Guillaume DJONDO

A coeur ouvert (2)

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Maman,

J’étais là, hier nuit, à regarder le ciel depuis ta fenêtre. Et je me suis rappelé qu’il y a déjà un an que je t’avais écrit une lettre. Une année qui est passée si vite. Tellement vite qu’on ne l’a pas vu filer. Une année qui a englouti tant de chose. Une année où il y a eu peu de pause.

Je me suis tourné vers ta photo placée à côté de ta vieille horloge, contre un mur de ta chambre. Le silence dans la pièce, morbide, se brisa d’un coup : il fractura l’harmonie qui y régnait. Même à ta chambre, tu manques. Au rythme du ballottement du carillon, j’ai vu nos souvenirs défiler. J’ai eu envie de pleurer mais je me suis retenu.

Le balancement des pendules de cette horloge a atteint mon esprit, comme une maladie. Comme une maladie, il a emporté mes envies, mes joies. Il a heurté ma sensibilité, ma foi. Aujourd’hui, c’est la fête des Mères. Et comme je te l’avais dit dans ma dernière lettre, je n’aimerai pas attendre de telles occasions pour t’aimer fort. Pour t’aimer encore et encore.

Le temps passe tellement vite, Maman. Je me suis demandé ce que je pouvais te dire cette fois que tu ne saches déjà. Je me suis imaginé ce qu’il y aurait eu si tu étais encore là.

Vois-tu ? Spéra a grandit. C’est une femme aujourd’hui, brillante, forte et déterminée. Elle a fait ce petit bout de chemin avec le vide que tu as laissé. Elle s’est accrochée à la vie sans s’y lasser. Autour d’elle, tout le monde a su jouer son rôle. Elle a su garder la tête sur les épaules. Elle n’a manqué de rien. Elle s’égosille même parfois à dire qu’elle se sent bien.

Mais, tu sais ? Il y a toujours ce tremblement de ses lèvres, cette intensification des battements de son cœur qui la trahisse quand elle entend ton nom. Même dans ces cas, à tous nos mots de réconfort, elle dit non. Tout chez elle me fait penser à toi. À cette force de caractère que tu avais. À cette sensibilité que tu cachais. À cette pureté dont tu débordais. À cette fermeté que tu montrais.

Jacques est resté lui-même. Ses habitudes n’ont pas changé. Toujours aussi mignon et intelligent, toujours aussi posé et rangé. Il a eu un parcours scolaire exemplaire. Au point où, après son Bac, on a eu du mal à l’orienter vers quoi faire.

Gérard a beaucoup souffert de ton absence, de celle de Papa aussi. Il reste souvent enfermé dans le noir à te pleurer, à s’inquiéter. Ta soudaine disparition l’a profondément marqué. Beaucoup plus qu’on ne s’y attendait. C’est aussi un grand garçon, aujourd’hui. Il est un peu emporté par cet élan de modernité, de mondialisation. Mais, rassure-toi, il reste raisonnable.

Faut-il que je te parle de moi ? Ton absence me ride. Les déboires que j’ai connu ces derniers mois rendent mon existence de plus en plus aride. Je me sens comme un ciel sans étoile, une piscine sans eau, une Rolls Royce sans carburant.

Pourtant, je reste confiant. En l’avenir, je crois. Donc, je ne m’arrête pas. M’arrêter, c’est te déshonorer. Pourrais-je oser ? Non. Je te promets de persévérer. La mélodie envoûtante de mon cœur me suffit. Tu as de l’avenir, fiston. Autour de moi, c’est ce qui se dit. Je surfe sur une vague d’océan qui m’emporte à elle toute seule. Elle me berce. C’est elle qui m’insuffle toute cette énergie. Celle qui me permet de t’écrire actuellement.

J’aurai aimé avoir plus de temps pour te parler de cette fille. Celle que je t’avais dit que tu aurais aimé parmi mille. Mais je te laisse te forger une idée d’ici notre prochain contact épistolaire.

Les enfants offrent des cadeaux à leur maman en ce jour spécial. Comment faire pour que tu aies les tiens ? Spéra, Jacques et Gérard voudraient te prouver combien ils t’aiment mais tu n’es pas là. Pour une huitième fois, tu n’ouvriras plus la porte. Pour une huitième fois, j’ai encore du mal à croire que tu es morte.

Tu nous manques, Maman.

Je t’aime.
Guillaume.


Billet 100 : drôle de parcours

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Bien le bonjour chers lecteurs,

Faites comme moi, asseyez-vous. Bref… Faisons-le ensemble. Asseyons-nous un moment, vous et moi. Méditons, réfléchissons, analysons… Alignez les expressions que vous voulez, à la suite. Je vous l’autorise aujourd’hui. Ces deux années passés ensemble, Vous, à me lire et à commenter, Moi, à réfléchir et à rédiger, en sont les témoins. Deux années et plus pour certains, à vous fatiguer avec mes humeurs, mes habitudes et mes mésaventures. Deux longues années à vous livrer certains secrets de mon quotidien. La route a été longue, jalonnée d’heurs et de malheurs, d’obstacles et d’embûches, d’intenses moment de joie et de peines. Le bilan qui résultera de nos évaluations respectives sera déterminant pour la suite de cette tumultueuse aventure dans laquelle nous nous sommes lancés, vous et moi, depuis le 19 septembre 2014.

S’il n’était plus question à un moment donné d’écrire pour écrire, d’écrire pour décrire, d’écrire pour dire, d’écrire pour faire rire… il était urgent pour moi, au regard de l’importance que prenaient mes publications dans la communauté, de savoir quoi dire, comment le dire, et quand le dire.


Retour sur un parcours en zigzag.

J’ai commencé à bloguer dans une démarche purement désintéressée. J’étais riche de maux, de larmes, et de traumatismes qu’il me fallait absolument extérioriser, évacuer, exposer pour ne pas étouffer. Je sortais d’une rupture douloureuse et comme tout gentleman sensible, j’avais morflé. J’avais une rancœur qui naissait. Le blog s’est imposé à moi comme canal d’évacuation à ce moment-là. J’ai commencé avec des poèmes, ensuite des chroniques, enfin des billets expliquant mes convictions. Je pensais qu’en faisant cela, on me comprendrait mieux. Erreur ! On m’a plutôt détesté parce que j’exposais ce qui relevait de l’intimité sur la place publique.

Puisque ma rancœur grimpait, je me suis concentré sur le second facteur de mon traumatisme : l’Université de Lomé. Fort de ma Licence obtenue un an plus tôt en 2013, avant le début de cette aventure, il m’est resté de nombreuses choses en travers de la gorge que je voulais absolument étaler. Vous savez ? Les parents ne comprenaient pas pourquoi les autorités tenaient un discours sur l’accessibilité et la facilité qu’offre le système LMD alors que vous, leur fils ou filles, vous avez du mal à valider vos matières. Vous avez du mal à valider deux matières seulement pour terminer un parcours de 3 ans qui s’est déjà échelonné sur 4 ans. Il fallait revenir refaire les mêmes matières, l’année suivante.

Pour eux, cela relève de la paresse que d’autre chose. Il fallait donc leur révéler le dénuement, le désordre et la gabegie de cette jungle dans laquelle très peu d’étudiants survivent. Nous y étions entrés avec des chemises classiques piquées dans des pantalons bien repassés avec des chaussures bien cirées. Mais nous en sommes sortis avec des t-shirts, des culottes et des chaussures de sport. C’est l’équipement idéal d’un véritable étudiant togolais. Avec ça, vous pouvez affronter tout type de danger dans cette brousse : recherche de place, changement de salle, pluie, gaz lacrymogène, course poursuite, grève pour indisponibilité des allocations, etc… C’est une jungle et l’équipement que nous avions au départ n’était pas approprié du tout. Désolé, personne ne nous avait prévenus !

C’est ainsi que petit à petit, j’épluchais et épuisais les sujets sans m’en rendre compte. Au même moment, je grandissais. Mais, ne vous inquiétez pas, ça je m’en rendais compte avec les nombreux rasoirs que je payais. Il fallait donc innover pour ne pas tomber en désuétude, en suranné, frustre ou encore rustre.


Mise en place de la panacée.

