Sandrine NAGUERTIGA

L’entrepreneur ne changera pas l’Afrique, mais il la développera

Je choisis de faire un article «urgemment » en réponse à celui d’un jeune chroniqueur du Monde Afrique, lu ce matin. Article disponible ici.

Dans son article intitulé : « Non l’entrepreneuriat ne changera pas l’Afrique », le jeune chroniqueur remettait en quelque sorte en cause la promotion « médiatisée » si je puis dire de l’entrepreneuriat en Afrique.

L’ayant lu attentivement, je l’ai de prime abord trouvé très intéressant mais j’en suis tout de même restée extrêmement confuse.

L’Afrique, « berceau » de l’entrepreneuriat ?

Il est vrai que l’entrepreneuriat n’est pas quelque chose de nouveau en Afrique. Ce modèle économique a toujours existé, et à pour l’instant permis à de nombreuses personnes vivant sur le continent de subvenir à leurs besoins.

Rien qu’en se rendant dans les marchés en Afrique, le long des routes avec les nombreuses boutiques ou ateliers de couture… où même encore dans les zones rurales où l’on peut voir des paysans cultiver leurs terres, cela ne fait aucun doute : l’Afrique peut être vu comme l’un des berceaux de l’entrepreneuriat.

Ces personnes-là sont des entrepreneurs et bien souvent ont du mal avec ce terme qu’ils estiment trop « important ». Mais n’oublions pas qu’un entrepreneur est par simple définition une personne qui va passer de l’idée à l’action. Qui va concrétiser son projet et tout faire pour le voir se développer.

Ces entrepreneurs « historiques » si je puis dire, d’Afrique le faisaient en premier lieu pour subvenir aux besoins de leurs cellules familiales. Et un des nombreux problèmes qui en résulte, est que cet entrepreneuriat-là est bien souvent inclut dans une économie informelle, et pourtant génératrice de revenus indispensable au développement économique du pays.

L’entrepreneuriat en Afrique actuellement est ce que j’appelle un entrepreneuriat de débrouillardise et de survie. L’entrepreneur africain est isolé et possède pourtant un très fort potentiel.

Et je pense que le fait de « médiatiser » cela est positif. Dans une quête accrue et efficace de promotion de l’entrepreneuriat, ces personnes qui, finalement ont toujours entrepris seraient d’excellents catalyseurs et exemples pour montrer que ce modèle pourrait faire avancer l’économie. Parce qu’à ce jour, bien souvent des commerçants ou autres, investissent dans leurs activités mais sans structure juridique ni assurance : les confrontant ainsi au risque de voir leurs activités disparaître du jour au lendemain. Or le fait de les valoriser, permettrait de faire prendre conscience aux pouvoirs publics que l’on devrait accompagner et aider ces personnes qui créent de la richesse.

L’entrepreneuriat africain, effet de mode ?

Il ne faut en effet pas se voiler la face : le développement du continent africain, ne se fera pas uniquement par l’entrepreneuriat… jusque-là nous sommes d’accord. Comme on le dit si bien, il faut de tout pour faire un monde. Nous aurons autant besoin d’entrepreneurs, que de salariés…

Mais en attendant, outre l’effet de mode, l’entrepreneuriat ou si vous préférez la création d’activités, s’avère être une solution efficace et durable pour redynamiser l’Afrique en terme de développement socio-économique et surtout de mentalité. Car là le bât blesse.

Il est évident que l’entrepreneuriat est devenu un véritable phénomène de mode et a la côte partout en ce moment, et pas qu’en Afrique. Même les hommes politiques l’ont inclus dans leurs stratégies politiques respectives. Mais j’ai envie de dire : tant mieux. Il est clair qu’actuellement, les jeunes africains ne peuvent malheureusement pas compter sur eux. Mais à l’inverse, ils ne devraient en aucun cas attendre qu’on leur donne les choses qui leur ont toujours été promises.

Alors comment faire ? Il faut être proactif et aller chercher. Dans ce cas, une des solutions qui s’impose serait d’avoir des personnes capables de créer, ou de trouver des idées innovantes. Car au-delà du rêve africain qu’ils souhaitent donner, il existe heureusement des personnes qui œuvrent localement et qui à leur tour montrent que tout est encore possible.

On n’empêchera jamais les personnes de parler ou de tirer profit d’une situation donnée mais très honnêtement je préfère une promotion massive de l’écosystème entrepreneurial que rien du tout.

L’entrepreneuriat, une véritable solution sociale et économique ?

On a tendance à oublier de mentionner que l’entrepreneuriat est à la portée de tous. On réalise une envie, on concrétise le projet qui nous tient à cœur et on se motive pour le rendre durable. Et si on échoue, tant pis, on aura au moins essayé. C’est cet état d’esprit nouveau que l’on doit avoir en Afrique.

Car un des problèmes majeurs qui malheureusement freinent beaucoup de choses, c’est aussi la mentalité. Quand ce n’est pas bon ou que l’on n’y arrive pas, c’est toujours de la faute de l’autre. Mais à l’inverse quand l’un a réussi, ce n’est pas normal : il s’est sûrement aidé de pouvoirs mystiques : NON. C’est parce qu’il a choisi d’oser et d’essayer en dépit de tout ce qui pourrait arriver.

Le continent africain a besoin de trouver des solutions concrètes aux difficultés qu’il traverse actuellement : le chômage massif des jeunes (diplômés ou non), l’accès à une éducation, une formation, et une santé de qualité, l’électrification…et j’en passe. Et cela ne se fera pas sans la venue d’idées innovantes.
En Europe, l’entrepreneuriat est également à la mode mais ne fait pas non plus l’unanimité partout. Cependant, il s’est avéré être une excellente approche pour inciter les jeunes à prendre des initiatives et à se donner une vision. Ils deviennent autonomes et osent sans forcément créer leurs entreprises in fine. Mais au moins ils auront gagné en motivation, en détermination et en perspective d’avenir. Et cela porte vraiment ses fruits.

Et c’est cela que nous devons espérer pour l’Afrique. Malheureusement ce continent en plus des difficultés perçues sur son territoire doit encore faire face à une image négative entachée la plupart du temps par de nombreux clichés ; Alors si pour une fois, on a réussi à trouver une manière positive de le remettre sur pieds, je pense qu’il serait préférable de l’encourager.
Non, c’est vrai l’entrepreneur ne changera pas à lui seul l’Afrique mais pour le moment il y participe activement donc encourageons plutôt ceux qui œuvrent pour cela et qui créent tant bien que mal de la richesse ou encore des solutions aux nombreux maux sur le continent.
Ce sont les africains eux-mêmes qui se doivent de développer leur continent. Et croyez-moi, personne d’autre ne le fera à leur place.


Le rôle de l’école face à une jeunesse qui se meurt

programmeA peine la rentrée entamée que l’on découvre déjà des histoires sordides auprès des jeunes, et en particulier chez les adolescents. Il y a un véritable malaise dans nos écoles françaises. L’école est un établissement où l’on donne un enseignement collectif général. Un lieu où les jeunes enfants sont censés apprendre, socialiser, interagir avec les autres, découvrir, et surtout respecter l’autre tel qu’il est.

Dans cette école, existent également des personnels de directions et d’encadrement compétents pour s’assurer du bon fonctionnement des règles et du respect de chacun.

Malheureusement, depuis quelques semaines, des histoires atroces ne cessent de se répéter. Elles ont toutes un point commun : elles impliquent un public très jeune, victime de comportements atroces de la part des leurs.

On les retrouve sous différentes formes : le racket, le harcèlement, les moqueries, les vols avec agression, l’intimidation…

Comment peut-on, ne serait-ce que penser que de jeunes enfants puissent commettre de tels actes sans l’intervention ferme des personnes compétentes ?

Le système éducatif en France a, au fur et à mesure, baissé dans mon estime. On parle bien souvent des réformes liées à l’Education nationale, mais on ne dénonce pas encore assez ces actes ignobles commis par des profils si jeunes.

A leurs âges, il est encore très difficile de se dire qu’ils peuvent être capables de telles atrocités.

Un jeune de 12 ans raconte, dans une vidéo poignante visionnée ce jour, qu’il a tenté de s’immoler par le feu car il était sujet à de nombreuses menaces (dont une avec une arme).

Un autre se pend parce que ses camarades de classe se moquent de lui à cause de sa rousseur.

Un lycéen meurt à la suite d’une agression à l’arme blanche par ses camarades de lycée.

Une jeune fille se suicide car elle est sujette à des moqueries sur les réseaux sociaux. Une autre est tuée suite à une série de viols collectifs…

Je préfère m’arrêter là car la liste est malheureusement trop longue.

Ces jeunes ne semblent, dans la plupart des cas, pas prendre conscience de la gravité de leurs actes.

Comment peut-on, et est-on arrivé à cela ? Pourquoi l’école, qui est censée être un lieu prônant l’apprentissage, la tolérance, le respect et la socialisation n’arrive pas à endiguer ce phénomène plus que dangereux? 

J’ai toujours été choquée de voir l’extrême violence verbale ou physique qui existe dans les écoles. Et bien des fois malheureusement, cela commence très tôt (dès le primaire). On cherche à intimider l’autre, on le provoque, et pour peu qu’il ne puisse pas répondre, qu’il ait peur de répliquer, il devient le bouc émissaire. Et au fur et à mesure, ça devient un jeu. Pourquoi? 

A mon humble avis, le système éducatif en France est à revoir complètement. Ce système malheureusement accentue, voire même créée des inégalités. On priorise de nos jours la réussite à l’apprentissage. Ainsi donc, très jeunes, certains d’entre eux décrochent, ne suivent plus rien et se répètent sans cesse « à quoi bon essayer ? Car dans tous les cas cela ne mènera à rien ».

Alors, encore très jeunes, ils choisissent la facilité : faire payer, et déverser leur colère, leur haine, leur ressenti sur l’autre qui semble différent.

Selon moi, il serait capital de revoir les façons d’enseigner. Dans les autres pays d’Europe cela fonctionne plutôt bien, en Finlande ou en Norvège par exemple. Pourquoi cela fonctionne t-il ailleurs mais pas en France ? Parce que le système scolaire est assimilé à un but d’équité sociale.

Je vois quelques solutions possibles :

Réduire les fractures sociales en favorisant l’hétérogénéité des profils scolaires et en supprimant ces zones dites « ZEP » qui ne sont là que pour accentuer les inégalités sociales et les clichés.

Revoir les systèmes de notation, perçus plutôt comme des actions punitives qu’encourageantes. J’ai en mémoire la plupart du temps, « l’intello » de la classe qui était celui qui faisait bande à part de peur de se voir humilié par les autres. Malheureusement ces clichés persistent encore. Et pourtant à leurs âges, les enfants sont créatifs et tous intelligents : il suffit juste de maintenir leur motivation en éveil constant.

Réussir à intégrer plus facilement les enfants en difficulté : en l’occurrence, les handicapés… C’est triste mais encore beaucoup d’enfants handicapés sont la risée de leurs camarades de classes. Il est anormal que ces enfants ne soient pas assimilés aux autres. Au-delà de leur handicap, ils restent des enfants, des jeunes, des adolescents désirant apprendre et s’intégrer à un groupe. C’est à l’école d’adapter ses moyens pour favoriser leur insertion et non pas à eux de s’adapter à l’école.

Sensibiliser au maximum les jeunes enfants à des faits de société : en leur permettant d’échanger en groupe sur ces phénomènes dangereux. Les placer en tant qu’acteurs. Car la plupart du temps ces enfants ne font que reproduire ce qu’ils voient dans la société ou ce qu’ils subissent. Ainsi, extérioriser leurs vécus, leurs ressentis, permettra de mieux appréhender certaines actions.

Former et sensibiliser sans arrêt le personnel enseignant, encadrant et directionnel. Il est parfois très difficile en tant qu’adulte de savoir comment réagir face à certaines de ces situations, qui de surcroît impliquent de jeunes enfants. Ce personnel ne doit donc pas être livré à lui-même, mais au contraire pouvoir compter sur une équipe soudée et formée pour gérer au mieux ce genre de situation.

Sensibiliser et impliquer davantage les adultes, parents : les parents sont les premiers agents de socialisation et d’éducation d’un enfant. Certes ils arrivent dans un milieu où ils passent beaucoup plus de temps et où ils vont être confrontés aux regards et avis des autres. Dans un milieu où ils vont devoir grandir et, au fur et à mesure, gagner en maturité pour espérer évoluer correctement. Et les parents se doivent d’être au maximum impliqués. La base de l’éducation leur revient, alors ils doivent en permanence en être avisés.

Promouvoir la méthodologie de projet qui permettrait ainsi de favoriser l’apprentissage et l’aspect pratique des choses. Cela permettrait également de faire en sort que ces jeunes enfants se sentent impliqués, motivés, d’en faire des acteurs, et non pas passifs. Une nouvelle méthodologie d’apprentissage impliquant la participation, la créativité, l’éveil et la prise de risque est importante.

Il est tout à fait possible de changer la donne et refaire de l’école un lieu d’apprentissage, de socialisation et d’éveil. Pour cela de nouvelles réformes objectives sont à envisager. 


Le marché aérien en Afrique : une opportunité à ciel ouvert

Ah! qu’est-ce que la compagnie Air Afrique me manque !

Pour ceux qui ne le savent pas, Air Afrique était la fierté de tout un continent. Une compagnie multinationale africaine qui représentait fièrement le continent et sa souveraineté internationale dans le domaine du transport aérien.

Pour faire un peu d’histoire : le 28 Mars 1961, onze Etats Africains signaient à Yaoundé (au Cameroun) un traité qui portait sur la création d’une compagnie panafricaine : le début d’une formidable aventure. Cette compagnie avait su s’imposer dans le marché mondial de l’aviation civile commerciale et symbolisait à elle seule le début d’une grande histoire du continent.

