Thélyson Orélien

Michaëlle Jean n’a pas pour mission de représenter Haïti

Michaëlle Jean n’a pas pour mandat de représenter Haïti, pas plus qu’Obama ne l’a pour les Afro-américains…
La candidature à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie de Mme Jean brouillait les lignes. Ancienne gouverneure générale du Canada. Première femme à la tête de la communauté francophone. La dame vient d’Haïti, elle est Canadienne, Québécoise.


Michaëlle Jean : 1ère femme à la tête de la communauté francophone!

Canadienne et Québécoise, d’origine haïtienne, la 27e gouverneure générale et ancienne commandante en chef du Canada, la très honorable Michaëlle Jean devient ce dimanche 30 novembre 2014, la nouvelle secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).


L’esprit du Printemps arabe

Encore une fois la Tunisie appelle l’attention du monde, comme il y a près de quatre ans, quand un soulèvement populaire, la Révolution de jasmin, a conduit à la chute de Ben Ali. C’est le pays arabe d’Afrique du Nord qui a pris le taureau par les cornes, en lançant le mouvement politique qui allait secouer le monde musulman.

Dimanche 23 novembre 2014, la Tunisie a pris une autre étape importante pour achever sa transition vers la démocratie, par une première élection présidentielle libre et directe. Donc, de tenir tête, comme le seul représentant de l’esprit du Printemps arabe, qu’elle a ensuite diffusé à la Libye, l’Egypte, le Yémen et la Syrie, qui eux ont eu des résultats très différents.

Ben Ali a fui vers l’Arabie saoudite, et l’ancien Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, a temporairement pris la relève en convoquant des élections parlementaires. L’élection de l’Assemblée constituante tunisienne de 2011, le parti islamiste modéré Ennahdha l’avait remporté. D’une mouvance révolutionnaire à un parti politique légaliste, Ennahdha: Mouvement de la Renaissance (Nahda en arabe) s’est retrouvé en ce moment-là contraint de modifier sa stratégie qui espérait que la Tunisie devienne un État islamique.

En octobre 2013, un nouveau Parlement a été élu et, janvier dernier, en adoptant une nouvelle Constitution, considérée comme la plus progressiste du monde arabe. Les partis laïques et les islamistes ont agi avec prudence louable, évitant la radicalisation et de confrontation qui pourrait mettre tout à perdre. Sous l’argument selon lequel il voulait augmenter «la polarisation croissante du paysage politique», Ennahda n’a pas présenté de candidat à la présidentielle de dimanche.

Les résultats préliminaires indiquent un second tour le 28 décembre prochain entre Béji Caïd Essebsi, 87 ans, président du Parti laïque et anti-islamiste Nidaa Tounes, qui a le plus de sièges au Parlement; et le président de la République tunisienne à titre provisoire Moncef Marzouki, 69 ans, écrivain, médecin et militant des droits de l’homme tunisien, fondateur du Congrès pour la République.

Le plus gros problème d’Essebsi [en tête avec 39,46 % (1 289 384 voix), face à 33,43 % (1 092 414 voix) pour Marzouki], ce sont ses liens avec les gouvernements précédents, Habib Bourguiba et Ben Ali. Et Marzouki lui-même est susceptible de recevoir le soutien d’Ennahdha au second tour.

Il reste encore beaucoup de problèmes à résoudre, à commencer par le chômage résultant de la faible performance économique tunisienne. Un autre est la promotion de l’extrémiste du groupe salafiste Ansar al-Charia qui compte plusieurs milliers de partisans, responsable d’une série d’attaques et l’assassinat de deux dirigeants adverses l’an dernier. Même avec des difficultés, les Tunisiens qui ont initié le Printemps Arabe nous démontrent que démocratie et pays musulman ne sont pas incompatibles.

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PS: Image à la Une: Un citoyen tunisien montrant son doigt encré après avoir voté à un bureau de vote lors de l’élection présidentielle tunisienne le 23 Novembre 2014, à Tunis, en Tunisie. (Photo Stringer/Agence Anadolu/Getty Images)


Des mots « magiques » à taper sur Google

Sur sa chaîne YouTube Poisson Fécond – Chris, un jeune homme créateur de p’tites vidéos, nous apprend des trucs instructifs, avec une bonne touche d’humour. Dans la vidéo jointe à ce billet, il nous présente des mots-clés «magiques» et des formules mathématiques à taper sur Google. Le résultat est hallucinant. Vous n’avez rien à craindre des virus, puisque l’initiative vient de Google lui-même. Le plus puissant moteur de recherche d’Internet à l’heure actuelle, le plus utilisé dans le monde.

Ces mots-clefs et formules avec des fonctions trigonométriques produisent des effets tout à fait uniques. Une occasion pour les petits génies en mathématiques de commencer par développer leurs propres formules pour représenter des objets aussi divers comme: un arbre de Noël, un cœur ou, plus original, le symbole de Batman. Google leur permet de représenter des courbes de fonctions mathématiques. Il suffit d’opérer la saisie dans le champ de recherches (The official Google Search blog).

Ces formules reposent sur la technologie WebGL, qui est une spécification d’interface de programmation de 3D dynamique pour les pages et applications HTML5 créée par le Khronos Group, pour les navigateurs Internet (Firefox, Chrome, Safari, Opera), mais pas pour Internet Explorer. Intéressant. Parce que les mathématiques peuvent être aussi un vrai plaisir !

Voici en résumé les mots-clés dans la descriptif de la vidéo.

→ zerg rush 
do a barrel roll
blink html
la réponse de la vie
conway’s game of life
→ askew (ou tilt)
→ formules mathématiques

Regardez maintenant ce que donne ces formules en les tapant sur Google.

► FORMULE À COPIER/COLLER POUR UN SAPIN DE NOEL

0.2*((8-x)^(5/2))(x)^(1/2))*sin(2x), 12(0.1 – (x-8)^2)^(1/2)*sin(1000x), 10x(-x-1)/(((-x)^(1/2))^2)/(((x+1)^(1/2))^2)sin(1000x), (-x+8)^(3/2)(x^(1/100))*(1+0.2cos(-0.8+3x^(6/4)))*sin(200x)

► FORMULE À COPIER/COLLER POUR UN ŒUF

1.2+(sqrt(1-(sqrt(x^2+y^2))^2) + 1 – x^2-y^2) * (sin (10 * (x*3+y/5+7))+1/4) from -1.6 to 1.6

► FORMULE À COPIER/COLLER POUR UN CŒUR

5 + (-sqrt(1-x^2-(y-abs(x))^2))*cos(30*((1-x^2-(y-abs(x))^2))), x is from -1 to 1, y is from -1 to 1.5, z is from 1 to 6

► FORMULE À COPIER/COLLER POUR BATMAN

2*sqrt(-abs(abs(x)-1)*abs(3-abs(x))/((abs(x)-1)*(3-abs(x))))(1+abs(abs(x)-3)/(abs(x)-3))sqrt(1-(x/7)^2)+(5+0.97(abs(x-.5)+abs(x+.5))-3(abs(x-.75)+abs(x+.75)))(1+abs(1-abs(x))/(1-abs(x))),-3sqrt(1-(x/7)^2)sqrt(abs(abs(x)-4)/(abs(x)-4)),abs(x/2)-0.0913722(x^2)-3+sqrt(1-(abs(abs(x)-2)-1)^2),(2.71052+(1.5-.5abs(x))-1.35526sqrt(4-(abs(x)-1)^2))sqrt(abs(abs(x)-1)/(abs(x)-1))+0.9 x is from -9 to 9 y is from -4 to 5

► FORMULE À COPIER/COLLER POUR UNE FLEUR

sqrt(x*x+y*y)+3*cos(sqrt(x*x+y*y))+5 from -20 to 20

Vous êtes libres de vous abonner à la chaîne de Poisson Fécond.


