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L’accès à l’eau potable, le calvaire des habitants de Bellevue-la-Montagne

Adolescente puisant de l’eau à trou-d’eau (Pétion-Ville) / Crédit photo: Billy James RAYMOND
Les problèmes de déforestation, de désertification affectent considérablement l’hydrographie d’Haïti, provoquant le tarissement de certaines sources. C’est le cas de la 4e section, Bellevue-la-montagne, dans la commune de Pétion-Ville, où les habitants vivent le cauchemar de leur vie lorsqu’ils vont chercher de l’eau.
Max, un adolescent de 15 ans, va chercher de l’eau, accompagné de ses amis, tous les après-midis à « Galèt Mayann ». Le long chemin à parcourir pour trouver l’eau, ce précieux liquide servant tant à étancher la soif de sa famille qu’à cuire des aliments, est ardu. C’est sa corvée quotidienne. Ses parents étant incapables de payer le sceau d’eau qui parfois se vend à 10 gourdes, il doit, comme un animal de trait, faire des allers et retours incessants, pour apporter un peu d’eau parfois verdâtre, après une longue période sans pluie, à la maison. Sur ce chemin de douleur, on peut observer des enfants et des adultes surtout des femmes de tout âge qui se ruent vers les petites mares d’eau croupissantes. Tôt le matin mais aussi tard après la tombée de la nuit. Leur survie en dépend.
Dans la 4e section Bellevue-la-Montagne, puiser de l’eau, parfois non potable, est un véritable casse-tête. Le débit de l’eau des sources diminue gravement. Cette eau, souvent de mauvaise qualité, peut transmettre des maladies telles que la typhoïde ou la diarrhée, selon Hadson Albert Archange, un habitant interviewé. La section communale compte plusieurs sources: source Duvier, source Mathieu, source Martha, source Duval… Trois parmis celles de « Galèt Mayann » n’existent que de nom. Elles sont à sec. L’assèchement des sources d’eau laisse aux abois une population qui manque cruellement de tout pour vivre décemment. Aujourd’hui, ceux qui en ont les moyens construisent des bassins, attendent avec impatience les eaux pluviales. D’autres achètent des camions d’eau pour usage domestique ou pour les revendre. Hadson Albert, un habitant de la zone, ne voit pas trop de perspectives pour y remédier. « Cette situation a empiré depuis le 12 janvier 2010. Quand il pleut, c’est une bénédiction pour certains résidents qui sont obligés de creuser dans le sol à la recherche de l’eau », témoigne-t-il.
Pour les causes de ce problème, le directeur de l’organisme de l’État responsable du développement du secteur Eau potable et assainissement, Bénito Dumay, pointe du doigt la « coupe abusive des arbres » et « l’occupation des champs du périmètre de captage par la population ». Donc, la dégradation accélérée de l’environnement. Pour lui, il ne devrait pas y avoir de maisons ou d’activités anthropiques dans le périmètre immédiat des sources. « Les sources sont alimentées par l’eau de pluie. Mais quand il n’y a pas d’arbres autour de ces sources ni de moyens de rétention d’eau, elle va à la mère entraînant l’érosion des sols. Cela aura pour conséquence de diminuer la nappe phréatique et de provoquer le tarissement des sources », explique-t-il en fin connaisseur.À la tête de la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (DINEPA) depuis juin 2014, Benito Dumay estime que, pour réalimenter les nappes phréatiques et améliorer la qualité de l’eau, il faut tout un programme de reforestation et de conservation des sols. « L’eau est sous terre, dans la nappe, mais en quantité insuffisante pour remonter, renchérit M. Dumay qui fait parler son expérience. Une fois qu’on rétablit un périmètre de protection autour des sources, on peut avoir à nouveau de l’eau. »
Du côté du Ministère de l’environnement (MDE), le pronostic vital est engagé. Dans une étude publiée en 2015, titrée ‘« Programme aligné d’action nationale de lutte contre la désertification », il a fait savoir que la « désertification a déjà gagné l’ensemble du territoire et sous les formes très variées que sont l’érosion, la salinisation, le colluvionnement, la sécheresse et l’imperméabilisation ». Cette situation, poursuit le ministère de l’Environnement, est appelée à s’aggraver […] Plus de la moitié de la superficie d’Haïti sera en grand danger de désertification à cause de l’avancée rapide du déboisement et du changement climatique.
L’explication en lien avec les changements climatiques n’est pas à exclure de l’équation, nous dit Alexandra Destin PIERRE, cadre du ministère de l’Environnement. L’assèchement des sources pourrait s’expliquer à deux niveaux, selon elle. « Le déboisement aussi en montagne et dans les régions avoisinantes nuit à la distribution et au cycle de répartition des pluies dans la zone. Tout comme le réchauffement climatique, il peut y avoir un déséquilibre des saisons qui allonge ou réduit les périodes de sécheresse, tout comme les périodes de pluie. Ce qui ne reste pas sans conséquence sur l’environnement », a-t-elle, en effet, détaillé pour montrer le lien avec le réchauffement de la planète.Haïti éprouve encore du mal à garantir l’accès universel à l’eau potable tant en milieu urbain qu’en milieu rural. Dans les zones rurales, c’est là que le bât blesse. L’eau du robinet ne coule jamais. Selon l’Unicef, 49% de ces gens n’ont pas accès actuellement à l’eau potable. Trouver une source d’eau fiable et potable a toujours été un défi pour les Haïtiens. Toutefois, les changements climatiques et la longue période de sécheresse intervenus au cours des dernières années ont exacerbé ce problème.

 


Absence d’identité, facteur de blocage de millions d’Haïtiens

Local residents collect their birth certificates in Leogane on September 15, 2011. The United Nations High Commissioner for Refugees is partnering with local NGO, Action Citoyenne pour l'Abolition de la Torture (ACAT) to provide assistance with obtaining vital documents needed to rebuild lives after the devastating earthquake of January 2010. Photo Victoria Hazou UN/MINUSTAH
Local residents collect their birth certificates in Leogane on September 15, 2011. The United Nations High Commissioner for Refugees is partnering with local NGO, Action Citoyenne pour l’Abolition de la Torture (ACAT) to provide assistance with obtaining vital documents needed to rebuild lives after the devastating earthquake of January 2010.
Photo Victoria Hazou UN/MINUSTAH

Plus de trois millions d’Haïtiens, selon les statistiques, vivent sans leur acte de naissance. Donc, sans identité. Ce qui constitue un vrai facteur de blocage dans leur fonctionnement quotidien.

Job est né en 2011 dans les hauteurs de Pétion-ville. Pourtant jusqu’en aout 2016 sa naissance n’a pas été déclarée chez l’officier d’Etat civil de la commune. Son père ne s’en soucie guère car depuis 2004 lui aussi vit sans son acte de naissance. Le dit document a été emporté par les eaux du cyclone Jeanne. Depuis, ses préoccupations paternelles se résument à nourrir sa femme et ses deux enfants.

Job est loin d’être le seul enfant du pays dont la naissance n’a jamais été déclarée chez l’Officier d’Etat civil. « Plus de trois millions d’Haïtiens à travers le pays vivent sans acte de naissance », affirme Philipe Jean Thomas du Groupe d’Appui aux Réfugiés et Rapatriés (GARR). Ils ont hérité d’un nom. On se souvient parfois de leurs années de naissance. Mais ils vivent dans l’anonymat quant à une existence civile. »

Tout individu n’ayant pas été déclaré chez l’Officier d’Etat civil, selon le GARR, est sujet à des difficultés de tout genre dans sa vie. Quelqu’un n’ayant jamais existé civilement ne saura obtenir à l’avenir ni une carte d’identification, ni sa licence, ni un extrait des archives, encore moins un passeport etc. Il ne pourra jouir d’aucun droit civil ni politique. Il ne pourra être à même de soumettre un document officiel le cas échéant dans une situation donnée. Même s’il participe à des activités de la vie de tous les jours il reste limité quant à la pleine jouissance de ses droits et devoirs. « Nous rencontrons, dans le cadre de notre travail des localités de notre commune qui sont sévèrement touchées par ce problème, rapporte Monique Mondésir, officier d’Etat civil de la commune de Pétion Ville depuis 1998. Nous avons découvert plusieurs générations d’une même famille vivant sans jamais exister civilement. Ni les grands parents, ni les enfants, ni les petits enfants ne possèdent un acte de naissance. Beaucoup de gens lorsqu’ils se présentent à notre bureau pour se marier, ils sont étonnés qu’ils ne le pourront pas sans leur acte de naissance. »

