Guillaume DJONDO

Et le temps…

Un poème sur les caprices et les surprises du temps.

Et le temps,
Dans un hasard nous lie,
Fait naître un amour en silence,
A ses caprices nous plie,
Nous emporte loin des médisances.

Et c’est le temps,
Qui décide de nos tendresses,
S’assure de nos sentiments,
Corrige parfois nos maladresses,
S’intensifie dans le bruit du vent.

Et ce même temps,
Qui brise notre confiance,
Pourtant dès le départ intangible,
Nous révèlent nos différences,
Efface brusquement l’impossible.

Et en même temps,
Fait couler des larmes,
Bien ancrée dans nos peaux,
Dans un jet nous désarme,
Et nous éjecte de son bateau.

Et ce temps,
Qui s’égrène dans notre impuissance,
Défie notre ténacité,
Nous arrache à la convenance,
Puis, juge toute véracité.

Et le temps,
Demeure maître de notre destin,
En se défilant autour de nous,
Nous soumet à son festin,
D’un amour indéfectible nous enivre de nouveau.


De l’échec du système éducatif togolais

Crédit : senadjondo.mondoblog.org
Crédit : senadjondo.mondoblog.org

Un retour dans la faculté de ma jeunesse m’a permis d’établir un constat : rien n’a changé dans le paysage universitaire togolais. Et ce n’est pas une bonne nouvelle.

Vendredi 12 juin 2015, après une rude journée et une semaine assez mouvementée, place à un peu de distraction. Me voici donc devant l’entrée de l’amphithéâtre 600, sur le campus universitaire de Lomé pour assister à l’élection de la fille la plus pétrie de beauté et d’intelligence de l’une des écoles ou faculté de droit de Lomé. L’occasion était bien particulière : c’était la dixième édition de miss « jus in pucra« .

Ce n’était pas un hasard, cette désignation s’inscrivait dans le cadre de la semaine de l’étudiant juriste, un prolongement de la semaine culturelle célébrée en grande pompe avec une foire universitaire. Un foutoir plutôt non, Eli ?

Entre déconvenue et contenu

Cela fait plus de 5 ans que j’ai quitté cette faculté pour les déboires qu’elle occasionnait et les sacrifices qu’elle nous faisait consentir sans porter des fruits satisfaisants. Pire, brillants que nous étions tous avant de mettre pied dans cette université affectueusement appelée brousse, elle nous donnait l’impression d’être des bêtes avec les mécomptes lors des résultats après les examens. On peut comprendre. Les bêtes vivent dans la brousse.

Y retourner ne m’enchantait pas particulièrement mais quoique je pense c’est une partie de ma vie qui s’est écrite là-bas. Que je le veuille ou non, mon passage à l’université ne pouvait pas qu’être joie, paix, abondance, bonheur. Il fallait aussi de la déception, de l’amertume, des regrets et des larmes pour maintenir l’équilibre. Il n’y a rien de plus biconvexe dans le monde que notre fameuse brousse. Je vous assure !

Après deux heures et demie de retard, je pouvais entendre depuis le parking où je lézardai que le spectacle allait commencer. C’est à ce moment que je me suis décidé à entrer dans l’amphi 600. Dès mon entrée, je n’ai pas fait grand pas avant de me rendre compte que malgré le décor impressionnant concocté pour la circonstance, l’amphi que j’ai connu était resté dans un piteux état.

Entre décadence et déchéance

Au fur et à mesure que je montais les escaliers je me rendais compte, avec les morceaux de briques, les sièges sans mousse, les tables sans bancs, le plafond s’égouttant par endroit, l’éclairage inexistant à certaines parties… de l’état cafardeux dans lequel se trouvait l’amphi qui a connu mes premiers pas au sein de cette noble faculté.

Le panorama que m’offrait cette escalade me rendait déjà triste à cause de certains souvenirs qui me sont revenus. Ces matins où nous quittions la maison à 4 heures 30 pour nous trouver des places pour les cours de 7 heures. Ces jours où nous ne suivions pas les cours parce que le micro ne fonctionnait pas. J’ai tout de suite ciblé un siège on ne peut plus confortable que je suis allé occuper avec les amis qui m’accompagnaient.

Crédit : senadjondo.mondoblog.org
Crédit : senadjondo.mondoblog.org

La présentation des membres du jury précéda la première sortie des candidates. Un intermède de quelques artistes et de comédiens nous a fait rigoler avant que les candidates ne fassent leur seconde et troisième sorties.

Il était question d’esquisser quelques pas de danse sur les rythmes du terroir togolais, puis à l’autre de donner des définitions ou du moins d’arguer sur certaines terminologies qu’on leur enseignait en cours. Des bribes de ce qu’on enseigne soit en introduction au droit, soit en droit de la famille, soit en droit constitutionnel, soit en droit des contrats.

A des questions comme : qu’est-ce que la constitution ? Qu’est-ce que le droit subjectif ? Quelles sont les causes de la nullité absolue du contrat ? Qu’est-ce qu’un contrat ? Quelles sont les causes de la nullité relative du contrat ? Qu’est-ce que la rétroactivité ? J’ai été surpris par le tâtonnement avec lequel la plupart des candidates répondaient aux questions. Pour la plupart qui était en deuxième année de licence, c’était injustifiable pour nous dans le public. Je pensais que c’était inadmissible jusqu’à ce que séance tenante, je me rappelle de cette date du 10 août 2010 où après affichage des notes, je disais à Cédric : « Gars, faut qu’on valide vite les matières et qu’on foute le camp d’ici ! »

C’était une phrase dite dans un moment de colère mais qui avait tout son sens parce que la passion qui nous animait avait laissée place à l’incertitude. Alors pour y remédier, on s’empressait de bosser nos cours rien que pour venir valider les matières. On ne trimait plus parce qu’on était passionné par le droit mais parce qu’on avait qu’une envie : capitaliser vite les 180 crédits de la licence pour dégager de cette brousse. Il faut être sacrément fort dans le mental pour s’inscrire dans cette faculté. Avoir un mental de résistance comme on dit. Aphtal l’a déja dit : c’est dangereux d’étudier-là.

Entre insouciance et conscience

A part les doyens qui se succèdent et la pédagogie qui change en fonction du dynamisme de ces derniers, la brousse reste la brousse. Pas d’urbanité au sein de l’université dans son ensemble, pas de nouvelles infrastructures pour désengorger les amphithéâtres, pas d’organisation esthétique autour des vieux amphithéâtres, pas d’allègement du programme universitaire, pas de nouveaux documents à la bibliothèque universitaire…

Ce n’est pas l’intellection qui manque dans notre brousse. Il y a des masturbations intellectuelles fréquentes entre six ou dix étudiants à huis clos sur des sujets brûlants d’actualités. Il y a des fécondations théoriciennes entre camarades après des séances de travaux dirigés. Il y a des démonstrations soporifiques et des raisonnements proéminents quelques fois.

Ni le système LMD, ni la démission de l’autorité, ni la réduction des allocations d’études n’ont empêché une partie des étudiants de finir passablement ou brillamment leur parcours. Je me rappelle de ces cours suivis avec fierté à la fenêtre avec d’autres camarades, de ces cours suivis avec enthousiasme dans les escaliers, de ces cours suivis dans les allées, et de certains cours que je n’ai même pas suivi faute de place à la fenêtre, dans les escaliers et dans les allées, et que je me suis empressé de recopier avant de rentrer.

Si on dénote une collusion entre le gouvernement et l’opposition aujourd’hui, il ne faut pas que l’échec du système éducatif togolais, l’indifférence notoire des autorités compétentes, l’inconfort dans lequel doivent se plonger les étudiants pour recevoir leur cours, le piètre état de la bibliothèque universitaire, découragent et plongent nos jeunes sœurs et frères dans la médiocrité.

La première chose pour qu’une formation universitaire ait pignon sur rue, c’est une prise de conscience individuelle. L’affermissement de son amour propre ensuite et enfin, la définition de certains objectifs à atteindre au gré des sacrifices. J’ose espérer que ces conseils serviront à plus d’un.

Bien à vous !


De l’église et de ses bavures

Crédit : photos-neuch.net
Crédit : photos-neuch.net

Dans un billet récent, un ami et grand-frère camerounais, Will Fonkam, retenait mon attention sur le fait que je sois excessivement rigoureux avec les églises du 21e siècle. Et un peu trop admirateur de l’Eglise catholique. J’aurais aimé lui dire directement en commentaire : mais Will, qui t’a menti comme ça ? Tant s’en faut. Si seulement tu savais… Mais, comme j’ai deux pieds gauches, j’ai préféré prendre les choses avec des pincettes et faire un développement plus approfondi, avec mon ami Renaud, que vous verrez ici.

Il y a un constat que nous faisons tous dernièrement, c’est que les églises poussent comme des champignons partout dans nos villes. Dans le quartier Adidogomé-Amadahomé par exemple, j’en ai 13 dans un rayon de 500m. Et c’est sans compter le nom qu’elles ont : église les boucaniers du Christ, église l’armée de midi, église le feu qui brûle, église la puissance destructrice, église la nouvelle voie, ministère du Dieu vivant, ministère de l’évangélisation des derniers temps, etc. Et nombreux sont les hommes habiles qui viennent y prêcher. Les femmes qui viennent s’abreuver, s’y restaurer, y jouer, y parler, réfléchir et exister.


De « gré » ou de « force »

Ce qui est étrange c’est que toutes ces églises que nous voyons aujourd’hui, sans exception aucune, ne sont que des ramifications de l’Eglise catholique. C’est elle l’église mère, je l’ai dit et j’assume.

L’Eglise catholique, celle qui a tout reçu de Rome, de ses divinités, de ses appellations, de ses préceptes et de ses dogmes. C’est Rome qui a entraîné et alimenté la cécité spirituelle que nous connaissons aujourd’hui.

Quoiqu’on dise, c’est un copier-coller qui est fait par les nouvelles églises. Et c’est un peu ça que je déplore dans le monde actuel. On copie un peu, on vient modifier. On modèle, on module et on dit qu’on a la meilleure église. C’est un peu comme ça que le monde religieux a été créé depuis. De subterfuge en subterfuge, de dissimulation en dissimulation, de falsification en falsification au point de nous embrouiller pour mieux avoir la main mise sur nous. Tsuip ! Vous voulez comprendre ? Bien que trop fictif, je vous recommande quand même Dan Brown et Borgia, bonne lecture…

L’église dont je vous parle est un coin tranquille. Celle qui accepte tout et ne refuse rien. C’est celle où se dissimule beaucoup d’esprits malveillants : sorcières et sorciers, femmes adultères, maris infidèles, jeunes filles frivoles, jeunes garçons braqueurs, prêtres pédophiles, etc.


Cette église « Open bar »

Si on reproche, souvent à juste titre, à la nébuleuse de mini sectes candidement appelées « églises éveillées » d’être excessivement intrusives et dirigistes vis-à-vis de leurs fidèles, on peut par contre dire que dans l’Eglise catholique, c’est open bar. « Elé hounhoun Gbadjaaaaaaaaa ». En gros, chacun fait comme il le sent.

Que l’on soit un catholique intégriste, un catholique du dimanche ou encore un simple catholique culturel (comme un certain Renaud), on s’accorde à dire qu’un peu plus de fermeté sur certains points ne ferait pas de mal. La citation c’est « une main de fer dans un gant de velours », et non « une main de velours dans un gant de velours »

Il est tragique de le reconnaître, mais les fidèles sont faits pour être dirigés (d’où l’omniprésence de la métaphore du berger et de son troupeau). Ils ont besoin de guide, surtout quand il s’agit du spirituel. C’est pourquoi beaucoup perdent pied dans un système devenu aussi laxiste, et ce pour se tourner vers d’autres « structures » qui offrent un degré acceptable de « rigueur ». C’est proprement fascinant.

Le début de tout ça, c’est Vatican II. À partir de ce concile, nous sommes allés de « modernités » en « modernités ». L’église a fait son aggiornamento et semble s’être diluée dans une espèce d’universalisme frelaté et niais, qui ne  laisse aucune place à la fermeté. On n’y comprend plus grand-chose.


Cette église « spéculative »

Le monde d’aujourd’hui est tel qu’en principe, notre croissance spirituelle doit croître au même rythme que notre croissance physique. C’est seulement de là que naîtra l’unicité dont nous parle tant le Christ. Mais avec l’Eglise catholique on ne constate que le contraire. Les gens grandissent physiquement mais sont des nains spirituels au point d’être vulnérables à toutes les formes d’attaques. Peu s’adonnent à de véritables prières en dehors du cadre formaliste de l’église. Il y a des groupes certes, mais les gens ne s’y fient pas trop. Ceci justifie aujourd’hui pourquoi beaucoup quittent les églises formalistes : catholique, protestante,  pour les églises « éveillées, réveillées ». Hihihi… Ils aiment bien les « dangerous prayer ». Vous n’avez pas dit que vous êtes un esprit malin ? Fire… Venez encore !

J’ai ouï-dire que les catholiques perdent facilement les combats spirituels. Qu’à force de réciter le « Notre Père » et le « je vous salue Marie » leur vulnérabilité est de plus en plus grande. Que la tendance recommande de prier dans le « parler en langue » parce que Satan parle toutes les langues de nos jours. C’est drôle, mais sur cette question, je suis de ceux qui pensent que Dieu n’est pas sourd et que prier à haute voix en criant, c’est sous-estimer sa capacité à nous entendre. Le Créateur n’est pas sourd, ma parole !


Cette église « ONG »

Des actes de bienfaisance par ci, les déclarations humanistes du Pape par là… Tout porte à croire que l’église est devenue une ONG. Une gigantesque ONG de plusieurs centaines de millions de membres.

Quant aux positionnements du Pape sur des sujets comme l’avortement ou encore le mariage homosexuel… #WTF c’est une aberration. Vouloir trouver le juste milieu à toutes les questions sensibles entraîne un vagabondage spirituel des fidèles. Il n’y a jamais de position tranchée. On fait tout pour ne pas perdre les fidèles. On aurait presque dit que c’était des clients qu’on ne voudrait absolument pas voir partir.  Alors on leur donne l’impression de les comprendre et qu’ils ont leurs mots à dire. On cède à tout et tout de suite pour ne pas les frustrer. On fait quoi des convictions morales ? Des principes religieux ? Des 10 commandements ?

Se réduire chaque fois aux caprices des hommes en négligeant les recommandations du Tout-Puissant ne nous entraîne-t-il pas vers l’abîme ? Vous comprenez mieux pourquoi je disais que comme une fille sur le trottoir de Déckon, l’Eglise catholique accepte tout et ne refuse rien ?


Cette église d’ « en haut » et celle d’ « en bas »

Pédophilie, blanchiment d’argent, trafics en tout genre… L’église d’en haut ne fait pas rêver. Enfant, on a toujours considéré les prêtres comme des modèles d’intégrité et de réussite. Ce sont les nombreux scandales imputables à leurs personnes qui ont fait s’effondrer cette vision des choses.

L’église d’en bas ne fait pas non plus rêver. C’est celle des pauvres, des âmes perdues, manipulées, sensibles et souvent incontrôlables.

Le Vatican, notre « Banque »

On ne va pas se mentir, l’Eglise catholique apostolique et romaine est une des plus puissantes institutions du monde. C’est aussi une des plus riches et hypocrites… Quand on sait ce qu’est la vie de « l’église d’en bas », c’est à se poser des questions. Est-ce que le Pape serait d’accord pour « un peu plus » de charité chrétienne ? #Jedisçajedisrien

Au-delà de ces bavures, de ces erreurs, et autres, je suis très fortement attaché à l’Eglise, car malgré tout, elle est, reste et demeure la mère des églises, celle qui, de notre point de vue, se rapproche le plus du message du Christ, aujourd’hui encore. Celle dans laquelle nous avons été moulés, complétés en tant qu’humains… C’est une mère d’une certaine façon. Et on ne saurait renier une mère!

Cela dit, rien ne m’empêche de m’ouvrir aux autres églises. Les fréquenter, y apprendre et y enseigner. A partir d’une mauvaise idée, on peut très facilement trouver la bonne, dit-on. Il faut écouter partout parce que personne ne détient la science infuse sur terre. L’essentiel est de faire usage de sa raison pour distinguer le vicié du véridique. Je ne suis pas un de ces fidèles borgnes, endoctrinés, murés et emmurés qui accepte tout. Comme tu l’as constaté Will, j’ai pu très facilement dire ce que je pense sincèrement de l’église catholique dont je ne dirai pas être un admirateur.

La guerre que nous connaissons aux églises aujourd’hui est une guerre d’émotion avant d’être spirituelle. Si quelqu’un arrive à prendre le contrôle de vos émotions, la peur, la joie, la tristesse, la surprise, la colère, souffrez qu’il vous manipule telle une marionnette. Il y a une totale confusion entre l’émotionnel et le spirituel. On y reviendra…

Dans la manipulation des autres, les hommes sont toujours complices, même si cela implique des supplices. Aux dernières nouvelles, il y a maintenant 15 églises dans mon quartier. Deux se sont ajoutées à la liste. Hébaaa… Allons seulement !