Au-delà de cette puissance aérienne reconnue, Air Afrique était aussi et surtout appréciée pour l’excellence de ses équipages, ses vols directs à travers les cinq continents, l’image de marque et le confort absolu ressenti lors de chaque voyage. Reconnaissante à ses couleurs blanche, verte et noire et à ses charmantes hôtesses (dont une d’entre elle qui est devenue une chanteuse reconnue : Pierre Adams), la compagnie était un véritable symbole d’unité.

La compagnie aura été un véritable tremplin économique au vue des emplois créés et du recrutement de nombreux talents africains dans les domaines de l’aviation aérienne civile.

Mais malheureusement, suite à des difficultés économiques liées principalement à une mauvaise gestion budgétaire, ce fleuron de l’Afrique a connu un crash sans précédent ; emportant avec lui toutes les conséquences sociales, économiques et politiques. C’est donc en date du 27 Avril 2002 que sa liquidation prendra effet, entraînant ainsi sa disparition définitive.

Depuis cet atterrissage forcé, c’est à se demander si une autre compagnie multinationale pourrait encore redorer le blason du continent sur la scène internationale.

Nous avons depuis lors assisté à la naissance de plusieurs compagnies, cette fois-ci nationales telles que : Senegal Airlines, Air Côte d’Ivoire, CamairCo, Air Algerie, Air Burkina, Toumaï Air Tchad….pour n’en citer qu’elles.

Mais ces compagnies ont quasiment toutes un point commun : celui de la difficulté à survivre longtemps et à faire face aux géants aériens d’autres continents. Faute de rentabilité et de soutien étatique, certaines de ces compagnies nationales disparaissent peu de temps après leur création.

Aujourd’hui, le marché aérien africain est surtout dominé par des compagnies non-africaines telles que la compagnie française Air France, et on a encore du mal à voir émerger une compagnie multinationale capable de revaloriser l’image de l’unité africaine comme le faisait auparavant Air Afrique.

Alors pourquoi ces compagnies africaines ont tant de mal à vivre longtemps ?

Il est important de souligner que la majorité des compagnies africaines survivent difficilement en raison des différentes problèmes rencontrés :

  • la mauvaise gestion économique, liée principalement à la corruption. Ce problème majeur est un véritable handicap pour le continent. Je consacrerai un article entier là-dessus.
  • des infrastructures ne pouvant pas faire face aux exigences du domaine aérien:

Le secteur de l’aviation se développe de plus en plus, et exige donc des infrastructures nécessaires et adaptées aux voyages. Dans certains pays, même les infrastructures routières ne sont pas encore assez développées alors comment serait-il envisageable de le faire pour le secteur aéroportuaire ?

  • des ressources humaines peu qualifiées :

Le secteur aérien est l’un des secteurs qui englobe une diversité de métiers (Personnels navigants, commerciaux, personnels au sol, personnels logistiques, personnels liés à la sécurité…). Et toutes ces personnes doivent bénéficier de qualifications adaptées à leur métier. Et cela ne s’invente pas : un investissement dans ce domaine sera porteur.

  • Investir dans des flottes aériennes de qualité et développer le tourisme. A l’image de la compagnie Royal Air Maroc, je trouve que son développement s’est accompagné d’une politique de promotion du tourisme dans le pays. C’est ainsi que la compagnie s’est vue être une excellente ambassadrice du pays.
  • réduire les taxes aéroportuaires et mieux négocier les prix du carburant et des services annexes :

Ces coûts, mine de rien, sont ceux qui arrivent facilement à flamber les tarifs des billets que nous, passagers payons. Et ces coûts peuvent constituer un réel frein au développement aérien d’une compagnie.

  • Réussir à mettre son « orgueil » de côté et apprendre à faire des concessions avec l’autre :

La compagnie africaine Air Afrique est née de négociations ayant débouché sur un accord : ce qui veut dire que sur les 11 pays signataires, certains ont dû faire des concessions et accepté des compromis. Et ceci est un grand problème en Afrique. Chaque nation veut tirer la couverture de son côté et imposer sa vision des choses : alors comment réussir à se mettre d‘accord sur une compagnie qui symbolisera l’unité du continent ? Ainsi donc mutualiser ses forces permettra de voir émerger une compagnie multinationale encore plus forte et imposante.

  • une grande concurrence des compagnies non-africaines qui continuent de gagner des parts de marché sur le continent africain (des compagnies qui misent sur l’essor du continent en terme de transport aérien)

Mais on voit tout de même émerger certaines compagnies qui redorent le blason du continent et de leurs sous-régions :

  • Royal Air Maroc: cette compagnie marocaine qui s’impose de plus en plus dans les vols à destination de l’Afrique et du reste du monde, propose des tarifs avantageux et une couverture quasi complète des pays à ses passagers. A sa création, la compagnie qui était la cible de nombreuses critiques a su se développer et améliorer son image de marque. Aujourd’hui, elle développe de nombreux partenariats pour améliorer encore plus son offre de service et s’imposer comme la compagnie africaine par excellence.
  • ECAir: une compagnie née de l’association de deux pays : le Congo Brazzaville et la Guinée Équatoriale. Cette compagnie, de surcroît dirigée par une Femme, Fatima Beyina – Moussa, investit beaucoup dans son image de marque et dans une communication adaptée à sa clientèle cible. Elle a également compris l’intérêt d’un marché aérien propice aux affaires.
  • Ethiopian Airlines: une compagnie nationale qui se défend et qui ne cesse de prospérer. Je me rappelle qu’après la mort de certaines compagnies africaines, Ethiopian Airlines, la compagnie Éthiopienne s’est vue reconnaître comme la compagnie africaine par excellence tant en terme de qualité de service que de tarifs avantageux. Aujourd’hui avec la concurrence qui se créé, elle s’est vue contrainte de modifier sa stratégie tarifaire mais ne se laisse pas battre pour autant.

Le marché aérien africain, une opportunité à ciel ouvert :

Cela ne fait aucun doute : l’Afrique dans ce domaine reste encore une fois un véritable eldorado. Que ce soit pour le tourisme, les opportunités professionnelles ou encore pour des déplacements privés, l’on constate de plus en plus de voyages sur le continent avec ses 54 pays. Si la majorité des compagnies non-africaines l’ont compris, alors qu’est-ce que l’Afrique elle-même attend pour y développer une compagnie digne de ce nom et durable ?


Pourquoi est-il aujourd’hui si difficile de vivre ensemble?

J’entends çà et là de plus en plus se dire que : « ce monde va mal » ou encore que « plus rien ne va car c’est l’apocalypse et ce monde viendra à disparaître….. » Des phrases de plus en plus récurrentes.

Et c’est à se demander, quand on voit ce qui se passe et tous les malheurs qui surviennent, si finalement ce ne serait réellement pas le cas. Le grand mal qui frappe le monde actuel qui n’est autre que le terrorisme ou bien encore le fanatisme religieux, est venu mettre le feu à la poudrière. Ce fléau destructeur touche malheureusement quasi tous les quatre coins du monde : Afrique, Europe, Moyen Orient, Amérique…

A cela s’ajoutent également les catastrophes naturelles, les conflits politico-ethniques ou encore des révoltes liées aux contextes socio-économiques difficiles.

Parfois je me demande si finalement, comme dans les précédentes évolutions du monde, nous ne nous approchons effectivement pas de la fin du monde, mais je garde tout de même cet optimisme qui m’anime et me dit qu’il est tout à fait possible d’inverser la tendance.

Selon moi, ce monde va si mal tout simplement parce que nous n’arrivons plus à vivre ensemble. Nous n’arrivons plus à cultiver la paix. Nous n’arrivons plus à accepter l’autre tel qu’il est. La solidarité et le collectivisme ont de plus en plus laissé place à l’individualisme. Et en parallèle, l’humain a tendance à oublier que sa liberté s’arrête là où commence celle des autres.

Aujourd’hui c’est la journée internationale de la Paix, et ce mot est devenu si précieux et cher à nos yeux.Et mon cœur saigne quand je vois toutes ces tragédies et tous ses malheurs qui détruisent la race humaine et son habitat terrestre.

Nul ne peut réécrire l’histoire mais chacun de nous peut aujourd’hui décider d’écrire une nouvelle et meilleure page de sa vie puisqu’il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Comment sommes-nous arrivés à manquer cruellement de paix dans ce monde ? Pourquoi il nous est tant difficile d’accepter l’autre tel qu’il est ? Pourquoi le monde d’aujourd’hui prône plus le « chacun pour soi » que le « Dieu pour tous » ? Toutes ces questions qui pour certains pourrait paraître existentielles ou superflues seraient en vérité d’excellents moyens de remise en cause.

Le continent africain, la future terre promise toujours encline aux conflits qui le secoue 

Malheureusement ce qui se passe en ce moment sur le continent africain vient parfois contredire et compromettre les initiatives et volontés de développement durable du continent qui émergent.

Des conflits ethniques (comme ce fût le cas en Centrafrique), en passant par les conflits politiques (putsch avorté au Burkina Faso), des révoltes populaires liés aux mandats renouvelés des présidents (Congo, Gabon, Tchad….) ou encore des actes d’attentats commis par des barbares (Sahel, Afrique de l’Ouest ou encore Afrique du nord) viennent noircir le tableau du continent.

Mais à l’inverse, on retrouve les jeunes, cette catégorie de la population bien souvent oubliée, qui décident malgré tout de prendre leurs destins en main soit en clamant leur désaccord lors de mouvement de revendications populaires ou soit via des initiatives de développement, d’entrepreneuriat et de leadership.

L’Afrique est un continent, où il y a tout à faire, et ce dans tous les secteurs : éducation, santé, agriculture, tertiaire…. Ainsi donc, sans une stabilité et une paix durable, rien ne pourra se faire efficacement et sûrement.

Un continent européen qui fait face à un défi majeur : crise migratoire et économique

Le continent européen, le plus vieux continent est également confronté à des défis majeurs que sont : la crise économique, les attentats terroristes ou encore la crise migratoire qui engendre de grandes difficultés sur son territoire. Prenons le cas de la France, le pays traverse depuis quelques temps de grandes difficultés économiques qui ont un impact conséquent sur la vie sociale : chômage, restrictions budgétaires publiques, crise du logement…. avec comme premières victimes les jeunes et les personnes aux revenus modestes. Et comme si cela ne suffisait pas, la crise migratoire vient s’ajouter à ces maux : laissant ainsi les élus dans l’incapacité de trouver des solutions efficaces et rapides.

Et bien souvent, nous sommes parfois impuissants face à toutes ces difficultés et tragédies qui viennent se rajouter (notamment liées aux attaques terroristes) qui ont frappé quelques pays d’Europe.

Comme un effet de bombe, ces problèmes entraînent et soulèvent des questions liées au vivre ensemble et à la tolérance. « L’autre » est vu comme une menace ou comme la personne de trop et l’on souhaite s’en débarrasser. Or l’une des richesses de ce continent et de tous les autres d’ailleurs est basée sur sa diversité et sa multiculturalité.

Le continent nord- américain dans la tourmente : comme un air de déjà vu….

Les médias relayent de plus en plus ces informations et scènes bien souvent tristes de population « noire » tuée par des « blancs ».

Je n’ose même pas imaginer ô combien les grandes figures de luttes pour l’égalité raciale tels que Martin Luther King, Malcom X ou encore Rosa Parks (pour ne citer qu’eux) doivent être en train de se retourner dans leurs tombes. Toutes ces années de lutte, de revendication….pour malheureusement en revenir à cela. Comment cette grande puissance mondiale avec à sa tête, un Président Noir (symbole même d’une grande avancée dans la quête de diversité) briguant deux mandats successifs en arrive à ce genre de scènes ?

Pourquoi les différentes communautés (majoritaires comme minoritaires) en arrivent à ne plus pouvoir vivre ensemble ?

Et bien je pense que c’est encore une fois dû au fait que l’on n’accepte pas l’autre tel qu’il est. Et qu’on ne le considère pas avant, avant tout comme tout simplement un Humain ayant un cœur et capable de grandes et de belles réalisations. L’esprit de vengeance, de haine et d’envie a pris le dessus et on souhaite largement pointer du doigt l’autre plutôt que l’aider ou chercher à le connaître pour ce qu’il est. On souhaite défendre avant tout sa personne et non plus se positionner dans le partage et la connaissance de l’autre.

Et comme si cela ne suffisait pas, on voit émerger des leaders qui exercent une mauvaise influence sur certaines catégories de personnes, le tout accentué par des médias oppressants et non objectifs.

Les continents sud-américain et asiatique confrontés eux aussi à des catastrophes terrestres :

Ces continents font également face à des difficultés qui touchent leur sol. J’ai à l’esprit les catastrophes naturelles (alors même que s’était achevé la COP21 à Paris et que la COP22 qui aura lieu au Maroc prochainement approche à grands pas), on assiste encore bien souvent impuissants à des désastres naturels. Même la Terre gronde et laisse exprimer son ras-le-bol.

Et ce sera sans parler des défis démographiques auxquels ils doivent faire face car le continent asiatique est celui qui compte le plus d’habitants au monde (Chine et Inde).

Tous ces maux concourent à dire qu’en effet ce monde va mal et a besoin d’un remède efficace: une pilule paix à prendre chaque matin et une autre nommée amour à prendre chaque soir à vie. C’est l’association des deux qui procurera de la tolérance et qui améliorera le vivre ensemble.

Nous avons besoin d’initiatives et de redorer l’image de l’humanité (qui malheureusement a vu son image se ternir au fur et à mesure).