Il n’y aura pas de cérémonie à Vertières..? À Montréal oui

Il n’y aura pas de cérémonie à Vertières, (Haïti)

Aux côtés de 27 000 hommes, nos Pères Jean-Jacques DessalinesFrançois CapoisHenri ChristopheAlexandre PétionBoisrond Tonnerre se sont battus avec courage, bravoure et dignité pour nous sortir de l’esclavage et ses pratiques inhumaines dans les champs de plantation de Saint-Domingue.

Toussaint Louverture a même donné sa vie dans un cachot, à Jura, pour que nous ayons droit aujourd’hui à un pays, trop longtemps gouverné et très mal entretenu par des hommes manipulés et apeurés.

Comme le Président haïtien actuel, qui ne cesse d’enfoncer le clou après une sourde tentative de réhabilitation du dictateur Jean-Claude Duvalier (responsable de tant de malheurs d’Haïti). C’est avec une immense tristesse qu’on constate combien le pouvoir exécutif en Haïti s’inscrit dans le déni total, s’érigeant en falsificateur, faussaire de la mémoire collective des Haïtiens.

« Il n’y aura pas de cérémonie [officielle] à Vertières », indique son porte-parole Lucien Jura à l’agence en ligne AlterPresse. Une offrande florale est prévue au Musée du panthéon national haïtien (Mupanah) aux environs de dix heures locales, précise t-il. Mais nous avons appris de source sûre, qu’en dernière heure, le chef de l’État haïtien a bien été à Vertières.

Un rendez-vous, dans une librairie de Montréal (Québec)

C’était à Montréal, ce 18 novembre 2014, 19 h à la librairie Olivieri. On a commémoré Vertières autour d’une causerie intitulée « Quand les esclaves deviennent maîtres de leur destin ou la naissance d’Haïti » à l’occasion de la parution des livres « L’armée indigène, la défaite de Napoléon en Haïti » (Lux) et « Haiti : naissance d’une nation » (CIDIHCA) de Jean-Pierre Le Glaunec (Historien, université de Sherbrooke) et de Carolyn Fick (Professeur agrégé d’histoire, université Concordia) respectivement. Discutant, Dany Laferrière de l’Académie française. Animatrice, Maguy Métellus.

Remarquons qu’aujourd’hui ce sont souvent des étrangers qui épousent l’histoire haïtienne et qui prennent le devant pour rappeler au monde son importance dans l’histoire de l’humanité, devant la trop grande ignorance de la fine équipe au pouvoir en Haïti. Important aussi de noter que :  » Les crimes de la dictature des Duvalier sont exposés pour la première fois à Montréal », et jamais à Port-au-Prince. Bref.

Cette causerie a porté sur un aspect peu connu de l’histoire de la naissance d’Haïti, la bataille décisive de Vertières, le 18 novembre 1803; mais également sur l’histoire longue et complexe de l’ancrage de cette bataille dans l’histoire nationale et du monde.

Nombreux étaient ceux et celles qui étaient à Montréal. Ceux qui ne pouvaient pas être là en personne, espérons qu’ils y étaient au moins là en esprit. Car notre philosophe et pédagogue Jean Price-Mars nous dit que : « Nous n’avons de chance d’être nous-mêmes que si nous ne répudions aucune part de l’héritage ancestral. » [Glorification des ancêtres].


Le salopard

PS: Ce texte n’est qu’un récit fictif qui dépeint des réalités. Octobre 2014, nous sommes au Québec. Bonne lecture.

Un loulou blanc baptisé Gaston s’envola par la fenêtre du cinquième étage d’un bâtiment neuf à Montréal-Ouest, encore ceinturé d’échafaudages. Tout le long de sa chute, Gaston poussa un cri, de sa voix de chien d’appartement, comme une petite bouilloire qui s’essouffle, avant de rebondir sur le capot d’une Mazda-3, de partir en dérapage contrôlé sur le trottoir et de s’immobiliser devant une file d’écolières qui attendaient l’autobus. Étonnamment, il y eut peu de sang, mais le spectacle de la matière cervicale de Gaston suffit à mettre les écolières au bord de la crise de nerfs.

Entre-temps, là-haut, l’homme qui venait de balancer le loulou dans le vide après l’avoir fait tournoyer au-dessus de sa tête en le tenant par une patte, un certain Babas, qui se penchait par la fenêtre, il rigolait. Sa conjointe qui, lorsqu’elle s’adressait à son chien, se présentait à lui sous le nom de «Asson», recula de quelques pas en titubant, puis se rua dans sa cuisine, où elle cueillit un couteau sur le support magnétique, longue de vingt-cinq centimètres et large de cinq. Quand les agents de Service de Police de la Ville de Montréal – Bernard Ostiguy et Jean-Pierre Lalonde enfoncèrent la porte de l’appartement 503, ils découvrirent la conjointe de Babas plantée devant la porte de sa chambre. Elle lâcha un soupir, leva le poing, agrippa le manche du couteau des deux mains pour arriver, non sans mal, à extirper la lame.

– Madame, dit Ostiguy… Elle ne se tourna pas vers lui. Le couteau brandi et toujours empoigné à deux mains. Elle avait le visage pâle, sillonné de larmes, les pieds nus et menus sous une chemise de nuit blanche. – Madame, je suis l’agent de Police, reprit-il. J’aimerais que vous posiez ce couteau, s’il vous plaît. Il avança d’un pas, les mains levées, les paumes en avant. S’il vous plaît répéta-t-il. Mais elle n’a rien entendu.

Madame avait les yeux écarquillés, le regard vide et, à part le tremblement de ses avant-bras, elle était totalement immobile. Le couloir où ils se trouvaient était étroit; Ostiguy sentait Lalonde, juste derrière lui, qui avait très envie de passer. Il cessa d’avancer. Un pas de plus, et il serait à la portée d’un coup de couteau.

C’est la police ! Fit une voix derrière la porte de la chambre. – C’est la police ! La madame sursauta, comme si quelque chose lui revenait en mémoire. – Salaud ! Salaud ! s’écria-t-elle aussitôt, et elle se remit à taillader la porte.

Cette fois, comme la femme était fatiguée, la pointe de la lame ricocha sur le bois, ripa sur le panneau, Lalonde lui tordit le poignet et n’eut guère de mal à lui retirer le couteau des mains. Mais elle se frappa contre la porte de ses deux paumes, cassant tous ses bracelets, et ce dernier accès de colère frénétique ne fut pas facile à maîtriser. Enfin, les deux policiers réussirent à l’asseoir dans le canapé vert du salon.

– Abbatez-le, écructa-t-elle. Abattez-le ! Elle s’enfouit la tête entre les mains. Comme si ses bras pouvaient cacher tout son corps. Elle avait à l’épaule des hématomes bleuâtres et verts. Le policier retourne à la porte de la chambre en grommelant.

– Vous vous êtes disputés à cause de quoi ? demanda Lalonde à la femme. – Monsieur est jaloux, il ne veut plus que je fasse mon job. Je suis préposée. – Quoi ? – Je suis préposée aux bénéficiaires. Il s’imagine que… – Ok, je comprends, lui dit Lalonde. On parlera de tout ça bientôt… Elle avait des yeux saisissants, couleur noisette et clair, et le point d’interrogation du policier l’a mit un peu en colère.

– Depuis que je travaille comme préposée aux bénéficiaires, dit-elle, il croit que je joue aussi l’hôtesse… Et elle détourna le visage vers la fenêtre. Ostiguy amenait le mari en le tenant par la nuque. D’un geste sec, monsieur remonta son pantalon de pyjama en soie à rayures rouges et noires, et sourit à l’inspecteur, d’un air entendu.

– Merci, dit-il. Merci d’être venus. – Alors ça vous plaît, de frapper votre femme, monsieur? Aboya Lalonde en se penchant vers le «con–joint». L’homme avait encore la bouche ouverte lorsque Ostiguy le força à s’asseoir, sans ménagement. Ostiguy était brigadier, un vieux subordonné, un bon collègue, vraiment. Voilà près de dix sept-ans maintenant, bon an mal an, qu’ils travaillaient ensemble.