En attendant que je me décide à vous raconter l’histoire de ce petit garçon qui clopinait, avançait, transbordait du religieux au purement spirituel, se fit une raison pour être un jour comme tout le monde. Trop curieux et trop impertinent, il est plutôt considéré comme une source de mauvaises ondes, portez-vous bien.

Bien à vous !

 

Légende :

1– Aggiornamento : terme italien désignant adaptation.

2– WTF : what the fuck.


A cœur ouvert

maxresdefault

 

Lettre à Maman,

Aujourd’hui, c’est le 31 Mai et j’aimerai que tu me reviennes en riant, en disant que tu n’es pas partie, que ce n’était qu’une blague. Tout à fait ton genre, une blague drôle et douloureuse, un humour que tu m’as transmis avec des intonations douteuses. J’aimerai me dire que tu es là, juste derrière la porte, en train de te retenir de pouffer pour ne pas te faire remarquer, que tu attendes que je me mette à paniquer pour débouler puis me prendre dans tes bras et serrer, serrer mon petit cœur qui s’est délavé pendant toutes ces années.

Aujourd’hui, ce n’est ni ton anniversaire de vie, ni ton anniversaire de mort. C’est un peu la fête des mères. Mais devrais-je attendre des occasions pour t’aimer encore ?

Tu sais, pleins de choses ont changé depuis ma dernière lettre.

D’abord, j’ai rencontré une fée, un petit ange qui me fait vibrer. Je crois bien que je me suis mit à l’aimer comme tu me l’avais conseillé : de toutes mes forces. Ce n’est pas que je l’ai choisie, non. Elle s’est installée et a pris le contrôle de mes émotions. Tu l’aurais sans doute adoré, elle est belle, drôle, intelligente et susceptible. Exactement le genre de personne à qui tu adores faire tes petites farces.

Ensuite, je me suis remis sur pied, je suis moins perdu et surtout un peu moins triste, j’ai compris que si tu es partie, c’est surtout parce que je devais grandir. Maintenant que je tourne le dos au passé, je ne vois que l’avenir. J’ai évidemment toujours ce pincement au cœur quand je me lève le matin, un petit goût de rancœur, puis je reprends mon chemin, je me dis que tu me vois, ça me rassure. Du coup, je donne le meilleur de moi, je te l’assure !

Et puis quand je me ballade, j’aperçois souvent ton visage, dans un coup de vent filtré dans les feuillages, je reprends vie et je me sens en phase, je crois que je suis prêt à avancer sans ton aiguillage.

C’est toujours un peu douloureux de me dire que tu ne verras jamais mon premier bambin, et aussi les quelques réussites que je tiendrais très fort en main. Je me dis aussi que tu ne reviendras jamais demain, et que je devrai cesser de faire ce rêve de gamin.

Parlons-en, de mes rêves : tu es éternelle et me poursuis sans trêve, je te vois toutes les nuits, parfois en cauchemars, parfois en harmonie, qu’importe, quand je me réveille, je me sens un peu en vie.

Je sais que tu te demandes pourquoi j’écris tout ça ici, aux yeux de tous, alors que tu détestes qu’on se découvre au monde et qu’on se donne en offrande aux dessins des immondes. Mais moi je m’en fiche, j’aimerai que la terre entière sache comme je t’aime, comme j’ai choisis le bonheur à la haine, comme je souris à la peine, parce que ta leçon n’a pas été vaine. Je me dis que je suis en veine, parce que tu es partie de ma vie de chienne, et malgré ça j’attends toujours que la chance vienne.

J’ai appris grâce à toi que si les difficultés existent, c’est pour nous tester et que si je survis c’est que j’ai gagné, baisser les bras c’est apprendre à perdre, et si j’ai beaucoup perdu il me reste encore à perdre… encore.

Alors, aujourd’hui, j’ai ouvert la porte une 7ème fois le trente-et-un Mai et j’ai de nouveau constaté que tu ne te cachais pas derrière, mais je n’ai pas pleuré, non. Je me suis mis à rire de toutes mes forces en observant l’horizon, je me suis remis à marcher en chantonnant parce que je savais que tu étais toujours là maman, dans mon cœur et ses tréfonds.

Beaucoup disent qu’on a qu’une mère. Mais c’est faux. On en a quelques fois plusieurs tout haut. celle de cœur, et celle de sang. Qu’importe, tu as été, tu es et tu resteras toujours une mère pour moi.

Ton Guillaume chéri, je t’aime.


De l’esprit de violence

Crédit ; cafemusique.wordpress.com
Crédit ; cafemusique.wordpress.com

Un constat est souvent partagé dans la plupart des capitales africaines : c’est que l’élection présidentielle est toujours source de conflit. De Lomé à Conakry, de Dakar à Libreville, de Niamey à Cotonou, De Nairobi à Abidjan, de Lagos à Kinshasa, de Bujumbura au Caire, de Nouakchott à Bamako des heurts sont toujours remarqués avant, pendant et après les élections. La question qu’il faut se poser est de savoir pourquoi ?


De la mandature

La limitation de la mandature et son respect est une des questions sensibles communes qu’on peut constater chez tous les peuples. Le Burkina Faso en est une illustration incontournable depuis octobre 2014. Certains Etats plus avancés en matière démocratique l’ont déjà insérée dans leur constituant. D’autres sont à la traîne en raison des systèmes politiques en présence. Le Togo en est un exemple vivant. Mais le Burundi l’est encore plus si l’on regarde bien l’actualité de ces dernières semaines.

En réalité, les mutations qu’a connues l’Afrique de la période coloniale aux années d’indépendance, puis des années après indépendance aux années marquées par le vent de la démocratie ont profondément changé les habitudes des filles et fils du vieux continent. Un soudain attachement aux idéaux de liberté, d’état de droit, de démocratie, de droit de l’homme est constaté partout sur le continent. Les périodes monarchiques sont très vite abandonnées au profit des périodes de changement et d’alternance.

Un dédain est observé pour les systèmes politiques et les dirigeants qui tendent à s’éterniser au pouvoir. Entraînant par là même la prise de pouvoir par l’armée qualifiée de coups d’Etat constitutionnel. Au mieux ils se passent avec une transition entre l’armée et les civils, et des condamnations des institutions internationales comme l’Organisation des Nations unies, l’Union européenne et l’Union africaine. Au pire, ils entraînent des guerres civiles entre l’armée loyaliste, les putschistes, et les mouvements de rébellion qui volent de trêve en trêve, d’accord en accord et ne finissent presque jamais.

C’est une triste chose de voir que la nature parle à nos dirigeants, mais qu’ils ne l’écoutent point. Faure Gnassingbé et Yaya Jammeh sont certainement en passe de se confronter à leur peuple tôt au tard sur la limitation de leur mandat ou sur sa perpétuation. La sauvegarde de la démocratie boiteuse à l’africaine que nous connaissons depuis quelques années en dépend.


De la crédibilité

Beaucoup de citoyens lorsqu’ils sentent que l’organisation d’un processus électoral souffre de crédibilité, sont tout de suite dans une frustration qu’ils laissent apparaître par des mouvements de rue. N’est-ce pas que le pouvoir originel appartient au peuple ?

La crédibilité se déduit d’un certain nombre de facteurs, la mise en place des organismes de gestion électorale, sa composition, le bon fonctionnement et la mise à disposition suffisante des matériels, l’indélébilité de l’encre, la présence de représentant de tous les partis politiques, etc.

La composition des instances de supervision et de proclamation des résultats est encore plus déterminante dans la satisfaction des citoyens. Parce qu’elles portent en elles, la question de transparence et d’apaisement. Très souvent c’est à ce niveau que se posent des problèmes. D’abord au niveau des commissions électorales chargées de la collecte et de la proclamation des résultats provisoires, puis ensuite au niveau des cours constitutionnelles censées recevoir les recours en contestation et proclamer définitivement les résultats.

Mais depuis un moment l’usage de la violence gratuite semble de plus en plus être annihilé par leurs croyances et leur foi en un processus démocratique exempte de vice. Quoi qu’on en dise, la violence gratuite ne résout souvent rien. Elle n’entraîne que de l’instabilité. Par contre la violence raisonnée est très souvent porteuse de fruits. Il suffit de se tourner un peu vers le Burundi pour comprendre que ce sont les dirigeants, isolés, têtus, dans leur inique projet de conservation du pouvoir et dans leur quête effrénée à s’éterniser sur le trône qui font plus usage de la violence. Et comme l’homme porte en lui les stigmates de la rébellion, les peuples s’opposent à cet état de choses par la violence.

En principe, la démocratie est la meilleure des dictatures. Elle donne l’impression au citoyen d’avoir son mot à dire, ce qui l’empêche de se révolter. Beaucoup de nos dirigeants ne savent pas en faire usage. C’est donc l’autre face de la dictature si on voit bien ses effets à la loupe.

Retenez que l’un n’est pas différent de l’autre. Parce qu’en définitive, la dictature, c’est ferme ta gueule et la démocratie, cause toujours !

Bien à vous !


Anselme crie, David l’écrit

Anselme Couverture

L’année 2013 a été marquée par deux grands événements au Togo : l’incendie des marchés de Lomé et de Kara, et la grève des agents de l’éducation. C’est dans cette période que le jeune collégien de 12 ans, Anselme Sinandaré, a été abattu par balle par un corps habillé togolais à Dapaong, au nord du Togo, au cours d’une manifestation d’élèves réclamant leurs enseignants en grève.

Ce décès précoce est survenu le 15 avril 2013, alors que l’auteur de cet ouvrage, David Kpelly était à Dakar avec un groupe de blogueurs de la plateforme Mondoblog de Radio France Internationale.

Le 18 avril, c’est-à-dire trois jours après le décès du jeune collégien, Anselme Sinandaré, le premier ministre togolais Arthème Séléagodji Ahoomey-Zunu, répondant aux questions de Christophe Boisbouvier dans « Afrique matin », a dans un excès de zèle promis que toute la lumière sera faite sur cet assassinat crapuleux. C’est cette promesse qui a fait naître ce livre, un condensé de 12 lettres ouvertes publié chaque mois pour rappeler au premier ministre togolais, Arthème Séléagodji Ahoomey-Zunu, sa promesse.

Dans une écriture alternant entre naïveté et humour, indignation et émotion, ironie et moquerie, impertinence et provocation, le recueil « Pour que dorme Anselme » publié chaque mois sur Internet entre la période du 18 avril 2013 au 18 mars 2014, par l’auteur, David Kpelly, a suscité un grand engouement autour de cet événement qui ne devait passer ni insignifiant, ni inaperçu.

Faut-il le rappeler c’est même à cette fin qu’un compatriote se présentant comme un étudiant en Guinée a dans un cri de révolte interpellé David Kpelly, et tous les internautes togolais ayant une voix, journalistes, blogueurs, intellectuels, qui semblaient s’être détournés de l’agitation de la vie sociopolitique du Togo.

Avant le 18 avril 2013, date de promesse d’une enquête par le premier ministre, David Kpelly ne se voyait ni comme un leader d’opinion, ni comme un homme politique, ni comme un opposant au régime togolais. Il ne militait dans aucun parti politique du Togo, ni même une association politique. Chassé de son pays par le chômage et vivant dans des conditions difficiles au Mali, ce simple citoyen révolté qui écrit au besoin pour se soulager, crier ses frustrations et ses attentes a pris ses responsabilités. Il s’est fixé une barre de douze lettres comme les douze apôtres pour interpeller qui de droit afin de faire la lumière sur cet assassinat.

Devant la mort non élucidée de tous les martyrs togolais, Tavio Amorin assassiné depuis vingt ans, Atsoutsè Agbobli tué depuis cinq ans, ces hommes et femmes réduits au silence ces dernières décennies, l’auteur est conscient que la promesse d’une enquête sur le décès tragique du jeune Anselme n’est qu’un saupoudrage. Mais au gré des circonstances, devant la mort particulièrement, un revirement est possible. Ne dit-on pas qu’un mauvais frère en vie vaut mieux qu’un bon frère mort ? Ceci parce que le mauvais frère peut toujours se repentir et changer tant qu’il est en vie ?

Aussi, écrit-il, que pour sa mère, cet enfant est tout. « Il compte pour sa mère plus que vous ne comptez pour la vôtre. Ces femmes, ces ménagères livrées à leur dure réalité quotidienne ne placent leurs espoirs que dans leurs enfants. Elles voient en eux la réalisation de tous les rêves qu’elles n’ont pas pu réaliser elles-mêmes. Ce n’est donc pas un enfant que vous avez tué, c’est le rêve d’une femme, l’avenir d’une famille, que vous avez fracassé. Ce petit Anselme était tout pour sa mère. Elle y voyait tout son avenir, comment devenu grand, cet enfant fera vivre le paradis à la vieille femme qu’elle sera devenue. »

Dans un style particulier et comparable à celui de Tchak Sami, D Kpelly peint simplement, magnifiquement et sobrement les douze lettres de proverbes de chez nous qui attestent d’une sagesse profonde et de son attachement intense aux jus et coutumes de sa terre natale.

La coïncidence avec certains événements comme pour la plupart, nourries de chaudes actualités, notamment les élections législatives, le drame de Lampedusa, la suppression de la célébration de la date du 13 janvier, l’hospitalisation du premier ministre, n’était que de bonne guerre. C’est pourquoi il a martelé « Monsieur le premier ministre, la réconciliation, vous le savez très bien, elle n’a rien à voir avec le 13 janvier et son abolition. Elle commencera, la vraie réconciliation au Togo, par des enquêtes, de vraies, sur les martyrs, tous les martyrs du Togo. Prenez vos responsabilités vis-à-vis de vos victimes. Prenez vos responsabilités devant l’assassinat de ce pauvre petit innocent, Anselme Sinandaré. Ce n’est pas vous, Monsieur le premier ministre, qui l’avez tué, Anselme. Ah, ça non ! Vous ne savez peut-être même pas qui l’a tué. Mais vous avez promis de nous éclairer sur sa mort, parce que vous savez que vous en avez les moyens. Et nous vous attendons. »

David Kpelly considère l’affaire Anselme Sinandaré comme une TRAGEDIE. Une tragédie parce qu’il s’agit d’un enfant exécuté en plein jour dont l’assassin court toujours. Une tragédie parce qu’au-delà de la mère de cet enfant, c’est toute une famille qui a été endeuillée. C’est tout un village qui a été affligé. C’est toute une communauté qui a eu le cœur meurtri. C’est toute une nation qui a fait les frais de l’injustice.

Pour que dorme Anselme, Lettres ouvertes à  Arthème Ahoomey-Zunu, premier ministre togolais, sur la mort d’Anselme Sinandaré, David Kpelly, Editions Awoudy, 2015

Extrait : « …Monsieur le premier ministre, tragédie, absolument ! Tragédie d’un enfant exécuté en plein jour, à ciel ouvert, devant des centaines d’yeux, mais dont personne n’a le droit de connaître l’assassin. Tragédie d’une mère à qui on ramène un enfant mort, le sien, une mère qui voit son sang, ses eaux, ses larmes, ses soupirs… anéantis en un brin de temps, une mère qui hurle, saute sur un corps raide qu’on lui présente comme son enfant, qui demande en larmes qui a assassiné son trésor, et à qui on donne pour toute réponse des soupirs mats : « On ne sait pas. »… »


Le Togo entre campagne, vacance et émergence

Hashtag retenu par la communauté des blogueurs Togolais.
Hashtag retenu par la communauté des blogueurs Togolais.

Depuis le 10 avril 2015, les murs des maisons, les réseaux sociaux, les messages radio et télévisés sont devenus l’apanage d’une grande pièce de théâtre avec pour acteurs principaux nos chers amis de la classe politique togolaise. Je vais me limiter aux hommes du parti au pouvoir en me basant sur une généralité, car ce sont leurs attitudes que j’ai pu analyser et qui sont mises en avant dans ce billet.


Au diable le boulot, tous à la campagne

En ce moment, il y a un ralentissement ex abrupto1 dans le fonctionnement des administrations togolaises consécutif à l’absence des ministres, directeurs généraux, directeurs adjoints, la plupart de leurs collègues, et même les plantons. Bah, oui qui va se négliger ? L’élection a toujours été l’occasion pour les uns et les autres de prouver leur loyauté au candidat en course à la présidentielle et par ricochet avoir la garantie de garder son poste après l’élection. C’est une sorte de contrepartie pour avoir été gratifié à ce poste. Ah, oui, attention à ne pas mettre en colère le tout-puissant candidat qui peut vous faire passer de directeur général à chargé de protocole. Il peut aussi vous nommer directeur de cabinet d’un ministre. Tout dépend de votre zèle et de l’effort que vous avez déployé lors de son élection.

