique pour réprimer, ou, à tout le moins pour protéger les personnes qui tenteraient de se soustraire à cette pratique est inexistant dans de nombreux pays Africain.

Sur une feuille, impuissante comme les organismes qui luttent contre ce fléau sur le continent, j’ai décidé de marquer ces citations, expressions et bouts de phrases qui ont accroché et affaiblit mon cœur dans ma quête de connaissance sur ce fléau.

‘’ Si Dieu avait jugé le clitoris inutile, il ne nous l’aurait pas donné. Arrêtons de le couper’’ Yassa Zazama.

’Chez nous on couvre d’un voile ce qui touche au sexe, mais reconnaissons que pudeur n’est pas synonyme d’obscurantisme», Dembélé Salimata Keita – « Douleur de femme ».

« Il n’existe nulle part un malheur étanche uniquement féminin, ni un avilissement qui blesse les filles sans éclabousser les pères, ou les mères sans atteindre les fils » Germaine Tillion

« Tout comme l’apartheid, les mutilations sexuelles devraient soulever une vague mondiale de protestations. Quand les femmes en danger de mutilations seront-elles déclarées grande cause internationales ? » Françoise Gaillard

« On a mal à ses femmes caractéristiques féminines, on a mal au cœur de soi-même, on a mal à sa dignité humaine, on a mal pour toutes ces femmes qui nous ressemblent et qui sont niées, esquintées, détruites dans leur vérité » Benoite Groult.

’Toi l’excisée, puisse le soleil qui caresse tes cheveux annoncer l’aube d’un jour nouveau où tes petites sœurs n’auront plus à souffrir comme tu as souffert’’. Benoît Lange et Dominique Voinçon, auteurs de :  » Cicatrice – un village et l’excision ».

Je dis non à cette pratique qui non seulement avilit la femme, mais aussi la tue.

Mariam  Sorelle


Enlèvement d’enfant : un drame silencieux en Eburnie

Un phénomène malheureux a vu le jour en Côte d’Ivoire. Il s’agit de celui d’enlèvement d’enfants.

On compte à ce jour ‘’25 cas avérés’’ d’enlèvement et de mutilations d’enfants.
Les images choquantes de ces enfants froidement assassinés font le tour de la toile au grand dam de leurs parents et entourages meurtris. Une véritable perte pour les familles car un enfant arraché aux siens laisse un vide.

La psychose s’est véritablement installée dans la capitale économique ivoirienne. Les parents affolés délogent leurs enfants des salles de classe à chaque rumeur d’enlèvements. Des hommes suspectés de vouloir enlever des enfants sont passés à tabac. Le politique peine à rassurer.
« Nous avons déployé 1500 hommes dont 1000 policiers, 300 gendarmes et 200 militaires dotés de moyen conséquents pour renforcer les patrouilles dans certaines zones criminogènes, les plans d’eau, les abords des écoles, autour des cybercafés ». Cette déclaration faite par le ministre de l’intérieur et de la sécurité, Hamed Bakayoko le mercredi 28 janvier 2015 n’a en rien atténué la peur et l’angoisse des populations.

Une campagne sur les réseaux sociaux, Facebook en l’occurrence, invite les parents à garder leurs enfants à la maison le 2 février prochain si aucunes actions gouvernementales pour freiner ce fléau n’est perceptible sur le terrain.
Qui se cache derrière tout ça ?
Les cybercriminels communément appelés brouteurs sont pointés du doigt dans cette « épidémie » d’enlèvements et assassinats d’enfants qui défraie la chronique.

Une opinion soutient que les enfants enlevés seraient utilisés pour des « crimes rituels ». Si cette piste n’est pas à écarter, il ne faut pas perdre de vue que les élections en Afrique sont précédées dans bien de pays par des enlèvements et disparitions de personnes.

S’il est vrai que la route précède le développement, la sécurité et le bien-être des populations n’en demeure pas moins.