Nous avons également besoin de laisser à nos générations futures, l’essence même de la vie sur terre, vie qui je le rappelle est dû à l’association de deux êtres.

Pour y remédier, je reste persuadée que l’on doit partir de la base, c’est-à-dire du plus jeune âge. Réapprenons aux enfants ce qu’est l’amour, le respect de soi, le respect de l’autre et la tolérance. Militons davantage pour une reconnaissance et une totale implication des hommes et des femmes dans les instances de décisions et de développement. N’ayons plus à réfléchir de laisser la femme s’investir davantage dans ces processus de développement car elle est une ressource riche et importante.

Impliquons davantage les jeunes dans les initiatives et processus de paix, de dialogue, de développement durable.

La paix, la justice et les institutions efficaces font partie des 17 objectifs de développement durable de l’ONU à l’horizon 2030: ce qui veut dire que ce monde ne se construira pas sans paix, et je rajouterai sans amour. Amour pour soi, amour pour la personne malgré ses différences et amour de la Terre sur laquelle nous vivons. Elle ne nous appartient pas et nous ne sommes que de passage. Ainsi donc nous devons plus que jamais en prendre soin.

Je terminerai ainsi cet article par une citation de Martin Luther King :

« nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ».


La femme africaine et l’entrepreneuriat, une longue histoire

En Afrique, et plus particulièrement en Afrique subsaharienne, les femmes sont malheureusement les plus touchées par la pauvreté, bien qu’elles demeurent un maillon fort dans l’économie du continent. Elles contribuent pleinement à la croissance économique et jouent un rôle majeur dans la stabilité et le maintien de la paix.

La femme africaine, entrepreneure par excellence :

Historiquement, la femme africaine a toujours été une entrepreneure dans l’âme.

Devenir entrepreneur demande que l’on ait une personnalité forte afin de pouvoir faire face aux différentes difficultés que l’on sera amenés à rencontrer. Et là, on retrouve bien l’essence même de la femme africaine. Elle a toujours été associée à l’image de l’espoir, du courage et de la battante : ce qui fait d’elle une partie intégrante du développement économique, sociale et durable du continent africain.

Elle arrive à gérer sa cellule familiale avec efficacité tout en s’organisant au mieux dans l’unique but de subvenir aux besoins de sa cellule familiale. Que de qualités essentielles qui font d’elles une entrepreneure à part entière.

Certaines femmes contraintes de subvenir aux besoins économiques de leur famille trouvent en l’entrepreneuriat une issue favorable ou même parfois unique pour améliorer leur niveau de vie.

C’est d’ailleurs sur ce continent que les initiatives d’entrepreneuriat sont bien plus élevées que dans les autres parties du monde. Par exemple, on retrouve beaucoup de femmes qui travaillent dans des secteurs agricoles, dans l’artisanat ou encore en tant que commerçantes (nombre important de femmes qui vendent leurs produits dans les marchés).

Selon moi, la femme d’une manière générale, et africaine en particulier, est une entrepreneure née. Réussir à gérer une cellule familiale relève déjà de signaux forts d’un véritable entrepreneur : l’organisation, la gestion budgétaire, la logistique, la communication, l’anticipation et la gestion des risques…

Des mentalités qui renforcent les freins au développement de l’entrepreneuriat féminin : 

Mais les attitudes sociales ainsi que le retard de développement des mentalités constituent un frein véritable à son développement économique, ce qui les empêche de se lancer clairement dans la création d’entreprise. Elles n’ont d’autres choix que de se lancer dans des projets, sans être soutenues la plupart du temps, voire même risqués, qui font qu’elles n’ont aucune garantie vu le caractère informel de leur démarche.

Paradoxalement, même si la femme est perçue comme le pilier de la cellule familiale et une véritable entrepreneure dans l’âme, son image de « femme » se cantonne très souvent à la femme « traditionnelle » liée à la vie de foyer et à la maternité.

Même si on remarque une amélioration dans certains pays, cette image de la femme reste encore très ancrée dans les mœurs.

Une nouvelle génération de femmes qui montrent l’exemple :  

Or si l’on arrive à éradiquer certains freins tels qu’un meilleur accès à l’éducation et à l’information dans ce domaine, une suppression des barrières liées à la mentalité et aux attaches coutumières, une meilleure image de la femme en tant que dirigeante d’une entreprise, femme et mère, pour n’en citer qu’eux, cela permettrait une meilleure évolution dans ce domaine.

De plus en plus de jeunes femmes montrent l’exemple et font de l’entrepreneuriat féminin en Afrique un véritable pari gagnant, cassant ainsi cette image « patriarcale ».

Soutenir les femmes dans leur désir d’entreprendre et le promouvoir est selon moi un investissement gagnant et durable.

Le continent africain est l’une des économies les moins développées du monde faisant face à plusieurs difficultés. Et certaines femmes saisissent ces opportunités pour entreprendre et ainsi imaginer des solutions pouvant résoudre ces maux. C’est ainsi que l’on voit naître une multitude de projets innovants dans des secteurs divers tels que l’agriculture, l’éducation, la santé, l’énergie, la télécommunication…

Les femmes africaines, un leadership reconnu:

La femme africaine a un impact et par la même occasion une influence reconnue sur sa communauté. De part sa qualité de gestion et de « débrouillardise », la femme africaine arrive à imposer un certain leadership et management dans sa vie communautaire. Des points essentiels en terme d’entrepreneuriat. Malgré le « sexisme » et la « non-parité » encore présente, les femmes agissent sans cesse pour le développement de leur communauté et ainsi du continent.

L’avènement des NTIC et le poids du mobile : 

Aujourd’hui les nouvelles technologies s’imposent comme une véritable chance pour le développement de l’entrepreneuriat sur le continent.

MacKinsey estime, dans une de ses études, « qu’internet pourrait contribuer au PIB annuel du continent africain à hauteur de 300 milliards de dollars d’ici 2025, tandis que 67 millions de smartphones circulent déjà dans les mains d’une population extrêmement jeune ».

Ainsi les femmes l’ont bien compris et n’hésitent plus à s’intéresser à ce domaine via des formations ou autres moyens afin de proposer au mieux des solutions innovantes.

Les femmes africaines ont un point commun : la détermination 

Ambitieuses, débrouillardes et travailleuses, ces femmes ont toujours à l’esprit d’améliorer la vie de leur communauté et famille.

Ainsi, toutes ces femmes à haut potentiel aspirent toujours à un avenir meilleur et à faire évoluer leur business, et ce, en dépit de toutes les difficultés qu’elles peuvent rencontrer.

Il est évident que le plus grand obstacle auquel ces femmes (et les entrepreneurs de façon général sur le continent) sont confrontées restent l’accès au financement. De plus, les formations et l’accompagnement en termes de gestion et de développement d’une entreprise ne sont pas forcément adéquats. Une offre de services dans ce domaine est primordiale sur le continent pour pouvoir y remédier.

Le Mentoring, une solution adaptée au développement de l’entrepreneuriat aux femmes: 

Mettre en place également des systèmes de « Mentoring » pour permettre à ces femmes d’échanger, partager leurs expériences, accroître leurs réseaux leur procurerait une véritable assurance et leur permettrait de sortir de leur solitude.

Un mentor, c’est une personne qui a beaucoup d’expérience dans les affaires et qui va aider une personne porteuse de projet et souhaitant qu’on lui apporte des conseils, une aide, une vision, de la confiance en soi et du réseau.

Les réseaux de femmes dans les entreprises ou entre entrepreneurs voient le jour de plus en plus et il s’avère que cela porte ses fruits. Les femmes sont un véritable poumon économique et elles pourraient, aux vues de leurs qualités et compétences, prendre part à l’essor économique du continent.

Ainsi donc, communiquer davantage, éduquer et soutenir l’entrepreneuriat féminin permettrait de le voir évoluer efficacement et rapidement.


Mes propositions pour « RE-PANSER » le système éducatif au Tchad

A l’heure où sonne la rentrée des classes en France et un peu partout dans le monde, c’est à la suite d’un superbe article parcouru sur le système éducatif au Mali que je me suis également décidée à en faire autant.

Originaire du Tchad, j’ai plusieurs fois eu la chance de repartir dans ce pays cher à mon cœur et ainsi voir ce qui s’y passait.

Une des tristes réalités à laquelle j’étais confrontée était celle du niveau éducatif des jeunes enfants. Niveau que je qualifierai de critique, pour ne pas dire alarmant.

D’après le Larousse, l’éducation fait référence à l’ensemble des connaissances intellectuelles, culturelles, morales acquises et qui vont plus tard participer à la construction de la personnalité d’un individu.

La question de l’éducation et de la formation est primordiale pour qu’un pays puisse se développer positivement. Comme dans une entreprise, la première richesse d’un pays reste sa ressource humaine.

Ne dit-on pas que la jeunesse est l’avenir d’un pays ? Alors pour miser sur un avenir meilleur et prometteur, on se doit de commencer par assurer une éducation de qualité à ses enfants puisque l’éducation joue un rôle majeur dans la croissance économique et dans le développement social d’un pays.

Même si des progrès en termes de couverture scolaire ont été notés, il reste cependant encore de nombreuses actions à mener pour espérer tendre vers cette perfection en terme de culture d’éducation d’excellence. Je reste convaincue que si l’on investit dans une éducation de qualité dès le plus jeune âge, on mise forcément sur un avenir gagnant. On ne peut certes pas revenir en arrière mais il n’est jamais trop tard pour bien faire les choses.

Je ne cesserai de dire que le Tchad est un pays riche car il regorge de jeunes talents dans différents domaines. Mais les résultats catastrophiques du baccalauréat au 1er tour (notamment avec un taux de réussite de de 8,71% pour la session de juin 2013 et de 19,84% pour celle de 2016) m’ont tout de même laissé confuse.

Ainsi je pense qu’il serait également judicieux pour ce pays de repenser le système éducatif national et d’investir comme il se doit dans ce secteur déterminant pour son développement.

J’aime beaucoup cette citation de Nelson MANDELA :

« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde ».

C’est ainsi que j’ai souhaité, au travers de mon humble expérience et vision des choses, proposer quelques idées de réflexion, propositions pour panser ce système éducatif public qui a subi un changement négatif radical.

1 : Solidifier les bases de l’éducation au travers de la petite enfance :

Développer ces bases d’apprentissage pourrait déjà permettre de participer à l’éducation sociale de l’enfant. Même si on remarque souvent que le système des crèches/garderies n’est pas forcément développé en Afrique, et plus particulièrement au Tchad (comme en Europe) compte tenu de solutions adaptées au mode de vie local, les enfants demeurent tout de même une des catégories les plus exposées aux difficultés en Afrique.

Chaque enfant qui naît a des droits. Et même si à cet âge le plus grand travail d’éducation se fait par les parents, l’enfant arrive dans un univers (par exemple en maternelle) où il sera confronté à de nouveaux regards et où il entamera son processus de sociabilité bien loin de son entourage habituel.

C’est en ce lieu que l’enfant se familiarisera avec l’apprentissage des bonnes manières, des habitudes, et des savoirs vivres en public. Il apprendra les règles également de la communication et toutes les activités pouvant favoriser son éveil. Et pour cela, une meilleure formation du personnel est primordiale. Bien souvent à N’Djamena (capitale du Tchad), j’entends certains parents se plaindre du fait que leur enfant ait été « victime » d’un mauvais traitement de la part du personnel (vol d’objets personnels, traitements corporels non justifiés, manque de justesse dans son autorité…) Ainsi, il y va du rôle important du personnel encadrant de réussir à gérer ces genres de situations et de montrer l’exemple.

2 : Faire de l’école un lieu d’équité et de justice sociale :

  • Permettre une école pour tous gratuite et obligatoire à un certain âge :

Le système public Tchadien reste malheureusement en recul par rapport au privé. Je ne dis pas là qu’en terme de qualité d’enseignement le privé est forcément meilleur. Mais encore bien souvent au Tchad, les parents aisés n’hésitent pas à payer cher des années scolaires à leurs enfants pour leur permettre d’accéder à des enseignements de qualité : ce qui est devenu un véritable business lucratif dans le pays. Et malheureusement, ce sont, une fois de plus, les enfants de parents à faible moyens qui en paient le prix fort : une certaine inégalité qui s’installe déjà dès le début : favorisant ainsi une éducation à double vitesse.

  • Proposer une meilleure formation des enseignants et du personnel encadrant :

Une formation aussi bien axée sur l’aspect pratique et technique des cours dispensés que sur l’aspect personnel. Quand je parle « d’aspect personnel », je souhaite souligner entre autre le comportement parfois non exemplaire de certains professeurs : ce qui bien souvent laisse un impact négatif sur les élèves et encouragerait à la déviance. Les professeurs sont avant tout des personnes qui transmettent un enseignement, un savoir et la plupart d’entre eux devraient apprendre à fixer certaines des limites relatives à leur vie privée et professionnelle.

  • Améliorer les conditions de vie lors des cours :

Bien souvent, certaines écoles du public font face à des sureffectifs dans les classes : situation extrêmement difficile aussi bien pour les professeurs que pour les élèves. Cela passe entre autre par :

  • la construction d’écoles supplémentaires
  • l’ouverture de classes permettant ainsi de lutter contre le sureffectif
  • la rénovation de certains établissements vétustes
  • les dotations en nouveaux matériels qui pourraient déjà permettre aux écoliers de travailler dans le minimum de confort requis
  • Intensifier les sensibilisations à la scolarisation des jeunes filles :

africa-866604_960_720Malheureusement au Tchad comme dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, la scolarisation des filles reste encore un problème prédominant. Même si l’on voit des actions se mettre en place, dans les zones rurales par exemple, le nombre de jeunes filles n’ayant pas encore accès à l’école est alarmant. Ainsi investir massivement et redynamiser la scolarité chez les filles permettra de lever les barrières et faire prendre conscience aux personnes que l’accès à l’éducation est non seulement un droit pour l’enfant mais surtout un gage de réussite menant vers de belles opportunités. Pour certains parents l’avenir de la fille se résume au mariage, à la maternité et à la vie de foyer. Et pour cela, l’intervention de plusieurs acteurs, politiques couplée à d’autres, en ce sens permettra de faire avancer plus rapidement et efficacement les actions.