 

Les Togolais ont compris qu’à l’approche du scrutin, il est plus prudent de remplir certaines obligations qu’ils comptaient faire au cours de l’année. Qu’il s’agisse des procédures à l’état civil pour le mariage, l’établissement du passeport, la production de carte d’identité, les soutenances à l’université, les dépôts de dossier de recrutement, la signature de contrat, le retrait de marchandises au port où au fret à l’aéroport, les commandes. Un petit tour dans les artères de Lomé ou des villes environnantes vous confirme tout de suite qu’il y a une rude concurrence entre les proches du président sortant, candidat à sa propre succession. Ceci est encore plus visible dans les quartiers comme Agoè, Avédji, Adéwui où les affiches et tricots sont multiples. Certes, ces outils de campagne sont à l’image de M. Faure Gnassingbé. Certaines affiches montrent une de ses photos récentes, d’autres une ancienne datant de 2010, d’autres encore une image modifiée dans Photoshop. C’est donc une sorte de concurrence pour prouver au candidat d’Unir qu’untel se bat mieux qu’untel.


Pris aux mots et aux faits

La scène politique togolaise nous a habitués, nous citoyens togolais, à une campagne électorale empreinte de malveillance et de dénigrement des acteurs politiques. C’est inscrit dans nos gènes, dans nos habitudes, on le pense, on le dit, on le publie. La plupart du temps nos agissements sont subjectifs, conditionnés par notre accointance, soit avec la majorité, soit avec l’opposition. Le concept qui fait mouche en ce moment, c’est celui intitulé #miabéFaure qui signifie « notre Faure ». Chose qui n’a pas laissé indifférent les militants des autres candidats qui répliquent avec des gravures archaïques et anarchistes sur les murs : #miagbéFaure c’est-à-dire « refusons Faure » ou encore #miabléFaure qui veut dire « trompons Faure »

Crédit : senadjondo.mondoblog.org
Crédit : senadjondo.mondoblog.org

C’est sans compter le discours des uns et des autres candidats sur le terrain.

« On a passé quatre ans à marcher. On réclame quoi ? Notre victoire qu’on nous a volée. C’est à la mer qu’on va réclamer cette victoire ?  » Faure Gnassingbé

Ceci s’explique souvent par la menace que peuvent représenter ces derniers, l’émiettement des voix lors de l’élection, la concurrence sur des terrains considérés comme acquis, la publication des moyens de filouteries électorales, ou encore la révélation de resquilles politiques.

C’est ainsi qu’on peut entendre du côté du candidat du parti Unir, Faure Gnassingbé :

« j’ai pris le temps d’observer mes adversaires politiques qui ont tendance à décrédibiliser le processus alors qu’ils y sont. Je n’accepterai pas, le gouvernement n’acceptera plus cette sorte de récréation qui consiste à contester les résultats »

Ou du côté des candidats de l’opposition :

« Son père a fait 38 ans, il a fait 10 ans. Le tout fait approximativement 50 ans. Ça suffit comme ça ! » Ou encore « Il refuse de faire les réformes. Il refuse de payer les fonctionnaires et les médecins. Il ferme les écoles. Il enferme des innocents comme Pacal Bodjona. Il cautionne la minorité qui pille les richesses du pays. En un mot, « foutez-le dehors ! »

Mais, une forte rupture avec les anciennes habitudes et par ricochet une certaine maturité semble se dégager des agissements des militants et sympathisants des 5 candidats du 25 avril 2015. Pour l’heure, aucune violence n’est notée. Aucun affrontement n’a été constaté.


Ô le lait et le miel

Si vous aviez cru que la notion d’émergence qu’on nous servait depuis des mois était vraiment prévue pour l’horizon des années 2030, vous aviez eu tort. Ce n’est presque plus une campagne électorale, mais une véritable fête à laquelle se livrent les militants et sympathisants du candidat d’Unir. Une véritable démonstration de force avec des zémidjans de bleu vêtus circulant par centaines en klaxonnant. On peut voir aussi des caravanes avec fanfare et orchestre qui parcourent au quotidien les artères de la ville, de longs bus avec de grandes images du candidat Unir mis en avant. Des concerts sont organisés ici et là, des matchs de football pour sensibiliser les jeunes. Et comme si cela ne suffisait pas, on multiplie les réjouissances populaires devant les domiciles de certains membres influents du parti : distributions de gadgets comme des stylos Unir, cahiers Unir, savons Unir, sacs de riz Unir, pâtes Unir, huile Unir, bouteille d’eau minérale Unir, moto Unir, calendrier unir, sac unir. Tout est à l’effigie du président sortant. Tout, absolument tout. Si vous n’aimez point le bleu, la  couleur, ne vous aventurez pas dans les rues de Lomé. Vous aurez le vertige à coup sûr.

Crédit : senadjondo.mondoblog.org
Crédit : senadjondo.mondoblog.org

Il y a beaucoup d’actes qui semblent compter pions sur rue. Enfin, c’est l’impression que ça donne aux proches du candidat d’Unir. Des tickets de bons d’essence offerts à tout automobiliste ou motard qui voudrait bien battre campagne en ce moment. Entendez par-là, le fait que le président de la délégation spéciale de la commune de Lomé, Aboka, ait décidé après presque un an, de nous ôter cette ribambelle d’escaliers que nous avons dans le quartier Adidogomé-amadahomé. Il a fait venir des bulldozers, camions et tracteurs pour draguer les voies de terre battue qui rallient la route nationale. Ô quel plaisir, quelle liberté de conduire, quelle satisfaction.

Crédit : senadjondo.mondoblog.org
Crédit : senadjondo.mondoblog.org

Au regard de toute cette agitation, il me vient surtout à l’esprit de me demander pourquoi le chef de l’Etat sortant, candidat d’Unir, candidat à sa propre succession fait tout ce tintamarre ? Pourquoi se donner en spectacle pour une élection qui lui semble déjà acquise ? Pourquoi dilapider autant d’argent alors que les fonctionnaires et les médecins ne sont pas toujours rémunérés ? De quoi a-t-il peur pour faire tout ce remplissage visuel comme si personne ne le connaissait ? Comme s’il était dans la course pour un premier mandat ?

Autant de question qui me laisse encore plus indifférent plus que je ne le suis déjà. Indifférence consécutive à l’absence de crédibilité du fichier électoral, le non-respect des accords politiques, la non-prise en compte des recommandations de la CVJR, le non-respect de la douleur des parents et des victimes de 2005, le non-respect de la mémoire d’Anselme et de Douti ces jeunes élèves abattus de sang-froid au nord du pays.

Souffrez que je vous dise combien je suis dégoûté par ce spectacle obséquieux aux allures incompréhensibles. Pour ce qui est de ces jeunes qui profitent allègrement du lait et du miel qui coulent n’est-ce pas que « abusus non tollit usum »2 ? Du reste, « dominus vobiscum »3.

Bien à vous !

 

Annexes :

1 – Ex abrupto : brusquement. (Formule latine)

2 – Abusus non tollit usum : l’abus n’empêche pas l’usage. (Formule latine)

3 – Dominus vobiscum : le seigneur soit avec vous. (Formule latine)


L’amour, la foi et moi

Foi-palmstone-300x120

Bien le bonjour à vous, lectrices et lecteurs,

L’esprit humain est une terre fertile dans laquelle des graines sont continuellement semées (opinions, idées, préjugés, etc.). La parole est une graine qui fait germer facilement des pensées positives ou des émotions de doute, de peur et d’échec.
Et c’est cette parole qui permet à des individus malveillants et vils d’esprit, d’exploiter nos sociétés aujourd’hui. Vous vous demandez sans doute comment ? Patience, j’en viens.

Eh, bien, cette exploitation découle de ce que beaucoup de personnes heureuses ou malheureuses en voulant s’accrocher à un socle, une source d’espoir, un piédouche qui puisse continuer à alimenter positivement ou qui puisse faire basculer leurs situations négatives vers celles positives, se retournent vers le divin.

Je suis chrétien catholique de père, comme de mère. De grand-père comme de grand-mère. Je ne sais pas pour ma femme et pour mes enfants, mais moi je mourrais catholique. Des prêtres j’en ai eu dans ma famille, j’en ai et j’en aurai encore. Je crois en Dieu le père, créateur des cieux et de la terre. Je crois en Jésus-Christ son fils, venu sur terre pour expier nos péchés. Je crois en la Bible, la mienne « La Bible de Jérusalem », je l’ai voulu récente et des éditions du « cerf » la propose traduite en français sous la direction de l’Ecole biblique de Jérusalem. Je l’ai demandé et on me l’a donnée. Merci Bénédicta-Aurore.

En parallèle je crois en d’autres forces surnaturelles qui existent sur terre, particulièrement en Afrique. Je crois en la sorcellerie bonne comme mauvaise. Je crois au triomphe du bien sur le mal. Je crois en la malédiction. A contrario, je crois aussi en la bénédiction.

Je crois en tout sauf en ces pasteurs dont les églises poussent ces dernières années comme des champignons dans une prairie fertile. J’ai mes raisons de ne pas les aimer, de les voir d’un œil torve et de les éviter au maximum. Ce n’est pas par préjugés ni méchanceté gratuite, c’est par expériences, résolutions et principes. Si vous êtes du genre, je fais ceci parce que mon pasteur m’a dit de le faire ou je ne fais pas cela parce que mon pasteur me l’a interdit. Je vous prie de vous arrêter ici net et de ne pas lire les lignes qui vont suivre.

Alors, il y en a qui veulent aussi s’arrêter ? Vous avez un sursis de 15 secondes pour débarrasser le plancher. Merci.

Toute mon enfance a été bâtie sur des principes et des règles. Sauf ce qui relève de la foi ou du mystère divin, j’ai appris tout petit qu’il ne faut pas croire tout ce que l’on vous dit, mais croire ce que l’on voit ou ce que l’on vit. J’entends par là, user de tous ses sens, l’œil, le nez, la bouche, l’oreille, la main et le pied. Bref, faire sa propre expérience sans porter de préjugés au préalable.

Par deux fois, j’ai été amoureux de filles qui n’étaient pas de la même obédience religieuse que moi et j’ai été confronté à des difficultés similaires qui m’obligent à vous servir mon constat dans ce billet.


Les mots étaient mes maux

Les femmes ont toujours eu cette forte tendance à écouter tout ce qui provient des gens de leur entourage et de leur église. Pire, elles ont toujours eu cette facilité de croire aveuglement ce que leur pasteur leur raconte à l’église. Et bien, c’est là moi mon problème. J’ai toujours été un garçon curieux, qui voit, observe, analyse et critique. Je n’aime pas avaler tout ce qu’on me raconte parce que ça vient de tel ou tel. Non ! Parce que je crois fermement que personne n’a la science infuse sur cette terre et, donc ne détient la clé de la vérité absolue. Je fais donc passer toute conception par le baromètre du bon sens et de la jugeote. Ayayaï… Pour mes ex-copines, c’était l’enfer. La tolérance que je leur connaissais dès le début de notre relation s’estompait avec le temps parce que j’avais l’audace de dire telle ou telle vérité.

Tenez, je visite l’église de ma copine un soir de Pâques en avril 2008 et lors des annonces sanctionnant la fin de la cérémonie, un fidèle vint dire que le pasteur dans toute sa magnificence avait besoin de vivre dans du confort. Et que les fidèles connaissant sa situation devraient cotiser pour lui offrir une ligne électrique haute tension et un forage d’eau.

Epouvanté, je n’ai plus remis les pieds dans cette église. Après de multiples insistances, j’ai dû dire à ma copine que je ne fréquentais pas les églises où on faisait de la parole de Dieu un fonds de commerce. Yégé ! J’ai dit ce qu’il ne fallait pas.

Donc Guillaume tu veux me dire que le pasteur nous exploite c’est ça ? Qu’il est mauvais. Ou bien ? Tu es qui pour le juger ? Tu es un simple mortel qui ne s’attarde que sur des choses physiques. Tu ne vois pas au-delà du physique, le spirituel. Lui, il voit tout ça. Donc je ne te le permets pas.

Je la regardais zoooooom comme quelqu’un à qui on venait d’injecter un anesthésiant. J’étais bouche bée.

Petit à petit, les choses ont commencé à se détériorer entre elle et moi. Non seulement parce que les fois qui ont suivi, je lui disais expressément que je ne viendrais plus à son église, mais aussi parce que lors de nos discussions, pendant qu’elle citait le livre de Saint Paul apôtre aux corinthiens, moi je citais Gandhi ou Mandela. C’était la bourde de trop qui provoqua notre rupture.


Ma catholicité était ma calamité

Calme de nature, j’ai grandi dans un environnement qui m’offrait quiétude et aise. Pas de nuisances sonores, pas de sifflements, pas de bruits alarmistes. Moi qui suis donc habitué à un environnement paisible, aussi bien à l’école, à l’église qu’à la maison, j’ai eu des difficultés, au début, à aller à l’église de ma seconde copine en août 2011. Eglise où pour telle ou telle prière, chacun devait prier comme à l’école coranique. Vous voyez la gêne pour moi qui ne récite que le Notre Père ?

Je restais dans mon coin oscillant entre extérioriser mes souhaits de façon simple et tamisée ou simuler en hurlant comme un forcené. La deuxième option n’était pas envisageable non seulement parce que c’est un péché de simuler à l’église, mais aussi parce que j’ai toujours été contre le fait de faire semblant, de jouer à l’hypocrite. Question de principe.

J’ai dû dire à ma copine que je ne me sentais pas à l’aise dans un tel environnement. Là était encore ma bévue. Elle l’a pris mal et à commencer à me faire un interrogatoire version Jack Bauer.

Guillaume, tu m’aimes ? Guillaume tu reproches quoi à mon église ? Guillaume, tu ne peux pas faire au moins semblant de me faire plaisir ? Guillaume nanani. Guillaume nanana.

Comme elle avait le verbe facile, on a passé toute une journée à chercher un compromis. Pas facile de trouver un compromis avec quelqu’un qui n’avait pas de tolérance pour les autres églises. Pas facile du tout, pour lui faire plaisir, j’y suis allé encore et encore, mais malgré moi. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase conduisant à notre rupture c’était ma réponse à cette question que le pasteur m’avait ouvertement posée un dimanche après le culte : cher ami en Christ, voudrais-tu bien être baptisé dans notre église ?

Je me suis empressé de lui répondre poliment : « Mais pasteur je suis déjà baptisé, communié et confirmé dans mon église. Combien de fois dois-je être baptisé donc ? »

Je n’ai pas eu de réponse à ma question et pire mon ex-petite amie a considéré cette question comme une défiance à l’endroit du pasteur. Ma cote d’amour est tout de suite tombée en flèche.

Si vous cherchez le meilleur endroit où règne la dictature, aller dans les églises. Enfin, les nouveaux ministères qu’on voit partout comme un fantôme qui suit son bourreau. Aucun droit de réponse, aucun droit de critique, aucun droit de soulever le voile sur des contre-vérités, aucun droit de contester les décisions qu’on vous impose, aucun droit de se soustraire aux cotisations même si vous n’en avez pas les moyens. Bref… Il n’y a aucun droit existant. Il n’y a que des devoirs dans les ministères. Ce qui est regrettable, c’est que ces façons de museler les fidèles les abêtissent, leur ôtent tout discernement, les rendent fanatiques. Mais bon, plus tu en parles, plus on te prend pour un ennemi, plus on te prend pour un rationaliste, plus tu es considéré comme persona non grata. 1


A mes ex-copines, je veux leur dire que « j’ai une religion, ma religion, et même j’en ai plus que tous, avec leurs memories et leurs jongleries. J’adore Dieu au contraire ! Je crois en l’Etre Suprême, à un Créateur, quel qu’il soit, peu m’importe, qui nous a placés ici-bas pour y remplir nos devoirs de citoyens et de père de famille, mais je n’ai pas besoin d’aller dans une église, baiser des plats d’argent et engraisser de ma poche un tas de farceurs qui se nourrissent mieux que nous ! » 2 Mon Dieu à moi, c’est le Dieu de Jacob, d’Isaac, de Moïse, de Socrate, de Franklin, de Voltaire et de Béranger ! Je suis pour la profession de foi de Vicaire savoyard et les immortels principes de 89. Mon Dieu à moi est ma conscience intérieure qui me donne des coups de fouet à 3 h du matin quand j’offense mon prochain (aussi moindre soit l’offense, moquerie, refus d’aider, etc.). Mon Dieu à moi ne se trouve pas que dans les églises. Il est partout, dans la nature, dans mes habitudes, dans mes rapports collectifs avec les autres hommes. Mon Dieu à moi est dans la tolérance, la compassion, le pardon, l’amour du prochain (qui qu’il soit, petit ou grand, pauvre ou riche, homme ou femme)… Mon Dieu à moi et bien, en définitive, dans toute ma diversité, c’est Moi.