Le plus dur, ce n’était pas de supporter les piques de ma mère quand je venais raser le mur de la cuisine comme un lézard de Notsè en cherchant mon déjeuner. Non ! Le plus dur, ce n’était pas non plus de supporter le regard de mon père quand on était au 4 du mois et que je me présentais pour demander mon argent de poche. Non ! Ce sont mes parents, il me supporteront tant que DIEU leur prêtera et leur renouvellera le souffle de vie.

Le plus dur, c’était les jours où il fallait se réveiller avec 100.Fcfa, moins parfois, alors que sa petite amie est en menstruation avec de douloureux maux de bas ventre et qu’il lui faut un tampon, l’accompagner à l’hôpital. Le plus dur, c’était les matins où en secouant sa poche, on y trouve une pièce de 500.Fcfa et qu’il fallait choisir entre payer du carburant pour aller à son stage et ne pas manger ou rester à la maison et se payer à manger.

Il fallait trouver une alternative en attendant de compter les millions que nos professeurs nous promettaient si on obtenait notre Licence. Une Licence qui a vite fait de nous montrer ses limites sur le marché de l’emploi. Il fallait s’autonomiser pour ne pas mourir de honte devant les nombreuses obligations qui commençaient à augmenter.

D’un amoureux de littérature, je suis devenu poète. D’un passionné de Relations Internationales, je suis passé à spécialiste des Marchés Publics. D’un mordu de l’Administration Publique, je suis devenu Serial Entrepreneur avec notre structure de Communication Digitale, Hikari Concept. D’un féru de Blog, je suis devenu Social Media Manager. Et tout ça dans un intervalle de deux ans. Comment j’ai fait ?

Je me suis formaté la tempe. J’ai mis les compteurs à zéro, et commencé à mettre à profit ma présence indéniable sur les internets. J’ai suivi des cours à distance, des tests de sélection, des MOOCs différents au même moment, parfois. Et au finish, je me suis retrouvé avec de nombreuses casquettes avec les cours sur la Poésie Numérique avec l’Université Paris 8, comment devenir Webconseiller et Consultant sur les Stratégies du Digital avec ORANGE, comment Informer et Communiquer sur les Réseaux Sociaux / faire du Journalisme Numérique et être Social Media Manager avec Rue 89 en partenariat avec l’Université de Stanford et Google. C’est ainsi que je me retrouve aujourd’hui avec deux receuils de poésie : l’un tapuscrit, l’autre numérique, Chef projet Digital à Hikari Concept et un second blog www.guillaumedjondo.com


Instant de gratitude.

Puisque le clictivisme et le liketivisme sur les réseaux sociaux ne payent ni la bière, ni la facture, il m’échoit de rendre un vibrant hommage à des personnes formidables. Pour tout ce qu’on a partagé, pour tout ce qu’elles m’ont offert. Parce que sans elles, je n’aurais pas écrit ce centième billet. Sans elles, vous n’auriez pas lu depuis deux ans tout ce que j’ai écrit. Sans elles, j’aurais peut être commis des délits. Grâce à elles, je suis riche en sourire, en volonté à reconstruire, en liberté, en patience et en différence. Grâce à elles, je suis riche en humanité au point de pouvoir en donner en pourboire. S’il y a des gens dont j’ai forcé l’admiration dans la communauté togolaise aujourd’hui, qui m’adulent à chacun des clics, j’aimerais qu’ils sachent ceux à qui je dois mon vécu, mon inspiration.

En attendant de signer des chèques en millions pour vous rembourser, je dédie donc ce centième billet à mon pote Cédric pour les petites pièces de l’époque empruntées (et jusque-là non-remboursées) pour aller au cyber nourrir ce blog, à la grande sœur Essénam, à mon amie Esméralda, à ma conseillère particulière Acoco, à mon énergisant François… à tous ceux qui savent lire entre les lignes.

Bien à vous !


De la plume à la plume parlante : vidéo

Bien le bonjour chers lecteurs,

Tourner un clip vidéo, un documentaire, ou un film m’a toujours semblé facile jusqu’à ce que j’en fasse l’expérience. Cette tâche qui au premier abord se révèle facile, ne l’est pas du tout. C’est un véritable exercice intellectuel auquel se soumet nos réalisateurs. Mais ce n’est que la partie simple du puzzle. La partie compliquée, c’est celle du montage, de l’exportation et de la mise en ligne. Tiens, la mise en ligne de vidéos sous certains formats n’est pas encore possible au Togo. Pourquoi ? Lisez ces tweets.

En réalité, le problème de connexion à l’ère où nous faisons du numérique une tasse de thé doit trouver une solution immédiate au risque que nous soyons encore à la traîne pendant de nombreuses années derrière les pays voisins. A un moment donné, on a été tenté d’aller au Ghana ou au Bénin pour mettre en ligne le fameux documentaire que vous attendiez depuis avec impatience.

Tenez : https://youtu.be/kvQRNqiBkQo

J’espère que vous apprécierez.

Bien vous !


J’ai rencontré Mme Cina LAWSON

Crédit Photo : Edmond D'ALMEIDA

Bonjour à toutes et à tous,

Hier après-midi, j’ai eu l’insigne honneur de rencontrer Mme Cina Lawson, le Ministre des Postes et de l’Economie Numérique du Togo.

J’ai éprouvé une grande satisfaction quand, dès le début de nos échanges, elle m’a parlé de mon billet et de mes tweets qu’elle a, tenez-vous bien, lu en personne. Elle a eu l’humilité d’exprimer des regrets face au malheureux incident qui m’est arrivé au sein de son Ministère la semaine dernière. Nous avons parlé de moi, de ma passion pour les TIC, de mes projets, de mon rôle dans la communauté togolaise.

Pendant toute mon intervention, elle est restée attentive à mes propos, sans m’interrompre. Elle m’a ensuite posé des questions pour comprendre mon intérêt pour le numérique avant de me présenter à une de ses collaboratrices avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger aussi. C’est ainsi que pendant 20min, j’ai pu discuter sans langue de bois avec une personne extrêmement ouverte.

Il semble et maintenant je le crois, qu’il n’y a pas de super personne. Enfin, des personnes mi-Hommes mi-Dieu, qui contrairement à nous autres mortels sont des êtres supérieurs.

Loin de moi, l’intention de me comparer à la grande icône qu’est Mme Cina Lawson, ministre de son Etat, mais je veux juste par ces mots dire qu’on peut être ministre et simple. Importante et disponible. Collaboratrice directe du chef de l’Etat, et interlocuteur parfait du citoyen lambda.

Derrière mon petit écran téléviseur, je vous ai toujours imaginée inaccessible, mais quelle ne fut pas ma grande et très agréable surprise de me rendre compte que les gouvernants ont de la considération pour les gouvernés.

Ce que vous attendez depuis là, mon avis ?

Mme Cina Lawson est une personne extrêmement sympathique, ouverte d’esprit, qui ne craint pas les contradictions. Une Dame qui a un profond respect pour la personne humaine, aussi petite soit-elle. Une Dame rudement attachée à la liberté d’expression et véritablement passionnée par les TIC. Point final !

C’est bien riche de discuter avec une figure de premier plan. Avoir discuté avec Mme le ministre aura eu le double mérite de me faire rompre avec le mythe de l’indisponibilité des hautes autorités et profiter de leur diligence quand le besoin se fait urgent.

Plus d’inquiétude, mon rapport promet d’être lourd avec des éléments bien distillés produits par les services compétents.

Bien à vous !


Aucun respect pour l’usager du service public au togo

Crédit : www.efficrm.com
Crédit : www.efficrm.com

Bien le bonjour,

Ce mardi 20 avril 2016, un incident malheureux auquel je me suis confronté plus d’une fois, m’est encore arrivé au Ministère des Postes et de l’Economie Numérique. Ma présence sur ces lieux n’était ni hasardeuse, ni improvisée, ni aventureuse. Elle se justifiait par le besoin d’avoir des éléments crédibles et suffisants pour la production d’un rapport sur : la francophonie numérique, horizon 2020. Je n’ai toujours pas digéré l’incident en question pour des raisons liées à mon état d’esprit et à mes convictions profondes.