Cette absence d’identité touche systématiquement toutes les générations à travers le pays. « C’est un problème fondamental car l’acte de naissance c’est le point de départ de la vie de chaque individu, précise Monique Mondésir. Le séisme du 12 janvier a empiré davantage cette situation étant donné que des milliers d’individus ont tout perdu. »  Pourtant, dans l’article 24 alinéa 2 du Pacte international des droits civils et politiques adopté le 16 décembre 1966 et entrée en vigueur le 23 mars 1976 il est dit que : « Tout enfant doit être enregistré immédiatement après sa naissance et avoir un nom. »

Le problème de la déclaration de naissance des enfants touche davantage les milieux reculés du pays. « Cela est dû à un manque d’éducation des parents, déduit Jerry Pierre Gilles, assistant chef de service à l’Office de protection du citoyen (OPC). Ne sachant pas qu’ils doivent déclarer la naissance de leurs progénitures une fois venus au monde, ces derniers grandissent sans pouvoir bénéficier des droits qu’ils ont à la naissance. »

Le problème ne se pose presque plus pour les enfants qui sont nés dans les hôpitaux. Car, un enfant né à l’hôpital bénéficie d’un certificat de naissance dument signé par le médecin. Ce document servira à le déclarer devant l’officier d’Etat civil. « La majorité des parents haïtiens mettent leurs bébés au monde à la maison. Cela constitue un vrai problème quant à l’enregistrement de ces derniers dans des coins reculés du pays », précise Jerry Pierre Gilles.

Les faits expliquant que beaucoup d’Haïtiens vivent sans identité sont multiples. Monique Mondésir pointe du doigt les conditions de travail de ceux qui sont chargés d’enregistrer les nouveau-nés. « Les officiers d’Etat civil doivent se procurer eux-mêmes les matériels de travail tels : cahiers, registres, informe-t-elle. Avec un salaire mensuel net de 13 678 gourdes ($ 210 US/ 1 $= 65 Gourdes) et très peu de personnels pour faire le travail ils doivent souvent engager des clercs. Dans ce sens, la faiblesse de l’État est aussi pour beaucoup.»

L’administration de l’ancien président Joseph Michel Martelly avait pris le décret du 16 janvier 2014 donnant droit à ceux qui n’ont jamais été enregistrés ou qui ont perdu leurs actes de naissance de se rendre chez l’officier d’Etat civil de leur commune pour le faire. Ce décret tel qu’il est appliqué, estiment des responsables d’organisation des droits humains, ne résoudra pas le problème en profondeur. Pour avoir droit à cet acte de naissance sur la base de la déclaration tardive, l’individu doit être muni d’ « un négatif. » Ce document lui sera accordé par les Archives nationales moyennant un certificat de baptême légalisé par l’archevêché de Port-au-Prince. Ou à défaut, d’un acte de notoriété du tribunal. En moyenne cela couterait à l’individu jusqu’à 2500 gourdes.

« Régulariser le système d’état civil ; mettre du matériel adéquat à la disposition des officiers d’Etat civil, renforcer la campagne de sensibilisation de la population sur le sujet », sont quelques-unes des propositions faites aux autorités haïtiennes par          Mme Mondésir pour résoudre le problème. Le pays pourra ainsi franchir un pas de géant vers le respect des droits de fils et filles.


Ayiti, et si l’on votait parce-que…

Crédit photo: gettyimages  © AFP
Crédit photo: gettyimages
© AFP

Après un 9 aout contesté et rempli d’irrégularités Ayiti a rendez-vous avec les urnes ce 25 octobre.          Encore ce passage douloureux pour le pays. Beaucoup sortiront voter néanmoins on n’a pas trop la garantie que la démocratie sortir vainqueur. Et si l’on votait réellement avec la tête posée comment serait le pays ? Alors et si l’on votait chez nous parce que…

1.- L’on connaissait vraiment les partis politiques

La question des partis politiques chez nous est un vrai problème. De leur création a leur fonctionnement. Pourtant ce sont eux qui nous offrent une pléiade de candidats. Bref,  partis mal structurés, à peine nés ils nous tombent dessus comme de la grêle. On ne les connait pas. Ils sont créés par des avares qui veulent eux part du gâteau. Avec des partis engagés, organisés, fondés sur une base idéologique ne serait-on pas autrement ? J’en suis certain. A vous de choisir où vous vous tenez.

2.- Les candidats avaient de bons programmes

En plus d’être méconnus du grand public la plupart des candidats ne présente pas grand-chose comme programme. Ils ont des slogans qui font certaines fois rire. Avec des partis politiques plus structurées on aurait de meilleurs  candidats. Malgre tout, notre vote doit se porter sur des programmes non des personnes. Alors réfléchissez avant de voter.

3.- La politique en Ayiti ne répugnait pas

La politique  devrait normalement s’occuper de la gestion de la cité. Cependant on a l’impression que chez nous c’est autre chose. Il n’y a qu’un empressement de remplir ses poches. E le pays ne bénéficie que des miettes. Il n’y a pas de véritables plans. Les politiques échangent leur dignité contre de l’argent. Ils s’allient dans des alliances douteuses. Ils sont tantôt à droite tantôt à gauche tantôt nulle part. Je me demande au final que poursuivent-ils. Il faut scruter pour trouver les rares exceptions. Alors allez-y.

4.- On avait vraiment le choix

A-t-on  le choix en allant voter ? Qui choisir parmi ces politiciens traditionnels ? Ces derniers ont été au pouvoir. La plupart d’entre eux sont passés et ont laissé des traces douteuses. Ils n’ont rien foutu pour sortir le pays de son pétrin. Mais qui choisir quand c’est la déception qu’ils ont eu comme résultat?

D’autres  arrivent quasi totalement  méconnus de la scène politique. Ils n’étaient engagés nulle part pour la moindre cause. On ne les connait pas. Comment donc choisir ? Certains diraient « faute de grives on mange de merle » Mais l’expérience n’a pas toujours été bonne. Sinon qu’elle en a été très rarement. Votre choix dépendra de vous.

 

 

  1. – L’on ne vendait pas son vote pour rien

Sur le marché électoral ayitien il y a des demandeurs et des offreurs de vote. Le prix ? Une pitance. Au fait c’est inconcevable que (500 gourdes = 10 $ US) ou moins suffit à donner sa voix a quelqu’un. On ne vote pas programme. On vote pour passer sa faim. Offusquant mais c’est bien regrettable. Quand décidera-t-on que cela cesse ? A nous de voir.

6.- La tradition n’était pas un fardeau

Ce sont des élections haïtiennes de toute façon elles ne sauraient être bonnes. Ecœurant ! On a cette tradition chez nous que nos élections se passent toujours mal. On ne veut point s’entendre. J’en ai honte. J’en ai marre. Cette tradition nous enlaidit et c’est très grave. Pourquoi ne pouvons-nous pa faire mieux ? A nous d’agir.

7.- On aimait véritablement Haïti.

Pour moi c’est ce qui devrait être le principe. L’amour de notre Ayiti devrait pouvoir guider nous autres. On scande partout les exemples d’ailleurs mais on s’en fiche complètement. J’essaie d’imaginer un instant si le vote était guidé par l’amour de la patrie. On éviterait de choisir les bons a riens, les pilleurs, les inutiles etc. Par conséquents  compatriotes votez avec vos têtes.