Bonne fête de Pâques toutes et à tous.

Bien à vous !

 

Annexes :
1 – persona non grata : personne indésirable (locution latine)

2 – Gustave Flaubert


Tweetup228 Saison VIII Episode 2 : dans la peau d’un président.

Tweetup228 II

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce samedi 28 Mars 2015, la twittosphère togolaise a encore répondu présent aux activités mensuelles du tweetup228. Celle de samedi était l’acte II de la Saison VIII. Elle n’est que la continuité d’un acte I qui s’était déroulé quatre semaine avant, sur la thématique : La présidentielle togolaise vue par la twittosphère 228.

Vous avez compris. (Merci Vence, rapport ici) Lors de la précédente édition, beaucoup de questions sont restées en suspens et il a fallu décider d’un second épisode sur la même thématique pour ne pas faire comme si on les avait élucidés. Enfin, l’actualité politique ne pouvait pas nous offrir mieux. Parce qu’il semble que les dieux se montrent presque toujours favorables à ceux qui s’efforcent de connaître où ils vont et surtout de savoir qui ils sont. (Shuuuut ! Pas de commentaire, s’il vous plaît !)

La ponctualité a fait défaut à plusieurs participants mais n’a pas eu de répercussion sur le temps imparti pour les échanges. En effet, seuls les organisateurs, Roland et Farida, le modérateur / rapporteur, Guillaume, que je suis, le nouveau participant Elom, et la grande sœur Ida Abalo, ont fait dans la ponctualité. Il faut croire que les autres avaient soit une horloge à pétrole, soit un problème d’orientation. (Faites comme si je n’ai rien dit) C’est l’arrivée quoique tardive dans les 30min d’Elane et de Yann, qui a sonné le clocher pour le début des activités.

Nous n’avons pas attendu les autres avant de commencer les présentations dans le sens contraire de l’ aiguille d’une montre.

 

Peu à peu, chronologiquement, d’autres présences tardives se sont faites dans les 40min Ahlem-Farida et Aphtal, dans les 50min Renaud, Elolo, Gauthier, Cyrille, Vence, Senyo et dans les 1h, Aristide, Koko, Lovejoyce, Aniceyt et Marilyn.

Nous sommes ensuite passés à la définition des concepts comme observation électorale, crédibilité, transparence.

Comme le disait Cyrille Nuga lors de la précédente édition, #miledoutweetup est toujours comparable au démarrage d’un moteur diesel d’une Mercedes-Benz. Il a du mal à démarrer mais quand il se met en route, plus rien ne le retient.

Crédit : HashtagCom'
Crédit : HashtagCom’

Ce second point de l’ordre du jour a rendu les échanges houleux, oscillants entre des exemples sur la sécurisation d’une urne par un militaire en 2005 et le dysfonctionnement du VSAT lors de la précédente élection présidentielle de 2010.

A la demande de Yann, une minute de silence a même été observée pour toutes les urnes sécurisées mais dont les images n’ont pas pu faire le tour du monde. Ayayaï ça a fait mal, je vous dis !

Le débat sur le fichier électoral a encore plus mis le feu aux poudres. C’est sans compter la question sur le regard que les twittos portaient sur les incidences de la grogne sociale (grève, manifestation des élèves, menaces verbales et attaques physique des membres de la Synergie des Travailleurs du Togo) sur les élections prochaines.

Je crois définitivement qu’il ne faut plus être dans le secret des dieux pour savoir que les Togolais aiment la politique. Ils maîtrisent tellement es rouages, qu’il faut se demander s’ils n’aspirent pas tous à devenir politicard. Enfin, tout dépend de leurs convictions personnelles. Quoique.

Crédit : HashtagCom'
Crédit : HashtagCom’

Une pause brochette a été observée pour tenter de calmer les nerfs déjà à vifs des participants.  

Non mais sérieusement, une jeunesse aussi talentueuse qui se prononce sur des questions politiques avec véhémence à un rendez-vous comme le tweetup, mais qui pourtant, reste muette en dehors de ce cadre ? On a vraiment besoin de percer ce mystère-là ! Cela dit, je me garderai de porter un regard dubitatif sur le verdict de cette huitième édition.

 

Il était à un moment donné question de s’inscrire dans une approche évolutive, en soulevant, certes, les manquements, en les dénonçant, et surtout en apportant une proposition alternative. Autrement on ne ferait que du surplace et on s’inscrirait dans un cycle infernal de contestation sans proposition crédible. Cette suggestion de Lovejoyce n’a pas reçu l’assentiment de nombreux participants. Entrainant par là même une bipolarisation du débat à la roulette russe.  

Parmi les répliques, on peut noter celle d’Ahlem-Farida qui relevait qu’une dénonciation était déjà une sorte de proposition. Celle de Cyrille qui soulevait le fait que la question d’une proposition était empreinte de mauvaise foi. Celle de Yann qui précisait que le contexte socio-politique n’était pas favorable à telle ou telle proposition aussi et surtout parce que si proposition il doit y avoir, c’est que volonté de changer les choses, il y a eu au préalable.

 

Il n’empêche que les différents commentaires me laissent penser qu’une fois de plus, l’unanimité n’était pas et ne sera jamais à un tel rendez-vous sur la politique. Rien de plus naturel, je vous dirais, si tant est que l’unanimité tienne pratiquement de l’impossible.

 

Le prochain rendez-vous sur le thème « gestion du terrorisme et réseaux sociaux », est pris pour le samedi 16 Avril 2015 à 15h. Lieu à préciser ultérieurement.

Bien à vous !


Le paradoxe togolais

Crédit image : senadjondo.mondoblog.org
Crédit image : senadjondo.mondoblog.org

Incongru, pendant que les fonctionnaires togolais forts de leurs quinze ou vingt ans d’expérience, par des grèves musclées, réclament des conditions de vie plus décentes, un rehaussement de la grille salariale, le gouvernement sans aucune honte bue a choisi d’initier « la semaine de l’emploi » prévue du 23 au 26 mars 2015 pour offrir 300 emplois et 200 stages aux jeunes dans les services partenaires. Non, non, non, je ne peux pas attendre la fin de la semaine pour vous dire ce qu’ils veulent. Vous n’avez pas une impression de déjà vu avec ce spectacle ? Emploi d’accord. Mais avec quel salaire ? Celui que les aînés refusent ? Je vous ai dit que j’ai payé le lourd tribut de 5 ou 6 ans pour une licence LMD en droit parce que j’aime et je veux croupir dans la misère. C’est ça ? Merci. Proposez-moi autre chose.

Hier après le boulot, j’ai fait un crochet au palais des congrès de Lomé pour assister à la cérémonie de lancement de «…

Posted by Guillaume Djondo on mardi 24 mars 2015

Ce n’est plus un secret pour personne, l’élection présidentielle est prévue pour le 15 avril 2015 au Togo. Date d’anniversaire du décès du jeune Anselme Sinandare Douti à Dapaong. Paix à ton âme ! Oui, oui vous êtes surpris. Moi non. Paradoxe, cette date choisie pour l’élection c’est une date marquant le décès d’un petit enfant innocent qui ne manifestait que pour le retour en classe de ses enseignants. Mais bon, le gouvernement s’est dit : un enfant est mort ce jour et puis quoi ?

Ils ont oublié qu’au-delà de cet enfant, c’est toute une famille qui a été endeuillée. C’est tout un village qui a été affligé. C’est toute une communauté qui a eu le cœur meurtri. C’est toute une nation qui a fait les frais de l’injustice. Mais, comme notre gouvernement dur d’oreille aime frapper là où ça fait mal, personne n’a daigné dire « changer la date », à défaut de n’avoir toujours pas rendu justice au jeune Anselme, afin de respecter un tant soit peu la douleur des parents de la victime.

Oui, du calme, du calme. Ils ont osé, mais vous allez faire quoi à part voter ou non ce jour ? Payer le livre  Pour que dorme Anselme  de l’aîné David Kpelly peut-être ? Suivez mon regard !

Je me demande s’ils n’ont pas de plus en plus de tendances criminelles ? S’ils n’ont pas un goût un peu trop prononcé pour le masochisme ? S’ils ne virent pas tous psychopathes depuis un moment ?

Comme par enchantement c’est également la période que le gouvernement a choisi pour lancer ou revigorer certains projets. On nous parle du Fonds national de la finance inclusive (FNFI) par-ci, entrepreneuriat des Zémidjans par-là. Prêt pour les femmes et agriculteurs par-ci, semaine de l’emploi par-là.

Crédit image : senadjondo.mondoblog.org
Crédit image : senadjondo.mondoblog.org

Tout ça est bien drôle pour quelqu’un d’avisé. Oui, oui, je sais. Je suis passé « internaute de paix » et puis quoi ? Le 5 mars là aussi c’était une simple date non. Ou bien ? Je suis « internaute de paix », pas « internaute muet » hein. Anhan… Attention ! Ma témérité n’a pas de prix.

Je disais donc que quelqu’un d’avisé se serait déjà rendu compte que ce n’est que de la poudre aux yeux. Ce n’est que du dilatoire pour nous affamer. Ce n’est qu’un sursis à exécution pour nous soumettre au gré de quelques volontés manipulatrices (minorité riche qualifiée selon le chef de l’Etat lui-même). Parce qu’en réalité c’est une course à la conquête de l’électorat. Un électorat qui désavoue de plus en plus les façons de procéder de notre gouvernement aux abois. Un électorat qui rebute de plus en plus la palinodie de notre gouvernement farceur. Un électorat qui commence à finalement sentir le poids d’un avenir obscur. Un électorat qui se rend compte qu’il n’y aura presque plus de lueur au bout du long tunnel dans lequel il côtoie tantôt la sujétion, tantôt l’abjuration.  

Parce que c’est se demander si pendant tout le quinquennat la population n’avait pas besoin d’argent et donc de prêts pour alimenter ses activités. Parce que c’est à s’interroger si ce n’est que maintenant que les jeunes qui sont sortis nombreux des laboratoires de l’Université de Lomé comme des rats, ont besoin d’un emploi et des stages.

Certes, on nous sortira le coup de projets déjà existants tels le Provonat, l’ANPE et le FAEIJ. Mais au fond, combien sont retenus et combien ne le sont pas ? Combien sont laissés à leur propre sort végétant dans les rues, devenant des commerçants temporaires, des voleurs nocturnes, des prostituées assermentées, des arnaqueurs sur la toile, etc.

On a toujours l’impression que ce n’est qu’à chaque fin de quinquennat qu’on se rappelle avoir oublié telle ou telle priorité alors on plonge dans un folklore qui ne dit pas son nom. On plonge dans un cycle infernal avec pour ambition d’ériger une inféodation pérenne. Mais erreur !

L’une des erreurs de ce qu’ils sont en train de faire, c’est de croire que le mutisme de cette jeunesse, à qui ils servent chaque fois du « réchauffé » à quelques semaines de l’élection présidentielle, est synonyme de résignation. C’est de croire que notre addiction à internet 2.0 et aux réseaux sociaux nous ôtait tout sens de discernement. C’est de croire que notre semblant d’indifférence au jeu politique était une forte tolérance à l’asservissement. Mais qui vous a menti comme ça ? C’est aussi de croire que notre docilité pouvait leur donner un feu vert à l’instauration de la tyrannie. C’est de croire que c’est de la privation que naîtra notre servitude. C’est de croire que notre impassibilité, notre sang-froid, notre placidité, ces dernières années, étaient le signe extérieur de notre crétinisme. C’est de croire que parce que nous sommes jeunes, nous resterons éternellement bêtes.

Soyez rassurés. A la semaine de l’emploi, ils sont sortis nombreux, ils sont désespérés, ils sont jeunes, mais ils ne sont pas cons.

Bien à vous !


Produire sans pouvoir consommer

Crédit image : senadjondo.mondoblog.org
Crédit image : senadjondo.mondoblog.org

J’aurais aimé donner « Faites la queue, on ne produit pas pour vous ! » comme titre à ce billet mais parce que les lignes qui suivent sont coécrites par consensus avec mon ami et frère Roland, je vous en dispense.

Bien le bonjour à vous, chères lectrices et chers lecteurs,

Pas besoin de vous rappeler que je suis Togolais et que chez moi tout va toujours de travers. Les élèves ? Ils sont dans la rue. Les professeurs ? Ils sont en prison. Les médecins ? Ils sont à la maison. Les patients ? Ils sont… Les fonctionnaires ? Ils sont sans salaires. Vous voulez que je vous serve quelle soupe ce matin ? Celle de la vieille dame sans sel, ni arôme ? Ou celle de la jeune dame avec épices et gingembre ? Décidez-vous vite ! Le temps presse, on risque de rater la cargaison…

Bon, je vous la sers à l’ancienne.

J’ai une question pour commencer : qui travaille à l’hôtel vit-il toujours de l’hôtel ? Oui, oui, je sais. Ça dépend de l’hôtel. Ou bien ?

Le temps presse dans ces 56 600 km2 de lopin de terre. Tout est dorénavant calculé à l’avance. Je ne vous parle pas de prévision. Je vous parle plutôt d’anticipation pour tout achat de paquet de ciment. Nous produisons du ciment depuis 1969, mais force est de constater que nous n’avons pas le privilège d’en consommer. Ah ! Vous pensiez que parce que, des usines, il y a, les Togolais pouvaient s’en nourrir inlassablement ? Erreur sur le pays ! On est quand même au Togo, voyons.

Figurez-vous chers lectrices et lecteurs, qu’à chaque fois que j’ai le courage, oui Dieu sait qu’il en faut du courage et beaucoup même de capter notre chaîne nationale à l’heure du journal, je deviens tout hébété à la vue de reportages louangeurs sur de grands travaux publics. Il est hors de question que, le premier coup de pioche pour la construction d’un tronçon de route, d’une école ou autre infrastructure, passe inaperçu. C’est l’occasion rêvée pour marteler que le Togo est en marche, que « le Togo est en chantier ». Et bien soit ! Ce pays est peut-être un chantier, mais sur ce chantier le ciment se raréfie tellement.

Crédit image : senadjondo.mondoblog.org
Crédit image : senadjondo.mondoblog.org

Dans leur majorité les Togolais ont toujours cultivé un intérêt pour l’immobilier. Avoir un chez-soi, bâtir sa propre demeure où vivre avec sa famille. C’est un projet enfoui quelque part dans un coin de la tête même si la pauvreté sévit. Influencé par cette culture, j’en ai aussi nourri le rêve. Mais cet attachement à l’immobilier est aujourd’hui entamé par la pénurie criarde du ciment déplorée sur notre rectangle de territoire. Accéder à un seul paquet de ciment relève, pour les Togolais, d’un véritable casse-tête, d’un calvaire. Envisagez-vous en ce moment une quelconque construction au Togo ? Sachez donc que la réalisation de vos travaux dépendra du bon vouloir des deux cimenteries du pays (Cimtogo et Wacem) et que vous devrez débourser un surplus sans toutefois espérer une livraison immédiate du ciment.

Le phénomène est d’autant plus étrange qu’il y a bel et bien des cimenteries qui tournent à plein régime et qui sont censées avoir une production suffisante pour couvrir les besoins de ce petit pays. Autrement, à quoi nous servirait-il d’installer des usines si on doit se retrouver face à une telle disette ? Pourquoi les choses changeraient elles aussi radicalement pour un pays qui a connu des jours bien meilleurs quant à l’approvisionnement en ciment ?

Qu’est-ce qui n’a pas marché ?

Je me souviens qu’il y a peu Cimtogo face aux plaintes des consommateurs brisait le mutisme en s’engageant en conférence de presse dans  une tentative d’explication qui au final s’est avérée peu convaincante. A en croire l’argumentaire de la cimenterie, la situation serait causée par 3 facteurs : —les transporteurs qui en période de récolte délaissent l’acheminement du ciment au profit du coton et des intrants jugés plus bénéfiques,

– la forte demande des entreprises pendant la saison sèche propice à la construction

– ainsi que les mouvements sociaux à Wacem dont un broyeur serait aussi en panne.

Il m’est difficile de prendre pour argent comptant de tels arguments au risque de faire montre de crédulité béate, car ils ont du mal à tenir la route. Pendant que les producteurs se disent débordés par la demande et que les consommateurs se rabattent sur le ciment ghanéen encore plus cher, le ciment togolais se vend plutôt bien au-delà des frontières. N’y a-t-il pas là un paradoxe ? Autant dire que le ciment produit est destiné à l’exportation et non à la consommation intérieure.

Crédit image : senadjondo.mondoblog.org
Crédit image : senadjondo.mondoblog.org

Les distributeurs agréés quant à eux profitent de l’imbroglio pour verser dans la surenchère. La demande étant forte ils entassent les stocks pour susciter la spéculation au grand dam du pauvre consommateur. Des soupçons fusent quant à la présence d’un réseau mafieux de distribution qui entretiendrait la pénurie. Pourtant aucune enquête à ce jour n’est faite sur la question pour prendre les mesures qui s’imposent si réseau mafieux, il y a.