Socrates

Il semble que notre âge soit le premier facteur qui révèle notre incompétence à remplir certaines tâches avec responsabilité et assiduité. Il est difficile à des aînés aujourd’hui de confier des tâches importantes à des jeunes, comme moi, parce qu’ils estiment que nous n’avons ni le talent, ni la détermination et encore moins les ressources nécessaires qu’il faut pour arriver à les remplir. Pour ceux qui ont le courage de prendre ce pari sur nous, jeunes, ils sont rapidement désenchantés par la tournure des événements, notamment la condescendance des autres aînés qui ne pensent pas comme eux. Ce n’est pas la première fois que je suis confronté à une telle situation. Mais jamais, je n’ai eu le courage d’en parler parce que j’estimais que le moment viendra. Et bien, le moment est venu de lancer un message en direction de ces personnes âgées qui n’ont aucun respect pour notre jeune génération.

Si nous sommes plus enclin à la platitude aujourd’hui, c’est de votre faute.

Si nous n’arrivons pas à remplir des tâches avec abnégation, c’est de votre faute.

Si nous nous complaisons dans les démons de la médiocrité, c’est de votre faute.

Pourquoi ? Pour la simple et unique raison que vous nous sous-estimer un peu trop. Nous n’avons ni la déférence, ni la révérence que nous méritons. Dois-je avoir 40 ans, une barbe non-rasée sous le menton, des cheveux blancs pour être mieux considéré ? NON. Le mépris envers cette jeunesse émergente se remarque au quotidien dans de nombreux actes. En circulation, à une demande d’embauche, à un entretien, à une agence de téléphonie mobile, à un restaurant, à une réception… Le ton et le regard avec lesquels vous êtes accueillis vous révèlent déjà ce à quoi vous devriez vous attendre. Mais j’ose croire que tout ça changera peu à peu.

Ma collègue béninoise, Mylène Flicka, a déjà soulevé cet aspect de la chose dans un brillant article intitulé : et si la jeunesse était un crime ?

La colère ne résout jamais rien mais elle aide parfois à prendre les décisions qu’il faut. Une comme celle que vous lirez entre les lignes qui vont suivre.

A l’heure où l’on nous vante les mérites d’une administration mettant un cap sur la modernité, que ces quelques lignes permettent à nos gouvernants de prendre la véritable mesure des choses. Il ne suffit pas que de parler, il faut agir. Mon vœu est de ne plus être confronté à une telle situation parce qu’on aurait commencé à prendre,  les miens et moi, au sérieux.

A très vite !


De la plume à la plume parlante : shooting photo

Bien le bonjour, fidèles lectrices et lecteurs.

Il semble que je me comporte comme un président dernièrement. Lequel ? Je ne sais pas. Mouf… Cherchez-le vous même.

Des amis me reprochent avec véhémence que j’annonce des choses mais que même des mois après je ne les exécute toujours pas. Euye ! L’impatience de ce peuple hein ? Toujours prêt à faire des racontars, à insulter, à vilipender mais jamais dans le feu de l’action là où on les attend. Une bande de poltron née avant la honte, ces Togolais.

C’est quand tu ne fais rien de concret mais, que tu constates que tu pousses, de façon effrénée, des cheveux blancs que tu comprends vite que réfléchir aussi, c’est travailler.

  1. Est-ce que c’est de ma faute si ces amis trouvent en moi l’étoffe et le relief digne d’un futur chef d’État charismatique ? Non.
  2. Est-ce que je suis en train d’apprendre les mauvaises habitudes d’un certain président en ne communiquant pas plus souvent avec vous ? Non.
  3. Est-ce que je veux devenir président du Togo en 2020 ? Je ne sais pas. La prison ne coûte plus chère.
  4. Est-ce que mon équipe gouvernementale est déjà constituée avec Patrick, Victoire, Pélagie, Rony et Henriette ? Oui.
  5. Est-ce que le tournage pour le documentaire : de la plume à la plume parlante est terminée ? Oui.
  6. Est-ce que la vidéo sera en ligne avant le 27 avril 2016 ? Oui.

Pour pallier ce déficit de communication, j’ai mis quelques photos que vous trouverez à la suite de ces propos.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Pose photo avant le début du tournage. J’étais serein comme akpala dans adémè mais ça c’était avant qu’on ne fixe la caméra sur moi et que je commence par suer comme un toit troué pendant la saison pluvieuse.

Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.
Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.

Mise en place et derniers réglages avant le début du tournage.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Pose photo lors de l’ajustement d’angle pouvant correspondre au besoin du tournage.

Crédit Photo : Guillaume Djondo.
Crédit Photo : Guillaume Djondo.

Moment de complicité entre Victoire et Patrick.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Un léger sourire pour enchanter Dame Victoire derrière l’appareil photo.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Le sourire que je fais quand je sais que le pire, c’est-à-dire le stress avant démarrage et l’intimidation de la caméra ne sont qu’une mauvaise passe, est déjà passé.

Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.
Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.

Dame Henriette a été envoyée tel un ange pour me distraire parce que j’étais trop tendu. Mais elle n’a pas pu atteindre cet objectif. Regardez comment je suis concentré comme du lait peak.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Pose photo pendant que les autres s’accordaient sur quel angle utiliser pour la dernière séquence du tournage.

Crédit Photo : Guillaume Djondo.
Crédit Photo : Guillaume Djondo.

Visualisation de la deuxième partie du tournage.

Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.
Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.

Posture pour la quatrième partie du tournage.

Crédit Photo : Guillaume Djondo.
Crédit Photo : Guillaume Djondo.

Selfie avec les charmantes demoiselles, Henriette au milieu et Pélagie à l’extrême droite.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Contorsion volontaire du visage. Petite grimace pour détendre l’ambiance.

Crédit Photo : Henriette Kouyao.
Crédit Photo : Henriette Kouyao.

Moment de complicité entre Victoire et moi lors de la visualisation des photos prises.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Je faisais ma star, au calme.

Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.
Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.

Prise de photo lors du tournage de la quatrième partie. Cette tapette a fait l’objet de contestation mais bon, j’ai voulu rester moi-même quand je suis à la maison.

Crédit Photo : Guillaume Djondo.
Crédit Photo : Guillaume Djondo.

Selfie avec Pélagie, la demoiselle qui maîtrise l’art de la distraction.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Pose photo lors de la reprise de la première séquence du tournage. Ayant déjà affronté la caméra, je ne pouvais que sourire parce que le stress s’est envolé subitement.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Pose photo à l’improviste. Merci à Elom 20ce pour ce qu’il sait.

Crédit Photo : Henriette Kouyao.
Crédit Photo : Henriette Kouyao.

J’étais devant la caméra, j’avais chaud. Patrick était derrière la caméra, il avait chaud aussi. Le stress des tournages hein ? Heureusement, il y avait du papier mouchoir en abondance.

Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.
Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga.

Visualisation de ces quelques photos que j’ai prises.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Victoire m’a dit : allez Guillaume, fais ton mannequin. J’ai essayé, ça a donné ça.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Un blogueur est toujours connecté au reste du monde. Même pendant un tournage.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Patrick Katinga Sanga

Petite mise au point à quelques minutes de la fin du tournage.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Indigo.

Crédit Photo : Victoire Agbemehin.
Crédit Photo : Victoire Agbemehin.

Surveillez ce blog de près, la vidéo arriveeeeeeeeeeeeeeeeeeeee…

A très vite !!!


L’accomplissement

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Partir  de  loin,  d’une  heure  à  laquelle  tout  a  commencé,
Etre  l’espoir  de  plus  d’un,  grandir  à  travers  l’adversité,
Vivre  dans l’innocence,  sourire  dans  la  pleine  enfance,
C’est  bientôt  venu,  l’adolescence.

Et avant qu’on ne s’en rende compte vient  l’heure  de  la  pénitence,
Celle ou  les visions  ne  deviennent que  pure  latence,
Aller  avec  de  grandes  foulées,  se  chercher dans  la  mêlée,
Voir  le  rêve  se  dissiper  à  l’horizon,  mais  refuser  de  sceller son  oraison.

Faire  de  l’espoir,  un  vaillant  compagnon,
Celui  de  l’abnégation,  en  tordant  le  cou  à  la  raison,
Marcher,  même  dans  les  sentiers  tortueux,
Chercher  sans  se  lasser  le  monde  somptueux.

Vivre  pour  donner  le  meilleur  de  soi,
En  espérant  que  le  bonheur  soit,
Et  même  si  c’est  dur  parfois,
Y  croire  avec  toute  sa  foi.