– Ça vous plaît de la frapper, et ensuite de balancer son pauvre toutou par la fenêtre ? Et après, vous nous appelez pour qu’on vienne à votre secours? – Elle vous a raconté que je l’avais frappée ? – J’ai des yeux pour voir. – Alors regardez un peu ça, se défendit Babas en tordant la mâchoire.

Et il releva la manche de sa veste de pyjama, révélant une montre en argent étincelante et quatre griffures, à intervalles réguliers, profondes et violacées, qui remontaient depuis l’intérieur du poignet vers le coude…  D’autres, hein, j’en ai d’autres, insista-t-il, et il se plia en deux, il baisa la tête, écarta son col de pyjama pour révéler la peau.

Lalonde se leva et contourna la table basse. L’omoplate de Babas, ainsi connu, conservait en effet une marque de coup, l’épiderme était rouge et tuméfié, mais il ne put voir jusqu’où se prolongeait cette marque.

– D’où ça vient ? – Elle a fracassé sur mon dos, une jolie canne de marche en bois que j’ai acheté. Épaisse comme ça, elle était, se plaignit-il, en dessinant un cercle avec son pouce et son index.

Ostiguy alla à la fenêtre. En bas, un groupe de jeunes écoliers jouaient des coudes autour du petit corps blanc ; c’était à qui s’en approcherait encore un peu plus. Des jeunes filles poussaient des glapissements suraigus, la main plaquée sur la bouche, et suppliait les garçons d’arrêter. Dans son salon, la conjointe de Babas, le menton rentré dans sa poitrine, atomisait son compagnon du regard.

– L’amour, lâcha Ostiguy d’une voix feutrée. L’amour tue, l’amour c’est idiot. Il s’appelait comment ton chien ? – Gaston. – Pauvre Gaston… ça fait pitié quand même.

Police de quartier — Montréal-Ouest

La pièce mesurait à peu près huit mètres de large, avec quatre bureaux au fond, alignés d’un bout à l’autre. Il y avait un crucifix punaisé au mur, environ d’une douzaine de centimètres de haut, sur le bureau de Lalonde. Ostiguy s’était senti obligé de mettre son bureau de l’autre côté, un peu plus loin vers l’autre mur, manière certes un peu retorse d’affirmer la laïcité ajoutée à ses valeurs québécoises. Cinq policiers se mirent au garde-à-vous dans un mouvement brusque avant de retomber dans leur posture habituelle, affalés sur les chaises en plastique blanc.

– Louis-Philippe Belisle ! Rhéa Castonguay ! Bernard Ostiguy ! Jean-Pierre Lalonde ! s’exclama le sous-inspecteur Marc Pierre-Louis d’un ton amical à ses collègues. Il les fait un petit clin d’œil en guise de salut, depuis l’autre bout de la pièce. – Bernard Ostiguy, Monsieur Abib Staifi a demandé pour vous. – Il est où Staifi ? – Avec une meute de journalistes. Il leur sert le thé, et leur expose notre nouvelle méthode d’opération contre le crime organisé.

Staifi, le commissaire divisionnaire adjoint pour la Zone 13. Mais son bureau se trouvait dans un immeuble indépendant, dans le quartier général de district. Il adorait les journalistes, possédait une aptitude naturelle à se montrer jovial avec eux, et un talent tout récent pour les distiques poétiques, dont il émaillait dans ses interviews. Les autres se demandaient s’il ne lui arrivait pas, la nuit, de veiller jusqu’à une heure avancée pour s’exercer devant un miroir, recueil de poèmes en main.

– Bon commenta Ostiguy. Il faut bien que quelqu’un les tienne informé de tout le sale boulot qu’on se coltine.

Ils s’étranglent de rire.

Ostiguy s’assit à son bureau, voisin à celui de Lalonde, et d’un coup sec, ouvrit le Journal de Montréal. Une fusillade a eu lieu au parlement à Ottawa, on a attaqué le symbole de la démocratie canadienne. La nouvelle, ipso-facto, fait le tour du monde, faisant une traînée de poudre. Le suspect a tué une personne avec son arme de chasse, mais a été abattu lors d’un échange de coups de feu par le responsable de la sécurité du parlement. La Gendarmerie Royal agi sur la base de ses renseignements, la thèse de terrorisme n’a pas été écartée. Certains ont tracé la ligne de la maladie mentale. Agnès, une Française établie au Canada laissa un commentaire au Courrier des lecteurs dudit journal. Sur l’événement et l’annulation de la cérémonie en honneur de la jeune Pakistanaise, Prix Nobel de la paix, qui devait être faite citoyenne d’honneur du Canada.

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Venant d’un pays qui a connu des (vraies?) attaques terroristes (entre autres, l’attentat de la rue de Rennes en 1986 – 7 morts et 55 blessés-, dans les RER B en 1993 -8 morts et environ 146 blessés- et 1995 -8 morts et 117 blessés), la panique morale, politique et judiciaire qui s’est emparée du Canada depuis la fusillade à Ottawa me paraît parfaitement exagérée. Mais là, cette surenchère que je trouve aberrante se transforme en irrespect total pour cette jeune femme qui a vécu la violence dans ses chairs. Franchement, sans être une grande fan de Malala Yousafzai, je trouve cette annulation ridicule, irrespectueuse et totalement inappropriée. On pourrait saluer le courage de cette fille ou tout du moins respecter le symbole de lutte contre la violence qu’elle représente. 

Un autre commentaire de Pascale, solidaire avec l’Association des femmes autochtones du Canada qui réclame la tenue d’une enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

Que compte faire le gouvernement pour contrer les terroristes qui enlèvent, violent, tuent des femmes autochtones par centaines au Canada?

– Voilà, tout est dit ! S’exclame Ostiguy.

Dans d’autres articles: plus d’une dizaine de cambriolage, des vols de voiture, le gangstérisme, la mafia, la corruption politique dans l’industrie de la construction montréalaise, plusieurs agresseurs sexuels libérés et le procès du Canadien Luca Rocco Magnotta, «premier tueur 2.0» auteur du meurtre prémédité d’un étudiant Chinois, son amoureux. Le meurtrier aurait utilisé Internet pour diffuser une vidéo dans laquelle il mutilait, dépeçait le cadavre de sa victime. En lisant, l’inspecteur Ostiguy observa Lalonde qui entendit Babas, dans la salle d’interrogation en face de lui, avant d’aller prendre son déjeuner, il resta en poste et se fit livrer du poulet général tao à base de riz et de lentilles par le restaurant asiatique tout proche. Les piments lui donnèrent un bon coup de fouet, mais quand il eut terminé, il fut incapable de s’extraire de sa chaise. Pourtant le plat fut plutôt léger. Il se sentit accablé, moulu par son rude boulot. Il finit par se redresser péniblement. Pourtant, subitement, une tension aiguë, surgit du tréfonds, le mit en colère et, l’espace d’un court moment, il parvint à remémorer la cause de cette agitation.

– C’est affreux, fit enfin Ostiguy, tout émotif de penser que ce Monsieur puisse traiter ainsi une dame, sa propre femme.

– Ah, oui des femmes, écarta Pierre-Louis, sur un air sarcastique, j’en ai eu des tas. Peut-être que je les ai fait de la peine, moi aussi, mais je leur ai tout donné. Je ne parle pas en matière d’argent. Je leur donne ça, il se frappa la poitrine gauche.

– Ostiguy tendit la main. Ne fait pas de «joke» avec ça Pierre-Louis. C’est tout bonnement affreux de penser, en plein vingt-et-unième siècle, qu’on puisse traiter ainsi une femme, «icitte» chez nous ? Dans la Belle Province ? Au Québec ?

– Oui c’est un complet d’enfoiré, nous, la seule façon de nous occuper d’un salopard c’est de tout remettre à la justice. Notre job, ça s’arrête là.