Les cris d’alarme des associations de consommateurs (Association togolaise des consommateurs, ATC, et Ligue togolaise des consommateurs, LTC) étant restés sans effet sur les autorités et industries concernées, on semble résolu à s’accommoder à la chose. On est réduit à se débrouiller comme on peut, comme d’habitude depuis que les citoyens ont compris qu’ils ne peuvent compter sur leurs gouvernants pour atténuer un tant soit peu leur indigence. Il s’agit là d’un problème qui ne fait qu’ajouter à la misère déjà intenable et qui freine l’élan de certains citoyens engagés dans des projets pour se prendre en charge comme mon voisin du quartier. Retraité du haut de ses 80 ans ce dernier qui a entrepris de construire une boutique pour gagner des revenus complémentaires à sa modique pension et financer les études de ses enfants voit aujourd’hui son chantier à l’arrêt depuis des mois faute de ciment. Voilà un choix de vie qui se trouve compromis.

Je reste en tout cas persuadé que ce problème est évitable, car les Togolais ne demandent pas le ciel. Juste du ciment à disposition et c’est tout. Alors que beaucoup consentent d’importants sacrifices financiers pour trouver les moyens d’en acheter, leur fournir du ciment relève de la moindre des choses. Serait-ce peut-être pour répondre à leurs besoins qu’a été initiée dans le nord du pays la construction d’une cimenterie lancée en grande pompe par le président lui-même ? J’ose bien le croire et si tel est le cas je me permettrai volontiers d’applaudir des deux mains.

Bien à vous !


Jeunesse et responsabilités

Crédit image : matchingpoints.fr
Crédit image : matchingpoints.fr

Bien le bonjour chères lectrices et chers lecteurs,

Puisque nous parlons ces derniers jours des Droits internationaux de la Femme, des Droits de la femme qui donne la vie, celle qui subit dans le silence, celle qui assume avec amertume, je vais profiter de l’occasion pour m’adresser à une certaine jeunesse irresponsable et hypocrite.

D’emblée, je ne vous cacherai pas que ce billet aura un ton colérique et que ce sont des réactions inqualifiables de certains de nos jeunes frères qui me poussent à l’écrire. Ces scénarios méprisables que nous voyons au quotidien, dans notre entourage, dans nos voisinages, dans nos familles et même dans nos relations professionnelles dignes d’un spectacle hollywoodiens diffusé soit à la télévision, soit sur le cable, soit sur les supports DvD… etc… n’en sont pas moins loin de notre réalité. Et pourtant !

Vous tombez sur une fille que vous dites aimer. Elle se dévoue entièrement à vous. Vous coulez le parfait amour tout le temps qui s’en suit. Vous lui promettez mont et merveille. Vous passez de bons moments avec elle. Vous profitez des petits plaisirs de la vie. Vous lui assurez votre disponibilité, votre attention, votre soutien quelques soient les circonstances.

Par un concourt de circonstance, il se fait qu’elle tombe enceinte et qu’à ce moment précis les conditions étant réunis pour un départ à l’extérieur, vous décidez tous les deux, au calme et en toute liberté de garder le bébé à l’insu de vos deux parents. Une fois que votre partenaire ait quitté le pays, et qu’elle ait eu le bébé, vous vous livrez à toutes les formes de vilenies, de bassesses, de veuleries, d’étroitesses, de lâchetés, d’aboulies et même de petitesse d’esprit qui puissent exister sur cette terre. A elle vous lui ôter cette ataraxie, cette tranquillité d’esprit qu’une jeune maman devrait avoir. Pourquoi ?

Parce que votre déloyauté a choisi ce moment pour faire surface. Parce que votre lâcheté a pris le dessus. Parce que votre duperie en avait assez de simuler. Parce que votre fourberie devait retrouver son maître. Ooh quelle imbécillité !

Insultes, provocations, jurons, invectives, insolences, effronteries, arrogances, menaces… des attributs qui n’ont plus aucun secret pour vous.

Crédit image : pinupapple.com
Crédit image : pinupapple.com

Les sentiments étant ce qu’ils sont, elle continue par vous faire confiance, en vous laissant la marge de manœuvre d’informer vos parents. De porter cette information sensible mais heureuse à leur connaissance. Partagé entre votre idiotie et votre traîtrise, vous décidez au lieu de les informer de jouer la carte du jeunot imbu de sa personne, maladroitement pédant, qui se suffit à lui-même, qui a des parents qui lui ont réservé un avenir que rien ni personne ne devrait compromettre. Quoique !

C’est simplement à se demander si déjà à votre jeune âge vous n’arrivez pas à prendre les choses en main, à prendre des résolutions quitte à rassurer votre partenaire dans ces périodes difficiles. Ces périodes où elle a besoin de votre soutien plus que celui de personne. Ces moments où vous êtes censé l’aimer encore plus, lui témoigner toute votre gratitude pour avoir été là pour vous. Cette période où vous êtes censé lui rendre la monnaie pour vous avoir épaulé . C’est à se demander quel genre de parent vous ferez à l’avenir ? Le genre incapable d’assumer ses responsabilités en fuyant dans les jupettes de ses parents ? Ou le genre ouvert d’esprit, qui anticipe sur les événements en s’impliquant activement parce que se rendant compte qu’être père est avant tout un don de la nature ? C’est à se demander quelles valeurs vous inculquerez plus tard à vos enfants ? Quelles leçons de vie vous apprendrez à vos petits enfants ? Enfin, libres à nos consciences d’en décider.

Il faut croire que la deuxième option n’est pas envisageable pour une certaine catégorie de jeune. Celle-là côtoyant le ridicule au quotidien. Celle-là incapable de décider de leur propre chef attendant toujours de leur parents. Celle-là n’ayant point honte de crier à tue tête qu’on pouvait la convoquer où on veut. Que sais-je encore ! Et bien, c’est la période que vous choisissez honteusement pour retourner votre veste tout simplement. Triste !


Relations amoureuses.

C’est assez frustrant de constater combien de nos jours nous plongeons facilement dans la complaisance. Nous nous livrons sans vergogne à la manipulation. Nous promettons toute honte bue de faire des choses que nous savons pertinemment que nous n’avons aucunement l’intention de matérialiser. Ceci est d’autant plus regrettable parce que ces états de chose révèlent combien ce monde court vers l’abîme.

On se demande juste si nous jeunots, nos façons de nous comporter n’émanent pas d’une mise en scène parfaitement orchestrée et saupoudrée d’un peu de sarcasme, ou s’il s’agit en réalité de nos vrais visages que nous ayons dissimulés juste le temps de profiter de la naïveté de nos partenaires, mais une chose est sûre en ce 21ème siècle nous méritons le « prix Nobel du cinéma couplé de l’oscar de la simulation voire de la dissimulation, une sorte de standing novation » pour ces spectacles obséquieux, cette comédie pavée de vœux aussi décalés, et ce paroxysme d’hypocrisie auxquels nous nous livrons sans gêne.


Engagements à vie.

C’est encore plus étrange combien les engagements à vie de nos jours sont la résultante d’un accident, d’une impasse, d’une situation indépendante de notre volonté. Ceci aurait l’air moins ridicule et compliqué si nous prenons sans contrainte aucune, nos responsabilités. Si nous nous impliquons de sorte à convertir ce que nous voyons comme de la fatalité en des heureux événements. Oui, nous pouvons ! Tout n’est possible que par le biais de ce puissant moteur qu’est la décision, ce carburant inépuisable qu’est la patience, et ce catalyseur qu’est l’Amour. Mais il nous faut surtout un conducteur expert nommé courage. Le courage de prendre les taureaux par les cornes. Le courage d’affronter l’adversité. Le courage de choisir d’assumer. Parce que ni la saison, ni le temps n’attendent personne. Plus nous titubons, plus nous passons à côté de certains événements déterminants. Plus nous prenons le risque de faire dans nos vies des ratés. Plus nous nous laisserons submerger par les vagues de l’irréversibilité et donc de la déception.

Tout ceci, c’est en ayant à l’esprit que dans la vie, les choses qui ont le plus de valeur sont celles qui n’ont pas de prix. L’important, ce n’est pas ce que nous avons dans la poche, mais ce que nous avons dans le cœur.

Cette situation a fait le branle-bas dans l’actualité de certaines familles. Elle en a uni certaines, elle en a déchiré d’autres. Quoiqu’il en soit, la vie nous donne toujours une autre chance. Elle s’appelle Demain. Vivons le moment présent. Soyons reconnaissant pour les petites choses que la vie nous apporte et aussi envers les gens qui nous entourent. Réjouissons-nous de chaque instant et bientôt se lèvera le jour où tout ira mieux.

Bien à vous !


Prunelle de mes yeux !

Crédit image : lewebpedagogique.com
Crédit image : lewebpedagogique.com

Prunelle de mes yeux,

Toi qui me rend heureux,

Ma force et ma faiblesse,

A toi mon cœur s’adresse.

 

Qu’il plaise aux dieux de l’amour,

De toi, me permettre d’être doux,

Qu’il plaise à la nuit et au jour,

Que de moi, jamais ne te vienne de dégoût.

 

Je veux pour toi être la brume,

Pour toujours user pour toi ma plume,

Qu’advienne que pourra, je le jure,

Jamais je n’ai été autant sûr.

 

De concert, on peindra notre histoire,

De si belle, elle sera notre mémoire,

Que même viennent des moments d’effroi,

D’une même force, on ternira l’émoi.

 

On surmontera les épreuves,

On rebondira toujours tel le cru d’un fleuve,

Pour que mon visage dans tes prunelles,

Et le tien dans les miennes, soient éternelles.


Cette Afrique entre démocrature et démocratie

Crédit : senadjondo.mondoblog.org
Crédit : senadjondo.mondoblog.org

Salam à vous, chères lectrices et chers lecteurs.

Ce berceau de l’humanité où la science a trouvé son éclosion, où les tributs ont fait soupente de fraction, où les hommes (Noirs) ont été réduits à l’esclavage, où les matières premières font l’objet de pillage ad lib1, c’est notre pauvre Afrique.

Troisième continent de par la superficie, relié à l’Asie par l’isthme de suez et séparé de l’Europe par le détroit de gibraltar, l’Afrique s’étend entre le 37eme degré de latitude nord et le 35eme degré de latitude sud. C’est le continent qui a subit les pires atrocités que l’homme puisse commettre dans ce monde, celui des mortels.

Incontestablement, un demi-siècle soit 50 années après les indépendances, les pays Africains autrefois organisés en tributs. (Tributs devenus des pays depuis que quelques personnes ont décidés à la conférence de Berlin de 1884-1885 de découper, de morceler voire de déchiqueter ce continent comme un gâteau. Paix à leur âmes !) Ces pays Africains nés donc de cet émiettement  s’exercent toujours (comme un devoir de maison d’un enfant de Cours préparatoire) à ce difficile exercice d’instauration des principes démocratiques, de l’état de droit et de respect des Droits de l’Homme, que ceux-là même l’ayant tenté et reussi après de multiples tentatives chez eux, essaie de l’exporter partout comme modèle de référence par excellence.

L’émiettement du continent noir a permis d’assouvir les besoins les plus barbares de l’homme blanc sur l’homme noir. (Triste évidence) Il n’y a pas à la nier encore moins la passer sous silence. La civilisation et la colonisation ont été ces prétextes farfelus, biscornus et saugrenus qui ont conduit ce continent autrefois paisible vers l’abîme que nous lui connaissons aujourd’hui. Entre autres, guerre en Centrafrique, au Congo, en Somalie, berceau du terrorisme en Libye (ceci fera l’objet d’un prochain billet), islamisme de Boko haram au Nigéria, au Nord Cameroun et au Niger… etc. Comme quoi là où il y a opulence, il y a rixe et algarade. Là où il y a richesse, il y a guerre.

La colonisation du continent noir a abouti au découpage de l’Afrique en une variété de représentations.  (Rien de bien surprenant c’était un gâteau où chacun devait prendre une ou des part(s) et s’en empiffrer)

A savoir :

– Anglophones,

– Francophones,

– Lusophones,

– Hispanophones,

– Italophones et

– Germanophones.

Crédit : senadjondo.mondoblog.org
Crédit : senadjondo.mondoblog.org

Quid d’une démocratie Africaine

La démocratie occidentale, celle qu’on croyait parfaite et qui pouvait juste en un clic se copier et se coller sur le vieux continent s’est révélée illusoire. Elle n’est en réalité pas pour l’Afrique le bon modèle. Parce qu’elle repose depuis longtemps sur une supériorité civilisationnelle, qui n’est qu’un mirage utopique. Les premiers bernés sont les occidentaux eux-mêmes, qui se vantent de leur technologie sans même remarquer qu’elle vient souvent d’Asie, de leur énergie qui leur vient d’orient, et de leurs origines qui leur vient d’Afrique. (Oui l’Afrique est indubitablement le berceau de la science et de la technologie. Vous doutez encore ? Oui ? Allez sur Google)

La plupart des peuples occidentaux ignorent que leur supériorité est due à leur force militaire et économique. Combien de fois n’a-t-on pas fait appel à la France pour une intervention militaire ? Aux USA ? A la Grande Bretagne et à ses alliés ? A la Banque mondiale ? À l’Union Européenne pour des financements ?

Ainsi on leur fait croire, quelques élites régissant le monde, que leur modèle est le plus parfait pour qu’ils continuent à croire que leur civilisation « aide » le monde. Alors qu’au contraire, ils sèment eux-mêmes la division. Ils alimentent la scission partout où le vent emporte cette notion.

La civilisation Africaine s’est construite sur une culture, par mélange et invasions, et si l’occident est pour aujourd’hui le continent prédominant c’est parce qu’il est le plus fort militairement et économiquement, cela ne veut pas dire que son modèle est pour autant le meilleur. Mais non ! D’ailleurs on pourrait constater actuellement que ce même modèle tend à s’effondrer, ou à imploser, car les états sont devenus des dictatures du dogme démocratique, incluant une vision imposée du monde extérieur. Pure hypocrisie !

Pourquoi faudrait-il toujours prétendre montrer la voie à nous autres qu’on pense être des barbares. Des barbares à qui on dispense un cours de civilité qui n’a réussi qu’à nous séparer. Qu’à nous monter les uns contre les autres. Qu’à ressortir nos penchants les plus sauvages. Qu’à tuer complètement notre humanité au profit du capitalisme. Peut-être ne sommes-nous pas de bons élèves parce que ce cours qui nous est dispensé n’est que la transposition parfaite des réalités occidentales qui n’ont pas encore cessé de nous faire voire leur limite. On clame la paix, la civilisation, la démocratie mais on est les premiers à se tirer dessus  « Ukraine, Russie » à foutre sa gueule là où il n’en est nul besoin  » FrançAfrique ». A tirer les ficelles derrière le rideau noir. En faisant de la division un mot d’ordre, de la désignation de nos chefs d’Etat un plébiscite à distance, de l’exploitation de nos ressources un jeu de dupe. A force de nous l’enseigner votre démocratie de cette façon, vous déteignez sur nous.

La démocratie aurait-elle un sens pluriel ? Une définition de l’instabilité, des coups bas ?

Il me semble qu’il n’a pour nos acteurs politiques de sens que celui-là. De ce fait l’union et l’unité ont été ensevelies avant même d’avoir été pensées. Elles ont fait les frais de l’ambition personnelle, de l’intérêt partisan. Finalement que dénoncez-vous chers apprentis politiques ?

De quelle démocratie parlez-vous ?  De celle où il n’y a que la force qui résolve les problèmes ? Que le plus fort qui ait le dernier mot. Vous m’inquiétez de par votre amateurisme. Qu’avez-vous compris ? Que recherchez-vous en réalité ?

Auriez-vous perdu le bon sens ? Ne savez-vous pas qu’ils en ont marre ces jeunes d’arpenter le goudron chaud et brûlant derrière des personnes autant pétries d’irresponsabilité, immergées d’orgueil ?