Joutes verbales francophones en toute liberté à Lomé

Samedi 19 mars, le concept du #LibresEnsemble s’est manifesté sous sa forme la plus simple, dans un concours de joutes verbales francophones à Lomé. Ce concours a embrassé à la fois la diversité, la solidarité, la fraternité et la liberté. La grande salle agora Senghor de la médiathèque Saint-Jean fut le témoin d’une scène pas comme les autres. Des étudiants, rassemblés par petits groupes de quatre, représentants les différentes universités du Togo, se sont affrontés dans un concours de joutes verbales dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la francophonie. C’était la première édition d’un concours rassemblant les meilleurs représentants des universités du pays, dont le thème était  le développement durable.

Les étudiants avaient abandonné leurs tenues universitaires pour porter des toges de parlementaires. Deux équipes de quatre candidats se sont affrontées à tour de rôle sur un sujet tiré au hasard. L’une des équipes, incarnant la majorité parlementaire, devait défendre une idée par l’affirmative et l’autre équipe, l’opposition, devait défendre cette même idée par la négative. Pendant trois heures, toute l’agora Senghor a vibré à l’écoute des arguments avancés par les équipes finalistes, les propos étaient forts, la joute verbale était de haut niveau. Citations, répliques argumentées, déstabilisation, tentatives de dénigrement, tacles verbaux… quelle prouesse ! Le spectacle d’un débat époustouflant a séduit toute la salle.

Les thèmes étaient variés, cela portait aussi bien sur l’égalité homme-femme comme condition sine qua non pour une lutte efficace contre le VIH-SIDA,  que sur la voiture du futur ou l’emploi vert dans le secteur informel ou encore l’idéal utopique ! Ces thèmes ont motivés les différents groupes qui ont offert aux spectateurs des débats aux allures de pugilat oratoire. Ce qui a marqué l’assistance et le jury c’est d’abord la réactivité des participants (des réponses faites au tac au tac), mais aussi les attaques toujours pertinentes et la dévalorisation en règle des prestations des adversaires lorsqu’une équipe se montrait plus faible. Cette partie du concours a donné des frissons a beaucoup d’entre nous, spectateurs, qui ne sommes pas habitués aux attaques, souvent dures, parfois gratuites, touchant les candidats en plein coeur. Des mots et des expressions auxquels on ne s’attend pas dans la bouche d’universitaires nous ont frappé et ont pris vie dans ce concours, par exemple : « débauche », « perversité », « ressaisissez-vous », « vous êtes lents à comprendre », « vous êtes ridicule », « vous rêvez ! », « descendez de votre nuage, revenez sur terre » etc. Le public était parfois choqué, il est vrai que les réponses peuvent paraître étonnantes, à la limite de l’insulte. Mais, c’est dans une ambiance fraternelle que les candidats se retrouvaient dès le coup de sifflet final, c’est ça le jeu de la joute verbale ! Chers concurrents, attention, pas de complaisance dans les mots.

Equipe championne des joutes verbales francophones.
Première édition du concours de joutes verbales francophones, à Lomé. (Crédit : Guillaume Djondo).

Ce concours m’a enchanté, j’y ai vu un véritable élan de liberté. J’ai aussi été marqué par la parité dans la composition des équipes, tous les groupes étaient composés de deux filles et de deux garçons. Il y avait des chrétiens et  musulmans, on pouvait les distinguer par leur habillement (voile, foulard, écharpe), mais peu importe, chacun était libre d’être comme il est. Il y avait aussi une grande liberté de rôle au sein de chaque équipe. Le représentant d’une équipe qui se sentait inspiré par une précédente intervention pouvait intervenir à la place d’un autre. Chacun l’écoutait, derrière le jeu des mots il y avait un grand respect entre eux. Leurs interventions étaient de haut niveau, c’était impressionnant, le discours était bien structuré, les citations étaient belles, il y avait une certaine prouesse intellectuelle et une liberté de ton qui m’ont impressionnés. Grâce aux mot il y avait une vraie liberté. Le jury a annoncé que les représentants de la Francophonie avaient décidé d’offrir des prix de consolation aux équipes recalées en demi-finale, alors que ce n’était pas prévu au départ. Mais leur prestation avait été tellement séduisante de ces derniers méritaient une récompense. J’ai bien aimé ce prix inattendu. Mais ce que j’ai le plus aimé c’est de voir que les concurrents, qui s’étaient affrontés individuellement dans ce concours se sont retrouvés à la fin de la soirée pour partir ensemble à la fin du concours.

Le concept du #LibresEnsemble a dominé toutes les actions de ce concours et a montré toutes ses facettes à un public qui n’avait pas l’habitude d’une telle aventure. Cette première édition du concours de joutes verbales francophones a prouvé que l’on pouvait encore s’évader de son quotidien et rêver un moment d’un avenir meilleur pour son pays. Le concours de joutes verbales francophones a démontré que malgré nos origines multiculturelles nous pouvons nous asseoir et débattre ensemble sur des sujets brûlants d’actualité. Le concours de joutes verbales francophones a révélé la grandeur d’esprit, la maturité et le talent de nombreux étudiants. Ce concours a le mérite de mettre en lumière une réalité : la jeunesse togolaise peut s’épanouir ailleurs que dans l’alcool, la drogue et la médiocrité. L’éducation donne à la jeunesse la possibilité de s’épanouir avec des idées. Il existe bel et bien une partie de la jeunesse qui est consciente que l’avenir ne se prépare pas tout seul ou sur un coup de tête. Il se prépare sur le long terme, grâce aux études, à la recherche de la connaissance, à la réflexion. Cela nécessite parfois des sacrifices mais pour un bénéfice tellement enrichissant : la culture, les idées, la réflexion !

A l’issue d’un affrontement très serré, l’équipe de la faculté de Droit a été élue championne de ce concours dépassant juste de quelques points l’équipe de la faculté des Lettres.
Ce concours de joutes verbales francophones a prouvé de la façon la plus élémentaire que nous sommes #LibresEnsemble et que nous pouvons rester #LibresEnsemble.

Bien à vous !


Et si…

Visage de filles.
Crédit : flickr.com

Sur cette terre où l’horizon est bleuâtre,

Mère cherche encore sa place dans les albâtres,

Pour pouvoir exprimer sa splendeur,

Et témoigner de sa véritable grandeur.

 

Dans la vallée de ces nombreux machos,

Elle veut enfin s’éloigner de ces pseudos,

Qui font d’elle une proie facile,

Et une mère au foyer fragile.

 

Se démarquer de ces multiples noms,

Prouver qu’elle a en elle aussi des dons,

Pour être à la fois une femme entreprenante,

Et une mère au foyer excellente.

 

Longtemps reléguée au second plan,

Aux tâches de ménagère et de fan,

Mère s’insurge contre cette pratique,

Qui la taxe d’inculte et de cynique.

 

Elle voudrait changer de statut,

Avec l’aide de ses divers attributs,

S’activer dans sa communauté,

Pour briser le mystère des préjugés.

 

Les confins des sphères de son agilité,

Renferment aussi les secrets de sa fragilité,

Et n’empêchent pas qu’elle se serve de sa délicatesse,

Dans des situations d’immenses faiblesses.

 

S’occuper du foyer et du bureau n’est point mystique,

Pour Mère qui a toujours été aussi énergique,

A la fontaine comme au marché,

Au champ comme au chalet.

 

Telle est une de ses préoccupations,

En ce siècle où revient l’idée d’émancipation,

Afin de pouvoir rompre ce déséquilibre,

Entre homme et femme, pour être libre.

 

Ô homme, qu’attends-tu ?

Pour encourager ta fille,

A fréquenter comme ton fils,

Et à porter fièrement ton nom.


Lomé et ses cinémas publics

Depuis que le dernier cinéma de Lomé, le Grand Rex, s’est métamorphosé en lieu culturel avec organisation d’événements en tout genre, Lomé n’a plus de lieu dédié à l’art cinématographique. Il semble que l’événementiel et la location de la salle rapporte mieux que la diffusion de films. Les autres cinémas de la ville, bien connus des cinéphiles, ont tous fermé ces dernières années. Il n’y a malheureusement plus beaucoup de lieux de distraction à Lomé aujourd’hui, les togolais connaissent bien le chemin rocailleux de la plage et ses nombreux restaurants, les espaces publics avec leurs parcs d’attraction ou encore les « fast-food » libanais qui ouvrent à chaque coin de rue… rien à voir avec le cinéma.