– De quelle justice tu me parles ? De celle justice qui condamne des pauvres gens, pour enfin les déclarer innocents trente (30) ans après aux États ? Ou de la nôtre, qui par des simulacres, nous déclare la «non-responsabilité criminelle» pour un criminel de première classe qui a poignardé à mort ses deux fillettes, dans le but de faire souffrir leur mère. Et dit qu’il est médecin. Quand même ! Notre système de justice est trop tolérant, cher ami. Entre 1992 et 2010, les verdicts de non-responsabilité criminelle ont triplé, passant de près de 400 à plus de 1200 cas au Canada. Ce qui inquiète le plus, c’est que le Québec demeure toujours, année après année, le champion de l’irresponsabilité criminelle dans ces décisions judiciaires. Ce salopard, on doit le libérer demain au petit jour, mais je te rassure qu’à l’avenir ce n’est pas nous qu’on va appeler.

– Qui d’autres, Ostiguy, veux-tu qu’on appelle ? Ne sommes-nous pas les seules forces de l’ordre à avoir à l’œil sur toute cette grande ville ?

– Es-tu sérieux ? Je connais trop bien mon métier. Je le fais depuis des années, bien avant toi d’ailleurs. Tu ne peux pas me donner des leçons. À l’avenir, ce n’est pas nous qu’on va appeler, on appellera les ambulanciers. Car la pauvre dame risque de finir éventuellement comme son chien.

Thélyson Orélien

Montréal, 25 octobre 2014


La contradiction américaine

Les États-Unis font preuve d’une attitude collective de non-conformité. Si certains facteurs d’irritation ont relation avec la conjoncture économique, d’autres reflètent la frustration avec des problèmes internationaux. Le mécontentement généralisé se manifeste dans le climat politique qui entrave toute initiative gouvernementale exigeant une décision du Sénat et de la Chambre des représentants.

Dans le cas où les républicains gagnent la majorité du Sénat aux élections de novembre, la situation de l’obstruction législative aura tendance à s’accentuer. Le manque de relations harmoniques au Congrès ne paralysera pas le travail du président Obama, mais peut limiter considérablement et en tout temps l’efficacité de son programme.

Chômage au plus bas, inégalités au plus haut

Les États-Unis atteindront la trajectoire d’une reprise économique durable. Le taux de croissance annuel anticipé, bien que modeste, dépasse ceux des autres pays développés. L’article In Defense of Obama publié début octobre dans Le magazine Rolling Stone, de la plume de l’illustre blogueur du New York Times, Paul Krugman, prix Nobel d’économie, jadis pourfendeur féroce de Barack Obama, le présente comme le chef d’État américain qui a connu le plus de succès et même même l’un des meilleurs présidents américains.

Il fait la liste en 55 chiffres typiques et représentatifs, prouvant l’immense travail du locataire actuel de la Maison Blanche. Le chiffre qui témoigne le plus est la baisse considérable du taux de chômage aux États-Unis, passé de 10 % environ, du moment de la crise bancaire et financière de 2008 et 2009 à 5,9 % la semaine dernière. Selon les dernières données macroéconomiques, le déficit budgétaire a atteint son plus bas niveau, près d’un tiers, depuis 2008.

Néanmoins, l’économie américaine est tout aussi incapable d’en distribuer ses fruits. Le bien-être des familles à faibles revenus et de la classe moyenne a créé un malaise qui est loin de se dissiper malgré la publication des indicateurs positifs. Ces modifications apportées à l’économie américaine tendent de préférence à favoriser, de manière disproportionnée, les secteurs du patronat. Ou même une stagnation du revenu en termes réels des travailleurs de la classe moyenne et de la population active.

Les inégalités n’ont jamais été aussi grandes depuis un siècle. Le coût de la vie augmente. Les riches deviennent plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres. Le coût associé à la rescousse des institutions financières dans des conditions d’insolvabilité a mis en lumière que les avantages obtenus par leurs chefs obéissaient à des motifs autres que leurs mérites d’affaires. Le sentiment que les règles du jeu sont «un modèle économique injuste» a été renforcé par des études empiriques qui montrent un niveau croissant de l’inégalité et des comparaisons défavorables avec d’autres pays industrialisés.

Affaires internationales

L’ambiance sur les problèmes internationaux est exprimée de diverses manières. En ce qui concerne les tensions des nations du Proche-Orient et du Moyen-Orient, les expériences de la guerre en Afghanistan et en Irak laissent encore de mauvais souvenirs. Les tentatives visant à inculquer des valeurs démocratiques dans des sociétés ayant des traditions culturelles différentes restent infructueuses.

L’appareil militaire américain est conçu pour faire face à des forces armées et rivaliser avec les États. Il ne convient pas à repousser les agressions de groupes irréguliers motivés par le fanatisme religieux. Des interventions partielles, comme l’engagement contre les combattants de l’État islamique (EI) sont difficiles à expliquer.

Dans le cas des conflits périphériques qui ne constituent pas une menace directe pour la sécurité nationale, la tendance à Washington est de garder le profil bas et laisser les puissances régionales directement touchées à prendre leur propre initiative.

Les critiques 1000 fois répétées contre l’ingérence et impérialisme américains nous ont persuadés que la richesse des États-Unis était due à l’exploitation éhontée qu’ils faisaient du reste du monde. Il faut parfois se méfier de cette opinion très répandue, située entre le stéréotype et le cliché. C’est plutôt l’inverse : dans bien des cas, le rôle mondial qu’ils ont assumé leur a coûté cher, y compris sur le plan humain.

La fatigue sur les responsabilités mondiales est également notée en matière économique. Il y a aujourd’hui un soutien moins politique à des entités comme le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Malgré une série de mesures imposées à certains pays (dévaluation de leurs devises, promotion des exportations aux dépens des cultures vivrières, libération du commerce, réduction des restructurations imposées aux investissements étrangers et privatisations). Le climat aux États-Unis semble peu réceptif aux propositions visant à renforcer même les mécanismes de la coopération économique internationale.


Ebola : une préoccupation mondiale

Les essais cliniques d’un vaccin expérimental canadien testé sur des humains volontaires contre le virus de la fièvre hémorragique Ebola sont en cours. En cas d’un éventuel succès, le vaccin pourrait être expédié dans les zones touchées de l’Afrique de l’Ouest d’ici quelques mois. Toutefois, cela ne permet pas de considérer que le Canada serait prêt à éradiquer l’épidémie.

« Nous espérons sincèrement que, lorsque ces essais seront terminés, le vaccin pourra être utilisé pour contribuer à sauver des vies et à mettre fin à cette épidémie dévastatrice. »

— Gregory Taylor, Agence de la santé publique du Canada.

La contamination d’une infirmière aux États-Unis —pays où le respect des protocoles est très strict— au contact d’un Libérien infecté et l’enregistrement de deux autres cas en Europe sont devenus des signes alarmants que l’épidémie ne peut pas se limiter à quelques pays de l’Afrique de l’Ouest.

Les chiffres de l’épidémie sont terrifiants. Sept pays africains sont dévastés par le fléau. Le Liberia, doté d’un système d’assainissement inadéquat et économiquement en faillite n’est pas en mesure de répondre aux protocoles minimaux pour le contrôle de la maladie. Dans cette région, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), déjà 9 000 personnes sont infectées et environ 4 500 autres personnes sont mortes.

Pire encore : les chiffres indiquent que la courbe du taux de létalité de mortalité des malades contaminés par le virus de la fièvre hémorragique peut atteindre 70 % dans les pays les plus touchés de l’Afrique de l’Ouest. On prévoit en décembre entre 5 000 à 10 000 nouveaux cas par semaine.