Crédit : senadjondo.mondoblog.org
Crédit : senadjondo.mondoblog.org

Quid d’une démocrature Africaine

La démocrature2, oui vous avez bien lu. La démocrature a sans aucun doute phagocyté les dirigeants d’aujourd’hui qui arrivent vainement à distinguer entre les fonds publics et ceux privés. Partout sur le vieux continent, il est rare voire difficile de remarquer un véritable passage de la dictature des années 1960 à la démocratie des années 1990. Congo, Gabon, Burundi, Zimbabwe, Tchad, Guinée Equatoriale, Soudan, Ethiopie, Ouganda, Centrafrique, Gambie, Cameroun, Togo, etc… Ce transfert a fait l’objet d’une interruption sinon au demeurant reste incomplet. Incomplet parce que les systèmes politiques, les vieilles méthodes, les régimes politiques et mêmes les partis politiques n’ont véritablement pas été mise à jour. Les programmes politiques sont restés tels quels, les consignes de partis inchangés. Une véritable absence de rupture avec les anciennes conceptions. La transition a été bâclée, vidée de son contenu, traitée uniquement sur la forme et non sur le fond. Il s’est donc installée une véritable apparence du changement alors qu’on espérait qu’en partie les choses auraient changés dans le fond. Ceci pour ainsi dire repenser, réparer, rénover ou remplacer. Assistant donc à l’interminable griotisme d’un chef de l’Etat pour l’électrification d’un tronçon de quelques kilomètres, la construction d’une école dans une zone périphérique, l’inauguration d’un dispensaire célébré en grand pompe avec fanfare et orchestre venu de la capitale. Même la construction d’un forage réalisé par un partenaire technique et financier est annoncée comme financé sous le haut patronage de sa majesté. Des dons et legs alloués par des volontaires anonymes à des hôpitaux sont annoncés comme matériaux flambants neufs achetés. Une cantine scolaire financée par l’U.N.E.S.C.O, puis hop c’est un « Merci Papa Faure » écrit sur une affiche de 15 à 20m. En arriver à faire tout à et pour l’honneur du Roi. En arriver à une séduction forcée et de dernière minute pour une prochaine candidature ad validitatem3. Mais qui trompe qui ?

Considérant qu’un chef d’état a autant d’argent, pour construire toutes les voies, faire des kits scolaires à son effigie, financer le moindre kilomètres de pistes rurales, où trouve-t-il selon vous une telle fortune ? Une fortune aux limites indéterminables, sinon indéfinissables quelque part dans un compte en Suisse ou aux îles Caïman. Une fortune de laquelle on pourrait partager 30.000f à tous les togolais sous couvert d’un prêt remboursable, les élections étant arrivées. Un sac de riz, un lot de spaghetti, un t-shirt, une casquette, quelques billets rouges. Silence ! On vous habille et on vous nourrit. Votez encore et toujours pour nous.

Que vous dire d’autres ? Arrêtez je vous prie, chers dames et sieurs infiniment zélés de clamer le nom d’une personne qui représente une institution et qui ordonne des travaux sur les fonds de cette institution. Arrêtez au Togo de dire  » le chef de l’Etat a fait don », merde j’en ai marre de l’entendre dire. Arrêtez de nous taper sur le système pour un simple concert, une activité culturelle avec des « sous le haut patronage de son Excellence » merde à la fin. C’est l’argent du Togo, celui du contribuable. C’est un devoir pour vous, c’est une obligation de résultat. Arrêtez de flouer les plus vulnérables.

Et tout ceci appuyé clairement et sournoisement par l’occident. Instaurant donc une certaine partialité sur le vieux continent. Les anciens acteurs se faisant appuyé par l’occident au détriment des acteurs de l’opposition qui ne bénéficie que de vagues soutiens. Mais il faut insister sur le fait que la partialité occidentale n’est pas volontaire, qu’un européen moyen se sent vraiment avantagé par sa civilisation parce que tous les autres semblent ne se focaliser que sur la sienne. Par ailleurs toutes les invasions coloniales, ont prisent le prétexte de civiliser. Il ne faut donc pas tomber dans l’excès de haïr ou de stigmatiser, il ne faut pas tomber dans le cliché, ce n’est pas une révolution ou une politique qui va inverser la tendance, c’est l’évolution des esprits et le basculement progressif vers les valeurs « humaines » qui nous ramènera tous sur un meilleur chemin, plus éthique et responsable. Il est donc temps pour l’Afrique de se ressourcer vers sa culture, et de construire son propre modèle. Et cela en dehors d’un contexte politique fidèlement exporté car de toute façon, communisme russe ou capitalisme américain, ça reste purement et simplement occidental.

Bien à vous !

 

Annexes :

1-      ad lib: à volonté (locution latine)

2-       démocrature: état de ce qui est partagé entre dictature et démocratie (néologisme)

3-      ad validitatem:pour la validité (locution latine)


Le Gouvernement Togolais entre négociation, grève et élection

Crédit image : koaci.com
Crédit image : koaci.com

Depuis la sortie béotienne, sinon maladroite, voire inopinée du premier ministre Togolais, Arthème Séléagodji Ahoomey-Zunu au Centre hospitalier régional Lomé Commune de Kégué le 2 février 2015, la tension est montée d’un cran dans le camp d’en face, celui de la Synergie des travailleurs du Togo (STT)

En effet, le gouvernement Togolais avait décidé l’octroi de 909 millions de francs CFA prévus pour apurer la différence sur le salaire des fonctionnaires observée en 2014. Mais il ne s’est presque pas prononcé sur les autres points de la plateforme revendicative soumise à négociation et qui datent d’avant le vote du 20 janvier 2013 par l’Assemblée nationale de la loi portant sur le statut général de la fonction publique. Est-il que les centrales syndicales (CGCT, la CNTT, la CST, le GSA, l’UGSL et l’UNSIT) sont entrées dans un cycle de négociations sans fin avec le gouvernement, autour de la grille indiciaire, sans aucun résultat probant jusqu’à ce jour. Dans la foulée, certains syndicats de base lassés par la léthargie dans laquelle étaient plongées ces centrales, se sont retirés pour former la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) devenue elle-même Union Syndicale le 06 février dernier et a démarré ce mercredi un nouveau mouvement de grève de trois jours.

Crédit image : lomeinfos.com
Crédit image : lomeinfos.com

Entre le cycle grève et négociation

Après annonce de grève, suspension de grève, poursuite de négociation le lundi 26 et le mardi 27 Janvier 2015 les discussions avec les centrales syndicales étaient censées trouver des solutions aux autres points de la plateforme revendicative. Déjà en Janvier le Dr Gilbert Tsolenyanu, porte-parole de la STT déclarait « Si les discussions de ces deux jours ne donnent rien, la STT entre en grève de trois jours les mercredi 28, jeudi 29 et vendredi 30 janvier 2015 »

Au nombre des revendications faites par les travailleurs, le relèvement de la grille salariale de 280 points pour la rajuster sur les deux (2) relèvements du SMIG en 2008 et en 2011.

L’application effective du nouveau statut général de la fonction publique déjà adoptée par l’Assemblée nationale et le paiement sans délai de la différence de salaire de l’année 2014 qui équivaut à 909 millions de francs CFA.

Malheureusement, pendant que les uns attendaient le décaissement de ces fonds et la satisfaction des autres points de la plateforme revendicative, le premier Ministre Togolais, Arthème Séléagodji Ahoomey-Zunu a fait une sortie musclée au Centre hospitalier régional Lomé Commune de Kégué le 2 février 2015 en faisant des remontrances aux agents de ce centre. Cette sortie interprétée comme une défiance et surtout une tentative ratée d’insurrection des agents des personnels contre les représentations syndicales, a provoqué une colère noire dans le monde du travail Togolais qui a débouché sur un sit-in des travailleurs membres de la synergie ce mardi 17 Février 2015 sur leur lieu de travail respectif. Un sit-in qui effectué, sera suivi d’une grève de trois (3) jours les 18, 19 et 20 février 2015.


Un match de ping-pong verbal

Le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, Gilbert Bawara a accusé ce même jour les grévistes de la Synergie des travailleurs du Togo (STT), de ne s’attarder que sur leurs revendications salariales au détriment des infrastructures et des équipements collectifs. Il a qualifié sur une radio locale la grève de la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) d’ » excessive » et a appelé les agents de la santé à assurer un minimum de service.

« Dans quel pays observe-t-on une grève dans le secteur de la santé sans service minimum ? », s’est-il interrogé avant d’affirmer que : « nous sommes tombés dans la situation où la grève est excessive dans ses modalités et dans sa manière de se dérouler ».

Selon lui, cette situation est analogue à celle de la grève générale illimitée dont le pays continue de subir les graves séquelles.

« Sur un ton beaucoup plus sérieux, bien attendu, il faut continuer à améliorer les conditions de vie et de travail des agents de la fonction publique et des togolais de manière générale. Mais est-ce que les comportements que certains y compris des organisations syndicales sont en train d’afficher, ne nous rappellent pas quelque chose ? Si aujourd’hui notre pays n’a pas suffisamment de moyens et de capacités pour satisfaire pleinement aux attentes et aux aspirations des fonctionnaires, c’est parce que nous continuons à subir les graves séquelles et impacts de la grève générale illimitée. On fait comme-ci notre pays n’a pas traversé une grande crise sociopolitique avec des incidents graves sur le plan économique et pour régler les problèmes que nous avons nous reproduisons des situations qui nous ont plongées. Je dis que nous ne sommes pas fatalement condamnés à reproduire des travers », a martelé le ministre Bawara.

Pour le ministre, il peut avoir des manifestations, des revendications, des grèves mais cela ne doit pas devenir « systématique », et surtout il n’est pas normal que les enfants puissent être exposés à tous les risques que présentent leurs présences sur les voies publiques.

Le ministre Bawara estime que beaucoup d’efforts ont été faits pour améliorer les conditions individuelles des agents de la fonction publique et donc les travailleurs doivent faire la part des choses et trouver le juste milieu pour parvenir à un équilibre judicieux entre les investissements que le gouvernement continue de consacrer dans les équipements et les infrastructures collectifs et l’amélioration des conditions salariales.

Il faut rappeler qu’au Togo, les travailleurs sont en grève, sans service minimum dans le secteur de la santé, depuis mardi.

Une accusation qui a fait l’objet d’un droit de réponse sur une radio locale ce mercredi, par deux (2) responsables de la Coordination de la STT, en l’occurrence les docteurs Gilbert Tsolenyanu et Atchi Walla. Pour eux, c’est un raisonnement « abscons » que de demander aux agents d’exiger que le gouvernement dote les lieux de travail d’équipements au lieu de réclamer continuellement des meilleures conditions de vie et de travail.

« Il faut qu’on soit sérieux et qu’on élève le niveau du débat. C’est la responsabilité régalienne et le rôle premier de l’Etat de mettre en place les infrastructures qu’elles soient hospitalières, de l’éducation ou de l’administration générale. Ce n’est pas aux agents de débrayer un jour pour demander à l’Etat de mettre en place les infrastructures », a déclaré le premier responsable du Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT), Dr Walla.

« Je comprends très bien les propos du ministre de l’Administration territoriale que je salue au passage, parce qu’ils ne se font pas soigner dans les hôpitaux publics. Ils dépensent des millions du contribuable togolais dans les évacuations sanitaires. Au même moment, ces contribuables vont dans les hôpitaux sur place et meurent », a laissé entendre pour sa part, Dr Tsolenyanu.

Une foule de lycéens d'Adidogomé en liesse pour aller déloger leur camarades des établissements privés.
Une foule de lycéens d’Adidogomé en liesse pour aller déloger leur camarades des établissements privés.

De la grève à la fermeture des écoles

Les mouvements de revendications de la STT ont conduit les élèves dans les rues ce mercredi matin. Certains élèves des écoles publiques sont allés sortir leur camarades des écoles privés en passant à la bastonnade ceux et celles qui s’y opposaient.

Ce même mercredi, le gouvernement Togolais a annoncé la fermeture de tous les établissements scolaires publics comme privés sur toute l’étendue du territoire national. C’est la dernière mesure de contre-attaque dont fait usage le gouvernement depuis les grèves de l’année 2011.


De l’élection du président de la république

D’un côté il faut retenir que le gouvernement Togolais est en plein dans les préparatifs pour les prochaines élections présidentielles. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) à pied d’œuvre pour la révision des listes électorales à l’intérieur du pays, a indiqué par le biais d’un de ses responsables, Edem Atantsi, que la date du 21 Avril prochain sera proposée au gouvernement togolais pour l’organisation des élections. Un bras de fer oppose le Gouvernement à l’opposition et à la Société Civile qui insistent sur la limitation de mandat présidentiel qui, pour le moment, reste « illimité »

« Le mandat présidentiel devra être, à l’avenir, limité […] pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois. » (Extrait de la recommandation 5 du rapport de la CVJR)

En effet, l’article 59 de la Constitution Togolaise dispose « le Président de la République est élu au suffrage universel direct et secret pour un mandat de cinq (05) ans. Il est rééligible. » Disposition qui semble susciter l’intérêt de toute la classe politique depuis les Accords Politiques Global (APG) de 2006, les recommandations de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) de 2013 et surtout l’imminence des prochaines présidentielles.

Comme on le voit, le gouvernement Togolais à force de rouler tout le monde dans la farine, en usant de subterfuges et de dilatoires, la création de commission sur commission d’un côté comme de l’autre, est pris entre l’étau de la STT et l’enclume de l’opposition. Pourrait-il se libérer ? Les jours à venir nous édifieront.

Bien à vous !


A ma Valentine ratée !

Crédit image : centerblog.com
Crédit image : centerblog.com

Mon amour,

Le syndrome de la page blanche… Il est 3h du matin, puis je pense à nous. Je vois l’horizon et je pense à cette journée qui se lève surtout. Les écouteurs dans les oreilles, dans ma playlist l’album « Entre Nord et Sud » de corneille. En tête à tête avec mes souvenirs, ces joies puis ces larmes, ces folies puis ces spleens. C’est le passé qui transpire.

 

Crédit image : xn--80aqafcrtq.cc
Crédit image : xn--80aqafcrtq.cc

Je pense… A ce qu’on aurait fait de cette journée. A ce qu’on serait devenu en ce jour, à deux idolâtres dont l’union ne serait que de pauvretés et de nobles sentiments. A ces deux idolâtres pétris de sagesse et d’intelligence que nous serions devenus et dont il aurait été facile de décrypter dans l’âme cette passion qui règne, dans les esprits cette sympathie vivifiante, et dans le corps cette envie cachée et délicate de toucher, de serrer contre soi, de posséder ce que l’on aime après tant de mystères.

J’aurais aimé qu’en ce jour, mes pensées se soient croisées comme les cordes d’un filet usé, que je puisse le temps d’un instant te faire une déclaration enflammée, un renouvellement de nos liens sacrés, alimenter cette flamme qui brûlerait en moi, que je puisse facilement le temps qui s’en suit poursuivre le désir d’un vieux cœur fou. Je puisse délicatement m’accrocher à un espoir, celui qu’enfin dans cette vie je puisse continuellement me mouvoir. Puis recommencer subtilement, le même devoir le lendemain, te dire parfois avec une bise sur le front, à demain. Ce devoir qu’est celui au quotidien, ma fleur exquise chaque fois que besoin, il y aura, de te tendre ma douce main.

Une main dans laquelle se trouverait mon fragile cœur, un cœur qui te désirerait avec tant d’ardeur et de patience sous la lueur diffuse de mon regard. Un regard admirant tes yeux d’ange, ta forme de déesse, ta beauté lumineuse et permanente qui me donnerait des raisons de croire que même à l’usure du temps, tu aurais toujours eu un éclat d’or. Eclat qui conserverait ce noble sentiment qui pour toi, d’aujourd’hui à éternellement, resterait aussi fort.

Source indispensable de bien-être, réserve inépuisable de savoir-faire, graine inconditionnelle de motivation, exemple essentiel de savoir-vivre, oui je te voulais ainsi. Tellement, ma main te voulait encore et toujours attraper qu’elle a dû supplier cupidon trop de ces malheureuses fois pour qu’il me décoche une flèche en plein cœur en oubliant de lui dire de tirer adroitement et indéfiniment sur l’autre, que tu as été, que tu es et que j’espère, tu seras.

J’étais d’ordinaire, prêt à damner mon âme pour un peu d’amour, ouvrir ma poitrine pour que mon cœur, cupidon en le voyant palpitant d’attente, y tire une flèche qui s’y visse bien. Oubliant que les liaisons sont des serments tacites que les yeux peuvent désapprouver mais que l’usage excuse et que la raison justifie.

Mais vois-tu, c’est justement parce que trop de larmes ont coulés, trop d’effrois ont resurgit, trop d’instabilités se sont installées, que cet Homme dont la voix résonne souvent et fermement ces dernières années au tréfonds de ce petit garçon que je suis, grâce à la chaleureuse complicité acquise entre les deux au fil des ans, a malheureusement ou heureusement appris à ne plus faire les choses instinctivement, une pincée d’adrénaline par moment mais ne plus rien faire naïvement. A être un homme attentionné, compréhensif avec qui il serait si facile de parler, à qui se confier, avec qui faire tantôt des railleries voire des gouailleries, tantôt avoir des discussions sérieuses, saines, objectives et constructives, et qui ne s’attendrait plus à des éloges et aux remerciements qu’il mérite pourtant. D’éviter de prendre ab irato des décisions qu’il regretterait plus tard comme par le passé.