  • Revoir le programme d’enseignement en incluant une éducation civique et patriotique :

Avant toute chose comment peut-on demander aux jeunes de s’intéresser à leur pays si on est incapable de leur enseigner l’histoire, la géographie, la culture du pays ? Il est donc essentiel d’enseigner aux jeunes enfants les matières qui leur permettront de mieux connaitre leur pays. Pour faire face aux enjeux de la mondialisation et de toutes les conséquences qui en découlent, le Tchad a besoin de se doter de personnes responsables et engagées. L’école va donc jouer un excellent rôle formateur. Les enfants doivent se sentir impliqués civiquement dans le développement de leur pays et en être fiers car avant de savoir où l’on veut aller, il est primordial de savoir d’où l’on vient.

3 : Développer l’esprit d’entreprise au travers d’une meilleure offre de formation

Redonner le goût d’étudier aux jeunes enfants face à un laxisme qui prend de l’ampleur

On entend bien souvent dire que les élèves ne réussissent pas parce qu’ils ne sont pas motivés. Or c’est à se demander si finalement ils ne sont pas motivés par ce qu’on ne leur donne pas envie d’étudier et qu’on ne leur transmet pas l’envie de réussir. Échouer est un facteur déterminant de démotivation. Ainsi donc, accompagner les enfants en cas de difficultés rencontrées (ce qui peut arriver) et les aider à trouver en eux leurs talents et leurs goûts pour un certain domaine d’étude est essentiel.

Quelques solutions sont possibles :

  • proposer des activités extrascolaires afin de leur permettre de coupler leur dynamique, motivation à d’autres activités : sport, théâtre, musique, chant, danse, bénévolat, ateliers créatifs….
  • Proposer des ateliers en petits groupes permettant ainsi aux enfants de laisser libre recours à leurs imaginations et ainsi pouvoir apprendre à parler en public, donner son avis, proposer des idées…
  • Responsabiliser, motiver et impliquer davantage les enfants dans la vie de leurs classes
  • Impliquer davantage les parents dans la formation scolaire de leurs enfants via un meilleur suivi scolaire tout en permettant à leurs enfants de se responsabiliser
  • Travailler encore plus les langues : française et autres langues étrangères leur permettant de mieux pouvoir s’exprimer et s’ouvrir au monde

Inclure les nouvelles technologies dans leurs cursus d’apprentissage

Aujourd’hui, il va sans dire que les nouvelles technologies sont indissociables du développement du continent. Ils permettent de se former aux métiers de demain. Ainsi, pour espérer voir se développer les métiers de demain sur son sol, il serait aussi important de pouvoir les former dès le jeune âge : d’autant plus qu’ils sont curieux, motivés et apprennent vite. Les technologies sont un excellent facteur d’apprentissage rapide et efficace chez les jeunes enfants.

Proposer des filières en alternance :

Cela permettrait aux jeunes de coupler les formations théoriques et pratiques afin de mieux appréhender le monde professionnel et les préparer efficacement pour leur entrée sur le marché du travail (aussi bien pour les formations courtes que longues).

Proposer un meilleur système d’orientation des jeunes et diversifier les offres de formations post-bac :

En effet, au Tchad il existe bien évidemment, comme un peu partout en Afrique des formations que je qualifierai de « traditionnelles » (le droit, la médecine…) mais pas assez de formations d’excellences dans des domaines variés.

Certains pays tels que le Sénégal ou encore la Côte d’Ivoire proposent des formations d’excellences et reconnues sur leur territoire pouvant ainsi permettre d’éviter la fuite de leurs cerveaux. L’orientation au Tchad reste critique et malheureusement bon nombre de jeunes se retrouvent à faire des formations par défaut, à aller étudier à l’étranger où tout simplement à arrêter leurs études faute de solutions.

L’on pourrait promouvoir des filières plutôt techniques dans les différents secteurs (primaires, secondaires et tertiaires), et qui sont sources d’employabilité non négligeable.

Et enfin, le meilleur pour la fin : sensibiliser les écoles, universités… à l’entrepreneuriat en proposant par exemple des cours d’initiation à ce domaine

En tenant compte des besoins de l’économie et de son désir de réussite, l’éducation nationale passera aussi par un système de sensibilisation à l’entrepreneuriat. Même si l’objectif n’étant pas de former forcement de futurs entrepreneurs, les initier à l’entrepreneuriat, leur permettrait de se familiariser au monde de l’entreprise et de commencer à travailler à l’avance sur leur projet professionnel.

Les jeunes adopteraient une posture plus professionnelle et faire émerger déjà quelques belles idées : véritable gage de réussite. Et qui sait, l’on pourrait faire naître des vocations et encore plus d’emplois pour remédier au problème majeur de chômage des jeunes. La création de ses emplois passerait donc par la naissance de petites et moyennes entreprises : principales sources de recrutement et de création de richesses.


Les blogueurs, nouveaux leaders du continent africain

Aujourd’hui, beaucoup de jeunes Africains ont bien saisi l’importance majeure de la révolution numérique qui secoue le continent. En effet, le numérique est une des plus grandes chances de l’Afrique et nombreux sont ceux qui n’ont pas hésité à saisir les opportunités qui s’offraient à eux afin d’entreprendre dans ce domaine.

J’ai donc choisi de traiter dans cet article du « Blogging » et de ces jeunes générations qui influencent et révolutionnent la communication sur la toile.

Le Blog nouvel outil de communication à fort impact :

Un Blog, contraction en anglais de « Web log » est en quelque mot une sorte de carnet en ligne sur lequel sont publiés de façon régulière ou périodique des articles sur des sujets donnés.

Généralement, on tient un blog pour partager des points de vue et communiquer autour de sujets qui nous passionnent ou pour lesquels on souhaite y apporter un regard personnel et nouveau.

Et à force de cela, les jeunes Africains ont aujourd’hui envahi la blogosphère (l’univers des Blog) et communiquent sur des sujets qui soient d’actualités où de développement afin d’y apporter un regard critique. Ces acteurs du web se dotent de compétences clés et sont aptes à produire des contenus impactants et qualitatifs de manière précise et rapide. Ce canal de communication privilégié par les jeunes est également de plus en plus valorisé et reconnu en tant que nouveaux médias.

Faisons un retour en arrière : il y a de cela quelques années, au tout début des années 2000, lorsque j’entendais parler de Blog, cela faisait référence, notamment pour les jeunes générations, aux différents sites internet comme par exemple : « Skyrock Blog » lancé en 2002 en France. Celui-ci s’apparentait à un réseau social où chaque membre inscrit disposait d’un espace web personnalisé et pouvait y tenir une sorte de « journal personnel » et ainsi communiquer de manière libre sur les articles et thématiques choisies.

Nous sommes désormais loin de ces blogs uniquement à caractère social, puisque le monde évolue de plus en plus vite et le degré d’attente et d’exigence en matière d’information et de contenus est de plus en plus élevé. Ainsi les Blog sont devenus d’excellents moyens de diffusion rapide et précise des informations.

Blogueur, différent d’un journaliste ?

Selon moi, il est maintenant plus aisé de différencier un journaliste d’un Blogueur. Être Blogueur est devenu en soi une identité reconnue. Le journaliste est traditionnellement connu comme celui qui ne fait que traiter et diffuser l’information telle qu’il la reçoit tout en respectant le droit du public à l’information.

Tandis que ce qui anime avant tout le Blogueur c’est ce degré de passion tellement élevé qui fait de lui automatiquement quelqu’un de beaucoup plus libre. En effet, lorsque l’on est passionné par un sujet ou par ce que l’on fait, on mobilise beaucoup plus facilement d’autonomie et de rapidité à diffuser de l’information.

Le Blogueur lui ne fait pas que partager des informations. Il les commente et y apporte sa touche personnelle. Et les Blogueurs africains s’inscrivent parfaitement dans cette logique d’expression d’idées et de points de vue. Ils sont aujourd’hui les nouveaux leaders de l’information et participent mine de rien activement à cette Afrique en pleine mutation.

Qu’ils soient activistes, passionnés, ou qu’ils souhaitent tout simplement férus de rédaction et de communication, ces blogueurs incarnent aujourd’hui la nouvelle génération de leaders.

Afin de mieux illustrer cet article, je choisis de partager avec vous dans cet article quelques profils de blogueurs influents, même si leur nombre est important et que je ne peux tous les citer.

Cheikh FALL, une référence inévitable dans le monde de la blogosphère: 

Lorsqu’on parle de Blogueurs africains, le premier nom qui nous vient à l’esprit est Cheikh FALL, le célèbre blogueur sénégalais reconnu comme une pointure dans ce domaine avec sa plateforme « Sunu2012 ». Cette plateforme avait été créée pour assurer une veille dissuasive lors de l’élection présidentielle et permettre aux jeunes de prendre conscience de leur rôle dans le choix de leurs dirigeants. Ce projet à l’époque citoyen, lui aura permis d’être propulsé très vite à l’international et d’asseoir une notoriété et une légitimité remarquable. Aujourd’hui ce blogueur confirmé s’est fait une renommée internationale grâce à ses nombreuses actions en lien avec la cyber activité.

Blog: https://www.sunu2012.com/

Des jeunes femmes africaines qui bousculent le monde de la communication web :

Une des particularités de cette blogosphère reste la présence de Femmes qui se démarquent de plus en plus dans ce domaine et qui choisissent également de revendiquer leurs places plus que déterminantes dans le processus de développement du continent.

Dieretou DIALLO, la jeune prodige de la communication web :

Dieretou, DIALLO est une jeune entrepreneure, journaliste et blogueuse d’origine Guinéenne, passionnée d’écriture. Fondatrice de la web télé Entre Nous TV destinée à la diaspora guinéenne et initiatrice du collectif #GuineenneDu21esiecle . Elle a gagné l’Award du Meilleur Blogueur Guinéen 2016 aux Guinean Excellence Awards. Dans son Blog qu’elle tient pour Mondoblog, « devousamoi », elle y partage différents articles sur des faits de sociétés ou encore des chroniques sur des sujets divers touchant au continent Africain.

Son blog: https://devousamoi.mondoblog.org/

Diane-Audrey NGAKO, ambassadrice d’une Afrique riche positive, bien loin de tous ses clichés :

Toujours dans la catégorie des femmes, je pense aussi à la jeune camerounaise Diane-Audrey NGAKO, Journaliste, blogueuse et entrepreneure, cette jeune femme passionnée de voyage est entre autres la fondatrice de la plateforme « Visiterlafrique » qui, au travers d’un tour du monde de l’Afrique et de ses richesses, nous aide à repenser positivement l’Afrique et mettre fin à ces clichés que l’on entend encore bien souvent.

Son blog: https://www.visiterlafrique.com/

Le Tchad, vivier important de jeunes blogueurs talentueux :

J’ai choisi de finir ce petit tour de la blogosphère par un focus sur le Tchad, avec notamment le portrait de deux jeunes Tchadiens, influents sur la toile et leaders du changement au Tchad. Le Tchad, voit naître de plus en plus de jeunes qui profitent du développement du numérique pour mettre en avant leurs talents créatifs et écrits pour exprimer leur ressenti, et ce malgré les nombreux freins rencontrés.

Je pense notamment à :

Salim Azim ASSANI, un communiquant passionné et passionnant, leader du changement :

Surnommé le « Geek du Sud »  ou encore « Tonton TIC » pour les intimes, ce jeune informaticien Tchadien est également un des membres fondateurs de « Wenaklab », un collectif de jeunes passionnés issus de différents milieux professionnels de Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Ils se réunissent dans un espace de Coworking inédit qu’ils ont créé à N’Djamena (Capitale du Tchad) et travaillent à la réduction de la fracture numérique à leur manière.

Passionné de communication digitale et Pépite Mondoblog de l’édition 2011, il y tient un blog qu’il qualifie de « fourre-tout ». Il parle entre autre des maux qui minent la société dans laquelle il vit aussi bien de ce qui marche que de ce qui ne marche pas. Véritable addict des nouvelles technologies, Salim en parle souvent et n’a de cesse de mettre ses compétences dans ses domaines de prédilection au service de son pays afin de participer activement à son développement et à celui de sa jeunesse.

Son blog : https://lacoquette.mondoblog.org/

Chérif ADOUDOU ARTINE, journaliste de renom et véritable Maître dans l’art de la communication désenchantée

Chérif ADOUDOU ARTINE est un journaliste et blogueur tchadien, fondateur entre autre de la plateforme « cherifblogshow » qu’il qualifie lui-même d’ « égotrip ». Dans ce blog, Chérif y apporte un regard citoyen de la société Tchadienne des années « Deby » parfois avec un brin désenchanteur et humoristique. Qu’on aime ou pas son point de vue ainsi que les regards critiques qu’il apporte aux différents sujets, cet éternel optimiste, reste « persuadé que le Tchad qui faisait la fierté de ses parents n’est pas mort. » Son blog est donc le florilège de ce qu’il pense.

Son blog : https://www.cherifblogshow.com/

A l’instar de ces quelques leaders numériques cités dans l’article, notamment de par leurs influences, ces jeunes sont sûrs d’une chose : leur passion et leur détermination renforcent leurs images et notoriétés respectives.