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La lutte contre Ebola peut être aussi préoccupante que la lutte contre l’État islamique en Irak et en Syrie et de la situation en Ukraine. Les présidents Barack Obama et François Hollande, les premiers ministres David Cameron et Matteo Renzi et la chancelière Angela Merkel ont tiré la sonnette d’alarme, lors d’une visioconférence, ce mercredi 15 octobre, au moment où les inquiétudes dans le monde ne cessent de s’accroître.

Le danger de l’épidémie menace l’humanité entière, aussi semblable à une menace nucléaire. Nous sommes en face d’une situation où des populations peuvent être décimées dans de nombreux pays, si aucune décision n’est prise. Ne soyons pas indulgents. Le pouvoir de contagion du virus est très impressionnant : un patient contaminé produit par jour environ dix litres de liquide, vecteur de la maladie. Et comme il est nécessaire pour le malade de rester hydraté et sous la garde permanente, cela créé un cercle de réseau de transmission complexe.

Je suis d’avis que le virus de cette épidémie doit être contenu de sa source principale qui part de l’Afrique de l’Ouest, avec des actions permanentes visant à le rompre de manière définitive de sa chaîne de contamination. Mais c’est là, une initiative que ces pays déjà très touchés et souvent dépendants de l’aide étrangère ne pourront pas entreprendre en vase clos. Il faut aussi la bonne conscience universelle.

Le monde, en somme, doit s’éveiller devant la gravité de l’épidémie pour éviter une pandémie. Il est positif que les pays restent connectés à travers les réseaux auxquels l’échange d’informations est d’optimiser les protocoles afin de se protéger de la maladie. Chaque pays, de l’intérieur comme de l’extérieur doit être présent dans cet effort de vaincre ce fléau qui persiste, comme le Canada est en train de le faire.

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La vérité sur le premier roman en créole haïtien

En 1965 est apparu chez Boukan «Ti Jak» de Carrié Paultre, un roman en créole qui dramatise les deux pôles d’attraction de la vie haïtienne : la ville contre la campagne – (réédité en 1970). Il s’agit de l’histoire d’un jeune garçon, fils de paysans, intelligent et laborieux, envoyé en ville par ses parents afin de poursuivre ses études.

La vie de la ville le captive, tout comme une fille du nom de Mago. Avec Mago, il s’est confronté au dilemme, de choisir entre une carrière confortable en ville, ou de revenir pour aider sa famille en difficulté à la campagne.

Nous ne savons pas pourquoi ce roman de la littérature créole-haïtien n’a jamais été réédité à l’heure actuelle. Son auteur avait aussi publié «Amarant» en 1967 et «Tonton Libin» en 1978.

«Ti Jak» : Le premier roman créole-haïtien ?

Le roman Ti Jak de Carrié Paultre nous prouve que, contrairement a ce que disent officiellement des critiques de la littérature créole, «Dezafi» (1975) de Frankétienne [publié la même année que «Lanmou pa gin bariè» roman en trois tomes d’Émile Célestin-Mégie, 1975, 1977, 1981] n’est pas le premier roman en date de la littérature haïtienne d’expression créole. Car, avant «Dezafi» existait déjà «Ti Jak» (1965) de Carrié Paultre. Même si la facture de «Dezafi» dépasse de loin celle de «Ti Jak», on ne peut ignorer le fait que «Ti Jak» a été publié 10 années avant.

Loin de vouloir déranger certaines personnes ou plaire à certaines autres, il s’agit tout simplement d’une des perspectives qui visent de remettre l’histoire à l’endroit, au moment des grands débats soulignant la situation des langues créoles et la promulgation du gouvernement haïtien de la loi sur la création d’une Académie du créole haïtien.

Carrié Paultre (1924-1999)

Écrivain haïtien très peu cité de la littérature haïtienne. Créoliste, éditeur et rédacteur. Carrié Paultre est né le 8 mars 1924, dans une famille protestante et très distinguée de Saint-Marc, dans la région de l’Artibonite, en Haïti.

Il a été formé comme agronome à l’École d’agronomie d’Haïti à Damien, près de Port-au-Prince, après avoir terminé ses études primaires à Saint-Marc et ses études secondaires dans la capitale.

À partir de 1948, il a servi pendant deux ans comme agronome pour le ministère haïtien de l’Agriculture dans le Plateau central, mais la mort de son père a nécessité son retour à Saint-Marc pour diriger l’entreprise familiale d’exportation de café.

Puis de 1961 à 1963, il a été à nouveau de service en tant qu’agronome, cette fois dans le programme de développement de la vallée de l’Artibonite. Carrié Paultre, un fin défenseur de la langue créole, il aimait la culture, les gens, et faisait des choses très concrètes afin de promouvoir ce qui élèverait et éduquerait la masse paysanne en Haïti.

Selon Bryant C. Freeman, professeur émérite des études Afro-américaines à l’Université du Kansas, l’oeuvre en créole de l’écrivain non reconnu de la littérature haïtienne Carrié Paultre symbolise les épreuves et les tribulations d’un peuple et d’une nation, elle retrace les vicissitudes de la grande partie de la nation haïtienne. Si cela est vrai, il s’agit donc d’un écrivain important que tout le monde doit connaitre.

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Le lourd héritage du racisme des États-Unis

Il a été un long et douloureux chemin pour enrayer le racisme aux Etats-Unis et la construction d’une société non ségrégationniste. Malgré de nombreux progrès, la mort du jeune Noir, non armé, Michael Brown, 18 ans, qui a pris six coups de feu d’un policier blanc à Ferguson, au Missouri, le 9 août 2014, une fois de plus a mis en évidence le passé et a montré que beaucoup reste à faire dans ce domaine.

Les tensions raciales restent latentes. Cette fois, c’est dans le Missouri, État très religieux et très conservateur du Midwest américain, dont le gouverneur est démocrate, mais où les électeurs préféraient les adversaires républicains de Barack Obama dans les deux dernières élections présidentielles.

Le résultat de la mort du jeune Noir, même dans des situations nébuleuses, a eu un effet similaire avec d’autres incidents impliquant des Noirs et la police. Déjà plus d’une semaine de heurts entre manifestants indignés par l’action de la police et de la force locale militarisée qui tentent de contenir les protestataires.

Le gouverneur Jay Nixon a appelé la Garde nationale pour tenter de contrôler la situation, au moment où le Ku Klux Klan, toujours actif en Amérique, tente de venir en aide au policier qui a abattu le jeune Noir.

On se souvient de février 2012, la violence a éclaté en Floride et dans d’autres villes américaines, après la mort de Trayvon Martin, un Noir de 17 ans, assassiné par George Zimmerman, coordinateur de la surveillance de voisinage d’une résidence à Sanford. Toutefois, le jury composé de six femmes, dont cinq de race blanche, a convenu d’un verdict déclarant l’accusé non coupable.

Les deux cas rappellent les émeutes violentes et destructrices qui ont secoué Los Angeles en 1992, après le passage à tabac et la mort de l’automobiliste noir Rodney King par un groupe de policiers, des scènes enregistrées par les caméras.

Le courage de Rosa Parks

Le racisme de l’époque de l’esclavage a persisté même après son abolition. Seulement et tout récemment en 1954, la Cour suprême a annulé le principe américain de la ségrégation scolaire. La cause tomba ensuite aux mains des pionniers de la lutte pour les droits civiques, des personnalités comme Rosa Parks et Martin Luther King, entre autres; avec pour noble tâche de démolir, dans la pratique, les murs construits entre Blancs et Noirs d’Amérique et du monde entier.

Depuis le moment où Rosa Parks a rejeté l’ordre d’un chauffeur d’autobus, en refusant de céder sa place, en avant, dans la zone destinée pour les Blancs; son courage a ouvert la voie pour remettre en cause les règles strictes de la ségrégation raciale dans les lieux publics et a brisé les barrières.

Martin Luther King est devenu l’un des leaders les plus importants de la lutte pour les droits des Noirs en Amérique, avec une campagne de non-violence. Malgré son bon projet de l’amour du prochain, il a été assassiné en 1968.