Mariam Sorelle


Web Africa Festival : ces femmes qui ont osé

La capitale économique ivoirienne a accueilli du 24 au 26 novembre 2014, le premier festival africain sur le Web et le numérique dénommé Web Africa Festival.

Un concours de contenu de sites  internet, d’application et de production a été organisé en marge dudit festival. Les lauréats, à ce concours, ont été primés le mercredi 26 novembre 2014 à la clôture dudit festival.

Cependant de tous les lauréats, seulement  deux femmes ont  gravi  les marches du podium ce jour-là. Il s’agit de  Kouakou Félicia Kouakou et Kouraogo Isabelle, plébiscitées toutes deux dans la catégorie ‘’production audiovisuelle’’.

Kouakou Felicia Kouakou primé dans la catégorie documentaire section école

Crédit photo: https://www.facebook.com/akodynews?fref=photo

Son documentaire sacré au festival est  intitulé le Karité manne des savanes d’une durée de 13 minutes.  Elle  retrace dans celui-ci la transformation du beurre de Karité. De l’arbre, au fruit en passant par la préparation  du produit fini c’est-à-dire le beurre pur.

Néanmoins, la réalisation  du film ‘’le Karité manne des savanes’’ a été parsemée d’embuche.  « Les difficultés, il y en a eu ! Une production sans moyen financiers est déjà un handicap. Aussi les personnes pour qui vous prenez du temps voir des jours a briffé et qui vous lâchent a la dernière minutes avec des raisons qui vous laisse sur votre fin », raconte-t-elle.

Avant d’ajouter que « Mon genre n’a jamais été un blocage pour moi. Au contraire une source de motivation ».

Kouraogo Isabelle : primé dans la catégorie documentaire section professionnelle

https://www.facebook.com/akodynews?fref=photo

Si la joie de Kouraogo Isabelle a été total à l’appel de son nom par le jury, elle explique  avoir douté  des chances d’être lauréate.

« J’étais heureuse parce que je ne m’y attendais pas avec le nombre de participants », reconnait-elle humblement.

La baie des milliardaires, un paradis ivoirien, t’elle est le nom de son documentaire sacré au festival dans lequel elle fait la promotion de ce site touristique ivoirien.

A la question de savoir si son statut de femme à constituer un blocage pour elle au moment de postuler au concours de Africa Web Festival, Madesmoiselle Kouraogo répond par la négative. « Non pas du tout, mais être une femme et réalisatrice ce n’est pas du tout facile car c’est un métier qui demande vraiment du temps », nous confie-t-elle. Tout comme Kouakou Félicia Kouakou, Isabelle Kouraogo dénonce la difficulté pour obtenir des interviews. «  J’ai dû changer de ligne pour absence d’interview ».

Son message aux autorités à la réception du prix  a ému plus d’un et lui a valu un standing ovation.

Mariam Sorelle


Mariam Sy Diawara fait d’Abidjan la capitale du Web Africain

Le Premier festival dédié à  l’Afrique et au  numérique  s’est ouvert, le lundi 24 novembre 2014, dans la capitale économique ivoirienne sous la dénomination Africa Web Festival.

Cet évènement se tient à l’initiative de Mariam Sy Diawara, qui se définie comme une femme d’affaires spécialisée dans la communication et la publicité.

Carrefour des générations, mais aussi des pays Africains

Mme Sy Diawara présente son festival comme une plateforme d’information, de discussion, de formation et d’échange autour du numérique. « Les trois jours du festival sont faits de tables rondes, conférences, d’ateliers et de remises de prix pour le concours de contenu de sites  internet et d’application. Internet efface les frontières. Les talents Africains n’ont plus besoin de s’exiler pour prendre leur place dans le monde. L’Afrique doit exploiter cette opportunité  pour montrer sa créativité », a-t-elle exhorté.

Alfred Dan Moussa,  président du comité d’organisation de Africa Web Festival soutient, pour sa part, que grâce à ce festival le langage en Côte d’Ivoire sera durant trois jours celui du web, faisant ainsi d’Abidjan la capitale du numérique.