C’est ainsi que certains médias de renom, n’ont pas hésité une seule seconde à croire en ces « pépites d’or » de la communication et les mettre en avant. Je parle entre autre de la radio RFI très présente sur le continent africain qui à travers Mondoblog, un programme porté par l’équipe de l’Atelier des Médias permet de faire émerger de plus en plus de talents de la blogosphère du monde francophone à l’échelle internationale et ainsi de participer activement à l’essor d’un contenu de qualité sur internet. Car oui, aujourd’hui tout le monde peut communiquer, mais rares sont ceux qui savent le faire avec efficacité.


Les jeunes, « nouveaux pauvres », mais future richesse du monde

Chaque 12 Août de l’année, les jeunes sont mis à l’honneur à travers la journée internationale de la jeunesse. L’occasion de faire un focus sur les problématiques rencontrées par les jeunes et ainsi mettre en avant cette force vive, déterminante dans le développement de nos sociétés.

Si l’on se base sur une des définitions du Larousse, la jeunesse est, je cite, « la période de la vie humaine comprise entre l’enfance et l’âge mur ».

C’est une période que j’appelle de « formation de la vie ». En effet, c’est à cet âge que les jeunes sont confrontés à des changements majeurs et qu’ils se doivent de faire face à de nombreuses étapes telles que par exemple : le choix de l’orientation scolaire, le besoin d’autonomie, la recherche  d’emploi qui requiert des responsabilités, la volonté de fonder une famille et subvenir à ses besoins …Toutes ces étapes auxquelles bien souvent ils ne sont pas préparés et pour lesquels ils se doivent d’apprendre « sur le tas »: des étapes qui concourent à faire du jeune une personne autonome et mature.

Il va sans dire que la jeunesse reste aujourd’hui le maillon fort de toute notre société. Éduquer son enfant et sa jeunesse est un gage de développement et d’investissement durable et rentable si je puis dire.

Les pays qui ont réussi à inclure les jeunes dans leurs stratégies de développement en tirent aujourd’hui des résultats positifs.

D’après un cercle de réflexion français, Youthonomics, qui avait établi le palmarès des pays favorables aux jeunes, on retrouve dans le classement de 2015, la Norvège, la Suisse et le Danemark, qui occupent les trois premiers rang des pays où il fait bon vivre pour les jeunes, en prenant en compte différents facteurs comme par exemple :  l’éducation, le marché de l’emploi, les conditions de travail et de vie ou encore la santé et le bien-être.

Cependant,une des particularités de cette étude est de voir que l’on retrouve des pays d’Afrique parmi le Top 5 des pays où les jeunes sont le plus optimistes. Entre autre : l’Ouganda, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Mali puis l’Afrique du Sud en 5ème position. Ce ratio ayant pris en compte les conditions actuelles des jeunes et leurs perspectives d’avenir. Cela laisse présager que tout est encore possible même s’il reste encore beaucoup d’actions à mener. On voit bien que la question de la jeunesse reste un élément clé. Par exemple, beaucoup de politiciens ne cessent d’inclure les jeunes dans leurs stratégies politiques mais encore faut-il qu’une fois les élections terminées, ces promesses se concrétisent par de véritables actions sur le terrain.

Comment leur donner accès à une éducation de qualité? Comment leur garantir une excellente santé et un meilleur bien-être ? Comment leur procurer des conditions de vie adéquates? Comment lutter contre la pauvreté? Comment faire de ces jeunes des personnes autonomes et responsables afin qu’ils puissent prendre part activement aux décisions importantes de leurs communautés? Comment leur garantir des emplois durables en lien avec leurs espérances ?  Comment faire de ces jeunes des ambassadeurs de paix ?

De nombreuses interrogations qui pour la plupart figurent dans les 17 objectifs de développement durable de l’ONU pour mettre fin à la pauvreté, lutter contre les inégalités et l’injustice, et faire face au changement climatique d’ici à 2030.

Si je peux faire un mini diagnostic, ce serait de dire que ce sont les jeunes et les femmes (notamment en Afrique) qui sont malheureusement les catégories les plus exposées à la pauvreté et à la violence. Je trouve d’autant plus vraie cette expression employée par le journal « Le Figaro » qui disait, je cite : « aujourd’hui, les jeunes sont les nouveaux pauvres ». Malheureusement cela semble bien souvent le cas, que l’on soit en Europe, en Afrique, ou sur un autre continent. Mais je rajouterai d’une façon optimiste que ces jeunes demeurent les « les futurs riches », il suffit juste de leur donner les moyens de se développer et d’exprimer leurs talents.

De part sa force, son jeune âge, sa motivation et son dynamisme, la jeunesse est synonyme d’espoir, de renouveau, de possibilité, de détermination. Quand on voit aujourd’hui ces jeunes qui arrivent à faire changer et bouger les choses, cela devrait nous conforter dans nos avis et réflexions. Qu’ils soient entrepreneurs, artistes, sportifs, politiciens, directeurs…ces jeunes graines choisissent d’apporter un souffle et un regard nouveau sur le monde.

Aujourd’hui, lorsqu’on voit tous ces jeunes être acteurs du changement, cela ne laisse présager aucun doute sur leur capacité à innover, décider, travailler, aider, promouvoir…tous ces verbes d’actions qui ne sont autres que des facteurs de développement.

Nous avons réellement besoin de changement, de positivité, de paix et d’éduquer très tôt ces jeunes à tous ces aspects humains: gage d’un réel investissement positif.

Pour ma part, je travaille beaucoup avec des jeunes ayant pour la plupart été confrontés très tôt à de réelles difficultés. Des difficultés que l’on croirait impossible à surmonter, surtout pour un jeune.

Mais je reste toujours aussi « scotchée » par leur capacité à y faire face pour la plupart mais aussi par leur volonté à espérer un lendemain meilleur. Ainsi je ne cesserai de le redire: les aider, en leur donnant les moyens d’être autonomes, est une véritable force puisque ce qui me fascine chez cette jeunesse, c’est cette capacité à rebondir et à toujours croire en l’avenir.

Aidons les jeunes en leur donnant les moyens d’être autonomes, de s’exprimer, d’oser…. et pour cela je reste convaincue que développer l’esprit d’entreprendre est un véritable moyen d’y parvenir.

Je ne dis pas que nous devons tous les former à être entrepreneurs, loin de là car il faut de tout pour faire un monde. Nous aurons autant besoin de chefs d’entreprises, de décideurs, de leaders, d’entrepreneurs, que de salariés, d’opérationnels, d’ouvriers…

Mais développer l’esprit d’entreprendre est quelque chose de fondamental pour les aider à penser à leur avenir et à dès maintenant s’inscrire dans une « démarche projet ». Cela enrichit notre optimisme et nous aide à devenir des gens déterminés et positifs pouvant être capables de visionner le futur.

Alors en cette journée internationale de la jeunesse, mes pensées les premières sont destinées à ces jeunes en difficulté partout dans le monde mais qui aspirent toujours à un lendemain meilleur. Pensées également à toutes ces personnes, structures, organismes, organisations, associations, entreprises, entrepreneurs, leaders,….. qui œuvrent en faveur d’une jeunesse plus forte et talentueuse et qui restent convaincus qu’il faut leur donner une place clé afin qu’eux aussi aspirent à un monde meilleur.

Vive la jeunesse, vive le monde, vive la VIE!

S.N


Les entrepreneurs sociaux : les lumières du continent africain, enclins aux défis énergétiques

Un constat alarmant mais pourtant bien réel :

Selon des données extraites de la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne « comptera 2 milliards d’habitants en 2040 et 4 milliards en 2100 ». En matière de population, le continent africain est celui où la croissance démographique est la plus élevée et où l’on enregistre une forte population jeune.

Des jeunes qui représentent une véritable source de richesse pour le développement du continent entier mais qui, pour autant, sont confrontés à des préoccupations majeures telles que le manque d’accès à une éducation, une formation, une alimentation et une santé de qualité pour tous, sans perdre de vue le chômage grandissant.

Plusieurs maux que l’on rencontre encore mais qui pour autant préoccupent les dirigeants des différents pays d’Afrique, à tel point que cette catégorie de population est une cible prioritaire dans les stratégies politiques et de développement.

En parallèle de cela, l’un des défis majeurs que doit relever le continent reste celui de la sécurité énergétique, surtout en Afrique subsaharienne : zone encore très contrastée par rapport au reste du continent en termes, notamment, de développement.

Toujours selon des chiffres tirés de la Banque mondiale, deux Africains sur 3 n’ont pas accès à des sources d’énergies fiables et modernes, alors que sa population ne cesse de croître.

Alors comment peut-on espérer voir un continent se développer rapidement et efficacement si les problèmes de base, si je puis dire, n’ont pas été résolus ? Comment peut-on comprendre que dans certaines zones du continent, l’accès à l’énergie soit encore un luxe pour une grande majorité de la population ? Comment envisager développer le milieu rural alors même que certaines grandes villes ou capitales y sont encore confrontées ? Plusieurs interrogations qui poussent à une certaine réflexion.

Et pourtant le continent est doté d’un potentiel majeur en la matière : à savoir notamment l’énergie solaire, mais également hydraulique ou encore éolienne qui sont des ressources importantes pour fournir l’électricité en majorité aux familles.

A l’heure des préoccupations sur le changement climatique et sur les enjeux de sécurité, la question de l’électrification du continent est centrale. Même si l’on remarque une prise de conscience majeure des différents dirigeants du continent, il reste encore beaucoup de choses à faire.

 

Deux pays en exemple :

Tandis que les pays dits développés en sont à rechercher d’autres solutions ayant un impact positif sur la planète, la plupart des pays d’Afrique en sont encore à chercher comment produire et offrir de l’énergie à leurs populations.

Le secteur énergétique en Afrique est riche mais pour autant, la majorité des pays ont du mal à le produire efficacement et en quantité suffisante afin de répondre aux besoins de sa population. C’est en effet sur le continent que l’on remarque des coûts élevés en termes d’électrification sur les factures.

Si l’on prend l’exemple de la Côte d’Ivoire, on remarque dans les médias que la population se révolte de plus en plus contre la cherté de l’électricité : une hausse qui selon le gouvernement ivoirien « devrait permettre à la Côte d’Ivoire d’éviter de faire face à de nouveaux déficits et à des délestages pour ainsi réaliser les ambitions qu’elle s’est donnée en matière de couverture et d’accès en électricité ».

Un autre exemple : celui du Tchad, qui quant à lui fait face à une crise énergétique majeure face à un manque de production et à un mauvais réapprovisionnement : ce qui menace entre autres beaucoup la sécurité des foyers tchadiens, mais pas que.

 

Les entrepreneurs, ces super-héros des temps modernes :

Même si on entend bien souvent dire que le continent est à la traîne en ce qui concerne notamment ce défi énergétique, je pense qu’il n’a rien à envier aux autres continents étant donné tout le potentiel important en matière d’énergies renouvelables.

En effet, ce potentiel est encore peu exploité et pour autant indispensable aux solutions alternatives étant donné que, contrairement à d’autres régions du monde, l’Afrique est dotée d’un potentiel important en énergies renouvelables exploitables pour opérer la transition énergétique. Il suffit donc de mettre en place des mesures efficaces tant au niveau national qu’international pour permettre une meilleure exploitation dans le temps.

Ce défi majeur est une véritable opportunité en termes de création d’activité pour le continent. Raisons pour laquelle les projets portés par les jeunes Africains dans ce domaine sont bien souvent valorisés et mis en avant lors de concours ou appels à projets à visée internationales.

C’est ainsi que les entrepreneurs arrivent comme de véritables « supers héros » à la recherche de solutions pour éclairer ces zones encore privées d’électricité. En effet, ils ont pris conscience de ce défi et proposent des solutions innovantes pour faire évoluer la situation pour ainsi parvenir à une utilisation autonome des sources d’énergie.

Ce qui est intéressant de voir, c’est que les entrepreneurs que je qualifie de « sociaux » qui participent à la résolution de ce problème majeur ne sont pas seulement issus des populations locales. En effet, je peux me permettre de citer l’entreprise « Power : ON », qui a été fondée par un jeune entrepreneur Français très engagé et inspirant : Tristan KOCHOYAN, afin de fournir de l’électricité aux villages les plus isolés d’Afrique. Cette entreprise œuvre actuellement au Bénin et a pour but de se développer sur tout le continent.

On pourrait également citer d’autres innovations locales qui participent à l’essor de ces solutions.

D’un point de vue international, je citerais « AkonLightingAfrica », la fondation créée par le célèbre chanteur sénégalo-américain Akon, qui a pour but de promouvoir l’électrification du continent africain ; ou encore « Energy for Africa », une association créée par Jean-Louis Borloo, un politique français, pour participer au développement de l’énergie en Afrique.

Les différents dirigeants du continent et de la planète se doivent de vraiment mutualiser leurs efforts et revaloriser ces acteurs locaux, nationaux et internationaux qui œuvrent pour des solutions concrètes et les inclure dans ces stratégies de développement.

Développer un pays ou un continent ne pourra se faire sans lui donner un accès à une électrification de qualité et accessible à tous. Cet enjeu majeur participe activement au développement socio-économique : il y va du rayonnement de l’Afrique sur le plan international.