Si l’élection de Barack Obama, le premier président noir des États-Unis, a montré à quel point le pays a avancé face à ces affrontements raciaux, la mort de Brown montre aussi qu’une poudre à canon est toujours là, prête à exploser.

Thélyson Orélien


Le reflet d’un système de valeurs

La poupée Barbie, adolescente en plastique d’une trentaine de centimètres de haut, est la plus connue et la plus vendue de l’histoire. Depuis la première année de son lancement, en 1959, le nombre des Barbie vendues avait atteint le chiffre de 12 millions, population qui dépasse largement celle de la Belle Province du Québec, 8,18 millions.

Selon la documentation de Mattel Inc, l’entreprise qui commercialise Barbie, depuis son lancement jusqu’à l’année 2010 a vendu pas moins de 650 millions de poupées dans une centaine de pays. Un marché estimé à un milliard de dollars par an.

Les petites filles adorent Barbie parce qu’elle est on ne peut plus réaliste et qu’on peut l’habiller et la déshabiller sans difficulté. Les fabricants vendent aussi sa garde-robe complète qui comprend vêtements de tous les jours, robes du soir, tenues de bain et de ski.

Comme c’est le cas pour les téléphones intelligents d’aujourd’hui, les fabricants avaient annoncé la sortie de nouveaux modèles plus perfectionnés, avec des silhouettes plus minces, des cils véritables et des tailles articulées qui rendent la poupée plus humanoïde que jamais. En outre, la société a fait savoir que, pour la première fois, toutes les jeunes filles désirant acheter une nouvelle Barbie bénéficieraient de la reprise de l’ancienne.

Ce que Mattel Inc. ne disait pas, c’est qu’en échangeant sa vieille poupée pour une version améliorée sur le plan technique, la petite fille d’hier, citoyenne du monde industriel d’autrefois, avait un peu découvert un trait fondamental de la nouvelle société super-technologique d’aujourd’hui et le caractère de plus en plus provisoire des rapports entre l’homme/femme et les choses.

La marée d’objets manufacturés qui nous entourent, depuis Barbie, n’est qu’une faible partie d’un océan encore plus vaste d’objets naturels. Pourtant ce qui compte de plus en plus dans la vie d’un individu, c’est l’environnement que lui forge cette nouvelle technologie, l’informatique, le numérique et les autres sciences.

Le grain du plastique ou du béton, l’éclat miroitant d’une voiture sous un réverbère, l’image saisissante d’un paysage urbain à travers le hublot d’un jet, telles sont les données familières de son existence.

Les objets faits par l’homme pénètrent dans sa conscience. Leur nombre se multiplie à une allure explosive, tant dans l’absolu que par rapport au cadre naturel. Cela sera encore plus net dans la société postmoderne que dans celle d’aujourd’hui.

De nos jours quelqu’un peut oser rêver d’un nouveau logiciel dans un garage délabré (Steve Jobs pour Apple), d’autres dans des laboratoires universitaires (Sergueï Brin et Larry Page pour Google) ou même dans un dortoir (Mark Zuckerberg pour Facebook) et poser les bases d’un empire industriel.

Bien que les antimatérialistes, comme on les appelle, aient tendance à mépriser ces choses-là, celles-ci n’en sont pas moins de la plus haute importance à cause non seulement de leur utilité fonctionnelle, mais aussi de leurs conséquences psychologiques. Nous entretenons des rapports avec les objets : ils influent sur notre sentiment de la continuité ou de la discontinuité, jouent un rôle dans la structure des situations. Et quand nos liens avec eux se font plus brefs, la cadence de la vie s’en trouve accélérée.

En outre, notre attitude envers les choses est le reflet d’un système de valeurs. Il ne pourrait y avoir de différence plus saisissante que celle opposant la nouvelle génération des petites filles, échangeant d’un cœur léger leur Barbie contre un modèle amélioré, à celles qui, à l’instar de leurs mères et leurs grands-mères, se cramponnent avec amour à la même poupée jusqu’à ce qu’elle tombe en morceaux sous le poids des ans.

C’est dans cette différence que réside le contraste entre le passé, le présent et l’avenir. Entre la société d’autrefois fondée sur la permanence et celle qui se développe sous nos yeux, la nôtre qui est basée sur des éphémérides, l’éphémère et l’avenir qui s’en vient au rythme trépidant des jours.

Thélyson Orélien 


Groupe F-G : L’Allemagne et l’Argentine en tête de liste

Par Thélyson Orélien 
Le Huffington Post Québec

L’Allemagne et le Portugal ont ouvert la ronde dans le Groupe G au stade Fonte Nova à Salvador, par une victoire imposante de la Nationalmannschaft sur la Selecção das Quinasde CR7 (4-0). Le «bombardier» allemand Thomas Mueller a repris la compétition là où il l’avait laissé en 2010 en Afrique du Sud, où il avait marqué cinq buts.

La sélection nationale allemande a toujours eu un début impressionnant en Coupe de monde. Il y a quatre ans, elle avait commencé en lion avec une victoire similaire de 4-0 sur l’Australie, mais a été défaite en mouton aux demi-finales. En démolissant le Portugal, la Mannschaft a maintenant solidifié sa position comme l’une des meilleures équipes de la Coupe du monde.

Quand Cristiano Ronaldo cite le Pape François

Quelques heures avant ses débuts, le Portugais Cristiano Ronaldo a cité le pape François dans un message publié dans les réseaux sociaux pour encourager les fans de son pays : «Aujourd’hui commence notre aventure. Nous serons plus de 10 millions», a écrit le meilleur joueur du monde désigné par la FIFA.

«Nous avons la passion, l’émotion, le désir, la détermination et la persévérance. Nous avons l’esprit de la victoire et l’espoir. Ensemble, main dans la main, et avec des cœurs unis d’une seule voix», a-t-il ajouté. «Parce que, pour paraphraser le Pape François, personne ne gagne seul dans le jeu et dans la vie. C’est la force du Portugal».

L’Allemagne, une équipe qui peut surprendre

L’Allemagne, équipe favorite pour remporter le Mondial au Brésil, a la tradition d’être presque toujours parmi les demi-finalistes. Elle est la troisième ayant le plus de titres en Coupe du monde, remportant les éditions 1954, 1974 et 1990 et vice-championne à quatre reprises: 1966, 1982, 1986 et 2002. Mais c’est une équipe qui peut surprendre à tout moment.

Quoiqu’il n’ait jamais gagné une Coupe du Monde, le Portugal est aussi parmi les favoris dans le classement de la Fédération internationale de football association (FIFA). Il est actuellement en quatrième position. Un des critères qui le place comme favori par la FIFA est le fait que parmi ses joueurs, Cristiano Ronaldo est le meilleur au monde. Point. Mais le Ballon d’or de l’année n’a jamais brillé en Coupe du monde, tout comme Lionel Messi, son rival.

Après tout, l’Allemagne a beaucoup plus d’assises que le Portugal. La plus grande réussite menée par l’équipe nationale portugaise fut en 1966 avec la superstar Eusébio da Silva Ferreira. Elle a fait l’histoire en éliminant le Brésil, champion du monde et en terminant troisième. Ce fut sa meilleure performance dans le palmarès du Mondial.

Ce premier match contre l’Allemagne est aussi un grand choc pour les fanatiques de Cristiano Ronaldo (CR7) et sans aucun doute la joie des partisans de l’attaquant argentin Leo Messi.

Le premier tour du groupe F s’est terminé ce lundi, par le score nul entre l’Iran et le Nigéria. Pour la prochaine étape, samedi, l’Allemagne jouera contre le Ghana, tandis que le Portugal va essayer de rebondir contre les États-Unis dimanche.

L’Argentine en tête du groupe, mais peu convaincante

Il s’agissait d’une performance décousue qui a soulevé beaucoup plus de questions qu’elle a apporté de réponses devant l’équipe disciplinée et techniquement habile qu’est la Bosnie. Les Bosniaques ont évolué d’un cran en 3-6-1, mais défaits malgré tout par un but de Kolasinac dans son propre camp à trois minutes de la première manche et un autre but de Lionel Messi, laissant timidement sa marque à 19 minutes de la seconde moitié du match.

