Lagrenouille

La muscu des plantes carnivores

[Courrier des lecteurs] Je voudrais savoir comment les plantes carnivores font pour se refermer sur les insectes. Ont-elles des « muscles » ou des « nerfs »? AaaAaaaAh ! La mignonne petite question que je reçois ce matin.

Eh bien voilà : ni muscle ni nerf – sympa comme slogan – chez les végétaux car sinon, ce seraient des Ents et à ma connaissance, il n’y en a que dans le Seigneur de anneaux, et si les Ents s’étaient déjà rendus compte des effets du réchauffement climatique et de leurs responsables, ils seraient déjà venus nous casser la figure… Donc, cette hypothèse tombe à l’eau.

 

Par contre en ce qui concerne le mouvement impressionnant de nos plantes, il s’agit d’un problème de transport actif d’ions et de turgescence. Je m’explique. Les cellules végétales fonctionnent comme le système ballon-baudruche : la paroi cellulosique, rigide et à l’extérieur peut être gonflée par sa baudruche, la vacuole. La vacuole, réserve d’eau des cellules végétales, peut être gonflée ou dégonflée en eau selon les conditions hydriques du milieu. Quand les vacuoles des cellules sont pleines, la plante est turgescente, elle est droite et rigide, sinon, si les vacuoles sont vides, les cellules sont « dégonflées », la plante fane.

 

 

En ce qui concerne nos plantes dites carnivores, on pense de suite à la famille des Droséracées (car toutes les plantes carnivores se sont pas capables de mouvements) dont les mouvements de la Dionée sont particulièrement impressionnants :

Dionée

 

 

Dans ce cas, la plante est capable de compter sur son stock d’eau pour réguler la turgescence de ses cellules et tout cela, en créant une pression osmotique différente entre plusieurs cellules. Pour ce faire, lorsque la plante reçoit le signal qu’une pauvre mouche est venue fourrer ses organes buccaux dans le creux d’une « mâchoire » du végétal, le tissus cellulaire qui fait office de charnière de la « bouche » de la plante fait circuler l’eau d’une couche de cellules vers une autre :

 

Je sais, l'image est pourrie, mais en plissant les yeux on arrive à lire quand-même un peu.
Je sais, l’image est pourrie, mais en plissant les yeux on arrive à lire quand-même un peu.

 

Cela se fait grâce au transport actif d’ions d’une cellule à l’autre, ce qui engendre une circulation d’eau de part la variation de pression osmotique et une dépense d’énergie, sous forme d’ATP (généré par une potentiel chimique engendré par un gradient de protons, dans les mitochondries mais ça, c’est une autre histoire…). Ce mouvement est très coûteux en énergie pour la plante ! Elle ne le fait que si la prise est sûre. Attention donc où vous mettez les doigts ! Arf.

Crocodile du Nil en attente d’un repas

 


De la bière d’Hibiscus

C’est une recette (enfin, une expérience de biochimie quoi) qu’on se dispute nom d’un petit bonhomme ! Du vin d’Hibiscus au miel, hmmmm ! Et ça monte vite à la tête, attention. Mais c’est bon. Je me suis véritablement fait harceler dans les allées de l’école pour que je livre mon secret, ce labo réalisé pour illustrer l’étrange mystère mystérieux (redondance) de la fermentation alcoolique :

C6H12O6 2C2H5OH + 2CO2 + Ɛ

AaAAAaaAh ! Mais qu’est-ce qui se cache derrière ces signes kabalistique ? De la chimie moderne Lavoisiéenne Môsieur-Médème !

Le glucose, C6H12O6, métabolisé par la levure Saccharomyces cereviseae, est transformé en éthanol C2H5OH avec dégagement de gaz carbonique et d’Energie ! Et là est le nerf de la guerre du métabolisme, s’approprier l’énergie contenue dans les liaisons covalentes des molécules de sucre.

L’énergie dégagée par cette réaction est relativement faible, 2ATP par mole de glucose, car elle se fait en absence d’oxygène, c’est une fermentation anaérobie, alcoolique de surcroît, puisque le produit de réaction est de l’éthanol. D’autres 36 ATP restent cachés dans l’éthanol… D’où le fait que son oxydation dégage pas mal de chaleur.

Notre source de sucre ? Le miel ! Nos chimistes ? Levures sèches de boulanger.

Allez, rapidos, la recette :

Ingrédients (réactifs) :

  • Fleurs d’Hibiscus rouge
  • Miel
  • Levures sèches
  • Eau

Matériel :

  • Bouteille (autant de litres que vous voulez produire) avec bouchon
  • Casserole
  • Une source de chaleur

Manip :

Délayer une cuillère à café de levure dans de l’eau tiède avec une cuillère à café de miel. Laisser reposer jusqu’à ce que nos amies les levures se soient réveillées. Elles se réveillent en faisant des bulles de CO2.

Réaliser un bon jus de Bissap, c’est à dire, faire bouillir cinq minutes une poignée de fleur d’hibiscus dans un litre d’eau et rajouter du sucre jusqu’à ce que le goût vous plaise. Il y aura autant de moles d’éthanol produites que de sucre au départ de la fermentation.