© Billy


Monologue d’un frustré en quête d’emploi

Je suis né il y a trois décennies dans une famille pauvre. Avec mes frères et sœurs j’ai grandi dans un ghetto. Mes parents ont fait tout ce qu’ils ont pu pour me mettre à l’école. J’ai passé plusieurs années à l’école jusqu’à ma classe terminale. Pendant tout ce temps, j’étais sous l’entière responsabilité de mes parents. Ils prenaient soin de moi et m’offraient le peu qu’ils avaient. Ils se sacrifiaient pour nous nourrir, nous acheter des vêtements d’occasion et nous envoyer dans des écoles publiques. Ils ne pouvaient nous offrir mieux. Mais l’important disaient-ils :« Vous êtes à l’école. C’est le plus grand cadeau que nous pouvons vous offrir. Apprenez pour pouvoir vous être utiles demain. »

Les souvenirs de ce passé qui est si récent dans ma tête ne cessent de me hanter l’esprit. Je disais toujours quand je serai grand je serai comptable, je trouverai un bon job et je prendrai soin de mes parents. Voilà ma mère nous a laissés alors que j’allais aborder ma première année de faculté. La crainte de ne pas pouvoir réaliser tout ce dont j’avais rêvé m’effrayait…

J’ai abordé la fac avec une fougue extraordinaire. Comme j’ai toujours rêvé, j’ai abordé la comptabilité. J’ai passé avec succès ma licence. J’étais prêt pour le marché du travail. Je voulais un vrai job. J’ai postulé pour plusieurs postes. J’ai passé des interviews, mais à chaque fois on ne m’appelle pas. J’ai contacté plusieurs personnes dont des amis de ma famille je n’arrive à ne rien dégoter.

Jusqu’à présent, je cherche. Mon attente est longue. Mon espoir veut se ternir, mais je veux continuer d’espérer. Ma situation est peut-être le résultat de l’organisation de l’école de mon pays. Mais aussi d’autres institutions telles les églises, les familles… On nous enseigne une vision linéaire de la vie. On doit aller à l’école puis trouver un emploi, fonder une famille, éduquer se enfants. Tout cela traduirait selon plus d’un, notre réussite. Mais quelle réussite quand à 32 ans je ne travaille pas, je suis dans la misère?Quelle réussite quand les employeurs me font marcher à longueur de journée sans même prendre en compte mes qualifications.

Chez moi quand quelqu’un parle tout seul on dit qu’il devient fou ou qu’il a de graves problèmes. Je ne travaille pas. Je dois me vêtir, sortir, réaliser mes rêves, aider les autres… Mais avec quoi vais-je pouvoir réaliser tout cela ? Si je monologue, c’est peut-être pour me défouler un peu de ma frustration.

Je me demande s’il ne faut pas changer la vision des choses. Pourquoi ne pas voir différemment la façon de vivre ? Je suis jeune. Il y beaucoup de jeunes dans le pays avec beaucoup d’aptitudes, de compétences et de qualifications. Nous pouvons changer les choses. Nous pouvons créer. Au lieu d’attendre qu’on vienne nous offrir un boulot en deçà de nos compétences pourquoi ne pas créer quelque chose ? Pourquoi ne pas travailler en équipe, trouver des partenaires fiables ? Nous sommes Haïtiens, c’est d’abord à nous de nous occuper de notre chère Ayiti. Je me décide, donc je vais me mettre au boulot rapidement…

© Billy


Pour une Francophonie dans toute sa diversité

Crédit photo: unrincondelabiblioteca.blogspot.com-
Crédit photo:
unrincondelabiblioteca.blogspot.com-

Ce 20 mars 2015 ramène la 45e journée internationale de la Francophonie. Cette année le thème retenu est : «Jeunes, environnement et climat.» Beaucoup de réflexions, de conférences et d’ateliers de travail ont lieu partout à travers le monde. Tout cela est porté par le slogan : « j’ai à cœur ma planète. » La Francophonie est portée par l’OIF (organisation internationale de la Francophonie) et compte parmi les plus grandes institutions internationales. Ce qui veut dire qu’elle pèse lourd dans de nombreuses décisions qui sont prises à travers le monde. Mais elle prend aussi des engagements à relever des défis planétaires.

La francophonie avec ses 53 Etats et gouvernements membres  et 27 observateurs représente un riche espace avec le français en commun. Néanmoins la francophonie n’est pas que le français mais c’est toute une diversité. La richesse de la francophonie réside donc dans sa diversité. Une diversité fortement marquée par la présence d’Etats des 5 continents de la planète au sein de l’organisation. Dans chacun de ces Etats le Français s’adapte de manière différente et constitue un patrimoine propre…

Une diversité portée par la diversité culturelle des Etats membres. A travers la littérature, les arts, la religion, la politique etc. la Francophonie est diverse et vaste. Une diversité dans la jeunesse francophone. Une diversité dans les espaces francophones. Fondamentalement sans sa diversité la Francophonie perdrait toute sa beauté.

La diversité n’est pas seulement un fait mais elle doit appeler tous les Etats membres de la francophonie à agir ensemble. Agir ensemble pour la protection de l’environnement. La situation environnementale n’est pas la même dans tous les espaces francophones. Certains Etats présentent plus de risques que d’autres en matière d’environnement. Pour cela il faudrait que les Etats soient conscients et coopèrent pour un environnement plus sein et protégé.

Diversité aussi qui doit nous permettre de voir l’approche la plus appropriée à notre espace pour protéger notre planète. De nos jours la crainte de graves changements climatiques effraie plus d’uns. Il est fondamental d’agir ensemble. Les jeunes doivent prendre des initiatives et aussi participer dans les décisions des Etats. La Francophonie est diverse travaillons à sa diversité car en elle réside toute sa beauté.

 


Hommage à Marie-Antoinette Moise

Crédit photo: Billy
Crédit photo: Billy

Grand-mère, tu comptais tellement pour moi et voilà tu es partie sans même pouvoir me dire au revoir. Tu nous as laissés à une date à laquelle on ne s’attendait pas. On espérait tellement pouvoir jouir de ta présence, mais la vie en a décidé autrement.

A ton départ, je réalise une autrefois que perdre un être cher est très dur. Néanmoins, on ne peut s’empêcher d’accepter la mort quand elle frappe impitoyablement. Ne dit-on pas de la mort qu’elle est une cité où personne ne sortira vivant ? Malheureusement, ses sanglantes flèches ont atteint grand-mère à l’âge de 88 ans. Je n’espérais pas un départ sitôt en dépit du fait qu’à cet âge en Haïti on est déjà sûr d’un départ imminent…

Ce que tu étais à mes yeux

Pour avoir été élevé sous tes directives, je te connaissais presque par cœur. En toi je voyais l’exemple d’une femme courageuse. Toute seule tu as pu élever tes deux filles comme c’est le cas de beaucoup de mamans en Ayiti. Tu les as éduquées et conduites dans la bonne direction et elles en sont fières. « Ou se te yon fanm vanyan ou merite anpil respè. » Tu étais un exemple pour toute ta communauté.

Tu as été une femme affectueuse. Tu as montré de l’affection pour tes enfants, tes petits-enfants, les gens de ta famille et de ta communauté. Ton amour s’est manifesté de diverses manières. Tu nous aimais tellement que tu nous donnais incessamment de bons conseils. Des conseils pour notre bien et celui de toute ta communauté.

Je me demande comment je vais vivre sans toi. Tu te faisais toujours du souci pour l’avenir de tes petits enfants. Chaque soir, t’étais toujours la dernière à aller te coucher espérant que je passerai te voir. Quand je faisais une bêtise, ta façon de me punir traduisait l’immense cœur que t’avais mamie. Tu m’as appris beaucoup de choses, dont l’esprit de partage qui est en moi aujourd’hui. Mais tu es partie. Malgré tes 88 ans, j’espérais pouvoir passer d’autres merveilleux jours avec toi.

Mamie, tu nous manqueras toujours. Tant que nous serons sur cette terre, nous nous rappellerons toujours la grandeur de ta personne. Merci de nous avoir aimés et gâtés. Nous te porterons toujours dans nos cœurs. Tes souvenirs seront toujours une source d’encouragement pour chacun de tes enfants et petits-enfants. Nos pleurs et notre chagrin se disperseront, car nous savons que tu es partie en paix vers ta demeure. Va en paix et que la terre te soit légère. Nous t’aimerons toujours.

 


#StopRacismeRepDom

Crédit photo: Tilou Jean paul
Crédit photo: RBH / Tilou

Le racisme doit être combattu dans nos sociétés. Nous disons non au racisme en République dominicaine.