Comme prévu, l’Argentine est passée à un dispositif tactique 5-3-2 au lieu du 4-3-3 qu’elle a utilisé pour sa qualification. Pour l’Albiceleste, Lionel Messi est loin d’avoir fait le meilleur des matchs. On ne peut pas être satisfait de l’Argentine en termes de jeu, même si elle a assuré la partie face à la Bosnie. Les attentes étaient tellement énormes.

La chose la plus claire était de voir, étonnamment, les Bosniaques jouer avec le soutien des partisans brésiliens – tout amateur de football averti pouvait remarquer à partir de son petit écran ce duel provocateur dans les gradins du stade Maracanã.

Devant un tel enthousiasme des amateurs, l’Argentine et le Brésil ont intérêt à être beaucoup plus forts afin de mettre les bouchées doubles si elles pensent retourner sur le terrain dans quatre semaines pour la finale et si vraiment ils veulent garder le trophée en or en Amérique.


Comme pour éviter d’être la proie d’une balle assassine

Demain…
Deux mains soudées dans mes poches, je reprendrai ma route. Pèlerin du regard, il est temps de partir. Mon bonheur n’est pas de ce monde. Je dois partir… Ici, trop de bras tendu vers le ciel. Trop de gens fouillant les cœurs. Jaloux de ne pas avoir un bonheur.

Rassemblant ce qu’il y a pour écrire, il ne coule que d’encre à travers ces quelques feuilles d’arbres, pour transcrire ces cauchemars qui nous tuent debout. Il ne coule que d’eau pour pleurer, les douleurs d’une municipalité moribonde, refusant d’être stable.

De cent voix on crie.
De cent voies on marche entremêlé.
La honte est son nom.
Elle vit sans alliés.
Sans frères.
D’une funeste joie.
D’une mourante liberté.
De nature brutale de l’Afrique maltraitée.
Ensevelie sous le poids des négriers.

Ô! ma terre…

La confidence sort de son sépulcre. Et blesse ton histoire. Elle blesse tes fils de jadis. Quel malheureux accident ! Ils ont abattu l’espoir. Des pensées sont toutes menottées. La mort, tel un faucon plane. Et elle guette ses proies, de tout son poids. Une ville se réveille chaque jour pleurant un fils, pleurant un inconnu abattu par la nuit.

Par un pistolet. Par une, par deux, par trois cartouches. Froids comme les yeux de leurs porteurs. Ont pénétré dans la maison semant le deuil. Sont repartis calmes. Sont repartis avec sécurité. Laissant un concert de mouches. Vacarme de micros. La justice jongle sur le terrain. Le juge dort sur l’enquête. Terrez-vous pour fuir !

J’appartiens au néant
J’habite mon rêve
Le traverse sans habit
De noir transparent
De blanc opaque
De la vie blanche noire

Ici le temps a perdu son mémorial. Ici le temps commence à peine. C’est l’autre nom de la nudité. Il n’a pas d’âge. Il nage comme de gros nuages. Il ne fait plus jour dans mon cerveau. Le jour s’est caché. Comme pour éviter d’être la proie d’une balle assassine. Le jour se sauve sur le dos du vent. L’on tend la main pour mesurer cette distance. Mesurer sa peur. Mesurer sa soif. Et il se grise de sa folie.

Sous ce soleil qui plante ses rayons sur les feuilles jaunies dans les tiroirs de l’enfer. Justice ! Et si ce mot existait ? Les feuilles ne dansent plus. Elles ont vendu leurs voluptés comme des seins de femmes, ayant allaité le monde. Le soleil enfouit son corps dans l’eau. Une meute déjà prend possession de la rue, aboyant après l’inconnu.

Le ciel se met un peu de jaune
Sur une de mes joues
Je m’en vais vite dans ma chambre
La pensée emprisonnée dans les murs
Écrire un poème
Que je n’ai montré qu’à ma poubelle
«Inachevé» est son titre
«Le rien» est son sujet

Thélyson Orélien
– Extrait de Les Couleurs de ma terre, (suite poétique) Éditions de l’Hèbe, Lausanne 2007


Coupe du monde : Le Brésil en route vers un sixième titre mondial ?

Le moment tant attendu par les fans du ballon rond est enfin arrivé. La Coupe du monde 2014 s’est ouverte à São Paulo, malgré vents et marées. Le Brésil a pris la première étape vers un sixième titre mondial. Malheureusement pour la Croatie, l’arbitrage d’erreur, clairement favorable à la Seleçao, l’a envoyé à la défaite dès le tout premier match, avec un score accablant de 3 à 1.

Il est à souligner que, malgré la pénalité inexistante et sans le premier but, par inadvertance, de Marcelo dans son propre camp, la victoire serait toujours brésilienne. Mais l’équipe brésilienne ne peut pas s’enorgueillir d’être la plus forte au monde.

Elle n’est pas non plus la plus favorite du fait qu’elle joue chez elle. Rappelons qu’elle a déjà essayé des défaites significatives en coupes du monde, avec de très bonnes équipes, comme celles des années 1950 chez lui, de 1982 en Espagne et de 2006 en Allemagne.

Disons, de préférence, qu’après son titre de la coupe des confédérations en 2013, le Brésil a plutôt ses chances de remporter le mondial. Les fanatiques sont prêts à croire à la conquête, mais elle ne sera pas facile !

Le Brésil c’est aussi une équipe équilibrée avec quelques grands joueurs comme Neymar, l’homme du match. Les bonnes performances en compétitions amicales récemment ont prouvé son potentiel. Mais la seleçao est loin d’être imbattable. L’entraîneur doit travailler très durement sur le côté psychologique pour éviter toutes surprises possibles.

Le chemin vers le titre sera tendu. Cette heureuse victoire, dans ce premier test contre la Croatie, un adversaire rusé avec un plan tactique défini surprenant, a déjà démontré ce qui attend l’équipe de Luiz Felipe Scolari.

Le Cameroun et le Mexique, deux outsiders du groupe A, sont un peu en dessous sur le plan technique, mais s’appuient sur les talents rares de certains joueurs comme Samuel Eto’o et Guillermo Ochoa.

Dans la deuxième phase, le Brésil pourrait affronter l’Espagne ou la Hollande, respectivement champion et vice-champion de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Voici quelques matchs qui peuvent faire souffrir des fanatiques, ou qui risquent d’avoir des saveurs plutôt agréables.

Au cours de tous les jeux, le support des fanatiques restera toujours essentiel. La voix des tribunes sera en mesure de créer le climat favorable pour une croissance émotive. Cela avait fonctionné, il y a un an, durant la coupe des confédérations. C’est bien un facteur positif quand on joue à la maison.

Le Brésil a réussi son premier test. Avec deux buts de Neymar et un cadeau de l’arbitre japonais Yuichi Nishimura. Trois points importants remportés sur ses débuts. Mais il a beaucoup à corriger pour un peu plus de garanties à l’équipe de Scolari, en route vers un autre titre mondial…


Comment Haïti a lutté contre le nazisme

Dès l’arrivée d’Adolf Hitler à la tête de l’Allemagne, la majorité des intellectuels haïtiens, parmi lesquels Dantès Bellegarde et Jacques Roumain, condamnèrent le nazisme. L’État haïtien ne se contenta pas de désavouer l’Allemagne, mais définit des lignes d’actions beaucoup plus concrètes face au péril affronté par les Juifs.

En vue de faciliter leur immigration, le gouvernement haïtien accepta ces Juifs comme réfugiés politiques, puis les fit naturaliser dans les consulats haïtiens en vertu d’un décret-loi de naturalisation. Donc, Haïti, ce pays aujourd’hui très appauvri, était encore au temps de son prestige, et elle pouvait rester dans son rôle de terre de liberté et de libération. Un temps qui manque bien aux Haïtiens.