REM : oui, les proportions sont subjectives… Cette manip est empirique, ah, la science rock’n’roll !

Une fois que la température de la solution de Bissap est tombée aux alentours de 40°C, la température optimale pour l’activité des levures, verser les levures activées.

Homogénéiser, recouvrir la bouteille de son bouchon SANS LE FERMER car le gaz carbonique doit se dégager mais sans pour autant laisser rentrer de dioxygène qui inhiberait l’activité anaérobie des levures… En effet, dans des conditions aérobies, les levures respirent, ce qui est plus rentable énergétiquement pour elles (38 ATP par mole de glucose !), mais alors, il n’y a pas d’alcool.

Il faut laisser la biochimie opérer minimum 72 heures, la bouteille doit être à l’abri du soleil et dans un endroit chaud.

Bonne dégustation ! (C’est meilleur frais !)


J’ai enfermé 400 ppm

Fini de rigoler. Moi, je veux pas aller plus loin, j’ai enfermé les 400 ppm de CO2 atmosphérique dans une bulle avec une plante.

Un jour peut-être, un de mes gosses, un gosse de mes gosse, ou un enfant d’élève retirera le bouchon de la bulle quand la concentration en gaz carbonique descendra et repassera symboliquement par 400 ppm, c’est quand il y aura de l’espoir.

Je n’aurais pas été tenté de cliquer sur l’article de Matières Vivantes 400 ppm désabusé si je n’avais pas confondu ppm avec bpm. Quel con. Mais l’article est super. Et je n’aurais pas eu envie, le 16 mai 2013 d’enfermer les 400 ppm CO2 dans une bulle si je n’avais lu cet article et vu ce petit vieux, au hasard des dérives Internet, qui avait enfermé une plante dans une bouteille en verre depuis 1972.

Des plantes dans des bouteilles

Alors, j’ai fait la même manip, j’ai été chercher dans le jardin de l’école une Tradescantia, je l’ai placée au fond d’un ballon à fond rond avec un peu de terre, je l’ai laissé tranquillement prendre racine, dialoguer biochimiquement avec la microfaune de son petit bout de terre et pousser un peu en attendant l’annonce fatidique de la Keeling Curve. 400,27 ppm ce 16 mai 2013, record battu depuis au moins 2,5 millions d’années. Au revoir Tradescantia, je t’enferme avec ton stock d’

H2O, d’O2 et de CO2, symboliquement, pour gérer ton oikos, ta maisonnée, racine étymologique d’écologie. Je ne te laisse pas à l’abri du soleil, le moteur photosynthétique, qui imposera l’équilibre homéostatique entre toi, la microfaune de ton petit échantillon de terre et tes gaz.

Microécosystème
Microécosystème

Car notre planète terre, c’est la même chose que la bulle de ma Tradescantia, une croûte de terre derrière une couche de verre atmosphérique. La biosphère se gère, à quelques détails près, sans apports extérieurs. A moins de brûler tout un stock de toutes sortes d’hydrocarbures enfouis dans la croûte terrestre depuis des temps immémoriaux, sous prétexte de croissance économique (infinie en théorie, mais l’économie n’est pas une science et les économistes sont des charlatans) et de consommation.

Ouais, je voudrais vivre dans ma petite bulle de verre avec ma Tradescantia, respirer un air déjà ancien à mes cellules, comme si tout cela n’avait été qu’un mauvais rêve.


Un anus dans le gland, des lèvres sur le pénis

On parle d’anus et de gland… Mais oooooh ça va ! C’est pas moi, c’est parmi les perles des corrections de mes examens de sciences, session juin 2013 !

C’est toujours à ce moment des corrections des examens de fin d’année qu’on se demande si on a bien fait notre boulot… Mieux vaut rire qu’en pleurer, non ? Surtout que globalement, les examens se sont bien passés !

Allez, place aux perles en photos.

Darwin award
Darwin awards
Pyramide alimentaire subjective
Le plan d’une chasse au trésor
Idées noires…
Anus dans le gland
Les commentaires sont nécessaires ?
Fin des corrections !

 

Bonnes vacances !


Filtre à eau session 2012-213

Fabrication de filtres à eau avec les moyens du bord pour les élèves de deuxième secondaire de l »Ecole Belge de Kigali.

Les S2 ont plus ou moins bien géré la réalisation de leur filtre à eau, dont le procédé est déjà expliqué ici. Un seul bon résultat (attendu), le filtre au design travaillé (coque en peau de bananier tressée) de Grégory, Florian  et Koos est le seul à avoir donné de l’eau claire et non colorée. J’ai même bu l’eau sortie de leur filtre et je n’ai toujours ni colique ni caca mou. Je rappelle que si j’ai la diarrhée dans les 15 jours (temps d’incubation d’amibes ou autre salmonelle), le groupe perd la moitié de ses points.

Flo, Greg et Koos au travail avec leur filtre
Flo, Greg et Koos au travail avec leur filtre

 

Et voilà le résultat : eau filtrée
Et voilà le résultat : eau filtrée

Bon travail les gars.