NO al racismo en la República Dominicana
ABA rasis nan Sendomeng
NON au racisme en République dominicaine
لا للعنصرية في جمهورية الدومينيكان
NEIN zu Rassismus in der Dominikanischen Republik
NO al racismo en la República Dominicana
NO al razzismo nella Repubblica Dominicana
NEJ till rasism i Dominikanska republiken
Нет расизму в Доминиканской Республике
Não ao racismo na República Dominicana
NEE tegen racisme in de Dominicaanse Republiek
도미니카 공화국의 인종 차별주의에 없음
没有种族主义在多明尼加共和国
ドミニカ共和国での人種差別にノー


Pour toi chère inconnue

Crédit photo: faty.mondoblog.org
Crédit photo: faty.mondoblog.org

Te rencontrer était quelque chose de formidable. Tu donnais l’impression à première vue d’être une fille timide et réservée. Cependant nul ne pouvait s’empêcher de te regarder. Rien qu’à te contempler, qu’à observer ta démarche le frison montait d’un cran. L’impact que tu as fait dès le premier jour de notre rencontre était unique. Plus d’un pensaient que tu n’étais pas d’un abord facile mais ton sourire ne cessait d’attirer les regards vers toi. Au-delà même des regards,  on ne pouvait s’empêcher de penser à t’approcher. Partager quelques phrases avec toi,  avoir ton numéro, pouvoir te dire à quel point tu attires tracassaient tellement les esprits.

Les jours passaient et tu continuais de briller. Entre temps beaucoup se jetaient déjà dans l’eau pour  t’arracher un mot. Finalement, tu te révélais être une fille très ouverte avec  plein de qualités. Non seulement tu es craquante mais aussi tu possèdes des qualités qui te rendent encore plus attirante. Tu es d’une gentillesse et d’une amabilité extraordinaires. On a découvert une fille pleine d’humour et de sens de responsabilité. Cela n’a pas duré pour que tu influence ceux qui évoluaient autour de toi…

Cependant je dois te dire honnêtement il existait quelqu’un qui t’observait dans la clandestinité. Ce quelqu’un ressentait dans le tréfonds de son être quelque chose qui vibrait pour toi. Il se disait tout le temps en lui-même qu’il faut que lui aussi puisse te côtoyer de plus près. Te  côtoyer pour pouvoir découvrir ce que tu possédais en toi. Sans t’en rendre compte tu lui as ouvert la voie. Il s’est ébloui de te voir lui accorder la possibilité dont il rêvait depuis le jour qu’il t’a vu pour la première fois. N’est-ce pas avec ton grand cœur plein d’humanisme que tu lui as tendu la main ? Il est assuré que le choix que tu as fait aujourd’hui d’accepter d’être appelé son inconnue n’est pas mauvais. Tu es une vraie beauté, ne laisse personne te conduire dans la mauvaise direction. Lui il est toujours là a t’observer. Continue à aimer, à partager et à sourire car cela fait du bien je t’assure. En lisant cette lettre tu comprendras.

© Billy


Ta pierre compte aussi dans la chaîne de vie

Dans la vie certaines fois pour être apprécié on s’attend à accomplir de grandes choses. Des choses comme devenir riche, sauver un pays, être un scientifique très connu, réaliser des choses hors du commun, etc. Bref, nos sociétés regardent aussi ce qui saute aux yeux et la plupart du temps ignorent les multiples choses qu’on réalise au quotidien. En ce sens bon nombre de personnes pensent avoir échoué, car elles estiment n’avoir jamais accompli des prouesses dont elles peuvent être fières.

Cependant, rien que pour rendre la vie meilleure des milliards de gens apportent leur petite pierre partout à travers le monde. Certains dédient toute leur vie à la cause des autres. Pour d’autres, c’est la plupart de leurs activités et même leur temps qu’il convient de partager pour améliorer l’existence humaine. D’autres offrent leur force, leur courage, et même leur dévouement. Il y en a qui apporte des conseils, des mots de réconfort, des sympathie. D’autres encore ne partagent qu’un simple sourire profond et sincère et cela contribue à éclairer la quotidien. Que de bonnes choses on peut faire pour que le lendemain soit meilleur partout sur notre planète…

Oui notre planète ne dépend pas exclusivement des dirigeants politiques ou des élites économiques. Pour rendre la vie meilleure, il n’y a pas que les Organisations non gouvernementales (ONG) qui puissent travailler. Il n’y a pas que nos classes politiques qui puissent aider les plus vulnérables. Il n’y a pas que les élites intellectuelles qui puissent apporter leur pierre. Il n’y a pas que les associations humanitaires ou caritatives. Il n’y a pas que les institutions traditionnelles. Par contre, l’amélioration de la vie dépend de chaque citoyen du monde entier. Chaque homme et femme, enfant, de toutes catégories sociales, à la possibilité de maintenir la chaîne de vie sur notre planète en éveil.

Chacun de nous d’une façon ou d’une autre peut construire quelque chose d’utile pour le monde. Nous tous pouvons, avec les maigres moyens que nous possédons pour les uns,  les grands moyens pour les autres, les moyens suffisants pour soi et réaliser quelque chose pour sauver ou protéger la vie. Combien existe-t-il d’enfants, d’hommes et de femmes à travers le monde qui attendent une simple action de nous ?  Sûrement beaucoup. N’est-il pas important de penser à offrir plutôt qu’à recevoir ?

Je pense que notre monde dépend de chacun de nous. Le moindre effort compte. Le moindre geste d’amour veut dire beaucoup. La plus petite action peut susciter l’admiration. Mais ce qui compte réellement, c’est qu’au fond nous agissons pour améliorer la vie. Nos bonnes actions apportent de la joie, du réconfort et font renaître l’espoir. Même si l’on ne nous honore ni ne nous ovationne pas. Même si nous sommes négligés, apportons notre pierre. Aidons à construire, à donner de l’espoir, à faire revivre, à promouvoir la vie.

© Billy


De la problématique de l’éducation à plusieurs vitesses en Haïti (Partie 2)

Crédit Photo: www.haitioutreach.org
Crédit Photo: www.haitioutreach.org

Dans la première partie de notre travail (à lire ici) nous avons commencé à partir de certains constats à formuler le problème. Mais pour continuer il devient nécessaire de  consulter un certain nombre d’ouvrages traitant d’éducation sous l’angle dans lequel nous la considérons. Voilà pourquoi nous avons entrepris de lire plusieurs auteurs dont nous présentons le contenu des travaux.

En tout premier lieu nous avons consulté Charles Tardieu. Dans son texte « L’éducation en Haïti de la période coloniale à nos jours », paru en 1980 Tardieu précise qu’avant l’indépendance il existait deux systèmes d’éducation dans la colonie. Premièrement, l’éducation formelle avec l’instruction comme pilier destiné uniquement à la formation des colons. Deuxièmement, l’éducation marron qui s’adressait clandestinement et qui était une éducation contradictoire articulée autour du vodou et du syllabaire…

Après l’indépendance, Tardieu souligne qu’il existait des disparités colossales entre les privilégiés et la masse malgré le fait qu’il y a eu des efforts significatifs sous Dessalines avec une politique publique de l’éducation limitée dans le temps faute d’argent.

Pour Tardieu, avec le concordat de 1860 qui a vu l’octroi à l’église catholique de la possibilité de s’occuper de l’éducation en Haïti, ceci donnera au clergé catholique l’occasion de renforcer le système d’éducation en faveur de l’élite haïtienne. Il relate que le système est mu par des contradictions  dès sa genèse dont il faut tenir compte.

Selon Tardieu il y a eu une différenciation entre les écoles des milieux urbains et celles des milieux ruraux. Cela a duré jusqu’en 1978 où les écoles en milieu urbain dépendaient du ministère de l’éducation nationale et des écoles rurales  dépendaient du ministère de l’agriculture. Avec la loi du 7 mars 1978 les deux écoles urbaines et rurales ont pu être unifiées. Mais l’auteur précise que cette union ne produisait pas l’effet escompté car au lieu d’une école nouvelle et unique, on a assisté à un désagrément des structures existantes par manque de budget et d’encadrements appropriées.