 

Sources: Banque Mondiale

Le site et l’histoire de Power :ON :https://www.pwr-on.fr


Les entrepreneurs sociaux : les lumières du continent africain, enclin aux défis énergétiques

Un constat alarmant mais pourtant bien réel :
Selon des données extraites de la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne, je cite : « comptera 2 milliards d’habitants en 2040 et 4 milliards en 2100 ». Et pourtant en matière de population, le continent africain est celui où la croissance démographique est la plus élevée et où l’on enregistre une forte population jeune.
Des jeunes qui représentent une véritable source de richesse pour le développement du continent entier mais qui pour autant sont confrontés à des préoccupations majeures telles que : le manque d’accès à une éducation, une formation, une alimentation et une santé de qualité pour tous, sans perdre de vue le chômage grandissant.
Plusieurs maux que l’on rencontre encore mais qui pour autant préoccupent les dirigeants des différents pays d’Afrique, à tel point que cette catégorie de population est une cible prioritaire dans les stratégies politiques et de développement.
En parallèle de cela, l’un des défis majeurs que doit relever le continent reste celui de la sécurité énergétique, surtout en Afrique subsaharienne : zone encore très contrastée par rapport au reste du continent en terme notamment de développement.

Selon toujours des chiffres tirés de la banque mondiale, deux africains sur 3 n’ont pas accès à des sources d’énergies fiables et modernes, alors que sa population ne cesse de croître.
Alors comment peut-on espérer voir un continent se développer rapidement et efficacement si les problèmes de base, si je puis dire, n’ont pas été résolus? Comment peut-on comprendre que dans certaines zones du continent l’accès à l’énergie soit encore un luxe pour une grande majorité de la population ? Comment envisager développer le milieu rural alors même que certaines grandes villes ou capitales y sont encore confrontées ? Plusieurs interrogations qui poussent à une certaine réflexion.
Et pourtant le continent est doté d’un potentiel majeur en la matière : à savoir notamment l’énergie solaire, mais également hydraulique ou encore éolienne qui sont des ressources importantes pour fournir l’électricité en majorité aux familles.
A l’heure des préoccupations sur le changement climatique et sur les enjeux de sécurité, la question de l’électrification du continent est centrale. Même si l’on remarque une prise de conscience majeure des différents dirigeants du continent, il reste encore beaucoup de choses à faire.

Deux pays en exemple :
Tandis que les pays dits développés en sont à rechercher d’autres solutions ayant un impact positif sur la planète, la plupart des pays d’Afrique en sont encore à chercher comment produire et offrir de l’énergie à leurs populations.
Le secteur énergétique en Afrique est riche mais pour autant la majorité des pays ont du mal à le produire efficacement et en quantité suffisante afin de répondre aux besoins de sa population. C’est en effet sur le continent que l’on remarque des coûts élevés en termes d’électrification sur les factures.
Si l’on prend l’exemple de la Côte d’Ivoire, on remarque dans les médias, que la population se révolte de plus en plus contre la cherté de l’électricité: une hausse qui selon le gouvernement Ivoirien, je cite : « Devrait permettre à la Côte d’Ivoire d’éviter de faire face à de nouveaux déficits et à des délestages pour ainsi réaliser les ambitions qu’elle s’est donnée en matière de couverture et d’accès en électricité ».
Un autre exemple : celui du Tchad, qui quant à lui fait face à une crise énergétique majeure face à un manque de production et à un mauvais réapprovisionnement : ce qui menace entre autre beaucoup la sécurité des foyers Tchadiens, mais pas que.

Les entrepreneurs sociaux, ces super-héros des temps modernes :
Même si on entend bien souvent dire que le continent est à la traîne en ce qui concerne notamment ce défi énergétique, je pense qu’il n’a rien à envier aux autres continents étant donné tout le potentiel important en matière d’énergies renouvelables.

En effet, ce potentiel est encore peu exploité et pour autant indispensable aux solutions alternatives. Puisque contrairement à d’autres régions du monde, l’Afrique est dotée d’un potentiel important en énergies renouvelables exploitables pour opérer la transition énergétique. Il suffit donc de mettre en place des mesures efficaces tant au niveau national qu’international pour permettre une meilleure exploitation dans le temps.

Ce défi majeur est une véritable opportunité en termes de création d’activités pour le continent. Raisons pour laquelle les projets portés par les jeunes africains dans ce domaine sont bien souvent valorisés et mis en avant lors de concours ou appels à projets à visée internationales.

C’est ainsi que les entrepreneurs arrivent comme de véritables « supers héros » à la recherche de solutions pour éclairer ces zones encore privées d’électricité. En effet, ils ont pris conscience de ce défi et proposent des solutions innovantes pour faire évoluer la situation pour ainsi parvenir à une utilisation autonome des sources d’énergie.

Ce qui est intéressant de voir, c’est que les entrepreneurs que je qualifie de « sociaux » qui participent à la résolution de ce problème majeur ne sont pas seulement issus des populations locales. En effet, je peux me permettre de citer l’entreprise « Power : ON », qui a été fondée par un jeune entrepreneur Français très engagé et inspirant : Tristan KOCHOYAN afin de fournir de l’électricité aux villages les plus isolés d’Afrique. Cette entreprise œuvre actuellement au Bénin et a pour but de se développer sue tout le continent.
On pourrait également citer d’autres innovations locales qui participent à l’essor de ces solutions.
D’un point de vue international, je citerai « AkonLightingAfrica », la fondation créée par le célèbre chanteur sénégalo-américain Akon qui a pour but de promouvoir l’électrification du continent africain ou bien encore « Energy for Africa », une association créée par Jean-Louis Borloo, un politique français pour également participer au développement de l’énergie en Afrique.
Les différents dirigeants du continent et de la planète se doivent de vraiment mutualiser leurs efforts et revaloriser ces acteurs locaux, nationaux et internationaux qui œuvrent pour des solutions concrètes et les inclure dans ces stratégies de développement.

Développer un pays ou un continent ne pourra se faire sans lui donner un accès à une électrification de qualité et accessible à tous. Cet enjeu majeur participe activement au développement socio-économique : il y va du rayonnement de l’Afrique sur le plan international.

 

Power: On, la société créee par Tristan KOCHOYAN, le site et l’histoire: https://www.pwr-on.fr


Culture et entrepreneuriat en Afrique, deux faux amis ?

En naviguant par hasard sur les réseaux sociaux, j’ai découvert une publication qui m’avait particulièrement interpellée. C’était celle d’Ahmed Hassan ZEWAIL, un chimiste égyptien qui avait reçu le Prix Nobel de Chimie en 1999. Il déclarait je cite:

« L’occident n’est pas plus intelligent que nous, sauf que dans la culture occidentale, ils soutiennent celui qui échoue jusqu’à ce qu’il réussisse, et nous on massacre celui qui réussit jusqu’à ce qu’il échoue »

 

 

Une citation très critique mais à la fois pleine de sens.

Je constatais par la même occasion, que je n’étais pas la seule à qui cette citation avait pu faire un effet. C’est ainsi que je découvrais sur la page en ligne d’un réseau d’entrepreneurs, que je me réserve le droit de mentionner, une problématique très intéressante : « la culture n’est-elle pas un obstacle pour l’entrepreneur ? »

Une question très intéressante poussant à la réflexion, et pour laquelle je choisis d’y consacrer un article autour de deux axes complémentaires centré sur le continent africain.

 

 

A : le manque de culture d’entreprise :
Lors d’un précédent billet, j’avais eu l’occasion de traiter des différents facteurs de freins à la promotion de l’entrepreneuriat sur le continent africain. Et il s’avère que parmi ces freins, on y retrouve: la culture d’entreprise qui est peu ou pas développée.
Si l’on prend la définition à proprement parler du mot culture, d’après une source tirée du dictionnaire Larousse, on peut comprendre que la culture se définit comme étant

« l’ensemble des phénomènes matériels et idéologiques qui caractérisent un groupe ethnique ou une nation, une civilisation, par opposition à un groupe ou une autre nation ».

Et en occurrence, la culture africaine est très riche et variée. Le continent africain compte environ 55 états et une diversité culturelle immense qui peut différer au sein d’un même pays. Une culture donc très ancrée dans la tradition et qui relève de groupes ethniques ayant pour la plupart conservé leurs coutumes, dialectes, religions, croyances….

Malgré l’évolution du monde et des sociétés, on trouve encore dans différents pays d’Afrique des cultures ancestrales très marquées, notamment dans les zones dites « reculées » ou rurales ».
Pour en revenir à la citation du célèbre chimiste égyptien, je retrouve personnellement, une part de vérité. La différence dans l’évolution des mentalités complique certaines choses.
Qui n’a pas été confronté à des situations complexes liées aux différences de mentalités entre l’Afrique et les autres continents ?

Pour cela, je fais un focus sur les nouvelles générations  et plus précisément celles des jeunes issus de la diaspora exprimant le souhait de retourner occasionnellement ou définitivement dans leur pays d’origine ou de celui de leurs parents.

Si je prends l’exemple du Tchad, ce pays cher à mon cœur et dont je suis originaire, il était assez rare à l’époque d’entendre un jeune dire qu’après ses études il se lancerait dans l’entrepreneuriat. Ce n’était, en effet pas quelque chose de courant.

Travailler pour soi ? Créer sa propre entreprise ? Devenir autoentrepreneur ? Et de surcroît en tant que femme…chose quasi inexistante voire même impossible auparavant. Et pourtant les femmes sont celles qui s’orientent le plus dans des secteurs informels pour pouvoir espérer subvenir aux besoins de leurs familles.

J’entends encore aujourd’hui bien souvent dire que la femme ne devrait pas trop tarder à se marier de peur de se voir « finir vieille fille » si elle se focalisait trop sur son parcours académique et professionnel.

Le Schéma classique d’une jeune fille était qu’elle serait destinée à être mariée avec des enfants dans un foyer, alors pourquoi espérer aller de l’avant.

Mais heureusement, que certains jeunes, notamment jeunes femmes bousculent les mentalités et prennent le risque de changer ces clichés en prouvant qu’il n’est en rien impossible d’entreprendre tout en ayant une vie de famille épanouie.  Ou bien encore créer sa propre activité et réussir à en vivre.

La nouvelle génération d’entrepreneurs s’évertue à prouver qu’il est tout à fait possible de casser les codes de la culture traditionnelle en Afrique et de réussir à entreprendre, quoi qu’il arrive. Elle joue donc un rôle fondamentale dans l’évolution des mentalités et des cultures.

 

B : le désir de détruire celui qui y arrive :

Cela peut sembler un peu trop fort, mais la citation d’ Ahmed Zewail illustre ceux que j’appelle « les destructeurs d’avenir ».

Jusqu’aujourd’hui encore en Afrique, on a bien souvent du mal à soutenir, à accompagner où à promouvoir la personne qui ose et qui choisit d’entreprendre au lieu d’être assisté ou de compter sur les membres de sa famille. On a malheureusement tendance la plupart du temps à l’enfoncer et plus grave encore parfois même à l’éliminer : un problème nocif récurrent et à éradiquer d’urgence. Mais c’est à se demander si cela est ancré dans nos cultures ou si les cultures ancestrales encore trop présentes ont participé à créer ce phénomène dangereux.

Depuis mon enfance, on m’avait toujours évoqué la solidarité, comme une qualité majeure et très présente en Afrique, surtout du temps de nos aïeuls. Mais pourquoi aujourd’hui, la société en évoluant n’a pas pu et su garder cette qualité?
Je me dis que ceci pourrait s’expliquer notamment par la promotion de l’individualisme en lieu et place du communautarisme, de la solidarité. Tous les maux vécus en Afrique devraient au contraire nous aider à nous unir mais le culte de l’individualisme nous pousse à nous recentrer sur nous même, parfois même pire à prendre plaisir en voyant l’autre dans une difficulté. Or nous savons bien que comme dirait le dicton : « l’union fait la force ».

Mais comment se fait-il qu’en Occident, où justement cette culture de l’individualisme est beaucoup plus marquée, l’on ait des personnes qui soient accompagnées, promues et mise en avant lorsqu’elles initient des projets par exemple ?

Un des éléments de réponse qui me vient à l’esprit serait de dire, qu’on assiste de plus en plus à une promotion accrue de ce que l’on appelle « les réseaux ». Bons nombres de populations africaines ou d’autres origines vivant à la diaspora se regroupent en réseaux en fonction de leurs intérêts pour réfléchir ensemble à des solutions de développement pour leurs continents respectifs.

Je peux notamment citer quelques-uns qui œuvrent pour le développement économique et professionnel : Collectif OSER L’Afrique, le Réseau EFEPA (pour les entrepreneurs professionnels et entreprises de France et d’Afrique), le Réseau des entrepreneurs ivoiriens de la diaspora, AFAP (Association Femmes Africaines & Pouvoir), mais également des réseaux qui se créent au sein même des pays tels que par exemple au Tchad : le Réseau des jeunes pour le Développement et le leadership au Tchad, l’Union des jeunes entrepreneurs Tchadiens (UJET) ou encore le Réseau des jeunes leaders et Innovateurs du Tchad…pour ne citer qu’eux.

Ces réseaux qui se créent en fonction d’intérêts communs participent efficacement au développement du continent et des populations locales.
C’est à voir que le diction « l’union fait la force » entre de plus en plus dans les mœurs et l’entrepreneuriat y participe activement et positivement.
On devrait en Afrique, promouvoir davantage cette culture du travail et du mérite et bannir toute image de facilité. Ne dit-on pas là aussi que seul le travail paie? Les nouvelles générations se doivent de savoir que le chemin qui mène à la réussite n’est certes pas facile, mais tellement méritant et libérateur. Et quand je parle de cela, je fais notamment références aux jeunes femmes africaines, et de surcroît Tchadiennes.
Dans un proverbe sénégalais particulièrement, on dit je cite:  » pour qu’un enfant grandisse, il faut tout un village« ?

Alors pourquoi ce proverbe ne s’appliquerait pas autant pour la culture d’entreprise.
Si je puis me le permette, je dirai que « pour qu’un entrepreneur ose et réussisse, il faut tout un réseau » et je rajouterai dans le même sens que pour « pour que tout un pays se développe, il faut soutenir les créateurs car ils sont vecteurs de croissance et de développement ».