 


Les 300 rhinos du parc Limpopo ont été exterminés

Avec la complicité de gardiens du parc, ce mois d’avril a vu les 15 derniers rhinos du parc Limpopo se faire exterminer par les trafiquant de corne.

La nouvelle est sans appel, tous les Rhinocéros, 300 en 2002, intégrés dans un programme de protection de grande ampleur de la faune sauvage dans le parc Limpopo au Mozambique ont été exterminés.  Depuis janvier 2013, près de 180 rhinocéros sur les 249 vivants dans le parc Kruger en Afrique du Sud ont été tués. La situation est véritablement intenable pour la protection des rhinocéros d’Afrique puisque preuve en est que les braconniers et trafiquants ne reculent devant rien pour se fournir leur butin. En avril également, 8 cornes de rhinos ont été volées au Musée de Dublin avec une valeur estimée du larcin à près de 500.000 euros ! Les cornes reposaient depuis un an dans la réserve du musée pour éviter qu’il ne leur arrive malheur. A ce rythme là, les rhinocéros seront rayés de la surface de la terre dans quelques années.

Rhino au parc Limpopo

La poudre de cornes est vendue à prix d’or dans les marchés de médecine traditionnelle pour leurs propriétés « magiques ». La corne de rhino est composée d’une agglomération de fibres de kératine, comme nos ongles, nos poils et nos cheveux…

Personne n’a jamais voulu de mes poils de cul qui ont des propriétés hallucinogènes alors qu’ils ont la même composition chimique que la corne de rhinocéros. Dérisoire non ?

Ce qui tue le rhino, c’est l’ignorance.

IFAW

Goodplanet.info

Avec ça, mon coeur balance entre deux humeurs rock’n’roll…

Soit « The man who sold the world » de Nirvana (reprise de D. Bowie)…

[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=fregObNcHC8]

…ou « Champagne » de Babylon Pression (non non ! Ce n’est pas une marque de bière ! au fût !)

[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=smRTKRmwAm0]

 


La nature est un indicateur pH

Pourquoi se casser la nénette à chaque fin d’année scolaire à commander des indicateurs pH spécifiques ? On trouve tout ce qu’on a besoin dans la nature ! Il faut juste chercher un peu.

Une manip de recherche et développement avec les rhétos de l’Ecole Belge de Kigali, trouver dans la nature (les jardins de l’école) de potentiels indicateurs de pH. L’Hibiscus, on avait déjà fait, la preuve ici.

En partant du principe du labo sur l’Hibiscus comme indicateur pH qui a pas mal de zones de virages, il serait normal de trouver d’autres substances qui peuvent changer de couleur en fonction des conditions acido-basiques du milieu dans lequel elles se trouvent.

Le principe de la manip est simple : récolter tout ce qui serait susceptible de changer de couleur en fonction du pH : pétales de fleurs, même blanches, feuilles colorées même vertes… Ensuite, tester trois méthodes d’extraction : à froid avec l’éthanol à 95%, en décoction ou en infusion. Remarque d’expert, l’extraction à l’éthanol à froid fonctionne en général mieux.

Un peu de tout pour ton pH
Un peu de tout pour ton pH

Une fois que l’essence potentiellement indicatrice de pH est extraite, il faut la tester : quelques gouttes dans 3 milieux : acide, neutre et basique puis, observer si il y a des changements de couleurs, ce qui a été le cas avec, entre autres, le « muravumba » (une lamiacées… la détermination n’a pas été plus loin que le nom vernaculaire en Kiniyarwanda), ou la pulpe de figue (voir image ci-bas). Je n’ai pas trouvé de références concernant la pulpe de figue comme indicateur pH dans la littérature alors, les gars, bravo ! (Yeah, ça c’est du labo R’n’S !)

Pulpe de figue extraite à l'éthanol. De G à D : acide, neutre, basique.
Pulpe de figue extraite à l’éthanol. De G à D : acide, neutre, basique. AArgh ! La main de Maxime !

Un tableau de ce genre peut être complété par les élèves, histoire de formaliser le Labo…

Substance / Méthode d’extraction

ACIDE

NEUTRE

BASIQUE

Pulpe de figue / EthanolRoseRose clairvert
Thé / DécoctionBrun clairBrun foncéBrun foncé

Les fabuleux découvreurs des propriétés indicatrices du pH de la pulpe de figue et sa méthode d’extraction sont Elliot Selles et Maxime Roux ! Bien joué les gars.

Alors, pour aller plus loin, chaque substance potentiellement utile pourra être testée dans des solutions préparées de pH allant de 1 à 14… Mais ça, ça prend du temps, pour connaître les zones virage plus précises, comme ici (merci wikipédia) :

Bon amusement !

Don’t forget to Rock’n’Science !