L’assentiment du gouvernement ivoirien

Crédit photo: https://news.abidjan.net/p/219048.html
Crédit photo: news.abidjan.net

Africa Web Festival qui se tient du  24 au 26 novembre 2014 à Abidjan en Côte d’Ivoire bénéficie du soutien effectif des autorités ivoiriennes. Le gouvernement ivoirien a, en effet,  marqué son adhésion totale à l’évènement avec une co-présidence du festival par le ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), Bruno Koné par ailleurs porte-parole du gouvernement.

« Apres avoir raté pour diverses raisons les révolutions agricole, industrielle, scientifique, etc. nos pays ne peuvent pas se permettre de rater la révolution numérique. La croissance de demain en Afrique reposera en grande partie  sur l’économie numérique à condition pour nos pays de créer dès à présent  l’écosystème, l’environnement propice,  celui qui favorise l’appropriation de technologie par le plus grand nombre.  Africa Web Festival arrive comme une heureuse  contribution à cette démarche », a fait savoir  le ministre de la Poste et des TIC, Bruno Koné.

Le lancement d’Africa Web Festival a enregistré la participation plusieurs membres du gouvernement ivoirien en plus des professionnels du Web et de la télévision, des communicateurs et le grand public. Vue la  mobilisation de ces deux premières journée,  on peut le dire sans se tromper que  les populations africaines manifestent un vif intérêt pour les TIC.

La révolution numérique en Afrique est sans doute pour demain.

Mariam Sorelle

 


Mon amour, pourquoi m’as-tu quittée ?

A la veille de mes 26 ans, je pense à toi.  Malgré ton départ, je ne parviens pas à me remettre de ton absence.

Jamais je n’ai cru que j’allais célébrer cet anniversaire sans toi à mes côtés. Je ferme les yeux et repense à nous. Quand tu me serrais contre toi, pour m’apaiser et me rassurer.

Tu aimais la vie et moi j’apprenais à aimer la vie à travers ton sourire. Tu m’avais pourtant  promis qu’on vieillirait ensemble. Que tu m’aiderais à réaliser tous mes projets, mes rêves. Devenant ainsi le pilier de ma vie. Mais sans crier gare, tu as répondu présent à son appel.  Tu es parti. Tu l’as préféré à moi.

Cette fille qui a tout d’une mégère est plus belle que moi ? Réponds-moi sincèrement.

Qu’est-ce qu’elle avait de plus que moi ?

Qu’est-ce qu’elle pourrait t’offrir que moi je ne puisse pas ?

Le jour de la séparation, tu as prétexté un voyage. On a rangé ensemble tes effets. On s’est renouvelé nos promesses. Tu semblais pourtant si sincère. Ton regard était triste, j’ai cru que c’était ces jours loin de nous qui t’attristaient, mais j’ignorais que c’était plutôt l’adieu.

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 Les jours ont succédé aux nuits, tes appels très tôt le matin me tiraient de mon sommeil et me faisaient croire à la force de nos liens. Mais il n’en était rien, 7 ans que tu ne m’appelles plus, 7 ans qu’un grand vide s’est installé dans ma vie. Sans un au revoir, sans même me laisser la chance de faire ton bonheur. D’éclairer tes jours comme tu l’as fait depuis ma naissance, tu es sorti de ma vie, papa. Me laissant dans une mélancolie infinie. Quel que soit le bonheur que je viens à traverser, elle demeure au fond de mes yeux, la tristesse de notre séparation.  Oui papa, malgré le bleu de mes 26 ans. Je pense encore à toi et ces années n’ont en rien  tari mon amour pour toi.