La nouvelle stratégie marketing des distributeurs, vendeurs de Cds et de Dvds, est de proposer du cinéma en plein air, accessible à tous, avec un public souvent spontané. Et, tenez-vous bien, ça marche. Plusieurs nouveaux lieux de cinéma ont poussé subitement dans la capitale togolaise : à partir de 19h les kiosques de Cds et de Dvds sont transformés en cinémas publics ! L’heure et les lieux sont toujours les mêmes, de nouveaux rendez-vous s’instaurent. Ces cinémas improvisés proposent des films de Nollywood, le Hollywood nigérian ! Le Nigéria est la deuxième puissance cinématographique mondiale, derrière les Etats-Unis et devant le Bollywood indien. Nous regardons des films en langue française ou en éwé.

Les kiosques ont leur stratégie, ainsi quand nous venons à notre rendez-vous du soir, nous ne pouvons voir que la première partie des films. Si nous voulons regarder la deuxième partie, il nous faut revenir quelques jours plus tard. L’ingéniosité étant un des traits inhérent à la nature humaine, les kiosquiers ont trouvé l’astuce : si nous sommes pressés de connaître la suite de l’histoire palpitante du film toujours pleine d’intrigues… faisons simple en achetant le Cd au prix de 500 Fr CFA (soit 0,76 Euro) ! Le public de ces films se fait au hasard, il s’agit de passants, de voisins ou de curieux. On trouve des enfants, des adolescents, des adultes et des vieux, des hommes mais aussi beaucoup de femmes.

Elle est loin derrière nous l’époque où nous nous cotisions, à 5,25 Fr CFA chacun, pour que notre cousin Kelly aille regarder le dernier film de Bruce Lee, d’Indiana Jones, de Rambo ou de Jackie Chan et pour qu’il revienne ensuite nous le raconter. Ses gestes, l’expression de son visage, toute sa narration nous séduisait tellement que, plutôt que chacun ait 100 Fr CFA à tour de rôle comme montant de cotisation pour aller voir le film programmé, nous décidions à l’unanimité que ce soit lui qui aille encore et encore regarder les films. C’est ainsi qu’on l’a titularisé au poste de narrateur précoce à l’âge de 15 ans. Son récit était toujours tellement plus enthousiasmant que le film lui-même ! Nous le constations à chaque fois que nous avions eu la chance d’aller au cinéma nous mêmes. Comme quoi, relater un film, c’est aussi tout un art.

Elle est loin derrière nous l’époque où nos parents rangeaient leurs appareils de Dvds à côté du magnétoscope pour les supports VHS. Nous n’avions pas le droit de toucher aux Dvds en leur absence. Le samedi, nous dormions longuement dans la journée pour être en forme pour le « Ciné Nuit » que nous offrait la TVT.

Elle est loin derrière nous l’époque où nous nous rendions à « Elysée », « Club » ou « Opéra » pour aller voir un film avec une amie ou une nouvelle copine. Même si c’était de vieux films que nous avions déjà vu plusieurs fois, peu importe. L’idée de se retrouver dans le noir avec une jolie, dans la perspective d’un baiser langoureux à l’abri des regards jaloux, suffisait largement pour payer le prix d’accès de 1000 Fr CFA. Les soirs de chance, la soirée se terminait entre les quatre murs d’une chambre… attention, je vous parle de romantisme.

Aujourd’hui c’est la nouvelle époque, celle de la clef USB. On va chez nos amis pour récupérer des séries ou des films, on les échange d’une clef à l’autre, d’un disque dur externe à un autre, avec tous les risques virus que cela comporte.

En attendant la prochaine période, celle où nous pourrons regarder des films, des vidéos et des clips en streaming à satiété, on continue à faire un arrêt devant un kiosque le soir. J’aime ce spectacle qui nous est offert gratuitement. Surtout, ne pas oublier de revenir chez le marchand le lendemain, de payer le DvD pour avoir la deuxième partie du film ; même si la facture d’électricité, ça ne se paye pas avec des commentaires.

Si vous avez cru un instant que ce billet encourage la piraterie, vous méritez la prison. Cela reviendrait à dire que vous êtes contre l’émergence, la vraie. Pas celle qui offre uniquement le service minimum et les denrées de première nécessité… je vous parle d’autre chose, de l’émergence qui offre la connexion 3G, le téléchargement à volonté et la lecture en streaming. Où est le mal si on trouve un raccourci en attendant 2030 ? N’y voyez qu’une action du genre #BringBackOurCinema.


29 février particulier…

Crédit : www.1jour1actu.com
Crédit : www.1jour1actu.com
Pendant que certains se réjouissent d’avoir trouvé de la bouillie de mil sans sucre et sans rien pour l’accompagner, d’autres se délectent copieusement d’une bouillie avec du bon botokoin, et d’autres encore savourent du thé au lipton avec un pain béninois enrichi de mayonnaise, de fromage et d’omelettes.
 
Même avec toute cette discordance, nous avions toujours eu une vision romantique de la vie. Oh ! Oui. Des études parsemées de peu d’échec et saupoudrées de beaucoup de réussites. Pour finir par atteindre le stade de diplômés. Chercher sans succès avant de trouver des stages pour enrichir notre expérience professionnelle. Décrocher un emploi stable. Tomber sur une femme à la voix suave, intelligente, exquise et cordon bleu, qui nourrit notre ventre et nos reins parce qu’elle nous aime plus que nous ne le méritons. Etre donc un homme ordinaire aux côtés d’une femme extraordinaire. Lui faire peu ou beaucoup d’enfants. Vivre une vie de famille entre instabilité, fidélité, prospérité et éternité. Oh ! Oui. Nous avions toujours eu une vision mielleuse de l’avenir.
 
Le contraste est que certains d’entre nous ont heurté dès leurs jeunes âge, l’écueil de la débrouillardise. D’autres beaucoup plus tard. D’autres encore ne l’ont jamais connu.
 
Ce que la vie s’est autorisée à nous apprendre de force, c’est que nous sommes dans une société où tout n’est pas fait que de liesse, d’allégresse et d’ivresse. Il y a tantôt un tantinet de désillusion, tantôt de l’exultation jusqu’à satiété, tantôt de la complication à n’en point finir, tantôt de l’exaltation sans que nous ne nous y attendions.
 
Tout ce revirement embrasse tous les domaines de notre vie. En amour comme en amitié. A l’école comme au service. En famille comme en relation.
 
En réalité, la vie se résume dans la simplicité. Et ce qu’elle a fini par nous enseigner à nous autres moins vieux, est que nous devons être lent à la colère, être patient. Nous devons être humble, être ouvert à tous, petit ou grand. Nous devons êtes honnête, ne pas tricher les autres. Nous devons nous armer de recul, ne pas laisser nos émotions obscurcirent notre raison. Nous devons être généreux, partager avec les autres. Nous devons garder de saines relations humaines, ne pas laisser l’argent et l’opportunisme nous diviser. Nous devons retarder notre jugement en toute circonstance, en laissant le privilège aux autres de s’expliquer. Même si leurs actions semblent parfois erronées, le motif peut être bon. Nous devons pardonner, sans garder rancune. Nous devons aimer, sans réserve. Nous devons travailler aussi longtemps que nous le pouvons pour obtenir cette autonomie dont nous avons besoin pour nous épanouir. Savoir nous arrêter, prendre une pause pour profiter des petits plaisirs de la vie. Et par-dessus tout, trouver du temps pour formuler des remerciements et prières à Dieu.
 
Sinon, aujourd’hui c’est le 29 février. Rendez-vous dans 4 ans…
 
Bonne semaine de travail, heureux mois de mars à toutes et à tous !


De la plume à la plume parlante

Coup de Plume de Jeff Ikapi
Coup de plume de Jeff Ikapi

Bien le bonjour,

Ce blog a été choisi pour faire l’objet d’un documentaire par un étudiant en fin de parcours Licence de l’Institut des Sciences de l’Information, de la Communication et des Arts de l’Université de Lomé. Ce choix remonte à deux mois déjà mais mon indisponibilité a retardé la réalisation du documentaire en question. Ceci va pouvoir se faire dans le courant de ce mois afin de pouvoir vous présenter, chers lectrices et lecteurs, la vidéo réalisée dans un bref délai. Vous trouverez à la suite de ces propos la fiche technique servant de protocole d’interview.

Bien à vous !