IndicateurCouleur (acide)Transition (approximativement)Couleur (base)
Chou rouge(acide – 1re transition)rougeenviron 2,0-3,0rose
Chou rouge (acide – 2e transition)roseenviron 3,0-4,0violet
Théjauneenviron 6,0-7,0brun
Chou rouge (base – 3e transition)violetenviron 6,0-7,0bleu
Artichautincoloreenviron 7,0-8,0jaune
Curryjaune7,4-8,6brunorangé
Curcumajaune7,4-8,6brunorangé
Chou rouge (base – 4e transition)bleuenviron 8,0-9,0vert
Betteraverougeenviron 11,0-12,0jaune
Chou rouge (base – 5e transition)vertenviron 12,0-13,0jaune
Thymjauneenviron 12,0-13,0brun


Elever ses bactéries à la maison

On m’a pas mal réclamé cette manip : réaliser un milieu de culture généraliste pour les bactéries ! Pour prélever nos amies procaryotes sur des poignées de portes, billets de banques, crottes de nez, lobes d’oreilles, aisselles, mains lavées, mains pas lavées…

La manip classique consiste à fabriquer un milieu de culture pour bactéries généralistes, et de verser ce milieu de culture dans des boîtes de Pétri. La recette du milieu de culture est la suivante :

  • Dissoudre 8 g d’extrait de viande (Oxo, cube Liebig,…) ou 3 g d’extrait de viande et 5 g de peptones dans de l’eau chaude, et porter au trait à 1000 ml;
  • Filtrer puis neutraliser (mettre à pH 7 (pH 6,8 à 7,2 – (7,4)) à l’aide d’une solution de NaOH 0,1M ou H2SO4 0,1M; (c’est mieux de le faire, mais c’est pas obligé si on a pas les moyens de le faire à la maison)
  • Ajouter à chaud 15 g d’agar-agar et laisser bouillir (± 20 min) jusqu’à dissolution complète de l’agar-agar. SOURCE

Pour réaliser cette manip à la maison, il est possible de se procurer le l’agar-agar (extrait d’algue qui fait office de liant) en rayon alimentaire dans les magasins ou en pharmacie. Mais on peut aussi faire le même milieu de culture en utilisant de la gélatine à la place de l’agar-agar. Dans ce cas, 100mL de bouillon sont mélangés avec 2g de feuille de gélatine. Pour remplacer les boîtes de Pétri, on peut utiliser des couvercles de confiture par exemple, à recouvrir avec du film plastique après inoculation des bactéries. Les boîtes de Pétri ou leurs substituts doivent être stérilisés, pour éviter toute contamination, au four à 160°C pendant une heure.

Comment inoculer des bactéries dans votre milieu de culture ? Très simple ! Il faut mettre le milieu de culture bactérien en contact avec le milieu dont vous voulez tester la présence de bactéries. Exemple :

  • Tousser sur le milieu de bactéries alors que vous avez mal de gorge (et après, une fois que vos bactéries se sont développées en colonies visibles, vous disposez d’une arme biologique et avez le pouvoir de contaminer vos copains avec vos bactéries !)
  • Frotter le milieu de culture sur un poignée de porte
  • Frotter le milieu de culture sur un billet de banque bien crade (de l’argent sale, haha !)
  • Frotter tout ce que votre imagination vous dit de frotter avec le milieu de culture (n’allez pas croire que je pense à la même chose que vous !)

Voilà ! Vous avez tout ce qu’il faut pour votre élevage de gentilles bactéries ! Bonjour les streptocoques et autres staphylocoques !


Crottes de pélicans, nidification et oeufs cassés

C’est vraiment à chaud que j’écris ce billet mais… comment est-ce que, juste pour soigner l’image d’un établissement scolaire, on décide de supprimer un site de nidification de pélicans ?

Il faut l’admettre, en plein cœur de la ville de Kigali, on a vraiment de la chance d’avoir un site de nidification de pélicans roses, Pelecanus rufescens. Ils survolent nos maisons, on peut les observer avec nos gamins, les voir construire leurs nids, copuler, élever leurs petits et ce, en pleine ville ! Les Pélicans ont une technique de pêche unique, en plongeant leur mandibule dans l’eau pour attraper leurs proies. Leurs touffes de poils hirsutes de part et d’autres de leur tête leur donne cet air pataud d’oiseau mal réveillé. Leur cacophonie gutturale nous rappelle leur présence et la moitié de la saison des pluies. Dans quelques jours, leurs petits sortiront de leur coquilles et dans près d’un mois ils abandonneront leurs nids pour repartir vers des endroits plus cléments à la pêche.

Au Rwanda, il est interdit de toucher à la vie sauvage. Ça, c’est pour la théorie. Mais si ces volatiles osent tacher la carrosserie rutilante d’un 4*4 alors là, ça ne va plus, c’est sale et la biodiversité doit payer. C’est vrai que la fiente de Pélican ne sent pas la rose, même si l’auteur des déjections est… rose ! Du poisson digéré, c’est dégeu. Mais était-il vraiment nécessaire de détruire les nids avec leurs œufs en sachant que dans quelques semaines les pélicans nous laisseront tranquilles ? Le pélican rose n’est pas menacé, c’est vrai, mais on assiste à une diminution importante de leur population, tout comme le Grand Pélican Blanc (Pelecanus onocrotalus) à cause de la disparition de leurs sites de nidification. Quelle opportunité pour nous, enseignants de voir que des pélicans choisissent notre école pour nidifier ! Sauf, si, pour des raisons d’images et d’odeurs, il est décidé que les nids doivent être éliminés.