On a donc besoin de créer cet écosystème entrepreneurial pour ainsi voir émerger de jeunes profils qui osent, qui travaillent et qui prouvent que tout est possible à « qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais ».


Une application utile à télécharger : Darna-Afrique, un espace collaboratif et utile au service du développement d’un continent

Dans un précédent article, je réalisais le portrait d’un jeune « serial » entrepreneur Tchadien, fondateur de l’application « Darna Afrique ». Une application incontournable qui permet aux utilisateurs de découvrir les grandes villes d’Afrique, grâce aux meilleures adresses sélectionnées pour notre plus grand bien.

Elle est téléchargeable sur les smartphones gratuitement, et met en valeur les services ainsi que le savoir-faire des professionnels et des entreprises, tant au niveau local qu’international.

Nair Abakar, le fondateur de cette application et jeune prodige passionné de l’informatique, a depuis son enfance eu le soucis de participer activement au développement du continent africain.

En effet, ce jeune ingénieur en informatique décisionnelle a donc choisi la voie de l’entrepreneuriat pour relever ce défi et ainsi proposer des solutions innovantes en réponse aux problèmes rencontrés par le continent.

 

Une des particularités de Darna Afrique est que les utilisateurs ont tout à fait la possibilité de proposer des adresses qu’ils jugeraient utiles et intéressantes à faire découvrir via un formulaire d’ajouts facile et rapide à remplir.

Parmi les catégories présentes, on retrouve notamment :

  • les hôtels
  • les services
  • l’éducation
  • les restaurants
  • les commerces
  • et loisirs

A ce jour, plus d’une vingtaine de pays sont déjà proposés et les autres le seront très prochainement.

 

Vous souhaitez :

  • partager avec les différents utilisateurs les bonnes adresses de votre pays et ainsi mieux le faire connaître ?
  • mettre en valeur le savoir-faire local?
  • donner une meilleure visibilité aux établissements ou services locaux auprès de clients potentiels
  • être un acteur clé du tourisme et donc du développement de votre pays
  • Ou encore participer activement à redorer l’image de cette Afrique heureuse et dynamique ?

 

N’hésitez plus vous êtes au bon endroit. Il vous suffira tout simplement de visiter la page Facebook de Darna Afrique et par la suite de télécharger gratuitement l’application.

 

Pour plus d’informations, n’hésitez pas non plus à regarder la vidéo de présentation de l’application :

Liens de téléchargement de l’application :

Google Play : https://bit.ly/DarnaGooglePlay


Nair Abakar, jeune « serial » entrepreneur tchadien qui transforme les maux des africains en solutions innovantes

Qui est Nair ? Jeune prodige et passionné de l’informatique, Nair a, depuis son enfance eu le soucis de participer activement au développement du continent africain. En effet, ce jeune ingénieur en informatique décisionnelle a donc choisi la voie de l’entrepreneuriat pour relever ce défi et ainsi proposer des solutions innovantes en réponse aux problèmes rencontrés par le continent.


La mode africaine comme levier majeur de l’entrepreneuriat des jeunes

Le plus souvent lorsqu’on parle de mode ou de design, on fait appel à la créativité, au talent et à l’innovation.

Plus spécifiquement en Afrique, le secteur de la mode fait référence à l’utilisation des matières textiles telles que le Wax, le Bazin ou encore le Bogolan. Ces matières sont très prisées par la gente féminine dans nos pays d’Afrique et vont jusqu’à s’installer dans nos sociétés actuelles, comme c’est le cas en Europe ou encore en Amérique.

Aujourd’hui, au vue de cette « mondialisation » accrue, on remarque une expansion galopante du tissu africain dans nos vies quotidiennes et une volonté pour les nouvelles générations d’Afrique de redorer l’image du continent. On le remarque dans différentes catégories. Pour cela, l’entrepreneuriat est devenu un moyen d’action efficace et rapide de le faire connaître.

La mode, en l’occurrence, fait partie de ces leviers majeurs au service de l’entrepreneuriat des jeunes, tant sur le continent africain que dans les pays du reste du monde.

Au delà de la commercialisation même de ces tissus, on remarque de plus en plus que les jeunes générations africaines choisissent de se lancer dans la conception de modèles à base de textiles africains. Ils contribuent fortement à l’expansion de cette Afrique « Positive et Talentueuse » tant convoitée. Quand je parle de cela, je pense à quelques jeunes qui se sont fait connaître tels que :

  • «Ayite Maureen, jeune entrepreneure originaire du Bénin, amoureuse du pagne et fondatrice de la célèbre marque Nanawax.
  • Lodia Kpodzro, jeune créatrice originaire du Togo et fondatrice de BaZara’Pagne,
  • Bernie Seb, jeune style originaire du Burkina Faso, fondateur de sa marque de prêt à porter « De la Sébure » pour hommes
  • Charlotte Mbatsogo, jeune créatrice originaire du Cameroun, fondatrice de la marque Fil de cuivre

 

A l’instar de leurs aînés tels que Pathé’o (Côte d’Ivoire), Alphadi (Niger), Gilles Touré (Côte d’Ivoire) ou bien d’autres, ces jeunes générations ne manquent pas de créativité et ne cessent d’innover afin de faire de ce bout de tissu un élément de la vie quotidienne qui servira à remettre au goût du jour les traditions africaines.

Ces jeunes africains nés sur le continent ou ailleurs font partie de ces nouvelles générations d’ambassadeurs du continent. Par leur passion de la mode, ils posent un autre regard de l’Afrique et arrivent à créer des emplois et de la richesse tout en alliant leur passion.

Pour faire un petit rappel, le pagne puise ses origines en Indonésie avant que les Hollandais n’en reprennent les méthodes de fabrication pour mieux l’exporter. Le pagne est une étoffe ou encore un morceau de tissu. Mais le pagne a très vite pu évoluer et ne pas représenter que le seul morceau de tissu. C’était un outil indispensable à la femme africaine.

Aujourd’hui le pagne bien qu’il ait été découvert ailleurs, est très répandu sur le continent africain. Il est symbolique car il est un moyen d’expression et de revendication culturelle.

Avec l’existence des nouvelles technologies de l’information et de la communication, on assiste également à une renaissance du tissu sur le monde virtuel : un excellent moyen de promotion et de communication. Pour cela, on pourrait notamment citer les blogueur(euse)s qui font de cette matière une passion et un moyen de communication largement ouvert à tous.

J’ai en tête notamment le site « Pagnifik » créé par la jeune ivoirienne Mary NGUETTA, qui à travers ce site internet communique efficacement sur le pagne dans tout son ensemble. De plus, elle organise des évènements (Wax a Wonderful World) qui permettent aux amateurs et aux passionnés de se retrouver le temps d’une journée et de profiter des activités et des ventes proposées.

On peut donc dire que les tissus africains et plus particulièrement le pagne wax ont véritablement conquis une grande partie du monde au point que des célèbres marques comme Nike s’y intéressent de plus en plus.

Ceci est en grande partie dû à cette jeune génération africaine qui, à travers ses talents et ses ambitions se posent comme la garante d’une Afrique positive et meilleure.

Néanmoins c’est à se demander si, au vu de cette évolution galopante, la mode africaine ne perdra pas de sa valeur et si l’absorption de ces modèles par les grandes marques n’aura pas un impact économique négatif comme la cherté des tissus, qui pour l’instant restent encore accessibles pour la plupart.

Dans tous les cas, on peut constater que la mode africaine a encore une longue vie devant elle.

 


« Les Femmes, avenir du continent africain » : retour sur un évènement riche en enseignements

Le Mardi 23 Février 2016, s’est tenu un événement que l’on pourrait qualifier d’historique en France sur le thème suivant : « Les femmes, avenir du continent africain ».

A travers ses débats, le journal Le Monde Afrique a choisi, après une première édition qui s’était tenue à Abidjan en septembre 2015, de mettre à l’honneur pour cette seconde édition la Femme Africaine à Paris.

C’était la 1ère fois où j’assistais à un événement qui réunissait, en un lieu chargé d’Histoire (le Musée du Quai Branly), des femmes et des hommes qui se soucient de la véritable place de la femme africaine au sein même de son continent : une véritable surprise.

Je reviens donc dans cet article sur les messages et temps forts que l’on pourrait retenir de cet événement.

Les femmes, le plus souvent victimes d’injustices, sont pourtant une chance inexplorée pour le continent 

La femme africaine a toujours été perçue comme une femme battante et entrepreneuse. Organiser ce débat sur son rôle et son existence était plus que nécessaire : c’était une belle façon de lui rendre hommage, tout en bousculant les consciences et mentalités actuelles.

La chanteuse malienne Kandia Kouyaté disait : « L’homme et la femme peuvent subvenir ensemble aux besoins du foyer. La femme est la force de l’homme ». Cette phrase prend tout son sens dans le combat que mènent de plus en plus de femmes pour revendiquer leurs droits et leurs reconnaissances.

Malheureusement, dans plusieurs pays du continent, la femme africaine est encore torturée, humiliée, violée et pas du tout reconnue comme une citoyenne à part entière. Par exemple, dans les zones de conflits, comme c’est encore le cas au Congo, le viol est utilisé comme une arme de guerre et de destruction massive qui bafoue les droits de la Femme. Et cela a été à plusieurs reprises mis en avant, pour rappeler à quel point les femmes en Afrique subissent encore des violences physiques et morales contraires aux droits humains.

Le Dr Denis MUKWEGE, ce gynécologue et militant des droits de l’homme, a reçu de nombreuses distinctions internationales pour sa noble cause et son combat contre les violences faites aux femmes au Congo.  Ce qui laisse comprendre que le combat pour la valorisation de la femme en général n’est pas seulement réservé aux femmes et est encore loin d’être gagné. Ce combat, pour qu’il soit gagné, devra se faire conjointement avec les hommes et les femmes et permettre aux femmes de mieux exprimer leurs droits.

Les femmes africaines représentent la moitié du continent et également un atout de développement incroyable. Elles consacrent une grande partie de leurs revenus pour le bien-être de leurs enfants et de leur communauté.

Certaines femmes, pour subvenir à ces besoins, travaillent de manière informelle. Elles entreprennent par nécessité et arrivent finalement à prouver que l’entrepreneuriat est un pari gagnant pour l’avenir économique du continent.  Faute d’accès à des financements ou au droit foncier, elles se lancent dans des activités informelles qui sont pourtant des secteurs de croissance potentiels (agriculture, élevage, commerce), ce qui les exposent davantage à des risques et à un avenir incertain.

Les femmes en Afrique se doivent d’être plus responsabilisées et impliquées qu’aujourd’hui. Et pour cela, une meilleure éducation et promotion de leurs droits est essentielle.

En revanche, on les retrouve également présentes à des postes politiques. Par exemple, selon des chiffres de la Banque Mondiale, on compte 64% de femmes au Parlement rwandais (ce qui est parfois même supérieur à certains pays de l’OCDE).  Ce qui laisse entendre que l’Afrique est capable de changer de cap et doit enfin comprendre qu’associer les femmes aux stratégies de développement et aux instances décisionnaires du pays est primordiale pour sa croissance.

Des temps forts marqués par la présence de personnalités remarquables et de profils divers tous unis pour un seul but : l’émergence et l’émancipation réelle de la femme africaine pour un meilleur développement du continent 

Ce débat n’aurait pas eu le succès qu’il a rencontré sans ses temps forts, animés par la présence de personnalités et intervenant(e)s remarquables. Chacune d’entre elles, à travers son vécu et ses actions en faveur du développement de l’Afrique, et en particulier des femmes africaines, a pu partager ses expériences sur le sujet.

Cela pourra être très long d’évoquer de façon individuelle les messages de chacune des personnes lors de leurs passages, mais, à l’unisson, ces personnalités ont prôné un véritable message d’espoir et de détermination pour la cause féminine sur le continent africain.

On pourrait notamment citer la présence de :

  • Thierry Michel : réalisateur du film « L’homme qui répare les hommes », présent pour parler du film et des conditions de tournage
  • Makhtar Diop : vice-président de la Banque Mondiale pour l’Afrique
  • Leymah Gbowee : activiste et Prix Nobel de la Paix
  • Fadumo Dayib : ex-réfugiée et candidate à l’élection présidentielle de Somalie
  • Ebele Okobi : directrice des politiques publiques de Facebook Afrique
  • Chimamanda Ngozi Adichie : écrivaine nigériane
  • Stephan Gladieu : photographe professionnel ayant réalisé des portfolios sur les femmes africaines
  • Magatte Wade : fondatrice et directrice de la marque Tiossan
  • Awa Coll Seck : ministre de la santé du Sénégal
  • Liya Kebede : mannequin et actrice Ethiopienne
  • Caren Grown : directrice genre à la Banque Mondiale
  • Safia Otokoré : responsable relations extérieures genre de l’AFD
  • Bruktawit Tigabu : entrepreneure sociale et lauréate du prix Rolex à l’esprit d’entreprise
  • Erik Orsenna : écrivain et membre de l’Académie française
  • Fatou Bensouda : procureure générale de la Cour Pénale Internationale (invitée surprise) 

Des performances artistiques pour rappeler à quel point l’Afrique est un continent riche et qui a beaucoup à donner et apprendre aux autres régions du monde 

Les œuvres artistiques étaient au rendez-vous. En effet, l’événement a été fortement marqué par la projection de :

  • La bande annonce du film : « L’homme qui répare les femmes »
  • La bande annonce de la série « C’est la vie » (série sénégalaise)
  • Trois portraits de femmes présentés par le Fonds Français Muskoka
  • D’un portfolio de portraits de femmes africaines par le Photographe Stephan Gladieu

Et les performances musicales de :

  • Patricia Essong, jeune chanteuse d’origine Camerounaise qui par son album encourage la jeune génération africaine, surtout de la diaspora à ne pas perdre l’héritage sacré qu’est la langue. La langue, une véritable richesse culturelle.
  • Salif Keita, grand artiste chanteur Malien, qui a fait de sa musique un véritable pouvoir culturel et universel. Il a également profité de cet événement pour faire un bel éloge de la femme africaine et parler de son association en soutien aux personnes albinos menacées sur le continent.