Fiche technique

Titre (titre provisoire): Guillaume DJONDO, de la plume à la plume parlante, une histoire de blogueurs togolais.

Auteur: Patrick Katinga SANGA et ses camarades de promotion de l’Institut des Sciences de l’Information, de la Communication et des Arts de l’Université de Lomé. (ISICA-UL)

Angle de traitement: Le blog, quelle importance pour l’expression de la jeunesse togolaise au-delà des médias classiques aujourd’hui : portrait témoignage de Guillaume DJONDO

Genre: Portrait

Durée: 26 min.

Synopsis

Petit historique

Dans les années 90, il était quasiment impossible pour un(e) jeune de donner sa vision des choses, ses sentiments par rapport à la situation de son pays, des activités qui s’y déroulent, et plus encore, lancer un coup de gueule en direction des acteurs sociopolitiques, sans passer par les radios pirates, les journaux privés ou publier un livre. En une décennie, la situation a plus que changé. La vulgarisation de l’Internet a donné des moyens d’expression à tout le monde. La jeunesse ne s’est pas fait prier. Ces moyens d’expression au fil des années sont devenus nombreux et variés donnant ainsi le maximum de choix possibles. Les blogs font partie de ces nouveaux moyens. Le Togo regorge de talentueux blogueurs qui ont su s’imposer sur la blogosphère nationale et internationale. Parmi ceux-ci, le célèbre auteur de La Plume Parlante, Guillaume DJONDO.

Traitement

Il s’agira concrètement pour moi de recueillir au cours de plusieurs séquences d’interviews faites au personnage principal, et à deux ou trois autres de ses camarades blogueurs, pour raconter l’histoire des blogs au TOGO, la place qu’ils occupent dans leur  vie (de jeunes et moins jeunes) en mettant en emphase Guillaume DJONDO. Une fois les interviews tournées, d’autres images d’illustration seront tournées dans un cyber avec en premier plan quelqu’un en train de mettre à jour son blog. Passant de la période des cybers à celle des ordinateurs personnels avec des connexions internet personnelles, le personnage sera filmé en train de répondre aux commentaires de ses lecteurs.

Pour finir, une ouverture sur les espoirs du personnage dans le futur du numérique au TOGO avec un clin d’œil aux difficultés qu’il rencontre et ce qu’il pense qu’il faut faire pour que ces difficultés soient réduites.

Interviews :

L’essentiel de notre travail sera basé sur l’interview du personnage, aussi les images à insérer pour casser la monotonie sont les lieux, les endroits dont il nous parlera.

Présentez-vous. Qu’est-ce qu’un blog ? Quel est votre souvenir du premier contact avec un blog ? Pourquoi est-ce que vous bloguez ? Comment arrivez-vous à réussir dans le bloging ? Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ? Quels sont les sujets qui intéressent plus vos lecteurs ? Quels sont les auteurs que vous lisez souvent ? Quels sont les blogs que vous visitez souvent ?

Des questions d’ordre personnel ou de vie privée pourront être posées si le personnage n’y trouve pas d’inconvénient.

Principaux plans descriptifs :

L’ouverture se fera en gros plan montrant un écran d’ordinateur sur lequel on aperçoit la page d’accueil du blog senadjondo.mondoblog.org. J’alternerai constamment entre les interviewés tantôt en plan d’ensemble si le décor s’y prête et un plan rapproché pour mieux mettre en exergue leurs différents traits. La diversité des décors dans lesquels les interviews vont se passer va imposer une diversité des plans de capture.

Mes amitiés.


A l’éternelle amitié…

Crédit : www.gastonchristian.org
Crédit : www.gastonchristian.org

C’est une amie drôle et farceuse,
Le sourire au coin, parfois rageuse,
Une comme il n’en existe plus,
Dans ce monde truffé de caustique, au surplus.

Une fille versatile devenue une sœur,
Que vous aimerez de tout votre cœur,
Charmante et sensible à l’intérieur,
Sublime et séduisante de l’extérieur.

Jouvencelle dont on aura du mal à trouver les mots,
Demoiselle pour laquelle ils doivent être les plus beaux,
Qui lui ressembleraient peut être un peu ,
Et qu’elle aimerait bien tel un vœu.

Avec elle, c’est une amitié plus forte que tout,
Qui s’alimente de sentiments si doux,
Qui vous donne tant de forces à deux,
Et que l’on voudrait toujours garder merveilleux.

Des ami(e)s, tout le monde en a, mais toi, il n’y a que moi à t’avoir.

Joyeux anniversaire ma puce.


Lundi de la malchance

Bien le bonjour,

Déjà au réveil ce matin, je n’avais qu’une envie : dormir et me réveiller le lendemain. Mais bon, il y a des choses comme le travail qui ne savent pas attendre.

6h15′, tentative.

Tout le long du trajet de la maison jusqu’au rond-point de la douane adidogomé, j’avais l’impression qu’un fantôme me suivait et que je devais faire attention. L’intuition !

J’arrive dans les environs du quartier Avé-maria quand un chauffeur de Nissan Qashqai sort sa tête, regarde quelques minutes dans son rétroviseur et envoie une grosse mucosité évacuée par sa bouche. L’incivisme !

Le liquide défiant les lois de la physique, et emporté horizontalement par le vent, prend la direction de nous autres conducteurs derrière la voiture. Mouf ! On aurait cru qu’on avait un aimant sur nous qui l’attirait. L’aimant de la malchance. Défiant les lois de l’équilibre comme Michael Schumacher, j’évite une grande partie du liquide qui finit par atterrir sur le visage du zémidjan qui était juste derrière moi. La petite partie réussie quand même à se loger sur ma chemise.

Je fais un arrêt rapide, après des difficultés à me frayer un chemin dans la circulation, devant le gros baobab en face de l’entrée Kouvahey. (Petite parenthèse… Les Togolais n’aiment pas céder le passage. Je ne comprends pas cette attitude. Vous pouvez être coincés en plein milieu d’une voie, personne ne vous cède. Vous pouvez vous engager en sortant d’un angle d’une rue, personne ne vous cède. Quitte à vous faire tamponner par un gros camion, on s’en fout. Tout le monde est pressé. Conséquence : il y a du forcing par moment dans la circulation.) Evitant de nombreux télescopages, je me procure un sachet de pure water et à l’aide d’un papier mouchoir, j’essuie le crachat.

6h45′, confirmation de la poisse.

Je reprends ma route jusqu’au rond-point Nyékonakpoè près de la station d’essence total où à mon arrivée le feu tricolore était sur orange. Comme les autres conducteurs à ma gauche, je passe. Subitement un bâtard sort de nulle part, se faufile dans la circulation mais ne réussit pas à arrêter les deux taxis. Dans un geste acrobatique, il se retourne vers moi pour m’intimer l’ordre de serrer. Je m’arrête pendant que les autres motos me dépassent.

Moi : monsieur, il y a quoi ?

Lui : violation de feux tricolores.

Moi : violation comment ?

Lui : violation, c’est violation. Ça fait 5.000fr + carte d’identité + pièce de la moto.

Moi : mais mais mais, vous êtes sérieux ? Je n’ai commis aucune infraction, monsieur. C’est de l’abus !

Lui : tu veux m’apprendre à faire mon travail ? D’ailleurs, donne les clés. On se voit à BM.

Moi : Brigade Motorisée ?

Le temps que je me retourne vers son collègue qui me parlait, le bâtard démarre ma moto et se dirige vers une destination inconnue. J’attrape le premier zémidjan qui passe et je le suis. Il nous fait faire le tour de Déckon avec mon pauvre carburant d’étudiant avant de revenir au rond-point de l’ancienne direction de la Lonato et gare ma moto dans le coin de Lang Center. Sorcellerie ! J’ai eu le temps d’expliquer au zémidjan la situation. Ce dernier m’a demandé de le laisser négocier.