Heureusement qu’il sont têtus. Tant que leurs petits ne sont pas nés, ils reviendront, les Pélicans. Au lendemain de la Journée de la Terre, l’Ecole Belge de Kigali à fait un joli pied de nez à la biodiversité. Quelques fientes suffisent à décider l’élimination de nids de pélicans. Que dire des tonnes de déchets journalier accumulés par l’Humain dans la biosphère ?

Et avec ça, j’ai l’air de quoi à défendre les Pélicans Roses de Kigali, hein ?


H7N9, combinaison gagnante ?

Que se cache-t-il derrière le code de l’influenza ? Des barbaries génétiques !

Il existe trois types de virus de grippe qui sont A, B et C. Le type A est le seul qui puisse provoquer des pandémies, c’est donc celui qui nous intéresse. Un virus Influenza de type A est une combinaison de huit gènes parmi lesquels deux sont particulièrement importants : celui de la protéine hémagglutinine qui permet au virus de s’attacher à la cellule qui va être piratée et qui comporte 16 variétés, de H1 à H16 ; et le gène de la neuramidiase, enzyme qui permet de libérer les particules virales qui est représenté par neuf sous-types, de N1 à N9. Cela donne au total 144 combinaisons possibles pour un virus de la grippe, (16*9=144, t’as suivi ?). Toute les combinaisons ne sont pas gagnantes, seules 3 se sont révélées suffisamment compatibles avec une transmission efficace chez l’Humain et ont pu provoquer une pandémie. La première, H1N1, est apparue en 1918, la grippe espagnole et a refait parler beaucoup d’elle en 2009 après s’être fait supplanter en 1957 par la combinaison H2N2 de la grippe asiatique ; et la combinaison H3N2, responsable de la grippe de Hongkong en 1968… La combinaison H5N1de 2003 s’est révélée peu populaire au sein des populations humaines avec près de 360 victimes mortelles de part le monde.

H7N9 n’a pas l’air d’être une combinaison gagnante pour la pandémie selon l’OMS, mais une mutation est si vite arrivée.

Source : le Nouvel Observateur, 10-16 septembre 2009. 


La pédagogie du pogo

Depuis quelques petites années, j’avais approuvé la pratique du Pogo dans ma classe pour illustrer l’état gazeux de la matière. Tout y est : agitation moléculaire, chocs intermoléculaires, regards inquiets des collègues, rires des élèves. Une vraie activité pédagogique !

Mais c’est quoi un pogo au juste ? C’est en général, lors de concert de rock, se rentrer dedans avec vos congénères de concert au rythme de la musique. Un mouvement de foule chaotique, digne d’un état gazeux de compétition.

Exemple :

[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=rJZx58BtmAc]

Ah ! Mes vertèbres se rappellent à moi… J’ai quelques pogos dans les disques intervertébraux…

Et voilà donc l’idée d’illustrer tout cela sur une vidéo avec quelques élèves, le harlem-shake-rock’n’roll physico chimique sur les états de la matière :

[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=9goPXZyG6mw]

Rigolo n’est-ce pas ?

Mais il n’y a pas que ça, Jesse Silverberg et Mathew Bierbaum, étudiants au Laboratoire de physique des états solides et atomique à l’université de Cornelm, à New York, sont aussi des fans de metal, et ils ont modélisé ce qui se passe lors d’un pogo durant un concert. But du jeu ? 1. S’amuser en regardant des pogos sur Youtube 2. Avoir un bon prétexte pour aller pogoter en concert. 3. Modéliser l’état gazeux. 4. Comprendre ce qui se passe lors de mouvements de foules incontrôlés pour mieux les canaliser. Leurs résultats ont été présentés aux congrès de mars de la Société de Physique Américaine.

Et si vous n’avez plus les vertèbres pour supporter un pogo, vous pouvez créer celui de vos rêves sur le simulateur du CohenGroup :

Moshpits simulator

Et pour finir, pour les profs de sciences parmi nous, un mode op’ pour réaliser un pogo en classe :

Le pogo en classe

Matériel :

  • des élèves
  • un local fermé

Réactifs :

  • des élèves
  • de l’adrénaline
  • du rock’n’roll

Mode opératoire :

Placer les élèves au hasard sur une surface libre d’obstacles, dans un local fermé. Demander aux élèves de se déplacer le plus vite possible sans tenir compte de leurs camarades qui pourraient faire irruption sur leur trajectoire et de se laisser dévier sans résister au mouvement. Éviter les blessés.

Observation :

le mouvement effectué par les élèves est totalement chaotique, à l’image d’un concert punk à Jakarta :

[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=nvDjTie0pPI]

  • Le mouvement des élèves = agitation moléculaire
  • Les chocs entre élèves = chocs intermoléculaires

Quelques paramètres peuvent être changés comme le nombre d’élèves, la vitesse à laquelle ils se déplacent ou le volume dans lequel ils évoluent.