Mariam Sorelle


Ce que femme veut, Dieu veut

Aucune révolution ne se fait  sans l’apport des femmes. Mais l’implication de celle-ci dans le changement social manque bien d’écho. Trop souvent rangées parmi les oubliés de l’histoire. L’exemple de la Côte d’Ivoire est là pour attester de la véracité de cette pensée défendue par plusieurs personnes dont moi-même. Rappelez-vous de la marche des femmes du RHDP dans la commune d’Abobo, lors de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, le…


L’amour d’une mère

A l’approche  la fête de la Toussaint, communément appelée fête des morts, je me souviens de cette femme, cette mère qui à la date commémorative des morts, se recueillait  sur la tombe de son fils au cimetière de Williamsville. C’était devenue presqu’un rituel pour elle. Elle y allait deux fois au cours de l’année, à savoir le jour de l’an et le 1er novembre. Certes, elles sont nombreuses, ces mères qui viennent pleurer un être cher le jour de la Toussaint. Mais j’évoque aujourd’hui le souvenir d’une seule, de cette dame qui manquera au rendez-vous cette année. Doukouré Fanta puisque c’est d’elle qu’il s’agit, manquera à l’appel de ce 1er novembre 2014.  Si ce nom vous semble inconnu, sachez que c’est celui de la mère du regretté chanteur  Doukouré Amidou Stéphane alias Douk Saga. Ce célèbre artiste ivoirien, créateur du rythme urbain, le coupé-décalé, un concept  qui a eu bien de succès au-delà des frontières ivoiriennes. Dame Doukouré, aimait   se rendre le matin de bonheur au cimetière de Williamsville où son fils décédé  le 6 octobre 2006, repose à jamais. Elle donnait un  coup de balai à la sépulture et intercédait pour le repos de son âme. Avec un sourire jaune, cette mère s’efforçait de recevoir les jeunes venus déposer des gerbes de fleurs sur la tombe de leur idole, en ce jour dédié au souvenir des morts. « Je suis venue aujourd’hui nettoyer la tombe de mon fils et prier pour que son âme repose en paix. Je vous remercie de ne pas insister », disait-elle machinalement aux journalistes qui  en reportage dans ce lieu aimaient lui soutirer quelques informations. Ce rituel était devenu presqu’une tradition pour la famille Doukouré,  les jeunes sœurs de l’artiste étaient toujours présent aux côtés de leur mère pour la soutenir  dans cette épreuve affligeante. Doukouré Fanta ne sera pas présente sur la tombe de son fils, ce 1er  novembre prochain, puisqu’elle  a rendu l’âme le 5 mars dernier, à l’âge de 59 ans. A ses obsèques,  aucuns des fans de l’artiste, ni les membres de la Jet-set (groupe auquel appartenait son artiste de fils), encore moins les nombreux sosies de Douk Saga n’étaient présents. Triste fin pour celle qui a donné le jour au plus truculent des acteurs de la scène musicale en Côte d’Ivoire, ces dix dernières années. Doukouré Fanta, retrouve Douk Saga. Peut-être que là-bas, elle veillera sur ce fils dont elle est restée inséparable. Adieu Maman Douk Saga !!!   Les quelques citations de son fils : Les gens n’aiment pas les gens mais ils aiment l’argent des gens. Celui qui n’a pas peur n’a pas le courage. Seul le travail paye ! L’ennemi de l’homme c’est l’homme. Parmi les champions y a toujours un champion.   Mariam Sorelle


L’excision, une  marque à vie 

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Plateau, l’Indénié, 17 h TU. Bloquée dans un embouteillage, la conversation de trois passagers à l’arrière du taxi me parvient sans effort. Le sujet n’est autre que les femmes excisées.

L’un d’eux vient d’une mission dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Il raconte à ses amis sa soi-disant ‘’ mésaventure’’ avec une fille rencontrée au cours de sa mission.