 

Edner Brutus, pour sa part, dans son texte intitulé « l’instruction publique en Haïti » précise que l’organisation de l’éducation dans la colonie  en deux systèmes ainsi faite était réfléchi et conscient. Il écrit : « Vis-à-vis de la grande foule noire, le colon demeura intraitable son ignorance  était une fatalité économique et la sauvegarde d’un ordre.»

Apres l’indépendance, Edner précise que dans le Nord Henri Christophe a fait appel à l’Angleterre pour assurer l’éducation avec la méthode lancastérienne en Haïti ce qui n’a pas trop intégrée les masses selon l’auteur.

Brutus précise que de 1804 à 1848 l’éducation restait dans le sud et l’Ouest du pays l’apanage d’une minorité malgré les efforts de Christophe dans le Nord. Par ailleurs il affirme que l’éducation n’a pas pour autant perdu son caractère aristocratique. Notre système économique qui n’a fait que changer de bénéficiaire après l’indépendance reste l’adversaire  principal de l’enseignement rural.

 

Le professeur Jean Anil Louis Juste, Pense que l’école telle qu’elle fonctionne ne vise à garantir que les intérêts d’une minorité tout en méconnaissant les besoins de la majorité. Majorité constituée par la masse paysanne à laquelle il faut montrer une quelconque supériorité d’une minorité. Il avance que l’expérience haïtienne de l’éducation est essentiellement discriminatoire dans la mesure où elle ne vise qu’à la formation d’une élite intellectuelle. Il soutient par ailleurs que l’éducation est conçue comme l’une des sphères de la reproduction socio-politique dont l’Etat dispose en sa faveur. Il écrit : « L’élitisme éducatif est une orientation pédagogique qui vise la reproduction des inégalités sociales crées depuis l’appropriation privée des terres au lendemain de l’indépendance. »

Ces travaux nous permettent de prolonger les constats faits en apportant des éléments prouvant que notre système n’est pas uniformisé.  Si tel est le cas nous pouvons nous amener à nous demander en quoi ce système éducatif à plusieurs vitesses contribue-t-l à diviser le pays ? Ou encore entrevoir les multiples conséquences que cela a sur le quotidien de nos enfants. Ou encore, détecter les mécanismes de fonctionnement et bien d’autres interrogations encore. Je me propose donc de continuer dans un prochain billet.

Textes consultés

1.-Brutus, Edner, Instruction publique en Haïti, Atelier Fardin, Port-au-Prince 1979.

2.-Louis Juste, Jean Anil, De la crise de l’éducation à l’éducation de la crise en Haïti, la presse de l’imprimeur de Port-au-Prince, 2003

3.-Tardieu, Charles, l’éducation en Haïti de la période coloniale à nos jours, imprimerie Henry Deschamps.

© Billy


De la problématique de l’éducation à plusieurs vitesses en Haïti (Partie 1)

crédit photo: www.banquemondiale.org
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Haïti fait face depuis plus de deux siècles d’indépendance à des difficultés de toutes sortes. Aucun secteur de la vie nationale  n’est épargné. De la politique en passant par l’économique, le social à l’éducation le pays ne se comporte pas bien sur le plan macro. Il ne fonctionne que pour fonctionner mais est mal organisé.  Dans tout cela, le secteur éducatif, est forcément un aspect central pour la compréhension de certaines réalités.

Au fait, la question de l’éducation déjà analysée par plusieurs spécialistes n’est cependant pas une question qui serait totalement épuisée tant elle revêt un caractère fondamentalement complexe. Sa complexité ne date pas d’hier et n’est pas facilement appréhendable c’est-à-dire pour bien la cerner faudrait-il considérer plusieurs facteurs  dans une dynamique d’ensemble.

A regarder le fonctionnement, les divers mécanismes d’existence, les structures du système éducatif haïtien d’une part et en consultant certains des ouvrages traitant de cette thématique d’autre part, un certain nombre de constats peuvent être faits. Constats qui peuvent en eux-mêmes constituer des facteurs de blocage, de sous-développement pour le pays  mais aussi comme des conséquences des comportements de nos dirigeants..

En effet, le système éducatif haïtien fonctionnant sous des bases assez fragiles avec notamment beaucoup d’imperfections et de lacunes causent certainement de nombreux torts au pays surtout dans le cadre de son développement, de sa représentation dans le concert des nations, de sa position face aux autres pays de la planète. En se référant à l’histoire, cette dernière  nous montre que depuis l’indépendance la question de l’éducation était mal abordée mis à part les efforts de Dessalines et de Christophe. Dès l’origine de l’Etat haïtien elle  a été l’affaire d’une minorité et ce pas n’importe laquelle de la petite aristocratie ce qui fait que les masses populaires étaient exclues. Les pratiques éducatives n’ont donc pas été bénéfiques pour le pays considérant l’état actuel des choses.

A bien observer le système éducatif haïtien dans son ensemble ne fonctionne pas en uniformité sur toute l’étendue du territoire national. Cela dit qu’il existe des éléments de différenciation pour des élèves censés être au même niveau. Ces éléments de différenciation peuvent être à la fois d’ordre qualitatif et d’ordre qualitatif. En effet, beaucoup d’écoles choisissent leur propre pédagogie, utilisent des ouvrages différents, orientent leur façon de disposer de l’enseignement comme bon leur semble ce qui a certainement des retombées sur les élèves et sur le cout de la scolarité. Pendant ce temps d’autres offrent une éducation au rabais avec des professeurs le plus souvent mal formés, l’utilisation des méthodes inappropriées, des nombres d’heures de cours insuffisants etc. Tout cela constitue des éléments de la non-uniformité de l’éducation dans nos écoles. Ces éléments de par leur existence entravent le système et l’empêche de bien fonctionner.

Dans ce même ordre d’idées nous pouvons souligner également une manière de fonctionner des écoles en milieu rural et une autre des écoles des milieux urbains. A cet effet, Fritz Dorvilier dans son texte intitulé La crise haïtienne du développement a écrit :

« En effet les enfants provenant des milieux ruraux n’ont objectivement aucune chance d’accès au premier niveau de l’enseignement préscolaire du fait qu’il n’existe à la campagne, à la différence des villes, aucun centre scolaire qui dispense cet enseignement  néanmoins considéré comme nécessaire à l’éveil cognitif.₁»

Cette citation du professeur Dorvilier nous montre que le système éducatif haïtien ne fonctionne pa en uniformité de façon à permettre aux enfants des milieux ruraux et ceux des milieux urbains de bénéficier de l’égalité des chances devant l’école. Les enfants n’ont pas la possibilité de fréquenter l’école de leur choix car il faudrait que la bourse des parents réponde. En ce sens les grandes bourses peuvent se permettre le luxe d’envoyer leurs enfants dans les meilleures écoles, les écoles de leur choix qui leur assure ainsi un brillant avenir. Les petites bourses quant à elles ne pouvant pas se permettre ce luxe se contentent des écoles dont ils peuvent assurer les frais scolaires.

Le constat qui est fait ne reste pas là. En fréquentant telle ou telle école, l’enfant a ou n’a pas accès aux matériels didactiques exigés. En plus du fait que les divers établissements scolaires ne font point usage des mêmes ouvrages mais la plupart du temps ceux qui vont dans des écoles communales, des lycées, les écoles de seconde zone par exemple n’ont généralement pas l’opportunité de se procurer le matériel didactique adéquat. En ce sens ils ont comme seuls matériels qu’une plume et des cahiers de prise de notes.

De par la qualité d’éducation offerte les écoles sont dotées de bibliothèque, de laboratoires, de terrain de jeux  ou pas etc. Ceci dit que les élèves qui les fréquentent n’ont pas la même chance d’utiliser ces différents moyens d’apprentissage selon qu’ils fréquentent une école bien équipée ou une école de seconde zone, ou lycée ou école communale. C’est pour cette raison que l’éducation fait problème. Elle n’est pas uniformisée. En ce sens quels sont les travaux effectués sur cette question ? Comment peuvent-ils nous aider à l’éclairer ? Nous en reparlerons dans la suite.