A vous de pogoter !

 


Détecter la présence d’iode dans le sel dit « iodé » avec une patate

Vous revenez du marché avec votre sac ou boîte de sel. Le marchand vous l’a vendu comme « iodé ». L’est-il vraiment ? Rock’n’Science vous permet de savoir si votre sel « iodé » est vraiment iodé avec une simple patate ! Merci R’n’S, merci la patate.

La carence en iode concerne encore 54 pays et près de 36% des enfants scolarisés dans le monde selon l’OMS ! La carence en Iode a pour conséquence le développement d’un goitre qui est une hypertrophie de la thyroïde, une glande située dans la gorge, ainsi que de l’arriérisme mental. Les régions du monde les plus touchées sont celles qui sont éloignées des embruns marins iodés. Solution ? « Ioder » le sel de cuisine artificiellement en y ajoutant du KI (Iodure de Potassium) ou du NaI (Iodure de Sodium). Malheureusement, sans un contrôle régulier, le rajout d’Iode dans le sel n’est pas systématique.

Famille présentant un goitre au Mozambique

Avec l’appui logistique d’une simple patate fraîche et de R’n’S, il est possible de détecter la présence d’iode dans le sel de cuisine !

Le principe : la pomme de terre contient beaucoup d’amidon, ce sera notre réactif indicateur, puisque ce polysaccharide réagit avec l’Iode en changeant de couleur : l’amidon se colore en violet. Voici la manip :

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Chimie / Chimie analytique

Manipulation

DÉTECTION DE L’IODE DANS LE SEL IODÉ (MÉTHODE I : la patate)

Observation : présence de KI ou NaI dans le sel dit « iodé »

Paramètre : coloration spécifique d’un réactif-test, l’amidon de la pomme de terre, qui se colore en violet en présence d’iode

EXPERIENCE

Matériel :

  • 1 récipient
  • 1 écrase-patate

Réactifs :

  •  10g de sel iodé
  • Une demi patate fraîche (pas cuite !)

 Mode opératoire :

  •  Ecraser la patate jusqu’à obtention d’une purée. Le rire sadique est autorisé à ce stade de la manip.
  • Mélanger la purée de patate fraîche avec le sel « iodé » à tester.

Observations / lecture des résultats

Après quelques heures, si le sel est effectivement iodé, la patate se colore en violet.

Remarques / Problèmes rencontrés :

L’oxydation de la pomme de terre en présence d’oxygène atmosphérique donne une couleur brunâtre à la pomme de terre, cela ne doit pas être interprété comme un résultat positif !

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Garder ses testicules au frais : douloureux !

C’est les spermatozoïdes qui le veulent puisque, pour être fabriqués, ils doivent se trouver à au moins 2°C en dessous de la température corporelle. 

La question est venue pendant la deuxième formation en éducation sexuelle pour les profs de bio au Rwanda que j’ai donnée cette année : pourquoi est-ce que les testicules sont tellement douloureuses quand on les frappe ?

Parce qu’il faut avoir avoir le réflexe de se protéger les testicules si on les sent menacées ! Une fois que nous, les hommes, (grrrr), avons expérimenté le premier choc dans nos testicules, on a plus envie que ça arrive. Sauf si on fait partie de l’équipe de Jackass :

Ce réflexe (observez la tentative de protection des parties sensibles)… :

Non ! pas dans les parties !

…est conditionné par l’envie de ne pas avoir mal aux testicules qui sont bardés de nerfs sensitifs car, si on avait pas le réflexe de les protéger, vu leur situation exposée aux dangers de la vie active, nos boulettes seraient vite endommagées et mettraient en péril nos capacités reproductrices.

Pourquoi ne pas avoir nos testicules protégées et bien au chaud derrière le pubis ? Bonne question coco.  Eh bien, si les testicules se trouvent à l’intérieur du corps, elles ne produiraient pas de spermatozoïdes dont la conception se fait à au moins 2°C en dessous de notre température corporelle. Juste avant la naissance, les testicules des garçons descendent dans les bourses, le scrotum. Il arrive parfois que les deux ou un testicule ne veut pas descendre dans le froid, c’est la « cryptorchidie », qui est une cause de stérilité.

Cryptorchidie

Face au dilemme  « rester au chaud » ou « m’exposer aux chocs », la nature a mis au points des stratégies comme « l’ascenseur », à l’image du furet, dont les testicules sont dans les bourses uniquement en période de rut ! Le reste du temps, les testicules remontent au chaud, pépères, protégées dans la cavité abdominale.

Nous ne sommes pas des furets alors, à vos bourses !


Du jus d’Hibiscus comme indicateur acide-base

Ohlalalaaaaaa ! Je n’ai plus de papier indicateur ou Tournesol dans mon labo pour tester mes solutions acido-basiques ! Pas de panique : un jus d’Hibiscus, et ça repart !