Le zémidjan se dirige vers le bâtard qui lui dit d’un ton menaçant que je suis récalcitrant et impoli. Que j’aurai pu partir plus tôt si je parlais le même langage que lui. Au lieu de ça, je lui parle gros français avec des expressions d’intellectuels. (Infraction et abus, sont devenus des gros mots ? Okay) Les deux hommes discutent en messe basse pendant une dizaine de minute. Le zémidjan revient vers moi et me demande de lui donner trois mille francs. Je lui dis : c’est de la corruption. Je ne donne rien. Il me dit que le bâtard a juré de me faire perdre ma journée et m’explique que c’est parce que je suis en chemise pagne, qu’il a déjà calculé ma poche. L’apparence hein… Je regarde ma montre, il est presque 8h. Je fais le têtu les 5 minutes qui suivent puis, ma témérité se heurte à la dure réalité : le retard d’un stagiaire un Lundi matin est mal vu par son employeur. Je sors mon portefeuille et je lui remets toute ma fortune, deux mille francs. Ao… ! :'( Il va voir le bâtard et revient vers moi avec ma clé de moto. Il prend soin de me dire : remets-moi ma part maintenant, frère. Donc le type n’a pas pitié de moi ? Il veut une prime de négociation ? La solidarité est morte ! Je lui remets le reliquat, les quelques pièces que j’avais pris après avoir acheté du carburant en quittant la maison.

Non seulement je suis arrivé en retard au service mais je suis obligé de faire un carême forcé. Si vous apprenez un jour que je suis en prison, ne cherchez pas loin. C’est certainement pour avoir cassé la gueule ou pour avoir donné un coup de poing à un policier bâtard, une bande de corrompus.

Bonne semaine de travail.

Bien à vous !


A ma Valentine retrouvée…

 

Des sentiments si doux,

Apportant le courage,

Transperçant à un rythme fou,

Vers de plus beaux rivages.

 

M’envahissent en toute douceur,

Ce jour où tout en moi s’en exclame,

Comme un arc-en-ciel de bonne humeur,

Au point où ton esprit me réclame.

 

Cet amour tendre qui naît,

Subitement tel un chaton,

Que l’on rêverait,

Avoir au quotidien à foison !

S’apparente à un jour,

Qui nous rend heureux,

Qu’on voudrait toujours,

Garder merveilleux.

 

Au cœur des douceurs,

Je souhaite t’aimer,

Pour des millions d’heures,

Dans l’infini bonheur.

 

Une valentine perdue,

Il y a un an déjà,

Et une autre retrouvée,

Cette année-là.


Le mariage, les bretelles et moi

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Il est des heures fragiles où les amarres nuptiales peuvent se rompre, et les mariés très souvent le savent bien. Ces heures ce sont celles qui s’égrènent lentement et dans lesquelles il arrive au célébrant d’un mariage de prononcer : « si quelqu’un s’oppose à ce mariage, qu’il se manifeste maintenant ou qu’il se taise à jamais » (Je dis hein… On ne peut pas supprimer cette partie-là dans les discours ? ) Mouf !

Samedi 06 février 2016, il est 15h30. L’enveloppe et la beauté de la carte d’invitation parlent d’elles-mêmes. Le mariage a commencé depuis une heure déjà.

Pendant que l’on attendait impatiemment que le prêtre poursuive la célébration du mariage, une jeune femme fit son entrée, emplit aussitôt la pièce de sa présence, allure de mannequin, corps noueux, chevelure indomptée, visage déterminé, un parfum Dior agressif que l’on pouvait sentir de loin, surligné par son maquillage. Mon Dieu ! Qu’est-ce qu’elle est belle, murmura le jeunot qui était à côté de moi. Sa copine avec qui il était venu lui jeta un regard effrayant et ne s’est pas faite prier avant de lui faire une scène de ménage : « je suis juste à côté et tu regardes une autre femme ? Eéééh Kodjo, tôté ahassi bé agbé wan vidé laaa hin » (Traduction : eh Kodjo, arrête un peu cette vie de débauche) Le sentiment immédiat d’un petit scandale dans un grand nous transperce la poitrine. Pendant qu’on se demandait si ce n’était pas une autre copine du marié qui venait de faire son entrée, la jeune femme s’avance rapidement dans le couloir que vient d’emprunter la mariée avec sa longue robe blanche en fixant le prêtre depuis l’estrade et en se dirigeant vers le couple de mariés. La force avec laquelle elle a ouvert la porte et le rythme accéléré de sa démarche nous ont convaincu qu’elle était là pour interrompre ce mariage. L’assistance visiblement intriguée par une présence à ce moment crucial retint son souffle. Qui est-elle ? Que va-t-elle dire ? Pourquoi est-elle de blanc vêtue ? Pourquoi tenait-elle un bouquet de fleurs ?

La conversation dans le temple commence à la fois docte et gaillarde, mêle français et éwé sur la manière dont elle s’est habillée. Elle fait en passant une minauderie à l’assistance qui la regarde, glousse d’aise et rigole. Puis, dès qu’elle arrive à la fin du couloir à côté de l’estrade, se juche sans façon sur le siège devant le mien, se cale entre deux messieurs, pose ses grosses fesses sur le siège et dit au prêtre : poursuivez s’il vous plaît. Ouf de soulagement, pouvait-on lire dans le regard des époux !!!

Une partie de l’assistance n’a pas tardé à pousser des jurons, une autre à réclamer silence pour que la bénédiction nuptiale se poursuive. On a pas eu le temps de fixer le célébrant et les mariés, qu’une dizaine d’abeilles firent leur entrée et bourdonnaient aussitôt autour de la jeune dame qui venait de s’installer. Quelques secondes plus tard, c’est toute une colonie d’abeille qui fit son entrée dans l’église provoquant la frousse. Le parfum un peu trop piquant de la jeune dame avait réussi à éveiller le sens de ces insectes qui n’ont pas tardé à nous envahir. Mince ! Pris de panique, nous avions couru dehors histoire de chercher un abri sûr.

Mon pantalon se pliant sous mes fesses comme celui d’un rappeur américain et moi l’attrapant par moment pendant la course pour le soulever comme un rappeur togolais ; Mes bretelles m’empêchant de courir convenablement comme le jamaïcain Usain bolt pour atteindre la voiture de mon cousin, je décidai de me réfugier dans la maison en face de l’église. Erreur ! La porte était fermée. J’ai vu de loin un bar à 3min de l’église. J’ai enlevé mon nœud papillon qui commençait à m’étouffer. Ouf, je respirais mieux. J’ai sorti le seul papier mouchoir qui me restait, j’ai essuyé les grosses gouttes de sueur que j’avais sur mon front. Je me suis baissé, j’ai enlevé mes mocassins, j’ai plié mon pantalon, j’ai serré mes bretelles, et j’ai couru de toutes mes forces comme un éthiopien à un jeu olympique. Je n’étais visiblement pas le seul à avoir eu cette idée. D’autres personnes sorties de l’église ne tardèrent pas à me suivre. Le cri des femmes fit sortir la gérante et les serveuses du bar qui en nous voyant arriver nombreux et poursuivis par les abeilles, ont fermé l’entrée. (Non-assistance à personne en danger hein ? ) Pire, le Dj sans doute complice de leur agissement n’a pas manqué d’augmenter le son de la chanson qu’il jouait. Je pouvais entendre, en dépassant les gros baffles à l’entrée du bar, le refrain de la chanson akobo poussière du groupe akobo system. J’ai tout de suite compris que je ne pouvais compter que sur mes pauvres jambes frêles et que si je ne courrai pas plus vite que les autres, j’allais mordre de la poussière.

Si vous me voyez en culotte avec une chaussure de sport nike à votre mariage, ce ne serait pas parce que j’aurai perdu le goût de la mode (Estelle Gloria de ‪#‎ModernEtChic‬# est toujours là pour les bons conseils). Mais, ce serait par mesure de précaution. Avec la multitude de parfum bizarre sur le marché, on ne sait plus vraiment quand peut venir le danger et quand il faudra courir dans ce pays.

Bonne semaine aux amoureux.

Bien à vous !


Le 13 Janvier, la TvT et le Général

crédit : republicoftogo.com
crédit : republicoftogo.com

Il était une fois une date, une journée de liesse populaire et de défilé militaire. Quand elle tombait sur un Jeudi, ça faisait un long weekend de 4 jours puisque le lendemain était férié. Pareil quand ça tombait également sur un Lundi. Cette date, c’était celle d’aujourd’hui, le 13 Janvier. Elle marque un temps, une époque, un souvenir, le règne d’un homme dans la tête de nombreux togolais. Cet homme, militaire de formation, président d’une nation par un concours de circonstance, c’était le Général Gnassingbé Eyadéma.


Une date, deux hommes.