Le téléphone à tout faire en Afrique, l’industrie mobile

Avec 54 pays que compte le continent africain et une population qui va doubler dans les trente prochaines années, l’Afrique est un continent en pleine expansion. Le téléphone mobile est présent partout sur le continent africain. C’est surtout en Afrique subsaharienne que l’on remarque un développement rapide de la téléphonie mobile puisque cette industrie participe activement à l’essor de la croissance économique.

Selon GSMA (l’association qui représente 850 opérateurs de téléphonie mobile à travers 218 pays du monde), l’industrie mobile représente 3,3 millions d’emplois dans la région et contribue à plus de 6% du PIB de l’Afrique subsaharienne, contre 4% en Amérique latine et à peine 1,4% dans la région Asie-Pacifique.

On pourrait se demander comment dans cette partie du monde, plutôt connue comme étant dit des pays pauvres ou en voie de développement, on pourrait avoir un développement de l’industrie mobile ?

Cela s’expliquerait tout d’abord par deux phénomènes :

-le nombre important de la population jeune vivant en Afrique : en effet, selon des chiffres de la Banque Mondiale, d’ici cinq ans, 50% de la population active de l’Afrique aura moins de 25 ans

-l’urbanisation croissante : phénomène d’exode rural conséquent.

 

De nos jours, le téléphone mobile ne sert plus seulement qu’à communiquer. On l’utilise pour de plus en plus de services annexes : ce qui inspire d’ailleurs de plus en plus de jeunes africains à innover et à proposer des idées de start-up pour palier au manque de solutions sur le continent. Parmi ces exemples, on retrouve notamment des idées dans les domaines tels que :

  • la santé
  • les flux financiers (banques mobiles notamment)
  • les services (paiements des factures)
  • la formation (exemple au Kenya : « ICow » dont la fondatrice a eu pour idée de proposer du conseil et de la formation aux agriculteurs Kenyans grâce au mobile)
  • les transports

Certains géants de la téléphonie mobile ont compris les enjeux importants de ce boom de l’industrie mobile sur le continent et s’adaptent au marché en proposant de plus en plus de services adéquats.

Cependant, on remarque dans certains pays d’Afrique un manque de concurrence, voire même une monopolisation du marché de la téléphonie mobile : ce qui reste un problème majeur en terme de qualité d’offres et de services. En effet, si on prend le cas du Tchad, pays d’Afrique centrale, on se rend compte que le marché de l’industrie mobile est très largement dominé par les opérateurs Airtel et Tigo. Cependant, la population est toujours confrontée à un manque de qualité en terme de couverture réseaux et de service client, le tout primé par un manque de transparence en ce qui concerne les tarifs appliqués pour les forfaits, laissant ainsi une population insatisfaite.

Ainsi, c’est à se demander si finalement le rôle de l’Etat ne serait pas important pour réguler les opérateurs et faire jouer la concurrence dans ce domaine. Ce qui permettrait à la population de bénéficier d’offres et de services de qualité.


Eradiquer les freins à la promotion de l’entrepreneuriat pour une meilleure croissance économique…

Le continent africain est une terre d’opportunités et entame sa phase de développement de l’entrepreneuriat.

Dans cet article, j’identifie des difficultés, qui selon moi seraient des barrières à lever pour permettre de promouvoir et de développer l’entrepreneuriat, à savoir:

A- La difficulté à dissocier la question de la propriété

En effet, on doit comprendre qu’une entreprise quand elle est créée, est une personne morale et non, physique.

Or en Afrique, on a encore du mal à dissocier la vie professionnelle (entreprise) de la vie personnelle (Personne physique).

L’argent de la société ne doit pas être utilisé à des fins personnelles (comme par exemple: payer son loyer, faire des achats personnels, aides à la famille ou autres) mais plutôt servir aux intérêts de la société. Et inversement les apports faits pour la société restent pour la société.

Cependant, quelques fois le chef d’entreprise est contraint d’abdiquer sous la pression de son entourage.

Ainsi donc, le manque d’évolution rapide des mentalités n’est pas encore favorable à la culture de l’entreprise. Et pourtant, le porteur de projet a besoin d’être en phase avec cela et être compris au sein de sa famille pour mener à bien son projet. Ce qui reste encore très difficile, mais non désespérant.

B- Une culture entrepreneuriale peu développée sur le continent 

Je dis toujours que se lancer dans l’entrepreneuriat est une vraie aventure avec tout son lot d’obstacles et d’étapes à valider, mais en Afrique c’est pour le moment encore plus difficile.

La culture entrepreneuriale est selon moi encore peu répandue auprès notamment des jeunes africains et encore moins auprès des femmes.

Heureusement, on voit émerger des créateurs œuvrer en la matière et innover de façon incroyable sur des projets d’entreprise. Et ces entrepreneurs doivent être des exemples et modèles de réussite et de motivation pour les candidats à la création d’entreprise.

Communiquer et promouvoir, développer, encourager et soutenir les initiatives serait une première grande étape importante pour le développement de l’entrepreneuriat sur le continent. Par la suite, les actions de développement et de soutien pourront ainsi avoir plus d’impact.

C- Le manque de diversification des sources de financement pour les porteurs de projet

Une des difficultés majeures rencontrées par un porteur de projet que ce soit en Afrique, en Europe ou encore sur un autre continent, c’est l’accès au financement.

Comment pouvoir financer son projet?  Quelle personne pourrait croire en notre projet au point d’y investir?  Quel organisme serait prêt à nous accompagner financièrement dans ce projet?  Quelles sont les personnes au sein de mon entourage qui pourraient m’aider à investir dans ce projet ?

Toutes ces questions nous ont pour la plupart au moins traversé l’esprit ?

Et un entrepreneur a besoin disons le clairement de « cash » pour investir dans son capital, l’achat de ses marchandises, le besoin en fonds de roulement, son installation physique, le financement de ses équipements, etc…

Bien entendu, nous rencontrons des personnes qui démarrent un projet sans investir du capital au départ, mais qui pour le développer plus tard auront toujours besoin de fonds.

Comme le disait un entrepreneur rencontré lors d’un évènement sur les créateurs d’entreprises: « Quand on est pauvre, on est intelligent. Quand on est riche on est bête ». La phrase peut choquer sans doute quelques personnes mais dans le fond, je pense qu’il convient à la situation de l’Afrique. Ce sont les créateurs qui ont un accès difficile au financement qui arrivent à trouver des idées innovantes et à les lancer avec un capital très faible voire même inexistant.

Améliorer et diversifier ce secteur permettrait à bon nombre de futurs créateurs d’envisager l’avenir sous un meilleur angle et de se lancer.

Il existe différentes formes de financements telles que :

  • Les banques traditionnelles qui pour la plupart ont une branche dédiée aux professionnels et qui en plus prodiguent des conseils adaptés à la gestion des biens financiers de l’entreprise.
  • Les Business Angels : sont des actionnaires qui vont investir dans le capital de la société s’ils croient au potentiel de l’entreprise en mettant à disposition non seulement les fonds attendus mais également l’expérience, les compétences, le réseau et parfois une partie de leur temps. Cependant, cet investissement a un coup (parfois risqué) car cette personne sera aussi actionnaire d’une partie (au préalable négociée avec le porteur de projet) des parts de l’entreprise.
  • Les organismes de financements spécialisés dans l’octroi de prêt des porteurs de projet et qui pour la plupart prodiguent des conseils et accompagnements pour les créateurs.
  • Les incubateurs d’entreprises : qui sont des structures d’accompagnement de projets de création d’entreprises. L’incubateur peut apporter un appui en termes d’hébergement, de conseil et de financement, lors des premières étapes de la vie de l’entreprise.
  • Le crowfunding (ou love money) : est un type de financement participatif qui permet à un porteur de projet en recherche de financement de récolter des fonds pour son projet. Dans la plupart des cas, c’est l’association d’un grand nombre de personnes investissant un petit montant qui permet aux porteurs de projets de trouver les fonds demandés. Ce mode de financement est également un moyen de fédérer le plus grand nombre de personnes autour de son projet. Elle prend 4 formes :​
    • Le don : Une personne physique ou morale (une entreprise) donne une somme sans rien attendre en retour « c’est un don ».  Généralement cette catégorie de financement est propre aux actes associatifs ainsi qu’aux projets personnels.
    • La récompense : Une personne physique ou morale (une entreprise) donne une somme en échange d’une récompense. Le porteur de projet peut choisir de donner en échange d’un financement: un cadeau. Par exemple, pour un porteur de projet qui souhaite se lancer dans la création de T-Shirt et qui souhaite collecter des fonds ; il pourrait offrir des T-shirts à chaque participant à sa collecte une fois le projet terminé.
    • Le prêt : Une personne physique  prête une somme afin de financer un projet. La somme prêtée doit être rendue avec ou sans intérêts et c’est au porteur de projet d’en décider.
    • L’investissement participatif : Une personne physique ou morale (une entreprise) accepte d’investir dans un projet à condition d’acquérir des parts dans l’entreprise financée directement ou indirectement.

D- Le manque de solutions concrètes pour accompagner les porteurs de projet à toutes les étapes de la création

Allant de l’idée jusqu’à la gestion de la structure en passant par l’étape de la création, l’entrepreneur a besoin d’être accompagné et ne pas être seul.

Pouvoir échanger sur ses différentes inquiétudes, interrogations, pouvoir tester la viabilité de son projet, pouvoir bénéficier de conseils appropriés sur des sujets financiers, juridiques, de communication…sont essentiels.

Développer des structures d’accompagnement et un système de « Mentoring » est primordial pour inciter et conforter les porteurs de projets dans leur aventure.

En Afrique plusieurs, points sont à souligner :

  • Le système administratif et juridique n’est pas adapté et ne facilite pas les procédures d’installation/d’immatriculation de la future entreprise. Or par exemple en France, créer une structure est légalement complexe et comporte plusieurs étapes auprès de différents organismes.

Centraliser l’ensemble de ces démarches administratives permettrait de faciliter le parcours du créateur et ainsi il pourrait se consacrer au développement de son activité.

  • Mettre en place des formations qualifiées en entrepreneuriat sur le continent. Même si on voit des réseaux, associations ou autres structures se mettre en place, il existe peu ou pas du tout de formations qualifiantes proposées aux seins d’écoles supérieures de commerce ou de management, d’universités…

Une refonte du système éducatif en lien avec des organismes de promotion ou d’accompagnement permettrait de proposer des formations, cursus aussi bien aux niveaux supérieurs (post-bac) mais également aux niveaux collège, lycée pour déjà donner envie à ces jeunes de s’intéresser à la culture entrepreneuriale.


« Chaque problème d’un africain est une idée de création d’entreprise »

C’est une phrase qui prend tous son sens. Une citation de Florent YOUZAN (un entrepreneur ivoirien actif et très engagé sur les questions des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) en Côte d’Ivoire).

Comme je le disais au préalable, le continent africain regorge d’opportunités en matière de projets d’entreprises.

Et si certains pays ont compris cela en se développant, d’autres sont seulement en train de se raccrocher aux wagons.

Avant toute chose, il est important de souligner que l’esprit d’entrepreneuriat existe déjà depuis bien longtemps en Afrique. Mais c’est la culture d’entreprise qui tarde à émerger et qui ne se développe que maintenant.

Il est très commun de voir des femmes commerçantes sur les étals des marchés vendre leurs produits. C’est une forme traditionnelle d’entrepreneuriat. La plupart se lancent dans cette aventure par nécessité : afin de pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles. Dans des zones rurales, on retrouve des femmes qui se regroupent en coopérative pour entreprendre (exemple de la transformation du Karité, du Coton… fréquents dans les pays d’Afrique de l’Ouest). Elles transforment ainsi un besoin vital qui est celui de subvenir à leurs besoins en création d’entreprise.

Cependant, aussi bien dans des secteurs primaires, secondaires ou tertiaires, ce ne sont pas les idées d’entreprise qui manquent sur le continent. Citons par exemple : l’agriculture, l’industrie (notamment l’automobile, l’agro-alimentaire), les transports, les services (NTIC, l’éducation et la formation.) : ce sont tous des secteurs porteurs pour lesquels ont voit émerger des initiatives de création d’entreprises.

L’entrepreneuriat serait également une réponse efficace au contexte économique actuel que traversent beaucoup de pays africains, à savoir le taux de chômage des jeunes. Si l’on prend l’exemple du Tchad, qui voit malheureusement son taux de chômage croître (en particulier chez les jeunes), on distingue quelques initiatives d’entrepreneuriat qui permettent aux jeunes de parer à cette difficulté. Ces jeunes sont débordants d’idées et expriment parfois la volonté d’innover et de répondre à un besoin existant.

Les TPE et PME sont des vecteurs efficaces de croissance car ils participent à la création de richesses et par la même occasion, d’emplois. De plus c’est dans ce tissu économique, que l’on voit souvent émerger des idées d’innovation : facteur clé de développement.

Ainsi soutenir les initiatives de création d’entreprises par le biais de politiques publiques et d’accompagnement adaptées permettraient de relancer l’économie et par la même occasion d’éviter aux candidats à l’exode de migrer vers un paradis imaginaire (en Europe ou en Amérique par exemple).