1.- Dorvilier, Fritz, la crise haïtienne du développement, éditions de l’université d’Etat d’Haïti, 2012

©Billy


Haïti, la crainte du pire est-elle à venir?

crédit photo:pixabay.com
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Les dernières évolutions de l’actualité en Haïti sèment davantage de doute quant à l’avenir proche du pays.  On se rappelle un ensemble d’évènements assez récents qui n’ont fait que déstabiliser le pays davantage. Après la caducité du parlement survenue le 12 janvier dernier, la situation au pays est de plus en plus inquiétante. Les manifestations anti gouvernementales ne font que se multiplier de semaines en semaines. En plus, il y a aussi lieu de mentionner la grève des enseignants des écoles publiques qui empêchent à des milliers d’écoliers d’assister aux cours. Et plus récemment encore la grève et  les manifestations contre le prix de l’essence la semaine dernière. Auxquelles  manifestations se sont joints  des étudiants de plusieurs facultés de l’Université d’Etat D’Haïti.

Tout cela vient s’ajouter au lot des gros paquets de difficultés et d’angoisse qui tourmentent notre Haïti. Je ne veux pas en rester là.  Ce lundi et après demain mardi est encore annoncée une grevé contre le prix de l’essence. Certainement, la réduction d’à peine 9% n’a visiblement pas arrangé l’affaire. Je ne saurais ne pas souligner aussi la corruption flagrante qui fait bon ménage avec l’administration publique.  Face à tout cela des défis attendent l’équipe gouvernementale dirigée par le premier ministre Evans Paul. Les plus grands défis sont à mon avis la stabilisation du pays, la création d’un climat propice à la réalisation d’élections à tous les niveaux. C’est-à-dire des élections locales, législatives et présidentielles. Et c’est là le plus grand défi la réalisation de ces élections démocratiques, libres, sérieuses. Une dure et lourde responsabilité…

Le déroulement de la situation laisse-t-il entrevoir un dénouement propice pour l’avenir du pays ? Faut-il espérer que le peuple haïtien sortira voter comme il se doit ? Ce qui voudra dire que le gouvernement aura réussi à gagner la confiance de la population. Ou encore ces élections auront-elles lieu avec cette administration ou pas ? Bref, faut-il craindre le pire pour notre chère Haïti ? La terre qui m’a vu naitre et grandir continue malheureusement de faire « la mauvaise  Une » dans les journaux. La terre dont beaucoup d’Haïtiens disent aimer d’un amour profond et sincère.

Que comprendre ?

               Certes la situation est grandement préoccupante pour notre Haïti. Mais que comprendre ?  Au fait, actuellement la communauté internationale donne encore un avis favorable à l’administration Martelly-Paul. Les deux têtes qui mènent l’exécutif.  Cela est très important pour le gouvernement quant à la question du financement pour la réalisation des élections. Mais cette communauté internationale est accusée par plus d’uns d’être pour beaucoup dans le mal que subit le pays. Mais il n’est pas un secret pour personne que son influence en Haïti est de mise encore pour un bon bout de temps. Cette communauté internationale a sa force de stabilisation depuis 2 004 la MINUSTHA au pays. Elle finance notre budget à plus de 50%. Elle dicte ses lois à nos dirigeants et ces derniers doivent se plier. On se souvient de 2004 après le départ d’Aristide, c’était l’international. C’est l’omniprésent.

A bien observer la vie chère, la misère frappe la population de plein fouet. Malgré tout la vie quotidienne poursuit son cours tant mieux que mal. Cependant les manifestations qui finissent toujours très mal avec l’utilisation de gaz lacrymogène et autres font peur. Il revient donc au gouvernement qui est critiqué ici et là de relever ces défis. Mais dans tout cela la conscience nationale doit-elle être absente ? Cette conscience qu’on est si souvent invitée à prendre. A la fois la communauté internationale, divers secteurs de la vie nationale, des enfants d’Haïti prêchent cette conscience nationale. N’est-elle pas déterminante pour éviter le pire ? Aujourd’hui notre pays est au bord du précipice. Haïti est comme un baril de poudre sur le feu. Il lui faut la réunion de ses enfants. Il lui faut entre autres l’union nationale, la conscience nationale et le dévouement de ses fils et filles pour éviter le pire. Haïtiens et Haïtiennes, sauvons Haïti.

© Billy

 

 


Désolé (e) mon enfant, mais tu ne naitras pas en Haïti

crédit photo: hepatoweb.com
crédit photo: hepatoweb.com

Il est courant depuis quelques temps en Haïti que des gens choisissent que leurs enfants naissent à l’extérieur. C’est une pratique qui concerne globalement les familles de la classe moyenne. Mais encore ceux qui peuvent s’offrir un voyage à l’étranger notamment aux États-Unis ou au Canada etc. Des couples mariés, des personnes non mariées sont de plus en plus favorables à ce que leurs progénitures ne voient pas le jour sous le ciel d’Haïti.  Dans la grande majorité des cas, ils vivent en Haïti, ils y travaillent et y gagnent leur vie. Mais, une fois que leurs femmes ou leurs partenaires tombent enceinte ils planifient de les envoyer à l’extérieur pour leur accouchement.

Cela dit, à un certain stade de leur grossesse, ces femmes laissent le pays pour y revenir quelques temps après leur accouchement. Elles rentrent accompagnées de leurs progénitures pour retrouver le reste de la famille qui les attend avec impatience. Pourquoi donc cette situation est de plus de plus en vogue chez nous ? Qu’est-ce qui motive ces couples à adopter ce comportement ? Quels avantages leur apportent cela ? Bref, faire un enfant est une question de choix cependant les choix ont certainement des mobiles…

Les raisons les plus favorablement recueillies

En auditionnant ces personnes les raisons qui reviennent souvent sont primo la question de soins. Notre système de santé est fébrile, c’est un secret de polichinelle. Aller à l’extérieur donne plus de garantie que l’accouchement passera bien. Garantie qu’Haïti est loin d’offrir à ses habitants. Combien de femmes et de bébés sont morts en raison de ce système boiteux ? Un grand nombre en tout cas qu’on ne peut même pas compter.

Secundo, accoucher dans ces pays ouvre à leurs progénitures la possibilité d’un meilleur avenir. S’il survenait une quelconque situation troublante ou périlleuse en Haïti, ils pourraient laisser Haïti sans problème. Car n’étant pas de nationalité haïtienne ils seraient protégés de leur pays. Cela est un atout pour eux d’après les parents. Ces enfants doivent  assez souvent laisser Haïti car la nécessité est imposée à ces parents. Tertio cela traduit une certaine fierté pour ces parents.

 

Mais plus loin…

Tout en n’ignorant pas les multiples difficultés existant en Haïti du système de santé, au système de transport etc. ne peut-on pas déceler d’autres raisons en sous-bassement de cette pratique? La nationalité haïtienne ferait-elle peur à ces personnes ? Peur dans le sens qu’ils ne seraient plus fiers de donner naissance à des progénitures qui auraient la nationalité haïtienne. Notre pays fait face à une grave crise de patriotisme. La fierté nationale n’existe presque plus chez beaucoup de gens. Fuir Haïti parait comme l’alternative la plus raisonnable pour plus d’un.

Cette pratique constitue aussi une manière à mon avis de fuir le pays. Autrefois c’était une fierté de voir naitre ses enfants en Haïti. De nos jours la nationalité haïtienne parait donc comme un fardeau qu’on évite de faire porter à ses progénitures. D’autant plus que ceux qui sont concernés sont ceux qui sont formés, qui ont une certaine culture. Une simple audition de certains étudiants, certains salariés suffit pour montrer à quel point le problème  est important. Je pense qu’au final c’est le pays qui sort perdant.


Tout pour le peuple haitien, mais ils se fichent de nous !

A les écouter dans les médias, on croirait qu’ils ont le cœur aussi tendre pour attendrir le diable. En eux, on croirait voir de grands analystes, des porteurs d’espoir, une lueur sur le chemin du peuple haïtien. Mais hélas ! les politiciens  sont tous à mettre dans le même panier.