A me comporter certes, en un véritable homme de cœur mais aussi de raison qui sait combiner le sens des responsabilités avec la capacité de donner, de mille et une façons. A m’évertuer à être au mieux, ce genre de perfectionniste qui s’applique à faire rimer, chaque jour de l’année, le mot de futur « père » avec « expert » de mille et une manières.

Pour ça, vois-tu, nul besoin que je te fasse un dessin, j’avais simplement besoin d’être réaliste, dur d’oreille peut-être, mais franc et sincère d’abord avec moi-même ensuite avec tous ceux que j’estimais véritablement. Pour le mortel que je suis, en raison de la médiocrité de mon esprit et de la courte durée de ma vie, je me devais de penser que le bonheur ne tient qu’à l’énergie des principes.

Surprenant, oui très surprenant quelque fois pour moi-même. Mais, est-il qu’en m’imprégnant au quotidien de l’idée de « comme on vit mal avec ceux que l’on connaît trop. Comme on vit mal avec ceux qu’on ne connaît pas du tout. Et de comme on vit bien avec ceux que l’on ne connaît pas trop. » 1  J’en suis arrivé à être de ceux-là qui avec les expériences, l’eau qui a coulé sous les ponts, ceux-là dont l’amer des larmes éteint facilement cette passion qu’est l’amour, a appris à conduire ses pensées non plus sur la même voie mais sur des voies plus réfléchies, plus mûries.

Cet Homme enfoui quelque part en moi, a dompté ma petite personne, en lui dictant les conduites à tenir dans les grands froids comme dans les chaleurs, les douces brises comme les tempêtes afin de nouer, de renouer au mieux les liens qui doivent, naturellement, nous unir. Exercice pas aisé et dont il ne s’agit que de la résultante de ces nombreuses ruptures, de ces tentatives sur tentatives, de ces échecs répétés à des succès occasionnels, et de ces quêtes indéfinissables.

Crédit image : lovedarlingtendress.skyrock.com
Crédit image : lovedarlingtendress.skyrock.com

Grain de folie, moment de joie, viennent des larmes, s’installent des regrets qui débouchent sur des résolutions. Celles qui parfois semblent déraisonnables. Mais pour un jeunot de mon âge, que pourrais-je faire d’autre que de tirer des leçons du passé et de m’évertuer à construire un futur exempte d’obstacles déjà connus ? Suis-je condamné à l’effroi ad vitam ?

Avec érosions et cassures même s’il a semblé tout oublier ce vieux cœur fou, a eu le temps de prendre ces coups de poussières, et de passer ce coup de pinceau efficient et efficace, qui suffisamment lui a donné des raisons de s’accorder de nouvelles chances aux moments qu’il jugerait opportuns.

Puisque le temps qui passe, devient le temps qui reste ; qu’aujourd’hui n’est qu’un jour de plus, même si c’est ce jour-là le plus fleuri de l’année. Puisque c’est une folie de haïr toutes les roses parce qu’une de ses épines nous a piqué, d’abandonner tous les rêves parce que l’un d’entre eux ne s’est pas réalisé, de renoncer à toutes les tentatives parce qu’on a échoué. Puisque c’est une folie de condamner toutes les amitiés parce qu’une vous a trahi, de ne plus croire en l’amour juste parce qu’un d’entre eux a été infidèle, de jeter toutes les chances d’être heureux juste parce que quelque chose n’est pas allé dans la bonne direction comme le disait Saint Exupéry.

J’ai fini par ne plus tenir pour acquis tout l’amour qu’on reçoit à travers les paroles, les gestes et les sourires. Même si je sais qu’avoir ces affections de façon dévouée et attentionnée représente un privilège plus rare qu’on ne le croit. J’ai fini par ne plus écarter l’amour de ma vie en prétendant qu’il n’existe pas. Ne plus l’étouffer en insinuant que je n’en ai pas suffisamment. Le dissimuler en prétextant que je voulais plus en recevoir qu’en donner. Car en définitive, j’ai compris que le meilleur moyen de trouver l’amour est de le donner. Le meilleur moyen de le perdre est de le retenir prisonnier. Et le meilleur moyen de le garder est de lui donner des ailes.

J’ai fini par croire, oui j’ai fini par me résoudre à croire qu’ « il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Qu’il n’y a pas de raison de se presser, et que pour chaque fin, il y aura toujours un nouveau départ. » 2

En espérant, qu’à cette même date de l’année prochaine, nous serons ensemble pour matérialiser nos expectatives. Que soit si grand notre amour, que sa clameur grandissante ressemble à un champ de rose pour nous rendre heureux toute la vie. Que ce vieux cœur fou battra la chamade chaque fois en ta présence, en un grain de perpétuelle seconde, je pense à toi quidam.

Valentinement…

Until we meet.

Guillaume !

 

Annexes :

1- Chartier

2-Saint Exupéry


Cet opportunisme qui tue nos filles. (Partie II)

Crédit image : matchingpoints.fr
Crédit image : matchingpoints.fr

Je suis conscient de ce que les lignes de ce billet affecteront beaucoup de personnes dans mon entourage. Je m’excuserai d’avance de transposer ces événements douloureux, que nous avons tous mis aux oubliettes,  de notre monde physique à celui virtuel. Puisse les lignes qui suivent nous apprendre quelque chose.

« La seule habitude qu’on doit laisser prendre à l’enfant est de n’en contracter aucune. » disait Jean-Jacques Rousseau.

C’est dans un état nostalgique et mélancolique que j’adresse mes cordiales salutations à chacune et à chacun de vous,

Il y a 10 ans, j’avais déjà une idée toute faite de ce que sera ma vie à mes 25 ou 30 ans. Je m’imaginais avec la même copine, un peu de barbe, les mêmes ami(e)s, un boulot et tout ce qui va avec, un salaire, une autonomie financière, une maturité grandissante, un appartement, un nouvel engin à deux ou à quatre roues, etc…

Par un fait hasardeux, il y a 11 ans, j’ai rencontré cette fille. Une rencontre qui mettait fin à mon errance dans les bouquins et dans les magazines. Elle m’a montré ce visage de l’amour, celui que j’ai cherché depuis toujours. Celui qui m’a ôté de ces longues soirées cloîtré dans ma chambre. Celui-là qui m’a permis de découvrir qu’en dehors de la littérature, il y avait une autre vie.

Je m’en rappelle comme si c’était hier, à la bibliothèque municipale. On s’est pris par la main, et côte à côte on a marché le long des fleurs du bâtiment. On s’est embrassé langoureusement comme deux jeunes amoureux. On s’est fait des déclarations enflammées, des poésies et des lettres de romances, des promesses idylliques et utopiques.

vlcsnap-2015-01-23-21h23m04s74

Je parle de ces rencontres que vous faites et qui vous donnent l’impression d’avoir trouvé votre voie. Ces rencontres qui vous permettent subitement de retrouver cette confiance en soi. De ces rencontres qui vous donnent le net assentiment d’être amoureux. Tellement on se sent si heureux, qu’on se met à  chanter partout en chœur. Parce qu’au fond, on pense avoir trouvé sa sœur de cœur ou son âme sœur.

Elle s’appelait Adjélé. Elle avait le teint couleur d’ébène. Elle sait parler comme les hellènes. Quand elle sourit, elle illumine les cœurs. Elle met, partout où elle passe, les gens de bonne humeur. Elle est le bien dans toute sa splendeur. Enfin, c’est ce que je voyais !

Moi j’étais un garçon mystérieux. Un, comme il en existe peu. Je me disais que je n’étais pas comme eux. J’étais pour beaucoup le chevalier solitaire. Celui qui, dans le quartier, n’était que rarement solidaire. Le genre qui a un cœur de pierre. Erreur sur la personne !

Adjélé était belle comme la lune. Ses longs cheveux noirs tournaient dans l’argenté si bien que son nom lui collait à la peau. Adjélé était moins timide que moi. Elle avait dix-neuf ans. Dix-neuf ans, à cacher sa douleur d’être orpheline de père et de mère. Trois ans à n’en plus pouvoir supporter ses tuteurs, à rentrer à la maison, la peur au ventre. Adjélé devait, quand elle n’était pas à la maison, terrer sa solitude pour prendre comme seul ami quelqu’un d’imprévisible comme moi.

Elle retrouvait ses trois amies, Carmen, Elda et Yvonne, chaque weekend, entre deux coups de peignes chaudement posé dans un miroir sur leur terrasse et des plans de sorties nocturnes ou diurnes. La fenêtre ouverte, le casque sur les oreilles, elle se complaisait dans les musiques urbaines,  dans les démons de la vie et dans l’incertitude de voir le lendemain.

sois heureuse


Un trublion féminin surprenant

Avec l’âge et le temps, Adjélé n’était franchement pas aussi extraordinaire comme je l’ai cru; elle était belle mais trop indiscrète pour ne pas exister, là fut sa plus grande erreur, car elle ne put jamais toucher ce qui l’enchaînait. Elle aimait tellement la vie, le sentiment de plaire partout où elle passait, la joie de se complaire dans les sorties, de goûter à tout et à rien au risque de déplaire.

En même temps qu’elle disait m’aimer elle avait le scrupule d’écrire des « je t’aime » à d’autres personnes. Parce qu’elle avait de l’estime, de l’admiration et un profond respect pour moi, elle ne se permettait pas de me réduire à ses petits caprices.

Les autres s’en chargeaient à ma place. Crédit, lingeries, vêtements, frais de coiffure, etc… Parce que je l’aimais éperdument, je ne voyais pas tout ça. Je me fiais moins aux changements de sa moralité, de son physique, et de sa personnalité. Il y a de ces signes qui m’auraient mis la puce à l’oreille mais je ne m’en suis pas fié. (Sortie nocturne, réponse tardive à mes messages, inaccessible par moment, changement de téléphone) J’étais amoureux et c’est tout ce qui comptait pour moi.

Pour moi elle était égale à elle-même jusqu’au jour où je tombai sur une photo d’elle et d’un monsieur dans la galerie d’un ami (à l’époque nous étions tous friands des transferts par bluetooth de photos, vidéos et musiques). Les prises de becs ont commencé, l’indifférence s’est installée, des tentatives de réconciliations, et comme j’avais une fierté insurmontable, un égo surdimensionné, un égocentrisme intangible, je ne lui ai pas vraiment pardonné. Erreur de jeunesse !

Je suis devenu acariâtre, insensible et méchant. Mais en réalité c’était parce que je l’aimais toujours. Je feignais que ce n’était plus le cas jusqu’à ce matin où j’ai appris qu’elle partait en voyage avec le même monsieur (nous étions dans le mois d’août, en vacance). J’avais oui dire qu’elle partirait à 8h. Je me suis hâté, après des semaines sans répondre à ses messages, sans décrocher ses appels,  je me suis hâté d’aller chez elle 1h avant pour la dissuader. Elle n’a pas eu la décence de m’accorder un peu de son temps. J’étais resté planté sur leur terrasse. Le monsieur en question arriva, de teint clair, pas togolais mais étranger, le genre habitué à porter des boubous. Ils passèrent une demi-heure dans sa chambre, puis s’en allèrent. Je me souviendrai toujours des larmes qui coulaient sur le visage d’Adjélé alors que la voiture qui l’emmenait s’éloignait lentement. Elle me regardait par le rétroviseur. Et moi qui la regardais de loin, impuissant et méprisable. Quelques larmes, quelques regrets, la vie continue.

C’est à la rentrée universitaire, à la reprise des cours qu’Yvonne m’a appris qu’Adjélé aurait fait un accident pendant les vacances et qu’elle aurait succombé. Le seul souvenir que j’ai gardé d’elle c’était ce visage en larme ce matin-là. Hum… J’ai passé des semaines à me morfondre, à me dire que j’aurais pu faire quelque chose pour elle. Je m’en suis voulu et je m’en voudrais toute ma vie de n’avoir rien pu faire pour empêcher cela.

Comme on dit, les bonnes choses ne durent jamais. Quoique.

Crédit image : revelations-medias.com
Crédit image : revelations-medias.com

Ces filles qui meurent opportunistes

Puisque très souvent seuls ceux qui se ressemblent, s’assemblent, Carmen et Yvonne, les deux autres copines d’Adjélé n’ont pas non plus pu échapper à un funeste destin. En effet, Carmen était la plus âgée, la plus frivole et plus laxiste qu’Adjélé. Elle et moi, on ne s’entendait pas vraiment à cause de son goût trop prononcé pour la poche des hommes. Ce qu’elle ne cachait d’ailleurs à personne, encore moins à nous. Elle s’en fout comme on dit. Mais je l’aimais bien pour son humour, pour son côté réaliste et sa maturité.

Carmen, je l’ai rencontré par un hasard quatre ans après en revenant d’une messe à 8h. Elle allait au même moment à un culte dans un de ces ministères qui pullulent partout comme des champignons de nos jours. Je ne l’ai pas reconnu du tout. Mais elle si. Elle s’était dépigmentée, elle avait un teint indescriptible, une allure de mannequin, une poitrine opulente et un visage méconnaissable. Enfin, méconnaissable pour ceux qui l’ont connu quatre ans avant.

On a échangé nos contacts et on s’est rencontré une semaine plus tard. Elle s’est excusée pour ce qu’il y a eu et m’a confié qu’elle en était à son second mari parce que le premier l’ayant quitté pour impossibilité d’enfanter. C’est le second qui l’a obligé à fréquenter ce prieuré dans mon quartier. Pour faire simple, elle en est arrivé à sortir pendant deux ans avec un Ibo qui dépensait énormément pour elle. Il était à ses petits soins sans se soucier de combien c’était. En contrepartie, il ne lui faisait pas l’amour avec le membre masculin mais se limitait seulement à la lécher.

Puisqu’elle n’enfantait pas, il a été conclu par ce pasteur que ces séances de léchages auxquelles elle s’était livrée, n’étaient pas physiques mais spirituelles. Qu’elle se faisait lécher par quelqu’un qui spirituellement prenait l’apparence d’un serpent et donc extirpait la puissance de sa partie génitale. Un an plus tard, j’aurai appris par un coup de fil d’Elda que Carmen aurait trépassé un soir du 21 Décembre 2011. En larme, elle m’apprenait également que c’est un passant qui a découvert le corps sans vie d’Yvonne, recouvert de mouches avec les parties génitales coupées, les seins tailladés et le ventre parcellisé pendant le mois de novembre 2009 à Parakou. Elle avait informé de ce qu’elle allait rencontrer un ami là-bas. J’ai juste crié « mon Dieu ! C’est impossible. Yvonne qui me paraissait moins naïve et plus sage ? » Comme quoi l’apparence est tellement trompeuse.

Crédit image : commemoi.ca
Crédit image : commemoi.ca

S’abandonner très vite ou s’accrocher à des espoirs insensés

C’est une histoire comme une autre. Peut-être bien ! Mais au fond, j’avais perdu trois amies avec qui j’ai passé la majeure partie de mon adolescence, avec qui j’ai grandi, et ceci en l’espace de ces 10 années écoulées. J’avais compris que les petites relations entre copains ou copines très souvent nous affectent et nous changent radicalement. J’avais compris que notre société se préoccupait plus de nous donner une apparence plutôt que de nous enseigner des valeurs morales. J’avais compris que plus le temps passe plus les choses vont de travers : avant c’était on tombe amoureux, on se marie, on fait des enfants. Mais, maintenant, on fornique, on tombe amoureux et peut être on se marie. J’avais compris que les parents  et leur enfants se complaisaient au nom d’une prétendue mondialisation à laisser leur petite filles sortir en culotte, à porter des jupes courtes et provocantes, à fréquenter de nombreux garçons, à sortir tard et à rentrer à l’aube. J’avais retenu que la plupart des parents ont failli à éduquer leur enfants, que la meilleure éducation c’était celle à l’ancienne : couvre-feu à 23h, dîner en famille, discussion avec les enfants sur leur sexualité, bref… tout devait passer par les vraies valeurs morales. Aujourd’hui tout est laissé à l’église, à la religion et à la télévision. Une religion ou une télévision qui ne nous permet pas de faire le distinguo entre la morale et la foi, la morale et l’illusoire. Tout est mélangé ! Le système est tchakalisé…

Parents d’hier, devenus grands-parents, parents d’aujourd’hui et parents de demain, prenez vos responsabilités.

Plutôt que d’apprendre à vos filles à se défendre contre des garçons, apprenez plutôt à vos garçons le caractère sacré de la féminité, apprenez à vos garçons de ne pas violer vos filles. Mais que peut-on faire si déjà à 8 ans vous restez inerte quand elles vous répondent c’est la tendance, c’est la mode ? Si vous laissez vos filles sortir en ville en petite jupe, en tenue transparente laissent leur seins à découvert, en petite culotte, les cuisses luisantes ?