Je m’explique. La fleur rouge d’Hibiscus contient un ensemble de pigments qui au final, reflètent le …rouge. Ceux-ci, de la famille des anthocyanes, changent de conformation moléculaire en fonction de l’acidité de la solution dans laquelle elles se trouvent, ce qui change leur spectre d’absorption lumineux et donc, changent de couleur en fonction des conditions acido-basiques du milieu… Oui ! C’est un indicateur de pH !

L’extraction est facile : passer une poignée de feuilles rouges d’Hibiscus au mortier pilon dans 200mL d’éthanol. La solution se conserve pas mal de temps. Pour tester les variations de couleur, préparer des solutions de pH différents. Comme par exemple, sur la photo, KOH concentré, NH3, NaOH 0,1M, bicarbonate de soude, détergent, eau distillée, eau du robinet, jus de citron, HCl 0,1M, HCl concentré… Les couleurs varient du bleu pétrole au rouge vif, en passant par le vert, le jaune… Un indicateur pH au spectre complet !

Un petit mode op’ ? Allez, soyons fous :

Fabriquer un indicateur coloré avec de l’Hibiscus

Réactifs

  • 1 grosse poignée de fleurs d’Hibiscus rouge
  • 200mL d’éthanol concentré

Matériel

  • Mortier et pilon
  • Erlenmeyer / récipient
  • Papier filtre
  • Entonnoir
  • Ciseaux

Mode opératoire

  • Disposer les fleurs d’Hibiscus découpées en petits morceaux au fond du mortier. Recouvrir le tout d’éthanol.
  • Piler de manière à extraire le plus de jus de fleur possible. Filtrer le mélange à l’aide de l’entonnoir et de du papier filtre.
  • Verser le reste d’éthanol dans le récipient. Fermer, étiqueter. La solution peut se conserver plusieurs semaines à l’abri de la lumière.

Et sur la photo, une équipe d’expérimentateurs de choc : Svenja, Maxime, Bernice, Eliott et Siméon, Yeah !


Education sexuelle au Rwanda

Eh bien voilà ! C’est parti, je donne une nouvelle formation en science expérimentales aux collègues rwandais. Thème de cette année : enseigner l’éducation sexuelle ! Alors je vois tout de suite certaines personnes me demander « alors, tu expérimentes quoi en éducation sexuelle avec tes collègues rwandais ? » Ha ! Plein de choses ! Le pic de croissance des ados ; l’extraction de l’ADN ; dissections de testicule, cerveau et œuf de poule ; culture d’asticots ! Et puis, le grand final : le préservatif sur la banane ! Oui, euh, non c’est pas Tintin au Rwanda donne des cours d’éducation sexuelle, mais, la contraception sera incluse dans le programme, of course. Avec des techniques de gestion de débat houleux comme par exemple, le sujet chaud-chaud-chaud : l’avortement. Dans un pays plus chrétien que Jésus, il va y avoir du sport.

La première session s’est déroulée super bien vendredi passé, on a vu ce qui se passait dans le cerveau, quelques techniques de séduction et le développement des caractères sexuels secondaires chez nos amis mutants adolescents. Parmi les participants, une bonne-sœur, qui prend note dans les moindres détails.

Sinon, voici la source de mon inspiration : Monty Pythons ! Sex education :

[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=m4kXF7RjsJE]


Une nouvelle étude élucide les portes d’entrées du SIDA chez l’homme

C’est une toute nouvelle étude qui apporte des éclairages primordiaux sur la mécanismes de contamination au SIDA chez l’homme.

En 2000, des études cliniques ont démontré que la circoncision permettait de réduire de 60% le risque d’infection par le SIDA chez les hommes lors de rapports hétérosexuels. Conclusion : la face interne du prépuce constitue l’une des principales voie de contamination au SIDA mais… n’est pas la seule ! Un des défis de la recherche pour la lutte contre le SIDA restait à déterminer quelles étaient les autres portes d’entrées. C’est chose faite, une équipe de l’Institut Cochin en collaboration avec l’ANRS vient de trouver les deux autres portes d’entrée : l’urètre. L’extrémité de l’urètre ou fossa navicularis, et la muqueuse à l’intérieur de l’urètre. Ce sont les macrophages de l’urètre qui se font infecter par le virus et constituent donc l’accès vers l’intérieur de l’organisme.

« Les chercheurs veulent à présent déterminer si les macrophages de l’urètre constituent des réservoirs permettant au virus de ne pas être éliminé totalement par les trithérapies. Ces travaux sont importants du point de vue fondamental, et permettent de comprendre en partie comment l’urètre peut constituer une porte d’entrée au VIH chez les hommes, qu’ils soient circoncis ou pas. Ils pourraient permettre aussi l’élaboration de nouvelles stratégies de prévention. »

Le communiqué de presse de l’agence Nationale de Recherches sur le Sida et les hépatites virales (ANRS)


Haché de cheval et météorite en pluie

On bouffe du cheval. Et alors ? Problème sanitaire ?