Des discours pour se moquer du peuple

On ne sait de quel horizon politique ils proviennent, mais ils se disent tous être en faveur du peuple. Si c’était bien le cas, ne seraient-ils pas tous derrière lui?  Au contraire le peuple constitue le chemin qui les conduit à destination. C’est-à-dire où ils désirent tous parvenir, aux affaires de l’Etat afin de piller à leur tour. Le peuple est dupé, meurtri, dépouillé. À la sortie des urnes, ils clament la victoire du peuple. Mais une fois installés, ils pillent les maigres ressources de ce dernier. Ils prennent des mesures anti-peuple, mais leurs discours sont truffés de beaux mots. Leurs actions contribuent à aggraver la situation de misère dans laquelle croupissent les enfants de ce pays.

Quand ils veulent faire leur capital politique, ils appellent le peuple souverain. Le peuple n’est ni sourd ni muet, ni somnolent, mais vigilant et sage. Le peuple qui investit pour leur compte le macadam et au final qui sort grand perdant. Car aucune politique publique réelle n’est engagée en sa faveur. Aucun programme de développement n’est amorcé dans une dynamique d’ensemble, et ce sur une période relativement longue. Tout cela pour améliorer ses conditions d’existence. Leur pseudoengagement ne manque point de les avilir au vu et au su de tous. Mais qui sait la houille de l’avidité a déjà détruit ce qui restait de leur conscience.

Ils revendiquent au nom du peuple. Ils l’appellent à manifester. Ils se disent enfants du peuple et disent connaître ses souffrances, mais en réalité, ils se moquent de nous. Leurs enfants vont aux meilleures écoles tandis que ceux du peuple n’ont même pas d’écoles. Quand ils sont malades, ils se soignent à l’étranger tandis alors que nous manquons d’hôpitaux. Ils circulent dans des voitures confortables tandis qu’il n’existe aucun système de transport adéquat pour la population. Mais ils disent agir au nom du peuple et pour le peuple. Ils font mal au peuple tout en se faisant mal eux-mêmes. Aujourd’hui ils sont avec ce groupe, demain avec un autre. Ils ne sont mus que par des intérêts mesquins.

Un mal qui n’est pas près de disparaître

Ce faisant, ils n’offrent que de mauvais exemples aux générations montantes. Aujourd’hui encore, je parlais a un ami de la fac qui me disait que cette année est bien sa dernière au chômage. Quand je lui ai demandé pourquoi, sa réponse a été de me dire qu’il allait s’inscrire à un parti politique. Selon lui, ce couloir a bien des secrets qui conduisent à l’argent facile.  A-t-il raison ?  Cela  reste à déterminer. Mais ce qui est sûr c’est que les risques de reproduction de ce système pourri sont énormes. Je ne peux pas être pessimiste, mais le peuple sera encore longtemps victimes des griffes de nos concitoyens.

Ce billet peut s’adresser aux uns et aux autres de nos dirigeants, de nos leaders politiques, de nos concitoyens, des aspirants aux affaires de l’Etat. Ceux qui se servent ou veulent se servir du peuple comme camouflage pour accomplir leurs projets lugubres. Je leur dis de cesser de se ficher de ce peuple qui veut vivre. Ce peuple qui a besoin d’éducation, d’hôpitaux, de loisirs. Ce peuple qui en est un grand et qui ne mourra pas.

© Billy

 

 

 


Où es-tu papa ?

« Jasmin est mon prénom. Je suis Haïtien. Depuis ma naissance, je n’ai jamais connu mon père. Il a abandonné ma mère quand elle était enceinte. Lui qui a gagné sa confiance avec tant de paroles de tendresse. Elle a été dupée, délaissée avec mes trois sœurs et moi… Depuis c’est elle qui fait tout pour nous élever. Que c’est terrible ! »

« Je m’appelle Murielle. J’ai 14 ans. J’ai connu des moments noirs dans ma vie. Mon papa a laissé la maison pour aller vivre ailleurs avec une maîtresse. Depuis on vit très mal. Maman n’a presque plus de force pour travailler si dur. Car il faut qu’elle nous nourrisse, et fasse tout pour nous. Si mon père était près de nous, la vie ne serait-elle pas meilleure… »

Des pères abandonnant leurs enfants

Ces deux témoignages cités plus haut pourraient être ceux de bon nombre d’enfants dans la société haïtienne. Des enfants qui sont élevés par une maman. Ces dernières lorsqu’elles vous racontent leur périple cela vous émeut tout bonnement. Beaucoup d’entre elles sont tombées enceintes dans des conditions non souhaitées. Il arrive aussi qu’elles aient été dupées par des hommes malhonnêtes. Ces derniers ont gagné leur confiance, mais n’ont pas tenu leurs promesses.

Ce phénomène prend également corps au sein de la jeunesse du pays. Notamment dans les quartiers les plus défavorisés. Un grand nombre de jeunes s’aiment sans se protéger. Par ailleurs, la précarité pousse les jeunes filles à aller à la recherche du pain quotidien en nouant des rapports avec des hommes qu’elles ne connaissent pas. Des rapports leur permettant d’avoir quelques gourdes en échange. Bon nombre d’entre elles finissent avec une grossesse non désirée. Ce qui va augmenter les responsabilités des familles déjà en situation misérable.

Les enjeux sont donc nombreux. Certaines fois les filles ne peuvent ou ne veulent pas dévoiler le nom du père. D’autres fois même si le père donne son nom à l’enfant, il refuse d’assumer sa prise en charge. Et c’est la vie dure qui commence bien avant la naissance de ces mômes.

La jeune fille (devenue maman) subit souvent des mauvais traitements de ses proches.

Des enfants malheureux…

Beaucoup de ces enfants sont mal nourris, pas éduqués et ont peu de chance d’atteindre un niveau scolaire avancé. Ils sont parfois injuriés, mal vus des gens de leur entourage. Certaines fois on leur dit : « fè manman w moutre w papa w non ! Ou pa menm gen papa vakabon !» (Dis à ta maman de te monter ton père ! tu ne connais même pas ton papa, voyou !) Quelle peine pour ses enfants.

Tout comme les autres enfants, ils auraient aimé être en famille,  recevoir de l’amour et de l’affection, jouer avec eux, etc. Beaucoup d’entre eux finissent comme des voyous. D’autres malheureusement vont reproduire les mêmes actions et ainsi la situation perdure et la misère s’accroît.

Et si les pères prenaient leur responsabilité ? Certainement, cela serait différent à la fois pour les enfants et pour la société. Ces milliers d’enfants abandonnés ont chacun besoin d’un père et souffrent malheureusement de cette absence. C’est donc à leurs proches, la société, les institutions d’y penser. A nous d’aider nos sociétés en ce sens.

© Billy 

 

 