La date du 13 janvier n’était pas une date ordinaire. Elle était celle choisie pour non seulement la célébration de l’accession au pouvoir du tout-puissant président mais aussi celle de l’assassinat du feu président Sylvanus Olympio, le père de l’indépendance du togo. Contradiction !

Ma grande mère m’a raconté que c’est : « au petit matin du 13 Janvier 1963, qu’un corps sans vie gisait aux abords de l’ambassade des États-Unis au Togo. Ce corps sans vie, celui de Sylvanus Olympio, était le symbole de la démocratie Togolaise réduit au silence par des forces obscures. »

C’était une date qui faisait donc polémique parce qu’elle divisait fondamentalement le togo en deux. La partie du Nord en majorité constituée de Kabyè, ethnie du président Gnassingbé Eyadéma, qui supportaient aveuglement toute action de sa part; et la partie du sud en majorité constituée d’Ewé, ethnie du défunt président assassiné Sylvanus Olympio qui n’avaient toujours pas digéré la perte subite d’un homme charismatique qui a conduit le togo vers son indépendance.

L’idée d’une célébration en grande pompe faisait le bonheur de certains pendant que d’autres la considérait comme pantomime. Elle était l’occasion pour les militaires de sortir de leur casernes, de faire une démonstration de force par un défilé riche en couleur, et de renouveler leur soutien au général. Un défilé suivi de décorations et de grandes décisions, tant en grâce présidentielle pour les détenus pour crimes ou délits, que pour nommer, poser une première pierre ou encore inaugurer. C’était également l’occasion pour les directeurs de toutes les écoles publiques, du lycée au primaire, de faire du zèle en obligeant les petits écoliers que nous étions à nous entraîner des semaines avant cette date, à nous présenter très tôt à ce défilé, et à supporter la chaleur, le soleil et le retard des autorités le jour du défilé en toute sueur. C’était également une double occasion pour une frange de la population de profiter du dîner somptueux qui est offert à l’entourage du président dans la soirée et de prendre quelques liasses de billet qui seront distribuées à la résidence privée, j’ai nommé Lomé II. Mais au même moment, et de l’autre côté de la frontière à l’Est pour se recueillir, Gilchrist Olympio, n’avait que le chemin des contrebandiers pour rallier la tombe de son père Sylvanus, premier président du Togo indépendant, assassiné le 13 janvier 1963.

Plus le temps passait, plus cette date avait de l’importance pour le général, plus elle divisait le pays en deux et plus elle raffermissait le sentiment d’une préférence pour les peuples du Nord au détriment de ceux du Sud du pays.

Les nombreuses tentatives de coup d’état imputées à l’opposition en majorité constitué d’hommes du Sud, l’attribution du terme « père de la nation » au général en négation de celui de « père de l’indépendance » à Sylvanus Olympio, l’absence de justice pour déterminer les conditions et les véritables coupables de l’assassinat du président Sylvanus Olympio ont alimenté un sentiment de haine des peuples du Sud contre ceux du Nord. C’est essentiellement l’administration publique qui en a subit le coup avec le favoritisme, la partialité et la régionalisation. Ce que l’ethnie du feu président Sylvanus Olympio reproche au feu président Gnassingbé Eyadéma, c’est d’avoir eu [à tort] le courage d’assumer la paternité de cet assassinat calamiteux. Nombreux sont ces hommes et femmes qui considèrent ce geste comme désastreux. La raison ? Tout simplement parce qu’il y avait des rumeurs qui attribuaient ce coup d’état à la France. Il fut un moment où le général nia avoir tué de ses propres mains Sylvanus Olympio mais la graine de la rancœur ayant déjà été semée, personne n’y fit attention. Puisque ce qui est dit ne peut très souvent pas être facilement dédit, le général a été longtemps détesté pour ce geste maladroit.


Une date, deux médias.

La Télévison Togolaise, la chaîne nationale propagandiste des œuvres du chef de l’état, était l’autre source de division en cette date. L’inexistance de média privé à l’époque obligeait tous les détenteurs de télévision blanc-noir en version cathodique à suivre l’unique chaîne de télévision à l’intérieur du pays surtout et à Lomé. A l’exception de quelques privilégiés qui avaient l’antenne CFI, le reste de la population n’avaient d’autre choix que d’allumer ou d’éteindre leur postes téléviseurs. Tous les programmes mouraient en même temps que le feuilleton qui permettait de distraire les populations à 19h30′. Pendant deux semaines, la TvT ne connaissaient plus ni publicité, ni intermède. C’était le défilé militaire, région par région, préfecture par préfecture, canton par canton, toute la journée et en bonus une édition spéciale dans les deux langues nationales. La TvT et sa jumelle, Radio Lomé, devenaient subitement l’objet de tourmente et de torture des citoyens. Tous les programmes étaient suspendus durant deux semaines pour faire la large diffusion de tout ce qu’il y a eu le 13 janvier. Rien ne devait passer inaperçu dans les 56.600km2 de bout de terre. On pouvait entendre en bande sonore ou audio-visuelle, les discours et les blagues du général dont seul ce dernier avait les secrets pour amuser la galerie.

Bien des années plus tard, le général décéda, son fils lui succéda. La succession de ce dernier n’a pas obtenu l’assentiment d’une large moitié de la population en raison des circonstances liées à sa prise de pouvoir. Tout s’est fait dans un bain de sang occasionnant de nombreux morts.

Puis un soir du 10 janvier 2014, par simple communiqué le gouvernement a décidé de faire de la date du 13 janvier, une journée ordinaire et donc ouvrable. Cette décision était, nous a-t-on dit, prise pour placer les futures actions sous le signe de réconciliation nationale et d’apaisement politique.

Pendant que les personnes victimes ou non des sempiternelles querelles intestines entres les familles Olympio et Gnassingbé s’en réjouissaient, certaines personnalités dans le camp du fils du général s’estimaient médusées par une telle décision. Ces derniers estimaient que cette date n’avaient pas à être supprimé pour satisfaire l’ego de certaines personnes. Pour d’autres encore, décréter par simple communiqué du gouvernement, rédigé à la hâte dans les couloirs du palais de la Marina, de faire du 13 janvier une journée ouvrable, est un acte anticonstitutionnel qui met à nu toute la maladresse du gouvernement. Ainsi donc ils ne sauraient tolérer que dans une République, l’on navigue autant à vue alors que toute la charpente du droit, de la Loi et des mécanismes de fonctionnement de l’Etat est déjà en place et ce depuis des années.

C’est tout un débat qui a été entretenu autour de cette date. Mais il faut le reconnaître, cette décision a été la plus courageuse que le fils du général ait prise malgré les ronronnements dans son propre camp.

Aujourd’hui encore certains souvenirs restent frais dans nos mémoires et la question se pose toujours. Fallait-il supprimer cette date ? En tant que fervent défenseur des droits humains, je dis OUI. Mais il ne faut pas en rester là. Supprimer une telle date ne suffit aucunement pour réconcilier ce peuple. Il reste encore beaucoup d’actions et de décisions qui témoigneront de la bonne foi du gouvernement. Pour l’heure, le gouvernement et à leur tête le chef de l’état ne restent que des manipulateurs. L’absence de prise en compte des recommandations de la CVJR, le non-respect des accords de Ouaga, l’absence de réformes constitutionnelles et institutionnelles en sont la preuve. Il est temps pour le régime en place de penser à faire rapatrier les restes du feu président Sylvanus Olympio n’attendant que de fouler le sol du territoire qu’il a porté à l’indépendance. Il y sera mis fin à un demi-siècle de forfaiture, d’injustice et d’imposture. Enfin, ce sera plutôt un pas.

Bien à vous !


Demain dès l’aube

Demain dès l’aube, il oubliera sa prunelle,
La rosée emportera leurs promesses éternelles,
Avant que le soleil ne se lève sur leurs peurs,
Et qu’ils ne soient plus en mesure de se faire des adieux en douceur.

C’est le fruit de ce lien qui s’est douloureusement brisé hier soir,
Cette étincelle brûlante qu’on ne peut voir,
Parce qu’étant un sentiment avide,
Qui laisse peu à peu un vide.

A l’heure où la nuit s’en ira,
Deux cœurs s’étaleront en parviflore,
Un autre en rira,
Chagrins et amertumes s’empliront à l’aurore.

Des larmes couleront sans regrets,
L’indifférence s’installera désormais,
Chacun fera sans l’autre des progrès,
Pour que la vie continue son cours à jamais.