Enfin, je vous quitte avec ces trois citations : « L’éducation que l’on donne d’ordinaire aux jeunes gens est un second amour-propre qu’on leur inspire. » disait Duc de la Rochefoucauld ; celle de Jean-Jacques Rousseau qui dit « On façonne les plantes par la culture et les hommes par l’éducation. » et celle d’Edward Gibbon qui dit « Tout homme reçoit deux sortes d’éducation : l’une qui lui est donnée par les autres et l’autre, beaucoup plus importante, qu’il se donne à lui-même. »

Bien à vous !


Ce pile ou face dans la politique du président Faure Gnassingbé.

Faure

Ces dernières 24h j’ai dû chercher un repère entre le blogueur et l’humaniste que je suis. S’il faille que je me mette dans la peau de ce blogueur objectif, il est patent que je prenne le risque de biaiser les lignes de ce billet en privant mes lecteurs de certains détails qui sont pour autant importants. Par contre s’il faille que je mette une camisole d’humaniste, je prenais le risque de laisser submerger mes émotions, de laisser couler no limit cette humanité qui est en moi, de produire un billet fantasmagorique et donc subjectif.

La tentation était tellement forte que j’ai dû décider il y a 12h de ni le produire ni le publier. Tant parce que par faute de consensus entre ma raison et mes sentiments, ce billet me sortirait « manu epistolari » de la léthargie dans laquelle je plonge souvent ce blog. Tant parce que je risquais de produire un billet de type cliché et militant alors même que je ne suis d’aucune coloration politique, pas encore. Je reviendrai une autre fois vous dire pourquoi.

Mais ce matin une voix s’est élevée en moi en me demandant : à quoi te servirait ta plume si elle ne parle plus ? Si elle ne dit plus les choses telles qu’elle la pense ? Les choses telles qu’elles doivent être et non telles qu’elles sont ? N’est-ce pas là une fuite en avant ? Un accouplement avec l’anarchie ? Voudrais-je du languide ?

Non, non et non… Hop ! J’ai pris ma plume et voilà !

Par un concours de circonstance je me retrouvais hier mercredi 28 Janvier 2015 dans les locaux qui abritent le siège du C.A.C.I.T ( Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo ) sis à Hedzranawoé où s’est déroulée une conférence de presse co-organisée par les victimes, les parents des victimes et les responsables du CACIT sur le thème : 10 ans après les événements de 2005. A quand la justice ? A quand la fin de l’impunité ?

Cette conférence a eu un double but :

– Interpeller le gouvernement Togolais pour exiger une justice aux victimes, aux parents des victimes et la fin de l’impunité toujours monnaie courante.

– Exhorter le gouvernement à tourner son regard vers les victimes dont les conditions physiques, morales et financières sont de plus en plus dégradantes ; Et d’une certaine façon atténuer les souvenirs douloureux de ces derniers à la veille de la commémoration des 10 ans du décès du feu président Gnassingbé Eyadéma.

Vous connaissez Eyadéma ? Oui ? Ok. Vous savez ce qui est arrivé après son décès ? Oui ? Non, vous ne savez pas. Laissez-moi vous raconter ma version des événements.


Un récit douloureux

En 2005 j’étais encore élève en classe de première A4 dans un des prestigieux lycée de la ville d’Atakpamé. J’étais naïf et comme tous ces ados de mon âge, j’avais des posters de Diam’s, Singuila, Allen Iverson placardé contre le mur de ma chambre. (Un merci à la revue mensuelle Planète jeune) J’aimais la musique, j’aimais la danse (n’en témoigne mes diverses prestations en tant que Corneille et membre du groupe Westlife avec mes amis Lébénè, les frères Aboda, Eli… Etc.) J’aimais la culture, j’aimais le sport (basket principalement) j’aimais la natation. Bref j’aimais tout sauf la politique. Vous êtes étonnés ? Laissez-moi vous dire pourquoi.

Atakpamé était sous la main mise d’une classe dirigeante qui adhérait à deux idéaux d’un côté l’ancien parti R.P.T et de l’autre le parti U.F.C. Tout ce qui se faisait à Atakpamé avait deux colorations soit le blanc, soit le jaune. Et moi comme très peu de personne étions au juste milieu. Trêve de verbiage…

Je suis rentré un soir de l’école après une courte journée. D’habitude nous finissons les cours à 17h mais ce soir exceptionnellement le prof avait fini à 15h30. Je me suis changé et me suis rendu chez mon ami et frère Didier Okpodjou. (C’est l’un des deux meilleurs amis que j’avais dans mon quartier, Agbonou-kpotamé)

Pendant que je me délectais de ma bouillie de mil que j’avais entre temps acheté chez ma revendeuse préférée, que je me faisais plaisir à lentement et soigneusement boire, je vis une horde de camions militaire (trois en tout) qui faisait des allers-retours dans le quartier. Je me suis dit que c’était peut-être une patrouille pour dissuader ces petits malfrats qui se plaisaient à escalader les murs des voisins de nuit comme de jour.

C’est quand je suis arrivé chez Didier, que j’écoutai sur les ondes de la radio Lomé, l’ancien premier ministre Koffi Sama pleurnicher comme quoi le « baobab venait de tomber », que je compris toute suite l’urgence de la situation. A peine ai-je voulu demander d’après Didier que sa mère m’intima l’ordre de rentrer à la maison parce que l’ambiance dans le quartier commençait à être délétère. Tout le monde se pressait de rentrer chez lui.

Tellement que la rivalité entre les deux forces politiques était flagrante que la psychose d’une guerre civile envahissait déjà les esprits.

Ce fut ensuite une kyrielle rapide d’événements. La désignation en 24h, si j’emprunte l’expression de mon tonton Cyrille, du « Président fondateur, fils de Président fondateur le père, paix à son âme » en tant que député, président de l’assemblée nationale, président de la république par intérim pour finir le mandat de « Président fondateur le père, paix à son âme ».

Cette inique désignation a conduit à une première contestation, qui elle a conduit à des violences qui ont émaillé les quartiers comme Doulassamé, Djama, Hihéatro, Lom-nava, Nyekonakpoè, Midoudou, Agbonou-campement (fief d’un certain Major Kouloun), Sada, Agbonou-kpotamé.

Puis on en est arrivé à un semblant de régularisation de la situation par des élections présidentielles du 24 Avril 2005. La désignation de nouveau du  « Président fondateur, fils de Président fondateur le père, paix à son âme » était la goutte d’eau de trop qui a débordé le vase.

Déjà ce dimanche soir, jour du scrutin, on pouvait observer une certaine détermination dans chaque camp d’en découdre si les résultats ne s’avéraient pas être ce qu’il pensait. C’est ainsi que les jeunes se sont mobilisés déjà vers 15h à Agbonou-kpotamé pour suivre le décompte des voix qui s’est fait à 18h avec torche et bougie allumées.

1h après, soit 19h on pouvait voir de loin des pneus brûles, des flammes et de la fumée, signe de ce que la tension montait. On avait appris d’une dame qui s’est réfugiée chez nous pendant l’émeute que le véhicule militaire qui transportait les urnes de la petite ville de Datcha à la préfecture d’Atakpamé, véhicule dans lequel elle se trouvait a été pris d’assaut par des individus armés de fusils artisanaux et de machette, a été brûlé avec le contenu. ( Urnes, chauffeurs, militaires, les observateurs des différents partis politiques )

C’est avec une désolation acérée, une banqueroute morale effilée, un anéantissement psychologique sans précédent que la population d’Atakpamé s’est réveillée le lendemain, Lundi 25 Avril 2005.

La consternation était sur tous les visages. On pouvait voir des corps décapités, des crânes cassés à coup de massue, des corps calcinés, des voitures qui continuaient de fumer, des sandalettes de différentes couleurs, des gouttes de sang, des impacts de balles sur des maisons, etc. Ce qui a secoué moi et mon entourage, c’est le corps sans vie d’Akouètè retrouvé sous une baraque de cabine téléphonique, qui gisait de sang sur le sol, laissé à la merci des mouches, un ami avec qui nous jouions au football, un jeune de 16 ans très brillant à l’école, timide et fils unique de sa mère. Combien de larmes n’ont pas coulé ce matin ? Combien ?

Nous avions pleuré Akouètè, nous l’avions tellement pleuré que nous nous sommes décidés à faire le recoupement de comment il en arrivé là (jouer un peu à des agents de la C.I.A) Parce que selon la dernière information que nous a donné sa mère et son demi-frère (un fils à son père), il s’était enfermé dans sa chambre déjà à 18h30 quand les échauffourées ont commencé. Il n’était plus sorti depuis.

Il s’est donc avéré que quelqu’un qui échappait à certains individus est entré dans leur maison, s’est caché quelque part dans le noir. C’est dans l’intention de trouver ce dernier que les miliciens, armés par le sieur Kouloun et un certain libanais, M. Abou kérim, sont entrés de force dans la maison ont commencé à s’attaquer à tous les garçons qui avait un gabarit à terrasser Mike tyson. C’est ainsi que deux autres demi-frères d’Akouètè, Kodjo et Kokouvi, plus chanceux que lui, s’en sont retrouvés avec des séquelles sur le dos, sur le visage et sur la poitrine.

Akouètè avait donc été frappé dans son sommeil, traîné de force par terre avec tout le sang qui giclait sur lui jusqu’à la devanture d’un de mes voisins, les LOMDO.

Il n’était pas le seul dans le cas. Je ne m’évertuerai pas à citer tous les défunts de cette nuit puisque j’en connaissais la plupart dans le quartier. Je peux juste vous dire que la tristesse était à son paroxysme ce matin-là et les jours qui ont suivi.

Un certain « Charles Taylor » membre influant de l’U.F.C s’est vu sa maison bombardé dans la nuit du mercredi 27 Avril au matin du Jeudi 28 Avril 2005 aux environs de 2h du matin. Nous avions entendu un premier bruit assourdissant puis une demi-heure après un autre bruit strident de même intensité. Ce n’est que le lendemain matin que nous avions pris conscience de ce que les militaires étaient passés faire le sale boulot dans le quartier. J’ai dans mes lointains souvenirs l’image de M. BATOMA, le corps sans vie, le ventre ballonné, retrouvé devant les toilettes, que les miliciens de l’U.F.C ont tué dans sa maison en l’obligeant à consommer l’eau de sa fausse sceptique. L’image de la maison de M. BAWE, mon ancien directeur de collège,  que les miliciens de l’U.F.C ont détruit à coups de marteau et de burin, de son fils Maléki qui a dû fuir à cause de son gabarit. L’image de tous ces jeunes garçons aux muscles fort luisants et remarquables que chaque camp, comme l’autre, R.P.T comme U.F.C, venait tuer en pleine nuit.

Tout s’est apparenté à une sorte de règlement de compte toute la semaine du 25 Avril. Les militants du R.P.T une fois la nuit tombée qui s’en prenaient à ceux de l’U.F.C et vice-versa. 5 jours après les élections et la proclamation des résultats désignant « Président fondateur, fils de Président fondateur le père, paix à son âme » vainqueur du scrutin, toute activité avait cessé à Agbonou-kpotamé, ce n’était plus un quartier mais un village dans le désert. C’était un silence de cimetière, un black-out sans précédent, un mutisme dans lequel on pouvait entendre tout petit sifflement à des kilomètres. On ne pouvait voir des signes de vie humaine qu’à des centaines de mètres parce que la plupart avaient pris des destinations tout au moins inconnues. Le long des rails du marché d’Agbonou, on pouvait voir dans la journée, des hommes, femmes et enfants, nattes et bagages sur la tête se dirigeant vers des destinations indéfinies.

Il y avait une odeur nauséabonde quand on s’aventurait plus loin dans les quartiers comme Kéta, Nyekonakpoè, Lom-nava et ses environs. C’était surtout des corps en décomposition. Signe palpable de ce qu’il y a eu des affrontements meurtriers. Mais aussi et surtout des exécutions sommaires par les miliciens du R.P.T et des proches de M. Kouloun dans la maison blanche d’Abou kérim.

Combien d’Akouètè sont morts ce soir du 24 avril 2005 ? Combien d’Akouètè sont morts innocemment cette semaine-là ? Combien d’Akouètè sont morts à Lomé, à Aného, à Amlamé ? Combien ? Combien ? Combien ?


Un double visage de l’exécutif Togolais.

Peu de temps après, une mélopée d’initiative ont été entrepris pour tenter de nouer les liens et de ressouder le tissu social fortement déchiré lors des élections présidentielles de 2005. Entre autre, la signature de l’Accord Politique Global (A.P.G), la communication d’une Politique de Paix et de Réconciliation Nationale, l’institution de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (C.V.J.R), le discours historique d’Atakpamé où « Président fondateur, fils de Président fondateur le père, paix à son âme » déclarait « plus jamais ça sur la terre de nos aïeux »

Bien des années après, 10 ans bientôt jour pour jour des événements de 2005, ou 5 ans où certaines actions ont été entreprise, c’est selon, c’est une lapalissade qu’aucun effort concret n’a été fait pour réconcilier le peuple Togolais. C’est une lapalissade, une exactitude, une platitude que pendant 10 ans tout n’a été que du folklore, du gâchis financier, des résidus de contention. Un divorce très prononcé entre la parole et les actes, une rupture flagrante entre les discours et les actions, une banalité, une obséquiosité et une servilité digne d’un manipulateur.

Oui, une flagornerie sinon une sournoiserie à laquelle se sont livrés l’exécutif Togolais et son entourage.

Oui, une simulation sinon une dissimulation de ses véritables intentions pour n’avoir pas mis en œuvre les recommandations de l’A.P.G adoptées en 2006 par large consensus.

Oui, une imposture sinon une désinvolture pour n’avoir pas laissé les tribunaux Togolais instruire les 72 plaintes introduites par les victimes et leur parent des événements de 2005 au coût cher de 25.000 F.C.F.A

Oui, une fourberie sinon une tartuferie pour n’avoir pas jusque-là pris en compte la décision de la Cour de Justice de la C.E.D.E.A.O en date du 13 Juillet 2013. Décision stipulant que : « l’État togolais a violé le droit des requérants à être jugés dans un délai raisonnable consacré par l’article 7.1 (d) de la Charte africaine des Droits de l’Homme et des peuples. »

Oui, une contrevérité sinon une malignité pour n’avoir pas appliqué les recommandations de la C.V.J.R.

Je ne suis pas de ces jeunes et cons, pour reprendre l’expression de mon tonton Yann, que des hommes sans vision ont convaincu que le meilleur moyen de réaliser ses rêves, c’est de rêver petit et immédiat. Ces jeunes et cons à qui on a fait croire que le gain facile d’aujourd’hui était suffisant et qu’il ne fallait pas en demander plus. Ces jeunes et cons à qui on fait croire que construire les routes et les infrastructures dont nous avons été privés pendant deux décennies était le signe que le pays avançait, et que c’était une faveur que l’on nous faisait. Ces jeunes et cons dont on achète méthodiquement et systématiquement le silence.

Je finirais bien ce billet en disant que les discours s’envolent mais les réalisations restent. Et pour n’avoir pas réussi à entrer dans l’histoire avec la matérialisation de ses promesses, pour n’avoir pas concrétisé en deux quinquennats la majeure partie de ses engagements, pour n’avoir pas pu rendre justice à mon défunt ami Akouètè, les autres victimes et leur parents, pour avoir surfé sur la précieuse confiance d’une jeunesse qui croyait en lui, en son désir de rendre justice, d’asseoir un véritable climat de Paix et de Réconciliation Nationale, pour avoir raté tous ces coches, l’exécutif Togolais s’apparente aujourd’hui à une pièce de monnaie qui a deux faces mais surtout aucune valeur.

Il a perdu toute crédibilité et toute véracité de ses paroles. Je ne lui ferai donc pas le plaisir d’être naïf et d’adhérer à un wait & see encore une fois.

Cette femme, Mme AGBODO Viviane qui a vu son Mari brûlé vif. Ces messieurs, AKPAGLO Komlan laissé pour mort au bord de la lagune à 200 mètres de chez lui et AZIAGBEDE Kokou qui s’est vu éclaté au visage une bouteille de gaz lacrymogène à lui lancé par des militaires habillés en béret rouge. Pour ne citer que ceux-là… Et dire qu’à ces mêmes victimes on demande d’aller s’inscrire sur des listes électorales pour une énième élection présidentielle. Leur a-t-on donné la garantie que 2005 ne se reproduira plus ? Leur a-t-on assuré que ce discours « plus jamais ça sur la terre de nos aïeux  » aura le retentissement qu’il faut ? Leur a-t-on donné à l’heure actuelle des raisons de croire en un Togo exempte d’un 2005 bis ?

Ce subterfuge, ce sauve-qui-peut, ce cabotinage auquel l’exécutif Togolais s’est livré  ces 10 dernières années, j’en ai assez vu. Il est temps de changer d’acteurs pour suivre un nouveau cinéma.

Dites-lui que les dictions restent libres mais qu’en réalité, les faits sont plus sacrés sinon consacrés. N’en déplaise à son austère honneur,

J’ai dit !