L’an 2015, une année spéciale pour Haïti

crédit photo:pixabay.com

Nécessité historique, devoir de mémoire, obligation patriotique l’exigent. De quoi s’agit-il ? Au fait, les années ont passé voici pas grand-chose a été changé depuis l’indépendance de ce pays. Ce premier janvier 2 105 est donc le 211e anniversaire. Une indépendance acquise au prix du sang de nos ancêtres. Deux siècles et une décennie se sont écoulés qu’est ce qui a changé depuis ? Luttes fratricides, pillage des deniers publics, maintenance de la masse dans la pauvreté, éducation au rabais, misère, chômage et j’en passe. Les intérêts mesquins et la mauvaise volonté de nos dirigeants nous ont conduits une instabilité politique grave.
Le 28 juillet 1915, « l’oncle Sam » décide de venir mettre de l’ordre en personne. Le pays est occupé jusqu’en 1934. Les instabilités qui se sont abattues comme des tempêtes sur une Haïti martyrisée ont provoqué une occupation étrangère. Cette année 2015 ramènera le 100e anniversaire de cet évènement. Et pendant ce temps, qu’est ce qui a changé au pays ? A-t-on pris une autre direction ? J’en doute…
Voilà 5 ans qu’un violent séisme a ravagé le pays. Cependant, jusqu’à date certaines personnes ne sont pas encore relogées. Quant à la reconstruction elle pose réellement problème. Même le palais national n’a pas été reconstruit. Cependant la propagande envahit notre quotidien. Qu’a fait ce beau petit pays pour mériter tout cela ? Pourquoi ne peut-on pas produire des dirigeants responsables dans ce pays ? Pourquoi nos concitoyens et concitoyennes ne sont pour la plupart des gens honnêtes et sérieux ?
Quatre ans déjà que des élections devaient être organiser dans le pays pour renouveler le personnel politique. Mais le démon de l’instabilité nous guette tellement que nos laideurs sautent aux yeux à travers nos intérêts mesquins. Nous sommes aveuglés qu’on ne peut même pas nous entendre. Il faut toujours que monsieur « l’international » vienne nous dicter ou nous rappeler les règles du jeu. On est obligé d’avoir recours des consensus au bord du précipice alors que l’on pouvait éviter le pire. « Haïti, mère patrie » pourquoi tes enfants te font souffrir autant ?
En 2 015, il faut nécessairement réaliser des élections honnêtes, libres, démocratiques. A-t-on l’espoir que demain sera meilleur? Nos futurs dirigeants pourront-ils faire mieux ? Est-on prêt en tant qu’Etat-nation à prendre notre destin en main ? Oui 2015 sera une année spécial pour Haïti. Il faut travailler pour que la Minustah parte. Il faut de nouvelles élections. Il faut reconstruire le pays dans la transparence. Il faut que ceux qui iront nous représenter ne passent point les intérêts nationaux au second plan. Il faut, il faut, il faut…
Bref, il faut cesser d’être théorique, d’être si bon dans nos discours et si mauvais dans nos actions. Je souhaite le meilleur au pays, le meilleur à tous mes compatriotes, à nos amis d’ici et d’ailleurs. Haïti attend beaucoup de ses enfants. Donc il faut que nous agissions vite pour aider notre mère patrie. Aidons-la pour l’avenir des plus petits. Aidons-la pour les générations futures. Ne perpétuons pas nos tares, nos laideurs, nos mesquineries. Faisons table rase de ces défauts qui nous font nous détester, d’être égoïstes. Cultivons l’amour, la paix. Travaillons pour une autre Haïti !
© Billy James RAYMOND


Cercueils ambulants et la mort est à bon prix

 

 

crédit photo: ww.rtbf.be
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Les moyens de transports sont inventés par l’homme afin de lui faciliter la circulation dans ses divers déplacements. Non seulement ils lui permettent de se rendre dans un lieu à un autre en réduisant le temps de parcours. Ils lui permettent entre autres, de se fatiguer moins et d’être plus efficace. A notre époque, vivre sans des moyens de transport parait pratiquement impossible vu la configuration de notre planète et les flux de voyageurs. Il faut passer d’un continent à un autre, d’un pays à un autre, d’une région à une autre etc. Pour cause, affaires, famille, vacances etc.  Ils sont donc incontournables.

Cependant, sur un pays comme Haïti, on mérite de s’arrêter un moment question de bien voir clair. Comme dans les autres pays de la planète, transport public et privé coexistent en Haïti. Mais quel transport public? Dans quelles conditions ?  Partout à travers le territoire national, au vu et au su de tous, la plupart de mes concitoyens risquent leur vie en prenant le transport en commun. Y compris moi évidemment. La majorité des camionnettes, bus, camions etc. servant à nous transporter pour vaquer à nos activités ne le devraient point. Ils sont en mauvais état, tombent en panne n’importe quand et n’importe où sur nos routes construites au rabais et délabrées. Hélas, c’est bien le cas. Honte pour un peuple ayant plus de 200 ans d’indépendance…

Une simple observation de nos déplacements à travers la capitale ou en province suffit pour nous montrer notre état. Dans nos camionnettes et nos bus n’offrant nullement de confort,  nous sommes entassés comme des sardines. Ceux qui ne trouvent pas un petit coin pour s’asseoir sont debout tant dans les couloirs des sièges. Lorsque l’intérieur regorge ils s’accrochent, perchés à l’arrière. Bien sûr, Chaleur, inconfort règnent comme maitre et Seigneur sans mentionner le vacarme des passagers.

Nos fameux camions et pickups  transportant à la fois marchandises et personnes viennent colorer davantage ce sombre tableau. Rencontrés surtout en province ou dans les hauteurs de Port au Prince (Kenskoff, Furcy…) on se demande des fois qui les gardent sur nos routes. Bref, le transport en commun en Haïti est exécrable. Qui en est responsable ?  Que dit l’Etat ? Bien sûr on nous souffle toujours à l’oreille «  notre Etat est faible. » D’ailleurs qui n’en est pas conscient ?

On emprunte ces moyens de transport tous les jours. On a conscience des risques si évidents que nous courrons et malgré tout on ne dit rien. On ne change presque rien. On accepte tout. Même si l’on risque sa vie, ce que l’on veut c’est renter chez soi ou ne pas être en retard au bureau ou à l’école etc. Pendant ce temps les années passent cela devient encore plus normal à nos yeux. Néanmoins on continue d’importer des camions, des bus, des pickups d’occasion pour nos transporter. Notre pays est comme une poubelle. On y jette tout ce qui n’est plus utilisable ailleurs. Combien de familles haïtiennes ont porté le deuil a cause de ces « bokota »1. ? On ne peut certainement pas les compter. Cependant on continue d’en faire usage.

Toutefois on peut constater que  certains efforts sont en train d’être faits. On entreprend de moderniser timidement le secteur surtout pour les trajets Cap-Port au Prince, Cayes –Port au Prince etc. Mais le gros du problème demeure. L’état de notre système de transport public est terrible. Il faut y remédier. Comment donc s’y prendre ?

Ce problème à mon avis devrait concerner tous les secteurs de la vie nationale. L’Etat en particulier malgré ses faiblesses. Mais pas seulement l’Etat, le secteur privé doit s’y mettre. Il est temps que nous les Haïtiens, nous puissions jouir d’un transport public de qualité. Grand temps qu’on nous transporte plus comme des sardines mais des humains. Ces cercueils ambulants ne doivent plus nous transporter. La vie est si précieuse pour qu’on la risque de la sorte. J’interpelle la conscience de mes concitoyens et concitoyennes.

1 bokota: terme local pour designer Voiture, camion, bus…usagés, en mauvais état  qui ne devraient plus circuler.

© Billy James RAYMOND


“Baby doc” s’en est allé, et la suite ?

 

 

En Haïti, le fait le plus marquant au cours du mois d’octobre 2014, est bien sur la mort de l’ancien dictateur Jean Claude Duvalier. Ce dernier étant retourné au pays en 2011 après plus de 20 ans d’exil en France après avoir été déchu en 1986 a rendu l’âme le 4 octobre dernier. Depuis son retour au pays plaintes, manifestations,  revendications se sont fait entendre de la part des victimes mais rien n’a été fait. L’ancien dictateur menait paisiblement sa vie au pays.

Sa mort, pour certains parait comme une punition divine pour les divers crimes qu’il a commis à travers son régime. D’autres en revanche estiment que son départ est une grosse perte puisqu’il n’a pas pu répondre aux questions de la justice. Evidemment les réactions ont plu. Mais quid la suite des procédures judiciaires ?  Beaucoup de défenseurs des droits humains croient et soutiennent qu’avec sa mort tout n’est pas perdu pour les victimes de son régime. Mais connaissant le pays dans lequel on vit, la pauvreté de notre système judicaire ne devrait-on pas être perplexe ? Ne restons pas là.

Cela fait longtemps trois ans que l’ancien dictateur et ses anciens acolytes  vivaient paisiblement au pays rien a été fait pour la réparation des victimes. Maintenant qu’il est mort qu’est ce qui peut être fait ? La justice haïtienne si fébrile pourra t elle s’occuper de cette situation ? Les victimes ont-elles une chance réelle de trouver réparation ? Avec le lot de dossiers qui pourrissent dans les tiroirs de la justice  encore une autre crainte.

Mais quoi ? Certains diront qu’après tout on est en Haïti les affaires de justice n’aboutissent pas généralement dans le bon sens. Surement. Corruption, menaces, malversations couronnent les jugements que notre justice rend. Néanmoins nous sommes certains que cette situation n’est pas une fatalité. Elle est la résultante d’une dépendance du judicaire de l’exécutif. Mais aussi de l’existence d’une justice qui fonctionne médiocrement, entachée de corruption etc.

Bref, notre seul souhait est bien sûr que justice et réparation soit faite.