Il y a bien un produit pour soulager les articulations des vieux chevaux qui rend leur viande impropre à la consommation, le phénylbutazone, un anti-inflammatoire, mais ça, c’est utilisé aux States. Ou encore la trichnine, un sympathique vers parasite qui vient se loger dans les tissus musculaires, mais le risque n’est pas plus élevé que pour d’autres viandes. C’est vrai que si j’achète une lasagne étiquetée « boeuf », je serais surpris de savoir que je mange du cheval et je me poserais de sérieuse questions sur la traçabilité du produit…

Mais bon, on n’aime pas manger du cheval, l’animal noble qui portait son chevalier ou qui tirait la charrue avant les boeufs. Et arrive la révolution industrielle. Le cheval est relégué aux loisirs ou aux abattoirs, les hygiénistes du dix-neuvième prétendent que c’est la viande la plus saine qui existe, riche en fer et pauvre en graisses, et surtout, dans les boucheries chevalines, le kilo de viande est moins cher que le boeuf… Le filet de cheval devient prolo !

Actuellement, la viande de cheval est plus chère que le boeuf, même avec l’interdiction en Roumanie d’utiliser des attelages de chevaux sur les routes depuis 2008. Le cours de la viande de cheval ne varie pas trop, le prix du kilo de cheval roumain est comparable à la moyenne… et reste aussi chère que le veau… Intriguant. Quel avantage à utiliser de la viande de cheval ?

Vu d’ici, Kigali, manger du cheval ou du boeuf, mouais, débat de pays riches, ça reste des concentrés de protéines ! Pendant le génocide, les chevaux du cercle sportif couraient dans les rues, perdus. L’un aurait été brûlé vif et l’autre, mangé. Cette semaine en allant au marché acheter mon poison et mon poulet, je me suis rendu compte que les cuisses gallinacées venaient des Etats-Unis, le maquereau de Corée, les sardines du Yémen, le tilapia d’Inde et la perche du cauchemar de Darwin, du lac Victoria.

C’est le capitalisme, c’est lui le problème. Là, d’un coup, je veux bouffer du pseudo-scientifique, du steak d’économiste, bien saisi en début de cuisson.

Et puis, paf ! Des vidéos amateurs provenant de voitures d’Oural montrent une pluie de météorites sur fond de Country-music crachée par les auto-radios (ambiance de fin du monde assurée !!). Traînée de fumée dans le ciel et puis une lumière intense comme un immense flash au magnésium. Boum, onde de choc, 200000m2 de vitres soufflées, 1200 blessés. Le lendemain, un météorite de la taille de quatre terrain de tennis nous frôle à 1/10 de la distance terre-lune. Odeur de dinosaure un peu trop cuit.

L’humanité est bien peu de choses.

[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=90Omh7_I8vI]

Science et Avenir

SOS Conso, le blog de Rafaele Rivais, journaliste au Monde


Le feu au labo de chimie avec des relents de Nirvana

Ça, c’est un truc que j’avais toujours rêvé de faire quand j’étais élève, incendier le labo de sciences ! Et maintenant que je suis prof de chimie et que j’ai accès à la réserve des réactifs, je peux foutre le feu au labo, yeah !

Si ça c’est pas rock’n’roll, je change de métier. Avec une petite musique de fond genre « burn » de Deep Purple, ça le fait. Et puis, pour un blog qui veut faire des sciences hors labo, l’image est bien choisie. Merci à Linda pour la photo.

Feu au Labo chimie

C’est pas que j’aimais pas les sciences quand j’étais élève, c’était que j’aimais pas l’école, alors j’aurais pu faire brûler toute l’école. À part quelques profs déjantés ou décalés, beaucoup d’autres m’ont apporté ennui, soumission et médiocrité. C’était un Monsieur B, prof de latin qui nous gueulait dessus et nous humiliait à la remise des interros, un dirlo qui vient t’expliquer à la fin de tes études pourquoi tu n’es pas assez bon pour continuer des études, un prof de français qui t’expulse de son examen oral parce que tu comprends rien son livre aux relents d’ennui ou la prof de physique alcoolique qui s’écroule sur son banc après avoir expliqué le fonctionnement d’un thermomètre. Ce qui est fou, c’est que je me souviens aussi de la première fois que j’ai été à l’école, en maternelle, avec une sorte de bonne femme qui, pour commencer sa classe, nous a tous gueulé dessus. Bon allez, je l’admets, il y a bien eu des profs qui m’ont marqué positivement, mais j’ai pas envie de parler d’eux pour le moment… C’est peut-être parce que je me suis remis à écouter Kurt Cobain s’égosiller.

J’espère, chers élèves, pouvoir vous apporter quelque chose de différent, le goût à la vie.

Allez hop, pour ces quelques années à user mes pantalons sur les bancs du secondaire, je ne sais pas ce qui correspond le mieux comme musique, c’est Nirvana, d’office, mais j’hésite entre « Tourette’s » pour les pulsions de violence adolescente (album In Utero), ce n’est certainement pas qu’un simple « Smells like teen spirit », (Nevermind), ou alors peut-être un « Negative creep » (Bleach).

Yeah.