« J’ai fait la connaissance d’une belle ‘’go’’ lors de la mission… c’était une vraie meuf avec des courbes appétissantes. On passait les soirées ensemble. Un soir on a voulu aller plus loin. Après les préliminaires, j’étais déterminé à découvrir ce corps aux formes généreuses qui depuis quelques jours aguichait mon appétit sexuel. Une fois dans la chambre et au moment de goûter au fruit interdit, je tombe des nues.  Dès que la partie intime de la belle fée s’est offerte à moi, mon érection est tombée, tout d’un coup. Ma belle aux jambes galbées et  à la croupe énorme était excisée. L’image était trop choquante. Elle avait été excisée et de la pire des manières. Ses bourreaux lui avaient presque tout arraché de son appareil génital : le clitoris ainsi que les deux lèvres (inférieure et supérieure) ont été soigneusement taillés. Face à ce décor macabre et lugubre, je lui ai gentiment demandé de se rhabiller. On a continué de se voir, mais je n’ai pu aller au-delà de la simple amitié. Malgré sa grande beauté je crains que l’avenir de cette fille ne soit gâché ».

Le conducteur s’en mêle, la discussion s’enflamme. Je suis au plus mal. Compassion féminine oblige.

« Lorsqu’une coutume traverse les ethnies, les classes sociales, les formations économiques, les religions, les terroirs, les régions, les continents… ce n’est plus une coutume, c’est une politique. Une politique inversement se juge et se combat de l’« extérieur» comme de l’ «intérieur». De par cette citation de Séverine Auffret au début de son livre : Des couteaux contre des femmes, je me donne le droit de juger cette pratique encore tenace au fin fond de nos terroirs.  Mondialement reconnue, pourtant comme une violation des droits de l’homme.

Le poids de la tradition

Crédit photo: https://www.informaction.info/lexcision-est-encore-coutume
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Dans la plupart des pays africains, de nombreuses jeunes subissent encore les affres de l’excision. C’est sans aucune défense qu’elles sont excisées en groupe ou individuellement. Avec pour prétexte que la douleur ressentie au moment de cet acte barbare va renfoncer leur caractère de femme. Elles pourront, leur a-t-on dit, affronter aisément les douleurs de l’accouchement, les épreuves de la vie et surtout devenir des femmes vertueuses.

Ces filles excisées grandissent et découvrent, pour celles qui ont la chance d’être instruites et qui ont une ouverture d’esprit, qu’elles ont été bernées. Leur vie sexuelle serait à tout jamais entachée. Elles sont pour ainsi dit marquées à vie.

D’autres par contre, ne le réalisent pas puisqu’elles feront subir cette même atrocité à leurs progénitures.

 Des chiffres accablants pour la Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire est l’un des pays d’Afrique les plus touchés par la pratique de l’excision. On estime à 36 % le nombre de femmes excisées dans le pays.  La ministre ivoirienne de la Solidarité, de la Famille,  de la Femme et de l’Enfant, Anne Désirée Olotto, dans son adresse à la nation au cours de l’édition 2014 de la Journée internationale contre les mutilations génitales a  révélé que les programmes et les campagnes de lutte contre les mutilations génitales n’ont pas produit les résultats escomptés. « En dépit de l’application de la loi N°, 98/757 du 23 décembre 1998 et de quelques condamnations, des efforts de sensibilisation sur les conséquences désastreuses des mutilations génitales féminines sur la santé physique, morale et reproductive de la femme, celles-ci sévissent toujours.  Aussi, à la faveur de la présente édition de la Journée internationale de lutte contre les mutilations génitales féminines, devrions-nous marquer un arrêt pour analyser le bilan des stratégies mises en œuvre qui ont malheureusement montré toutes leurs limites », a-t-elle alerté.

Exhortant  ainsi à une franche mobilisation contre cette gangrène qui constitue une atteinte au droit et à la dignité de la femme. « Frères et sœurs, chers compatriotes, hommes et femmes de Côte d’Ivoire, communautés sœurs vivant en Côte d’Ivoire, tous, nous sommes concernés par les MGF ; n’ayons pas honte d’en parler. Engageons-nous pour REFUSER et STOPPER ces pratiques honteuses, rétrogrades et néfastes à la santé des femmes et des filles», a déclaré Anne Désirée Olotto.

Vivement que la Côte d’Ivoire qui aspire à  l’émergence à l’horizon 2020 parvienne à juguler au plus vite ce fléau.

Mariam Sorelle