Sténio Vincent, alors président d’Haïti, a publié son décret spécial, adopté en vertu d’une habilitation législative le 29 mai 1939, octroyant la nationalité par contumace et la citoyenneté haïtienne in absentia aux réfugiés juifs d’Haïti. Il proposa d’établir un refuge pour 50 000 d’entre eux en Haïti, pour qu’ils s’échappent de l’Europe, notamment de l’Allemagne nazie.

L’État haïtien avait même proposé de mettre à la disposition des Juifs l’Île de la Gonâve (689,62 km2), à peine moins grande que l’île de la Martinique (1 128 km2). Mais le secrétaire d’État américain d’alors s’y opposa. Il se disait même prêt à accueillir un peu plus de Juifs allemands: mais le secrétaire d’État américain Cordell Hull, prix Nobel de la paix en 1945, ne voulut pas en entendre parler, pour des raisons qui restent encore aujourd’hui mystérieuses.

Les documents historiques sont désormais accessibles. Pour apprendre plus sur le sujet, je vous recommande le livre du docteur Joseph Junior Bernard, ce travailleur infatigable, passionné des relations d’Haïti avec les autres nations. Il avait pris le temps de faire paraître sous les presses de l’imprimerie Deschamps son essai intitulé « Histoire juive d’Haïti », au mois d’avril 2013.

Aussi, il y a ce recueil de textes d’étudiants juifs montréalais et haïtiens titré « L’un pour l’autre », écrit au lendemain du tremblement de terre dévastateur de 2010. Il rend hommage à ces deux peuples qui, chacun à sa façon, ont fait preuve d’humanité.

Il a été publié sous la direction de Maurice Chalom, par Les Éditions du CIDIHCA (Centre International de Documentation et d’Information Haïtienne Caribéenne et Afro-canadienne) situé au Québec et dirigé par Frantz Voltaire, en collaboration avec la ville de Montréal, le gouvernement du Canada et le Conseil des Arts du Canada.

Crédits image: CIDIHCA. Et Informations: Frantz Voltaire, Roland Paret, Dr. Joseph Junior Bernard, Radio Canada International RCI

Thélyson Orélien
Le Huffington Post Québec

Juifs : Une histoire haïtienne


Trois éléments historiques à l’origine des crises haïtiennes

Souvent dirigé par des élites qui refusent de partager le pouvoir, le peuple haïtien espère rompre avec un passé de misère et de conflits. À l’émission 5 sur 5 (Radio-Canada), le journaliste québécois Gilles Gougeon nous raconte l’Histoire tragique d’Haïti et explique les 3 éléments historiques à l’origine des crises qu’a connu Haïti. Écoutons le attentivement :

Gilles Gougeon

Né à Montréal en 1943, est un écrivain, animateur de télévision et journaliste québécois. C’est pendant qu’il étudie au Collège Sainte-Croix, en 1958, que Gilles Gougeon débute sa carrière de journaliste à l’hebdomadaire Les Nouvelles de l’Est, dans son quartier Hochelaga-Maisonneuve, dans l’est de Montréal. Il se joint à la Société Radio-Canada en 1959, où son travail de reporter et journaliste, tant à la radio qu’à la télévision, l’amène se rendre dans plus de 40 pays.

Gilles Gougeon devient l’animateur d’un jeu télévisé populaire, Tous pour un de 1992 à 1994, puis d’une série hebdomadaire axée sur le service aux consommateurs, La Facture3 de 1995 à 2003. En 2003-2004, pendant quelques mois, il est présentateur du journal télévisé Le Téléjournal. En 2004, il anime l’émission 5 sur 5 de Radio-Canada4, puis en 2008, il redevient reporter international au sein de l’équipe de l’émission Une heure sur terre. Gilles Gougeon quitte Radio-Canada et prend sa retraite à la fin de mai 2013 après une carrière de 53 ans à la société d’état. [Bio. Wikipédia]


Juifs : Une histoire haïtienne

HISTOIRE – 75e du Décret-loi du mois de mai 1939

Dès l’arrivée d’Adolf Hitler à la tête de l’Allemagne. La majorité des intellectuels haïtiens, parmi lesquels Dantès Bellegarde et Jacques Roumain, condamnèrent le nazisme. L’État haïtien ne se contenta pas de désavouer l’Allemagne, mais définit des lignes d’actions beaucoup plus concrètes face au péril affronté par les Juifs.

En vue de faciliter leur immigration, le gouvernement haïtien accepta ces Juifs comme réfugiés politiques, puis les fit naturaliser dans les consulats haïtiens en vertu d’un décret-loi de naturalisation. Donc, Haïti, ce pays aujourd’hui très appauvri, était encore au temps de son prestige, et elle pouvait rester dans son rôle de terre de liberté et de libération. Un temps qui… Pour lire la suite 


Revue IntranQu’îllités # 3. Un rêve en débordement !

Argumentaire – La revue IntranQu’îllités n°3 est arrivée au port, avec à bord plus de 200 contributeurs généreusement liés et reliés autour de la figure cassée/creusée de Christophe Colomb : une mine d’or.

Le prétexte est heureux pour naviguer dans les méandres et les nuances des chimères. Au fil des planctons qui baignent dans l’union libre des 9 rubriques, vieux loups de mer et jeunes flibustiers de la création ont répondu en masse à l’appel, pour brasser et battre les océans comme un jaune d’œuf cassé au cœur du monde. « Oui…, écrit James Noël, ce à quoi nous nous exerçons au fond, c’est de brasser et battre la mer en profondeur pour arriver… à faire vague d’écume dans l’imaginaire: l’imaginaire tumultueux des voyages. Des conquêtes. Des songes. Des mensonges. Du colonialisme. Du sexe. Des pillages. Des frontières. Des massacres. »

Il en résulte un rêve en débordement. Un tsunami de beauté. Une revue unique à marée haute.

Jean Métellus, Marie Darrieussecq, René Depestre, Hubert Haddad, Stéphane Martelly, Lise Gauvain, Jean-Luc Marty, Gisèle Pineau, Makenzy Orcel, Kettly Mars, Gabriele Di Matteo, Frankétienne, Saul Williams, Louise Dupré, Patrick Vilaire, Dany Laferrière, James Fleurissaint, Yvon Le Men, Roberto Stephenson, Yahia Belaskri, Valérie Marin La Meslée, Laurent Gaudé, Thélyson Orélien, Sami Tchak, Gary Victor, Édouard Duval Carrié, Achille Mbembe, Michèle Pierre-Louis, Nimrod.

Ils sont nombreux à jeter l’encre dans la mer intranQu’îllités. Dans un climat où l’altérité est menacée de toutes parts, cette revue permet de convoquer le temps pour une nouvelle éclaircie dans la météo des regards, et rendre notre disponibilité plus poreuse au jeu/je de l’autre.

IntranQu’îllités N°3 Revue littéraire et artistique Maître d’œuvre : James Noël Direction artistique : Pascale Monnin & Barbara Cardone Format : 20,3 cm x 29,7 cm ISBN : 978-99970-61-03-4 304 p. 30 € Parution : 30 mai 2014 Diffusion: L’Oiseau Indigo

 16 déc. 2013: Christian Éboulé nous parle du précédent numéro de la Revue IntranQu’îllités sur TV5.

En librairie en Europe, au Canada et en Haïti: le numéro 3, 304 p. / 30 euros.

En ligneFnac, sur Médiapart et Archambault.

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La Couverture de «IntranQu’îllités», est une réalisation de Pierre Soulages, 94 ans, qui a inauguré le vendredi 30 mai 2014, dans sa ville natale de Rodez le premier musée qui porte son nom. Il a donné au musée 250 de ses œuvres abstraites dominées par le noir, en présence du président Français, François Hollande, dans l’Aveyron.

Source: Revue IntranQu’îllités